HERITAGE AND CO n°56 - Page 1 - 56 Et s'il existait un endroit où l'on pouvait soigner son cœur brisé ? MAISONDU PHŒNIX EN LIBRAIRIE ET SUR WWW.EDITIONS-PERSEE.FR 231 pages - 19,00€ www.la-maison-du-phoenix.fr | IG : la_maison_du_phoenix LA Chères amies, Alors que Mars déploie ses premiers rayons de soleil, une effervescence particulière s'empare de notre coeur et de notre plume. Ce mois, bien plus qu'un simple passage vers le printemps, incarne un élan mondial, une célébration vibrante et passionnée : la Journée Internationale des Femmes. Dans notre cher magazine Pour Elles, nous avons à cœur de faire de cette édition de Mars une ode à toutes les femmes, à leur force, à leur résilience, et à leur incroyable capacité à inspirer et à changer le monde. Ce mois-ci, nous avons choisi de mettre en lumière des histoires inspirantes, des portraits intimes qui traversent les frontières et les générations. De l'artiste peintre qui transforme sa toile en un cri de liberté, à la scientifique qui redéfinit les frontières de la connaissance, en passant par l'entrepreneure qui bâtit des empires et la jeune fille qui rêve de changer le monde à travers son code informatique, chaque récit est une pièce du grand puzzle de la féminité. Mars est également un mois de joie, un temps pour célébrer les victoires, petites et grandes, de toutes les femmes. C'est pourquoi, au-delà des défis et des combats, notre édition se veut un hymne à la joie de vivre, à l'amitié et à la solidarité féminine. Nous vous invitons à partager ces moments de bonheur, ces réussites qui nous élèvent toutes, à travers des rencontres, des échanges, et pourquoi pas, des fêtes qui célèbrent notre essence et notre force collective. Mais, chères amies, ce mois est aussi le vôtre. Votre voix, vos histoires, vos rêves sont les véritables stars de ce numéro. Nous voulons entendre parler de vos succès, de vos espoirs, de ce qui vous fait vibrer. Pour Elles est plus qu'un magazine ; c'est une communauté, un espace sûr où chaque femme peut s'exprimer, s'inspirer et grandir. Alors écrivez-nous, partagez avec nous et avec le monde entier, car chaque histoire a le pouvoir de faire une différence. Avec toute ma tendresse et mon admiration, On célèbre les femmes du monde ! Lucie Pinzano Édito HEUREUX [ POUR ELLES BY HERITAGE PLUS QU'UN MAGAZINE, UN LIFESTYLE MODERNE POUR LES FEMMES D'AUJOURD'HUI [ Garder confiance Dans le ballet incessant des journées de travail, où les défis se succèdent et les victoires se savourent, la confiance en soi se révèle être le fil d’Ariane vers l’épanouissement professionnel. Se sentir confiante au travail n'est pas juste un luxe ; c'est une nécessité, un moteur de succès et de bien-être. Cette assurance intérieure illumine nos journées, transforme les obstacles en opportunités et les interactions en moments de partage enrichissants. En cultivant cette confiance, on ouvre la porte à des expériences professionnelles non seulement plus gratifiantes, mais aussi plus harmonieuses. Voici pourquoi, se sentir bien dans ses baskets au travail est essentiel pour naviguer avec sérénité et audace dans l'univers professionnel. AU TAF ! POUR ELLES S O M M A I R E 16 Z É R O É T I Q U E T T E La non-binarité en questions. Nos témoignages les plus émouvants ! 7 G R O S S O P H O B I E Pourquoi elle est encore d’actualité ? Réponses... 21 H E A L T H Y L I F E Le régime Méditerranéen est bon pour la santé ? On vous explique pourquoi ! 28 P A U S E L E C T U R E ! On s'amuse à découvrir des couples à la sexualité très libérée... 44 S E X O L I B I D O Les positions de base et plus si affinités : Tout savoir pour le rendre encore plus amoureux 53 I N S T A N T B . D . Un BD unique... comment se sentir mieux dans une société qui nous écrase ? 77 A P R E S L ’ E F F O R T Le réconfort... ces beaux messieurs nous montrent les fruits de leur entrainement... Pour Elles est édité par C.A Editions - 8 rue des Peupliers 17 000 La Rochelle Représentée par Mme Lucie Pinzano Périodicité : Mensuel Numéro - Mars 2024 Directrice de publications : Lucie Pinzano Conception graphique : Marjorie Xheni Maquette : Tom Vong Aide à la maquette : Louis Giraudeau Aide à la rédaction : Alain Belouis Sujet beauté : Virginie Lamort de Gail Photographies : Pierre Lafin Merci à : Margaux Martin, Rachel Papivoulo, Jordan Imari, Vincent Gauthier, Alex Minc, Chlea Debavelaere Ce problème est reconnu par certains membres du corps médical qui s'efforcent de le surmonter. "Il y a tout d'abord la stigmatisation structurelle, comme l'utilisation de matériel non adapté, tels que des brassards de tensiomètre trop étroits," indiquait le mois dernier Rudy Caillet, médecin nutritionniste aux hôpitaux civils de Colmar, lors d'un congrès de l'Association française d'étude et de recherche sur l'obésité (Afero). "Mais le secteur de la santé n'est pas à l'abri de la stigmatisation explicite ou implicite, due à une compréhension trop simplifiée de la relation entre l'alimentation et le poids corporel." La grossophobie médicale, ou quand la violence remplace la bienveillance De nombreuses personnes souffrant d'obésité témoignent avoir été confrontées à des remarques désobligeantes et à des expériences dégradantes liées à leur poids lors de consultations médicales. C'est une forme de discrimination que certains acteurs du secteur de la santé cherchent à éliminer. "Les commentaires désagréables sont courants partout. Cependant, je pense que c'est dans le secteur médical que cela atteint son paroxysme," partage Elisabeth, qui a fait l'expérience de l'obésité. Elle ne peut plus compter le nombre de fois où elle a été la cible de propos désobligeants ou de traitements humiliants dans des cabinets médicaux. "On vous reproche constamment votre poids," dit-elle, présidente de l'association "Poids, formes, bien-être", basée à Tours. "J'ai perdu 20 kilos, et cela semble encore insuffisant ! Si je peine à me hisser sur une table d'examen, c'est toujours considéré comme ma faute... Le souci, c'est que l'obésité est vue non pas comme une pathologie, mais comme une faute personnelle. En allant chez le médecin, on espère de l'empathie, non pas subir de telles brutalités." À l'occasion de la Journée mondiale de l'obésité ce lundi 4 mars, de nombreux patients à l'instar d'Elisabeth décrient la grossophobie qu'ils subissent - paradoxalement - de la part de professionnels de santé. PAR STEFANO PRATT Récemment, plusieurs recherches ont exploré le thème de cette discrimination. Parmi elles, une thèse en médecine générale défendue en 2022 par Aurore Le Merle et Raphaël Payeur, révélant que 87 % des participants avaient expérimenté une forme de grossophobie lors de rendez-vous médicaux ou paramédicaux. Principalement, il s'agit de "comportements paternalistes marqués par une attitude moralisatrice, ainsi que de la dévalorisation et de la culpabilisation", selon l'étude. Celle-ci cite des exemples de remarques déplacées : "Lors d'une IRM, le technicien a ri en disant 'ça ne va pas passer, ou alors il restera bloqué'"; "Vous devriez arrêter de manger des Kinder et vous remettre au sport, ma chère dame". Parfois, les commentaires sont totalement inappropriés. Lors des journées scientifiques de l'Afero, il a été rapporté qu'une radiologue aurait suggéré à une patiente de se rendre à l'école vétérinaire pour son examen. Une autre, souffrant d'arthrose, aurait été avertie que "les prothèses pour mammouths n'existent pas". "Un gynécologue a dit à une de nos membres que dans les camps d'Auschwitz, il n'y avait pas de problème de surpoids," relate Elisabeth, qui a contribué à une enquête sur la grossophobie dans le secteur médical avec son association. Suite à cela, une femme n'a pas consulté de médecin depuis plus de vingt ans. C'est un engrenage néfaste. Pour cette médecin, il est crucial de former le personnel soignant à mieux prendre en charge ces patients, en particulier ceux atteints d'obésité sévère. "J'ai introduit l'utilisation de combinaisons simulant un poids de 200 kg pour que les soignants comprennent les difficultés physiques et psychologiques, et j'ai organisé des formations," explique Vanessa Folope. À l'issue de ces sessions, 87 % des participants ont affirmé avoir modifié une pratique professionnelle. Des ateliers sont aussi mis en place pour faire évoluer la perception des étudiants en médecine, notamment à Toulouse. "Il est temps de dépasser cette vieille idée selon laquelle 'manger moins, bouger plus, et tout ira bien', aspire Rudy Caillet. Et de se demander si la stigmatisation n'est pas en fait la principale complication de l'obésité.” La proportion de Français souffrant d'obésité a continué de croître ces derniers temps, avec une augmentation notable parmi les jeunes adultes, selon ce qu'ont expliqué des chercheurs, lors de la présentation d'une étude majeure sur la question. "On observe une hausse significative de l'obésité dans les tranches d'âge les plus jeunes," a indiqué Annick Fontbonne, épidémiologiste à l'Inserm, pendant une conférence de presse. L'étude menée par la chercheuse porte sur le pourcentage d'adultes français obèses ou en surpoids en 2020. D'après cette recherche, basée sur une enquête auprès d'environ 10.000 individus représentatifs de la population nationale, près d'un Français sur deux (47 %) afficherait un poids supérieur aux normes médicales. Cette distribution n'est pas aléatoire mais reflète des disparités socio-économiques, les régions les moins favorisées étant généralement les plus touchées. "Les individus ne sont pas 'accros' à la malbouffe par choix, mais plutôt par contrainte économique, car elle coûte moins cher," souligne Annick Fontbonne. Les produits de bonne qualité, ou ceux considérés comme sains, ont tendance à être plus onéreux. Tous grossophobes ? Comment se fait-il que malgré l'avancement des droits LGBT+ et la valorisation de la diversité ethnique dans les médias, la stigmatisation des personnes en surpoids demeure si prévalente ? "La majorité des gens ne saisissent pas l'ampleur de la grossophobie, souvent considérée comme une forme mineure de discrimination," critique Pelphine, à l'origine du compte Instagram Corps Cools. Selon elle, cette attitude est fréquemment limitée aux interactions personnelles, telles que les dynamiques amoureuses. Cependant, la grossophobie englobe également des aspects tels que "les piscines publiques pourvues d'échelles plutôt que de marches, les ceintures de sécurité dans les voitures, et les difficultés à obtenir des prêts bancaires," liste l'activiste. Dans ce groupe, environ un Français sur six (17 %) serait considéré obèse, c'est-à-dire présentant un poids jugé pathologique par rapport à un simple excès de poids. Cette analyse constitue une référence dans le domaine de l'obésité et du surpoids en France, étant donné qu'elle est régulièrement réalisée depuis la fin des années 1990. Elle offre ainsi une perspective précieuse sur l'évolution de ces phénomènes. Alors que le surpoids tend à se stabiliser, voire à reculer, depuis une dizaine d'années, l'obésité, elle, continue de se répandre parmi la population française. Bien que ces informations étaient en grande partie déjà diffusées, ayant été publiées l'année passée par la Ligue contre l'obésité, une association qui a redynamisé cette étude après une pause, elles sont à présent formalisées dans une publication scientifique, le Journal of Clinical Medicine. Entretemps, les chercheurs ont eu l'occasion de peaufiner leurs analyses. Les chercheurs ont ainsi observé que l'augmentation de l'obésité affecte surtout les jeunes adultes de 18 à 24 ans. Bien qu'en nombre absolu, cette tranche d'âge soit la moins impactée, avec seulement un dixième (9,2 %) de ses membres obèses, cette proportion a été multipliée par quatre au cours des deux dernières décennies. Une autre découverte marquante de l'étude est la variation de la prévalence de l'obésité selon les zones géographiques : plus de 20 % des sondés dans des régions comme les Hauts-de-France ou le Grand-Est sont touchés par l'obésité. "L'exemple le plus frappant est celui de Bridget Jones, qui porte une taille 38-40 et est constamment préoccupée par son poids", note avec ironie MarieLou Dulac, créatrice de l'agence DIRE & dire, spécialisée en diversité et inclusion. Dans le cinéma et les séries télévisées, les personnages en surpoids "sont souvent réduits à des clichés liés à leur alimentation" et sont la cible de moqueries, expliquet-elle, en citant "Fat Monica" dans Friends comme exemple. D'autres attributs négatifs sont fréquemment associés à ces personnages : présentés comme "stupides, méchants, ou intimidateurs", à l'instar de Dudley dans Harry Potter, qui représente tous ces travers en plus de son obsession pour la nourriture. Cette discrimination repose sur l'idée reçue que le poids est uniquement affaire de volonté et de discipline, explique l'écrivaine québécoise Gabrielle Lisa Collard, ce qui entrave la compassion. L'exclusion des personnes en surpoids s'initie souvent dès le cadre familial. Cette grossophobie est "créée et validée par le discours médical," affirme Pelphine. Pourtant, "le poids ne constitue pas un indicateur fiable de la santé globale," souligne Gabrielle Lisa Collard, notant que de nombreuses personnes en surpoids ont une alimentation équilibrée et pratiquent une activité physique régulière. L'idée selon laquelle "la médecine est une science exacte" soutient et perpétue ces idées, alors même que "par le passé, elle a été utilisée pour justifier le racisme," rappelle Pelphine. Une étude de l'Inserm de février 2023 indique que 47 % des adultes français seraient en surpoids, ce qui interroge sur la définition même du "surpoids" à l'observation des corps dans les espaces publics comme le métro ou le lieu de travail. Aux États-Unis, en 1998, "des millions d'Américains se sont retrouvés classés obèses du jour au lendemain" suite à un changement des critères de l'OMS, mentionne Gabrielle Lisa Collard. Selon elle, nos critères de minceur "empêchent la reconnaissance de la réalité corporelle." Ce discours médical, qui tend à pathologiser le surpoids, s'est profondément ancré dans notre culture et se reflète dans nos productions culturelles. L'abondance de ces représentations grossophobes n'est pas sans effet sur les personnes concernées. "À force d'entendre que notre corps est répugnant, inacceptable, incorrect, dangereux, on finit par l'intégrer", résume Gabrielle Lisa Collard. Cette auto-grossophobie conduit à "un désir de se distancer des autres personnes en surpoids", souligne Pelphine, freinant ainsi la formation d'une "conscience collective". Cette déclaration est une réponse à l'hostilité rencontrée par l'influenceur, connu pour ses sketches humoristiques, suite à la publication d'une vidéo des répétitions sur son profil Instagram, vidéo qui a provoqué une série de réactions grossophobes de la part des internautes. "C'est inacceptable, les amis. TF1 a été forcé de bloquer les commentaires, c'est dire où nous en sommes. Je vous en prie, j'ai une famille. Faites preuve d'un minimum de gentillesse et de respect pour eux", a exprimé l'humoriste de 33 ans dans un message désormais supprimé, mais qui a été largement diffusé par la presse. De son côté, Inès Vandamme, sa partenaire de danse dans l'émission, a mis en ligne une vidéo d'entraînement. "Cette vidéo est dédiée à tous ceux qui ne croient pas en nous et qui nous mettent des bâtons dans les roues", peut-on entendre en voix off pendant que les images défilent. "Pour s'engager dans la lutte, il faut d'abord reconnaître qu'on est victime de discrimination", ajoute-t-elle. Ce qui est compliqué dans un contexte où cette discrimination est tellement normalisée que "45 % des demandeurs d'emploi jugent acceptable de refuser un poste à une personne en surpoids", selon une recherche de l'OIT évoquée par Marie-Lou Dulac. Parfois, l'embonpoint est même "interprété comme un symbole de la mondialisation ou de la consommation excessive de malbouffe" dans certaines sphères militantes, notamment au sein du mouvement écologiste, met en avant Pelphine. Ces représentations "agressives" marginalisent les personnes en surpoids du champ militant. Même le mouvement body positive ne parvient pas à effacer entièrement les préjugés à l'égard des corps plus ronds. "Nicki Minaj et Cardi B sont certes des femmes aux formes généreuses, mais leurs courbes sont exactement là où la société les attend. Cela risque d'instaurer de nouvelles normes strictes", alerte Marie-Lou Dulac. Heureusement, des exemples positifs commencent à émerger, comme celui de Silver dans la série Ginny et Georgia, "une adolescente ronde et lesbienne qui est dépeinte comme un personnage romantique séduisant". Cela représente un pas vers la déstigmatisation des corps gras. « DALS » : Nico Capone victime de grossophobie, TF1 réagit et défend le candidat TF1 clarifie sa position. Le jeudi 15 février, la chaîne a publiquement soutenu Nico Capone, un participant de Danse avec les Stars (DALS), qui a été la cible de commentaires grossophobes en ligne juste avant la diffusion du premier épisode de la nouvelle saison. "Avis important : Danse Avec les Stars est un programme de divertissement. Nous ne tolérerons pas de messages haineux ou discriminatoires contre les participants. DALS est une émission que nous apprécions tous de commenter, mais il est crucial de le faire avec bienveillance et respect", a communiqué TF1 sur ses plateformes de réseaux sociaux.
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