NOUS DEUX n°3918 - Page 5 - 3918 Votre recueil policier AVEC Faites le plein de suspense avec ces 6 grandes énigmes policières! En vente le 9 août 2€* ,75EN + DE NOUS DEUX REJOIGNEZ NOUS DEUX SUR FACEBOOK.COM/NOUSDEUXMAG * Le magazine Nous Deux 2,20€ + le recueil policier 2,75€ = 4,95€. GRANDS ROMANS-PHOTOS Stéphanie Pic Directrice de la rédaction LOÏCBARATOUX YANNMANSERT/KCSPRESSE-SHUTTERSTOCK AMELIEROCHE/INTERFEL SHUTTERSTOCK R.PADILLA/PLANÈTEMARS SHUTTERSTOCK PHOTOS COUVERTURE: YANN MANSERT/KCS PRESSE - SHUTTERSTOCK - AMELIE ROCHE/INTERFEL - TOMATES ET CONCOMBRES DE FRANCE Rejoignez Nous Deux sur NousDeuxMag 4 ACTUS DE LA SEMAINE 6 ACTUS EN COUVERTURE Claudio Capéo: «Mes fils sont toute ma fierté, toute ma vie» 8 SAGA La Brinvilliers, une empoisonneuse en série 10 ON EN PARLE ELLE A LANCÉ UNE FRIPERIE DÉDIÉE AUX GRANDES TAILLES Noëmie: «J’ai créé le site internet qui nous manquait» 12 ÉCRIVEZ-NOUS NOUS SOMMES LÀ POUR VOUS AIDER 17 MODE Hissez haut les paréos! 18 MODE TENDANCES AOÛT Le kimono, star de l’été 20 PSYCHO Comment apprivoiser nos émotions 26 SANTÉ Nos solutions contre les jambes lourdes 28 SANTÉ MÉDECINE DOUCE Les poudres qui soignent 30 MIEUX MANGER 7 idées reçues sur les crudités 32 DROIT Quelles aides financières pour un enfant majeur? 48 JEUX 50 LOISIRS Cap sur la Nuit des étoiles 56 DÉCOUVERTE Groenland, une beauté sauvage et glacée 58 CUISINE Tartares et carpaccios, l’été tout cru! 62 CUISINE PRATIQUE La plancha dans tous ses états 63 FICHES CUISINE Le haricot vert, une gousse de créativité 77 BOÎTE À IDÉES Je repeins mes meubles 81 SOLUTIONS DES JEUX 82 HOROSCOPE 83 BD NOUS 3 LES AVENTURES DE NINON, NAT ET NICOLE 6 58 56 50 Demain je me marie Double jeu Abonnez-vous en pp.25, 55, 81 et sur Kiosquemag.com Chaud, mais pas trop... A l’heure où nous bouclons ce numéro, la France vient d’essuyer un épisode caniculaire impressionnant. Et nous ne sommes qu’au milieu de l’été… Dans de telles conditions, pas question d’allumer un four ou de faire chauffer une plaque de cuisson. Seul mot d’ordre: cuisiner froid, manger frais! Nous avons donc mis à l’honneur tartares et carpaccios dans nos pages Cuisine (p. 58). De l’inspiration pour vos repas estivaux. Côté santé, la chaleur est aussi l’ennemie jurée des jambes lourdes. Nous vous donnons des conseils faciles à mettre en pratique, qui permettront de vous soulager (p. 26). Excellente lecture et hydratez-vous! DU 2 AU 8 AOÛT SOMMAIRE 4 NOUVELLES Dramatique22 Des vacances empoisonnées Romantique14 Ta meilleure amie Evasion52 Le secret de Lady Barn Suspense78 La veste à carreaux 33 65 44 ACTUS DU 2 AU 8 AOÛT SHUTTERSTOCK @NASA/INSTAGRAM C’estdansl’airdutemps Le dessin de la semaineÇa fait le C’EST, EN MILLIARDS, LE NOMBRE ESTIMÉ D’HABITANTS QUI PEUPLERONT LA TERRE EN NOVEMBRE PROCHAIN a estimé l’ONU. En 2023, l’Inde sera plus peuplée que la Chine. On estime qu’en 2080, la population mondiale atteindra un pic d’environ 10,4 milliards. Vraie-fausse famille nombreuse Christina et Bill vivent en Pennsylvanie avec leurs deux filles, Grace et Joy, 4 et 3 ans.Après une fausse couche, pour éviter le blues, la maman achète un «faux bébé», imitation quasi parfaite d’un vrai nourrisson, pour 8000 €. Toute la famille l’a si bien adopté que, désormais, ce sont quatre nouveau-nés «synthétiques» dont s’occupent le couple et les grandes sœurs. «Ces poupées me réconfortent», dit Christina. Bébé est dans le pré Mathieu, révélé au public lors de la saison 15 de L’amour est dans le pré, etAlexandre se sont mariés l’été dernier.Atteint d’une maladie incurable qui atrophie ses vaisseaux sanguins cérébraux, l’agriculteur de 47 ans voit néanmoins la vie en rose. La preuve, il s’envolera bientôt pour la Colombie afin de débuter une procédure de GPA. 500 oui pour la vie! La crise sanitaire a privé beaucoup de couples de leurs festivités de mariage. Le 10 juillet dernier, à 17h30, le Lincoln Center, un centre culturel situé à Manhattan (NewYork), a organisé une cérémonie géante au cours de laquelle près de 500 couples ont enfin pu échanger leurs vœux, avant d’aller se trémousser sur la plus grande piste de danse extérieure de la ville. Vie de couple C’est le président américain Joe Biden qui a révélé le premier l’incroyable cliché pris par le télescope James Webb, stationné à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Il s’agit de l’image la plus ancienne jamais observée de la création de l’univers: ces galaxies se sont formées après le Big Bang, il y a plus de 13 milliards d’années. En un clin d’œil, 400000 personnes ont «liké» la photo sur le compte Twitter de la NASA. La naissance de l’univers Depuis le début du mois de juillet se tient la 53e édition des Rencontres d’Arles, le rendez-vous incontournable des amoureux de la photographie. Créée en 1970, la manifestation attire chaque année près de 150000 festivaliers qui découvrent les expositions dans le cadre des lieux patrimoniaux de la ville comme le couvent Saint-Césaire, l’abbaye de Montmajour ou les anciens ateliers de la SNCF. Le thème de cette année, «Visible ou invisible, un été révélé», réserve son lot de chocs esthétiques dont Une avant-garde féministe des années 1970, 200 clichés de 71 femmes photographes. «A travers cinq thématiques, l’exposition présente les travaux des premières artistes qui proposèrent une nouvelle image de la femme, dénonçant le sexisme, les inégalités sociales et les structures du pouvoir patriarcal», expliquent les organisateurs. u Jusqu’au 25 septembre.Plus d’infos sur rencontres-arles.com A Arles, la photo toujours à l’honneur 8 55 B.DECOIN/M6 SCOTTGARFIELD Par Hugues Berthon Ça s’est passé un… 8 AOÛT Ce jour de l’année 1786, deux alpinistes français conquièrent pour la première fois le MontBlanc.C’est en toute fin d’après-midi,après une interminable journée d’efforts,que Jacques Balmat et Michel-Gabriel Paccard atteignent le toit de l’Europe,inaccessible à l’homme jusque-là. Pour ajouter à l’exploit, il convient de préciser que le tandem s’est élancé sans cordes, ni piolets,ni crampons! Marie Paradis,sera,elle, la première femme à réussir l’ascension des 4809 mètres en 1808. Ce mot, qui a intégré la dernière édition du Larousse, trouve sa racine dans le mot latin «ludus», qui signifie «jeu» et donne, par exemple, l’adjectif «ludique». La fameuse (fumeuse?) ludification est un procédé qui utilise les mécanismes de jeux dans un contexte qui en est dépourvu. Utilisée en management, elle s’applique à tous les domaines. C’est apprendre en s’amusant. Çavavousplaire A lire A écouter Au cinéma Le mot de la semaine LUDIFICATION Action à grande vitesse Coccinelle (c’est son navrant nom de code) n’est pas le meilleur tueur à gages. Mais il entend bien se refaire.Sa prochaine mission le conduit à bord d’un train à grande vitesse.Problème,d’autres lascars ont aussi embarqué,bien décidés à contrarier ses plans… Une récréation très estivale que cette adaptation du polar du Japonais Kotaro Isaka (Maria Beetle) qui mêle scènes d’action – réussies – et humour potache.Brad Pitt est aux petits oignons et ses partenaires,dont Sandra Bullock,à l’unisson.A la manœuvre,David Leitch (Deadpool 2,John Wick),un expert du film à grand spectacle. u BulletTrain, de David Leitch, en salle le 3 août. Ça aussi,c’est Paris! Voici une bonne quinzaine d’années que Serge Nemirovski, guideconférencier diplômé de l’Ecole du Louvre,propose des balades loin des sentiers battus aux curieux qui le sollicitent.Il faut dire qu’il connaît tous les recoins de la capitale. Le Paris canaille, le Paris campagne, le Paris historique, le Paris bucolique…A travers ses 50 itinéraires choisis, on découvre la Ville Lumière sous un nouveau jour. A pied ou à bicyclette,il y en a pour tous les goûts. u 50 balades pour redécouvrir Paris, de Serge Nemirovski, éd. Larousse, 16,50 €. La BO de l’été Quand on s’attaque aux Beach Boys, tout paraît classique tant le groupe californien a marqué la décennie 1960, sa génération, et les suivantes. Même les compilations des petits bijoux pop des frères Wilson, associés au cousin Mike Love et au camarade Al Jardine, sont devenues des références. A l’image de ce très riche triple album, réédité pour les 60 ans du groupe et paru il y a déjà vingt ans: 80 titres et presque autant de tubes,California Girls,I Get Around,Surfin’USA,God Only Knows… Sortez les planches de surf et à l’eau! u Sounds Of Summer - The Very Best Of The Beach Boys, Capitol, 21,99 €. La petite vie de cocagne Est-ce le possible rapprochement entre M6 et TF1 qui a donné à Ophélie Meunier l’idée d’aller marcher sur les plates-bandes du regretté Jean-Pierre Pernaut? En tout cas, la nouvelle reine de l’info de M6 propose un magazine digne des grandes heures de l’ex-roi du 13 heures avec ce numéro de Zone interdite, intitulé «Fiestas, traditions et concours loufoques: les Français raffolent des fêtes de villages». Direction Saoû, dans la Drôme, pour la fête du Picodon (un fromage de chèvre), Digne-les-Bains (Alpes-de-HauteProvence) pour fêter la lavande, Trie-sur-Baïse (Hautes-Pyrénées) pour de savoureuses animations autour du cochon… Les communes de France réservent bien des surprises. Un folklore dont on raffole. A la télé Zone interdite, mardi 2 août, à 21 h 10 sur M6 Jacques-Balmat Michel-Gabriel-Paccard Ophélie Meunier. Brad Pitt. GRANGER/BRIDGEMAN-IMAGES(X2) 6 “Mes fils sont toute ma fierté, toute ma vie” Claudio Capéo Claudio Capéo nous fait danser avec Laisse aller, un titre joyeux et estival, avant de sortir son nouvel album à l’automne. Rencontre avec un chanteur de 37 ans à l’image de ses chansons, chaleureux et bienveillant. Par Claire Barrois Encouverture Laisse aller, votre nouveau single, invite à la détente. Dans quel état d’esprit étiez-vous lorsque vous l’avez composé? On avait besoin de fraîcheur, de laisser aller, comme le titre l’indique. Ce n’était pas du tout préparé. Nous avons fait un petit morceau en studio juste pour le fun, sans l’objectif de l’intégrer à l’album.Nousl’avonsmisdecôté,puis Pascal Nègre [le président de la maisondedisquesUniversalMusic France] l’a écouté et nous a dit que c’était un tube. Nous l’avons donc réenregistré sérieusement pour le sortir une semaine après, au cours de l’été, pour s’amuser, partager. C’était un petit coup de poker après la sortie de l’album italien qui a duré deux ans et demi, qui n’était pas du Capéo pur, parce qu’il n’intégrait pas nos compositions. Avec cet album, nous souhaitons faire écouteraupublicquelquechosequi nous tient à cœur. Je veux revenir à la base, passer un message. Cette chanson donne-t-elle le ton de l’album à venir? Il y a un lien entre les chansons, de la légèreté, de la simplicité. C’est un album qui parle beaucoup de valeurs, des choses de la vie. Nous avionsenvied’évoquerl’amour,les vraies gens, nos histoires.Avant, je ne me sentais pas à ma place pour parler d’amour. Là, c’est fait, et ça fait du bien parce que l’amour fait dubien.Ilyaurabeaucoupdetitres acoustiques, d’autres plus indépendants,destemposplusrapidespour danser. On va parler des enfants, des amis, de la famille, d’une vie simple,avecducaractèremaissans grandes ambitions. De la vraie vie, ensomme.Etpourlapremièrefois, l’album a été réalisé complètement en Alsace par les Capéo. Nous sommes très fiers de ça. Une chanson est-elle dédiée à votre épouse? Non, on parle plutôt d’amour en général: l’amour vache, les séparations, l’amour après la tempête, le coup de foudre… Vous avez rendu hommage à vos origines italiennes dans le précédent album. Cela vous a-t-il permis de renouer avec les lieux de votre enfance? Tout petit, j’allais deux mois en Italie tous les ans. A l’adolescence, j’en ai eu assez et j’ai décidé de partir en vacances seul avec mes amis.C’étaitunpeuplusrock’n’roll (rires)! Et puis le temps a passé, et je me suis dit qu’il était dommage que mes enfants ne connaissent pas les cousins, les tantes… Surtout pour nous, les Italiens, qui sommes très proches de la famille. Nous avons donc fait le tour de l’Italie en van pour aller à la rencontre de toute la richesse du pays. Ce retour aux sources a aussi rendu mes parents fiers. C’est important d’inculquer nos origines aux enfants. Cet album, réalisé en Italie, était avant tout un cadeau que je voulais faire à mes parents. Ce retour aux sources, est-ce quelque chose que vous perpétuez avec vos enfants? Nous essayons d’aller en Italie au moins une fois par an, même quelques jours, pour faire un petit bisou à la famille. Il faut essayer de prendre le temps parce qu’on ne peut pas retourner en arrière. Parfois, on oublie parce qu’on est pris par le travail, le quotidien, et qu’on repousse tout à plus tard. Mais ça vaut toujours le coup de tout laisser tomber pour nos proches qui nous sont essentiels. Vous avez fait des chansons fortes sur des sujets de société (Un homme debout, Ma jolie). Une chanson est-elle dédiée à un thème sensible sur cet album? Oui, celle qui s’appelle Les Petites Gens. J’y parle de mon expérience, de ma vie. Selon moi, les 14 morceaux de l’album seront aussi forts qu’Un homme debout (rires)! Quel papa êtes-vous quand vous êtes chez vous, en Alsace? Et à distance? Jesuisunpapasupercool,quilaisse passerdestrucs,maisintransigeant sur le respect, la politesse, les valeurs.Quandjedemandequelque chose à mes fils [Roméo, 3 ans, et César, 8 ans], c’est tout de suite, je ne le répète pas quatre fois. J’ai quand même du sang de Sicilien, doncjepeuxvitem’énerver(rires)! Je ne suis pas un papa qui gâte et quipourritsesenfants.C’estceque jefaisaisauparavantpourcompenser mes absences, mais c’était une grosse bêtise. Quand je ne suis pas là, je passe du temps au téléphone aveceux.Cesontdeuxgarçonstrès gentils,trèsbeaux,polis,maisavec ducaractère.Ilssonttoutemafierté, toutemavie.Jenesaispascomment j’ai pu vivre sans eux avant. 7 Nospotins Après un premier hommage intitulé L’Héritage Goldman volume I, sorti en janvier 2022,un second opus est en cours de préparation,comme l’a annoncé le complice de toujours de Jean-Jacques Goldman,Michael Jones, à LaVoix du Nord. «Sur le deuxième album,il y aura Carla Bruni,Patricia Kaas et Céline Dion.C’est le seul album sur lequel il y aura Céline Dion d’ici deux ans,elle a accepté de le faire pour nous», a affirmé le chanteur franco-gallois. Par Claire Barrois CHRISTOPHEAUBERTVIABESTIMAGE GILLESGUSTINE/FTV(X2) YANNMANSERT/KCSPRESSE-SHUTTERSTOCK «Jen’aipastiréun traitsurlachanson. Ellereviendra dansmavie…» Elsa Lunghini Des chiffres et des lettres Quelles sont vos priorités dans la vie? Etreheureux,toutsimplement.Etre en harmonie avec moi-même, ce que je fais, ce que je vis. Faire en sorte que les gens autour de moi soient heureux. Avancer sereinementmalgrélesobstacles.J’aienvie de partager un peu de beauté, de gaieté.Mamission,c’estdonnerdu plaisir. Et tant qu’on en donne, on en reçoit. Auriez-vous envie de vous lancer dans la comédie? Oui, ça me titille. On me propose des projets depuis longtemps, mais j’ai toujours refusé parce que ça ne mecorrespondaitpas,queçan’était pas le moment ou que je n’étais pas prêt. Je prends le temps pour ne pas toutmélanger.Ilvafalloirundéclic, uncoupdecœur.Unjour,pourquoi pas,maislàjesuisencorebeaucoup trop jeune (rires). Quel est votre programme cet été? Je suis parti deux semaines en vacances avec ma famille pour me lacoulerdouce.Ensuite,nousavons un gros déménagement de prévu. Je me rapproche un peu de mes parents. Ils habitaient à deux kilomètres de chez nous. Désormais, nouspourronsallerchezeuxàpied. C’est important pour les enfants de profiterdeleurnonna[grand-mère] et de leur nonno [grand-père]. Au moins,ilspourrontlesvoirsouvent. PuisjevaistournerleclipdeLaisse aller, faire des photos pour la pochette et retourner en studio fin août pour sortir l’album en octobre ou novembre. BACKGRIDUSA/BESTIMAGE CHRISTOPHEAUBERTVIABESTIMAGE « traitsurlachanson. 7 Jean-Jacques Goldman,Michael Jones, album,il y aura Carla Bruni,Patricia Kaas ans,elle a accepté de le faire pour nous», Céline Dion A la rentrée, fini les diffusions en semaine Le jeu le plus ancien de la télévision, Des chiffres et des lettres, va basculer le week-end. Diffusée du lundi au vendredi depuis cinquante ans, présentée par Laurent Romejko depuis 1992, l’émission va quitter la case quotidienne de 16h10 sur France 3. A sa place, les téléspectateurs retrouveront Cyril Féraud et sa nouvelle émission, Duels en famille, à l’antenne dès la rentrée. La chanteuse participera au deuxième album hommage à Jean-Jacques Goldman C’est elle qui le dit 8 E n l’an de grâce 1672, le 31 juillet précisément, la marquise de Brinvilliers perd son amant, Godin de Sainte-Croix, décédé semble-t-il naturellement, mais criblé de dettes. La police découvre chez lui une mystérieuse cassette de cuir rouge, portant la mention «à n’ouvrir qu’en cas de mort antérieure à celle de la marquise». En fait, elle contient des preuves de la culpabilité de la Brinvilliers, empoisonneuse en série que Sainte-Croix voulait faire chanter pour continuer à lui soutirer de l’argent. A son ouverture le 8 août, les agents y découvrent une confession écrite de la main de la marquise dans son journal intime, trente-quatre lettres d’amour, deux obligations d’argent souscrites par elle après l’assassinat de son père et de ses deux frères, ainsi que des fioles avec une vingtaine de poisons (arsenic, vitriol, antimoine, etc.). La marquise s’enfuit à Londres, puis aux Pays-Bas et à Liège. C’est là qu’elle est finalement enlevée en mars 1676 pour être traduite en justice. Ecrouée à la Conciergerie à Paris, elle tente de se suicider à plusieurs reprises. Son procès s’ouvrefinalementle29 avril1676, pour vingt-deux audiences présidées par Lamoignon, premier président du parlement de Paris. C’est le début de ce qui restera «l’Affaire des poisons». La Brinvilliers choisit le silence comme seule défense. Devant un auditoire subjugué, elle nie toutes les accusations en bloc, malgrélestorturesqu’onluiinflige. Ce procès retentissant, digne du mythe de Médée, bouleverse Paris et la cour. Cela tient d’abord à la personnalité et à la vie de MarieMadeleine Dreux d’Aubray, née à Paris le 2 juillet 1630, aînée des cinq enfants d’Antoine Dreux d’Aubray, lieutenant civil du Châtelet de Paris, et de Marie Olier.A l’abbé Edmond Pirot, théologien désigné par le président de la cour pour la confesser – le seul à qui elle accepte de parler –, elle raconte avoir été violée par un domestique à l’âge de 7 ans. Elle avoue ensuite Ivre de vengeance et avide d’argent, la charmante marquise de Brinvilliers se transforma en «joli petit monstre», coupable d’un parricide et de deux fratricides ainsi que plusieurs tentatives d’empoisonnement. En 1676, à l’issue de son procès, elle fut condamnée à l’échafaud. Par Victor Cascales Une empoisonneuse en série La Brinvilliers avoir eu des relations incestueuses consenties avec deux de ses frères à 10 ans. Bientôt irrésistible, et richement dotée de deux cent mille livres, la jeune fille aux yeux bleus pénétrants se marie en décembre 1951, à l’âge de 21 ans, en l’église Saint-Eustache, avec Antoine Gobelin, marquis de Brinvilliers. Dans leur église paroissiale, ils baptiseront trois enfants. Mais Marie-Madeleine, aussi libertine que son mari est joueur, en aura quatre autres, illégitimes. Tandis que son époux, poursuivi par les créanciers, se cache, elle s’éprend du capitaine de cavalerie Godin de Sainte-Croix,unpassionnéd’alchimie. Comme dans une pièce de théâtre de Molière, entre alors en scène le père de Marie-Madeleine, Antoine Dreux d’Aubray, qui fait embastiller l’amant pour mettre fin à l’infidélité de sa fille… Durant son séjour de six semaines au cachot,GodindeSainte-Croixrencontre l’Italien Exili, empoisonneurréputé,quiluidonnequelques «bons tuyaux»! Dès sa libération, il initie à son tour sa maîtresse.Celle-ci va faire un usage immodéré de ce nouveau savoir-faire. Elle teste d’abordlespoisonssurdesmalades dans les hôpitaux qu’elle hante comme femme de charité – elle notetout,doses,symptômes,durée STEFANOBIANCHETTI Les grands procès de femmesSAGA qIllustration des exactions de la marquise parue dans le Petit journal illustré en 1931. 9 une torche ardente, elle déclara : « Je reconnais que, méchamment et par vengeance, j’ai empoisonné mon père et mes frères, et attenté à l’empoisonnement de ma sœur, pour avoir leurs biens, dont je demande pardon à Dieu, au roi et à la justice. » Mais à ses juges qui voulurent connaître l’identité de ses complices, l’aristocrate tueuse ne lâchera que les noms de SainteCroix et La Chaussée (le laquais), ajoutant : « Il y avait beaucoup de personnes engagées dans ce misérable commerce de poison, et des personnes de condition ! » Le 17 juillet 1676,le verdict tombe.La marquise écoute « sans frayeur et sans faiblesse » l’arrêt de la cour, qui la condamne à l’échafaud. Conduite en place de Grève le soir même, elle est décapitée au sabre par son bourreau, André Guillaume. Puis son corps est jeté dans un bûcher, devant une foule considérable, impressionnée par sa piété nouvelle et son courage. L’infernale empoisonneuse mourut ainsi en quasi-sainte ! de l’agonie –, puis poursuit son grand dessein : prendre la vie de son père et de ses deux frères incestueux. Le premier, atteint de maux étranges, puis pris d’abominables vomissements, meurt le 10 septembre 1666, après des mois de souffrances. Durant son procès, la Brinvilliers avouera à son confesseuravoirempoisonnésonpèreune trentaine de fois avec des petites doses d’arsenic, elle-même ou grâce au laquais qu’elle avait fait installer dans le château paternel d’Offémont. Ce fut ensuite au tour de ses deux frères qui trépassèrent, de Thérèse sa sœur, de son mari et même d’une de ses filles jugée stupide, qui, eux, survécurent par miracle. A l’issue de son procès, alorsqu’illuiétaitdemandédefaire amende honorable devant l’entrée principale de Notre-Dame de Paris, nu-pieds, la corde au cou et tenant Elle a fasciné les écrivains Son procès,sa condamnation ainsi que son exécution sont rapportés dans Les Crimes célèbres d’Alexandre Dumas et dans la correspondance de madame de Sévigné. Le 17 juillet 1676,celle-ci écrit :« Enfin,c’en est fait,la Brinvilliers est en l’air.Son pauvre petit corps a été jeté, après l’exécution,dans un fort grand feu,et les cendres au vent,de sorte que nous la respirerons,et par la communication des petits esprits,il nous prendra quelque humeur empoisonnante… » BRIDGEMANIMAGES Après avoir testé ses potions sur des malades d’hôpitaux, elle empoisonne son père et ses deux frères incestueux 9 10 Onenparle Par Céline Jury ELLE A LANCÉ UNE FRIPERIE DÉDIÉE AUX GRANDES TAILLES Noëmie: J’ai créé le site internet qui nous manquait Parce que l’on peut être ronde, coquette et soucieuse de l’environnement, Noëmie Divet a eu une idée audacieuse: proposer des vêtements de seconde main uniquement en grandes tailles. Bon pour la planète et le porte-monnaie! A saisir aujourd’hui: une robe fleurie baptisée Bérénice, vendue 18 €, «avec quelques bouloches sur le devant invisibles quand le vêtement est porté». On aime aussi la robe Chloé, «chasuble vintage imprimée léopard vert» à 40 €, dans un état neuf. En vue de préparer la rentrée, on craquera pour le haut Françoise, made in France et tricoté main, à 25 €. Outre leurs petits prix, ces articles de seconde main ont la particularité de cibler des clientes qui s’habillent en 42 et plus. Fashionistas maigrelettes, s’abstenir! «Oui, mon site s’adresse à des femmes rondes ou fortes», confirme Noëmie Divet, la créatrice du site La Grande Fripe*. Soit quand même beaucoup de monde, dont elle fait partie. Marre de la «fast fashion» Noëmie le dit sans fard: elle a toujours été ronde. «Quand on regarde mon carnet de santé, dès l’âge de 3 ou 4 ans, j’étais déjà dans la courbe dite “haute”», sourit-elle. Elle n’est pas la seule dans sa famille, ni en France. En cela, elle est même dans la moyenne: en 2020, la Française moyenne mesurait 1,64 m et pesait un peu plus de 67 kg**. Et 47,3 % de la population française enregistre un surpoids, léger ou plus conséquent. Mais pas question d’être complexée ou de se cacher derrière de sombres tenues amples. «Ma mère a toujours mis un point d’honneur à bien m’habiller. Cependant, au fil des années, la chose s’est un peu compliquée», se rappelle la jeune femme. Dans la petite ville de Bretagne où elle grandit, le choix de magasins est limité, tant au niveau du nombre que des tailles qui y sont proposées. «Je ne trouvais pas toujours mon bonheur pour m’habiller, alors que les vêtements et la mode peuvent être une grande source de joie.» Quand elle touche son premier salaire, elle s’achète une belle paire de Dr. Martens. Pour le reste, elle est obligée, à regret, de se rabattre sur la «fast fashion»: des enseignes internationales avec des vêtements pas chers, certes, mais généralement fabriqués à des milliers de kilomètres de chez nous et rarement de bonne qualité. En 2018, en voyant le documentaire The True Cost, Noëmie Divet a été choquée de comprendre ce que l’industrie de la mode coûtait à la planète. «Depuis, je fais partie d’une génération qui veut aussi acheter de manière responsable et protéger l’environnement.» « Tout ce que je propose est en bon état. Parfois j’enlève les taches, je rajoute des boutons » La friperie en ligne de Noëmie a été la première à proposer des vêtements à partir de la taille 42. COLL.PERS-SHUTTERSTOCK 11 BILALMOUSSA Des trésors dans des friperies Mais comment faire? Même en vivant en région parisienne et en gagnant un salaire correct, Noëmie ne trouve pas de solution idéale. «Le problème est que les marques les plus éthiques ont rarement les moyens d’investir dans des collections au-delà du 42.» Elle se tourne alors vers les friperies et la seconde main. «J’ai commencé à chercher chez Emmaüs et dans des boutiques associatives. Il fallait fouiller un peu, mais je trouvais des trésors. Puis un jour, en rentrant en Bretagne, j’ai découvert un rayon “grandes tailles” dans une friperie à Redon.» Cette trouvaille tombe bien. A l’époque, Noëmie s’ennuie dans un poste avec des perspectives d’évolution limitées.«Je rêvais d’une autre aventure professionnelle avec du sens et j’avais l’intuition qu’il manquait aux filles comme moi une friperie dédiée aux rondes.» Un premier sondage sur les réseaux sociaux lui apporte confirmation. «A 80 %, les réponses étaient positives. J’ai négocié mon départ et j’ai lancé mon idée.» Noëmie quitte son emploi le 13 mars 2020, à l’aube de ses 30 ans. «Quelques jours plus tard, nous étions confinés. J’en ai profité pour affiner mon business plan et préparer le lancement de mon projet.» Tout est lavé et reprisé Faute de pouvoir s’offrir des «murs» à Paris, Noëmie lance La Grande Fripe sur Internet. «C’était la première friperie en ligne à commencer sa sélection à partir de la taille 42.» L’idée est d’aider les personnes «mid size» (du 42 au 46) et «plus size» (à partir du 48) à trouver plus facilement des vêtements vintage et de seconde main stylés et de qualité. Et il y a le choix, comme le montre sa réserve de centaines de modèles, jusqu’au 64, stockée chez elle. «Je commence à savoir où chercher et beaucoup de belles pièces viennent aussi directement à moi.» En effet, séduites par sa démarche, certaines personnes lui proposent des vêtements dont elles veulent se séparer. Sa sœur et sa maman participent aussi beaucoup et chinent à Paris et en Province. «Tout ce que je propose est en bon état, précise Noëmie. J’enlève les taches, je rajoute des boutons ou un élastique. Parfois je reprise un peu, si besoin. Je lave et je défroisse pour me rapprocher le plus possible d’un état neuf.» A l’occasion, Noëmie joue aussi les mannequins et montre, sur son site ou sa page Instagram, certains articles qu’elle porte. «Je ne veux pas que les gens soient déçus et je signale bien les imperfections s’il y en a. Quant aux prix, ils restent très abordables, à partir de 5 ou 10 € la pièce. Quand ils sont plus chers, c’est que les vêtements ont ou vont traverser le temps.» *lagrandefripe.com **Enquête ObEpi-Roche, 2020. L’avis de la spécialiste Gaëlle Prudencio blogueuse de mode et créatrice d’Ibilola, une marque de vêtements grandes tailles* La communauté des filles rondes est incroyablement inventive Que vous inspire ce témoignage? Je suis heureuse de voir l’engouement croissant autour de la mode grandes tailles. Beaucoup de belles choses se passent sur Internet. Il y a dix ou quinze ans, quand j’ai moi-même cherché des solutions, je les ai découvertes en ligne. L’initiative de Noëmie Divet est aussi bonne pour l’environnement. Question grandes tailles, il est encore difficile de trouver des matières recyclables. En revanche, il est possible d’acheter moins et de meilleure qualité, en privilégiant des petites marques, qui proposent des vêtements peut-être plus chers, mais qui vont durer. Ensuite, s’il y a un marché d’occasion pour que les vêtements circulent, c’est encore mieux. C’est grâce à Internet que vous avez compris que l’on pouvait être ronde et bien habillée? En 2003, quand je me suis inscrite sur le forum Vive les rondes, j’ai découvert des femmes grosses mais magnifiques et bien dans leur peau. D’autres forums, comme Rondes et Jolies ou Pulpe Club, m’ont également aidée. Il y a eu aussi le blog mode de Big Beauty, alias Stéphanie Zwicky. Mais surtout, c’est la rencontre avec une mannequin grande taille, Velvet d’Amour, qui a tout changé pour moi. Malgré mes rondeurs, j’ai toujours aimé la mode. Je suis allée chez elle lors d’un vide-dressing et j’ai eu une révélation. Quand je lui ai demandé ce qu’elle faisait, elle m’a répondu: «Mannequin grande taille.» Je ne savais même pas que cela existait. Elle m’a donné plein de pistes et d’adresses pour m’habiller de façon tendance et pas forcément chère. J’ai découvert une communauté de filles incroyablement inventives. En 2007, j’ai créé mon blog dans le domaine de la mode grande taille et, peu à peu, je suis devenue l’une des porte-voix du mouvement «body positive» en France. L’idée est de s’accepter et de se trouver belle comme on est. C’est à la fois simple et compliqué, mais possible. J’ai aussi lancé le défi French Curves aux femmes avec des formes, avec une cinquantaine de blogueuses francophones taille 42 et plus. J’étais fière d’être moi-même et je voulais aider d’autres femmes à s’accepter et à s’aimer. Vous avez même fini par créer votre marque… J’en avais assez de toujours me plaindre de ne rien trouver. Du coup, j’ai décidé de faire le job moi-même et de créer ce que j’avais envie de porter. Lors de vacances au Sénégal, j’ai redécouvert des tissus merveilleux chez ma mère. J’ai décidé de fabriquer des jupes et de les vendre. En 2017, j’ai lancé Ibilola*, ma propre ligne de vêtements destinée aux filles qui s’habillent en taille 44 et plus. Loin de certains clichés, je m’adresse à des femmes actives, qui aiment sortir avec leurs amies. Elles peuvent porter l’une de mes jupes en tissu wax avec des baskets, des escarpins, des sandales, une veste en jean, un Perfecto, un crop top, un trench… Certaines femmes me disent qu’elles n’ont pas porté de robe depuis des années et qu’elles vont enfin s’y remettre. Elles peuvent s’autoriser de la couleur ou des combinaisons très bien coupées pour les grandes tailles. D’ailleurs, j’ai aussi une démarche écologique dans la mesure où je ne travaille qu’en précommande. Pas de gaspillage: on ne produit que ce qui est porté. *Ibilola.com
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