JAZZ MAGAZINE n°781 - Page 7 - 781 CALENDRIERDUTHÉÂTREANTIQUE Licences: L-D-25-79 / L-D-25-81 / L-D-25-105 Licences: L-D-25-79 / L-D-25-81 / L-D-25-105 Jeudi 26 juin Soirée dʼouverture → Avishai Cohen quintet → Anne Paceo «Atlantis» Vendredi 27 juin → Parov Stelar → Gallowstreet Samedi 28 juin Soirée guitare → Thomas Dutronc feat. Stochelo Rosenberg → Biréli Lagrène, Martin Taylor & Ulf Wakenius «The Great Guitars» Dimanche 29 juin Off Journée marathon en ville! Lundi 30 juin Soirée disco → Dabeull → Galliano Mardi 1er juillet → Dee Dee Bridgewater → Monty Alexander Mercredi 2 juillet Soirée jazz oriental → Dhafer Youssef → Rabih Abou-Khalil «La Théorie des Cordes» → Arooj Aftab Jeudi 3 juillet → Michael Kiwanuka → Lusaint Vendredi 4 juillet Soirée jazz alternatif → Kamasi Washington → Meshell Ndegeocello → Donny McCaslin & Ishkero Samedi 5 juillet Soirée Caraïbes → Kassavʼ → Ana Carla Maza «Caribe World Tour» Dimanche 6 juillet → Ben Harper & The Innocent Criminals → Mountain Men Lundi 7 juillet Soirée soul → Thee Sacred Souls → Ben lʼOncle Soul & Gospel Philharmonic Experience Mardi 8 juillet Soirée jazz vocal → Dianne Reeves → Madeleine Peyroux → Célia Kameni Mercredi 9 juillet Soirée hip-hop → GoldLink → Rejjie Snow Jeudi 10 juillet → Jamie Cullum → Dominique Fils-Aimé Vendredi 11 juillet All Night → Tiken Jah Fakoly «Acoustic» → Seun Kuti & Egypt 80 → BCUC → Nana Benz du Togo → NickyB → Ninanda Programmation complète sur jazzavienne.com Mai 2025 Sommaire N°781 Fred Goaty Directeur de la rédaction & rédacteur en chef Édito PHOTO : SYLVAIN GRIPOIX LA RÉDACTION SERVICE ABONNEMENT Renseignements, réclamations, changement d’adresse et commande d’anciens numéros 01 60 39 69 79 abonnements.jazz@lva.fr JAZZ MAGAZINE – SERVICE ABONNEMENT – BP 50420 – 77309 FONTAINEBLEAU CEDEX Ours administratif en page 80 – Fred, j’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé le nouveau Jazz Magazine : le seul marchand de journaux encore ouvert dans mon quartier ne l’a plus à cause d’une histoire d’« assortiment » (je n’ai pas bien compris de quoi il s’agissait vraiment, mais en tout cas il ne l’a plus pour le moment), et le petit kiosque près de la gare vend désormais plus de sodas et de friandises que de presse ! – Je sais, c’est de plus en plus difficile pour eux de survivre, c’est catastrophique pour Jazz Magazine, pour la presse en général, et les magazines spécialisés en particulier. – J’ai l’impression que les marchands de journaux et les kiosques ferment les uns après les autres depuis quelques années... – Ce n’est pas une impression, c’est une certitude. Les chiffres sont effrayants : de 2019 à 2024, on est passé de 25 000 points de vente à 18 000, et le phénomène s’accélère. – Je me souviens d’un temps pas si éloigné où si l’on se disait « tiens, je vais acheter tel ou tel magazine » on pouvait le trouver à moins de 300 mètres à la ronde. Il y avait toujours un marchand de journaux ou un kiosque ouvert. – Hélas, ce temps est révolu. – Mais comment faites-vous pour continuer ? La presse papier est en grande souffrance, non ? – Les temps sont durs, mais heureusement nos abonnés nous soutiennent plus que jamais, il y a encore des revendeurs de presse qui militent pour la diversité de leur offre, et puis, surtout, on vend désormais Jazz Magazine sur notre site. – Ah bon ?! Je ne savais pas. En version digitale, comme sur mon mobile ? – Non, en version papier, que tu reçois directement chez toi, sans frais de port. Sache que si malheureusement les marchands de journaux et les kiosques continuent de fermer les uns après les autres, nous finirons, qui sait, par cesser d’être en vente de manière traditionnelle pour l’être principalement en ligne. Tu achètes bien des disques et des livres en ligne, alors pourquoi n’achèterais-tu pas ton Jazzmag chaque mois de la même manière ? Si tu flashes le QR code juste à gauche de cet édito, tu verras, rien de plus facile. – C’est vrai. J’y penserai la prochaine fois si je ne trouve pas mon cher magazine en magasin... Directeur de la publication Edouard Rencker Directeur de la rédaction & rédacteur en chef Fred Goaty Communication, partenariat, marketing, publicité et événements Céline Breugnon, DGa (01 56 88 16 69, celinebreugnon @jazzmagazine.com) Directrice artistique Claude Gentiletti Rédacteur Yazid Kouloughli (yazid.kouloughli @jazzmagazine.com) Administration Fatima Drut Jasic Tél. 01 56 88 17 62 Responsable diffusion kiosques Maureen Richy-Dureteste (01 60 39 69 13, maureen.boisguerin@lva.fr) Programmation Les Jeudi Jazzmag (Bal Blomet) & Jazz Magazine Le Club (Sunset) Contact : programmation @jazzmagazine.com Chroniques de disques Les CD sont à envoyer à : Jazz Magazine Les Disques 15, rue Duphot 75001 Paris Contact : redaction @jazzmagazine.com Chairman emeritus Daniel Filipacchi Pervulgateur inamovible Frank Ténot Best man Philippe Carles Ils ont contribué à ce numéro Frédéric Adrian, Yvan Amar, Pascal Anquetil, Franck Bergerot, Franck Bergerot, Jean-Marc Birraux, Peter Cato, Vincent Cotro, Guy Darol, Etienne Dorsay, Lionel Eskenazi, Pierrick Favennec, Julien Ferté, Ludovic Florin, Walden Gauthier, Hans Harzheim, Paul Jaillet, Jean Levin, François Marinot, Stéphane Ollivier, François Plassat, Pascal Rozat, Doc Sillon, Ismaël Siméon, François-René Simon, Alfred Sordoillet, Jean-Pierre Vidal, Philippe Vincent, X/DR. Ils ont contribué à jazzmagazine.com Annie-Claire Alvoët, Franck Bergerot, Julien Ferté, Yazid Kouloughli, Robert Latxague, Jean-François Mondot, Xavier Prévost. LE TEMPS PRESSE LE PROCHAIN NUMÉRO DE JAZZ MAGAZINE SERA EN KIOSQUE LE 28 MAI 4 Sortir Thomas Naïm, Enrico Rava, Gonzalo Rubalcaba,Adam O’Farrill, Guilhem Flouzat... 8 La Boîte à Musique Lea Maria Fries, par Lionel Eskenazi. 8 Bill Bruford Par Fred Goaty. 14 Michael Brecker Claus Ogerman Par Fred Goaty. 26 Cannonball Adderley Par Doc Sillon. 14 Branford Marsalis Par Stéphane Ollivier. 30 David Sanborn Par Fred Goaty. 28 Grover Washington, Jr. Par Peter Cato. 34 Lee Konitz Par Franck Bergerot. 36 Barney Wilen Par Philippe Vincent. 41 Les 16 Chocs du mois Joe Lovano, Ella Fitzgerald, Robin Verheyen, Spiral Deluxe, Ari Hoenig, Romain Pilon, Emmanuel Bex, John Hart, Enemy, Charles Mingus,Art Pepper, Sylvie Courvoisier & Mary Halvorson, Hermon Mehari & Tony Tixier, Julie Driscoll, Brian Auger & The Trinity, Grégory Privat & Jacques Schwarz-Bart, Freddie Hubbard. 50 Les Disques Nouveautés, rééditions, inédits et compilations du mois. 55 Top Cheffe Carol Kaye. 68 Fabrice Moreau Par Stéphane Ollivier. 71 Steven Wilson Par Fred Goaty & Yazid Kouloughli 72 Jazz Magazine présente Shades, le Trio Saravá, Romain Pilon et Sylvain Le Ray. 75 Les Concerts Festivals, clubs, concerts, radios : toutes les dates. 82 Sophie Alour Par Fred Goaty. Flashez ce QR code et achetez Jazz Magazine en ligne ! JAZZ MAGAZINE - N° 781 - MAI 2025 >>>I 3 Dessins : © WOZWOZ.NET MER 09 JUIL CROISIÈRE JAZZ KATARINA PEJAK AVEC AMC CAPE GRACE JEU 10 JUIL WARM UP JAZZ À PORQUEROLLES LAZCAR VOLCANO LE PROVENÇAL - GIENS VEN 11 JUIL KUTU LAGON NWAR FORT STE-AGATHE - PORQUEROLLES SAM 12 JUIL YOM X CECCALDI JOWEE OMICIL FORT STE-AGATHE - PORQUEROLLES DIM 13 JUIL AMG MARION RAMPAL FORT STE-AGATHE - PORQUEROLLES LUN 14 JUIL SONA JOBARTEH BALLAKÉ SISSOKO &PIERS FACCINI FORT STE-AGATHE - PORQUEROLLES www.jazzaporquerolles.org PHOTO : X/DR PHOTO : X/DR Aymeric Avice Des racines et des ailes De toutes les formations auxquelles il participe, le trio Pomme de terre du trompettiste Aymeric Avice avec Niels Mestre, guitare électrique, et Étienne Ziemniak, batterie, est peut-être le plus vertigineux : improvisation totale, tournes hypnotiques, énergie brute, tout un art du jazz en liberté. Le festival Jazz Tangentes vous donne rendez-vous samedi 17 mai, 21h30 au Lézard (Le Mans). THOMAS NAÏM Pour l’amour de Jimi Vendredi 23 mai 20h30 Pavillons Jazz Festival, Les Pavillonssous-Bois, Espace des Arts Au cœur de la remarquable programmation de cette 20ème édition, le guitariste Thomas Naïm aura l’occasion de défendre le répertoire du superbe “May This Be Love”, hommage aux compositions de Jimi Hendrix. DOMINIQUE FILLON Quincy pour la vie Avec son Human Being Band (Sylvain Gontard, Thierry Fanfant, Yannick Soccal et Jeff Ludovicus) et des invités surprise, Dominique Fillon rappellera pourquoi, de Ray Charles à Clark Terry en passant par Count Basie, Frank Sinatra, Rod Temperton, Michael Jackson, Chaka Khan et Stevie Wonder, sans oublier ses musiques de films et de séries, Quincy Jones est considéré comme l’un des plus grands artisans de la musique du XXe siècle. ALBA OBERT De toutes les couleurs Samedi 31 mai 20h15 Jazz dans le Bocage, Tronget Classique, musiques balkaniques, chanson, rock progressif, jazz : « On ne peut qu’applaudir cette fusion fraîche et brûlante, aussi passionnante que prometteuse » disait Félix Marciano du premier album de cette jeune violoniste révélée fin 2022. Mercredi 21 mai 20h Bal Blomet, Paris Quincy Jones et sa fille Jolie photographiés par Daniel Filipacchi. 4 I<<< MAI 2025 - N° 781 - JAZZ MAGAZINE Sortir JAZZ MAGAZINE - N° 781 - MAI 2025 >>>I 5 CARAVAN PALACE• DEE DEE BRIDGEWATER THEE SACRED SOULS• YOUN SUN NAH JEFF MILLS & EMILE PARISIEN QUARTET POETIC WAYS & DIVERTIMENTO JOCELYNE BÉROARD & TONY CHASSEUR NUBYA GARCIA • TIGRAN HAMASYAN KOKOROKO • ANNE PACEO • ERIK TRUFFAZ MINO CINELU & BOJAN Z & JUAN CARMONA SOPHYE SOLIVEAU • ALUNE WADE LUDIVINE ISSAMBOURG •ANTONIO LIZANA ANGLES MORTS • MARIE CARNAGE [NA] • WAJDI RIAHI • NINANDA MARSEILLE JAZZ COLLECTIVE • COLINE SIMÉONE SALMA BLANCHARD • KEBBI WILLIAMS & RAPHAËL IMBERT Licence n° 2 1024 997 / Licence n° 3 145 696 PHOTO : URSULA ANNAMARIE Le batteur et songwriter français fêtera ses 40 ans au Sunside à 21h30 le 14 mai, entouré de ses plus fidèles complices. L’occasion de revenir sur un parcours déjà bien rempli. 1Vous êtes de retour en France depuis 2016, après sept ans passés à New York. Avec le recul, quel regard portez-vous sur ces deux périodes ? Mes années américaines ont été des années de formation, durant lesquelles j’ai rencontré des musiciens qui eux aussi étaient encore étudiants. Je vivais en colocation, sans enfant, en faisant du baby-sitting payé au lance-pierre.Aujourd’hui, ma situation est plus établie, je mène une vie qui, vue de l’extérieur, pourrait sembler celle d’un adulte, mais au niveau créatif, rien n’a changé : je continue autant que possible à fréquenter les musiciens que j’ai pu connaître là-bas, comme Sullivan Fortner, à jouer des standards, à travailler la tradition du jazz… Mais même si ce n’est pas conscient, il est certain que de m’être éloigné de la frénésie new-yorkaise doit se refléter dans la musique que je fais aujourd’hui. 2Certains des musiciens qui seront à vos côtés au Sunside vous accompagnent depuis vos tout débuts. La fidélité, une valeur cardinale ? Absolument. J’ai connu le guitariste Michael Valeanu à 15 ans, bien avant que nous nous installions tous les deux à New York. Le contrebassiste Matteo Bortone a vécu chez mes parents à son arrivée à Paris, c’est lui qui m’a embarqué sur ma première tournée, en voiture à travers l’Italie. Quant au pianiste Laurent Coq, qui est aussi le parrain de mon fils, je le connais depuis si longtemps, et si profondément... Ces musiciens, c’est la famille ! Le groupe du Sunside, c’est un groupe de songbook, avec lequel j’aspire à circuler librement à travers tout mon répertoire. Cela n’est possible qu’avec des personnalités en qui j’ai entièrement confiance, qui ont une familiarité avec mes chansons, mon mode opératoire, mon esthétique. C’est là une autre vertu de la fidélité. 3Le passage à la quarantaine est souvent considéré comme un âge charnière. Comment vous projetez-vous dans l’avenir ? À l’automne prochain, je sortirai mon nouvel album “I’m Nice”, qui complétera la trilogie entamée avec les deux précédents. Ce sera toujours la même équipe, avec en plus quelques invités, dont Sullivan Fortner. Plus largement, ce qui m’intéresse peut-être aujourd’hui, c’est de me rapprocher de mon côté sauvage, de sorte que la volonté de bien faire ne fasse plus écran entre mon inconscient et ma création. Moins finasser, en somme ! Au micro : Pascal Rozat 3 QUESTIONS À… GUILHEM FLOUZAT GONZALO RUBALCABA Rencontres au sommet Mercredi 28 mai 21h Jazz en Comminges, Villeneuvede-Rivière, Parc des Expositions Le nouveau quartette de Gonzalo Rubalcaba ? Nom de code, First Meeting, all-stars à la hauteur de son talent : Chris Potter au saxophone, Larry Grenadier à la basse et Eric Harland à la batterie promettent un exceptionnel moment de jazz live. (Le lendemain, on les retrouvera à Coutances pour Jazz sous les pommiers.) SYLVAINE HELARY ANTOINE BERJEAUT De nombreux compositeurs ont tenté de traduire les couleurs en musique. Le trompettiste Antoine Berjeaut s’inspire de cette idée avec son groupe, Chromesthesia, en voyant la musique comme une forme de calligraphie sonore. La flûtiste Sylvaine Hélary, avec son Orchestre Incandescent, combine des sons variés, de la viole de gambe aux sons électroniques, pour créer des textures douces et changeantes, influencées par les mots d'Emily Dickinson et de PJ Harvey. ANTOINE BERJEAUT CHROMESTHESIA ANTOINE BERJEAUT trompette ENZO CARNIEL, GAUTHIER TOUX claviers CSABA PALOTAÏ guitare ARNAUD DOLMEN batterie SYLVAINE HÉLARY ET L’ORCHESTRE INCANDESCENT SYLVAINE HÉLARY flûtes traversières, voix, composition ANTONIN RAYON Fender Rhodes, synthé Moog, clavinet, électronique ELODIE PASQUIER clarinette, clarinette basse CHRISTIANE BOPP trombone, saqueboute MAËLLE DESBROSSES violon alto, viole d’amour LYNN CASSIERS voix, électronique CHLOÉ LUCAS violone, ténor de viole GUILLAUME MAGNE guitare électrique, guitare folk, voix JIM HART batterie Tarifs de 10 € à 26 € Réservations : maisondelaradioetdelamusique.fr Samedi 17 mai 2025 19h Studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique PHOTO : ARTHUR GRAND PHOTO : MUSACCHIO PHOTO : PACHY LÓPEZ ENRICO RAVA Sans peur ni reproche Jeudi 8 mai 20h30 Jazz à Liège, Trocadéro Sylvaine Hélary En s’entourant de quatre jeunes instrumentistes italiens, le vénérable trompettiste a eu du flair : son dernier disque “The Fearless Five” est une ode à la richesse d’un jazz transalpin en constante évolution. Evita Polidoro, Francesco Diodati, Enrico Rava, Matteo Paggi et Francesco Ponticelli, les Fearless Five. COMMUNIQ UÉ 6 I<<< MAI 2025 - N° 781 - JAZZ MAGAZINE Sortir JAZZ MAGAZINE - N° 781 - MAI 2025 >>>I 7 BENJAMIN PETIT AU BAL BLOMET LE 12 JUIN À 20H 33 rue Blomet 75015 Paris Crédit Photo : Adrien Bouchet Les Concerts Jazz Magazine LEÏLA OLIVESI Nouvelle voix Lundi 19 mai 20h30 Jazz à Saint-Germain-des-prés, Paris ADAM O’FARRILL Nouvelle génération Mercredi 13 mai 20h30 Sunside, Paris Le petit-fils du grand percussionniste cubain Chico O’Farrill, trompettiste très prisé (Mary Halvorson, Hiromi, Micah Thomas) s’impose comme un instrumentiste uinque. Voici une occasion rare de voir de près son propre groupe avec Xavier Del Castillo, saxophone ténor, Walter Stinson, contrebasse, et Zack O’Farrill, batterie. PHOTO : ALICE PLATI PHOTO : SOLÈNE PERSON Nouvelle création de la pianiste et cheffe d’orchestre Leïla Olivesi, qui présentera African Rhapsody en compagnie de son fidèle octette augmenté de la chanteuse Camille Bertault. MONICA ZETTERLUND & BILL EVANS TRIO Some Other Time Waltz For Debby (PHILIPS, 1964) C’est le trio de Bill Evans. J'ai une profonde admiration pour sa sensibilité, sa sincérité. La chanteuse pourrait bien être Monica Zetterlund. Qu’elle chante en anglais me déstabilise un peu, car je la connais surtout quand elle chante en suédois. J’aime beaucoup son chant très droit, sans vibrato, un chant céleste, velouté et sensible, sans aucun effet. Cette manière de ne pas maniérer, c’est la grande classe ! SHIRLEY HORN Don’t Let The Sun Catch You Cryin’ You Won’t Forget Me (VERVE, 1991) Shirley bien sûr ! J’adore cette façon de chanter lentement en projetant un son aéré, cette façon de tenir les phrases en prolongeant les mots. Billie Holiday a été la première à faire ça, mais chez Shirley c’est impressionnant. Elle s’accompagne elle-même et crée un espace passionnant entre sa voix et son piano, avec une tension qui magnifie le sens de la narration.Je compose mes chansons en m’accompagnant au piano,et Shirley Horn est une référence. Il est très beau ce blues avec cette trompette en contrechant. C’est Wynton Marsalis ? [On lui confirme.] Sur quatre des chansons de “Cleo”, j’ai voulu aussi avoir une trompette derrière ma voix et j’ai fait appel à Raynald Colom. C’est un poète, il a une superbe maîtrise du son et sait raconter une histoire avec son instrument. Il peut tenir une seule note en la faisant évoluer, et nous partageons la même passion pour le peintre Miró ! SUSANNE ABBUEHL ’Round Midnight April (ECM, 2001) ’Round Midnight par Susanne Abbuehl ! Ça me fait plaisir d’entendre cette version car ça fait très longtemps que je ne l’ai pas écoutée. Susanne a été ma professeure de chant pendant trois ans à Lucerne, et elle a joué un grand rôle dans ma formation. Je chantais beaucoup de standards à cette époque. J’aime beaucoup cette version minimaliste de ’Round Midnight où elle est juste accompagnée par un harmonium. Elle chante quasi a cappella, de manière très dépouillée avec un travail intéressant sur l’espace sonore et la réverbération. Nous étions très proches pendant ces trois ans d’études, mais malheureusement on s’est perdues de vue.Actuellement elle est directrice de l’institut de jazz de l’université de musique FHNW à Bâle. MELANIE DE BIASIO I’m Gonna Leave You No Deal (PIAS, 2013) C’est sûrement Mélanie de Biasio. J’adore sa façon de chanter, mais je ne l’ai jamais rencontrée, ni vue sur scène. Il y a une forme de cousinage avec moi et je me reconnais aussi dans le style de Beth Gibbons, la chanteuse de Portishead. J’adore les batteurs et je suis fasciné par le drive de batterie sur ce morceau, c’est certainement Dre Pallemaerts ! J’ai la chance de jouer avec lui dans le groupe de Macha Gharibian et c’est un total bonheur. Il installe un jeu profond et organique qui met en confiance les chanteuses et les propulse en avant. Il me semble reconnaître une chanson de Nina Simone. C’est très difficile et délicat de la reprendre et Mélanie le fait très bien. J’aimerais bien un jour le faire également, mais ce n’est pas évident, il faudrait que je trouve le bon angle. YOUN SUN NAH India Song Voyage (ACT, 2009) Je ne vois pas qui c’est... Melody Gardot ? [Après avoir été informée.] Ah oui, bien sûr, je ne savais pas qu’elle avait repris India Song. C’est une chanson que j’adore et que j’ai enregistré dans “Cléo”. Au départ je tenais à faire une reprise d’une chanson française et j’ai cherché du côté de Gainsbourg et Juliette Gréco, mais je n’ai rien trouvé qui me convenait. Comme je suis une grande fan du film India Song de Marguerite Duras, l’idée m’est venue de chanter cette très belle mélodie. J’ai travaillé le morceau en visionnant le film plusieurs fois et j’ai eu envie d’inviter Vincent Peirani à l’accordina sur ce titre. Il a su créer une ambiance particulière en jouant sur les textures sonores. Je suis très contente du résultat. CD Lea Maria Fries : “Cleo” (Heavenly Sweetness / L’Autre Distribution, Révélation ! Jazz Magazine). Avec Gauthier Toux : “For A Word” (Shed Music). Avec 22° Halo : “Light At An Angle” (Prolog). Avec Et-nu : “Et.nu” (Prolog). Avec Macha Gharibian : “Phenomenal Women” (Rue Bleue). CONCERTS Le 13 mai à Zurich (Moods), le 14 mai à Lyon (Les Subsistances), le 10 à juin Paris (New Morning). Cette fascinante chanteuse suisseallemande installée en France vient de sortir son très remarqué deuxième album, “Cleo” (Révélation ! Jazz Magazine). Avant son concert parisien au New Morning, c’était le bon moment pour lui proposer un blindtest spécial cordes vocales. aux platines Lionel Eskenazi / photo Stanislas Augris LEA MARIA FRIES “Shirley Horn est une référence” 8 I<<< MAI 2025 - N° 781 - JAZZ MAGAZINE La boîte à musiques contact@peeweelabel.com – 09 50 56 33 20 – Album disponible sur peeweelabel.com Distribution: & / Coproduction PeeWee! & Puls’action Avec le soutien de l’ADAMI et la SPPF / Booking: Colore – Laurent Carrier Avec Arnaud Dolmen, Michel Alibo, Fidel Fourneyron, André Minvielle, Antonin Fresson, Tristan Bex, Dominique Pifarély, Simon Goubert, La Grande Soufflerie et la Fanfare du Carreau, Phil Reptil, David Catman Taieb, Vincent Mahey, Arnold Moueza Le plus bel hommage jamais rendu à l’univers musical du génial Eddy Louiss. Jazz Magazine LE DISQUE ÉVÉNEMENT HOMMAGE À EDDY LOUISS EN CONCERT AU NEW MORNING (PARIS) LE 6 MAI 2025 EMMANUEL BEX Eddy m’a dit En France, votre nom est bien plus familier que celui de votre nouveau leader, Pete Roth... Bill Bruford Pete est un artiste polyvalent et un guitariste de studio accompli né en Allemagne, où son voyage musical a commencé, au cœur d’une famille profondément enracinée dans la musique. Il joue depuis l’âge de 11 ans. Il a d’abord été inspiré par les émotions brutes du blues et l’énergie du rock. Ses horizons musicaux se sont cependant élargis quand il est venu étudier le jazz en Angleterre. Là, il s’est plongé dans la riche complexité du genre, tirant ses influences de Joe Pass, John Scofield et Julian Lage.Après avoir quitté l’Academy of Contemporary Music (ACM) de Guilford, il s’est lancé dans une carrière solo, et a enregistré deux albums pour MGP Records. Comment l’avez-vous rencontré ? Pete était mon élève à l’ACM. Je cherchais un technicien batterie pour une tournée avec mon groupe Earthworks, nous avons donc passé deux joyeuses années ensemble : on se baladait dans ma Mercedes Benz avec ma batterie dans le coffre. On parlait guitare des heures durant. Vingt ans plus tard, quand je me suis décidé à rejouer localement, je me suis dit « à qui pourrais-je demander de venir jouer pour bosser deux ou trois choses autour de la guitare ? », et le nom de Pete m’est venu à l’esprit. On vit dans le même coin, et j’ai été bluffé de voir à quel point son jeu avait gagné en maturité. Qu’il y a-t-il de vraiment excitant à rejouer en trio avec un guitariste après avoir travaillé avec Steve Howe, Allan Holdsworth, Talph Towner ou David Torn ? Aujourd’hui, je suis moins intéressé par ce ce qu’on peut faire avec un instrument que par ce qu’on peut en tirer en temps réel en jouant avec moi. L’idée d’un groupe en tant qu’organisme, l’interaction entre ceux qui le composent passe avant tout. C’est une histoire de dynamiques au sein d’un même système. Mon souci est que le Pete Roth Trio fonctionne dans son environnement naturel, des petits théâtres, des clubs et des maisons de la culture. Oui, la clé c’est l’interaction, dans cet environnement qu’on appelle jazz. Ça vous fait quoi d’être à nouveau accompagnateur après toutes ces années ? Un immense soulagement ! C’est toujours inhibant d’être le nom affiché dehors. Et la plupart des musiques interactives n’ont pas de manager au gros salaire, donc tout le travail “hors-instrument” – visas, trouver des gigs, permis, voyages, location des vans, baby-sitting, répertoire, recherche d’un remplaçant... – prend un temps fou. J’ai plus d’une fois frôlé le burn out... Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant de rejouer live ? Je n’attendais pas ! J’ai arrêté de me produire en 2009, j’ai publié mon autobiographie, j’ai passé un doctorat en musicologie à l’Université du Surrey sous la direction du brillant guitariste et compositeur Milton Mermikides. Mon livre Uncharted : Creativity And The Expert Drummer est le fruit de ce travail. Au cours de mes recherches, je n’ai croisé que des grands musiciens : Peter Erskine, Chad Wackerman, Cindy Blackman, Thomas Strønen, Mark Guiliana et feu Martin France, entre autres. Pendant tout ce temps – près de dix ans – je n’ai pas touché une batterie.Après le Covid, j’ai subitement, et de manière complètement inattendue, ressenti une étincelle : rejouer. J’avais vendu toutes mes batteries et mon équipement lors d’une vente aux enchères en ligne – c’est le batteur de Tool, Danny Carey, qui avait racheté une grande part de tout ce matériel, et c’est lui qui tourne en ce moment avec Beat [le projet d’Adrian Belew, NDLR], et il rejoue donc la musique de King Crimson avec ses mains très capables ! Mais j’ai tout de même gardé un petit kit Tama... Vous avez récemment publié une compilation couvrant la majeure partie de votre travail de la fin des années 1970 au début des années 2000. Comptez-vous enregistrer à nouveau, sortir un disque ? Pas maintenant. Nous avançons pas à pas dans l’expérimentation, affinons le style qui nous ira le mieux. La musique a migré en ligne, le coût d’enregistrement et de distribution reste prohibitif, à moins que vous ne soyez Fleetwood Mac. Nous ne sommes pas prêts à enregistrer, nous en sommes au stade le plus excitant, celui du work in progress. Le meilleur moment pour aller écouter un groupe, c’est avant qu’il ait vraiment trouvé ce qu’il doit jouer, quand l’organisme a besoin de se nourrir de son environnement pour grandir ! CONCERT Le 10 mai aux Lilas (Le Triton) avec le Pete Roth Trio. BILL BRUFORD Entretien Et la lumière fûts Après seize ans d’absence, le grand batteur anglais est enfin de retour sur scène. Il sera à l’affiche du Triton le 10 mai au sein du trio du guitariste Pete Roth. par Fred Goaty / photo Rob Goldsmith 10 I<<< MAI 2025 - N° 781 - JAZZ MAGAZINE
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