PÊCHE EN MER n°470 - Page 6 - 470 3 MAGAZINE n plus d’avoir bouleversées la vie politique française, les dernières élections européennes ont redistribué les cartes des présidents des commissions parlementaires Strasbourgeoises. Parmi elles, la commission pêche au Parlement européen (PECH) qui revêt un intérêt capital pour nous pécheurs de loisir car elle définira le cadre juridique de notre activité. Plus précisément c’est là que l’on décide des quotas, des moyens de surveillance et des fermetures de zones pour tel ou tel poisson. Cette commission PECH était présidée depuis une dizaine d’années par des Français. D’abord Alain Cadec (LR), puis Pierre Karleskind (LREM). Si le premier était pêcheur de loisir et impliqué auprès des récréatifs, le second s’est montré relativement absent de la scène et semblait plus préoccupé par les droits LGBT que par ceux des pêcheurs. Mais les élections internes du 23 juillet dernier sont venues briser la domination française pour installer une Espagnole à la tête de la commission PECH : Carmen Crespo Diaz du groupe PPE (centristes non macronistes). Cette dernière est très au fait des questions liées à la pêche côtière puisqu’elle a ÉDITO longtemps été élue locale d’une ville du littoral d’Andalousie. Elle a cependant montré peu d’affinité avec la pêche récréative lors de ses mandats. Elle a en revanche été très présente dans les travaux de la nouvelle PCP. Elle est décrite comme consensuelle, rassurante pour les industriels de la pêche et ne créant pas de poussée de boutons au visage des ONG. Sa position très globaliste, un poil technocratique malgré son ancrage local laissera peut-être une marge nationale plus importante pour les ajustements règlementaires de notre politique nationale. C’est en tout cas une élue à observer de près car elle sera un acteur incontournable dans cette période de grand changement pour la pêche de loisir et notamment sur le chantier de la déclaration des prises, volet juridique de la PCP qui lui tient particulièrement à cœur... Benoît Simon Hors-série n°47 Spécial bar & thon 2024 Hors-série n°44 Spécial technique 2022 Hors-série n°27 Cuisine de la mer 2024 Et aussi… E Les Français perdent la commission pêche Président du Conseil de surveillance: Patrick Casasnovas Présidente du Directoire: Sophie Casasnovas Directeur général: Frédéric de Watrigant RÉDACTION Rédacteur en chef: Benoît Simon - 33 17 Photographe: Bruno Berbessou Secrétaire de rédaction: Valérie Canale Maquette: Frédéric Claisse - 33 23 Voile & Moteur André-Bernard Vidie Sherine Lefebure PHOTOGRAVURE Flavien Bonanni - 35 29 Hugues Vuagnat - 34 89 Ont collaboré à ce numéro: A. Filleul, G. Fourrier, K. Guéniot, J. Japa, D. Mourizard, B. Noël, H. Petitbon, M. Ponroy, B. Soulard, F. Teissonnière, J.-M. Thierry. Correspondants régionaux: P. Alves (Granville), Vincent Ottmann (Brest) C. Charpentier (Arcachon), F. Couzinet (La Rochelle), C. Duhaut (Calais), J. Dussaud (Le Graudu-Roi), P. Gillou (Roscoff), K. Guéniot (Corse), J. Leux (Saint-Malo), J. Morgado (Saint-Jean-deLuz), M. Ponroy (Saint-Nazaire). PUBLICITÉ Directeur de publicité halieutique: Laurent Lallier - 33 42 laurent.lallier@editions-lariviere.com Directeur de publicité nautisme: Bertrand Frizac - 33 38 bertrand.frizac@editions-lariviere.com Chef de publicité: Manon Pirotte - 33 20 manon.pirotte@editions-lariviere.com Assistante de publicité: Manon Roger - 33 40 manon.roger@editions-lariviere.com PROMOTION DES ABONNEMENTS Carole Ridereau - 33 48 SERVICE DES VENTES Chefdeproduit: Emmanuelle Gay - 34 99 COMPTABILITÉ Poste: 32 39 - fax: 01 41 40 32 58 ACCUEIL CLIENTS Abonnements/vente par correspondance Tél.: 03 44 62 43 79 E-mail: abo.lariviere@ediis.fr 45 avenue Général Leclerc 60643 Chantilly CEDEX ABONNEMENTS TarifFrancemétropolitaine:1an+HSBarversion papier&numérique:140,82€. Montantduprélèvementmensuel:6,80 €. Autrespaysetparavion,nouscontacterau (33)0344624379. PÊCHE EN MER est une publication des ÉDITIONS LARIVIÈRE Espace Clichy - Immeuble Sirius 9, allée Jean-Prouvé 92587 Clichy CEDEX Fax: 01 41 40 34 14 E-mail: pecheenmer@editions-lariviere.fr Site Web: voileetmoteur.com Vous pouvez joindre votre correspondant en composant le 01 41 40 suivi du numéro indiqué après son nom. SAS au capital de 3200000 € Dépôt légal : 2e trimestre 2024 Commission paritaire: n° 0525 K 86603 N° TVA Intracommunautaire: FR 96 572 071 884 RCS Nanterre B 572 071 884 CCP 115 915 à Paris. 12, rue Mozart, 92587 CLICHY Cedex Tél.: 01 41 40 32 32. Fax: 01 41 40 32 50 Directeur de la publication et responsable de la rédaction: Patrick Casasnovas. Impression: Imprimerie de Compiègne. ZAC de Mercières, 60205 Compiègne. Diffusion MLP. Printed in France/Imprimé en France. Papier issu de forêts gérées durablement. Origine du papier: Suède Taux de fibres recyclées: 22% Certification: PEFC / EU ECO LABEL Eutrophisation: 0,01 kg/tonne 4 PÊCHE EN MER / Septembre 2024 / n°470 SOMMAIRE Éditorial 3 Embruns pêche 8 Baromètre des côtes 12 ■ TECHNIQUE & PÊCHE Matériel La renaissance du Raglou 20 Surfcasting Automne: 3 montages redoutables 24 Portrait Goulven Geffroy,la fièvre du power fishing 30 Pêche au large Le slow jigging: mode d’emploi 36 Focus Coefficients de marée et météorologie 44 Pêche au large Pêche du thon rouge: 10 conseils pour réussir 52 Connaissance La dorade royale 56 44 20 Connaissance La dorade royale Abonnement sur Internet: www.editions-lariviere.fr Facebook: @pemmag Instagram: pecheenmer Youtube: pêche en mer magazine Photo de couverture: Bar des Côtes d’Armor. 56 Matériel La renaissance du Raglou 36 Focus Coefficients de marée et météorologie @pemmag @pecheenmer pêche en mer magazine www.voileetmoteur.com Pêche au large Le slow jigging 5 Voyage Les rayés de Cabo San Lucas 60 ■ BATEAUX & ÉLECTRONIQUE Embruns nautiques 68 Zoom Grand D600: esthétique et pratique 70 Essai en mer Terhi 400 C 72 ■ APRÈS LA PÊCHE Chronique La raie mobula… un génie insoupçonné 78 Recettes La Bon’iau du pêcheur 80 ■ ADRESSES CLASSÉES Bonnes adresses et contacts 82 Voyage y g Les rayés de Cabo San Lucas 60 72 Essai en mer Terhi 400 C Portrait Goulven Geffroy, la fièvre du power fishing 30 8 EMBRUNS PÊCHE Symbole d’un des derniers prés carrés de liberté dans un pays qui ne cesse d’en perdre, la pêche en mer est désormais elle aussi dans le collimateur des autorités. Si une part non négligeable des pratiquants continue la lutte pour qu’on « foute la paix aux pêcheurs » d’autres ont bien compris que l’enregistrement du pêcheur et de la pêche est un futur inévitable dans un contexte de meilleure gestion des stocks de poissons. Dans ce cadre, chacun des acteurs utilise les moyens dont il dispose pour être prêt le jour où les autorités acteront un changement de paradigme dans la gestion de l’activité. Ainsi, les programmateurs travaillent sur des applications, les fédérations dans la communication avec les décideurs et leurs adhérents, et le monde économique avec les statistiques, le tout pour que les hypothétiques contraintes soient en phase avec les réalités de notre pratique. Une première étude en hiver 2024 Rappelons que ce monde économique de la pêche est regroupé à travers un syndicat appelé Gifap. Ce groupement avait proposé une première étude cet hiver sur les pratiques de la pêche en mer avec pour méthodologie principale l’utilisation du chiffre d’affaires mis en balance avec des données de France Agrimer (cf PEM 464). Le Gifap a souhaité affiner ses données en interrogeant directement 3800 pratiquants issus des bases de données clients des professionnels du Gifap pour en tirer plusieurs chiffres intéressants tels : la fréquence de pratique, la durée journalière, les espèces favorites… Le regard des pêcheurs sur la réglementation Au-delà de la pratique cette étude propose, et c’est une première, un panorama des opinions des pratiquants concernant les projets de réglementations qui visent à encadrer la pratique. Or cette partie montre à quel point les pêcheurs sont encore réfractaires à l’idée de plus de contraintes. Les chiffres sont même peu équilibrés car seuls 30% des pratiquants seraient prêts à se déclarer au près d’une fédération. Nous vous proposons ici de retrouver quelques éléments clefs de cette étude. Pour retrouver l’étude dans son ensemble : www.gifap.fr GIFAP UNE NOUVELLE ÉTUDE SUR LES PRATIQUES DE LA PÊCHE EN MER Le Gifap a mené une nouvelle enquête sur la pêche en mer pour compléter les chiffres obtenus en mars. Nous vous porposons une selection des résulats. LA RÉGLEMENTATION 9 LES SORTIES EN MER ET LES PRATIQUES Cette étude propose un certain nombre de chiffres interessants à regarder non pas avec précision mais plus comme un ordre de grandeur. Cela permet de voir se dessiner les tendances et notamment sur la vision qu’ont les pêcheurs de la réglementation. Nous pensons touefois que cette étude serait encore plus pertinente si elle est répétée chaque année afin de voir l’evolution de l’opinion des pêcheurs en fonction des évènements. Autre bémol l’echantillon semble élitiste, avec des pêcheurs relativement techniques et assidus. Les chiffres obtenus semblent parfois un peu excessifs comme ces 55% de pratiquants en bateau. L’AVIS DE LA REDACTION 10 EMBRUNS PÊCHE Quel est le lien entre vos têtes plombées et la cathédrale Notre-Dame de Paris ? A priori aucun et pourtant la pose récente de la nouvelle flèche a permis la mise en avant d’une entreprise participant à la restauration et que l’on connaît bien nous pêcheurs : la fonderie Lemer. En effet le fabricant de plomb a été choisi pour réaliser vingt-six crêtes de faîtage, de type néogothique, pour le toit de la plus célèbre des cathédrales. Chacune mesure un mètre de haut, 1,10 m de large, pour 370 kg de plomb. L’intérieur de la sculpture est quant à lui en sable, de cette manière l’objet sera deux fois moins lourd. Laurent Lécole qui est souvent intervenu dans nos colonnes s’est dit très honoré de participer à une telle restauration « «Nous sommes des industriels et faire une pièce d’art par un industriel, c’est un peu un oxymore. Il a fallu qu’on démontre qu’on était capable de respecter le design de Viollet-le-Duc.» C’est en première qui a de quoi inquiéter. La galère portugaise, cette fausse méduse aux tentacules venimeuses de 20 mètres de long et pouvant créer des arrêts cardiaques à son contact, a été vue en Catalogne cet été. Les autorités espagnoles ont dans la foulée fermé les plages le temps que les intrus s’en aillent. Cet habitué des zones tropical avait déjà été vu en Tunisie et dans le sud de la Sardaigne mais jamais si proche des côtes de la métropole francaise. C’est une véritable épidémie de suppression de ventes de vifs qui s’est emparé de Décathlon cet été. Les magasins de Bègles, Pontivy, la Tronche, Avignon… (et la liste n’est pas exhaustive) ont chacun décidé de retirer de la vente leurs poissons vivants destinés à la pêche des carnassiers. Il faut dire que l’enseigne sportive a fait face à une vraie charge à l’échelle nationale de la part de militants antispecistes bien organisés. Selon la direction ces associations enfonceraient des portes déjà ouvertes par impatience car le groupe est « engagé dans la promotion et la distribution de leurres de plus en plus qualitatifs qui remplaceront progressivement les vifs.» Ajoutant que « pour réussir cette transition qui ne peut pas être immédiate, il est pertinent de laisser Decathlon vendre encore des vifs et prendre le temps de convertir à la pêche au leurre » « Nous avons prélevé 13 spécimens mâles et femelles de requinaiguilles au large de Rio et nous avons trouvé de la cocaïne dans tous ces animaux, dans les muscles et dans le foie » a expliqué l’un des responsables d’une étude effectuée en juillet pour l’Instituto Oswaldo Cruz situé à Rio au Brésil. « Il existait déjà plusieurs études dans le monde montrant la présence de cocaïne dans la matrice aquatique, dans l’eau de mer, les rivières et les égouts. Nous nous sommes demandé si au Brésil, deuxième marché mondial de la cocaïne, cette drogue atteignait le biote. [...] Et nous avons montré que [la flore et la faune] sont effectivement exposés à ce polluant » ajoute un autre chercheur de l’institut. Les raisons de cette présence ne sont pas encore connues, plusieurs hypothèses sont d’ores et déjà soulevées : celle des eaux usées des consommateurs qui éliminent la drogue en allant aux toilettes ou par les usines de raffinage. Mais aussi le trafic maritime et les rejets à la mer des drogues illicites. Dans tous les cas des études vont être menées pour savoir si cette consommation fortuite aura des répercussions sur leur santé. NOTRE DAME DE PARIS La fonderie Lemer met sa patte GALÈRE PORTUGAISE DES INDIVIDUS EN CATALOGNE DECATHLON CHARGE D’AMPLEUR DES ANTISPECISTES INSOLITE Des requins positifs à la cocaïne CHIFFRE DU MOIS 50% C’est l’expansion que pourrait connaitre le secteur de la vente d’articles de pêche à l’échelle mondiale au cours des huit prochaines années selon une étude menée par les analystes américains d’Adroit Market Research. Estimé à 14,5 milliards en 2022 par ce même institut, le chiffre d’affaires des articles de pêche pourrait atteindre 23 milliards en 2032. Dans ce rapport les auteurs soulignent que la région Asie-Pacifique devrait continuer à exercer une influence significative sur le commerce mondial, grâce à ses centres de production, notamment en Chine et au Japon, à son vaste littoral et à ses riches réserves halieutiques, sans oublier la tendance croissante à aller vers la pêche de loisir et le pouvoir d’achat accru des consommateurs dans des pays tels que la Chine, l’Inde et le Japon. Pas sûr que le marché français ait la même impression que cet institut… 12 BAROMÈTRE DES CÔTES ROSCOFF ET RÉGION Facile, le saint-pierre La météo se stabilise et permet de profiter pleinement de notre loisir préféré. Du bord, dans la baie en bateau, ou au large, chacun trouve son compte avec la présence de toutes les espèces classiques y habitant. Notons que plusieurs saintpierre ont été pêchés sur différents spots et pas une technique ne s’est distinguée des autres pour les pêcher, puisqu’ils ont été attrapés aux lançons vivants, aux jigs, leurres souples et madaï ! Quelques thons ont été aperçus dans la bande des 15 à 35 milles. De notre correspondant Yohann Henry 13 GRANVILLE ET RÉGION Bars et pêche à pied Côté bateau, que ce soit sur Chausey ou en bordure de côte le long de bouchots, la pêche a été intéressante avec de belles prises de bars, de la dorade grise, du maquereau et du chinchard. Les montages utilisés sont restés simples mais efficaces pour le bar avec une tête plombée de petits leurres plutôt blancs et un teaser du style Raglou à 30 centimètres devant le leurre terminal. Côté pêche à pied, à la côte, la pêche du bouquet a attiré les habitués pour leur plus grand plaisir. Soyons raisonnables et responsables lors des pêches de bouquets. De bonnes nouvelles viennent également agrémenter nos sorties à pied: quelques tourteaux de belles tailles ont été ramenés, ce qui était devenu rare, ainsi que des belles étrilles. Côté pêche du bord, le surfcasting permet d’attraper des bars, des dorades grises et du mulet, mais pour ceux qui suivent les créneaux horaires adaptés et surtout profitent de l’effet silhouette si bien décrit par notre ami Arnaud Filleul. Il ne faut pas négliger, loin de là, la pratique de la pêche à rôder sur les pointes rocheuses, la pêche au buldo ou au flotteur avec un bouquet pour attirer relativement facilement les bars au remontant. Côté club de Granville, nous avons contacté les autorités de Jersey et nous avons confirmation de la modification de la taille du homard, à savoir: à compter du 1er août, la taille minimale de capture et de détention à bord passe à 88 mm, à compter du 1er août 2025 à 89 mm et à compter du 1er août 2026 à 90 mm pour les pêcheurs professionnels et les pêcheurs plaisanciers. J’ai pu survoler l’archipel de Chausey, ce qui fut un réel plaisir pour le paysage mais aussi de bien voir la configuration des lieux pour le pêcheur que je suis. De notre correspondant Patrick Alves CALAIS ET RÉGION La situation devient véritablement dramatique sur le littoral nordiste ! Nombreux sont les pêcheurs qui tentent de répondre à cette question, mais les tendances sont évidemment très diverses. Certains d’entre eux mettent en cause la pêche intensive, d’autres évoquent les conséquences de la pêche électrique, mais, dans les deux cas, ce ne sont que des suppositions. En revanche, une chose est certaine, et je m’en suis personnellement rendu compte en me promenant sur l’estran de Blériot-Plage : les vers de sable ont eux aussi déserté le littoral. Alors qu’il y a quelque temps, à marée basse, nombreux étaient les petits monticules de sable rejetés par les arénicoles, ces déjections sont devenues extrêmement rares. Étant donné qu’ils sont la nourriture de base des poissons, ceux-ci vont donc naturellement chercher ailleurs de quoi manger ! Et il n’y a pas que sur les plages de Sangatte et Calais que cette constatation a été faite, puisque, plus à l’est (du côté des Hemmes de Marck), les verrotiers ont capitulé et vont plutôt chercher les arénicoles au sud du département, voire dans l’estuaire de la Somme ! Deux sorties amicales en bateau ont été organisées fin juillet ; au petit large de Calais, quatre bateaux sont rentrés bredouilles et, pour les premiers, les prises étaient essentiellement constituées d’émissoles. Face à la pointe aux Oies, la sortie amicale des Boulonnais n’a guère donné de grande satisfaction, puisque les prises n’étaient que des poissons plats (flets, carrelets et limandes). En revanche, en allant très au large de Boulogne, à plus de seize milles nautiques, Martial Leclercq (organisateur du prochain Trophée Marcel Clément) a trouvé le poisson qui se fait de plus en plus rarissime dans la région : le cabillaud. Par des profondeurs allant jusqu’à 60 mètres, les cabillauds s’y trouvaient en compagnie de lieus jaunes, de dorades et même de quelques jolis bars. La situation, que je qualifie de dramatique, l’est également pour les estivants qui, profitant de coefficients de marée intéressants, étaient allés cueillir des moules sur les rochers du cap Gris Nez. Malgré de sérieuses recherches de ces bivalves, un ami me disait avoir réussi à emplir un seau… mais à cinq personnes, et en deux heures ! Espérons que les conditions s’améliorent rapidement, car, du 20 au 24 de ce mois d’août, se disputeront les championnats de France « jeunes » de pêche en bord de mer organisés par les Marsouins de Calais. Nous reviendrons évidemment sur ce sujet dans le prochain numéro de votre revue préférée. De notre correspondant Christian Duhaut Mais où sont les poissons? Martial Leclercq avec un poisson devenu rare, le cabillaud. 14 BAROMÈTRE DES CÔTES Sur la rade, le point d’orgue de ce mois de cet été à, incontestablement, été la semaine des fêtes maritimes. Des voiliers, plus beaux les uns que les autres, ont défilé sur le plan d’eau pour le plaisir des grands et des petits. Du côté des poissons, les bancs de maquereaux et de chinchards se sont montrés parfois très présent mais de façon parfois irrégulière. Les bars sont un peu moins nombreux que les mois précédents et ils ont encore beaucoup de mal à monter sur les leurres de surface mais les orphies nous font de belles touches. Les daurades grises sont quant à elles bien actives, parfois au milieu des petits spécimens on en trouve de très jolies. Les royales sont assez difficiles à prendre, souvent à cause des algues vertes qui encombrent les lignes. Les émissoles sont, à certains endroits, très nombreuses et les touches s’enchainent parfois à une vitesse folle. Quelques calamars, assez petits pour le moment, ont commencé a faire leur apparition mais ils ne sont pas encore là tous les jours. De notre correspondant Vincent Ottmann Les émissoles encore actives BREST ET RÉGION En cette première partie d’été, de la pluie, encore de la pluie, du vent et des températures très basses, exception faite pour quelques rares journées où l’on est revenu dans ce que l’on appelle «des normales de saison». Mais un peu de chaleur n’était pas toujours compatible avec le vent. On va retenir le positif. Il y eut du poisson pour ceux qui eurent la chance de pouvoir rejoindre le large. Mais du classique avec les incontournables grisets et les pagres. Autre bonne nouvelle, les maquereaux, qui étaient très discrets, sont revenus en force, mais sur les mortes-eaux. Ils ont suppléé les sparidés, car, sans courant, ces derniers sont très difficiles à séduire. Enfin, il y eut aussi de quoi combler les amateurs de pêche à la traîne avec la présence de bonites à dos rayé qui venaient chasser les sardines et sprats le long de la côte sauvage, entre La Baule et Le Croisic. Il reste seulement à souhaiter que la seconde partie de l’été soit à la hauteur des espérances. Un petit mot enfin et une pensée pour nos amis pêcheurs en eau douce. Fin juin, le Décathlon de Saint-Nazaire a fait la «Une» des journaux locaux. Il a été victime d’une nouvelle pétition demandant l’arrêt des ventes de vifs. La pétition avait recueilli à la fin du mois 12000 signatures ce qui est, quand même, énorme… De notre correspondant Max Ponroy Triste début d’été SAINT-NAZAIRE ET RÉGION 15 Les bonites ont fait le bonheur des pêcheurs à la traîne. En cette mi-août, les thons sont en train d’arriver ,mais pas encore assez présents pour vraiment s’y atteler, à moins d’être chevronné. En attendant, on passe le temps à sortir des dizaines de bars mouchetés sur les chasses, des bars francs aux leurres souples, des maigres en quantité. Bref, du poisson et peu de pêcheurs en mer. La mer semble parfois vide dans les pertuis. Malgré 5 ports et près de 7000 bateaux de plaisance, on compte sur les doigts des deux mains les quelques pêcheurs de loisir encore motivés pour sortir en mer. Parfois, au retour de mer, on découvre une chasse sans même un bateau, ce qui amène un ami pêcheur à avoir cette réflexion: «La Vovid est de retour?» Il semble en effet que l’attrait pour la pêche va en diminuant, certainement une résultante de la mauvaise météo, ajoutée au durcissement des réglementations et interdictions et forcément du coût de la vie en général à travers le prix des carburants. Et pourtant, comme dit précédemment, du poisson, il y en a partout, aussi bien aux leurres qu’aux appâts, et ceux qui sont contents, ce sont nos guides de pêche qui sont quasiment seuls sur l’eau à exploiter tranquillement la ressource! Ressource très prolifique, puisque, au dernier concours de l’ARPSM, encore un Spécial daurades, et encore une victoire de Simon Elgrishi avec 94 daurades (!), suivi de Didier Marest avec 62 daurades et JeanPierre Coutauchaud avec 55 daurades, tous les trois membres de laTeam France qui ira à Weymouth début septembre disputer le 55e championnat d’Europe avec un seul objectif, le podium! En bord de mer, ce sont les maigrettes qui se pêchent en grande quantité, des poissons hors maille qui parfois s’attrapent les uns derrière les autres, aux vers, à l’encornet ou à la sardine, rappelons que le maigre est légal à partir de 50 cm. Côté bateau, c’est la même chose, mais les maigres sont un peu plus gros, de 70 à 100 cm, en attendant les gros qui ne devraient pas tarder à être leurrés par un beau shad orange, rose ou jaune. Que ce soit sous le pont de l’île de Ré ou autour des nombreuses roches du pertuis d’Antioche, il faut privilégier les reprises de courant, montant ou descendant, pour tenter sa chance. De notre correspondant Francis Couzinet Les maigres bien présents LA ROCHELLE ET RÉGION Lucas et son premier maigre
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