L'OBS - LE NOUVEL OBSERVATEUR n°3042 - Page 3 - 3042 L’OBS/N°3042-26/01/20234 ✎ STÉPHANE MANEL POUR « L’OBS » ÉDITORIAL CourantalternatifPar C LÉMENT LAC OMBE Directeur adjoint de la rédaction L ongtemps, prononcer ces trois lettres dans les hautes sphères de l’Etat suffisait à provoquer en retour des tirades auto satisfaites sur un supposé savoirfaire français – pour ne pasdiregéniefrançais –quelemondeentier nousenviait :assurerpartouslestempslafour nitured’électricitéauplusgrandnombre,aumeilleur prixetenémettantassezpeudeCO2.Désormais,par lerd’EDFsuscite,aumieux,unsouriregênéetlapro messequetoutserafaitpourtenterdesauverlaplus stratégiquedetouteslesentreprisesfrançaises,encal minée dans d’immenses problèmes industriels avec unparcvieillissantetdéfectueux,lestéed’unedette colossale(autourde60 milliardsd’euros)etconfron téeàd’énormesbesoinsd’investissementspourpro longerlesréacteursexistantsetenconstruired’autres. Chose inimaginable voilà encore dixhuit mois, la France a dû se préparer cet hiver, pour la première foisdepuis1978,àdepossiblescoupuresdecourantà grandeéchelle.Etsicettemenaceestdésormaisder rière nous pour cette saison – merci aux nombreux Françaisquiontsuivilesappelsàlasobriétéénergé tique,auxtempératuresplusclémentesqueprévuou auxouvriersaméricainsvenusréparerencatastrophe certains de nos réacteurs nucléaires –, le problème nerisquepasmoinsdesereposertrèsvite.Toutcela au moment où la guerre en Ukraine tourneboule le marché mondial de l’énergie, fait s’envoler les prix del’électricitéetrappellel’intérêtde tendreversl’indépendanceénergé tique.Toutcela,aussi,àuneépoque où la crise climatique nous impose, pourarriveràlaneutralitécarbone, l’électrification de tout ce qui peut l’être pour se débarrasser des éner giesfossiles(charbon,gaz,pétrole). La longue enquête que « l’Obs » porteàsaunecettesemaineraconte de l’intérieur cet immense gâchis. Comment, par suffisance, par idéo logie, par lâcheté aussi, tout s’est enrayé.Lesimpéritiesdel’Etatactionnaire,rat trapé par ses volteface sur la composition du mix énergétique français, trop content de piocher dans les caisses d’EDF et inca pabledeseprojetersurlelongterme,dans cemondedel’énergieoùlesdécisionsprises (et celles qui ne sont pas prises) peuvent ne porterleurseffetsquequinzeouvingtansplus tard.L’aveuglementdesancienneséquipesdirigeantes d’EDF, trop sûres de leur supériorité et allergiques à l’autocritique,commel’illustrelefiascoduchantierdu réacteurEPRdeFlamanville,quin’entreraenfonction nementqu’avecaumieuxdouzeansderetard.Lesœil lèresdeBruxelles,qui,aunomdel’idéed’uneconcur rence libre et non faussée, a créé de toutes pièces un marchéeuropéendel’électricitésivéroléqu’ilaexplosé sous l’effet de la crise ukrainienne, et qui a contraint EDFàbraderunepartsubstantielledesonélectricité nucléairebonmarchéàsespropresconcurrents… Aprèscesavaniesensérie,onnepeutquesefélici terdevoirlessujetsénergétiques– etparcorollairele sortd’EDF –revenirtoutenhautdel’agendapolitique. LasortiedeBoursedel’entreprise,quivaàtermeêtre denouveaucontrôléeà100 %parl’Etatcommeavant 2005,devraitl’affranchirdel’obsessionducourtterme et lui donner les moyens de se tourner vers l’avenir sanstropsepréoccuperdelarentabilitéimmédiate. Dutempspourluipermettredemeneràbienlaremise à niveau de son parc nucléaire, pour asseoir les dis cours sur la nécessaire sobriété énergétique et pour réussirlaconstructiondenouvelles centrales.Resteàespérerquetousles acteurs – Etat, direction de l’entre prise,régulateurs,filière –joueront lejeu.Quechacunsauraaccepterla transparencenécessairepourinstau rer un climat de confiance. Qu’il ne s’agit pas de nationaliser EDF pour pouvoirenprivatiserunboutparla suite. Pour enfin tous tirer dans le mêmesens.Ceseraitlàunerupture radicale avec l’histoire récente. C. L. EDF,avecsonparc vieillissantetsa dettecolossale, estconfrontéà d’énormesbesoins d’investissements. 6 Originedupapier :Allemagne.Tauxdefibresrecyclées :0%. CemagazineestimpriméchezNewsprint,certifiéPEFC. Eutrophisation :PTot=0.005kg/tonnedepapier. Ouvrageimpriméà100%avecdesencresrespectueuses del’environnementetconformesàlanorme«BlueAngel». SOMMAIRE L’OBS/N°3042-26/01/2023 Lapublicationcomporte108pages.Pourlesabonnés,uncahier«TéléObs»de24pagesestjoint.Chiffredetirage :184.600exemplaires.ImprimeursNEWSPRINTetHELIOPRINT.Société éditrice :Le NouvelObservateurduMonde. Directricedelarédaction :CécilePrieur.Présidentedudirectoire,directricedelapublication :JulieJoly.NuméroCPPAP :0120C85929.NuméroI.S.S.N :2416-8793.Dépôtlégal :à parution.Abonnements:France(unan):160€. Etudiants:109€.Etrangeretentreprises:nousconsulter.Relationsabonnés,67,avenuePierre-Mendès-France75013Paris–Tél:01-40-26-86-13/abonnement@nouvelobs.com.Vouspouvezconsulternosconditionsgénérales d’abonnementàl’adressesuivante:https://www.nouvelobs.com/cgv.L’Obs(ISSN2416-8793)ispublishedweeklybyLeNouvelObservateuranddistributedintheUSAbyUKPWorldwide,3390 RandRoad,South Plainfield,NJ07080. PeriodicalspostagepaidatRahway,NJ.andadditionalmailingoffices.POSTMASTER:SendaddresschangestoL’Obs(Publisher)C/O3390RandRoad,SouthPlainfieldNJ07080. Encouverture 2222 EDFENQUÊTESUR UNE DÉROUTE FRANÇAISE CATEBLANCHETTSEXUALITÉLES ADOS FACE AU PORNO LES CONFESSIONS D’UNE ACTRICE ENGAGÉE Cahier numéro un de l’édition n° 3042 du 26 janvier au 1er février 2023 AFRIQUE CFA 4000 F CFA, ALGÉRIE 410 DA, ALLEMAGNE 6,90 €, ANDORRE 6,40 €, BELGIQUE 6,20 €, CANADA 9,95 $CAN, DOM 6,20 €, ESPAGNE 6,40 €, GRÈCE 6,40 €, ITALIE 6,40 €, LUXEMBOURG 6,40 €, MAROC 52 DH, PORTUGAL CONT. 6,40 €, SUISSE 7,90 CHF, TUNISIE 12 DT BROKER/ANDIA.FR-PHOTORETOUCHÉE PEUT-ON ENCORE SAUVER EDF ? Les salariés du géant de l’électricité ont entre leurs mains une partie de l’issue du mouvement social contre les retraites. Mais la situation même de l’entreprise, sa dette colossale et les immenses chantiers auxquels elle fait face rendent sa situation explosive. A un moment où l’énergie n’a jamais été aussi stratégique Grandsformats 3636 36 Sexualité Les ados face au porno 42 Retraites « Une défiance à l’égard de la hiérarchie sociale » : entretien avec le chercheur Luc Rouban 46 PS Mélenchon, l’ami qui fâche 48 Israël Le blues des exilés français 52 Russie L’offensive des espions « illégaux » 56 Escroquerie Dans la toile des « tisseuses de rêves » 60 Tabac Demain, je ré-arrête ! Idées 6464 64 Littérature et féminisme Des héroïnes pas si classiques Relire les grands textes et les contes de fées en les débarrassant du regard masculin qui les a portés jusqu’à nous, c’est le joyeux programme de la chercheuse Jennifer Tamas qui emballe l’écrivaine Marie Desplechin. Dialogue 68 Colloque La « Derrida Inc. » contre-attaque Culture 7070 70 Cate Blanchett « Je suis très inquiète pour la démocratie » 74 50e Festival d’Angoulême La BD sous la Coupole 78 Polar Mais qui est donc DOA ? 80 Chanson Pierre (de Maere) qui roule 81 L’humeur de Jérôme Garcin 82 Le cahier critique Livres, cinéma, musique, expos… Notre sélection Tendances 9494 94 Phénomène Le vin bio cherche (encore) sa place 98 L’actu lifestyle Fous ta cagoule ! 100 Success story Aman, des hôtels (très) particuliers 101 L’Observatrice par Sophie Fontanel 102 Les jeux de « l’Obs » par Gaëtan Goron 104 Le courrier des lecteurs - Les solutions des jeux 105 Les cahiers d’Esther par Riad Sattouf 106 Dans le doute par David Caviglioli N° 3042 - DU 26 JANVIER AU 1ER FÉVRIER 2023 DEEPOL BY PLAINPICTURE/JULIA SJOEBERG - ADRIEN SELBERT/AGENCE VU POUR « L’OBS » - TOM CRAIG/TRUNK ARCHIVE - PIERRE CAZENEUVE L’OBS/N°3042-26/01/20238 ✎ STÉPHANE MANEL POUR « L’OBS » CHRONIQUE Lemiragedela“cagnotte” Par PAS CAL R I C H É S avez-vous ce qu’est un « modèle économétrique » ? C’est un ensemble d’équations entrelacées, dont les variables sont desgrandeurséconomiques.Il apourfonctiondesimulerl’activitédanssacomplexité.Oraclesdestemps modernes,cesmodèlessontutilespourfairede laprévisionoutesterl’impactde réformes.Laplupart ont des acronymes affreux (le pire étant « Garch », pourGeneralizedAutoRegressiveConditionalHeteroskedasticity),maisceluiqu’utiliseleTrésorfrançais répond à l’épatant nom de Mésange (pour Modèle économétrique de Simulation et d’Analyse générale de l’Economie). Quand Bercy veut savoir quel effet aura sur l’économie une hausse des prix du pétrole ou d’un point de TVA, il fait tourner Mésange. C’est ce qui a été fait avec la réforme des retraites. Mésange,mabellemésange,quesepassera-t-ilsion allonge la durée de travail de deux ans ? Comme il y auraenFranceplusd’heurestravaillées,ilyauraplusde cotisations retraite, moins de pensions à verser, mais aussi plus de CSG, d’impôts, de cotisations maladie ou chômage... Et puis plus de consommation, de croissance,d’emploiscréés. Autant de retombées heureuses – théoriquement – pourlesfinancespubliques. La réponse de Mésange est tombée. Douche froide àBercy.Auboutdedixans, laréformeauraamélioréde seulement0,4pointdePIB lesoldedesadministrations.Dequoicomblerletrou desretraites,maispasplus.Beaucoupdeseniorssans emploià62ansleresterontde62à64ans :lemarché dutravailvamettredutempsàabsorberlahaussedela populationactive.PourMésange,letauxdechômage seradoncplusélevé(de0,7point)queleniveauqu’il auraitatteintsansréforme.Pasterrible,donc.Undébat aeulieuàBercy :quefairedecerésultat ? Il a été décidé que le modèle Mésange se trompait : il ne sait analyser ni les « chocs d’offre » (600 000 personnes de plus sur le marché du travail), ni les anticipations desdifférentsacteurs,niletrèslongterme, etc.IlvalaitmieuxlaisserMésangedanssa cage, et la cage sous le boisseau. La question qui lui était posée ne manque pourtant pas d’intérêt. Car la réforme Borne (ou « Borne-Ciotti », comme grincent ses opposants) n’a pas comme seul objectif d’équilibrer le système des retraites à l’horizon 2030. Elle est aussi conçue pour générer plus de revenus et finalement plus de marges de manœuvre budgétaires, indispensables pourfinancerlatransitionénergétiqueetréduireles déficits.Pourévaluercesmargessupplémentaires,le gouvernements’appuiesuruneméthodeplusfruste quelacomplexeéconométriedeMésange,maisqu’il jugeplusfiable :labonnevieilleapprochecomptable. Vous prenez les nouvelles recettes attendues, vous déduisezlesnouvellesdépenses,vousregardezcequi resteettantpispourlesanticipationsinsaisissables, lesbouclesderéactionsetautres« multiplicateurs » ou« diviseurs »keynésiens…Letableauquiapparaît estbienplussouriant :lanouvelle« cagnotte »disponible hors retraites dépassera les 9 milliards par an, chiffrés durant la campagne ! Legouvernementsalive,maisiln’insistepas,dans sacom,surcesgainsattendus.Ilpréfèredramatiserla situationdusystèmederetraite(qu’ilfautsauverde l’effondrement)etrépéterunesemi-vérité,voireune contre-vérité : « Pas un euro ne servira à autre chose qu’à financer les retraites. » (Elisabeth Borne). Dans « leJournaldudimanche »,GabrielAttalapourtant finiparmangerlemorceau :cesrecettessupplémentaires,« ladirectionduTrésorlesestimeà12milliards en2027 »,a-t-ildéclaré,toutfiérot.Pourunministre enchargedesComptespublics,unetelleperspective esttropbellepourêtretue.« Çaluibrûlaitleslèvres », commente un économiste. Mais s’il est légitime de mettreendoutel’oracledeMésange,peut-onaccorderbeaucoupplusdecréditàdetelscalculsenthousiastes ? Certains économistes en doutent. D’autres parlent de « bidouillage ».P. R. Vousprenezles nouvellesrecettes attendues,vous déduisezlesnouvelles dépenses :letableau estbienplussouriant… L’OBS/N°3042-26/01/202310 THOMAS SAMSON/AFP-CNP/NEWSCOM/SIPA-ESO/JOSÉ FRANCISCO SALGADO (JOSEFRANCISCO.ORG) ✎ STÉPHANE MANEL POUR « L’OBS » CHRONIQUE Vous êtes abonné(e) ? Découvrez des articles inédits et retrouvez nos archives sur notre site internet en activant votre compte sur www.nouvelobs.com/activation RIEN QUE SUR LE WEB L es budgets militaires explosent partout dans le monde. Pas surprenantavecl’invasion de l’Ukraine par la Russie ou les menaces de la Chine contre Taïwan. La gouvernance mondiale a cédé le pas aux rapports de force à l’ancienne.Qui sesouvientencore des débats surles« dividendesdelapaix »àlafindela guerrefroide ?C’étaitl’époqueoùlesbaisses desdépensesmilitairesétaientcenséeslibérerdesressourcesfinancièrespourmener d’autrespolitiques.Unautretemps… Trois exemples en Europe. D’abord en France,oùEmmanuelMacronaannoncé qu’avec la loi de programmation militaire pour2024-2030lebudgetdesarméesaura doubléenonzeans,uneffortsansprécédent depuislesannées1960.LaFranceinvestit pour passer d’une armée tournée vers la lutteantiterroristesurdesthéâtreslointains àunformatadaptéàuneguerrede« haute intensité »surnotrecontinent.LaPologne, elle, s’est lancée dans une expansion militaire tout aussi considérable, qui alignera – sur le papier – la première armée européenne,avecparexemplequatrefoisplus decharsquelaFrance… Enfin,n’oublionspasl’Allemagneetson fonds de 100 milliards d’euros annoncé peu après l’invasion de l’Ukraine – un « Zeitenwende »,un« tournanthistorique », réalisé dans la douleur. L’Asie avait déjà précédélesEuropéens,avecdesdépenses militaires en hausse en Inde, en Chine, en Corée du Sud, à Taïwan ou au Japon, signe d’unemontéedestensionsdans lazonediteindo-pacifique. L’accroissementdesdépenses nesignifieévidemmentpasque la guerre soit inévitable. Pendant la guerre froide, les budgetsmilitairesétaientbienplus importants :c’estl’« équilibrede laterreur »quiapréservélapaix globale,mêmesicettesituation a provoqué des conflits régionauxouparproxy,c’est-à-direpar pays interposés. Pour autant, prenons garde à ne pas « marcher endormis » vers la guerre, pourreprendreuneexpression quidatedesannéesprécédantle premier conflit mondial en 1914. Actuellement« Sleepwalking »pourraitsignifierlatentationdelaconfrontation provoquée par l’hubris d’une supériorité technologique,ouparuneanalyseerronée des rapports de force. Vladimir Poutine a commis une erreur historique en déclenchant l’invasion de son voisin ukrainien ; lesOccidentauxonteulaprudenced’aider l’Ukraine à se défendre, et même mieux, sanspourautantplongerdirectementdans ceconflit.Cettevoieétroiterestelaplusraisonnablepoursauverl’existencemêmede l’Ukraineetéviteràl’Europelesravagesde laguerretotale. Cesdépensesconsidérablesconsacrées aux armées, au moment où les besoins sociaux et sociétaux sont criants, doivent s’appuyersurunconsensusdémocratique. Sinon elles risqueraient le rejet, que ne manqueraient pas d’encourager ceux qui ont intérêt à la démobilisation des démocratieslibérales.Celapasseparlacompréhensiondesenjeux,nationauxetinternationaux, et par un contrôle démocratique surlebonusagedessommesengagées.De cepointdevue,laFrance,avecl’effacement assezlargeduParlementsurlesdomaines régaliens,estloinducompte. Dans le métro parisien, récemment, un homme d’âge mûr portait au revers de sa veste un badgeaveclacélèbrecitation de Prévert, « Quelle connerie la guerre »… Personne ne le contredira. Mais on peut lui préférer, dans le contexte internationalactuel,lamaxime romaine « Si vis pacem, para bellum » : « Si tu veux la paix, préparelaguerre. »Acondition d’avoirlesyeuxgrandsouverts pour ne pas se retrouver en guerresansl’avoirdécidé.P.H. “Situveuxlapaix…” Par PIER R E H AS K I La dérive violente du tueur de la rue d’Enghien Par VIOLETTE LAZARD Inconnu des services de renseignements, « raciste » selon ses aveux, l’homme qui a tué trois personnes au centre culturel kurde à Paris, en décembre, a échappé à tout contrôle, alors que sa dangerosité affleurait à travers ses démêlés judiciaires. https://bit.ly/RueEnghien Ces documents classés qui fragilisent Biden Par SARAH HALIFA-LEGRAND La découverte dans des bureaux privés et à son domicile de ces notes, datant de l’époque où il était vice-président de Barack Obama, plonge le locataire de la Maison-Blanche dans l’embarras. https://bit.ly/DocsBiden Faut-il dire adieu au ciel étoilé ? Par JEAN-PAUL FRITZ Selon une étude publiée par la revue « Science » et basée sur des dizaines de milliers d’observations de « science citoyenne », la luminosité artificielle augmenterait de presque 10 % par an. https://bit.ly/CielEtoiles LaFrance investitpour adapter sonarmée à une guerrede hauteintensité enEurope. L’OBS/N°3042-26/01/202312 CHRONIQUE ✎ STÉPHANE MANEL POUR « L’OBS » Fondateurs : Jean Daniel, Claude Perdriel 67, avenue Pierre-Mendès-France, 75013 Paris Téléphone Standard : 01.44.88.34.34 Pour joindre par téléphone votre correspondant, il suffit de composer 01.44.88 puis les quatre chiffres qui figurent entre parenthèses à la suite de son nom. Pour adresser un e-mail à votre correspondant, il suffit de taper l’initiale de son prénom puis son nom suivi de @nouvelobs.com DIRECTION Conseil de surveillance : Louis Dreyfus (président), Lou Grasser (vice-présidente), Béatrice de Clermont-Tonnerre, Frédéric Curtet, Ursula Gauthier, Jacques-Antoine Granjon, Xavier Niel, Claude Perdriel, Matthieu Pigasse. Directoire : Julie Joly (présidente), Cécile Prieur (directrice de la rédaction). RÉDACTION Directrice : Cécile Prieur. Directeurs adjoints : Clément Lacombe (35.48), Grégoire Leménager (35.98). Rédacteurs en chef : Nathalie Bensahel (34.87), Sylvain Courage (40.16), Guillaume Launay (34.27), Nolwenn Le Blevennec (35.86), Géraldine Mailles (37.80), François Sionneau (34.22). Directeur artistique : Xavier Lucas (37.83). Assistantes de rédaction : Catherine Rode (34.26), Catherine Coimet (34.17), Stéphanie Terreau (planning : 36.60). Courrier des lecteurs : courrier@nouvelobs.com Chroniqueurs : Daniel Cohen, Mara Goyet, Pierre Haski (34.26), Aurélien Bellanger. Dessinateur : Riad Sattouf (34.26). France : Maël Thierry (37.35), Alexandre Le Drollec (chef adj (37.77), Emmanuelle Anizon (34.52), Lucas Burel (36.27), Charlotte Cieslinski (40.35), Rémy Dodet (34.16), Marie Guichoux (40.39), Baptiste Legrand (40.69), Julien Martin (35.20), Caroline Michel-Aguirre (35.30), Serge Raffy (40.20). Dissensus : Arnaud Gonzague (34.60), Renaud Février (34.42), Thierry Noisette (35.10). Etranger : Ursula Gauthier (35.35), Nathalie Funès (chef adj. 35.75), Philippe Boulet Gercourt, Doan Bui (35.82), Sara Daniel (35.14), Sara Diffalah (36.31), Vincent Jauvert (35.81), Céline Lussato (37.94), Jean-Baptiste Naudet (40.68), Marie Vaton (36.71). Correspondants : Sarah Halifa-Legrand (Washington). Economie : Claude Soula (34.57), Boris Manenti (chef adj. 36.01), Morgane Bertrand (36.05), Véronique Groussard (35.95), Dominique Nora (34.86), Agathe Ranc (35.25). Enquêtes : Vincent Monnier (35.97), Cécile Deffontaines (chef adj.36.56), Matthieu Aron (34.01), Mathieu Delahousse (34.33), Violette Lazard (35.22), David Le Bailly (40.88), Céline Rastello (36.08), Elsa Vigoureux (34.69). Société / Rue 89 : Fabrice Tassel (35.26), Louise Auvitu (chef adj. 35.27), Sébastien Billard (40.81), Emilie Brouze (34.49), Renée Greusard (36.09), Barbara Krief (36.23), Elodie Lepage (37.15), Gurvan Le Guellec (35.61), Bérénice Rocfort-Giovanni (37.07), Henri Rouillier (35.23), Natacha Tatu (35.73). Idées : Julie Clarini (40.11), Rémi Noyon (chef adj. 34.74), Eric Aeschimann (34.67), Xavier de La Porte (34.24), Marie Lemonnier (37.25), Véronique Radier (37.36), François Reynaert (35.90), Pascal Riché (34.35). Culture : Jérôme Garcin (35.13), Sophie Grassin (chef adj. 37.70), David Caviglioli (35.24), Anne Crignon (37.89), Sophie Delassein (36.17), François Forestier (34.71), Didier Jacob (35.13), Jacques Nerson (35.13), Elisabeth Philippe (34.95) Fabrice Pliskin (35.29), Arnaud Sagnard (36.95), Nicolas Schaller (34.45), Amandine Schmitt (36.22). Assistante : Véronique Cassarin-Grand (34.71). Grand reporter : Carole Barjon (34.64). Tendances : Anna Topaloff (40.53), Corinne Bouchouchi (chef. adj. 34.99), Clémence Belin (40.57), Christel Brion (35.46), Claire Fleury (34.58), Magali Moulinet (36.63), Dorane Vignando (40.71). TéléObs : Guillaume Loison (36.14), Marie-Laure Michelon (chef. adj. 35.60), Nebia Bendjebbour (35.44), Marjolaine Jarry (36.58), Hélène Riffaudeau (37.92), Anne Sogno (36.74). Web : Geoffrey Bonnefoy, Constance Daulon (34.50), Timothée Vilars (35.32), chefs des informations. Marie Fiachetti, Manon Bernard, Margaux Otter. 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RELATIONS ABONNÉS : 01.40.26.86.13, ABONNEMENT@NOUVELOBS.COM 67, avenue Pierre-Mendès-France – 75013 Paris. VENTE AU NUMÉRO - RELATION DIFFUSEUR NUMÉRO VERT : 08.05.05.01.47 LesclicsduSeigneur Par MARA G OYET Essayiste Q uand, sur un coin de mon écran, une publicité annonça une énorme promotion sur la « crosse épiscopalesymbolecroixavecvasehuile sainteh180 cm »,jefusautantsurprise (jen’aipaspourprojetdedevenirévêque) qu’intriguée. C’est sans hésitation aucune quejecliquai sur lasainteréclame.J’atterrisalorssur un sitedeventeenlignedeproduitsreligieux. Lesheuresquisuivirentn’eurentrienà envier à l’inventaire des biens du clergé, ausac2.0d’uneéglise :j’étaisdans un état second.Cesiteavaittoutpourmeplaire. Un vocabulaire liturgique affriolant, tout d’abord : custode, ciboire, corporal, dalmatique… Un côté « Castors Juniors », ensuite : onytrouve un massicotàhosties,un prieDieu pliable, un autocollant promouvant ladistanciationsociale« restezà un mètre dedistanceetpriezensécurité »,unevalise trolley pour « célébrations ABS et moiré bleu » (avec patène, ampoule pour huiles saintes,bougiesencire,bougiesélectriques, chandeliers indépendants, burettes pour eauetvin,croixetlinged’autel) et un sacbananepourviatique. Une complétude Manufrance,aussi :quelbonheurde pouvoirseprocurerunebague épiscopaleenagate,unemitre laineetLurex,un pavillonde ciboire, des sandales pour franciscain(marron)oubénédictin (noires) ! Il y avait, enfin, tout pour sublimer la décoration de mon salon (déjà passablementkitsch).Ici un reliquaire, là un ostensoir pour mettre la photodesenfants.Enguisede table d’appoint, un autel tout simple. Au mur, des ex-voto en forme de seins, de poumons ou dereinsseraientformidables. Il ne m’a évidemment pas échappé, au cours de cette frénétiquepromenadenumérique et au fur et à mesure que mon panier se remplissait, que ces produits« déconsacrés »transformeraientmalgrétoutmamaisonenpalaisdelabondieuserie,sansarchitectureromanenigothique pourcompenser,nicontextechrétienpour expliquer.Etait-cecequejevoulais ? L’aile froide de l’esprit de sérieux passa sur mon front dubitatif. Mon envie de burettesedissiparapidement.Etc’estavec davantagededistancecritiquequejeparcourai alors le site. N’ayant jamais mangé d’hostie, j’eus malgré tout très envie d’en acheter (non encore bénites) afin d’en consommerlégalementaumoinsunefois dans mon existence. Une boîte attira alors mon attention : il s’agissait d’« hosties pour cœliaques sans gluten ». J’ai soudain été prise d’effroi : n’est-ce pas hérétique, un corps du Christ sans gluten ? Un paquet d’hosties « toastées » a contribué à accroître ma stupeur. Et pourquoi pas des hosties équitables, bio, casher, halal, végane (du Christ de soja) goût pizza et autres recettes azimutantes ? « Peut-on raisonnablement se permettre de jouer ainsi avec la transsubstantiation ? » me demandai-je d’un air grand inquisiteur. Voilàcomment un sitemarchand a réussi à transformer uneathéeimpie,prêteàdécorer son séjour avec une étole diaconale, en Torquemada de l’eucharistie. Telles sont les ruses de la « crosse over » promotionnelle comme du papalversionPayPal.M. G. Quelbonheur depouvoir seprocurer unebague épiscopaleen agateouune mitrelaine etLurex! *Rendement : taux de distribution, défini comme le dividende brut, avant prélèvements français et étrangers (payés par le fonds pour le compte de l’associé), versé au titre de l’année N (y compris les acomptes exceptionnels et quote-part de plus-values distribuées, 0,94 % pour CORUM Origin en 2022) divisé par le prix de souscription au 1er janvier de l’année N de la part. Le Taux de Rentabilité Interne mesure la rentabilité de l’investissement sur une période donnée. Il tient compte de l’évolution de la valeur de part et des dividendes distribués sur la période, ainsi que des frais de souscription et de gestion supportés par l’investisseur. TRI CORUM Origin sur 10 ans : 7,06 %. La SCPI CORUM Origin, visa SCPI n°12-17 de l’AMF du 24 juillet 2012 est gérée par CORUM Asset Management, société de gestion de portefeuille, SAS au capital social de 600 000,00€, RCS PARIS n° 531 636 546. Siège social 1 rue Euler 75008 Paris. Agrément AMF GP-11000012 du 14 avril 2011. CORUM L’Épargne, SAS au capital social de 1 000 000,00 €, RCS Paris n° 851 245 183, 1 rue Euler 75008 Paris, inscrite auprès de l’ORIAS sous le numéro 20002932 en ses qualités de CIF, membre de la CNCIF, chambre agréée par l’AMF, de MOBSP, de MIA et d’AGA sous le contrôle de l’ACPR. Ce document est une communication marketing et ne doit pas être considéré comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter, avant toute décision d’investissement, les documents réglementaires (document d’information clé pour l’investisseur, prospectus, dernier rapport annuel) dans lesquels sont décrits les risques liés à l’investissement et disponibles sur le site www.corum.fr La SCPI est un investissement immobilier long terme qui ne présente aucune garantie de performance ni de revenus, un risque de perte en capital et une liquidité limitée. CONTACTEZ VOTRE INTERLOCUTEUR DÉDIÉ AU 01 70 83 58 95 DÉCOUVREZ LES RÉSULTATS 2022 SUR CORUM.FR “ LES PERFORMANCES PASSÉES NE PRÉSAGENT PAS DES PERFORMANCES FUTURES. ” C’EST VRAI. Performance annuelle* de la SCPI CORUM Origin depuis son lancement en 2012 C’EST VRAI. 6 % = objectif de performance annuelle L’OBS/N°3042-26/01/202314 STÉPHANE DE SAKUTIN/AFP - XOSE BOUZAS/HANS LUCAS VIA AFP TÉLÉPHONE ROUGE U nedissolution del’Assembléenationaleencasd’échecdelaréformedes retraites ? Régulièrement agitée, y comprisparlamajorité,laperspectivedenouvellesélectionslégislativesn’effraie pas MarineLePen. « Jen’y crois pas », répète àsonentourageladoublefinalisteàl’élection présidentielle.Unscrutinsurpriseconstituerait même une « bonne nouvelle », veut-on croire au Rassemblement national (RN), puisqu’ilpermettraitd’augmenterlenombre delepénistesauPalais-Bourbon…Aupointde propulser un dirigeant du RN à Matignon ? Danscescénario,lapartitionfrontistedu« tous responsables sauf nous » aurait pourtant du plomb dans l’aile, obligeant l’extrême droite às’installerauxcommandesetàsedéfairede soncostumed’éternelcontempteurdelaclasse politique…« Celaneposeraitpasdeproblèmeau RN d’arriver devant les Français en 2027 avec unbilan »,rétorqueMarine Le Penquiaffecte de ne pas craindre l’usure du pouvoir. L’intéressée a, de toute façon, déjà annoncé que le job de Première ministre ne l’intéressait pas. MarineLePenpréfèrepoursuivresondestin présidentiel : « Tout le monde n’est pas interchangeable. Moi, mon couloir, c’est l’Elysée. » LUCASBUREL RASSEMBLEMENT NATIONAL Marine Le Pen ne veut pas de Matignon LaprésidentedugroupeRNàl’Assembléenationale,le12janvier. TÉLÉPHONEROUGE Ciotti n’assume pas tout à fait… Pourquoi Eric Ciotti a-t-il séché le débat organisé le 24 janvier par BFM sur les retraites, entre le ministre Olivier Véran, l’insoumise Mathilde Panot et le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella ? « Simple contrainte d’agenda », dit le Niçois qui réunissait ce soir-là (à 19 heures) élus et militants pour ses vœux. Bardella y voit une autre raison : Ciotti n’avait pas selon lui envie de se retrouver aligné avec le gouvernement dans la défense de la réforme : « LR est dans la majorité présidentielle, ils en subiront les conséquences aux élections », prédit-il, anticipant déjà un score sous les 5 % pour le parti de la droite aux européennes. Le MoDem pleure le projet de 2019 Au MoDem, on regrette la réforme des retraites abandonnée durant le précédent quinquennat, qui instaurait un système par points sans reculer l’âge de départ. « On est loin du texte de 2019 qui était beaucoup plus riche sur le fond, estime Jean-Paul Mattei (photo), le président du groupe centriste à l’Assemblée nationale. D’un vrai projet de société, on est passé à un texte plus austère, bien qu’il soit nécessaire pour équilibrer le régime. » Le parti de François Bayrou prévoit de déposer plusieurs amendements qui ne manqueront pas de faire parler, telles l’instauration d’une clause de revoyure en 2027 ou l’augmentation de trente minutes du temps de travail hebdomadaire. Borne s’inspire de Woerth Passé en macronie à l’occasion de la dernière présidentielle, Eric Woerth a été plusieurs fois consulté par Elisabeth Borne durant l’élaboration de la réforme des retraites. D’abord en sa qualité d’ancien ministre du Travail, qui a lui-même porté un recul de l’âge de départ en 2010. Mais également en tant qu’exsarkozyste, pour donner son avis sur les négociations avec Les Républicains. Et le projet actuel lui convient parfaitement : « C’est un texte qu’un gouvernement de droite aurait pu présenter. » EN BREF L’OBS/N°3042-26/01/2023 15 UU nmoisaprèslafusilladequiacoûté lavieàtroispersonnesetblessétrois autres en plein cœur de Paris, la communautékurdesoutientqu’elle étaitbienvisée.Lesuspectmisenexamenpour cesassassinatsaeneffetdéclarélorsdesagarde à vue qu’il ne s’était pas rendu par hasard au centreculturelkurdedelarued’Enghiendans le 10e arrondissement de Paris, puis dans un salondecoiffuretenuluiaussipardesKurdes. D’aprèssesdires,ilenvoudraitauxKurdesde nepasavoirtuélesprisonnierscapturéslorsde leurguerrecontreDaech.S’avouantlui-même « raciste » de façon « pathologique », William Malet,69 ans,aensuiterefuséderépondreaux questionsdesjugesetresteaujourd’huimuet. Lors des perquisitions à son domicile dans le centredelacapitale,lesenquêteursontmisla mainsurunesommeenliquide,6 000 euros,de provenance inconnue. Ils ne savent pas comment cet homme, à peine dix jours après être sorti de prison – il avait été placé en détentionprovisoirepouravoirattaquéausabreun campdemigrantsunanauparavant–,s’estprocuréunearme.Depuislafusillade,lacommunauté kurde de Paris soutient que la main de laTurquiesecachederrièrecesassassinats,et contesteladécisiondelajusticedenepasretenir la qualification de « terrorisme ». VIOLETTELAZARD les signaux faibles, la ville ou la région d’où il vient. Les premiers parlementaires qui m’ont parlé des boulangers, c’était dès le début décembre, en Haute-Garonne. » Macron ajuste l’uniforme Après son épouse, Brigitte, Emmanuel Macron s’aventure à son tour sur le terrain de l’école et du port de l’uniforme. Lors d’un déjeuner de presse mardi 17 janvier, le président de la République a répondu à un journaliste qui lui posait une question sur ce sujet. S’il s’est montré agacé par Lafont Presse se lance dans la géopolitique « On ne peut plus penser ni agir sans vision géostratégique. » C’est en partant de ce constat que le philosophe Tom Benoit, rédacteur en chef de « Philoscopie » sur TV5 Monde, a conçu la revue trimestrielle « Géostratégie magazine » (photo), dont le premier numéro, tiré à 30000 exemplaires, sortira le 8 février. Au sommaire: deux grands entretiens avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, mais aussi des tribunes éclectiques du philosophe Michel Onfray, du géopolitologue Pascal Boniface ou du consultant en cybersécurité Jean-Louis Gergorin. Destinée à « faire comprendre les implications des conflits sur les enjeux du monde », cette publication du groupe Lafont Presse se veut « libérale et humaniste ». le télescopage politique et médiatique entre l’activisme de la secrétaire d’Etat Sonia Backès, élue de NouvelleCalédonie, où les élèves portent l’uniforme, et la proposition de loi du Rassemblement national, il n’a fait aucune remarque sur les propos de sa femme dans « le Parisien ». Contrairement à ceux qui assurent qu’il en aurait profité pour recadrer son épouse, il a plutôt saisi cette occasion pour réitérer sa position personnelle. « Je suis pour une tenue unique que peuvent décider les chefs d’établissement scolaire qui le souhaitent », a-t-il dit. Commentaire ironique d’un Les ministres entendent-ils le pays ? Le macronisme a-t-il fait trop de place à la société civile? Devant les difficultés des ministres qui en sont issus à se faire entendre, comme François Braun à la Santé ou Pap Ndiaye à l’Education, certains en font le constat: « On est dans les limites aujourd’hui des apports de la société civile, dit un historique d’En Marche. Un ministre de la société civile a une hyperexpertise dans son domaine mais un politique ne doit pas s’enfermer dans un domaine d’expertise. Un politique, c’est quelqu’un qui comprend conseiller de l’Elysée: « Ce n’est pas le genre du président de commenter les propos de sa femme devant des tiers. Elle et lui ont assez souvent l’occasion de se parler directement… » TÉLÉPHONE ROUGE « GÉOSTRATÉGIE MAGAZINE » – FRÉDÉRIC SCHEIBER/HANS LUCAS VIA AFP FUSILLADE À PARIS Le tueur de la rue d’Enghien dit avoir visé les Kurdes Rassemblementle24décembre,lelendemaindelafusilladevisantlesKurdes. Les informés chaque jeudi avec Les informés de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 20h 1h de décryptage et d’analyse de l’actualité L’OBS/N°3042-26/01/202316 II l y a un an, les taux de crédit immobilier n’avaient jamais été si bas : près de 1 % en moyenne pour un emprunt sur vingt ans. Et puis, avec la guerre en Ukraine, 2022 a vu le retour de l’inflation et la flambéedestauxquelesEtatsdoiventservirpour emprunter des fonds sur les marchés financiers. En un an, le taux des emprunts d’Etat françaisà10 ans,l’OAT,quisertderéférence aumarchéducréditimmobilier,agrimpéde 0,5 %à3 %.Pourtant,malgrécetteflambée,les tauxdecréditimmobilierrestentattractifs,en dessousde3 %,etreprésententdonc,encore, une opportunité pour les investisseurs. Que les particuliers puissent emprunter à un taux plus faible que l’Etat est une situationinéditedepuisprèsdevingtans.Maisles banquessouhaitantgarderuneactivitédecréditn’ontpaslechoix.Ilfauteneffetqueleurs taux de crédit accordés, frais et assurance inclus, ne dépassent pas la limite autorisée par la Banque de France, ce que l’on appelle letauxd’usure :fin2022,celui-ciétaitainside 3,05 %.Maiscelavachanger.Letauxd’usure vient d’être relevé à 3,57 % début janvier et, mécaniquement,lesbanquesvontaugmenter leurstaux.Cettelimiteseradésormaisrevue touslesmois,etnonplusseulementunefois par trimestre comme jusqu’ici. Et puis, avec une inflation à 5 % et des banques centrales qui remontent fortement leurs taux directeurs pour juguler cette hausse généralisée desprix,onpeutpenserqueletauxdel’OAT remontera aussi. La situation est donc inédite, encore favorable aux emprunteurs, et il ne faut pas tarder à en profiter. Dans un passé pas si lointain, avant 2016, un taux de crédit inférieur à 3 % était considéré comme une excellente affaire,acquériràcréditsarésidenceprincipaleétaitincontournable,etlesinvestisseurs n’hésitaientpasàfairedel’immobilierlocatif à crédit avec des loyers couvrant le coût de l’emprunt. Aujourd’hui, on se retrouve dans la même situation qu’en 2015, avec des taux inférieurs à 3 %, mais sans doute plus pour très longtemps… STEFANDEQUELEN Avec la hausse des taux d’intérêt et la guerre en Ukraine, le nombre d’opérations de fusions-acquisitions a plongé. Moins de deals, moins de commissions, et le bénéfice net s’affiche à 1,2 milliard de dollars, contre 3,8 en 2021 sur la même période. C’est la chute du bénéfice net de la banque d’affaires Goldman Sachs au quatrième trimestre 2022. Que l’on parle de mondialisation ou de globalisation, nous avons vécu des décennies d’« intégration » économique. Phénomène décrié par les uns, loué par d’autres considérant que l’explosion du commerce international a permis un bond en avant de l’économie mondiale. Mais le Covid et la guerre en Ukraine ont mis au jour les défaillances de cette « intégration » et poussent les grandes puissances à gagner en indépendance énergétique ou technologique. Est-on entré dans une ère de « désintégration » ? Biden a tombé le masque le premier en dévoilant son Inflation Reduction Act. Ce programme massif d’investissements dans la transition énergétique est basé sur un traitement préférentiel des équipements produits aux Etats-Unis. Ce faisant, le président américain a affiché publiquement ce que les Etats accomplissaient discrètement : accorder des aides à des entreprises nationales en expliquant, la main sur le cœur, qu’il ne s’agit pas de subventions ; et imposer des contraintes réglementaires sur des importations ou des implantations d’entreprises étrangères en jurant toujours qu’il ne s’agit pas de protectionnisme. Les Etats-Unis financent leurs industries depuis des décennies et, à ce petit jeu, la Chine est devenue championne du monde. L’Europe, elle, a cru naïvement à la fable d’un libre-échange non faussé. Nous pensions vivre la globalisation, nous avons surtout vécu une mondialisation protectionniste. M.F. Lafabledu libre-échange L’ŒIL deF IO R E N T I NO LE CHIFFRE %%-69-69 TÉLÉPHONE ROUGE / ARGENT Page réalisée avec ✎ STÉPHANE MANEL POUR « L’OBS » NEDNAPA/GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO LE CONSEIL Des taux de prêt immobilier encore attractifs Avec SG, faites grandir vos idées où que vous soyez. Société Générale et les banques du groupe Crédit du Nord fusionnent pour créer SG. • Vousvoulezunebanqueplusréactive?ChezSG,lesdécisions sontprisesdansvotrerégion,auplusprèsdevous,pourvous permettre d’avancer plus vite. • Vous avez besoin d’un accompagnement pour gérer votre patrimoine, pour vous développer à l’international ou vous conseiller dans votre transition énergétique? Où que vous soyez, vous avez accès à tous les spécialistes SG. • Vous voulez agir instantanément? Avec l’application SG*, vous avez les services bancaires et les assurances dont vous avez besoin pour développer rapidement vos projets. SG, c’est plus de moyens pour faire grandir vos idées. *Disponible pour les clients des anciennes agences des banques du groupe Crédit du Nord, à compter de la date du transfert technique de leur compte. L’accès aux fonctionnalités de l’application SG nécessite la souscription à l’abonnement à des services de banque à distance SG (Internet, téléphone fixe, SMS, etc...). Gratuit hors coûts de connexion facturés par votre fournisseur d’accès à Internet. Société Générale, S.A. au capital de 1 062 354 722,50 € – 552 120 222 RCS PARIS - Siège social : 29, bd Haussmann, 75009 PARIS. SG est une marque de Société Générale. Crédit photo: Ella Hermë – Janvier 2023.
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