PÊCHE EN MER n°467 - Page 2 - 467 3 MAGAZINE e week-end du 8 Mai aura été l’occasion pour tous les « hot spots touristiques français » de goûter aux joies de la surfréquentation. De la plage de l’île Vierge à Crozon jusqu’aux Calanques de Marseille, les retours étaient les mêmes, un enfer ! Il est vrai que toute la France était en congé en même temps. Mais cette opportunité du calendrier n’est pas la seule explication. Car à y regarder de plus près, on observait la foule entassée dans ces secteurs à des endroits bien précis : ces lieux dits « instagrammables ». Dans ces zones, fini la créativité. Il faut être en photo sur le point exact où se trouvait notre « influenceur » favori il y a peu. En espérant, évidemment, faire un maximum de « like ». Ce n’est pas nouveau, me rétorquerez-vous. Certes, mais leur importance n’est plus la même. Et les conséquences s’en ressentent de plus en plus. Par ailleurs, notre rapport à ces réseaux a changé. Cette mode de l’instagrammable semble s’être définitivement émancipée des dernières petites contraintes morales qui prévalaient encore jusquelà. Je me souviens d’une discussion que j’ai eue, il y a trois ans, avec un pêcheur fraîchement inscrit sur Instagram et qui me disait : « Ça monte très vite, les abonnés. Et ici, contrairement à Facebook, pas de filtre. Tu n’auras pas un seul commentaire pour un poisson en sang ou un bar non maillé… » ÉDITO Ce mois-ci marquera l’ouverture du thon, une espèce qui se trouve sur lessommetsde«l’instagrammable». Et la conjugaison du développement de sa pêche avec l’augmentation des utilisateurs des réseaux sociaux montre un triste spectacle qui s’amplifie chaque année. Du milieu de l’été jusqu’à la fin de l’automne, pas un jour ne passera sans que des gros thons (plus de 100 kg) ne soient livrés en pâture sur des genoux humains, non bagués puisque remis à l’eau après photo, et qui auront pour funeste destin une descente à pic dans les profondeurs. Ces poissons ont plus de 30 ans et sont de véritables merveilles de la nature. Méritent-ils la mort pour 200 « like » et 10 minutes de gloire personnelle ? C’est à nous, utilisateurs de ces plateformes (nous pourrions également parler de Tik Tok…), de changer les mentalités et de valoriser les photos de relâche propre et les spécimens bagués, tout en restant imperméables à ces « posts » macabres… Rappelons aussi au passage que la réglementation 2024 stipule que « dans le cadre du pêcher-relâcher du thon rouge, la détention du poisson à bord est interdite ». Benoît Simon Hors-série n°46 Spécial bar & thon 2023 Hors-série n°44 Spécial technique 2022 Hors-série n°26 Cuisine de la mer 2023 Et aussi… L Le thon rouge, trop tristement instagrammable Président du Conseil de surveillance: Patrick Casasnovas Présidente du Directoire: Sophie Casasnovas Directeur général: Frédéric de Watrigant RÉDACTION Rédacteur en chef: Benoît Simon - 33 17 Photographe: Bruno Berbessou Secrétaire de rédaction: Valérie Canale Maquette: Frédéric Claisse - 33 23 Voile & Moteur André-Bernard Vidie Sherine Lefebure PHOTOGRAVURE Flavien Bonanni - 35 29 Hugues Vuagnat - 34 89 Ont collaboré à ce numéro: A. Filleul, G. Fourrier, K. Guéniot, J. Japa, D. Mourizard, B. Noël, H. Petitbon, M. Ponroy, B. Soulard, F. Teissonnière, J.-M. Thierry. Correspondants régionaux: P. Alves (Granville), Vincent Ottmann (Brest) C. Charpentier (Arcachon), F. Couzinet (La Rochelle), C. Duhaut (Calais), J. Dussaud (Le Graudu-Roi), P. Gillou (Roscoff), K. Guéniot (Corse), J. Leux (Saint-Malo), J. Morgado (Saint-Jean-deLuz), M. Ponroy (Saint-Nazaire). PUBLICITÉ Directeur de publicité halieutique: Laurent Lallier - 33 42 laurent.lallier@editions-lariviere.com Directeur de publicité nautisme: Bertrand Frizac - 33 38 bertrand.frizac@editions-lariviere.com Chef de publicité: Manon Pirotte - 33 20 manon.pirotte@editions-lariviere.com Assistante de publicité: Manon Roger - 33 40 manon.roger@editions-lariviere.com PROMOTION DES ABONNEMENTS Carole Ridereau - 33 48 SERVICE DES VENTES Chefdeproduit: Emmanuelle Gay - 34 99 COMPTABILITÉ Poste: 32 39 - fax: 01 41 40 32 58 ACCUEIL CLIENTS Abonnements/vente par correspondance Tél.: 03 44 62 43 79 E-mail: abo.lariviere@ediis.fr 45 avenue Général Leclerc 60643 Chantilly CEDEX ABONNEMENTS TarifFrancemétropolitaine:1an+HSBarversion papier&numérique:140,82€. Montantduprélèvementmensuel:6,80 €. Autrespaysetparavion,nouscontacterau (33)0344624379. 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Origine du papier: Suède Taux de fibres recyclées: 22% Certification: PEFC / EU ECO LABEL Eutrophisation: 0,01 kg/tonne 4 PÊCHE EN MER / Juin 2024 / n° 467 SOMMAIRE Éditorial 3 Embruns pêche 6 Baromètre des côtes 10 Shopping 18 Matériel Quelle canne pour quel leurre? 20 ■ TECHNIQUE & PÊCHE Technique Grosses royales: les limites du bas de ligne fin 24 Dorades royales: anatomie des touches 26 Pêche facile Pêcher les chasses crépusculaires 30 Technique Où se cache le bar? 34 Pêche au large Leurre fin,leurre dodu: le bon emploi 40 50 ans d’évolution de la pêche sur les épaves 44 Bord & large De Bénodet àArzon 50 Connaissance Grande vive,petite vive et callionyme 58 50 26 Technique Où se cache le bar? Abonnement sur Internet: www.editions-lariviere.fr Facebook: @pemmag Instagram: pecheenmer Youtube: pêche en mer magazine Mailing abonnement Moteur Boat de 10 gr déposé sur une partie de la diffusion abonnés Photo de couverture: Royale d’Arcachon. Photo: Cédric Charpentier. 34 Technique Anatomie des touches 58 Bord & large De Bénodet à Arzon @pemmag @pecheenmer pêche en mer magazine www.voileetmoteur.com Connaissance Attention, ça pique! 5 Focus Petite histoire du thon rouge enAtlantique 62 ■ BATEAUX & ÉLECTRONIQUE Embruns nautiques 66 Zoom Grand Pavois 2024: quatre questions à Pierrick Garenne 68 Essai en mer Jeanneau Merry Fisher 895 série2 70 ■ APRÈS LA PÊCHE Belles prises Lucien et son rouget-barbet de 33 cm 76 Chronique Tout sur le gobie 78 Recettes Pavé de cabillaud,risotto aux épinards et légumes glacés 80 ■ ADRESSES CLASSÉES Bonnes adresses et contacts 82 Pêche au large Leurre fin, leurre dodu: le bon emploi 40 70 Essai en mer Merry Fisher 895 série2 Pêche au large 50 ans d’évolution de la pêche sur les épaves 44 6 EMBRUNS PÊCHE Tandis que la pêche du thon rouge ouvrira, en no-kill, le 1er juin, nous vous proposons un point réglementaire. Selon le Journal officiel: «La pêche de loisir du thon rouge est autorisée pour la période définie allant du 1er juin au 15 novembre 2024, à la condition de relâcher le poisson vivant immédiatement après la capture. Dans le cadre de la pratique du pêcher-relâcher du thon rouge, la détention du poisson à bord est interdite.» Cette précision permettra, espérons-le, de mettre un coup d’arrêt aux photos de trophées dans le bateau consistant à balancer à la mer des poissons de plus de 30 ans morts pour satisfaire une journée d’ego sur Instagram. À noter aussi qu’il faudra vous déclarer à la préfecture et inscrire votre bateau pour pratiquer le no-kill. Concernant la capture et les bagues, l’arrêté précise que «la capture, la détention à bord et le débarquement sont autorisés, pour les navires battant pavillon français uniquement, limités à un thon par navire et par jour sur une période de pêche allant du vendredi 12 juillet 2024 au vendredi 11 octobre 2024. Seule la détention d’une bague de marquage vaut autorisation de capture et de débarquement. Un avis de fermeture du quota ou d’un sous-quota intervient dès lors que 80 % du quota ou du sous-quota auront été consommés». «Le quota français de thon rouge alloué à la pêche de loisir pour l’année 2024 s’élève à 65,075 tonnes. Il est réparti comme suit: – confédération Mer et Liberté: 60,175 tonnes; – collectif des opérateurs et marins professionnels azuréens (COMPA): 3,1 tonnes; – hors fédérations: 1,8 tonne. Pour la campagne de pêche 2024, 7299 bagues de marquage seront attribuées et délivrées selon la répartition suivante: – 6887 bagues pouvant être retirées auprès de la confédération Mer et Liberté; – 290 bagues allouées au collectif des opérateurs et marins professionnels azuréens (COMPA); – 122 bagues destinées aux pêcheurs non adhérents à l’une des fédérations de pêcheurs de loisir précitées qui en font la demande auprès de la direction de la mer et du littoral de Corse ou de la direction interrégionale de la mer leur délivrant l’autorisation de pêche par le biais du formulaire “Demande d’autorisation de pêche de loisir du thon rouge”.» L’association Festi’mer organise la 11e édition de la Sailtica Fishing en partenariat avec la commune et le port de La Turballe du 24 au 26 mai prochain. Rappelons que la Sailtica Fishing, c’est un concours de pêche en bateau sur 2 jours. Dès le vendredi en fin d’après-midi, pas moins de 70 navires seront mis à l’eau dans le port. Cette année, 63 équipages de 3 pêcheurs vont prendre la mer pour pêcher exclusivement le bar. Les poissons sont mesurés en mer par des commissaires et remis à l’eau vivants. La pêche se fera uniquement avec les leurres fournis par les partenaires, venez avec votre canne et votre moulinet. Concernant le planning, le samedi 25 mai, les bateaux quitteront le port à 7h45. À 17h, les 70 bateaux rentreront au port. À partir de 18h, des animations musicales clôtureront la journée avec un bar à disposition et la possibilité de se restaurer sur place. Le tout ouvert au public. Le dimanche 26 mai, départ à 8h et retour à 16h. La remise des prix aura lieu vers 17h au village en présence d’élus de la commune et des partenaires. À noter aussi la présence d’une animation pour les plus jeunes de 7 à 14 ans sous forme d’initiation aux techniques: • L’Open Kids, le samedi, à 14h, animé par le partenaire Flashmer. • Le Rock Fishing, le dimanche à 14h, animé par le partenaire Gunki. Pour les inscriptions, il faudra se rendre au Comptoir de la mer de La Turballe. L’événement est gratuit et les enfants doivent obligatoirement être accompagnés d’un parent et seront sous sa responsabilité. Plus d’informations sur www.festimer.fr ou sur la page Facebook Sailtica Fishing. THON ROUGE Le point sur la réglementation 2024 SAILTICA FISHING 70 bateaux attendus C’est un nouveau record: des poissons ont été filmés à plus de 8300 m sous la surface de l’océan dans la tranchée sousmarine d’Izu Ogasawara située au large de la côte sud-ouest du Japon et qui s’étend sur 900 km avec une profondeur maximale de 9800 m. La tranchée d’Izu Ogasawara est connue pour sa biodiversité unique et sa faune marine d’une grande variété puisque de nombreuses espèces y ont été découvertes. C’est donc dans une volonté de poursuite des recherches dans cette fosse qu’une expédition a été mise sur pied. Et au cours de cette exploration, les biologistes ont en effet pu filmer à une profondeur incroyable de 8336 m une espèce inconnue de Pseudoliparis, un genre de poissons de la famille des Liparidae. Ici, les poissons de 20 à 25 cm se nourrissent de petits crustacés. Ces derniers s’alimentent quant à eux des restes d’animaux morts en surface qui coulent vers le plancher océanique. Le précédent record était détenu par un spécimen filmé à 8178 m dans la célèbre tranchée des Mariannes. Avec une météo compliquée, le challenge Aventure Pêche 2024 prévu les 6 et 7 avril a été reporté aux 12 et 13 octobre 2024, et, au moment où nous écrivons ces lignes, il reste encore quelques places disponibles pour les retardataires. Malgré cela, le challenge des Juniors s’est bien déroulé le samedi 6 avril sur la marina du Bloscon, à Roscoff, avec la participation de 16 enfants entre 5 et 16 ans. Le vent, présent même dans l’enceinte du port, a rendu les actions de pêche difficiles pour nos jeunes compétiteurs. Deux d’entre eux ont gravi le podium, Hugo Mallegol 1er avec une vieille et un Bernard-l’hermite (oui, ça compte!) et Robin Ruffenach 2e avec deux araignées. Chacun des participants est reparti avec une médaille et un sac de cadeaux offerts par nos généreux partenaires. Un beau moment pour eux et leurs parents. Il se battait depuis de nombreuses années contre ce qu’il appelait le «crabe», même s’il ne s’agissait nullement de ce petit mollusque marin, vous vous en doutez. Malgré ce handicap qu’il cachait, il continuait à pêcher depuis les plages de la région dunkerquoise et ne se privait pas d’encourager et, surtout, de conseiller les jeunes adeptes de la pêche de bord de mer. Quelle était sa joie, lors de la proclamation des résultats du championnat de France 2023, de voir son petit-fils Maximilien terminer à la cinquième place et être sélectionné dans l’équipe dunkerquoise pour le championnat du monde des clubs! Avec son épouse Maryse, son objectif était évidemment d’aller soutenir l’équipe, mais la maladie en aura décidé autrement, emportant Yann Decoster loin du monde maritime qu’il chérissait, loin de ses amis compétiteurs qui, assurément, le regretteront. Ses obsèques ont été célébrées le samedi 20 avril, en l’église Notre-Dame-del’Assomption de Dunkerque-Rosendaël. SCIENCES Des poissons filmés à 8336 m CHALLENGE JUNIOR ROSCOFF La victoire sur les crustacés DÉCÈS DE YANN DECOSTER Un grand compétiteur s’en est allé Open des Glénan Annulation de la compétition C’est avec un grand regret que nous vous informons de l’annulation de l’édition 2024 de l’Open des Glénan. L’événement était initialement prévu les 22 et 23 juin prochains et aucun report n’a pour le moment été annoncé. Enbref 7 Yann Decoster (à gauche) avait été invité à prendre place aux côtés de son petit-fils lors des résultats du championnat de France 2023. Avec environ 6 000 visiteurs (le dimanche soir), pour 50 exposants, le premier salon des Pêches de Royan, fort de l’appui de la ville et de la région, semble avoir aussi bien séduit le public que les professionnels. Ces derniers ont loué une bonne organisation et des visiteurs dynamiques, qui ont eux-mêmes fait état d’un moment convivial avec des échanges faciles et intéressants, même s’ils « regrettent qu’il n’y ait pas plus de grandes entreprises ». À noter toutefois la présence de Hobbie et Kerfil. Une nouvelle édition est annoncée pour les 11, 12 et 13 avril 2025. Le 7 septembre prochain, l’association Pour l’étude et la conservation des sélaciens (APECS) et Brestfishing (Vincent Ottmann, guide de pêche en rade de Brest et mer d’Iroise) coorganisent un événement sur le thème de la pêche d’un petit requin, l’émissole tachetée (Mustelus asterias) en rade de Brest : l’opération Mustelus. Concrètement, il s’agit d’une rencontre de pêche de l’émissole à la ligne, en no-kill intégral, depuis une embarcation ou un kayak et par équipes de deux ou trois personnes. Elle se déroule sur cette seule journée, de 8 h à 16 h, dans l’estuaire de l’Aulne, dans la rade de Brest. Le départ et le retour se font depuis le port de Térénez. L’objectif de cette manifestation est de permettre un rassemblement convivial autour de la pêche sportive de l’émissole afin de : 1) marquer, mesurer et peser un maximum de spécimens dans le cadre du projet Mustelus ; 2) mieux comprendre la répartition des émissoles dans l’Aulne maritime sur une journée ; 3) mieux comprendre les déplacements des émissoles à l’échelle des eaux d’Atlantique et de Manche et identifier d’éventuelles voies migratoires à plus long terme ; 4) faire participer les pêcheurs de loisir à un projet de sciences participatives et les sensibiliser sur les raies et les requins ; 5) faire connaître les actions de l’APECS. Les inscriptions se font en ligne sur le site helloasso : /www.helloasso.com/ associations/apecs-association-pour-letude-et-la-conservation-des-selaciens/ evenements/operation-mustelus-pecheet-marquage-des-requins-emissoles Les 19, 20 et 21 avril a eu lieu le Salon nautique d’Arcachon. Un événement populaire, car gratuit, qui a réuni 187 exposants, avec près de 450 bateaux exposés et environ 60 000 visiteurs selon l’organisation. Les navires le Français et le Phœnix étaient là afin de ravir les yeux des petits et grands. L’offre pêche est toujours malheureusement un peu réduite, Fishing Box, Décathlon/ Caperlan étaient présents entourés de tous les clubs de pêche locaux. Les Moussaillons de L’Aiguillon accompagnés des équipes de Décathlon et munis de matériel Caperlan ont pu faire découvrir la pêche en bateau environ 80 personnes sur les trois jours, principalement des enfants. Un bonheur pour eux de pouvoir profiter d’un tour en bateau gratuit sur le Petit Mousse, une construction locale adaptée au bassin et à la pratique de la pêche. Beaucoup de sensibilisation à l’environnement marin et à la navigation sur le stand de l’État, avec les écoles maritimes, la DDTM, la gendarmerie maritime. De nombreuses associations étaient également présentes. Souvent là afin de sensibiliser le public, à l’instar de One Océan, dont nous vous avions déjà parlé, qui a pu faire découvrir le monde des cétacés aux visiteurs. À ce propos, n’oubliez pas d’aller sur leur site https://oneocean-ngo.com/ si vous observez un cétacé ou pour toute autre demande. SALON DES PÊCHES À ROYAN Une première réussie COMPÉTITION BRESTOISE Challenge émissole en septembre 9E ÉDITION DU NAUTIQUE D’ARCACHON Belle édition, mais peu de pêche 8 EMBRUNS PÊCHE 10 BAROMÈTRE DES CÔTES Saison lancée! Comme prévu, avec une belle météo, il y avait du monde sur l’eau pour l’ouverture de la pêche du lieu jaune, et les poissons étaient bien présents. Avec le quota de deux poissons par pêcheur et par jour, certains ne sont pas restés longtemps sur l’eau. Dommage, il y a tellement de variétés d’espèces sur le secteur qu’il y a moyen de prendre du plaisir à les rechercher et prolonger sa sortie. Même si la taille légale de capture est de 30 cm, les pêcheurs raisonnés et raisonnables ne prélèvent que les poissons au-dessus des 50 cm. Les bars de retour de frai sont principalement localisés autour des zones à lançons et les maquereaux sont présents en quantité également, pourraiton dire que la saison est lancée? De nos correspondants Yohann Henry ROSCOFF Les royales arrivent Ça y est, le soleil arrive, accompagné de la chaleur qui va avec, l’eau se réchauffe, mais en cette mi-mai, c’est encore frais et en dessous des moyennes de saison, donc quelques poissons ont du retard, comme les daurades, mais elles ont fini par arriver. La pêche du lieu jaune est désormais ouverte, quota de deux poissons par jour et par bateau pour rappel, j’ai bien pêché avec les Nitro Slim et Nitro Shad 150, notamment le coloris pollack. Les jigs Seabass Anchovy de chez Illex ont très bien fonctionné certaines sorties, quand les sardines étaient présentes ! Pour les bars, les Nitro Slim en 110 et 150 donnent de meilleurs résultats que les Shad pour le moment. Les daurades grises sont également arrivées, vous pourrez les pêcher aux alentours des hauts fonds avec des coquillages eschés sur des lignes à daurades ou au tenya. Les premiers pagres arrivent également, pas encore eu d’échos de daurades royales, mais elles vont arriver à la côte. En espérant que le beau temps se maintienne pour pêcher les bars aux leurres de surface ! De notre correspondant Johann Leux SAINT-MALO ET RÉGION 11 GRANVILLE ET RÉGION La saison de la daurade Côté pêche en bateau, il n’y a pas lieu de s’étendre trop longtemps, les sorties ont été pratiquement inexistantes, et ce dans le respect, mais pas la compréhension, de la réglementation en vigueur. Mais à malheur toute chose est bonne, dans les futures études sur le milieu marin et l’état de la ressource halieutique, on ne pourra plus nous interdire de pratiquer au motif que nos prélèvements sont importants… Et si ces stocks restent à ce moment préoccupant, en difficulté ou effondrés, il faudra bien en connaître les causes et prendre enfin des mesures cohérentes. Ça nous changera! La période de la daurade débute et nous espérons pouvoir faire quelques sorties en bateau et revenir avec quelques belles prises dont nous tairons le prix de revient pour garder le moral. Côté pêche à pied, notre région malheureusement a vécu des drames lors des dernières marées. Il faut rappeler sans cesse que même la pêche à pied est dangereuse, qu’il faut se renseigner sur les conditions météorologiques, les coefficients de marée et, quand la mer se retire très loin, prendre ses précautions pour remonter à la côte suffisamment tôt pour ne pas se faire prendre par le flux puissant de la marée et du courant et bien connaître le relief de l’estran pour savoir le parcours de l’eau qui remonte et qui remplit en premier les zones creuses et basses pour éviter les encerclements. Côté pêche du bord, la tendance enregistrée depuis l’automne se confirme avec des pratiquants de plus en plus nombreux. Il n’est plus rare de croiser sur la plage des petits groupes d’amis qui pratiquent cette activité. En parallèle, le club de Granville reçoit de plus en plus de personnes pour développer leurs connaissances et leur technique de surfcasting. En effet, le groupe qui avait testé l’organisation de cette pratique qui se composait de 10 personnes à l’automne est arrivé à une cinquantaine de pratiquants assidus, volontaires et passionnés. Et depuis peu, un autre club de la côte est du Cotentin débute cette activité suite à notre expérience. Nos pratiquants sortent désormais régulièrement et pour leur plus grande satisfaction réussissent maintenant régulièrement à toucher du poisson, dont quelques beaux bars maillés. De notre correspondant Patrick Alves CALAIS ET RÉGION Les conditions météorologiques de ce début de printemps n’ont pas été favorables, que ce soit pour les sorties en mer ou, pire, pour l’arrivée des poissons d’été. C’est en raison de ce mauvais temps pratiquement perpétuel que le trophée Marcel Clément, que devait organiser le Boulogne Espadon Club le 20 avril dernier, a dû être reporté au 31 août prochain, en espérant que… À la même date, la première sortie collective qu’organisait La Courguinoise au large de Calais a aussi été annulée, mais son report au 4 mai s’est avéré possible grâce à une (petite) fenêtre météo permettant aux 45 pêcheurs répartis sur 17 embarcations de disputer un concours dont les scores étaient, malheureusement, plutôt modestes. Toutefois, les prises ont prouvé l’arrivée de quelques espèces plutôt estivales ; aux côtés des merlans et autres limandes, plusieurs bars de belle taille et quelques maquereaux. Ce constat avait d’ailleurs été vérifié quelques jours auparavant lorsque, invité sur le bateau Gadus de Guylain Dhalleine, le jeune Axel Boivin (voir photo), qui est à la fois bon pêcheur en eau douce (pour avoir pris un brochet de 3 kg) et en mer, avait mis au sec deux bars de 54 et 55 cm. « Espérons, nous disait le président Jean-Paul Marcq, que les bars seront encore plus nombreux pour le trophée de Calais que nous organiserons le 1er juin prochain, si la météo est favorable ! » Si sieur Labrax commençait à se montrer au large, ce n’était pas le cas pour les pêcheurs de bord de mer ! Pour preuve, lors d’une compétition depuis la plage organisée par les Marsouins de Calais, la victoire est revenue à Anthony Flahaut grâce à un seul poisson, une roussette de 608 grammes, tandis que le poids total des prises effectuées par les 46 pêcheurs n’excédait pas les 4 kg ! Pour ces adeptes de la pêche de bord de mer, il fallait se contenter des petites limandes et des petits merlans, encore bien présents sur le littoral, mais dont la taille est bien souvent inférieure à la maille légale. De notre correspondant Christian Duhaut Les premiers bars… enfin! 12 BAROMÈTRE DES CÔTES Les quelques jours de beau temps du mois passé ont permis à tous les pêcheurs d’enfin se remettre à la pêche. En partant en mer, de bon matin, un premier signe encourageant : les premières sternes sont de retour ! Pour commencer, les maquereaux sont présents, les bancs ne sont pas très gros, mais on arrive à en faire une jolie pêche pour alimenter les premiers barbecues ! Pour les capturer, le plus simple est d’employer un petit casting jig de 30 g. Quant aux endroits où on trouve nos scombridés préférés, il faut chercher du côté de la Pénoupel ou au sud de l’île Ronde. De temps en temps, on commence à observer de beaux rassemblements d’oiseaux sur l’eau… Un conseil : allez voir ce qui se trame en dessous ! Certains matins, ce sont des bars entre 30 et 50 cm qui chassent accompagnés de maquereaux et parfois même de petits dauphins. Cherchez-les près du fond où ils se gavent de sardines. Les daurades grises, tant qu’elles sont déjà de belle taille et peuvent être assez nombreuses selon les secteurs, il suffit de les rechercher à l’aide d’appâts naturels et le tour est joué ! De notre correspondant Vincent Ottmann Maquereaux et bars BREST ET RÉGION Ce qui est certain, c’est que l’on ne manquera pas de grisets cette année encore. Comme chaque année à pareille époque, ils ont effectué leur retour en force à partir du phare du Pilier, à Noirmoutier. Au Grand Trou, sur des fonds d’une cinquantaine de mètres, quelques gros lieus ont été surpris par les leurres. En principe, avec le retour souhaité de la chaleur, d’autres espèces devraient permettre de varier les plaisirs, notamment avec les pagres qui, heureusement, ne sont pas encore limités à bord des bateaux. On notera d’ailleurs que les sparidés sont plutôt épargnés. Il est vrai qu’ils sont bien présents sur les sites où l’on a encore le droit de pêcher au mouillage. On fait ici allusion aux éoliennes du banc de Guérande, au large de la baie de La Baule, où le mouillage est interdit, et qui vont bientôt faire figure de naines à côté de ce qu’on nous promet avec des éoliennes d’une hauteur de 280 m à 16 km des côtes, l’État lançant un débat public sur les futures zones propices pour l’éolien en mer. Les élus de la presqu’île guérandaise, qui se sont réunis pour évoquer le sujet fin mars, ont réclamé majoritairement un moratoire afin, entre autres, de savoir précisément l’impact sur les populations locales, mais aussi la faune et la flore. Tout va trop vite et les informations sont aussi limitées que floues. Nous avions dans une précédente édition évoqué le braconnage des civelles très abondantes, entre autres, dans l’entrée des fleuves comme la Loire. Le 3 avril, une opération de lutte contre ce trafic a été lancée par les gendarmes et les agents de l’Office de la biodiversité. Que ce soit en Vendée ou en Loire-Atlantique, 300 kg de civelles ont été saisis dans des camps des gens du voyage et relâchés en mer. 1 kg de civelles est vendu aux alentours de 500 euros en France, mais dix fois plus cher parfois en Asie. Cela montre toutefois que les civelles sont encore bien présentes, ce qui est une excellente nouvelle. Enfin, pour la petite histoire, on a retrouvé à la base nautique de Saint-Nazaire un silure, échoué, d’environ 1,30 m. Que faisaitil là? Même si l’estuaire de la Loire est tout proche, l’eau est avant tout salée à cet endroit. De notre correspondant Max Ponroy Heureusement, il reste les grisets SAINT-NAZAIRE ET RÉGION 13 Le banc de Guérande était un must pour la pêche à soutenir. Cette époque est révolue, le mouillage étant interdit. Le lieu étant de nouveau autorisé (deux par pêcheur et par jour), les amoureux des épaves du large ont pu enfin mettre leurs leurres à l’eau. Le poisson répond présent, toute la difficulté réside dans la prise de décision de l’arrêt de la pêche, car, sur certaines épaves, les bars et les lieux sont mélangés, et chacun sait que remettre à l’eau un lieu vivant remonté de plus de 35-40 m est souvent aléatoire. Le mot d’ordre est donc de stopper la pêche dès que le quota par pêcheur est atteint ou alors d’essayer de pêcher très au-dessus des épaves en espérant des bars maraudeurs. Ce quota rend la pêche très difficile au large. Au bord de la côte, c’est différent, tout repart à l’eau bien frétillant, mais les poissons sont de petites tailles. Sur des chasses, il est fréquent de capturer plus de 30 poissons, bars mouchetés en majorité, et il est plus facile de trier LE bar quotidien. Le vivier devient alors indispensable… Au posé, les daurades grises sont bien présentes et de belles tailles pour la grande joie des passionnés de pêche à l’ancre. Il y a également une forte population de roussettes et évidemment de congres qui rendent les journées très actives ! Il y a aussi des seiches en pagaille pour ceux qui veulent repeindre leur bateau en noir, quelques maigrettes très en avance sur la saison, bref, on peut le dire, la saison est enfin lancée. Même constat en surfcasting, bars mouchetés, bars francs et quelques grises animent les sessions de pêche. Plus qu’à espérer une belle météo pour pouvoir prendre l’air et nous sécher le moral après ces 5 ou 6 mois humides. De notre correspondant Francis Couzinet Enfin du beau temps LA ROCHELLE ET RÉGION
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