A/R MAGAZINE n°71 - Page 7 - 71 3 C’EST SI BON P our la sixième fois en quinze ans, le Japon fait la une du magazine. Qui dit mieux? Personne. Et pour la première fois, c’est le mont Fuji (3776 m) qui s’affiche. Son cône parfait étant l’emblème nippon par excellence, on n’a pas résisté plus longtemps. On voit par là qu’on a beau chasser le cliché, il revient au galop. Mais bon, pourquoi se gêner plus longtemps quand au xixe siècle, Hokusai, l’artiste «fou de dessin et peinture», l’a représenté 36 fois dans sa célébrissime série des Trente-six vues du mont Fuji? Ça nous laisse de la marge. D’après un proverbe, «celui qui gravit le mont Fuji une fois est un sage, celui qui le fait deux fois est un fou». Ajoutons que celui qui le gravit trois fois et plus contribue gravement au surtourisme qui frappe la montagne sacrée. Reste celui qui se tient à l’écart. C’est nous. Comme on n’avait pas les bonnes chaussures, on a préféré s’élever spirituellement en allant sur les traces des kamis, ces divinités qui peuplent tous les lieux et habitent toutes choses. Retour aux origines. Ce faisant, entre les préfectures de Nara et Miyazaki, on n’a pas boudé Bouddha qui vit en harmonie avec eux. Louis Armstrong a-t-il tenté l’ascension du mont Fuji lors de ses trois tournées au Japon? Permettez-moi d’en douter. Il était trop occupé avec sa trompette à faire se trémousser les foules un peu partout dans l’archipel. «Satchmo» en bon prophète apportait le jazz de La NouvelleOrléans au pays du Soleil-Levant. Les kamis et les Japonais ont apprécié. Et nous, d’aller en Louisiane au bord du Mississippi, là où tout a commencé. D’après un proverbe entendu chez les alligators, «celui qui nage dans les marécages n’est pas sage». À méditer. Loin de nous l’idée de dénigrer ce reptile à la gueule patibulaire, mais on apprécie de ne pas le croiser par chez nous. C’est si bon de partir bras dessus, bras dessous dans la Creuse et le Finistère Sud, loin des dents du bayou. «It’s so good», chantait le grand Louis. Retrouvez-nous sur Insta: MICHEL FONOVICH Directeur de la publication ÉDITO DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Michel Fonovich mfonovich@ar-mag.fr RÉDACTRICE EN CHEF Sandrine Mercier smercier@ar-mag.fr DIRECTION ARTISTIQUE Florine Synoradzki & Julie Rousset GRAND-REPORTER Christophe Migeon cmigeon@ar-mag.fr JOURNALISTE MULTIMÉDIA Océane Wodzynski PARTENARIATS ET RÉSEAUX Jérémie Vaudaux STAGIAIRES Chloé Hamard, Camille Merly DIFFUSION MLP CONTACT DIFFUSEURS ET DÉPOSITAIRES Société OPPER Tél.: 01 40 94 22 23 Ajanvier@opper.io RÉGIE PUBLICITAIRE Mediaobs 44, rue Notre-Dame-des-Victoires 75002 Paris Tél.: 01 44 88 97 70 Tél.: 01 44 88 suivi de 4 chiffres pnom@mediaobs.com Directrice générale: Corinne Rougé (93 70) Directrice de publicité: Caroline Paris (89 03) IMPRIMEUR Imprimerie de Champagne A/R MAGAZINE VOYAGEUR Publication trimestrielle Édité par les éditions du Plâtre SAS au capital de 10000€ 1 rue du plâtre — 75004 Paris Tél.: 06 87 83 22 56 R.C.S: 523 032 381 ISSN: 2971-0804 CPPAP: 1025 K 90544 Dépôt légal à parution © A/R le nouveau voyageur La reproduction, même partielle, des articles et illustrations publiés dans ce magazine est interdite. IMAGE DE COUVERTURE © VTT Studio - stock.adobe.com IMAGE DE SOMMAIRE © Nicolas Leblanc MERCI À TOUS NOS CONTRIBUTEURS Katia Astafieff, Maïté Baldi, Julien Blanc-Gras, Laurent Delmas, Clara Ferrand, Nicolas Leblanc, Jennifer Lesieur, François Mauger, Tristan Savin, Albert Zadar. WWW.AR-MAG.FR 10-31-3162 5 8 EMMANUEL RUBEN 14 JAPON 32 CREUSE 50 LA NOUVELLEORLÉANS 70 FINISTÈRE SUD Les Alpilles automne 2025 72 À venir : Mais pas que… Pour les Dom-Tom: 44,60€ pour 6 numéros papier ou 55,30€ pour l’offre intégrale Europe ( dont Suisse): 51,60€ pour 6 numéros papier ou 62,30€ pour l’offre intégrale International: 56,60€ pour 6 numéros papier ou 67,30€ pour l’offre intégrale >> Pour s’abonner par courrier, envoyez ce bulletin avec votre chèque à : Éditions du Plâtre, 1 rue du Plâtre 75004 Paris >> Pour s’abonner en ligne, rendez-vous sur: boutique.ar-mag.fr ou flashez le QR code ci-dessous. 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Le jury déclarera le vainqueur à l’issue de trois épreuves : câliner le maximum d’arbres en une minute, chaque câlin devant durer au minimum 5 secondes; donner le câlin le plus sincère, le plus amoureux, le plus respectueux possible; présenter le câlin le plus créatif. Les inscriptions sont ouvertes. Ça vous branche? worldtreehuggingassociation.org TRAIN DE NUIT France / Italie Envie d’aller à Rome dire bonjour au tout neuf Léon XIV ou prendre un espresso sur la piazza Navona? Facile! Cet été, le train Expresso Riviera relie chaque week-end Marseille à Rome (16 h) en longeant la splendide Riviera. Escales à Nice, Monaco, Imperia, Gênes… Pour petit ou grand budget, le train propose des compartiments de quatre couchettes convertibles en sièges et des voitures-lits. Départ le samedi après-midi au départ de Marseille et retour le vendredi soir depuis Rome. fstrenituristici.it Photo : © Eat Shoot Drive Photo : © pixabay ACTUS Photo : © Raaj_photo/Wirestock Creators - stock.adobe.com Le retour de Jim Miracle! 37 ans après avoir été dérobé, le buste de Jim Morrisson qui ornait sa tombe au Père-Lachaise a été retrouvé par hasard par la police. Retrouvera-t-il sa place comme le souhaite sa famille? On l’ignore encore, mais cela ravirait les fans qui affluent du monde entier au cimetière pour rendre hommage au chanteur des Doors, mort à l’âge de 27 ans à Paris. Ils peuvent déjà se féliciter qu’une passerelle du port de l’Arsenal (12e ) porte depuis peu son nom, mais rien ne remplacera jamais une bonne séance de Jim en sa présence et parmi les caveaux. 7 8 ENTRETIEN 1980 Naissance à Lyon. 2004 Agrégation de géographie. 2017 Il prend la direction de la Maison Julien Gracq, un lieu culturel situé sur les bords de la Loire. 2019 Sur la route du Danube, récit inspiré d’une traversée de l’Europe à vélo, reçoit le Prix Nicolas Bouvier. Et aussi le prix AmerigoVespucci. 2021 Le roman Sabre, premier volet d’une saga familiale, obtient le prix des Deux Magots. 2022 Parution de Hommage à l’Ukraine (Stock, La Cosmopolite), un volume collectif d’auteurs ukrainiens qu’il a dirigé. 2025 Il sort L’usage du Japon (Stock), qui retrace son périple de 40000 km dans l’archipel. 9 ENTRETIEN Que représente pour vous Nicolas Bouvier? C’est un écrivain que j’admire énormément. Je l’ai découvert en 2005 à l’occasion d’une conférence à Riga. J’étais alors en poste à l’ambassade de France de Lettonie. J’avais 24 ans. En lisant L’usage du monde, j’ai trouvé des similitudes avec ma vie. J’étais assez nomade. Je revenais des États-Unis, j’avais vécu un peu en Italie, j’étais parti en Amérique du Sud, et j’avais passé six mois à Istanbul. Ensuite, j’ai lu Chronique japonaise que j’ai adorée. Il commence ainsi: «chacun saurait les yeux bandés placer le Japon sur une carte» puis ajoute «sauf que personne ne sait d’où viennent les Japonais». Il raconte alors que les Japonais viennent du ciel et que le premier empereur du Japon est l’arrière-petit-fils d’Amaterasu la déesse du soleil. J’ai aimé sa manière de lier mythologie, géographie, histoire et considérations au jour le jour. Son Japon est à la fois un Japon d’érudit et un Japon intime. Quand en 2019, j’ai reçu le prix Nicolas Bouvier pour Sur la route du Danube, j’ai été vraiment ému. D’une certaine manière, je lui tire ma révérence avec L’usage du Japon. Le long du Danube, vous avez parcouru 4000 km à vélo en 48 jours. Est-ce que vous voyagez souvent à vélo? Oui. Depuis ce périple, j’ai compris que le vélo était vraiment un moyen de connaissance du monde. Il aide à briser la glace et c’est très utile dans un pays comme le Japon. Un étranger à vélo dans un coin perdu de Shikoku, c’est intrigant et cela favorise les rencontres. Comment est né le désir de Japon? D’abord, je suis un enfant made in Nintendo, j’ai grandi avec une Super Nes entre les mains. Ensuite, j’ai été fasciné par Les 3 formules du professeur Sato d’Edgar P. Jacobs. Je dessinais moi-même des BD et celle-ci m’a tout de suite transporté au Japon. Il y a de très belles vignettes, et je me demande si ce voyage n’était pas justement une manière de plonger dans une vignette des aventures de Blake et Mortimer. J’ai aussi étudié le Japon en prépa quand j’ai passé le concours de Normale Sup. Ça m’a permis de découvrir l’histoire, la littérature et le cinéma EMMANUEL RUBEN Géographe de formation, écrivain par vocation, cycliste par passion, Emmanuel Ruben a roulé sur nombre de routes européennes. Son dernier périple à vélo l’a mené au Japon et lui a inspiré un récit intitulé L’usage du Japon, une référence très claire à Nicolas Bouvier, le saint patron des écrivains voyageurs. TEXTE MICHEL FONOVICH PHOTO DORIAN PROST 10 Ce projet, vous l’avez réalisé au cours d’une résidence de quatre mois à la villa Kujoyama1 . Oui, j’ai candidaté à la villa Kujoyama en présentant le projet d’un roman autour d’Ino Tadataka. Rien à voir avec le livre que je viens de publier, mais j’ai bien l’intention d’écrire le roman sur Ino Tadataka. J’ai débarqué à Kyoto le 14 novembre 2023 avec dans mes bagages mon vélo. Je suis arrivé dans un Japon rouge flamboyant, de la couleur des feuilles d’érable. J’ai quitté un Japon rose, celui des premiers cerisiers en fleurs. Entre-temps, j’ai traversé un Japon blanc, nappé de neige. J’ai vécu au gré des saisons. Selon un calendrier du Moyen Âge, il y en a 72, et cela se vérifie encore aujourd’hui malgré le réchauffement climatique. Le livre en témoigne. Il contient cent textes pour un voyage qui a duré cent-vingt jours et on voit au fil de la lecture les saisons changer. Au cœur de l’hiver, vous avez dû avec votre vélo affronter des conditions assez terribles... J’ai failli plusieurs fois me casser la gueule en roulant sur la neige ou sur la glace. Mon gravel aurait été plus adapté que mon vélo de course, mais il pèse plus lourd, trois kilos, or il faut toujours emballer son vélo avant même d’entrer dans une gare ou une station de métro. Trois kilos, ça finit par compter surtout quand on souffre comme moi d’une tendinite de l’épaule. J’ai donc bien fait de laisser mon gravel à la maison. Un seul moyen de transport accepte les vélos non emballés, c’est le ferry. Je ne me suis pas privé d’en prendre. japonais. Le désir de ce voyage en particulier, vient d’un manga de Jiro Taniguchi lu pendant le confinement. Il s’appelle Furari et s’inspire de l’histoire d’Ino Tadataka, le premier géographe moderne du Japon qui a parcouru 40000 kilomètres à pied le long des côtes de l’archipel au début du xixe siècle. C’est qu’en dépit d’une taille modeste, le Japon possède le septième plus long linéaire côtier du monde. C’est fascinant. À partir de la découverte d’Ino Tadakata, quel projet élaborez-vous? Quand je pars au Japon, j’ai l’idée d’écrire un roman, et ce livre, L’usage du Japon, n’était pas prévu. Mais en faisant des recherches pour le roman, j’ai été dépassé par tout ce que je voyais chaque jour. Finalement, je me suis senti obligé de prendre des notes, de dessiner. Et chaque soir dans ma chambre d’hôtel, exténué après avoir longtemps pédalé sur des routes escarpées, je tapais sur mon téléphone des textes de 2200 signes dans l’appli Instagram. C’est une contrainte qui m’a obligé à être le plus incisif possible, à virer tout ce qui est inutile en français, et donc à me diriger vers des textes poétiques accompagnés très souvent d’un dessin. ENTRETIEN En fait, j’ai vécu quatre mois d’une sorte d’extase géographique. J’étais très haut et je ne redescendais jamais. Emmanuel Ruben 1. Établissement artistique situé à Kyoto et destiné à l’accueil en résidence d’artistes et de créateurs français 11 Indépendamment de la saison, on imagine qu’il ne doit pas être facile de faire du vélo au Japon étant donné la densité urbaine. C’était pas toujours agréable, mais je ne voulais pas m’appesantir sur mes déboires. J’ai fait le choix d’être du côté de l’enthousiasme, de raconter un Japon qui m’a émerveillé, mais il est vrai que j’ai été exaspéré plusieurs fois. Traverser la mégalopole Kyoto, Osaka, Kobe, 30 millions d’habitants, c’est plus difficile que de traverser Paris. Côté positif, il faut noter que les chauffeurs japonais font très attention aux cyclistes. Donc selon vous, tout est bon dans le Japon En fait, j’ai vécu quatre mois d’une sorte d’extase géographique. J’étais très haut et je ne redescendais jamais. Quand j’avais des petits moments d’exaspération, je me disais: «C’est toi, t’as merdé», et à aucun moment j’ai eu le sentiment que c’était de la faute des Japonais. Une seule fois, je me suis retrouvé face à une réelle hostilité. Un policier antipathique, une Japonaise irascible, et pour finir des pneus crevés, mais c’est parce que j’avais mal garé mon vélo. «Vivre seulement l’instant présent, se laisser porter par le courant de la vie comme la gourde de flotte au fil de l’eau», ce sont les mots d’un auteur japonais du xviiie siècle. Était-ce votre intention? C’est vrai qu’au Japon, je me suis senti libéré. C’est le propre des résidences, vous êtes loin de chez vous, vous n’avez rien d’autre à faire qu’écrire et voyager. En plus, je suis parti un mois après le 7 octobre 2023. Sur les radios françaises, on ne parlait que de Gaza. Au Japon, ils s’en fichaient complètement. J’avoue que ça m’a fait du bien. Par ailleurs, ça m’a permis de prendre mes distances avec la guerre en Ukraine et en Syrie. En fait, je subissais un stress et je me suis retrouvé dans le pays qui a connu la bombe atomique et qui déteste le plus la guerre au monde. Est-ce pour cela que les Japonais sont très forts pour fuir la réalité? Pendant mon séjour, si la Corée du Nord tirait un missile vers la mer du Japon, on n’en parlait pas dans les médias. ENTRETIEN 12 Est-ce que les Japonais fuient la réalité en allant dans les bars où vous avez passé quelques bons moments ? Ces bars se nomment izakayas. On y mange un peu, on y boit beaucoup. Ce sont des lieux de convivialité où à la sortie des bureaux les Japonais peuvent s’enfiler plusieurs sakés. Je les ai découverts un peu tard. Certains affichent une petite pancarte qui dit «Ici, on ne parle que japonais», manière de décourager les étrangers. Personnellement, je n’ai pas eu de problèmes. Comme c’était à la fin de mon séjour, je me débrouillais un petit peu mieux en japonais et je pouvais plus ou moins raconter ce que je faisais, parler d’Ino Tadataka. J’ai vécu des rencontres assez fortes. Les côtes du Japon, celles qu’Ino Tadakata a longées, sont aujourd’hui plutôt bétonnées, non? Oui, c’est un aspect assez triste du pays. Sur la côte qui a été frappée par le tsunami, il y a par exemple une digue de 14 mètres de haut qui prive de vue sur la mer les villages de pêcheurs. C’est assez pénible, mais vous trouvez toujours des interstices sur la côte et dans la montagne où le béton est absent. Dans les temples, tout est en bois. Sur l’île de Shikoku, la vallée d’Iya offre des paysages fabuleux, et il y a tant d’autres lieux. Surtout à vélo, on échappe assez facilement au béton. Alors que vous adorez le Japon depuis votre enfance et que vous aimez voyager, pourquoi avoir attendu d’avoir 43 ans pour y aller? En réalité, je suis un grand voyageur européen. Pendant longtemps, j’ai voyagé en Europe parce que j’avais le sentiment que tout ce que je pourrais écrire en dehors de l’Europe serait très exotique, voire un peu néocolonial. Alors à la réflexion, vu que le Japon n’a jamais été colonisé, j’aurais pu y aller plus tôt. Là-bas, vous êtes un étranger, pas un ancien colonisateur, et ça vous libère de sentiments de culpabilité. Par ailleurs, comme je l’ai dit, je suis un enfant Nintendo, et au Japon, j’ai eu le sentiment de retrouver des choses excitantes, qui sont vraiment des choses de l’enfance. Il fallait peut-être que je grandisse pour pouvoir retrouver ce sentiment de redevenir un enfant. ENTRETIEN Le premier voyage que vous avez effectué tout seul. J’avais 14 ans. Je suis parti de la maison sur le vélo de mon père, j’ai traversé le Rhône, j’ai donc changé de département et j’ai dû faire 60 km. Au retour, je me suis dit: «Super. Je peux voyager sans mes parents et sans voiture.» Peut-être que cette expérience est la matrice de tous mes voyages à vélo. Un voyage rêvé? Buenos Aires pour le tango. Je le danse un peu et j’aimerais beaucoup aller voir les lieux où on le danse. Si vous avez envie à votre tour d’un voyage à vélo au Japon, l’agence Japan Expérience propose 3 circuits : 1 La Shimanami Kaido qui s’étend sur 70 km et relie 6 îles sur la Mer Intérieure de Seto. 2 Le tour du lac Biwa à vélo pour pédaler autour du plus grand lac du Japon. 3 Le Mont Fuji et ses 5 lacs avec son atmosphère paisible loin de la foule. Plus d’infos sur : www.japan-experience.com
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