PÊCHE EN MER n°479 - Page 3 - 479 3 LOGO COUVERTURE LOGO PAPIER ENTÊTE MAGAZINE ric Tabarly était le Monsieur Voile, Patrick Edlinger était Monsieur Escalade, et il semblerait que nous ayons notre Monsieur Pêche. Et ce monsieur, vous le connaissez bien car il officie chaque mois pour Pêche en Mer. Je parle bien sûr de notre fameux chroniqueur Bill François, qui fêtait sa 50e chronique chez nous en ce début d’année. Vous me direz qu’il y en a déjà eu, des pêcheurs connus avant lui. Connus certes, mais pas au point d’être invités dans des émissions télévisées de grande écoute, comme ce fut son cas par exemple dans Quelle époque ! sur France 2 pour parler de notre loisir. Et surtout de donner tout autant du rêve que du sérieux à un public totalement éloigné de la pêche et qui s’est souvent montré moqueur, voire méprisant, envers la discipline halieutique en amateur. Or, le 10 mai dernier, dans l’émission citée plus haut, chez Léa Salamé, Bill François laissait sans voix Apolline de Malherbe, Adriana Karembeu et Thierry Ardisson en racontant comment il attrape des silures dans la Seine. Et derrière les questions franchement bébêtes posées par la présentatrice, notre chroniqueur livrait des réponses construites, souvent drôles, avec toujours une mise en relief incitant le spectateur à s’interroger positivement sur notre pratique qui est aussi une passion. ÉDITO Il faut dire que Bill est un galopeux des quais de Paris comme pas deux. Il évolue tout proche de la «jet-set» lorsque les Henri Limousin et autres Drachkovitch se faisaient un plaisir de narguer le citadin depuis leur maison de campagne. D’ailleurs, cette invitation en prime time sur France 2 pour parler pêche (car il avait déjà été invité chez Laurent Ruquier pour ses livres), vient d’un événement que l’on pourrait appeler la providence: une vidéo Instagram de Jamel Debbouze se baladant dans les rues de la capitale, découvrant notre Bill national en train de combattre un silure en plein Paris. Une vidéo ultrapartagée sur les réseaux sociaux, touchant par là même une population jeune que n’atteindrait pas Quelle époque! Bill est bon communicant et bon pêcheur, mais ce n’est pas tout, il est aussi docteur en sciences du vivant diplômédeNormaleSup’,etcheznos décideurs et journalistes mainstream, ça en jette, c’est du sérieux. La représentation humaine d’une activité sportive est essentielle pour défendreunepratiqueetlafairevivre. Que serait la voile en France sans Éric Tabarly? Plus précisément, elle permet aux «profanes» de projeter une image du pêcheur type, de savoir si elle leur plaît, et auquel cas d’en être consommateurmédiatiquement.Une manière légitime d’être reconnu et de se protéger des diverses attaques… Benoît Simon Hors-série n°47 Spécial bar & thon 2024 Hors-série n°44 Spécial technique 2022 Hors-série n°27 Cuisine de la mer 2024 Et aussi… É Le Monsieur Pêche français Président du Conseil de surveillance: Patrick Casasnovas Présidente du Directoire: Sophie Casasnovas Directeur général: Frédéric de Watrigant RÉDACTION Rédacteur en chef: Benoît Simon - 33 17 Photographe: Bruno Berbessou Secrétaire de rédaction: Valérie Canale Maquette: Florian Weigel Voile & Moteur André-Bernard Vidie Sherine Lefebure PHOTOGRAVURE Flavien Bonanni - 35 29 Hugues Vuagnat - 34 89 Ont collaboré à ce numéro: A. Filleul, G. Fourrier, K. Guéniot, J. Japa, D. Mourizard, B. Noël, H. Petitbon, M. Ponroy, B. Soulard, F. Teissonnière, J.-M. Thierry. Correspondants régionaux: P. Alves (Granville), Vincent Ottmann (Brest), C. Charpentier (Arcachon), F. Couzinet (La Rochelle), C. Duhaut (Calais), J. Dussaud (Le Grau-du-Roi), P. Gillou (Roscoff), K. Guéniot (Corse), J. Leux (Saint-Malo), J. Morgado (Saint-Jean-de-Luz), M. Ponroy (Saint-Nazaire). 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PÊCHE EN MER est une publication des ÉDITIONS LARIVIÈRE Espace Clichy - Immeuble Sirius 9, allée Jean-Prouvé 92587 Clichy CEDEX Fax: 01 41 40 34 14 E-mail: pecheenmer@editions-lariviere.fr Site Web: voileetmoteur.com Vous pouvez joindre votre correspondant en composant le 01 41 40 suivi du numéro indiqué après son nom. SAS au capital de 3 200 000 € Dépôt légal : 2e trimestre 2025 Commission paritaire: n° 0525 K 86603 N° TVA Intracommunautaire: FR 96 572 071 884 RCS Nanterre B 572 071 884 CCP 115 915 à Paris. 12, rue Mozart, 92587 CLICHY Cedex Tél.: 01 41 40 32 32. Fax: 01 41 40 32 50 Directeur de la publication et responsable de la rédaction: Patrick Casasnovas. Impression: Imprimerie de Compiègne. ZAC de Mercières, 60205 Compiègne. Diffusion MLP. Printed in France/Imprimé en France. Papier issu de forêts gérées durablement. Origine du papier: Suède Taux de fibres recyclées: 22 % Certification: PEFC / EU ECO LABEL Eutrophisation: 0,01 kg/tonne PÊCHE EN MER / Juin 2025 / n° 479 Éditorial 3 Embruns pêche 6 Interview Benjamin Labassa,du surfcasting à la sculpture 8 Baromètre des côtes 10 Matériel Daiwa: le SAV s’ouvre aux particuliers 18 n TECHNIQUE & PÊCHE Surfcasting Bar d’été,6 conseils pour performer 20 Le match du mois Lancers courts ou longs ? 24 Bord DuGrau-du-RoiàToulon,splendeursetrichessesdelaGrandeBleue 26 Pêche au large Méditerranée/Sud-Ouest,les poissons bleus,c’est maintenant 34 Bien pêcher les décrochements 38 Bord et large En 2025,refaites surface 42 58 72 Pêche à pied La pêche au havenet en croix Abonnement sur Internet: www.editions-lariviere.fr Facebook: @pemmag Instagram: pecheenmer Youtube: pêche en mer magazine Photo de couverture: Bar de la Manche pris par Guillaume Fourrier. 64 Essai bateau Janneau Merry Fisher 895 Sport Série 2 26 Focus La perle, incontournable et pourtant si jeune @pemmag @pecheenmer pêche en mer magazine www.voileetmoteur.com Bord Du Grau-du-Roi à Toulon 4 SOMMAIRE Pêche au large Animations minimalistes,la clé pour les poissons difficiles 50 Focus La perle,incontournable et pourtant si jeune 58 Pêche à pied La pêche au havenet en croix 64 n BATEAUX & ÉLECTRONIQUE Embruns nautiques 68 Zoom sur... Yamaha Motor Europe 70 Essai bateau Janneau Merry Fisher 895 Sport Série 2 72 n APRÈS LA PÊCHE Chronique Le chinchard 78 Recette du mois Velouté de cresson aux coques 80 n ADRESSES CLASSÉES Bonnes adresses et contacts 82 20 50 Bar d’été 6 conseils pour performer Animations minimalistes Surfcasting Large 5 Bord et large En 2025, refaites surface 42 6 SALON NAUTIQUE D’ARCACHON 10e édition festive GHISONACCIA Premieropendesurfcasting CHALLENGE ÉMISSOLE La 2e édition est annoncée EMBRUNS PÊCHE Le 10e Salon nautique d’Arcachon s’est déroulé lieu du 18 au 21 avril derniers. Une belle édition, avec beaucoup d’attentes. Pas moins de 500 bateaux étaient présentés à flot et à terre, 200 exposants et trois navires emblématiques, le Belem, la Belle Poule et le Lys noir étaient au rendez-vous. Une météo maussade a cependant obligé la fermeture de la manifestation le dimanche pour cause de BMS. Cela n’a pas empêché plus de 60000 visiteurs de fouler les quais du plus grand port girondin. De nombreuses associations locales, dont les clubs de pêche, avaient également fait le déplacement. Malheureusement, il y avait peu de représentants de notre passion, mis à part ces clubs. À noter tout de même: un stand Décathlon avec un mix pêche/ navigation proposait des ateliers pêche en mer sur les navires de l’association des Moussaillons de l’Aiguillon. Et quelques pépites locales comme Alexis Dumonteil, qui est un jeune rodbuilder, et Guillaume Faugère, de la société Crazy Eging spécialisée dans la pêche des céphalopodes avec des fabrications maison. Le 12 avril 2025 restera une date marquante pour les communes de Ghisonaccia et Aléria, en Corse Orientale. Ce jour-là s’est tenu le tout premier Open Surfcasting Fium’Orbu Castellu Oriente, organisé avec brio par le Surfcasting Club Ghisonaccia (SCCG). L’événement a réuni plus de 100 passionnés de pêche en bord de mer venus de toute la Méditerranée. Dès le tirage au sort des postes le matin, la bonne humeur était au rendez-vous avec la distribution des sacs cadeaux à tous les participants qui faisaient une part belle aux produits locaux (vin, jus de fruit, confiture, huile d’olive…). Les compétiteurs ont ensuite rejoint la plage pour une épreuve de huit heures, de 15 h à 23 h, sous un ciel clément et une mer propice à la pêche. Marbrés, dorades, ombrines et autres espèces côtières ont récompensé la patience et la technique des participants avec près de 60 kg de prises maillées ramenées à la pesée, dont des ombrines d’environ 2 kg. Au-delà de l’aspect compétitif, c’est surtout la convivialité de la journée qui a marqué les esprits. Pêcheurs chevronnés, débutants, familles, bénévoles, tous ont contribué à faire de ce rendez-vous une réussite mettant en avant les valeurs de la pêche: partage, transmission, respect de l’environnement et des poissons, découverte d’un territoire. Après la pesée et le repas offert à tous les participants, la remise des prix s’est faite dans une ambiance festive et a permis, avec plus de 10000 € de dotations et des trophées uniques réalisés par un artisan local, de récompenser plusieurs catégories: le plus gros poisson, le plus grand nombre de prises, les trois premiers jeunes, les trois premières féminines, les trois premiers opens, les trois premiers étrangers, les six premiers au général. Le samedi 6 septembre, le port de Térénez, dans le fond de la rade de Brest, accueillera la deuxième édition du Challenge Émissole. Organisée par l’APECS (Association pour l’étude et la conservation des sélaciens) en partenariat avec Brest Fishing (guide de pêche), cette compétition promet une journée riche en émotions et en actions concrètes pour la préservation de la biodiversité marine. L’an dernier, cet événement avait rassemblé 10 équipes en bateau et 6 en kayak, permettant de marquer pas moins de 300 émissoles tachetées, un requin souvent mal connu mais essentiel à l’équilibre de nos écosystèmes marins. Forts de ce succès, les organisateurs ont décidé de renouveler cette aventure, tout en l’élargissant: cette année la compétition sera aussi ouverte aux passionnés de surfcasting. Au-delà de l’aspect sportif, le Challenge Émissole est une occasion de contribuer à à une étude essentielle pour mieux comprendre leur migration et leur comportement. Les inscriptions sont ouvertes depuis le 26 avril sur le site helloasso.com ou via la page Facebook officielle de l’événement: Challenge Émissole samedi 6 septembre 2025. THON ROUGE Un macareux retrouvé dans son estomac SCIENCES Un ourson indestructible CONFÉDÉRATION MER & LIBERTÉ Résumé du 51e congrès En cette fin avril, des biologistes ont présenté la première preuve documentée de la consommation d’un oiseau de mer par un thon rouge de l’Atlantique. En effet, les restes d’un macareux moine, identifiés par une analyse génétique, ont été découverts dans l’estomac d’un thon rouge pêché en octobre 2022 à environ 1,6 km au large de Terre-Neuve (Canada). Les chercheurs ne peuvent toutefois pas déterminer s’il a été avalé alors qu’il était déjà mort ou s’il était véritablement ciblé. Rappelons que les macareux moines plongent pour attraper leurs proies, ce qui lpeut les mettre en contact avec de grands prédateurs pélagiques comme les thons. On connaît le tardigrade terrestre, être microscopique capable de résister aux conditions les plus extrêmes. Sa version maritime vient d’être découverte: le tardigrade Neostygarctus oceanopolis, comme l’ont nommé les scientifiques, a été débusqué à 2000 m de profondeur sur un mont sous-marin des Açores. À l’instar du terrien, cet étonnant ourson d’eau possède un métabolisme ultra-résistant qui, selon les scientifiques de l’Ifremer, «lui permet de survivre à des températures extrêmes et à une pression écrasante. Il se recroqueville en se vidant de toute l’eau contenue dans son corps et devient indestructible». Rappelons que le tardigrade terrien est capable de survivre plusieurs années sur la Lune… Nous nous faisions l’écho le mois dernier du 51e congrès de la FNPP. Nous revenons dessus ce mois-ci pour préciser les axes qui se sont dégagés. D’abord sur la biodiversité, la confédération rapporte que : « Les élus locaux ainsi que des représentants de la Brigade nautique territoriale étaient présents à cette assemblée générale qui a aussi permis d’aborder le thème de la préservation de la ressource et de la biodiversité. » Une évidence pour tous, certes, mais des difficultés à appliquer certaines nouvelles réglementations ont aussi été évoquées. « Encore faut-il que les mesures mises en place pour chacun le soient de façon équitable entre tous les acteurs et osent aborder l’impact réel de certaines d’entre elles ou de certaines pratiques », explique Alain Scriban, secrétaire général et vice-président conseil et communication. C’est grâce à cet engagement et en collaboration avec la Confédération Mer & Liberté que plusieurs évolutions importantes ont déjà pu aboutir. En effet, la levée des restrictions sur la pêche du chinchard et le maintien des règles de non-pénalisation pour la pêche du bar du bord ont pu être obtenus. Une prochaine révision du code rural sur ce dernier point est en cours. Le second grand axe concernait les données scientifiques pour mieux appréhender les problèmes, « c’est une mobilisation pour une réglementation équitable qui se poursuit pour la fédération ». Cette dernière fait notamment référence aux restrictions qu’elle juge disproportionnées sur des espèces telles que le bar, le lieu jaune ou encore le thon rouge. Selon elle, les pêcheurs récréatifs sont pénalisés tout en laissant faire des « pratiques industrielles destructrices » par exemple. Pour 2025, la FNPP se fixe différents objectifs : consolider ses actions et le dialogue aux niveaux local, régional et national. Elle veut également obtenir une réglementation plus juste et adaptée aux réalités locales, tout en renforçant la place des pêcheurs de loisir dans la gestion des ressources marines. Ses membres souhaitent promouvoir la pêche comme vecteur d’éducation et de lien social auprès des jeunes générations notamment. Ils veulent également sensibiliser le grand public à l’importance de ces différentes activités. 7 EN BREF - BRAY-DUNES Un requin sème le trouble On n’est pas loin des Dents de la mer. L’histoire se déroule à Bray-Dunes, ville côtière frontalière de la Belgique, où, le 11 mai, des baigneurs auraient aperçu un aileron de requin. Ni une ni deux, les autorités ont décidé de fermer la plage pendant deux heures à la baignade. Aucune autre info n’a pu être obtenue concernant la mystérieuse apparition d’aileron. En revanche, le 28 avril, soit deux semaines auparavant, un requin-ha avait été retrouvé sur la plage de la même ville. 8 Benjamin est un enfant du bassin d’Arcachon. Grand passionné de pêche, notamment en surfcasting, il a su lier ses deux amours, la mer et le bois, et confectionne désormais de très jolies sculptures de ses camarades de jeu. Il nous a reçus dans son atelier, où le parfum du bois se mêle à l’air salin et infiltre son esprit. Propos recueillis par Cédric Charpentier. Benjamin Labassa Du surfcasting à la sculpture P d’observer les merveilles de la nature de près. Les heures passées sur la plage, la canne à pêche à la main, me connectent à l’environnement marin et m’offrent une sourceinépuisabled’idées.Chaque prise devient une nouvelle histoire à raconter à travers mes sculptures. Quelles sont les essences de bois que tu affectionnes et les techniques que tu utilises? J’utilise beaucoup de bois exotiques comme le wengé, le sipo, le teck… Ils ont un grain très fin et permettent beaucoup de précision. Ils sont toutefois très durs et longs à travailler. J’emploie également, et par amour pour la région, toutes les essences locales telles que le pin des Landes et le chêne. Tous ces bois ont leurs spécificités, et leurs eux-tu nous raconter la réunion de tes deux passions? Je m’appelle Benjamin Labassa,j’ai31ans,jevis à LaTeste-de-Buch. Cela fait maintenant cinq ans que je me suis essayé à la sculpture et que j’ai relié mes deux passions. Menuisier de métier, j’ai toujours aimé le bois, associer les essences et les formes pour jouer avec les couleurs et les veinages. J’ai eu la chance d’être formé à la profession par mon père quim’atransmisl’amourduboisau même titre que la technique. C’est cette passion pour la matière qui m’a amené à la sculpture avec sa finesse, son équilibre et sa précision. S’est adossée à cela une autre passion, celle de la pêche en surfcasting. Celle-ci me permet INTERVIEW 9 bois à son identité (ses couleurs, ses veinages, sa densité). Enfin, je mélange sculpture et marqueterie afin de révéler à travers chaque type de bois des détails propres aux animaux reproduits. Et en termes de pêche, quelles techniques affectionnes-tu? N’ayant pas de bateau, je pratique principalement en surfcasting, nos grandes plages s’y prêtent et offrent un superbe terrain de jeu, où d’ailleurs je déniche souvent de magnifiques bois flottés qui peuvent ensuite me servir pour les sculptures. J’aime traquer les gros poissons, les lunkers. Je recherche plus particulièrement les belles daurades royales ainsi que les gros bars, mais bien sûr tout m’intéresse. J’affectionne aussi la pêche des céphalopodes, notamment la seiche qui est une espèce emblématique du bassin. C’est dans mes prises que je trouve mon inspiration. Les pêcher, les avoir en main, voirdeprèslesdétailsetlescapturer en photo m’aide grandement dans mon travail. Et puis c’est également le meilleur moyen de passer d’agréables moments en pleine nature avec mes potes autour d’un bon casse-croûte. n veines se «lisent» différemment, offrant ainsi un panel de couleurs très riche. Mais afin de donner des teintes variées, je peux aussi utiliser lestechniquesdubrûlage(yakisugi) oudel’électrification(Lichtenberg). Mes œuvres sont réalisées avec des techniques diverses, par exemple des assemblages de bois massifs, des collages de panneaux bois ou desfinitionspyrotechniquescomme lechalumeauetl’électrification.De cette manière, le matériau subit moins de contraintes et il vieillit correctement, car la matière est vivante. J’effectue également des incrustationsdedifférentesessences pourlesdétailscommelespatterns, les iris, les pupilles et toute autre caractéristiquedel’espèce.Chaque Saint-Pierre en iroko, iris en orme, pupilles en ébène, marque de saint-pierre en chêne vert. 250 heures de travail environ. Daurade royale en chêne, incrustations de noisetier, padouk, ébène, poirier et galuchat (cuir de raie). Environ 250 heures de travail. C’est le poisson qui me procure le plus d’émotions à la pêche par sa puissance. Seiche en chêne, iris en orme, pupilles en ébène. Environ 30 heures de travail. La courbe des seiches, leurs ondulations, leurs couleurs sont tellement intéressantes à traiter en sculpture. Espadon-voilier en sapin et pin maritime teinté par le feu et de l’huile de couleur. Incrustation de marronnier d’Inde stabilisé pour les iris et pupilles en ébène. 350 heures de travail. Un poisson de rêve! Plus d’infos benjamin-labassa-art.odoo.com 10 BAROMÈTRE DES CÔTES Un printemps venteux Depuis maintenant plusieurs mois, nous constatons une dominance des vents de secteur est. Cette situation pour notre zone nous permet de profiter d’une mer plate, mais, en contrepartie, des conditions de pêche difficiles tant du bord qu’en bateau. Les sorties bateau ont permis de trouver du maquereau, de la seiche et de la belle. Concernant la pêche du bar, elle a été des plus aléatoires avec des prises rarement maillées. Pour les daurades grises, les prises sont encore rares, faut-il faire un lien de cause à effet au niveau de la température de l’eau qui a du mal à se réchauffer? Les pêcheurs qui sont sortis tout début mai et qui ont recherché le lieu jaune sont restés sur leur faim avec un nombre de prises très modeste. Pour la pêche à pied, un cycle vient de se terminer pour laisser aux espèces de l’estran le temps de la reproduction. Cependant, les prises sont restées satisfaisantes lors des dernières grandes marées. Remarquons que cette pratique semble se développer et attirer de plus en plus de monde. C’est une bonne nouvelle que cette pratique se développe et permette ainsi une meilleure connaissance du milieu marin, de l’estran. Encore faudrait-il que les services en charge de cet espace consacrent plus de temps à l’information, à la communication. Je laisse le soin à chacun de parcourir les sites d’informations à partir d’Internet pour s’apercevoir qu’il faut être un spécialiste aguerri pour y comprendre quelque chose (tailles, quotas, périodes, outils…) et nous pouvons constater que nombre de panneaux d’informations installés aux accès à l’estran ne sont malheureusement pas à jour! Concernant la pêche du bord et le surfcasting, la pratique se développe. Cette évolution s’explique par la simplicité de sa pratique, de son coût qui reste accessible et des actions des clubs qui proposent de nombreuses animations sur ce sujet. Le club de Granville a maintenant depuis trois années engagé des animations sur cette pratique avec un nombre de participants en constante progression. Le concours annuel du CPAG, les 8 Heures du CPAG, se déroulera le 18 octobre prochain. L’ouverture des inscriptions pour 60 équipes a débuté le 3 mai dernier et il ne reste plus que 9 places. De notre correspondant Patrick Alves ROSCOFF ET RÉGION Gros bars et maquereaux à gogo La fin du printemps marque le début de ce qui semble s’annoncer comme une bonne saison pour la pêche du bar. Les créneaux ne sont pas grands et les postes plutôt marqués, mais il est possible de tirer son épingle du jeu du bord. Les eaux sont maintenant bien réchauffées et les premiers bars commencent à monter en surface, des animations lentes proches du fond et à gratter peuvent déclencher les plus gros spécimens! Pour ce qui est de la pêche en bateau, les maquereaux sont bien de retour, et en nombre! Certains jours, ils semblaient être partout dans la baie et un hameçon simple suffisait à en remonter un après chaque descente. Il est possible d’en faire du bord également sur certaines zones où on peut trouver de la profondeur. De notre correspondant Yohann Henry GRANVILLE ET RÉGION 11 CALAIS ET RÉGION Avec l’arrivée du printemps, les champs se colorent de jaune; c’est le colza qui est en fleur et, pour les pêcheurs en mer, ce phénomène correspond à l’arrivée des bars sur le littoral nordiste. D’ailleurs, preuve en est, le trophée Marcel Clément, organisé le 26 avril par le Boulogne-Espadon-Club, a été marqué par de nombreuses prises de ces «piquants» qui étaient, majoritairement et malheureusement, d’une taille inférieure à la maille légale, c’està-dire 42 centimètres. Notons toutefois que les organisateurs avaient opté pour une zone de pêche du côté de la pointe aux Oies où les limandes, les carrelets et les roussettes ont permis de marquer les points nécessaires à un bon classement. La première place revient à l’Artésien Jean-Luc Mégueulle qui totalise 45 prises et, grâce aux coefficients mis en place par l’organisation, il s’offre un score de 17465 points, devançant ainsi trois autres compétiteurs du même club, à savoir Jean-Michel Lyoen, Frédéric Rasse et Roland Butor. À noter que quelques jeunes compétiteurs disputaient ce trophée; le premier d’entre eux, le Dunkerquois Aubin Rousseaux, se classe en 27e position, soit en milieu de tableau. Lors de la proclamation des résultats, Martial Leclercq laissait sous-entendre que, l’an prochain, le championnat de France pourrait bien se disputer dans cette même zone de pêche… Ce sera peut-être, aussi, la zone de pêche pour le prochain concours que le Boulogne-Espadon-Club organisera ce 24 mai! Si la coloration jaune des fleurs de colza correspond à l’arrivée des bars, c’est aussi la période, ingrate, de la floraison des eaux que certains nomment «Vert de mai». La mer semble s’être assombrie et, ce qui est plus désagréable, les fils des moulinets s’enduisent d’une matière visqueuse. Espérons que ce phénomène sera oublié lors des coupes régionales «Bord de mer», réservées aux jeunes, aux dames et aux vétérans, qui seront organisées sur la plage duTouquet par la Gaule touquettoise le jeudi de l’Ascension, c’est-à-dire le 29 mai, de 12 h 30 à 15 h 30. De notre correspondant Christian Duhaut Le «vert de mai» Le podium 2025 du trophée Marcel Clément avec les organisateurs de l’événement. 12 BAROMÈTRE DES CÔTES Le grand traumatisme de printemps SAINT-NAZAIRE ET RÉGION Globalement, ce printemps a été plutôt favorable, avec de belles journées ensoleillées et de bonnes prises de poissons. Cependant, la situation sanitaire de la rade s’est quelque peu dégradée après les grandes marées, entraînant l’interdiction de la pêche de tous les coquillages. Heureusement, la situation est rapidement revenue à la normale juste avant les grandes marées de fin avril. Côté pêche, les maquereaux étaient bien présents, mais avec le vent d’est qui s’est installé, ils se sont dispersés, rendant leur capture plus difficile. Les daurades grises, abondantes et parfois assez grosses, restent encore très localisées : il faut trouver le bon poste pour en attraper. Les premières daurades royales ont commencé à être pêchées en fond de rade, près des parcs à huîtres. Toutefois, la présence visible d’algues vertes à marée basse laisse supposer que leur pêche pourrait rester compliquée cette année. En fin de mois d’avril, dans la fosse face au port de commerce, les grosses seiches ont été abondantes : en seulement 20 minutes, j’en ai capturé cinq de plus d’un kilo chacune. Bien que les premiers bars aient été capturés, ils restent encore peu nombreux. J’espère que la chaleur et les grandes marées inciteront davantage ces poissons à rentrer en plus grand nombre dans les eaux de la rade. Les premières royales BREST ET RÉGION Ça sent le printemps. Il était temps, après, cela restera comme le grand traumatisme depuis le début du siècle pour les pêcheurs à pied. L’événement, car cela en est un, est passé sans doute inaperçu ou presque le long de multiples rivages en dehors de la Bretagne, mais, pour la première fois de mémoire de pêcheur la plus grande marée de l’année s’est refusée à eux. C’était le 27 mars dernier. En ce jeudi, alors qu’un coefficient de 114, le plus gros de l’année, se profilait pour le dimanche 30 et le lundi 31 mars, le préfet de la Loire-Atlantique a tout simplement interdit « la pêche, le ramassage, le transport, le stockage et la commercialisation des coquillages à titre professionnel et de loisir destinés à la De notre correspondant Vincent Ottmann
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