Focus magazine 44 - Page 58 - Focus 44 est arrivé ! Pour cette deuxième partie de l’été et la rentrée prochaine, nous vous avons préparé de quoi vous occuper sur la plage ou au bord de la piscine. On commence avec deux personnages du design italien Piero Lissoni et Simone Micheli puis *focus magazine56 La prochaine collection automne/hiver arbore de nombreuses références traditionnelles européennes à l’image des éléments issus des codes vestimentaires des pêcheurs, marins, artisans et paysans. Des blouses, robes, gilets, manteaux...finement travaillés avec du coton, de la flanelle, de la soie, de la laine... La collection affiche beaucoup de sobriété et de créativité où se mêlent le noir, le bleu marine, le marron, le gris ainsi que quelques touches de couleurs vives. Le tout est associé à de nombreux détails et accessoires bien pensés comme les poches, les foulards ou les écharpes. En attendant l’hiver, faites un tour sur le shop en ligne afin de découvrir toutes les pièces de l’été pour s’habiller de la tête aux pieds : pantalons slim, chino, shorts, t-shirts... en coton et aussi des chaussures. Des lignes intelligentes, modernes et fonctionnelles à porter sans attendre ! www.youmustcreate.com Photographie *focus magazine 57 *focus magazine58 Metroplastique On ne vous présente plus nos deux amis artistes Supakitch et Koralie, fraîchement débarqués de NYC pour nous parler de leur dernière collection Grand Cru. L’évolution est de taille et nul doute que les pièces vont s’arracher à la rentrée prochaine. Les amateurs de bonnes choses vont se régaler avec la prochaine collection intitulée Grand Cru de Metroplastique. Débutée il y a quelques années, l’histoire de Plastique Graffiktee, devenue en 2009 Metroplastique, a de quoi faire parler. A l’époque Supakitch & Koralie décidaient de faire évoluer leur univers en lançant leur propre marque de prêt-à-porter. Des tee-shirts principalement, arborant leurs oeuvres, qui mirent à peine quelques mois à faire de nombreux adeptes. Désireux d’apporter sans cesse de la nouveauté, les deux artistes ont durement travaillé ces dernières années pour donner naissance à de nouvelles lignes et aujourd’hui à Grand Cru, leur « dernier bébé » qui marque un véritable tournant dans leur projet commun. Histoire de Mode grand cru © Photos : Supakitch & Koralie *focus magazine 59 *focus magazine60 La première fois que nous avons regardé leur catalogue, nous nous sommes exclamés : « Ca déchire !!! ». Et ca va déchirer à coup sûr. Parce que Supa et Kora ont enclenché la vitesse supérieure ! Toute la garde-robe est passée au crible avec beaucoup de finesse, d’élégance et d’originalité : Vestes, blousons, pulls, robes, cardigans, jupes... se métamorphosent, prennent du volume et se portent en toute circonstance. Une recherche du détail sans précédent, une finition de grande qualité et des coupes ajustées. On peut dire qu’ils ont bien bossé ! Les illustrations se transforment en écussons graphiques et en boutons subtilement placés. Les rubans et les nœuds s’invitent à la fête et mettent l’ambiance. Les robes deviennent trapèzes, les écharpes se tressent et les jupes portent des bretelles. Les cols mao finissent doudoune et jackets, alors que le velours et la feutrine s’empiècent. Sans oublier les t-shirts, base de leurs lignes, toujours aussi graphiques et colorés avec un sens du détail accentué. Un style urbain-chic et décontracté où l’art en 2D laisse la place au design en 3D. La 3D c’est l’avenir et Grand Cru aussi. Grand Cru, sans doute une de leurs plus belles œuvres ! www.metroplastique.com Histoire de Mode *focus magazine62 *focus magazine 63 Théo Génnitsakis Bonjour Théo, peux-tu te présenter en quelques lignes ? Je suis fondateur et directeur de création de La Surprise, agence de communication de 15 personnes. Je suis aussi graphiste - illustrateur à côté de ça. J’ai 27 ans et j’aime les gens. J’ai lu que tu étais grec et que tu t’étais installé en France à 15 ans… Est-ce que tu aurais pu devenir ce que tu es aujourd’hui en Grèce ? Comment se porte cette culture urbaine, graphique là-bas ? Non je ne pense pas que j’aurais pu devenir ce que je suis sinon je serais resté dans mon pays. C’est très compliqué de vivre de ça en Grèce malheureusement. Il y a beaucoup de gens talentueux que je connais mais ils n’on pas l’opportunité de faire des choses…donc ils deviennent tous dépressifs ou ils partent ailleurs, un peu comme moi. Et puis avec la dernière crise on n’est pas prêts d’évoluer dans ce domaine… on est très en retard, c’est dommage, avec tous ce qu’on a fait avant…en arriver là me dégoûte. Tu peux nous parler un peu de ton parcours une fois installé ici… J’ai eu la chance d’être pris en stage dans une agence d’édition… puis après tout s’est déroulé très rapidement. J’ai enchainé dans des agences web et de pub… J’ai énormément travaillé vu que je n’ai pas fait d’école, j’ai appris sur le tas et surtout chez moi tout seul … je travaillais jour et nuit… ce que je fais encore. Pourquoi y a-t-il marqué « Artist raté » sur la fenêtre de ton site web ? Parce que je ne consacre pas autant de temps qu’il faudrait à mon travail personnel. Mon agence me prend énormément de temps donc j’estime être un artiste raté… Art / Graphisme LA surprise *focus magazine64 Peux-tu nous expliquer un peu ta série intitulée « Elles » ? Est-ce une sorte « d’hommage » aux femmes, à leur beauté, à leur corps… ? « Elles » c’est une série spéciale sur laquelle je travaille depuis un an maintenant. J’ai toujours utilisé des parties féminines dans mes illustrations et « Elles » en est la suite logique. Je peins toutes les filles que je rencontre, avec qui je vie quelque chose de spécial ou quelque chose d’intéressant. J’aime beaucoup la femme, je trouve la femme très belle et elle m’inspire beaucoup. Je pense réaliser une expo bientôt et un bouquin sur « Elles ». Tu collabores régulièrement avec les grosses marques… Arrives-tu à leur « vendre » des créations plus kitsch ? Cet univers kitsch justement est plutôt rare chez les artistes de ta génération, qu’est-ce qui t’as poussé dans cette direction ? Je collabore de moins en moins avec des grosses marques mais de plus en plus sur des projets purement artistiques. J’ai beaucoup collaboré avec des marques sur des sujets commerciaux, vendeurs ce qui m’a un peu fatigué à un moment, mais ça n’a jamais été compliqué pour moi de leur vendre mon univers un peu kitsch parce qu’on m’appelait pour ça. Le plus dur maintenant c’est de collaborer avec des marques qui seraient prêtes à me laisser libre avec mon nouvel univers, ce qui n’arrive presque jamais. En même temps je refuse tout depuis que je travaille ce nouveau style, je n’ai pas envie de l’associer à une marque ou une autre… enfin sauf si on me laisse libre. L’univers kitsch me plait beaucoup, et je fais des choses de plus en plus kitsch. J’aime casser ce coté froid, ce coté soit disant maitrisé qu’ont tous les graphistes… ça ne me représente pas. Moi j’aime les choses naturelles et un peu osées. On se rappelle tous de la campagne publicitaire de Numéricable…Comment s’est déroulé ce gros projet ? J’ai été contacté par une grosse agence de publicité pour réaliser cette campagne. J’ai mis tous ce que j’avais dedans, beaucoup d’heures de travail. Ce fut une très bonne collaboration avec l’équipe qui a géré le projet dans cette agence. Les mecs m’ont laissé faire ce que je voulais et au final tous le monde était content, eux comme moi. Mais on va dire que c’était le projet qui m’a permis de changer de style, j’estimais à l’époque qu’il n’y avait plus rien à sortir après ca. Et ce n’est pas plus mal. Art / Graphisme *focus magazine 65 *focus magazine66 Raconte-nous un peu la naissance de ton agence La Surprise ? Tu avais atteint certaines limites en freelance ? L’agence te permet désormais de répondre aux clients de manière plus globale… Tout a commencé quand je me suis mis en freelance. D’un côté je travaillais beaucoup en tant qu’illustrateur- graphiste sur des projets plutôt cools et de l’autre je collaborais avec de très grosses agences sur des projets énormes et très carrés. J’ai toujours essayé de pousser ces projets artistiquement parlant, mais déjà il fallait passer la barrière de l’agence avec laquelle je collaborais. J’avais de plus en plus de travail, du coup j’ai commencé à en donner à des potes, ça a duré 4/5 mois et je me suis dis un jour que ce serait beaucoup plus cool d’avoir mon studio où je bosserais avec mes potes et que je pourrais gérer mes clients tout seul et leur vendre ce que moi j’estime être le mieux pour eux. Du coup on s’est installés dans des locaux et par hasard on a participé à un appel d’offres qu’on a gagné. Apres il fallait embaucher des gens et mes potes sont partis car ils ne supportaient pas la pression d’agence… moi j’ai continué seul et aujourd’hui j’en suis là. Depuis mon associé m’a rejoint, c’est un mec qui a beaucoup d’expérience dans la gestion d’entreprise et il est très carré. Les clients sont-ils souvent surpris avec toi ? Les clients sont souvent surpris oui. C’est le concept de l’agence, proposer des choses différentes qui donnent un effet de surprise. Même si pour le moment la moitié de mes clients ne sont pas prêts, ça avance petit à petit, ça évolue. Ce qui est bien avec La Surprise c’est qu’elle réfléchit comme une agence d’idées, qu’elle réalise comme un studio et qu’elle gère comme une grosse agence.. La typographie, c’est un univers que tu explores depuis peu de temps ou pas ? J’ai toujours aimé la typographie, j’explore ce domaine depuis très longtemps mais ce n’est pas ce qui m’attire le plus, pour le moment je reste sage là-dessus. Y a-t-il un projet dont tu rêves ? Je rêve de faire une expo sur une île où il fait très beau, perdue au milieu de la mer, remplie de belles femmes que j’aurais peintes sur mes tableaux. Et pour venir voir l’expo il faudrait prendre un bateau. La puissance ! http://la-surprise.com www.theogennitsakis.com Art / Graphisme
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