INFO PÊCHE n°96 - Page 1 - 96 4 - INFO PÊCHE n° 95 Quelques semaines seulement après la disparition d’Albert Drachkovitch, peintre de grand talent mais surtout promoteur de la pêche du sandre au poisson mort manié en France dans les années 80, j’apprenais celle de Jacky Morzières. Si grâce à mon métier j’ai eu le plaisir et l’honneur de croiser - et même de pêcher en sa compagnie - Albert, la perte de Jacky me touche de beaucoup plus près. Il était passé du stade de héros à celui de professeur de pêche, puis d’ami proche. Je me souviens encore de la première fois que je l’ai croisé comme si c’était hier. Je devais avoir dans les 16 ou 17 ans et je participai à mon tout premier concours. Je m’étais naïvement inscrit après avoir vu une affiche dans un magasin de pêche. Mes parents avaient ronchonné, mais ils m’avaient conduit un dimanche à 6 heures du matin au bord du lac de Créteil où se déroulait l’épreuve. Mon panier en osier et mon fourreau en toile sur l’épaule, j’avançai d’un pas décidé vers le lieu du rassemblement. Mais je m’arrêtai subitement dans mon élan. Là, juste devant la table de tirage au sort, trois visages connus de champions dont je lisais mensuellement les exploits dans La Pêche et les Poissons ; Guy Hébert, Gérard Heulard et Jacky Morzières. Comment était-ce possible ? Sans doute m’étais-je trompé ? Il me paraissait incroyable que moi, jeune débutant, je puisse participer à un concours avec de telles vedettes ! Le moment de stupeur passé, prenant mon courage à deux mains, je m’étais tout de même avancé. En me voyant confus et hésitant face à l’organisateur, Jacky avait posé sa main sur mon épaule et m’avait encouragé. Je n’ai jamais oublié ses mots ; « T’inquiètes pas gamin, c’est que de la pêche. Amuse-toi ! ». Mais c’est quelques années plus tard, lorsque mon bon ami Daniel Dijols a ouvert un magasin à côté de chez moi, que j’ai véritablement eu l’occasion de me rapprocher de Jacky. Il se trouve qu’il venait de déménager et que nous habitions désormais à moins de trois kilomètres l’un de l’autre. Nous avions donc l’occasion de nous rencontrer chaque semaine à la boutique. Reste que Jacky était d’un naturel assez farouche. Ce n’est qu’après plusieurs mois d’échanges et de discussions qu’il me proposa un beau jour de l’accompagner pour pêcher ablettes et goujons au bord du canal de l’Ourcq. En le voyant ainsi de près à l’oeuvre, je ne pouvais m’empêcher de penser à Louis de Funès - alias Blaireau - dans le célèbre film « Ni vu, ni connu ». Je n’aurai pas été le moins du monde surpris s’il avait tapé du pied avant chaque prise ! Toujours est-il que c’était le début d’une solide amitié partagée entre les sorties hebdomadaires au bord de l’eau, le ramassage du fouillis, le bricolage de flotteurs en plume de paon, d’hameçons faits main ou de montures pour pêcher la truite au vairon mort à l’ouverture dans ses chères petites rivières bretonnes. Auprès de lui, je comprenais à quel point le meilleur matériel du monde ne vaudra jamais cet impalpable instinct que d’aucuns appellent le « sens de l’eau ». De BIENVENUE INFO PÊCHE N°96 - JUILLET/AOÛT 2025 MON JACKY, CE HÉROS HOMMAGE À JACKY MORZIÈRES Voir page 96 www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ INFO PÊCHE n°95 - 5 mon côté, j’essayais modestement de lui transmettre mes expériences d’outre-Manche. Par deux fois, j’aurai même l’occasion de l’emmener avec moi participer à des épreuves en Angleterre, dont la prestigieuse European Super Cup sur le bassin d’aviron de Nottingham. L’occasion de voir réunis mes deux héros de jeunesse ; Jacky et son équivalent britannique, le grand Kevin Ashurst. Par trois fois, nous participerons aussi au Triangulaire de Montereau. Cette fabuleuse compétition en américaine se déroulant en six manches de seulement une heure trente sur deux jours. Je me souviens avoir commencé l’une d’entre elles en solitaire, car Jacky était tombé sur Guy Hébert à la buvette du midi… Ce n’est qu’après une bonne demi-heure que je l’ai vu rappliquer tout sourire et l’oeil brillant, me demandant si j’avais « fait le boulot » ?! Je pourrais ainsi multiplier les anecdotes tant Jacky était un personnage atypique. De fait, il était littéralement possédé par l’eau et les poissons. Tout le reste - l’apparence, les biens matériels, la carrière… - n’avait pas d’importance. Parti prendre sa retraite en Bretagne, nous avions moins le temps de nous voir et Jacky s’était enfermé dans une solitude qui lui convenait fort bien. J’avais toutefois des nouvelles régulièrement par son ami de toujours, François Le Sager président de l’AAPPMA de Lorient qui prenait soin de lui depuis que sa santé s’était détériorée. Deux mois seulement avant son ultime départ, Jacky s’était furtivement échappé de son centre de convalescence pour ne pas louper l’ouverture. Sans doute pressentait-il que ce serait sa dernière. Une chose est sûre, les truites qu’il a prises ce jourlà ne se doutent pas de l'honneur qui leur a été fait… De mon côté en revanche, j’ai bien conscience de celui que j’ai eu de le côtoyer. 66 GROSSES CARPES EN « STALKING » QUESTIONS&RÉPONSES P. 06 Nos spécialistes répondent à toutes vos questions. P. 12 FINALE DU SPECIMEN TROPHY PROFESSEUR EWING P. 16 Les mouvements des poissons sur le coup. BONS COUPS P. 31 16 coins de pêche pour remplir vos bourriches. FEEDER P. 40 Timéo, artiste peintre ! P. 40 à 45 COUP P. 46 Gros poissons à l’asticot collé. AMORCE P. 52 Pêche sur fond d’herbes. COUP P. 60 Pêche en bief inconnu. COUP P. 66 Grosses carpes en « stalking ». FEEDER P. 72 Pêche à distance. À LA UNE P. 79 Le nylon Xact de chez Nufish. NOUVEAUTÉS P. 80 Notre sélection de produits innovants. PANOPLIE SPECIMEN TROPHY P. 82 Notre sélection de produits pour les gardons. TEST P. 84 Les élastiques Hybrid P. 90 MAGIQUE PVA. P. 95 HOMMAGE À JACKY TECHNIQUES & TACTIQUES TESTS & MATÉRIELS 40 TIMÉO, ARTISTE PEINTRE ! 12 46 GROS POISSONS À L’ASTICOT COLLÉ SPÉCIMEN 52 PÊCHE SUR FOND D’HERBES SOMMAIRE Editeur : B&D Editions - 20 avenue des Lauriers Roses - 13600 La Ciotat redaction@info-peche.fr - www.info-peche.fr DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-François Darnet - RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Béroud FABRICATION : B&D Éditions - AUTEURS ET COLLABORATEURS : Didier Delannoy David Ewing - Christian Monget - François Raizin - Sébastien Rousseau - Ekaterina Aseeva Alan Scotthorne - Jan Van Schendel IMPRIMEUR : BLG Toul - France - TYPE PAPIER : PERLENTOP brillant - 60 grammes TAUX DE FIBRES RECYCLEES : 58% - EUTROPHISATION PTot (Kg/t) : 0,006 Publicité : 06 73 69 47 33 - jeanfrancois.darnet@info-peche.fr Dépôt légal : juin 2025 - Prix au numéro : 5,90 € - ISSN : en cours - Commission paritaire : 0426 K 90175 Imprimé en Europe - Printed in Europe 1re FINALE DU Tous les poissons, carpes comprises donc, mémorisent assez facilement l’heure de la distribution d’une nourriture. C’est flagrant dans les piscicultures où les truites finissent même par reconnaître non seulement l’heure exacte mais aussi les pas de la personne qui va leur jeter des granulés. Toutefois, ce type de conditionnement ne se fait en général qu’après un laps de temps d’au moins une semaine, voire des mois. Trois jours me semblent bien peu pour que vos carpes associent lieu et horaire à un apport de nourriture. En général, dans un étang, les carpes suivent toujours le même trajet. Elles n’en changent que très occasionnellement. Il se peut donc aussi que votre coup soit situé à un endroit où elles ont pour habitude de passer dans cette tranche d’heure. Le fait que vous leur jetiez de la nourriture peut les inciter à rester sur place plus ou moins longtemps, mais sans toutefois remettre en cause tout leur cheminement. Je vous conseille donc de bien observer le comportement (les sauts et les fouilles surtout) des carpes pour essayer de déterminer la route qu’elles suivent. Vous pourrez ainsi amorcer un deuxième coup dans la zone où elles sont plus actives le reste de la journée.. QR & Pour poser vos questions… redaction@info-peche.fr infopechemagazine PAR COURRIER : Info Pêche, 20 avenue des Lauriers Roses 13600 La Ciotat NOS EXPERTS RÉPONDENT À VOS QUESTIONS QUESTIONS RÉPONSES & 6 - INFO PÊCHE n° 96 Tout d’abord, je voudrais savoir quand et pourquoi modifier le poids du feeder (hormis pour sa tenue sur le fond et la distance de pêche). Pourquoi le poids du feeder aurait-il une influence sur la nature des touches lorsqu’on utilise un montage coulissant ? Ensuite, j’aimerais savoir si le diamètre du corps de ligne (j’utilise du 18/°°) est important. Me conseillez-vous de pêcher plus fin ? LOUIS PINGUELY, DE BUZANCAIS Vous avez vous-même répondu en grande partie à votre première question : le poids du feeder dépend de la distance à atteindre et de la force du courant. Il peut ensuite avoir effectivement un rôle important à jouer dans la perception des touches, mais tout dépend alors du montage. Si le feeder coulisse librement sur la ligne, son poids n’a effectivement pas grande importance ; en revanche, s’il est monté en potence et qu’il est trop lourd, il risque d’éveiller la méfiance du poisson. Toutefois, pour les montages où le feeder est bloqué (on parle alors de système autoferrant), il peut être intéressant d’utiliser un modèle volontairement très lourd pour être sûr que le poisson se ferre bien tout seul dès qu’il prend l’esche dans la bouche. Le diamètre du fil qui garnit le moulinet n’a pas grande importance : il doit avant tout être suffisamment solide pour éviter tout risque de casse au lancer. Un 18/°° n’est absolument pas exagéré et convient parfaitement pour propulser des feeders assez (jusqu’à une trentaine de grammes). En revanche, si vous devez pêcher loin du bord ou en rivière avec de gros feeders, n’hésitez surtout pas à remplir vos moulinets avec du fil nettement plus solide (22 à 25/°°). Dans certains grands fleuves puissants, il ne faut pas hésiter à monter jusqu’au 30/°° ! Je pêche la carpe à la grande canne et j’amorce souvent à heure fixe pendant plusieurs jours avant de pêcher. J’ai remarqué que les touches surviennent souvent ensuite justement dans ce créneau horaire. Est-ce parce que les poissons savent exactement à quelle heure on va les nourrir ou est-ce une pure coïncidence ? ALAIN LABARRE, PAR EMAIL Q R www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ Q R RENDEZ-VOUS AVEC NICO Afin de répondre encore plus précisément à vos demandes et vos questions, nous avons décidé de vous donner la possibilité de discuter directement avec Nicolas pendant une heure lors de Live sur nos pages Facebook et YouTube. Pour chaque numéro, nous sélectionnerons trois sujets sur lesquels vous pourrez échanger avec Nicolas. Les rendez-vous pour ce numéro 96 de juillet/août 2025 sont les suivants : Pour participer, c’est très simple ; il vous suffit de vous abonner à notre chaine YouTube Info Pêche. Vous pourrez alors participer au Live et poser vos questions sur le thème du jour directement à Nicolas. Date et horaire Thème Vendredi 11 juillet La pêche à l’asticot collé. de 18 à 19 h Vendredi 1er août L’efficacité des additifs. de 18 à 19 h Vendredi 22 août Tribune libre. de 18 à 19 h Je pêche dans un étang de 2 à 2,50 m de fond. Je monte mes lignes, mais j’ai toujours un doute sur la distance à garder entre hameçon et la plombée principale. Est-ce que ça influence vraiment la façon de mordre des poissons ? GILBERT QUENTIN, SUR FACEBOOK La position de la plombée principale influe sur plusieurs paramètres décisifs dans le nombre et la qualité des touches. Il faut donc y prêter une attention toute particulière. C’est elle qui permet de stabiliser la ligne dans la masse d’eau, souvent traversée par des courants contraires, même en étang. Elle détermine également en grande partie la présentation et le comportement de l’esche elle-même. Ainsi, une plombée principale très haute donne beaucoup de souplesse à la partie basse de la ligne, donc l’esche se comportera de façon très naturelle. En revanche, elle peut se retrouver ballottée en tous sens en présence de mouvements d’eau. Au contraire, une plombée très basse va permettre de bien stabiliser l’appât sur le fond, mais sa descente sera plus brutale. Comme souvent à la pêche, il faut essayer de trouver un compromis qui réponde au comportement du jour des poissons. En général, je débute avec une plombée principale à 50 cm de l’hameçon, mais il ne faut surtout pas hésiter à la bouger régulièrement en fonction de la nature des touches. Si elles sont trop rapides, je l’éloigne de l’hameçon, mais si je ramène une esche abîmée alors que je n’ai pas remarqué de touche, je l’en rapproche. Pouvez-vous me donner des conseils sur la façon d’utiliser le tourteau de maïs ? Est-il possible de l’ébouillanter et, sinon, combien de temps et dans quel volume d’eau le faire tremper ? GILLES AURELLE , PAR EMAIL Je ne vous conseille pas de faire cuire le tourteau de maïs. Pour le réduire en bouillie avant de l’incorporer aux farines sèches, il suffit de le faire tremper dans de l’eau (tiède si on le fait à la maison, froide si on le fait au bord de l’eau). Beaucoup de pêcheurs ajoutent des additifs dans cette eau de trempage. En général, ce sont des sirops de type Aromix très riches en sucre. C’est assez logique, car ils sont en effet appréciés des gros poissons que l’on recherche le plus souvent lorsqu’on ajoute du tourteau de maïs à l’amorce. Il faut simplement tenir compte du fait que ces additifs renforcent le pouvoir collant du mélange, mais ils ne nuisent en rien aux qualités générales du tourteau. Q R Q R INFO PÊCHE N° 96 - 7 privilégier les mélanges à base de chapelures et de céréales et, surtout, le maïs à l’hameçon. Optez pour un bas de ligne assez court - environ 40 cm -, de manière à ce que l’hameçon se trouve à proximité immédiate de l’amorce déposée sur le fond. Dès lors qu’on pêche au maïs, le montage au cheveu s’impose : les touches sont plus marquées et surtout plus nombreuses qu'avec un eschage classique. Pour éviter les débris qui parsèment le fond, la meilleure solution est encore de pêcher avec une esche décollée de quelques centimètres. Pour cela, placez un petit cube de mousse sur le cheveu, au milieu des grains de maïs. Il suffit ensuite de placer une chevrotine à une distance de l’hameçon équivalente à la hauteur à laquelle vous voulez que votre chapelet de maïs évolue au-dessus du fond, et le tour est joué ! En général, cela va de 5 à 15 cm, mais rien n'empêche que ce soit plus. À la place des grains de maïs, il est aussi possible d'utiliser une bouillette pop up, c'est-à-dire flottante, de 8 ou 10 mm. Choisissez alors une bille de couleur claire (blanche ou jaune) de manière à ce que, une fois décollée du fond, elle attire l'attention des carpes. Il suffit de faire un essai en bordure pour comprendre ce qui fait l'efficacité de la technique : l'appât est littéralement en suspension au dessus du tapis d’amorce… irrésistible pour une carpe en maraude ! Pêcher ainsi avec un montage au cheveu provoque des touches ultra violentes ; c’est la raison pour laquelle je vous conseille d’utiliser un bas de ligne en 25/°°et un solide hameçon à œillet n° 8. Si vous devez pêcher très précis en bloquant le nylon dans le line clip, alors je vous conseille d’utiliser un élastique de 2,1 mm environ 30 cm au-dessus du feeder. Les risques de casse au ferrage sont alors nettement réduits et cela ne gêne en rien l’action de pêche. Je pêche des carpes communes au quiver dans une petite rivière sauvage. Elles ne sont pas forcément énormes (entre 3 et 7 kg) mais sont particulièrement combatives et provoquent des touches très violentes. Le problème, c’est que le fond de la rivière est souvent parsemé de débris végétaux (feuilles, branchages, etc.) dans lesquels mon hameçon s’accroche régulièrement. Pourriez-vous me conseiller des montages adaptés à ce type de conditions de pêche ? CLÉMENT GOUARD, PAR COURRIER En rivière, le feeder est en effet une excellente technique pour pêcher les carpes parce qu’il permet de déposer, de façon très précise, juste la quantité d'esches nécessaire mais aussi d’aller chercher les poissons où qu’ils se trouvent. Mais pêcher la carpe en milieu sauvage n'est pas la même chose que de les rechercher en carpodrome, surtout au niveau des appâts et de l’amorce. Je vous conseille donc de 8 - INFO PÊCHE n° 96 QR & R www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ Q MONTAGES À CARPES AVEC ESCHE DÉCOLLÉE Bas de ligne 25/°° de 40 cm Bas de ligne 25/°° de 40 cm Feeder 30 g Feeder 30 g Torsade sur 15 cm Torsade sur 15 cm Élastique de 2,1 mm sur 40 cm Émerillon Émerillon Émerillon Perle de blocage Émerillon Chevrotine 1 g Chevrotine 1 g Corps de ligne 30/°° Corps de ligne 30/°° Hameçon n° 8 Hameçon n° 8 J’utilise une forme de flotteur du commerce qui me convient parfaitement, mais la quille est un peu trop fine et il m’arrive de la tordre. Pensez-vous que je peux la remplacer et, si oui, comment procéder ? FRANÇOIS CARRIER, SUR FACEBOOK Il est en effet tout à fait possible de remplacer la quille d’un flotteur du commerce. C’est même assez facile. Voici comment procéder. Une petite précision toutefois : pensez bien que si vous utilisez une quille aussi longue, mais de diamètre plus important, alors la portance générale de votre flotteur va diminuer. Sur un gros flotteur de rivière, ça ne changera pas grand-chose, mais sur un modèle d’étang plus léger, cela vous obligera à utiliser un corps franchement plus gros si vous souhaitez conserver la même masse de plombs sur la ligne. 10 - INFO PÊCHE n° 96 Est-il possible de pêcher le barbeau au method feeder plutôt qu’avec un cage feeder classique ? LAURENT DEBRILLANT, DE NEUVY-SUR-LOIRE C’est tout à fait possible et c’est même une technique très efficace. Elle revient finalement à utiliser un montage à bas de ligne très court similaire à la « pelote » de jadis. Cette technique ancienne consistait à former une grosse boule de terre glaise farcie d’asticots autour d’un plomb et d’y insérer le bas de ligne. Le method peut remplacer avantageusement le plomb et il est bien sûr possible d’utiliser une amorce collante en lieu et place de la terre. Pour ce type de pêche, je vous conseille d’opter pour des methods avec des rebords très prononcés qui éviteront que l’amorce ne se disperse sur une surface trop grande en présence de fort courant. Certains modèles disposent de trois sortes d’ailettes autour desquelles ont peut agglomérer l’amorce pour former une grosse boule d’appâts. Ils sont parfaitement adaptés aux pêches dans les grands fleuves profonds, lorsqu’on doit laisser le montage plusieurs dizaines de minutes en place entre chaque lancer. QR & Utiliser de la colle à deux composants à prise lente. 1 Bien mélanger les composants de la colle. 2 Tremper l’extrémité de la quille dans la colle. 3 Déposer un peu de savon liquide sur le bout du doigt. Enfoncer la quille à la base du flotteur. 4 5 Lisser la goutte de colle. 6 Le résultat est impeccable. 7 www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ Q R Mon mari pêche en concours avec une canne en carbone. Le week-end dernier, il a pêché en américaine avec un copain ; ils ont utilisé les mêmes lignes réglées de la même façon et les mêmes appâts, mais il n’a pas eu la moindre touche alors que son coéquipier enchainait les prises. Quelqu’un nous a dit que ce serait peut-être dû à l’électricité statique. Est-ce possible et, si oui, comment peut-on y remédier ? MICHELLE BEYNAERTS, PAR EMAIL Bien difficile de répondre de manière catégorique à votre question. Il est certain que le carbone est un matériau très conducteur et certains pêcheurs sont convaincus qu’il transmet des « ondes » négatives ou positives qui peuvent exciter ou rebuter le poisson. Nous avons tous remarqué qu’il arrive d’avoir subitement une touche lorsqu’on laisse la canne sur le support et qu’on s’en éloigne. Ce n’est sans doute pas dû au « sixième sens » des poissons, mais bel et bien parce que quelque chose se passe au niveau de la présentation de l’esche. Plus que de l’électricité statique, je pense qu’il s’agit d’un phénomène dû aux vibrations. On sait que les poissons les détectent très bien grâce à leur ligne latérale et qu’ils y sont très sensibles. En tenant sa canne dans les mains (encore plus s’il s’agit d’une canne feeder et qu’on utilise de la tresse), il est possible que certains tremblotements se transmettent à travers le carbone, puis le nylon et jusqu’à l’hameçon. Mais encore une fois, il ne s’agit que d’une théorie… R Q Q R L ancer une épreuve comme le Specimen Trophy était un pari. La pêche des gros poissons blancs - le « specimen hunting » comme l’appellent les britanniques - n’en est encore qu’à ses tout début dans notre pays et ne touche pour l’instant que des spécialistes passionnés. Pourtant, comme nous l’avions expliqué au moment de son lancement, elle nous semble promise à un grand succès car elle correspond parfaitement aux attentes des pêcheurs d’aujourd’hui, les jeunes en particulier. Ses atouts sont nombreux : elle ne nécessite pas un matériel coûteux et volumineux, reste assez simple à aborder techniquement, n’est pas forcément statique et, surtout, cible des poissons de belle taille tout de même plus valorisants - surtout à notre époque des réseaux sociaux - qu’ablettes et gardonneaux. En faisant la promotion de ce type de pêche, nous voulons attirer de nouveaux pratiquants en leur montrant que la pêche au coup de spécimens, ça peut être tout aussi « fun » que le « street fishing ». Elle permet de parcourir les berges des étangs ou des rivières avec un matériel peu encombrant à la recherche des meilleurs endroits susceptibles d’abriter un gros poisson. De s’installer au beau milieu d’un cadre sauvage et de profiter ainsi pleinement du décor en attendant la touche. En l’absence de résultat, de passer rapidement à un autre poste prometteur. Pas besoin d’une heure pour installer tout son attirail, on est en action en moins de dix minutes. Non seulement l’approche est différente des techniques traditionnelles à poste fixe, mais elle permet de privilégier le plaisir à la performance. Avec ce type de pêche, on ne cherche pas à réaliser le plus grand nombre de prises ou le gros score possible dans un temps imparti. L’objectif est de prendre quelques poissons marquants que ce soit pour leur poids, mais aussi tout simplement pour leur beauté ou parce qu’on a réussi à les capturer dans des conditions difficiles. Des poissons qui provoquent de réelles émotions et de beaux souvenirs à partager… 12 - INFO PÊCHE n° 96 www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ NOS PARTENAIRES SOUTIENNENT LA PÊCHE Pas besoin de déballer des tonnes de matériel pour prendre de beaux spécimens. Le lac de Monampteuil a tenu toutes ses promesses ! 1re FINALE DU QUELLE RÉUSSITE ! La toute première finale du Specimen Trophy s’est déroulée les 30 et 31 mai derniers sur le lac de Monampteuil et la rivière Aisne en amont de Soissons. Ce fut une totale réussite avec de magnifiques poissons, mais aussi et surtout une ambiance de partage et de convivialité exceptionnelle entre les participants. Des beaux souvenirs, tous les participants à cette première finale en auront certainement ! Même si l’absence de courant dans la rivière y a rendu la pêche particulièrement difficile, le lac de Monampteuil a parfaitement répondu à nos attentes et il s’y est pris de magnifiques poissons (tanches, carassins et grosses brèmes en particulier). Ils étaient donc 16 finalistes (une pensée pour Quentin Pechon qui devait être parmi nous avec son ami Steve Bordez mais qui n’a pas pu venir à cause d’un accident de moto...) répartis en deux groupes. Les uns sur la rivière Aisne, les autres sur le lac de Monampteuil. Pour rendre les choses plus excitantes, le tirage au sort était effectué d’une façon un peu particulière ; lorsque son nom était annoncé, chaque pêcheur pouvait choisir sa place. Après tout, trouver le meilleur poste, c’est l’une des qualités premières d’un chasseur de spécimen ! Chaque pêcheur disposait ensuite de 30 à 40 m de berge pour s’installer. Il pouvait ainsi décider d’amorcer un ou plusieurs postes à des distances différentes et les exploiter ensuite INFO PÊCHE N° 91 - 13 UN GRAND MERCI À EUX ! Si le Specimen Trophy et la finale ont été un grand succès c’est aussi et surtout grâce à nos partenaires. Dans le monde de la pêche, de nombreuses marques ont accepté de se joindre à nous pour promouvoir ce type de pêche assez nouveau en France. Ils montrent ainsi qu'ils sont pleinement impliqués dans le développement et la promotion de la pêche. Grâce à nos partenaires, les finalistes ont reçu une dotation en espèces et en matériel exceptionnelle ! MARQUE FRANÇAISE d'appâts et de petit matériel. MARQUE FRANÇAISE d'appâts, de cannes, moulinets et petits accessoires. MARQUE ANGLAISE de cannes, moulinets et petits accessoires. MARQUE FRANCO BELGE d'appâts. MARQUE JAPONAISE de cannes, moulinets et petits accessoires. MARQUE ITALIENNE de cannes, moulinets et petits accessoires. MARQUE FRANÇAISE de cannes, moulinets et petits accessoires. MARQUE JAPONAISE de cannes, moulinets et petits accessoires. MARQUE NÉERLANDAISE de cannes, moulinets et petits accessoires. grâce aux deux cannes autorisées pendant des manches de 9 heures. Le règlement était aussi conçu de manière à inciter les pêcheurs à cibler le plus d’espèces différentes possibles et à ménager le suspens jusqu’à la dernière seconde. Les poissons étaient pesés au fur et à mesure des prises, permettant de suivre le classement en temps réel, sans avoir à attendre la fin de la manche pour connaitre les vainqueurs. De cette manière, les poissons étaient aussi relâchés rapidement afin de les stresser le moins possible. Si la première manche s’est déroulée sous un soleil de plomb, la seconde a dû être interrompue brièvement à cause de la présence de gros orages. Il aura fallu attendre vraiment les derniers instants pour que la victoire se des14 - INFO PÊCHE n° 96 www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ NOS PARTENAIRES SOUTIENNENT LA PÊCHE MARC CHENU, LE GRAND VAINQUEUR ! Le grand vainqueur de cette première édition est Marc Chenu qui l’emporte avec six petits points d’avance sur Julien Genex. Marc est un pêcheur très polyvalent qui recherche aussi bien les truites à la mouche, que les carnassiers aux leurres ou même le bar en kayak en mer. Mais, depuis quelques années, il s’est spécialisé dans la recherche des gros poissons blancs au feeder et au flotteur à rôder. Il avoue ne pas vraiment être un compétiteur dans l’âme, mais il a souhaité participé au Specimen Trophy afin de rencontrer et d’échanger avec des pêcheurs qui partagent sa même passion. Il a bien fait car il repart de la finale avec un magnifique trophée, deux médailles et un chèque de 2800 € ! Marc Chenu, à jamais le premier ! Respect du poisson avant tout ; chaque prise était manipulée avec soin avant d’être pesée et remise immédiatement à l’eau. LES VAINQUEURS PAR ESPÈCE Pour chaque espèce, un prix (400 € et une médaille) était décerné au plus gros poisson. Les résultats ont été très serrés avec parfois des différences de seulement quelques dizaines de grammes, mais voici les vainqueurs. sine, car les poids des tanches, brèmes et carassins du lac étaient vraiment très proches. Pour preuve, Cyrille Vasseur qui, lors de la seconde manche dans le lac, a pris trois brèmes exactement du même poids, à savoir 2,640 kg ! D’un point de vue technique, cette finale a aussi été très intéressante, les pêcheurs n’hésitant pas à constamment jongler avec les pêches au feeder classique (cage ou window), au method et même au zig rig ou au flotteur (anglaise en plan d’eau et longue coulée en rivière). En matière d’appât également ils ont tout essayé. Dumbell, wafter ou pop up de toutes les couleurs, pellets, bouillettes, graines, pain, asticots ou ver de terre… tout y est passé ! Nous ne manquerons pas d’y revenir prochainement plus en détail. Au delà de l’aspect des résultats et de l’aspect sportif, on retiendra de cette finale une ambiance générale particulièrement chaleureuse. Pendant deux jours a régné une grande convivialité et de réels échanges entre pêcheurs venus parfois de fort loin (de Belgique ou d’Angleterre, mais aussi du sud de la France). On a rigolé, on s’est « chambré », on a trinqué ensemble et on a partagé ses petites combines et ses astuces. Parce que, comme je le dis toujours ; « le plaisir de la pêche ne se résume pas au poids des prises » ! INFO PÊCHE N° 96 - 15 Pour participer et tenter de vous qualifier pour la prochaine finale qui se déroulera en 2027, il vous suffit d'envoyer vos photos* de belles prises grâce au formulaire disponible sur • La page Facebook SPECIMEN TROPHY • Notre site Internet www.info-peche.fr. Chaque fin de mois, un vainqueur sera désignés par le jury du magazine Info Pêche. La sélection se fera en fonction de trois critères principaux : 1. Le poids de la prise. 2. La qualité de la photo. 3. Le respect du poisson. Les vainqueurs recevront en récompense un lot de petits matériels et appâts offert par nos partenaires ; Sensas, Shimano, Daiwa, Champion Feed, Milo, Garbolino, Fun Fishing, Nytro et Cresta. * Seules les photos des huit espèces (gardon, brème, rotengle, tanche, barbeau, chevesne, ide, carassin) concernées par le Specimen Trophy sont acceptées. Il convient également de remercier : • Le directeur de la fédération de l’Aisne, Martin Duntze qui nous a épaulé pour obtenir toutes les autorisations nécessaires auprès des VNF. • Les présidents des AAPPMA de Soissons, Jean-Paul Rabier et Pascal Vins de la Gaule Laonnoise qui gère le plan d’eau de Monampteuil. • Le maire de Vailly-sur-Aisne, Arnaud Battefort, qui a mis à notre disposition les locaux de la mairie et qui a été à nos côtés dès le début. De nos jours, un maire qui soutient autant la pêche et les pêcheurs, c’est assez rare pour être salué ! Le maire de Vailly-surAisne, Arnaud Battefort, nous a merveilleusement soutenu ! • Les bénévoles qui nous ont donné un coup de main pour la pesée. Pour remplir leur mission, ils ont dû marcher près de 15 km par jour sous un soleil de plomb ! COMMENT PARTICIPER Pendant deux jours, on a vu des poissons absolument magnifiques ! Après 9 heures passées au bord de l’eau, le buffet du vendredi soir était attendu. Ce fut aussi l’occasion d’échanges et de franches rigolades ! Les pêcheurs ont multiplié les essais, tant en matière d’appâts que de montages.
INFO PÊCHE n°96 - Page 1
INFO PÊCHE n°96 - Page 2
viapresse