MES FINANCES n°161 - Page 2 - 161 2 ACHAT IMMOBILIER COMMENT NÉGOCIER LE MEILLEUR FINANCEMENT La décrue continue des taux de crédit immobilier constitue une opportunité pour nombre de candidats à l’achat d’un bien immobilier. Mais pour décrocher un prêt dans les conditions financières optimales, il est essentiel d’appliquer certaines recommandations avisées. éclairage RETRAITE REVALORISATION : FAITES-VOUS PARTIE DES PERDANTS ? Toutes les retraites n’ont pas été revalorisées au 1er janvier au niveau de l’inflation. Une sous-indexation qui a entraîné une baisse de pouvoir d’achat pour les retraités concernés. à la une 04 07 09 10 UN DON À UN NON-HÉRITIER N’EST PAS RAPPORTABLE À L’ACTIF SUCCESSORAL décryptage fiscal zoom juridique LES RÉSEAUX SOCIAUX DANS LE VISEUR DU FISC Sommaire 03 L'ACTUALITÉ PATRIMONIALE 13 VOTRE PATRIMOINE 10 LA CHRONIQUE DU MOIS par Olivier Brunet mesFinances magazine mesFinances magazine Éditeur : Infomédia SAS - 88 rue de Courcelles - 75008 Paris Directeur de la publication : Jean-Damien Châtelain - Secrétaire de rédaction : Loïc Farge Rédacteurs : Olivier Brunet, Jean-Philippe Dubosc - Design : Aurélia Savéan - Crédits photos : ©iStock, ©Thinkstock, ©Infomédia le Mag mesFinances magazine mesFinances magazine Magazine mensuel de ToutSurMesFinances.com - 88 rue de Courcelles - 75008 Paris Directeur de la publication : Jean-Damien Châtelain Secrétaire de rédaction : Loïc Farge - Rédacteurs : Olivier Brunet, Jean-Philippe Dubosc - Contact publicité : 01 70 08 58 40 Demande abonnement : contact@toutsurmesfinances.com - Design : Aurélia Savéan - Crédits photos : ©Canva, ©Infomédia. - Numéro ISSN : 2271-4278 Mais aussi... Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux Scannez ce QR code pour vous abonner gratuitement L'intérêt. La newsletter hebdomadaire pour vos finances. Découvrez notre newsletter 3 Placements RENDEMENTS DIVERS POUR LE NON COTÉ Pour la première fois, l'Autorité des marchés financier (AMF) dresse une vue d’ensemble des taux de rendement des fonds d’actifs financiers non cotés commercialisés auprès des épargnants individuels. Au 31 décembre 2023, les fonds communs de placement à risques (FCPR) servaient un rendement annuel moyen de 4,1% lorsqu’ils sont investis directement dans des entreprises non cotées et de 10,6% quand l’investissement se fait via des fonds de privateequity.Laperformancemoyennes’élevaità6,2%pour les FCPR « Evergreen » (où il est possible de souscrire et de sortiràintervallesréguliers).Lesfondsd’investissementde proximité (FIP) et les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) - vendus pour leur avantage fiscal - délivraient un rendement de respectivement - 1,4% et - 1%. Agirc-Arrco PAS DE RESSOURCES À ENVOYER Contrairement à des informations véhiculées sur Internet, les salariés retraités n'ont pas à déclarer leurs revenus pour continuer à toucher leur retraite complémentaire. L’Agirc-Arrco a publié, le 9 janvier, un communiqué pour démentir cette « fake news ». Les veufs et veuves qui perçoivent une pension de réversion versée par l’Agirc-Arrco, correspondant à 60% de la retraite complémentaire de leur conjoint décédé, n’ont pas, non plus, à transmettre leurs ressources. Le maintien de la retraite ou de la réversion Agirc-Arrco n’est, en effet, pas lié au respect d’une condition de revenus. Crowdfunding immobilier ALERTE SUR LES PERFORMANCES ! Une croissance rapide, mais de forts signaux de tension. C’est le tableau qui ressort d’une étude approfondie menée par l’Autorité des marchés financiers (AMF, le « gendarme » de la Bourse de Paris) sur les performances affichées du marché du financement participatif immobilier en France. Publiée le 20 janvier, l’analyse - basée sur les données collectées auprès des dix plus grandes plateformes en termes de collecte - montre que ce marché s’est caractérisé par une croissance exponentielle ces dernières années : après avoir oscillé entre 9,1% et 9,6% en moyenne pour les projets financés entre 2017 et 2022, les rendements ont atteint 9,9% en 2023, avant de culminer à 10,7% en mars 2024. Mais cette dynamique s’inscrit dans un contexte de détérioration économique du secteur de l’investissement immobilier, observe l’AMF. Des nuages gris matérialisés notamment par la remontée brutale des taux d’intérêt et une baisse notable des transactions. Ce qui, aux yeux du superviseur, soulève des questions quant aux perspectives de rendement attractives. Selon les données de la société indépendante d’analyse financière Morningstar, les épargnants européens se sont rués sur les ETF (pour « Exchange traded funds », ou « fonds négociés en Bourse » en français) en 2024. Le marché des ETF européens a attiré 247 milliards d’euros de collecte nette, dépassant le précédent record de 159 milliards d’euros en 2021. Le chiffre 247 euros Épargne LA RECHERCHE DE COMPTES BANCAIRES FACILITÉE Vous êtes à la recherche d'un compte ou d'un produit bancaire oublié ou ouvert à votre nom à votre insu ? Depuis le 6 janvier, l'accès au Fichier des comptes bancaires et assimilés (Ficoba) a été simplifié pour les particuliers. Vous pouvez désormais formuler une demande d'accès directement depuis votre espace particulier du site Internet de l'Administration fiscale. Rendez-vous sur impots.gouv.fr à la rubrique « Autres services », puis cliquez sur « Accéder au fichier Ficoba ». Vousaveztoujourslapossibilitéderéaliserladémarcheparvoie postale,àl’adressedevotreservicedesImpôtsderattachement. L'actualité patrimoniale Mds 4 Retraite REVALORISATION : FAITES-VOUS PARTIE DES PERDANTS ? à la une Toutes les retraites n’ont pas été revalorisées au 1er janvier au niveau de l’inflation. Une sous-indexation qui a entraîné une baisse de pouvoir d’achat pour les retraités concernés. Finalement, les retraites de base ont été revalorisées au niveau de l’inflation le 1er janvier. Le gouvernement de Michel Barnier ayant été censuré, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 qui prévoyait une sous-indexation est tombé. Faute de PLFSS 2025, c’est la règle de revalorisation annuelle des pensions de base inscrite dans le Code de la Sécurité sociale qui s’est appliquée cette année. Soit l’évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation (hors tabac) calculée sur les douze derniers mois de l’avant-dernier mois qui précède l’indexation des retraites de base. Pour la revalorisation de 2025, cela correspond à l’inflation observée entre novembre 2023 et octobre 2024, rapportée à celle entre novembre 2022 et octobre 2023, c’est-à-dire + 2,2%. PRENDRE EN COMPTE LA PENSION GLOBALE Au 1er janvier, tous les retraités français - à l’exception des avocats (voir plus loin) - ont donc bénéficié d’une augmentation de 2,2% du montant de leur retraite de base, alignée sur la hausse des prix en glissement annuel. À première vue, ils n’ont donc pas perdu en pouvoir d’achat. La réalité est nettement plus nuancée. Car si la retraite de base constitue la totalité de la pension de vieillesse dans le secteur public, ce n’est pas le cas dans le privé. Cela vient du fait que les fonctionnaires et agents des établissements et entreprises publics cotisent pour la retraite sur la totalité de leur rémunération, contrairement aux salariés, artisans, commerçants et professionnels libéraux. C’est justement parce que les pensions de base 5 du secteur privé sont plafonnées qu’ont été mis en place des régimes de retraite complémentaire, dont les assiettes de cotisation sont beaucoup plus élevées que celle des régimes de retraite de base. Pour mesurer la revalorisation des retraites du privé, il faut donc prendre en compte à la fois l’indexation de la pension de base et celle de la pension complémentaire. DES INDEXATIONS LIBRES DANS LES RÉGIMES COMPLÉMENTAIRES Or, à l’inverse des régimes de retraite de base dont le taux de revalorisation est fixé par le gouvernement, les régimes de retraite complémentaire déterminent, eux, librement le niveau d’indexation de leurs pensions complémentaires. Et c’est là où le bât blesse. Compte tenu de l’état de leurs finances, certaines caisses de retraite complémentaire ont été contraintes de revaloriser leurs prestations en-dessous de l’inflation pour dégager des économies. L’Agirc-Arrco a ainsi augmenté au 1er novembre ses pensions complémentaires de seulement 1,6%. Certes, la revalorisation annuelle du régime de retraite complémentaire des salariés est basée sur la prévision d’inflation de l’année en cours, soit 1,8% à l’époque. Mais le dernier accord paritaire de l’Agirc-Arrco (le régime est géré par les partenaires sociaux) prévoit une indexation diminuée de 0,4 point de pourcentage. En conséquence, la revalorisation du 1er novembre aurait dû s’élever à 1,4% (1,8% - 0,4%). Compte tenu du bon niveau des réserves financières de l’Agirc-Arrco, le patronat et les syndicats ont décidé de majorer le taux de 0,2 point. D’où les 1,6% de revalorisation au 1er novembre dernier. Reste qu’il s’agit quand même d’une sous-indexation. Sachant que la retraite Agirc-Arrco représente, en moyenne, 40% de la pension globale des salariés, cette revalorisation inférieure à la hausse des prix fait mal à leur portefeuille. REVALORISATION NULLE POUR CERTAINS LIBÉRAUX Les artisans et commerçants sont encore plus mal lotis : les pensions complémentaires servies par le régime de retraite complémentaire des indépendants (RCI) ont été revalorisées au 1er janvier d’à peine… 0,6%. Celles du personnel navigant de Les perdants de la revalorisation 2025 ◊ Les salariés ◊ Les artisans ◊ Les commerçants ◊ Les médecins ◊ Les avocats ◊ Les experts-comptables ◊ Les auxiliaires médicaux ◊ Le personnel navigant de l’aviation civile ◊ Les 21 professions libérales affiliées à la Cipav Grâceàunbonniveaudesréservesfinancièresdel’AgircArrco,lespartenairessociauxontpuappliqueruncoup de pouce supplémentaire de 0,2% à la revalorisation initialementprévuedespensionscomplémentaires 6 l’aviation civile (pilotes de ligne, hôtesses de l’air, stewards) ne volent guère plus haut, avec + 1,13%. Parmi les autres perdants des revalorisations 2025, on trouve certains professionnels libéraux. Alors que les revalorisations de leurs régimes de retraite complémentaire se basent sur l’inflation constatée de l’année écoulée (2% en 2024), les pensions complémentaires des experts-comptables et des commissaires aux comptes ont été indexées le 1er janvier de 1,93%, celles des auxiliaires médicaux(1) de 1,92% et celles des pharmaciens de 1,9%. Pour les notaires, c’est pire : leurs retraites complémentaires ont été revalorisées à cette date d’un petit 1,2%. Mais ce sont les médecins (généralistes et spécialistes) et les affiliés à la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse (Cipav) à laquelle sont rattachées 21 professions libérales(2) qui sont - de loin - les retraités les plus pénalisés : la revalorisation de leurs retraites complémentaires respectives a été carrément nulle (0%) au 1er janvier ! Ils ont donc dû se contenter de l’indexation de 2,2% de leurs retraites de base. Les avocats ont vu, quant à eux, leur pension complémentaire être revalorisée de 2% (au niveau de l’inflation de l’année passée), mais leur pension de base a été augmentée de seulement 1,6%. La Caisse nationale des barreaux français (CNBF), la caisse de retraite et de prévoyance obligatoire des avocats, est, en effet, le seul régime en France à décider du taux d'indexation des pensions de base qu’il sert. LES FONCTIONNAIRES PARTICULIÈREMENT GÂTÉS En définitive, les revalorisations 2025 ont rarement dépassé la hausse des prix. En prenant en compte l’inflation de 2024 à 2%, les retraites complémentaires des agents généraux d’assurance (+ 2,2%) et celles des chirurgiens-dentistes et des sage-femmes (+ 2,25%) se situent légèrement au-dessus. Au final, ce sont les fonctionnaires qui sortent largement gagnants du cru 2025. Non seulement leur retraite de base a été revalorisée de 2,2% comme pour les autres retraités (hormis les avocats), mais leur retraite additionnelle (issues de cotisations appliquées sur leurs primes) a été augmentée de 4%, c’est-à-dire deux fois plus que l’inflation de l'an passé. Ce n’est pas la première fois que les agents de la fonction publique bénéficient de ce traitement de faveur. Leur retraite additionnelle a été revalorisée de 6,8% en 2024 et de 5,7% en 2023, soit respectivement 1,9 point et 0,5 point de plus que la hausse des prix à la consommation. Les gagnants de la revalorisation 2025 ◊ Les fonctionnaires ◊ Les chirurgiens-dentistes ◊ Les sage-femmes ◊ Les agents généraux d’assurance En savoir plus Retrouvez les revalorisations 2025, caisse par caisse, de toutes les retraites de base et complémentaires, sur ToutSurMesFinances.com Les fonctionnaires figurent parmi les principaux gagnantsdelarevalorisation2025 (1) Les infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes. (2) Les architectes, architectes d’intérieur, économistes de la construction, maîtres d’œuvre, géomètres experts, ingénieurs conseil, moniteurs de ski, guides de haute montagne, accompagnateurs de moyenne montagne, ostéopathes, psychologues, psychothérapeutes, ergothérapeutes, diététiciens, chiropracteurs, psychomotriciens, artistes non affiliés à la Maison des artistes, experts en automobile, experts judiciaires, mandataires judiciaires à la protection des majeurs et guides-conférenciers. 7 L’administration a désormais les coudées franches pour collecter et analyser les contenus et données publiés sur les réseaux sociaux. L’objectif : déceler des activités non-déclarées et des fausses domiciliations fiscales à l'étranger. Depuis 2020, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) est autorisée, dans le cadre d’une expérimentation grandeur nature, à collecter et exploiter les informations publiées par les utilisateurs de plateformes en ligne, réseaux sociaux en tête, pour rechercher d'éventuels délits de fraude fiscale. Mais elle se heurtait à une limite ne lui permettant pas tirer pleinement parti de cette manne d’informations : elle ne pouvait accéder qu’à des contenus librement accessibles sans identifiants, mais pas à ceux publiés sur les réseaux comme Facebook, Instagram ou TikTok, dont l’accès requiert la création d’un compte. PÉRIMÈTRE ÉTENDU Les agents de la DGFiP ont désormais plus de latitude : ils peuvent désormais utiliser en masse les données collectées sur les réseaux sociaux. En effet, l'article 112 de la loi de finances pour 2024 a étendu le périmètre de l’expérimentation aux données publiquement accessibles, auxquelles chacun peut avoir accès, dès lors que l’on dispose d’un compte. « L’administration fiscale ne pouvait faire l’économie d’un recours à l’intelligence artificielle pour analyser les contenus publiés, garantissant ainsi son efficacité tout en veillant à la perception des deniers publics », remarque Julian Crochet, avocat fiscaliste et associé du cabinet Expansi. Quel est l’objectif visé ? « L’administration pourra désormais s’assurer de la cohérence entre notamment les images de résidences, de voyages et de véhicules publiées en ligne et le niveau de vie déclaré dans les impositions sur le revenu et la fortune immobilière », relève Julian Crochet. Autrement dit, le Fisc part en quête de revenus et de patrimoine dissimulés, afin de récupérer son dû. « L’administration fiscale peut suivre l’activité de la personne qui a publié des contenus et procéder à un contrôle fiscal sur cette base, poursuit Julian Crochet. Si l’objectif de recherche d’efficacité du recouvrement de l’impôt est compréhensible, cette mesure expérimentale soulève plusieurs problèmes. Chacun sait que la vie exposée sur les réseaux sociaux est le plus souvent filtrée ; dès lors, le risque que l’administration surinterprète des faits ne correspondant pas à la réalité ne peut être écarté. Cela est susceptible de créer une présomption de culpabilité en fonction de l'environnement utilisé pour créer du contenu ». LIMITATIONS Le décret d’application, entré en vigueur le 1er janvier 2025, prévoit cependant des garde-fous. « Les agents de l'administration fiscale […] ne sont autorisés ni à entrer en relation avec d'autres détenteurs de compte, ni à diffuser des contenus », est-il précisé. « Ce pouvoir d’enquête active n'est pas ouvert à tous les agents ; il est réservé certains agents de grade supérieur », précise Julian Crochet. Outre les données d'identification des personnes et l’ensemble des contenus publiés (écrits, images, photos, sons ou vidéos), le texte autorise aussi la collecte des métadonnées associées (date, heure et géolocalisation). Un moyen de repérer de fausses domiciliations fiscales à l'étranger. « L’analyse de ces informations va permettre d’identifier des personnes passant la majorité de leur temps en France, et donc de déterminer si elles doivent être considérées comme un résident fiscal français », explique Julian Crochet. Le dispositif a été validé par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) en novembre dernier, tout en regrettant que le bilan transmis sur la première phase de l’expérimentation « ne soit pas suffisamment étayé pour lui permettre d'apprécier la proportionnalité et l'efficience du dispositif ». Ce qui laisse Julian Crochet perplexe. « Il aurait été préférable que l’administration communique clairement sur sa portée : cible-t-elle de potentiels fraudeurs déjà pré-identifiés, les influenceurs ou tous le contribuable lambda ? Et comment le contrôle issu de l’enquête va-t-il se dérouler ? », s’interroge-t-il. Décryptage fiscal Les réseaux sociaux dans le viseur du Fisc « Le risque que l’administration surinterprète des faits ne correspondant pas à la réalité ne peut être écarté » JulianCrochet,avocatfiscalisteetassociéducabinetExpansi. Les choix d’investissement que vous faites aujourd’hui sont-ils pertinents pour la réalisation de vos projets de demain ? Mon Partenaire Patrimoine vous accompagne dans vos projets de vie Découvrez nos offres ici Mon Partenaire Patrimoine, SAS au capital de 100.000 € immatriculée au RCS de PARIS sous le n°887641009. Société immatriculée sur le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (www.orias.fr) sous le n° 20006381 en qualité de Conseiller en Investissements Financiers (CIF) Courtier en Assurance (COA) et de Courtier en Opérations de Banque et Services de Paiement (COBSP). À partir de 45€* TTC seulement *prix variant selon la mission, tarif non contractuel 9 En l’absence de testament, les sommes données par le défunt à une personne qui n’est pas son héritier n’ont pas à être prises en compte dans le règlement de la succession, affirme la Cour de cassation dans un arrêt récent. Des sommes d’argent données, de son vivant, par une personne décédée n’ont pas à être rapportées à sa succession si le bénéficiaire de ces sommes n’est pas un héritier du défunt. C’est ce qu’a rappelé la première chambre civile de la Cour de cassation dans un arrêt rendu le 23 octobre 2024. La plus haute instance de la justice française avait à se prononcer sur le cas d’un veuf ayant deux enfants. Celui-ci meurt le 10 septembre 2013. N’ayant pas rédigé de testament et en l’absence de conjoint survivant, ce sont son fils et sa fille qui héritent de son patrimoine, comme le prévoit la loi. LES DONATIONS, DES AVANCES SUR LA SUCCESSION La fille, qui a trois fils, décède, à son tour, le 15 février 2014. Les trois fils deviennent alors héritiers de leur grand-père à la place de leur mère défunte. Or, la succession met à jour que le grand-père avait établi, au cours des deux années précédant son décès, plusieurs chèques au bénéfice de l’un de ses trois petits-fils pour une somme totale de près de 95.000 euros. Les deux autres frères considèrent que ces chèques constituent des donations cachées et qu’ils doivent être, à ce titre, rapportés à l’actif successoral du grand-père décédé. Les héritiers doivent, en effet, rapporter les donations qu’ils ont reçues du défunt, car elles constituent des avances sur la succession. Ils peuvent ainsi être amenés à indemniser les autres cohéritiers. UNIQUEMENT POUR LES HÉRITIERS LÉGAUX Les deux fils assignent donc leur frère en justice. Dans un arrêt du 12 juillet 2022, la cour d’appel de Pau se range de leur côté. Le petit-fils attaqué se pourvoit en cassation. La Haute juridiction n’a pas la même interprétation que les juges de fond. Elle rappelle que le rapport des libéralités à la succession n'est dû que par les héritiers légaux. Au décès du veuf, sa fille, tout comme son fils, étaient ses héritiers légaux, mais pas ses petits-fils. Le troisième frère n’avait donc pas à rapporter les sommes de son grand-père reçues par chèques, explique la Cour de cassation. En conséquence, la Cour casse et annule le jugement de la cour d’appel de Pau et renvoie l’affaire devant la cour d’appel de Bordeaux. En revanche, pour le calcul de la quotité disponible - la part du patrimoine du défunt non réservée à ses enfants -, il y a lieu de réunir comptablement à l’actif net les montants des chèques dont l’un des petits-fils a été le bénéficiaire. En cas de dépassement de la quotité disponible, il sera redevable d’une indemnité dite de « réduction ». DON EXONÉRÉ ET ASSURANCE VIE « La Cour de cassation n’a fait qu’appliquer ce qui est prévu dans le Code civil », explique Me Stéphanie Gaillard-Serougne, notaire à Paris, qui souligne qu’il existe des moyens légaux pour gratifier un petit-fils ou une petite-fille. « Un grand-parent peut réaliser un don à son petit-enfant tous les 15 ans. Ce don est exonéré de droits de donation à hauteur de 31.865 euros. » Autre possibilité : désigner son petit-enfant bénéficiaire de son contrat d’assurance vie. « Mais attention, l'assurance vie ne peut pas être utilisée pour déshériter ses enfants. Si les primes versées sur le contrat sont ‘manifestement exagérées’ au regard de l’âge, des revenus, de la situation familiale du souscripteur décédé, et de l’absence d’utilité, ses héritiers peuvent demander à la justice de les réintégrer dans la succession », avertit Me Stéphanie Gaillard-Serougne. Zoom juridique Un don à un non-héritier n’est pas rapportable à l’actif successoral « Un grand-parent peut réaliser un don à son petit-enfant tous les 15 ans » Me Stéphanie Gaillard-Serougne, notaire à Paris Succession 10 LIVRET A : NE PAS SE TROMPER DE COMBAT Pendantdeuxans,du1er février2023au31janvier2025,letauxduLivretA est resté stable à 3%. L’argent déposé sur ce compte rémunéré vous a fait perdre du pouvoir d’achat lors du pic d’inflation en 2023 mais vous en a fait gagner en 2024, lorsque la hausse des prix a sévèrement ralenti, pour atterrir à 2% en moyenne en 2024, selon l’Insee. En voyant le taux du Livret A baisser à 2,4% le 1er février, vous vous êtes probablement posé la question des décisions à prendre pour espérer empocher davantage d’intérêts tout en conservant une épargne 100% disponible et sans le moindre risque. Cette interrogation est tout à fait légitime. J’aurais pu vous dire d’ouvrir un livret d’épargne populaire (LEP), qui rapporte désormais 3,5% net, si vous respectez les conditions de ressources. Ou de vous intéresser au fonds en euros des contrats d’assurance vie, qui ont profité de la remontée des taux des deux dernières années pour regagner en performance, et donc en attractivité. Mais en vous répondant ainsi, je ne vous aurais pas rendu service. Au lieu de vous soucier de la rémunération de votre épargne, il me semble, avant toute chose, fondamental de vous questionner sur l’usage que vous en ferez et du temps que vous avez devant vous. En suivant cette logique, Le Livret A doit être utilisé pour disposer d’une épargne mobilisable en temps réel en cas de dépense urgente à financer. C’est sa vocation ! S’il vous rapporte un peu d’intérêts, tant mieux. Mais il n’est pas fait pour vous aider à construire un patrimoine dans la durée. Attention, je ne dis pas que vous devez sans délai le vider pour les investir en actions. Mais si vous avez des projets à long terme, comme financer les études ou disposer d’un complément de retraite, la diversification s’impose. SCPI Des hauts rendements Certaines sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ont présenté des performances dynamiques au titre de 2024. Au moins six d’entre elles affichent des rendements 2024, exprimés en taux de distribution (brut de fiscalité étrangère), d’au moins 7%, dont trois pour la deuxième année consécutive ou plus, parmi lesquelles Transitions Europe (8,25%), Remake Live (7,50%) et Iroko Zen (7,32%). Ces SCPI, généralement de création récente, bénéficient notamment d’une forte collecte d’épargne, qui leur a permis d’acquérir des immeubles dans d’excellentes conditions en 2023-2024. Pour rapporter au minimum autant qu’un Livret A au taux de 2,40%, un fonds en euros d’un contrat d’assurance vie doit servir un rendement d’au moins 2,90% net de frais et avant prélèvements sociaux. À ce niveau, de nombreuses offres sont en mesure de rivaliser avec la rémunération du livret préféré des Français. Lorsque le taux du Livret A était fixé à 3%, un fonds euros devait rapporter au moins 3,63%. La Chronique Le chiffre du mois En bref d'Olivier BRUNET, Rédacteur en chef de ToutSurMesFinances 2,90% 11 Après deux années de brusque poussée de fièvre - culminant à 4,24% (hors assurance) en moyenne fin 2023 pour des prêts sur vingt ans (soit une multiplication par quatre, comparativement à mars 2022, où les taux s’élevaient à 1,06% -, les taux de crédit immobilier enregistrent un recul constant depuis un an, avec une diminution de sept points de base (pdb) en moyenne chaque mois en 2024. Cette baisse s’est confirmée le mois dernier : toutes durées confondues, le taux moyen s’affichait en janvier à 3,24%, selon les dernières données de l'Observatoire Crédit Logement/CSA. La plupart des acteurs du marché tablent sur une poursuite de cette dynamique, mais bien moins marquée. En cause, notamment, un environnement défavorable pour les obligations assimilables du Trésor (OAT) à dix ans, qui influencent directement les taux des crédits immobiliers accordés aux particuliers et constituent, selon les courtiers, la seule « ombre au tableau ». Toutefois, les emprunteurs potentiels bénéficient d’une conjoncture favorable, dans la mesure où les banques ont revu leurs objectifs de production de crédit à la hausse et sont en conquête de nouveaux clients. Pour obtenir les meilleures conditions, il reste cependant crucial de se présenter en solide négociateur. Voici quelques pistes incontournables. BONNE TENUE DE COMPTES EXIGÉE Que le projet vise l’achat de sa résidence principale ou un investissement locatif, constituer un dossier éclairage Achat immobilier COMMENT NÉGOCIER LE MEILLEUR FINANCEMENT La décrue continue des taux de crédit immobilier constitue une opportunité pour nombre de candidats à l’achat d’un bien immobilier. Mais pour décrocher un prêt dans les conditions financières optimales, il est essentiel d’appliquer certaines recommandations avisées. éclairage
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