Focus magazine 44 - Page 57 - Focus 44 est arrivé ! Pour cette deuxième partie de l’été et la rentrée prochaine, nous vous avons préparé de quoi vous occuper sur la plage ou au bord de la piscine. On commence avec deux personnages du design italien Piero Lissoni et Simone Micheli puis *focus magazine 55 You Must Create Y ou Must Create c’est une histoire qui dure depuis 1995. Année où Fraser Moss et Jimmy Collins décident de fonder leur propre label de prêt-à-porter en réponse à une demande croissante de vêtements élégants, modernes et fonctionnels. En l’espace de quinze ans, leur marque s’est développée tranquillement et s’affiche aujourd’hui comme un symbole de créativité pour les plus fins connaisseurs de mode. Un jour, Raymond Loewy, designer industriel et graphiste franco-américain, affirmait qu’il fallait « créer son propre style ». Une phrase qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisqu’aujourd’hui c’est cette philosophie que You Must Create s’efforce de suivre. Les deux fondateurs de la marque perpétuent donc depuis les débuts une manière de penser et de travailler qui leur est propre, sans se laisser influencer par les tendances saisonnières tout en essayant de proposer des lignes de vêtements intelligentes, faciles à porter et dotées d’une forte identité. Avoir une approche moderne et proposer sans cesse des idées novatrices pour assurer la longévité, voilà ce qu’il faut. Et pour l’instant, tout a l’air de fonctionner pour le mieux. Dans la série des «petites» marques authentiques de prêt-à-porter, voici You Must Create ! Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose mais pourtant,ce label anglais fête cette année ses quinze ans. Sa marque de fabrique : la fonctionnalité. Histoire de Mode Les vetements intelligents © Photos : YMC *focus magazine56 La prochaine collection automne/hiver arbore de nombreuses références traditionnelles européennes à l’image des éléments issus des codes vestimentaires des pêcheurs, marins, artisans et paysans. Des blouses, robes, gilets, manteaux...finement travaillés avec du coton, de la flanelle, de la soie, de la laine... La collection affiche beaucoup de sobriété et de créativité où se mêlent le noir, le bleu marine, le marron, le gris ainsi que quelques touches de couleurs vives. Le tout est associé à de nombreux détails et accessoires bien pensés comme les poches, les foulards ou les écharpes. En attendant l’hiver, faites un tour sur le shop en ligne afin de découvrir toutes les pièces de l’été pour s’habiller de la tête aux pieds : pantalons slim, chino, shorts, t-shirts... en coton et aussi des chaussures. Des lignes intelligentes, modernes et fonctionnelles à porter sans attendre ! www.youmustcreate.com Photographie *focus magazine 57 *focus magazine58 Metroplastique On ne vous présente plus nos deux amis artistes Supakitch et Koralie, fraîchement débarqués de NYC pour nous parler de leur dernière collection Grand Cru. L’évolution est de taille et nul doute que les pièces vont s’arracher à la rentrée prochaine. Les amateurs de bonnes choses vont se régaler avec la prochaine collection intitulée Grand Cru de Metroplastique. Débutée il y a quelques années, l’histoire de Plastique Graffiktee, devenue en 2009 Metroplastique, a de quoi faire parler. A l’époque Supakitch & Koralie décidaient de faire évoluer leur univers en lançant leur propre marque de prêt-à-porter. Des tee-shirts principalement, arborant leurs oeuvres, qui mirent à peine quelques mois à faire de nombreux adeptes. Désireux d’apporter sans cesse de la nouveauté, les deux artistes ont durement travaillé ces dernières années pour donner naissance à de nouvelles lignes et aujourd’hui à Grand Cru, leur « dernier bébé » qui marque un véritable tournant dans leur projet commun. Histoire de Mode grand cru © Photos : Supakitch & Koralie *focus magazine 59 *focus magazine60 La première fois que nous avons regardé leur catalogue, nous nous sommes exclamés : « Ca déchire !!! ». Et ca va déchirer à coup sûr. Parce que Supa et Kora ont enclenché la vitesse supérieure ! Toute la garde-robe est passée au crible avec beaucoup de finesse, d’élégance et d’originalité : Vestes, blousons, pulls, robes, cardigans, jupes... se métamorphosent, prennent du volume et se portent en toute circonstance. Une recherche du détail sans précédent, une finition de grande qualité et des coupes ajustées. On peut dire qu’ils ont bien bossé ! Les illustrations se transforment en écussons graphiques et en boutons subtilement placés. Les rubans et les nœuds s’invitent à la fête et mettent l’ambiance. Les robes deviennent trapèzes, les écharpes se tressent et les jupes portent des bretelles. Les cols mao finissent doudoune et jackets, alors que le velours et la feutrine s’empiècent. Sans oublier les t-shirts, base de leurs lignes, toujours aussi graphiques et colorés avec un sens du détail accentué. Un style urbain-chic et décontracté où l’art en 2D laisse la place au design en 3D. La 3D c’est l’avenir et Grand Cru aussi. Grand Cru, sans doute une de leurs plus belles œuvres ! www.metroplastique.com Histoire de Mode *focus magazine62 *focus magazine 63 Théo Génnitsakis Bonjour Théo, peux-tu te présenter en quelques lignes ? Je suis fondateur et directeur de création de La Surprise, agence de communication de 15 personnes. Je suis aussi graphiste - illustrateur à côté de ça. J’ai 27 ans et j’aime les gens. J’ai lu que tu étais grec et que tu t’étais installé en France à 15 ans… Est-ce que tu aurais pu devenir ce que tu es aujourd’hui en Grèce ? Comment se porte cette culture urbaine, graphique là-bas ? Non je ne pense pas que j’aurais pu devenir ce que je suis sinon je serais resté dans mon pays. C’est très compliqué de vivre de ça en Grèce malheureusement. Il y a beaucoup de gens talentueux que je connais mais ils n’on pas l’opportunité de faire des choses…donc ils deviennent tous dépressifs ou ils partent ailleurs, un peu comme moi. Et puis avec la dernière crise on n’est pas prêts d’évoluer dans ce domaine… on est très en retard, c’est dommage, avec tous ce qu’on a fait avant…en arriver là me dégoûte. Tu peux nous parler un peu de ton parcours une fois installé ici… J’ai eu la chance d’être pris en stage dans une agence d’édition… puis après tout s’est déroulé très rapidement. J’ai enchainé dans des agences web et de pub… J’ai énormément travaillé vu que je n’ai pas fait d’école, j’ai appris sur le tas et surtout chez moi tout seul … je travaillais jour et nuit… ce que je fais encore. Pourquoi y a-t-il marqué « Artist raté » sur la fenêtre de ton site web ? Parce que je ne consacre pas autant de temps qu’il faudrait à mon travail personnel. Mon agence me prend énormément de temps donc j’estime être un artiste raté… Art / Graphisme LA surprise *focus magazine64 Peux-tu nous expliquer un peu ta série intitulée « Elles » ? Est-ce une sorte « d’hommage » aux femmes, à leur beauté, à leur corps… ? « Elles » c’est une série spéciale sur laquelle je travaille depuis un an maintenant. J’ai toujours utilisé des parties féminines dans mes illustrations et « Elles » en est la suite logique. Je peins toutes les filles que je rencontre, avec qui je vie quelque chose de spécial ou quelque chose d’intéressant. J’aime beaucoup la femme, je trouve la femme très belle et elle m’inspire beaucoup. Je pense réaliser une expo bientôt et un bouquin sur « Elles ». Tu collabores régulièrement avec les grosses marques… Arrives-tu à leur « vendre » des créations plus kitsch ? Cet univers kitsch justement est plutôt rare chez les artistes de ta génération, qu’est-ce qui t’as poussé dans cette direction ? Je collabore de moins en moins avec des grosses marques mais de plus en plus sur des projets purement artistiques. J’ai beaucoup collaboré avec des marques sur des sujets commerciaux, vendeurs ce qui m’a un peu fatigué à un moment, mais ça n’a jamais été compliqué pour moi de leur vendre mon univers un peu kitsch parce qu’on m’appelait pour ça. Le plus dur maintenant c’est de collaborer avec des marques qui seraient prêtes à me laisser libre avec mon nouvel univers, ce qui n’arrive presque jamais. En même temps je refuse tout depuis que je travaille ce nouveau style, je n’ai pas envie de l’associer à une marque ou une autre… enfin sauf si on me laisse libre. L’univers kitsch me plait beaucoup, et je fais des choses de plus en plus kitsch. J’aime casser ce coté froid, ce coté soit disant maitrisé qu’ont tous les graphistes… ça ne me représente pas. Moi j’aime les choses naturelles et un peu osées. On se rappelle tous de la campagne publicitaire de Numéricable…Comment s’est déroulé ce gros projet ? J’ai été contacté par une grosse agence de publicité pour réaliser cette campagne. J’ai mis tous ce que j’avais dedans, beaucoup d’heures de travail. Ce fut une très bonne collaboration avec l’équipe qui a géré le projet dans cette agence. Les mecs m’ont laissé faire ce que je voulais et au final tous le monde était content, eux comme moi. Mais on va dire que c’était le projet qui m’a permis de changer de style, j’estimais à l’époque qu’il n’y avait plus rien à sortir après ca. Et ce n’est pas plus mal. Art / Graphisme *focus magazine 65
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