LA REVUE NATIONALE DE LA CHASSE n°910 - Page 1 - 910 SEE THE UNSEEN GEN. II INTELLIGENTE ET INDIVIDUELLE T No 910 juillet 2023 - La Revue nationale de la chasse 3 L’édito A lors que Paris s’apprête à accueillir en septembre la Coupe du monde de rugby, puis l’année suivante les jeux Olympiques, la préfecture de police a eu à traiter dernièrement une drôle d’histoire: les lapins des Invalides! En effet, depuis quelques années s’est installée une population de lapins de garenne au cœur de Paris, au sein des Invalides, qui s’étend avec ses bâtiments sur 16 hectares. On se demande d’ailleurs comment les lapins sont arrivés jusqu’ici quand on connaît un peu la topographie des lieux? À l’instar des loups en France, peut-être? Donc fidèles à leurs habitudes, les lagomorphes n’ont pas mis longtemps à se multiplier, au point d’être de plus en plus visibles sur les pelouses qui font face au pont Alexandre-III. Et comme il n’y a pas vraiment de cultures à proximité pour se nourrir, les lapins, opportunistes, se sont rabattus sur la végétation existante en créant rapidement des dégâts, comme dans la nature quoi! Sauf que la blague est évaluée à environ 15000 € par an. Inévitablement, les militaires, gestionnaires des lieux, ont demandé qu’ils soient régulés. Mais ici, pas de battues administratives, ni de captures, car les associations de défense des animaux, aidées par la Mairie de Paris, ont réussi à faire annuler ce projet. Pourtant, il aurait été si simple de les piéger pour les relâcher ailleurs, pourquoi pas au bois de Boulogne, qui accueille déjà une belle population de garennes, ou, rêvons un peu, sur un territoire géré par des chasseurs qui ne demandent qu’à accueillir une souche saine de lapins pour effectuer des repeuplements. Les touristes déambulant pour aller visiter le tombeau de Napoléon ou le musée de l’Armée, ainsi que le joggeur du coin, pourront continuer d’apercevoir les rongeurs gambader au milieu des militaires et des canons positionnés le long des douves. On peut regretter qu’une décision qui pouvait paraître logique fût repoussée par des associations plaidant que «le lapin de garenne serait proche d’être une espèce menacée», alors qu’un arrêté préfectoral de juillet 2021 le classait comme nuisible et autorisait les militaires à réguler une quarantaine de sujets par an. Finalement, pour les chasseurs citadins ou de passage sur ces lieux, la vision de ces lapins sur les pelouses fera sourire… ou simplement espérer que ce gibier prospère à nouveau sur nos territoires. IsabelleFranciosapourlaRNCPHOTOPQR/LEPARISIEN/MAXPPP par Tancrède de La Morinerie, directeur des rédactions IsabelleFranciosapourlaRNC Très chers lapins parisiens 3 L’édito de Tancrède de La Morinerie ACTUALITÉS 6 La grande actu Bracelets sangliers: la grande interrogation 8 Toutes les infos chasse du mois 13 Jeunes chasseurs 14 Interview people Charlette Chandosné : directrice de la fédération des chasseurs de Haute-Marne 16 Au cœur des Acca Chareil-Cintrat, dans l’Allier : une Acca au chevet du lièvre 20 Actus armurerie CHASSE 24 Dossier Accidents de chasse : trop, mais combien? 30 Comparatif sur le terrain Beretta BRX1 vs Browning Maral 4X : duel au sommet! 34 Faire le pied Avec Alain et Monoï, dans l’intimité de la bête noire 38 Enquête VTT électrique et chasse: je t’aime… moi aussi! 42 Initiative ChassePartage : droit dans ses bottes! 46 Homme de chasse Moulay Youssef Alaoui : la perdrix gambra, sinon rien 52 4 La Revue nationale de la chasse - No 910 juillet 2023 JuilletJuillet 20232023 Sommaire Abonnez-vous en page 45 et 95 48 Histoire de chasse Le chevreuil d’une vie 50 Ambiance de saison Vu! 52 Success-story Rom Waterfowl : la passion de l’appelant 56 Juridique Détention d’appelants d’espèces non domestiques: les nouvelles règles ARMES ET ÉQUIPEMENTS 59 Arme rayée Carabine à verrou Winchester Xpert calibre .22LR 62 Arme lisse Fusil Franchi Feeling Select Ergal 12/76 66 Munitions Test de munitions calibre .243 Winchester 69 Balistique Systèmes semi-automatiques: inertiel ou emprunt de gaz? Quand les principes s’opposent 70 Optique Lunette polyvalente Zeiss V8 1,8-14×50 72 Tests équipement Les produits testés sur le terrain par la rédaction 76 Saga des marques Baschieri & Pellagri : la poudre aux cieux CHIEN 80 Actualités 82 Race Le braque allemand 85 Véto Chocs, hygiène et sécheresse oculaires : des conséquences à surveiller 86 Pratique Préparer un chien de pied ET AUSSI… 88 Voyages Retrouvez notre sélection de séjours et nos conseils pratiques 92 La recette d’un chef Médaillon de chevrette sauce salmis, et blanquette de légumes printaniers 94 Livres 96 Les pieds dans le plat 97 Que faut-il retenir ce mois-ci? 98 Mois prochain Ce numéro comporte un encart abonnement Revue nationale de la chasse, 2 p., 5 g, jeté en 4e de couverture sur l’ensemble de la diffusion. Photos de couverture : G. Soligny (grande photo), T. de La Morinerie (pastille), ChassePartage (bg), fabricants (bd) 34 16 NOUVELLE RUBRIQUE 24 Lesarmesetmunitionsnepeuventêtrevenduesqu’auxdétenteursd’unpermislégaletayantl’âgelégal WWW.BROWNING.EU THE BEST THERE IS DE SUCCÈS EN SUCCÈS • PRÉCISION : Nouveau design garantissant une précision sans faille • SÉCURITÉ : Véritable armeur manuel et culasse confinée dans le boîtier • VITESSE : Rappel de culasse automatique, le plus rapide du marché • PERSONNALISATION : Choix des bois et nouveau système de visée modulaire CRÉEZ VOTRE MARAL 4X 6 La Revue nationale de la chasse - No 910 juillet 2023 LES ACTUALITÉS sans être trop prohibitifs pour autant, car cela pourrait alors avoir un effet contraire de limitation des prélèvements au regard de l’objectif de régulation. Des situations variées Les variations selon les départements s’expliquent en fonction de leur historique et de leur culture de gestion. Devant ces multiples paramètres, les fédérations adoptent des stratégies différentes, avec par exemple peu ou pas de bracelets sangliers en Occitanie. Et il devient par ailleurs compliqué de trouver une cohérence dans les prix des bracelets, L es dégâts dus aux sangliers qui augmentent et le prix des céréales affectent directement les fédérations départementales des chasseurs (FDC). L’alignement des conjonctures prend parfois des tournures saisissantes, où elles se trouvent prises à la gorge. Dans plusieurs départements, l’explosion des coûts d’indemnisation des cultures agricoles risque d’aboutir à une catastrophe économique pour les FDC. Différents types de recettes Selon les données recueillies par la Fédération nationale des chasseurs (FNC), les chiffres «dégâts» (indemnisations, gestion et protection) en consolidé pour la saison 2020-2021 ont atteint un total de 76,11 millions d’euros en France métropolitaine. Dans ces conditions, l’une des solutions envisagées par les fédérations consiste à augmenter le prix des bracelets et des contributions à l’hectare dans une subtile et fragile équation où le droit de chasser doit rester raisonnable pour les pratiquants, en cette période où le pouvoir d’achat baisse. Mais certaines FDC n’ont pas souhaité mettre en œuvre un système de marquage des sangliers prélevés, et préféré instaurer une responsabilisation financière des territoires de chasse par une contribution territoriale, à la suite de la loi chasse de 2019. En clair, les fédérations choisissent d’assurer leur mission de service public de paiement des dégâts agricoles en s’appuyant sur trois types de recettes: la contribution territoriale, les bracelets plans de chasse ou autre système de marquage des sangliers et, éventuellement, un timbre grand gibier dans le cadre de la validation départementale annuelle du permis de chasser. Ces répartitions financières sont votées lors des assemblées générales annuelles des fédérations. Les prix sont déterminés de manière à pouvoir assurer la mission d’indemnisation Bracelets sangliers: la grande interrogation qui fluctuent d’un département à l’autre, et même selon les massifs, les dates de chasse et le poids ou le sexe: une jungle parfois incompréhensible. «C’est un sujet complexe, glisse un directeur de fédération. Chaque département gère sa facture dégâts comme il le souhaite, avec les bracelets, une taxe territoriale ou un mélange des deux. Il devient donc difficile de juger des prix.» Dans un département où le coût du bracelet a été porté il y a quelques années de 35 à 45 €, il a été constaté une «baisse de rendement» des chasseurs, et le bracelet a retrouvé son prix initial, finalement considéré comme La situation peut paraître injuste. Avec des disparités et des fluctuations selon les départements, le prix des bracelets sangliers conduit de nombreux chasseurs de grand gibier à s’interroger. Dans un contexte économique compliqué pour certaines fédérations départementales des chasseurs, c’est souvent aux pratiquants d’ouvrir le porte-monnaie… Par Jean-Paul Burias sans être trop prohibitifs pour autant, car qui fluctuent d’un département à l’autre, et No 910 juillet 2023 - La Revue nationale de la chasse 7 RNC: Le prix des bracelets sangliers est-il excessif? G.B.: Je n’ai pas d’exemple particulier concernant des excès. Le prix des bracelets, sans plan de chasse, est un sujet sensible. C’est normalement la solution la plus juste, car les territoires les plus riches en sangliers contribuent ainsi à financer les dégâts de manière proportionnelle au niveau des populations. RNC: C’est le meilleur système? G.B.: On peut y formuler trois objections. La première ne tient pas et relève du sophisme. Certains territoires bien pourvus en sangliers disent que le système est injuste car il taxe ceux qui contribuent le plus à tuer des sangliers et donc à réduire les dégâts. La deuxième, plus sérieuse, réside dans le fait que les territoires qui ont une pression de chasse insuffisante et ne prélèvent pas assez ne sont pas touchés à la hauteur des dégâts qu’ils occasionnent. La troisième relève des limites sociales du système. Lorsqu’on augmente trop fortement le prix des bracelets, certains chasseurs trichent et n’en mettent plus. Le système perd ainsi son efficacité au-delà d’un certain prix. RNC: C’est sa limite? G.B.: En fait, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de système optimal et que la meilleure solution consiste à répartir le financement des dégâts sur plusieurs outils, comme la participation à l’hectare, qui a aussi ses limites si on ne se repose que sur elle. La question des variations de prix d’un département à l’autre peut choquer et encourager des entourloupes marginales sur les territoires frontaliers, mais c’est un faux problème. Il est nettement préférable de laisser la main à chaque département pour organiser lui-même son système de financement des dégâts plutôt que d’imposer un outil national, qui aura lui-même de nombreuses limites ici ou là et qui sera beaucoup moins évolutif dans le temps. «Le droit de la chasse en Alsace et en Moselle est régi par un régime spécifique unique en France, issu de la loi locale du 7 février 1881. Parmi ses particularités, le droit local donne une visibilité de gestion pour neuf ans, avec un système différent où notamment les trois FDC du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle n’ont pas en charge la gestion des dégâts de grand gibier, ce qui n’interfère pas dans leur budget. Le Fonds départemental d’indemnisation des dégâts de sangliers (FIDS) gère les dégâts en percevant une taxe de 12 % sur les baux de chasse, plus un timbre sanglier unique de 70 € pour les trois départements pour un an. Si ces fonds ne suffisent pas, il est instauré pour le département concerné une taxe à l’hectare de 5 € pour les territoires boisés et de 1,20 € pour ceux non boisés.» GÉRARD BEDARIDA, président de l’ANCGG PIERRE LANG, président de la FDC de Moselle acceptable. Par ailleurs, le système bénéficie de deux mesures de souplesse parfois cruciales. Les bracelets peuvent être utilisables d’une année à l’autre, ce qui permet de réaliser des achats anticipés sans la crainte de les perdre en fin de saison. En revanche, certains départements imposent des bracelets annuels: des territoires préfèrent alors acheter ces derniers au compte-gouttes et ne plus les apposer en fin de saison. Par ailleurs, les bracelets n’ont pas à être appliqués sur des sangliers dont les rayures sont encore visibles, ce qui libère le tir des jeunes bêtes rousses jusqu’à 20 kg et est plus facilement contrôlable qu’une notion de poids. «Il n’y a aucun système de bracelet dans les Landes, analyse Régis Hargues, directeur de la FDC des Landes, ni même de timbre grand gibier. Nous pensons qu’instaurer un plan de chasse est contre-productif pour le sanglier. Le plan avec bracelet est un outil de gestion adapté aux cervidés. Dans le cas du sanglier, notamment dans les Landes, nous cherchons à faire baisser les populations. Taxer les territoires avec un coût bracelet nous conduirait dans le mur. Mais c’est aussi un contexte territorial: ce qui ne marcherait pas dans les Landes peut être une solution ailleurs.» ◆ TROIS QUESTIONS À LE CAS PARTICULIER DE L’ALSACE-LORRAINE STB360(g),ANCGG(hd),FDC57(bd) 8 La Revue nationale de la chasse - No 910 juillet 2023 LES ACTUALITÉS Un peu de répit! Redevance cynégétique L’inflation, là aussi! Rameau d’argent Nouveau président Sud-Ouest L’union fait la force >Les fédérations des chasseurs de Dordogne, des Landes, de Gironde, du Lot-et-Garonne, du Gers et des Pyrénées-Atlantiques ont décidé de s’associer pour mieux défendre les chasses traditionnelles devant les instances européennes. J.-M.B. Bouches-du-Rhône Du nouveau à la FDC13 >Après des années de mise sous tutelle, les élections du conseil d’administration à la FDC13 ont eu lieu et c’est la liste emmenée par Daniel Keller qui a remporté les suffrages. Les chasseurs reprennent donc la main après une gestion donnée à un administrateur judiciaire. J.-M.B. Deux-Sèvres Haie de discorde >Après cinq années de bataille judiciaire, la commune des Châteliers vient de gagner son procès contre deux agriculteurs qui avaient arraché 1 km linéaire de haies bocagères afin d’agrandir leurs parcelles. Condamnés à remettre en état les lieux, ils n’avaient rien fait après leur première condamnation, et viennent de se voir obligés de verser la somme de 23204 € au titre de la remise en état des chemins et parcelles de la commune. J.-M.B. Ille-et-Vilaine Formation nature >La Rennes School of Business et le campus The Land viennent de créer une formation inédite en France. Ouverte aux titulaires du bac ayant déjà une expérience professionnelle ainsi qu’aux diplômés d’un bac +2, elle permettra d’obtenir le diplôme d’intendant-régisseur de propriétés d’exception afin de gérer des domaines de chasse. J.-M. B. Loire Chevreuils malades >Alerte générale dans la Loire! Après avoir remarqué une diminution des populations de chevreuils dans le département et la découverte de cadavres, il a été mis en cause que la mortalité serait due à la bactérie Mannheimia granulomatis qui avait déjà fait des ravages en Bretagne. La solution proposée par la FDC42 est de davantage réguler l’espèce en privilégiant les jeunes sujets. J.-M.B. L e montant des redevances cynégétiques pour cette saison a été publié au Journal officiel le 24 avril. Comme les années précédentes, le prix des cotisations reste indexé sur celui du coût de la vie, tel que le prescrit la loi de finances. Le montant de la redevance cynégétique nationale annuelle passe de 45,90 à 47,87 € cette saison. La redevance cynégétique temporaire pour neuf jours passe de 31,97 à 33,35 € et de 22,69 à 23,67 € pour trois jours. Comme précédemment, la baisse de moitié du prix lors de la première validation du permis de chasser la saison qui suit son obtention demeure en vigueur. J.-P.B. L ’ordre international du Rameau d’argent pour la protection de la faune, de la flore et d’une noble éthique de chasse a un nouveau président pour la France. Michaël Grienenberger-Fass a été élu le 15 avril. À 39 ans, cet avocat succède à Thierry Knittel avec l’ambition de faire de cette confrérie internationale de langue officiellement germanophone créée en 1955 en Suisse un acteur important en faveur de l’éthique de la chasse et de la biodiversité autour des enjeux économiques, juridiques, sociaux et environnementaux. Président de la section de 2000 à 2008, Jean-Claude Strebler a été élu vice-président. J.-P.B. Rameaud’argent OlivierBerthold SIA L ’échéance tant redoutée par de nombreux détenteurs d’armes est repoussée à la fin de l’année. Lors de l’ouverture du système d’information sur les armes (SIA) aux chasseurs le 8 février 2022, les pouvoirs publics avaient indiqué que les comptes détenteurs devaient impérativement être créés avant le 30 juin de cette année, faute de quoi les armes ne seraient plus considérées comme détenues légalement. Après cette première année de déploiement, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) a fait remonter au Service central des armes et explosifs (SCAE) que de nombreux chasseurs avaient rencontré des difficultés dans la création de leur compte du fait de contraintes techniques sur la plateforme. À la suite de ces interventions, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a annoncé le report de la date limite de création de compte SIA au 31 décembre prochain. Cette décision permet donc aux chasseurs de bénéficier de six mois supplémentaires pour se mettre en conformité avec cette nouvelle contrainte administrative, pas toujours facile à résoudre. J.-P.B. ANCGE Les sauvaginiers en AG L ’ANCGE a tenu sa 88e assemblée générale du 11 au 14 mai à Roz-sur-Couesnon (35). Sous la houlette d’Olivier Berthold, son président, l’Association nationale des chasseurs de gibiers d’eau a fait le point sur la situation générale, les périodes de chasse et les menaces de fermeture, les problématiques liées à l’influenza aviaire, les appelants et le dossier DPM. Les séances ont par ailleurs été marquées par un bilan précis sur les suivis scientifiques des oiseaux. J.-P.B. No 910 juillet 2023 - La Revue nationale de la chasse 9 OFB Un chasseur en tête Interdiction du plomb Un poids économique à prendre en compte À voir Fête de la ruralité Événement Le Salon des migrateurs U n polytechnicien chasseur devrait diriger l’Office français de la biodiversité (OFB). Directeur de l’eau et de la biodiversité et ancien directeur de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), Olivier Thibault a été proposé par le président de la République pour devenir directeur général de l’OFB. Né en 1973, ce diplômé de l’École polytechnique et de l’École nationale du génie rural, des eaux et des forêts présente un CV haut de gamme et a par ailleurs été chef du service équipement rural et aménagement foncier à la direction départementale de l’agriculture et de la forêt de l’Ain. J.-P. B. L ’interdiction de la grenaille de plomb dans les zones humides en vigueur depuis le 15 février n’est pas encore strictement appliquée. Willy Schraen a rappelé l’importance de ce dossier lors du congrès annuel de la Fédération nationale des chasseurs le 23 mars : « Il est clair que l’objectif affiché par la Commission européenne qui bannit le plomb des cartouches dans un périmètre autour des zones humides est d’en prescrire l’usage partout. Et surtout d’imaginer que de nombreux chasseurs arrêteront la chasse quand il faudra changer l’arme du père ou du grand-père avec laquelle il chasse depuis toujours. » Selon la FNC qui a travaillé sur l’impact économique d’une interdiction d’utilisation, l’achat d’une seule nouvelle arme obligerait les chasseurs à y consacrer un budget moyen de 1 000 à 1 500 €, soit au niveau national un coût total de remplacement estimé entre 650 et 975 M€. Sur 1,1 million de pratiquants, 650 000 subiraient une réforme, et une arme sur deux détenue deviendrait inutilisable. Mais il faut rester positif avec une transition qui devrait être modérée. La majorité des fabricants travaillent sur des munitions de substitution comme l’acier, le bismuth ou le tungstène. J.-P. B. L e plaisir et la ruralité s’invitent le 25 juin à Dirac, en Charente. Le domaine du Perchet offre son joli cadre à un village de chasse, une exposition du monde agricole et de véhicules anciens, un marché de producteurs et d’artisans créateurs, une brocante et des démonstrations cynégétiques, de chiens d’arrêt, d’équipages de vénerie et la célébration de saint Hubert. Rens. : 06 85 70 07 29. J.-P. B. ÉricLegrand Anses Peste porcine africaine Bientôt un vaccin ? D e belles perspectives de lutte contre la peste porcine africaine arrivent de France. Un vaccin contre cette maladie animale due à un virus qui touche les porcs domestiques et les sangliers et non transmissible à l’homme pourrait voir le jour sur la base des travaux de recherche qui sont menés par le laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Anses. Prometteurs, les premiers résultats obtenus par une souche inoculée par voie intramusculaire ou oro-nasale devraient aboutir à un moyen de lutte efficace contre cette maladie responsable de fortes mortalités chez les porcs et les sangliers dans l’Union européenne depuis 2014. S’il n’est pas encore détecté en France, le virus circule actuellement en Italie, en Pologne et en Allemagne. La vaccination par voie orale pourrait servir à vacciner les sangliers sauvages à l’aide d’appâts. Cette méthode a été utilisée pour la peste porcine classique au début des années 2000 et a permis d’éliminer la maladie des zones où elle était présente dans le pays. J.-P. B. D evenu incontournable au fil des années, le Salon des migrateurs revient en baie de Somme à Cayeux-sur-Mer (80) les 8 et 9 juillet. Créée en 2011, cette fête célèbre la passion de la chasse du gibier migrateur avec 15 000 visiteurs chaque année. Sur 10 ha avec un vaste parking, un village d’exposants servira de base à une multitude d’animations, concours de siffleux et d’appeaux, foire aux appelants, brocante des sauvaginiers, présentation de chiens, et même le 4e championnat du monde de lancer de blettes. Le plaisir du tir et du jeu sera aussi présent grâce à un ball-trap spécial migrateur avec le Plateau d’or qui offre la possibilité de remporter un fusil en cas de coup gagnant. Rens. : 01 34 78 22 22. www.salondesmigrateurs.com J.-P. B. 10 La Revue nationale de la chasse - No 910 juillet 2023 LES ACTUALITÉS Dordogne Vaccination du blaireau >La Dordogne vient d’être choisie comme zone test pour la vaccination du blaireau. En effet, l’État a décidé de lutter contre la tuberculose bovine en traitant pour la première fois l’animal par vaccin. Coût de l’opération: 250000 € financés intégralement par l’État. J.-M.B. Tarn-et-Garonne Aide à la filière venaison >Le conseil départemental du Tarn‑et‑Garonne vient de débloquer plus de 600000 € afin d’aider la FDC82 à créer une filière de traitement et de valorisation de la venaison. Cette aide va permettre la mise en place de bacs d’équarrissage, l’achat de congélateurs et la fondation d’un centre de collecte comprenant chambres froides et dispositifs d’assainissement. J.-M.B. Tarn Sangliers à la trace >Dans le Tarn, la FDC désire suivre les déplacements des sangliers pour mieux les comprendre. Celle‑ci a fait appel aux réseaux sociaux pour baptiser le dernier suidé équipé d’une balise GPS. Ce sera donc Obélix! J.-M.B. France L’Observatoire des galliformes fête ses 25 ans! >Créé en 1998 et reconnu association de protection de l’environnement, l’Observatoire des galliformes regroupe une cinquantaine de membres issus des Alpes, des Pyrénées et des Vosges représentés par des parcs naturels et fédérations départementales des chasseurs qui ont à cœur de mieux connaître les tétras, gélinottes et lagopèdes pour les sauvegarder. J.-M.B. France Permis blanc caduc >C’en est désormais fini pour le permis blanc qui autorisait à chasser tous ceux qui l’avaient obtenu avant 1975! En effet, ce précieux sésame qui s’acquérait alors dans les mairies n’est donc plus valable pour pratiquer; une simple conversion auprès de l’OFB en version carte à puce permet de continuer de chasser sans aucun examen! J.-M.B. Événement La Foire des huttiers du Sud Chasses traditionnelles Colère dans le Sud-Ouest Garennes La barre des 1000 LES ACTUALITÉSLES ACTUALITÉSLES ACTUALITÉS Événement LES ACTUALITÉS P lusieurs fédérations des chasseurs du Sud-Ouest menacentdeneplusrégulerlegrandgibiersansavancées garantissant le maintien des chasses traditionnelles. Le président de la FNC, Willy Schraen, a apporté son soutien lors de l’assemblée générale de la fédération des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques à Pau le 22 avril. Une motion commune des chasseurs de Dordogne, du Gers, de Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques a été adoptée durant les différentes assemblées générales. Elle demande au GouvernementetauPrésidentdeporterledossiervisantàassurerladéfenseetlemaintiendeschasses traditionnelles régionales aux pantes et à la matole, et aux parlementaires et au Gouvernement de ne pas instaurer de géolocalisation des chasses au grand gibier, qui ferait cesser les battues du SudOuest. Elle souligne aussi la possibilité des FDC de décider avec leurs sociétés de chasse des actions qui conduiraient à interrompre la régulation du grand gibier en signe de protestation. J.-P.B. U n rendez-vous majeur pour tous les sauvaginiers revient en Camargue. Le Centre de découverte du Scamandre, à Vauvert (30), accueille la 4e Foire des huttiers du Sud le 23 juillet. Organisée par Nathalie et Mickaël Siméon, cette fête réunit de nombreux exposants et associations, avec un programme complet d’animations et notamment la traditionnelle foire aux appelants et un concours de lancer de pépettes. Renseignements: 06 61 34 34 56. J.-P.B. L e lapin de garenne se sent bien dans le Bourbonnais avec une opération de reprise exemplaire. En deux ans, plus de 1000 lapins ont été capturés et réintroduits dans 35 territoires aménagés de l’Allier par la fédération départementale des chasseurs. Ce programme départemental de réimplantation de l’espèce vise à capturer les animaux sur les sites où la problématique des dégâts aux cultures, aux lieux publics ou aux voiries causés par le lapin est importante, afin de les réintroduire dans des territoires aménagés pour leur accueil. Les captures sont réalisées à l’aide de filets, de tubes métalliques et de furets par un technicien de la FDC et des bénévoles. Les résultats, tant en nombre de territoires de reprise que de territoires aménagés, sont très encourageants avec un bon retour des taux de survie des animaux lâchés. J.-P.B. FDC64 FDC03 L esmigrateursréagissentauxchangements deleurmilieu.Uneétudeaméricainebasée sur trente-trois ans de données montre que les oiseaux peuvent en partie compenser le réchauffement climatique en retardant le début de leur migration printanière, en volant plus rapidement et en effectuant des escales moins fréquentes ou plus courtes. Ainsi, le rouge-queue d’Amérique peut migrer jusqu’à 43 % plus vite aprèsavoirretardéledépartdesairesd’hivernage en Jamaïque jusqu’à dix jours. Mais l’augmentation de la vitesse de migration a causé une baisse de 6 % de leur taux de survie global. Plus alarmant, «il est possible que les populations de certaines espèces disparaissent localement en raison du changement climatique.» J.-P.B. Migration L’art du changement * Offre destinée aux acheteurs des fusils BerettaA400 neufs dans la période du 1er avril au 31 décembre 2023.Cette offre est nominative et valable uniquement sur les stocks disponibles auprès du réseau d’armuriers partenaires de l’opération. La liste des armuriers se trouve sur le site internet www.beretta.fr Pour être validée, toute demande devra être enregistrée sur le site web www.beretta.fr avant le 31 décembre 2023. Offre limitée à 1 fusil par personne et à 400 remboursements sur fusils Beretta. 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