COURRIER CADRES n°152 - Page 3 - 152 C O URRIERC ADRE S.C OM NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 LADIFFÉRENCE EST UNE FORCE L’inclusion et la diversité ne sont plus seulement des valeurs à afficher dans les discours ; elles sont devenues des leviers essentiels pour transformer profondément le monde du travail, mais aussi de réels leviers de performance. Pour autant, le chemin est encore long pour briser certains préjugés, notamment ceux qui pèsent sur les seniors. Comme l’expliquent nos trois expertes, dans la rubrique QVT de ce numéro, nous avons tous un rôle à jouer pour changer le regard porté au travail sur les plus de 50 ans. Il y a aussi des domaines, comme la voile, où l’expérience est un atout indéniable ! Notre invitée, Samantha Davies, navigatrice aguerrie, en est la preuve. Alors qu’elle participe à son quatrième Vendée Globe, sa résilience et son parcours dans un milieu encore très masculin, forcent l’admiration. Nous abordons aussi, dans notre dossier “Tendance”, le rôle crucial des managers pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap, dont le taux d’emploi demeure, en France, deux fois moins élevé que pour le reste de la population, ainsi que des salariés neuroatypiques. Ce dernier sujet est tout juste émergent en entreprise. Pourtant, l’inclusion de talents neurodivers, avec leurs modes de pensée différents, pourrait stimuler la créativité à l’heure où les entreprises cherchent sans cesse à innover. Enfin, l’inclusion passe par une évolution des pratiques salariales. Une politique de rémunération plus équitable – notamment vis-à-vis des femmes – est indispensable pour créer un environnement où chaque talent peut s’épanouir et contribuer pleinement. Rappelons qu’en 2022, à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes était toujours inférieur de 14,9 % à celui des hommes. Et si la transparence salariale permettait de faire bouger les lignes ? Le débat est lancé ! Yves de La Villeguerin Directeur de la publication 4 est édité par CDI Médias Services SAS au capital de 1 525 965,90 euros RCS PARIS 532 425 279 100, rue La Fayette 75010 Paris Tél. : 01 84 16 56 60 Code A.P.E. : 7312 Z Numéro de commission paritaire : 1124 T 83914 Numéro ISSN : 02206994 Impression : Imprimerie LÉONCE-DEPREZ Dépôt légal : à parution Diffusion : MLP Courrier électronique : info@cdimedias.com • Rédaction : courriercadres@cdimedias.com • Abonnements : abo@cdimedias.com • Web : web@cdimedias.com DIRECTION Président et Directeur de la publication : Yves de LA VILLEGUERIN Directeurgénéraldélégué : Florian LAVENU Rédactriceenchef: Fabienne Broucaret fabienne.broucaret@cdimedias.com RÉDACTION Léa LUCAS, Pablo LEMONNIER Journalistes pigistes : Margaux RAMBERT, Camille PINET, Philippe RICHARD, Charlotte DE SAINTIGNON, Élisabeth TORRES, Virginie GONÇALVES NOS CONTRIBUTEURS Aurélie DURAND, Stéphane MORIOU, Jean-Noël CHAINTREUIL, Sylvain BERSINGER, Marco MOSCA Merci également à la rédaction de : RF Social Copyright : “Courrier Cadres” Toute reproduction d’articles ou de dessins, sur tous supports y compris Internet, doit faire l’objet d’une demande écrite auprès de la direction du magazine. 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RÉALISATION Directeur artistique : Jérémie HEYLEN Maquettiste: Jérémie HEYLEN Enrichissement ARGOplay : Jérémie HEYLEN ILLUSTRATIONS ET PHOTOS Shutterstock (sauf mention contraire) Photo de couverture : Frédéric HAURY JRI Mickaël ICARD CAMÉRAMAN - PHOTOGRAPHE Quentin DONVAL VIDÉO Virgile LELAY, Nathan ZLOTKOWSKI PUBLICITÉ Emmanuel FROMENT emmanuel.froment@cdimedias.com COMPTABILITÉ & ADMINISTRATIF Linda MECHENTEL linda.mechentel@cdimedias.com SERVICE ABONNEMENT OCIFAM / COURRIER CADRES : 100, rue La Fayette - 75485 Paris cedex 10 Tél:0185347100-abo@cdimedias.com GESTION & MARKETING DE LA DIFFUSION Bo Conseil Directeur : Otto BORSCHA oborscha@boconseilame.fr Pays d’origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 0% Certification : 100% PEFC Eutrophisation PTOT : 0,01 kg/t SOMMAIRE 42 11 VEILLER 12 Bruits de couloirs : à travers des actus insolites et sérieuses autour du monde, Courrier Cadres vous propose un regard incisif sur la Planète travail. 16 Good morning leaders : à méditer,trop bien élevé pour diriger ? 17 Prise de recul : gestion du temps,reprenez le contrôle pour mieux performer 18 Qualité de vie au travail : Seniors au travail : stop aux clichés ! - De la parole aux actes : la symétrie des attentions en pratique 21 Jeuderôle:lamaternité,unfreinàl’égalité 22 DOSSIER : SALAIRES 2024 - 2025, LES ACTIFS FRANÇAIS ONT CONNU DES JOURS MEILLEURS 37 DIRIGER 38 Ressources humaines : - Dominique Laurent, DRH de Schneider Electric France : “L’enjeu de la transition énergétique attire plus de femmes” - Et si on parlait de... l’office peacocking ? 42 Objectif responsable : Secrets de miel, la reine de beauté 44 Transition numérique : expérience collaborateur, l’informatique ne fait pas exception ! 48 Juridique avec RF Social. Conclure un CDI à l’issue d’un CDD 52 Mice : notes de frais, des outils de gestion de plus en plus perfectionnés 58 Cahier spécial flottes auto : l’électrique freine,l’hybride accélère NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 22 58 C O URRIERC ADRE S.C OM 6 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 COURRIER CADRES EN RÉALITÉ AUGMENTÉE Votre magazine est désormais enrichi grâce à SnapPress. Bonne expérience ! TÉLÉCHARGEZ ICI 74 FRÉDÉRIC HAURY 73 PROGRESSER 74 L’entretien : Samantha Davies, à cœur vaillant, rien d’impossible ! 80 Entrepreneur de légende : Adidas et Puma, les frères rivaux 94 Mobilité : la Belgique,si proche et si différente à la fois 98 Mutation : François-Xavier Chenevat,de manager à dessinateur 100 Argent & patrimoine : finances,l’épargne au service du climat 108 Conso : des cadeaux très hot(te) ! 110 High-tech : le vinyle tourne toujours rond 112 Heures sup 114 Courrier 82 TENDANCE : MANAGEMENT INCLUSIF, ET SI ON S’Y METTAIT VRAIMENT ? 93 RESPIRER 94 80 C O URRIERC ADRE S.C OM 7 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 LES 5 LIVRES QUE TOUT MANAGER DEVRAIT AVOIR LUS Les livres de management sont de précieuses ressources. Quelles sont les lectures indispensables ? Nous avons posé la question à ChatGPT... c o u r r i e r c a d r e s . c o m DIGEST NOS ARTICLES LES PLUS LUS NOS PODCASTS NOS VIDÉOS COMMENT GÉRER LES PERSONNALITÉS DIFFICILES DE VOS COLLÈGUES ? Les conseils de Gaël Chatelain-Berry, auteur de Mon collègue est nul, mais je le soigne !, pour gérer les personnalités toxiques en entreprise. GOOD JOB Épisode #28 : Boomers, Génération Z... Arrêtons d’enfermer les gens dans des cases ! ENTREPRENEUR DE LÉGENDE Épisode #57 La famille Lafarge. L’EXCELLENCE COMME TERRAIN DE JEU Rencontre avec Thierry Omeyer. AMBITIEUSE, ET FIÈRE DE L’ÊTRE Rencontre avec Sylvie Tellier. LÉO-PAUL RIDET C O URRIERC ADRE S.C OM 8 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 Découvrez tous les conseils et astuces de notre coach et de ses experts Avec Episode 1 : Stop aux TMS* & à la sédentarité Pour écouter le podcast scannez ce QR code www.fellowes.com Notre invité Alban Jourdet Ostéopathe Fellowes s’associe à Courrier Cadres pour vous proposer une série de PODCASTS Posture, pauses, ergonomie : quels gestes simples adopter pour préserver votre santé au quotidien ? *Troubles Musculo-Squelettiques SOMMAIRE 12 Bruits de couloirs 16 Good morning leaders : à méditer, trop bien élevé pour diriger ? 17 Prise de recul : gestion du temps, reprenez le contrôle pour mieux performer 18 Qualité de vie au travail : - Seniors au travail, stop aux clichés ! - De la parole aux actes : la symétrie des attentions en pratique 21 Jeu de rôle : la maternité, un frein à l’égalité VEILLER VEILLER VEILLER VEILLER 11 À travers des actus insolites et sérieuses autour du monde, Courrier Cadres vous propose un regard incisif sur la Planète travail. Revue de presse par Pablo Lemonnier. Pour retrouver ces articles, scannez la page ! TRA V AILLER MOINS POUR VIVRE MIEUX E n Allemagne, la plus grande expérimentation de la semaine de travail de quatre jours a montré que plus de 90 % des employés ont vu leur bienêtre, leur satisfaction de la vie et leur équilibre travail-vie personnelle s’améliorer d’après BWPeople. Organisée par 4 Day Week Global en collaboration avec l’université de Münster et le cabinet Intraprenör, l’étude a impliqué plus de 45 organisations de divers secteurs. Les participants ont bénéficié d’avantages notables : réduction du stress, meilleure santé globale, avec, en moyenne, 38 minutes de sommeil supplémentaires par semaine. Beaucoup ont également augmenté leur activité physique. Le Dr Dale Whelehan, PDG de 4 Day Week Global, souligne que le succès de l’Allemagne pave la voie pour d’autres pays européens. Bien que quelques défis aient été rencontrés, notamment pour les grandes entreprises manufacturières, environ 70 % des organisations participantes prévoient de continuer la semaine de quatre jours. À qui le tour ? APOCALYPSE NOW Selon une enquête menée par Edelman publiée sur Japan Times, près de 46 % des membres de la génération Z et 38 % des Millennials se sentent régulièrement si bouleversés par l’actualité qu’ils n’arrivent plus à bien travailler. Le flux constant d’informations sur les guerres, les catastrophes naturelles et autres désastres alimente ainsi une anxiété croissante chez les jeunes générations, qui cherchent des moyens de gérer leur détresse. Mais cette anxiété n’épargne pas les générations plus âgées. Beaucoup adoptent, en effet, des mécanismes d’adaptation comme l’humour noir ou le visionnage de films apocalyptiques pour atténuer leur stress. Bien que ces stratégies offrent un certain réconfort, l’auteur rappelle que partager ses inquiétudes au travail peut être bénéfique et suggère de trouver du soutien au sein de sa communauté professionnelle. Car, quitte à attendre l’Apocalypse, autant le faire ensemble ! UNEAUTREVISIONDELARÉUSSITE D ’après Forbes, le contrat social traditionnel du travail, où l’on sacrifie sa vie personnelle pour s’offrir une stabilité financière et une belle carrière, a du plomb dans l’aile. Et ce, même aux États-Unis ! De plus en plus de personnes rejettent, en effet, l’idée que travailler plus longtemps conduit au succès. La flexibilité est ainsi devenue essentielle, surtout avec l’essor du télétravail. Selon un rapport de MBO Partners, 11 % des travailleurs américains sont désormais des nomades digitaux, une hausse de 147 % depuis 2019. La perception du “travail acharné” évolue également. Des mouvements comme le “quiet quitting” et l’anti-culture du surmenage reflètent une volonté de fixer des limites et de prévenir le burn-out. Le mouvement FIRE (“Financial Independence, Retire Early”) illustre aussi le désir de réduire le temps passé au travail. Enfin, l’essor du freelancing et des micro-entreprises montre une quête d’autonomie, privilégiant liberté et contrôle par rapport aux postes classiques. C O URRIERC ADRE S.C OM 12 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 L es employés américains dépensent en moyenne 61 $ par jour pour se rendre au bureau, selon une enquête d’Owl Labs publiée par le site WorkLife auprès de plus de 2 000 travailleurs. Ce coût inclut le stationnement, le transport, le café, le déjeuner et parfois le dîner, contre 51 $ l’année précédente. Cette charge financière alimente la résistance au retour en présentiel, surtout alors que des entreprises comme Amazon et Dell exigent un retour au bureau cinq jours par semaine. Frank Weishaupt, PDG d’Owl Labs, souligne que dépenser 300 $ supplémentaires par semaine est un fardeau pour les employés, qui pourraient chercher des postes plus flexibles ou à distance. Les salariés souhaitent, quant à eux, des compensations, comme des salaires plus élevés, des trajets plus courts, une prise en charge des frais de transport et des repas gratuits ou subventionnés. A lors que beaucoup attendent avec impatience la retraite, certaines personnes ne sont pas prêtes à quitter le monde du travail. Un article d’Euronews explore ainsi pourquoi certains seniors choisissent de continuer à travailler au-delà de l’âge légal. Des facteurs tels que la satisfaction professionnelle, le souhait de rester actif et les interactions sociales jouent un rôle majeur. Des témoignages montrent que ces travailleurs trouvent un nouveau souffle en prolongeant leur carrière, que ce soit en restant dans leur domaine ou en changeant de voie. Cependant, ils font aussi face à des obstacles comme “l’âgisme”, les évolutions technologiques ou encore des contrats précaires. Avec le vieillissement de la population, l’article souligne qu’il est essentiel pour les gouvernements et les entreprises de créer des conditions favorables pour ces employés expérimentés. La question pour les États est de savoir comment encourager efficacement les seniors à rester en activité, tout en assurant équité et bien-être. LA RETRAITE ? TRÈS PEU POUR EUX… Aller au bureau, un luxe ! BRUITS DE COULOIRS VEILLER C O URRIERC ADRE S.C OM 13 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 C O URRIERC ADRE S.C OM 14 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 Le Royaume-Uni fait face à une explosion des arrêts maladie liés au travail, particulièrement chez les jeunes souffrant de problèmes de santé mentale, d’après un article de la BBC. Le pays enregistre ainsi une hausse de 30 % des demandes d’aides liées à la santé chez les moins de 40 ans. Les dépenses pour les allocations de santé ont donc grimpé, de 36 à 48 milliards de livres, avec une prévision de 63 milliards dans les prochaines années. Le gouvernement craint une “génération perdue”, définitivement éloignée du marché du travail. Liz Kendall, secrétaire au Travail et aux Retraites, propose de repenser le système d’aide sociale et les centres pour l’emploi, en mettant l’accent sur le soutien personnalisé et la flexibilité. Elle appelle également les employeurs à adapter leurs pratiques pour mieux intégrer ces travailleurs fragilisés. JEUNES EN DÉTRESSE AMITIÉS AU TRA VAIL C ertains collègues s’entendent tellement bien qu’ils se qualifient de “work wife” ou “work husband” (littéralement femme ou mari de bureau). Selon une étude menée auprès de 2 000 personnes en Grande-Bretagne, relayée par Fortune, 7 employés de bureau sur 10 déclarent ainsi avoir un tel partenaire au travail. Si ces liens peuvent augmenter la satisfaction professionnelle et réduire le stress, des experts mettent en garde contre l’utilisation de ces termes. Ils estiment que les connotations associées au mariage peuvent entraîner des malentendus, des accusations de favoritisme ou même nuire aux relations personnelles en dehors du travail. Amanda Jones de la King’s Business School souligne l’importance de fixer des limites claires pour éviter que ces amitiés ne deviennent codépendantes ou ne créent des conflits au sein de l’équipe. Son conseil ? Redéfinir ces relations de manière plus professionnelle, en utilisant des termes comme “collègue de confiance” ou “partenaire de travail”. Et vous, vous l’appelez comment votre binôme adoré ? U n nouveau rapport souligne l’impact majeur que pourrait avoir la promotion de l’entrepreneuriat féminin sur la participation des femmes au marché du travail en Inde, rapporte la BBC. Bien que les femmes constituent la moitié de la population mondiale, une étude de la Banque mondiale révèle qu’elles possèdent moins d’un cinquième des entreprises dans 138 pays étudiés entre 2006 et 2018. En Inde, la situation est particulièrement préoccupante : la contribution des femmes au PIB national ne représente que 17 %, soit moins de la moitié de la moyenne mondiale. Les chercheurs Gaurav Chiplunkar et Pinelopi Goldberg estiment que soutenir l’entrepreneuriat féminin pourrait significativement augmenter la participation des femmes au travail. Ils suggèrent que des politiques qui favorisent l’entrepreneuriat et accroissent la demande de main-d’œuvre féminine seraient plus efficaces que de tenter de modifier des normes sociales profondément enracinées. Un rapport de Barclays Research indique que si les femmes constituent plus de la moitié de la nouvelle main-d’œuvre d’ici 2030, l’Inde pourrait atteindre une croissance du PIB de 8 %. Le soutien à l’entrepreneuriat féminin pourrait donc être une voie prometteuse pour stimuler l’économie indienne. ENTREPRENDRE AU FÉMININ VEILLER BRUITS DE COULOIRS C omme le rapporte le site Info Asie, aux Philippines, un député propose de créer un congé spécial pour les personnes en plein chagrin d’amour. Lordan Suan, parlementaire de Cagayan, souhaite instaurer des “arrêts maladie d’amour” pour permettre aux employés de se remettre d’une rupture sentimentale. Il estime que les séparations affectent le moral, réduisent la productivité et augmentent l’absentéisme, ce qui pèse sur l’économie et la sécurité sociale. Le projet prévoit un congé non payé, une fois par an, dont la durée varie selon l’âge : un jour pour les moins de 25 ans, deux jours entre 25 et 35 ans, et trois jours pour les plus de 36 ans. Les salariés doivent fournir une attestation de rupture datant de moins de 30 jours et prévenir l’employeur 48 heures à l’avance. Bien que le texte n’ait pas encore été débattu au parlement, certaines entreprises, comme un grand hôtel à Cebu, ont déjà mis en place ce type de congé payé pour aider leurs employés à surmonter une séparation difficile. A u Japon, où les femmes sont encore peu représentées aux postes de responsabilité, les entreprises font appel à des chasseurs de têtes pour recruter des cadres féminins, rapporte le quotidien Nihon Keizai Shimbun. Le pays est classé 123e sur 146 en matière d’égalité des sexes, selon le Forum économique mondial. Sous la pression des investisseurs et avec le soutien du gouvernement, les sociétés cherchent à rééquilibrer les genres. Cependant, le manque de modèles féminins et les obstacles culturels liés au mariage et à la maternité freinent cette progression. Malgré ces défis, des cabinets de recrutement constatent une hausse significative du placement de femmes aux postes de direction. L’enjeu principal pour les entreprises ? Créer un environnement de travail favorable pour retenir ces talents féminins à long terme. QUAND LE PLAFOND DE VERRE RÉSISTE C O URRIERC ADRE S.C OM 15 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024 Cœur brisé en congé DEUX POIDS, DEUX MESURES D’après le Harvard International Review, bien que la Chine et les États-Unis aient des superficies similaires, leurs densités de population diffèrent grandement, ce qui influence profondément leur marché du travail respectif. La Chine, avec ses 1,4 milliard d’habitants, voit, chaque année, 12 millions de diplômés universitaires entrer sur un marché déjà saturé, conduisant à un taux de chômage des jeunes de 21,3 % en juin 2023. Ce surplus de main-d’œuvre a engendré des cultures de travail exigeantes, comme la pratique du “996”, où les employés travaillent de 9h à 21h, six jours par semaine. À l’inverse, les États-Unis, comptant 337 millions d’habitants, font face à une pénurie de main-d’œuvre, ce qui favorise des tendances comme le “quiet quitting” et une préférence croissante pour le télétravail. La différence de densité de population explique en partie ces divergences : en Chine, l’expansion massive de l’enseignement supérieur, sans réelle adéquation avec les besoins du marché du travail, a entraîné un excédent de diplômés. Les jeunes Chinois sont ainsi confrontés à un choix difficile entre le chômage, des emplois précaires ou des conditions de travail harassantes, ce qui pousse certains au burn-out ou à rechercher des opportunités à l’étranger.
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