LE NOUVEL OBS n°3167 - Page 1 - 3167 Nous sommes à l’aube d’un nouvel « âge de l’électricité ». La formule est empruntée à Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui l’utilise pour décrire une transition majeure vers un système énergétique plus durable. La « fée électricité » immortalisée dans la fresque de Raoul Dufy – et qui incarnait, à l’aube du XXe siècle une promesse presque miraculeuse – fait aujourd’hui son retour sous le signe du progrès. À l’avant-garde de cette révolution, l’industrie automobile fait sa mue et transforme notre rapport à la mobilité. Conscient du caractère décisif de ce moment, Peugeot a placé l’électricité au cœur de sa vision et se fixe pour ambition de devenir la première marque électrique en Europe en 2030. Radical, cet engagement va bien au-delà de la tendance ou de l’obligation réglementaire : il s’incarne dans une volonté de proposer une expérience électrique unique, capable de concilier sobriété et plaisir. * Le dispositif des Certificats d’économie d’énergie (CEE) est un mécanisme réglementaire qui contraint les fournisseurs d’énergie et de carburant à favoriser les économies d’énergie, notamment en finançant les démarches d’efficacité énergétique des entreprises. ** Exemple d’économies estimées à l’usage d’une 3008 GT Hybrid 145 ch e-DCS6 vs. électrique 210 ch, sur la base de 15 000 km parcourus. Dans le panel des solutions vertueuses pour l’environnement, les mobilités électriques occupent une place de choix. Sur l’ensemble du cycle de vie d’un véhicule, c’est aujourd’hui la motorisation la plus sobre. Pour Peugeot, la poursuite d’une stratégie « tout électrique » est indissociable d’une volonté de préserver notre avenir et de s’engager pour les générations futures. Au-delà des grandes déclarations, cette exigence environnementale s’incarne dans les faits : Peugeot propose ainsi la gamme 100 % électrique la plus large en Europe. Constituée de 12 véhicules, dont trois utilitaires, elle s’étend de la citadine polyvalente E-208 UN PACTE ÉCOLOGIQUE au SUV sept places E-5008, en passant par le SUV emblématique E-3008 ou la toute nouvelle E-408, présentée au Mondial de l’Automobile 2024. Et parce que l’engagement environnemental n’a de sens que s’il reste accessible, l’ensemble de la gamme est éligible au bonus écologique jusqu’à 4 000 €, ainsi qu’à la prime CEE (Certificats d’économies d’énergie)*. Ces aides viennent s’ajouter à un avantage souvent passé sous silence des véhicules électriques : les gains à l’usage qu’ils permettent de réaliser. Pour un usage de 15 000 km sur un an, le coût en carburant et entretien d’un E-3008 électrique est inférieur de 1 100 €** à son homologue hybride. PENSEZ À COVOITURER. #SEDÉPLACERMOINSPOLLUER PEUGEOT UNE NOUVELLE ÈRE ÉLECTRIQUE UNE TRANSITION EN DOUCEUR *** Recharge de 20 % à 80 % en 30 minutes sur une borne publique rapide à haute puissance (>200 kW)et courant électrique de forte puissance (>400 A). **** Conditions de l’offre disponibles sur Peugeot.fr En rebattant les cartes de la mobilité, la transition électrique transforme également les usages des conducteurs qui doivent revoir certaines de leurs habitudes. Pour simplifier cette adaptation culturelle, Peugeot multiplie les services dédiés à l’accompagnement des convertis à l’électromobilité. En premier lieu, il est nécessaire de rassurer, avec la Garantie Peugeot Care activée automatiquement à la réalisation des entretiens tous les deux ans dans le réseau Peugeot. Elle témoigne « de la confiance que la marque place dans la qualité et la fiabilité de ses produits », pour reprendre les termes de Phil York, Directeur Marketing et Communication. Après la tranquillité d’esprit, Peugeot promet la simplicité avec une gamme d’équipements et de services dédiés à faciliter la transition. Des trajets courts du quotidien à la planification des déplacements les plus longs, l’application My Peugeot permet de surveiller l’autonomie des véhicules ou de programmer une recharge à distance. La marque s’engage également à fournir une borne de recharge murale Wallbox dédiée à la recharge à domicile et propose un service d’installation. En termes d’infrastructures de charge, Peugeot offre à ses clients un pass Free2Move Charge, qui permet d’accéder à un réseau de 800000 stations à travers l’Europe. Pour les longs trajets, les Peugeot électriques intègrent un planificateur de trajet connecté. Et si l’ensemble de ces arguments ne suffit pas à franchir le pas du 100% électrique, les consommateurs peuvent se diriger sur les mêmes modèles de véhicules en motorisation hybride et hybride rechargeable, une première étape dans la transition vers les mobilités électriques. Le passage à l’électrique n’est pas pour autant synonyme de sacrifice pour le conducteur. Au contraire, Peugeot porte une vision de l’électrification centrée sur le plaisir. Elle s’incarne dans un travail sur le design, félin et audacieux, tout en optimisant la performance aérodynamique. C’est ce design dynamique qui fait le succès de l’ensemble des modèles. La silhouette fastback de la nouvelle Peugeot E-408 est l’illustration éclatante de cette volonté. Elle laisse libre cours à l’émotion et au plaisir de conduite : comportement dynamique et direction précise avec le volant compact. Moins de bruit, de vibrations et d’odeurs, pas de changement de vitesse... La conduite électrique se distingue par une forme d’épure et de retour à l’essentiel. Enfin, la vision de l’électrification par Peugeot se manifeste dans une perpétuelle quête d’excellence et d’innovation technologique. Testées sur l’Hypercar hybride 9X8 qui court aux 24 Heures du Mans, les innovations Peugeot permettent d’atteindre les meilleures autonomies de leur catégorie sur E-208 jusqu’à 433 km et E-3008, dans la version « Long Range », jusqu’à 700 km d’autonomie. DESIGN ET PLAISIR AU CŒUR DE LA PROMESSE UNE HISTOIRE FRANÇAISE SATISFAIT OU ÉCHANGÉ TECHNOLOGIQUE, CULTURELLE, ESTHÉTIQUE, INDUSTRIELLE OU ÉCOLOGIQUE... L’AVÈNEMENT DE L’AUTOMOBILE ÉLECTRIQUE EST UNE MÉTAMORPHOSE PROFONDE POUR LE MONDEAUTOMOBILE ET LASOCIÉTÉ DANS SON ENSEMBLE. UNE DIMENSION SYSTÉMIQUE QUE L’ON RETROUVE DANS Pour conclure ce récit dédié à la « nouvelle ère électrique» des mobilités, il est utile de rappeler qu’elle s’inscrit dans une histoire industrielle qui continue de se jouer en France. De la construction de la première usine automobile du groupe à Audincourt, dans le Doubs, en 1897, à la nouvelle génération d’E-3008 produite exclusivement dans l’usine de Sochaux, avec une batterie Grande Autonomie produite entièrement en France, Peugeot a toujours revendiqué son statut de fleuron industriel français. À l’heure où la question de la réindustrialisation est sur toutes les lèvres, c’est un motif de fierté pour le groupe, qui a déployé des efforts importants afin d’adapter son appareil industriel à l’électrique. Sur le site de Sochaux, les nouveaux 3008 et 5008 sortent des mêmes lignes, entièrement modernisées, avec une forte capacité de modulation de la production entre hybride et électrique. MOINS DE BRUIT, DEVIBRATIONS ET D’ODEURS, PAS DE CHANGEMENT DEVITESSE D’AUTONOMIE ÉLECTRIQUE JUSQU’À 700KM 80% en 30min UN TEMPS DE CHARGE OPTIMISÉ JUSQU’À PUBLI-COMMUNIQUÉ Autre levier innovant d’assurance, cette nouvelle promesse permet à l’acheteur d’une Peugeot électrique neuve, s’il n’est pas satisfait, de l’échanger contre un véhicule hybride équivalent avant trois mois ou 3 000 km****. 100 % ÉLECTRIQUE L ’ENGAGEMENT DE PEUGEOT PENSEZ À COVOITURER. #SEDÉPLACERMOINSPOLLUER *** OU 160 000 KM SUR L’ENSEMBLE DU VÉHICULE, BATTERIE COMPRISE UNE GARANTIE ALLANT JUSQU’À 8 ANS **** C’EST LA MISSION DE PEUGEOT CARE Editorial extractiviste et impérialiste : en violation du droit international, il vient de signer un décret autorisant l’exploitation minière, y compris dans des eaux internationales qui ne lui appartiennent pas. Il suit la même logique, la même méthode que pour les terres rares ukrainiennes ou le Groenland : il brutalise, s’arroge, accapare. Ainsi se rejoignent enjeux climatiques et géostratégiques : laissera-t-on la loi du plus fort se dérouler tel un rouleau compresseur, en abandonnant à l’exploitation et à la prédation des terres et des écosystèmes aussi précieux que vulnérables? L’Europe et singulièrement la France, qui dispose du deuxième domaine maritime le plus étendu au monde après les Etats-Unis, font face à un défi historique autant qu’à une opportunité : notre génération est, pour la première fois, en mesure d’empêcher une potentielle catastrophe climatique. Quel pouvoir, quelle chance aussi! Alors que nos ancêtres se sont jetés corps et âme, lors de la révolution industrielle, dans l’exploitation du charbon, sans pouvoir en mesurer les conséquences dévastatrices, l’industrie minière naissante nous donne l’occasion de prendre, enfin, le parti de la science, de la précaution et de la protection du vivant. C’est l’un des enjeux de la conférence des Nations unies sur l’océan, qui se déroule jusqu’au 13 juin à Nice. Près de soixante-dix ans après le traité sur l’Antarctique, qui a mis fin aux prétentions territoriales sur ce�e terre en la réservant aux seules activités pacifiques et scientifiques partagées, ce sommet est l’occasion, pour la France pays hôte, de convaincre un maximum d’Etats de s’engager pour la préservation des grands fonds marins. Déjà, des alliés se font jour : sous la pression des ONG de défense du climat, une trentaine de pays se sont prononcés ces dernières années contre leur exploitation minière. Et près de 70 groupes industriels, dont certains intéressés par les métaux (Samsung, Google, Apple, Philips, Renault ou BMW), se sont déclarés favorables à un moratoire. B ien loin des débats stériles français, qui voient s’accumulerlesrégressionsécologiquesaunom d’uneprétendueefficacitééconomique(enune semaine, le Parlement aura reculé sur l’interdiction des pesticides, supprimé les zones à faibles émissions, affaibli le zéro artificialisation ne�e des sols),lecombatcontrel’exploitationdesgrandsfonds peutporterlesgénérationsàvenir.Etdémontrerque l’écologien’estniunobstacleniunecontrainte,mais une arme puissante, un champ fertile, pour résister auxforcesprédatricesetdestructricesquis’emparent chaque jour un peu plus de notre monde. F aut-il, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, prendre le risque d’une destruction d’ampleur de notre environnement ? Ainsi pourrait-on résumer, à grands traits, le casse-tête de l’exploitation minière des grands fonds marins, défimajeurpourlapréservationdes océans. Là reposent des nodules, de gros galets contenant des métaux – nickel, cobalt, cuivre, manganèse – indispensables, notamment, à la fabricationdesba�eriesélectriques. Sauf que, pour les collecter, il faudraitenvoyerdessortesdemoissonneuses-ba�euses géantes racler le sol de ces derniers espaces inexploités de la planète. Les scientifiques alertent sur le risque de catastrophes en chaîne : destructions des écosystèmes, pollutions sonores et chimiques, perturbations des stocks et des migrations de poissons… Sans compter la déstabilisation possible du rôle vital de puits de carbone que joue l’océan, qui absorbe aujourd’hui plus d’un quart de nos émissions de CO2. Perturber son équilibre revient donc àjouerauxapprentissorciersavec le climat. Et à faire planer, finalement, une menace sur l’humanité. Tout ça pour quoi ? Pour répondre à l’insatiable voracité de grands industriels et de leur lobbyisteenchef,DonaldTrump,qui, ayant déjà bien exploité les mines terrestres, lorgnent les grands fonds marins. Le président américainpoursuitsadoubleoffensive Contre un nouveau Far West PAR FLORE THOM AS S ET, DIR ECTR IC E ADJ OIN TE DE L A RÉDACTIO N L’undesenjeuxde laconférencedesNations uniessurl’océanestde convaincreunmaximum depaysdes’engagerpour lapréservationdesgrands fondsmarins. © STÉPHANE MANEL POUR «LE NOUVEL OBS» 4 Le Nouvel Obs nº3167 · 05/06/2025 Pour préserver* la qualité et la pureté de l’eau minérale naturelle Badoit, nos équipes contribuent à la protection des milieux naturels et de la biodiversité autour de sa source, en agissant au quotidien avec les communes, les associations locales et les agriculteurs au sein de La Bulle Verte, notamment via un programme d’agriculture régénératrice pour accompagner les agriculteurs vers des pratiques plus respectueuses de l’eau, des sols et de la biodiversité. locales et les agriculteurs au sein de La Bulle Verte, notamment via un programme d’agriculture régénératrice pour accompagner les agriculteurs vers des pratiques plus respectueuses de l’eau, des sols et de la biodiversité. Sommaire N° 3167 - du 5 au 11 juin 2025 En couverture Grands formats Idées 30 Océan La ruée vers les grands fonds Notre dossier à l’occasion de la conférence des Nations unies sur l’océan et entretien avec Jozée Sarrazin, chercheuse à l’Ifremer 46 Palestine Chronique d’une reconnaissance annoncée 51 L’appel des 152 « Un congrès mondial pour la paix maintenant » 54 Indochine Réparer l’oubli 58 Hommage Pierre Nora, l’agitateur des sciences humaines 62 Associations loi 1901 Une liberté sous pression Réduction des aides, tentatives de censure… Ces structures à but non lucratif subissent de plus en plus d’entraves. Entretien avec Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif 66 Olivia Gazalé « L’humour obscène et trash est loin d’avoir disparu » 18 LA NOUVELLE AFFAIRE DATI Selon les révélations du « Nouvel Obs » et de l’émission « Complément d’enquête », l’actuelle ministre de la Culture a été rémunérée près de 300 000 euros en toute discrétion par le groupe GDF Suez (devenu Engie) lorsqu’elle était députée européenne. Un dossier semblable à l’affaire Renault, dans laquelle elle est mise en examen pour corruption EN COUVERTURE © XOSE BOUZAS/HANS LUCAS VIA AFP – PRZEMYSLAW KOCH/GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO Culture Tendances 68 #MeToo Théâtre Du pain sur les planches 72 Ludmila Oulitskaïa Ennemie du peuple 74 Grand-Palais Nouvel air de jeu 76 Vincent Delerm Tel qu’en lui-même 78 Le bloc-notes de Jérôme Garcin 79 Le guide critique Livres, cinéma, expos, musique… Notre sélection 92 Gérard Bertrand Gentleman viticulteur 96 Gastronomie Délices d’initiés 100 L’Observatrice par Sophie Fontanel 102 Spécial tourisme 112 Développement durable 118 Jeux par Gaëtan Goron 120 Le courrier des lecteurs Les solutions des jeux 121 Par ailleurs La BD de Lisa Mandel 122 Un dernier mot par David Caviglioli © NASTCO/GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO – RAPHAEL GAILLARDE/GAMMA-RAPHO – ALAIN MONOT – IDRISS BIGOU-GILLES POUR « LE NOUVEL OBS » 6 Le Nouvel Obs nº3167 · 05/06/2025 Originedupapier:Suède.Tauxdefibresrecyclées:0%.CemagazineestimpriméchezNewsprint,certifiéPEFC.Eutrophisation:PTot=0.003kg/tonnede papier.Ouvrageimpriméavecdesencresconformesàlanorme«BlueAngel». 10-31-3364 / Certifié PEFC Ce produit est issu de forêts gérées durablement, de sources recyclées et contrôlées. www.pefc-france.org Lapublicationcomporte124pages.Pourlesabonnés,uncahier«TéléObs»de24pagesestjoint.UnencartL’HommemoderneestposésurlesabonnésdelaFrancemétropolitaine. UnebrochureFestivalMotpourMotsestposéesurlesexemplairesIle-de-France.Chiffredetirage:155500exemplaires.ImprimeursNEWSPRINTetHELIOPRINT.Sociétééditrice: LeNouvelObservateurduMonde.Directricedelarédaction:CécilePrieur.Présidentdudirectoire,directeurdelapublication:SandroMartin.NuméroCPPAP:0525C85929.Numéro I.S.S.N:2416-8793.Dépôtlégal:àparution.Abonnements:France(unan):160€.Etudiants:109€.Etrangeretentreprises:nousconsulter.Relationsabonnés,67,avenuePierreMendès-France75013Paris–Tél:01-40-26-86-13/abonnement@nouvelobs.com.Vouspouvezconsulternosconditionsgénéralesd’abonnementàl’adressesuivante:https://www. nouvelobs.com/cgv.L’Obs(ISSN2416-8793)ispublishedweeklybyLeNouvelObservateuranddistributedintheUSAbyUKPWorldwide,3390RandRoad,SouthPlainfield,NJ07080. PeriodicalspostagepaidatRahway,NJ.andadditionalmailingoffices.POSTMASTER:SendaddresschangestoL’Obs(Publisher)C/O3390RandRoad,SouthPlainfieldNJ07080. Par téléphone au 01 40 26 86 13 Sur nouvelobs.com/abo12 Abonnez-vous au NouvelObs PA R C L AUDE SOUL A, JO URNALISTE AU SE RVICE ÉCO NO MIE Chronique Economie Eric Delannoy en a tiré un livre de management, « le Dividende sociétal » (Dunod, 2025). Son message est simple : le profit ne peut pas être une fin en soi. Un patron doit aussi améliorer la société, en lui reversant une petite partie de ses bénéfices, selon un mode qu’il choisit lui-même. Parce qu’un environnement social plus sain bénéficie à tous, y compris aux entrepreneurs. Parce qu’une entreprise engagée attire et retient mieux ses salariés : ils ne se demanderont plus pourquoi ils doivent se lever le matin. Et enfin parce que penser au bien commun va forcément enrichir intellectuellement les dirigeants. Leurs réflexions deviendront aussi une source d’innovation pour leurs affaires. Voilà l’argumentaire, et il est convaincant. Pourtant, on sent bien que le passage à l’acte sera compliqué et que les patrons auront du mal à expliquer à leurs actionnaires que les dividendes financiers doivent être partagés avec des associations écologiques ou sociales… Est-ce pour autant une utopie? Non, puisque la loi Pacte de 2019 permet déjà aux entreprises françaises de se fixer des objectifs extra-financiers. Non, puisque le mécénat est déjà largement répandu – à une échelle qui reste modeste et souvent dans le domaine culturel – et que certaines entreprises vont déjà beaucoup plus loin sans se porter plus mal. Le Crédit mutuel Alliance fédérale consacre 15% de ses bénéfices à des missions d’intérêt général, comme la reforestation. L’assureur Maif verse 10% de ses profits à des projets écologiques. Ce sont des mutuelles qui n’ont pas d’actionnaires à contenter? Certes, mais elles pourraient réserver leurs bénéfices à leurs seuls sociétaires ou baisser leurs tarifs pour gagner des parts de marché. Le mouvement dépasse d’ailleurs les frontières. Au Danemark, un quart des entreprises comme le géant pharmaceutique Novo Nordisk, fabricant de l’Ozempic, sont liées à des fondations, qui financent des œuvres sociétales avec leurs dividendes. P our Eric Delannoy, il ne s’agit pas d’exiger un reversement massif, ni obligatoire – car les entreprises feraient alors comme avec les impôts et chercheraient les moyens de l’éviter–maisd’atteindreunebarresignificative,comme celle qu’il pratique chez Tenzing. « La BNP Paribas a créé une fondation ambitieuse, avec un budget d’une centaine de millions par an… mais c’est moins de 1 % de ses profits annuels. La vie des entreprises ne changerait pas si elles faisaient 5 % de profits en moins, et à l’échelle du CAC 40, ça représenterait 7 milliards d’euros par an pour agir : ce serait plus que le budget du ministère de la Culture!»Combienvontoserlesuivresurcettevoie? L e capitalisme triomphant peut-il continuer sur sa voie actuelle – viser desprofitstoujoursplusélevéspour satisfaire des actionnaires toujours plus exigeants– oupeut-il semettre aussi au service du bien commun? Al’heureoùDonaldTrumpmélange allègrement les décisions publiques et les intérêts privés de sa famille ou de ses alliés politiques, la question peut sembler particulièrement naïve. Pourtant, sur le terrain, des entrepreneurs se posent des questions et prouvent qu’un autre capitalisme est possible : exigeant et rentable, certes, mais plus utile à la société. C’est la voie qu’a choisie Eric Delannoy. Cet entrepreneur militant a fondé Tenzing Conseil, un cabinet de conseil en stratégie qui entend casser les codes d’un secteur ultra-concurrentiel et lutter contre les discriminations de tous ordres. Aux géants McKinsey ou Bain, il oppose donc un modèle atypique. D’abord, par ses méthodes de recrutement : il n’a pas embauché ses 65 consultants sur diplôme. Il est ouvert aux talents ignorés du système : étudiants de banlieue ou autodidactes. Ensuite, il consacre 5 % de ses profits à des missions sociales. Enfin, il a choisi de placer 70 % du capital de son entreprise dans une fondation, qui lutte contre les discriminations avec les dividendes qu’elle reçoit. Et ça marche, à sa petite échelle : il a consacré un million d’euros depuis 2011 aux causes qu’il défend. Un autre capitalisme est possible Leprofitnepeutpasêtre unefinensoi.Unpatron doitaussiaméliorer lasociété,enlui reversantunepartiede sesbénéfices,selon unmodequ’ilchoisit. © STÉPHANE MANEL POUR «LE NOUVEL OBS» 8 Le Nouvel Obs nº3167 · 05/06/2025 Chronique Etranger Rien que sur nouvelobs.com lien entre vaccins et autisme – sa marotte. IlafaitlapromotiondelavitamineAenlieu et place de la vaccination face à l’épidémie de rougeole qui balaie le pays et ordonné à laFoodandDrugAdministration(FDA)de durcirsonprotocoled’approbationdesvaccins…Ilaaussimenacéd’empêcherlesscientifiques du gouvernement de publier dans les grandes revues médicales qu’il accuse d’être vendues à Big Pharma. Ou encore pousséTrumpàchoisirpourmédecin-chef des Etats-Unis une ex-médecin devenue influenceuse en bien-être. Le22mai,ilarendupublicsongrandrapport sur les maladies chroniques affectant lesenfants(obésité,diabète,troublesdel’attention,autisme…),quiépinglelesaliments ultratransformés,lesproduits chimiques,lemanqued’activité physique,lasurmédicalisation, l’influence des lobbys industriels, mais aussi… un effet potentiel des vaccins. L’étude manque de rigueur scientifique, mais elle a le mérite de répondre aux préoccupations denombreuxAméricains,tous bordsconfondus.Ilfautreconnaître au secrétaire à la Santé d’avoirfaitpressionsurlesindustrielspour éliminerlescolorantsetadditifsalimentaires synthétiquesetsurlesEtatspourbannirles sodas de leurs programmes d’aide. Mais,àl’arrivée,ilrisquedesemettreàdos lesindustrielsetlesscientifiques–leresponsabledesvaccinsàlaFDAadémissionnéen dénonçant«ladésinformationetlemensonge». Va-t-ilfinircommeMusk?«Sonbrefpassage a servi de leçon aux autres révolutionnaires en herbedel’administrationTrump.Alleztropvite, brisez trop de choses, et vous risquez de monter le public contre vous », constate le site The Bulwark. Leçon comprise : « RFK Jr » prévoitdenedévoilersespréconisationsissues de son rapport qu’en août. E xitElonMusk,resteRobertF.KennedyJr (alias«RFKJr»).LepatrondeTeslaet leneveudeJohnF.Kennedyétaientles deuxovnisdel’administrationTrump. Le premier devait passer au Kärcher l’Etat fédéral,lesecondadministrerunremèdede chevalàlaSanté.Muskabrûlésatorcheen quatre mois. Il a rendu son tablier de directeurdudépartementdel’Efficacitégouvernementale(DOGE)le24maienayantcassé des pans entiers de l’Etat mais dégagé seulement175milliardsdedollarsd’économies sur les 1 000 milliards promis. AprèsleDOGErestedoncMAHA(«Make America Healthy Again »), le slogan de « RFK Jr » calqué sur celui de son boss. Le président populiste argentin Javier Milei a marqué de son sceau cette quasi-passationdepouvoir en postantle27maiunephotodu secrétaire à la Santé tenant la mêmetronçonneusequ’ilavait offerte à Musk. L’acte II serat-il celui de « RFK Jr » ? Plusdiscret,celui-cipromet d’être aussi saignant. Comme à Musk, Trump a donné carte blanche à ce ministre conspirationnisteàlavoixrocailleuse, hérosd’uneimprobablecoalitiond’antivax, d’adeptes des médecines alternatives, de parentsanti-malbouffeetdepourfendeurs des industries agroalimentaires et pharmaceutiques. « Je vais le laisser se déchaîner », a annoncé le président. « RFK Jr » a licencié 20000employés,dontbeaucoupd’experts scientifiques. Il a supprimé des départements, sabré 11 milliards de dollars de subventions aux Etats américains, et prévoit une coupe de 40% dans le budget du National Institutes of Health (NIH). Surcechampderuines,l’ex-avocatconnu pour sa défense de l’environnement donne libre cours à ses obsessions. Il a confié à un autreantivaxuneétudepourdéterminerun Retrouvez la sélection de la semaine sur notre site : qrco.de/SurLeWeb ↓ Parcoursup Le classement des facultés de santé et de médecine Par Gurvan Le Guellec et Renaud Février Sport « Je cours trois fois par semaine, je fais du fitness… et je n’aime pas Strava » Par Corinne Bouchouchi Musique Julien Clerc, sous influence : « J’aurais aimé ressembler à des hommes qui sont morts pour leurs idées » Par Sophie Delassein La santé selon “RFK Jr” PAR SARAH HAL IFA-L EGRAND , CO RRESPO NDANTE À WASH INGTO N Trumpadonné carteblanche àceministre conspirationniste, hérosd’une improbable coalition. © PHILIPPE TURPIN/PHOTONONSTOP VIA AFP – SIMON POTTER / CONNECT IMAGES VIA AFP – D’APRES JOËL SAGET/AFP. ILLUSTRATION : STÉPHANE MANEL POUR «LE NOUVEL OBS» 10 Le Nouvel Obs nº3167 · 05/06/2025 Chronique Société meilleur goût, certes, mais on n’est pas élégant tous les jours. Enrentrantchezmoi,j’airacontélascène à mon mari, qui sembla stupéfait qu’une simple parole bouchère me fasse rajeunir de plus de la moitié de mon âge quand, lui, me chantait des sérénades bien plus subtiles et rajeunissantes. Etais-je ingrate? En proie à un « effet boucher »? Etais-je une version avec cabas et porte-monnaie de Lady Chatterley ? Non. Je me refusais de croire que j’étais tombée si bas. J’ai émis alors une hypothèse plus charitable : cette blague de mauvais goût m’a replongée, un peu à la manière de la grive de Montboissier chez Chateaubriand, dans cette époque lointaine où l’on ricanait gras. Tous. En toute insouciance. Voilà qui était plausible, quand bien même il m’a paru étrange d’éprouver de la nostalgie pour un temps (fort sexiste) que je ne regretteenrien.Onl’auracompris,monflashjuvénilen’apas duré. J’ai passé en revue tout ce qui avait pu se jouer lors de cet achat. J’ai mis en perspective le jambon, la femme que je suis, l’époque, le climat ambiant et l’évolution de la société. Et j’ai terminé par mon examen de conscience. C’était si contourné… Et vain, aussi. Car cette plaisanterie ne peut se comprendre, se combattre ou s’apprécier si j’oublie, pour reprendre les mots de Kundera, que « je suis moi-même et toute ma vie inclus dans une plaisanterie beaucoup plus vaste (qui me dépasse), et totalement irrévocable ». Voilà qui est plus sage. Commededemander,laprochainefois,«ce qu’il reste de jambon persillé » plutôt que de jouer des mille nuances porcines du langage comme une ado. L e boucher attendait. Il y avait des gens derrière moi, il me fallait agir. J’ai fait simple et j’ai exprimé mon vœu : «Pourrais-jeavoirlerestedevotrejambon persillé? » D’un ton fort courtois, l’œil qui frise, le commerçant me répondit que ce serait un plaisir pour lui de me donner l’entièreté du reste de son jambon. Un petit échange vaguement égrillard s’ensuivit. Même les œufs en gelée en firent les frais. Puis on parla abats, ce fut moins délicat. Une fois dans la rue, j’étais perplexe. En rien choquée : j’étais assez grande et solide pour soutenir un tel échange. Sans compter que j’étais quelque peu responsable de sa teneur : moi-même j’avais entrevu le potentielérotiquedemaquête et misé sur le manque de discernement de mon interlocuteur pour qu’il ne le soulignât pas. Ce qui me troubla bien davantage c’était que ces paroles, badines ou graveleuses,medonnèrentinstantanément le sentiment d’avoir 25 ans. Quelle joie ! Aussitôt assombrie. Etais-je de ces femmes qui revendiquent le droit d’être importunées ? J’ai des côtés « vieille féministe », mais pas à ce point-là, quand même. D’ailleurs, à 25 ans, j’aurais été complètement offusquée qu’un monsieur me tienne des propos de ce genre. J’aurais vu en lui un gros dégueulasse et ne serais jamais revenue. Ai-je apprécié cette conversation parce qu’elle n’avait pas, à mes yeux, de véritable enjeu? Je ne pense pas, en effet, qu’elle ait ététraverséedelamoindretensionsexuelle, persilléeounon(lestadesuivant,c’estd’être appelée « jeune fille », à 92 ans, par un serveur). C’était tout simplement du « commerce », aux deux sens du terme ; pas du L’insoutenable légèreté du boucher PAR MARA GOYET , ESSAYISTE Etais-jeune versionavec cabasetportemonnaiedeLady Chatterley? © STÉPHANE MANEL POUR «LE NOUVEL OBS» 12 Le Nouvel Obs nº3167 · 05/06/2025 Fondateurs:JeanDaniel,ClaudePerdriel. 67,avenuePierre-Mendès-France,75013Paris. Standard:01.44.88.34.34. Pouradresserune-mailàvotrecorrespondant,ilsuffitdetaperl’initiale desonprénompuissonnomsuivide@nouvelobs.com DIRECTION Conseildesurveillance:LouisDreyfus(président),LouGrasser(vice-présidente), BéatricedeClermont-Tonnerre,FrédéricCurtet,Jacques-AntoineGranjon, VioletteLazard,XavierNiel,ClaudePerdriel,MatthieuPigasse. Directoire:SandroMartin(président),CécilePrieur(directricedelarédaction). RÉDACTION Directrice:CécilePrieur. 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VENTEAUNUMÉRO-RELATIONDIFFUSEUR NUMÉROVERT :08.05.05.01.47 RENCONTRES SUR RÉSERVATION MOT-POUR-MOTS.FR LITTÉRAIRE MARRAINÉ PAR LOLA LAFON EN MUSIQUE • 22 JUIN • BERTRAND BELIN,CHRISTELLE DABOS,MARYLINE DESBIOLLES, ANDRÉ COMTE-SPONVILLE,SHANE HADDAD, MATHILDE HENZELIN,CATHERINE MEURISSE,MARIE NDIAYE, CAMILLE LAURENS,GUILLAUME POIX,FLORENCE SEYVOS, NEIGE SINNO,ESTHER TEILLARD,ADÈLE YON,GABRIELLA ZALAPI, CORALY ZAHONERO,VALÉRIE ZENATTI LA VILLETTE POUR MOTS 21–22 JUIN ENTRÉE GRATUITE • 21 JUIN • LAURE ADLER,CONSTANTIN ALEXANDRAKIS,CHRISTINE ANGOT, PÉNÉLOPE BAGIEU,EMMA BECKER,CARYL FEREY, FRANÇOISE GILLARD,LOUISE CHENNEVIÈRE,LUCAS HARARI, REBECCA LIGHIERI,SUSIE MORGENSTERN,OLIVIER NOREK, DENIS PODALYDES,ABEL QUENTIN,BLANDINE RINKEL,LA GRANDE SOPHIE, ALBIN DE LA SIMONE,VANESSA SPRINGORA,GUILLAUME VIRY FESTIVAL z VALLAUD SE CONSOLE Boris Vallaud (photo, au second plan) a peut-être manqué son pari en échouant à la troisième place au premier tour du congrès du Parti socialiste. Mais, à la veille du second tour qui voit Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol se disputer la tête du PS, le député des Landes peut éprouver quelques motifs de satisfaction. Avec pas loin de 18 % des suffrages, le chef de file des députés socialistes aura désormais voix au chapitre dans les instances du parti. Il aurait par ailleurs déjà obtenu des garanties de la part du futur premier secrétaire. Parmi elles, le lancement d’une Académie Léon-Blum pour former les militants socialistes, ainsi que la création d’un journal, « le Nouveau Populaire », en référence au « Populaire », le journal de l’ancien président du Conseil. « Tout le monde trouve que ce sont de super idées, mettons-les en place », lance Rémi Branco, soutien de Vallaud. z VILLEPIN N’A PLUS LA COTE À L’ÉLYSÉE Son nom faisait partie des décorations d’Emmanuel Macron, celles qu’on prépare sans se presser, la date n’ayant jamais été fixée. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac avait fait savoir qu’il ne voulait pas de grande cérémonie, mais un tête-à-tête avec le président. La chose avait été, sur le principe, acceptée. C’était il y a un an, une éternité en politique. Depuis, l’ancien diplomate a critiqué, à plusieurs reprises, la méthode du président de la République sur la scène internationale. Il reproche notamment à Emmanuel Macron de privilégier « la diplomatie de la papouille » pour séduire ses interlocuteurs. Une stratégie jugée inefficace. Des leçons qu’a peu appréciées le locataire de l’Elysée. « De quelle décoration parlez-vous ? » déclare l’un de ses conseillers, lorsqu’on l’interroge sur le dossier. Le même confirme que le projet est pour le moment aux oubliettes. Q OUTRE-MER LA DROITE S’INQUIÈTE POUR LA NOUVELLE-CALÉDONIE La proportionneLLe n’estpasleseulcasusbellientre les ministres venus de LR et le camp macroniste. Ces ministres–quiprétendentêtreprêtsàclaquerlaporte du gouvernement Bayrou en cas de réforme du mode de scrutin – laissent parfois entendre qu’un autre sujet les inquiète tout autant : le sort de la NouvelleCalédonie. Un dossier hautement inflammable pour EmmanuelMacron,commepourManuelValls(photo), revenuaugouvernement au poste de ministre des Outre-mer. Confidences d’un membre influent de l’exécutif, soutien de Bruno Retailleau : « Il est dans notre intérêt de rester au gouvernement. Et nous resterons tant que les divergences ne seront pas trop grandes. Mais ce qui touche à l’intégrité territoriale de la NouvelleCalédonie nous préoccupe. Ce sont des sujets majeurs. Nous sommes très attachés au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République. Si l’on cède sur ce terrain-là, on ouvre laboîtedePandore:Martinique,Guyane…» Unanaprès les émeutes meurtrières qui ont embrasé l’archipel, le chef de l’Etat doit réunir à Paris l’ensemble des forces politiques locales à la mi-juin. Objectif : sortir de l’impasse institutionnelle et doter le Caillou d’un nouveau statut. Et, si possible, éviter un nouveau psychodrame au sein d’un socle gouvernemental. AlexandreLeDrollec EN BREF © DELPHINE MAYEUR/HANS LUCAS VIA AFP – ERIC TSCHAEN/REA – MICHEL EULER/AFP 14 Le Nouvel Obs nº3167 · 05/06/2025
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