ENTREPRENDRE n°371 - Page 5 - 371 Tourisme Seychelles c/o Ambassade des Seychelles 51 Avenue Mozart – 75016 Paris • France Tél. : (+33) 1 44 53 93 20 E-mail : infotourisme@seychelles.com www.seychelles.com Une destination où les rêves deviennent enfin réalité LE PLUS GRAND ENTREPRENEUR DU FOOT FRANÇAIS L’ÉMINENCE GRISE DES STARTUP Enrique MARTINEZ Dg de Fnac-Darty Mike HESSABI Jean-Michel AULAS P.4 P.30 P.18 “Paris a tout pour faire revenir les talents partis dans la Silicon Valley... Le problème est davantage culturel. Dans les entreprises, il y a une forme d’aversion à la nouveauté, et donc à la prise de risques, qui pousse à ne raisonner que par les coûts plutôt que par le retour sur investissement.” Entreprendrecréé en 1984 par Robert Lafont Citation du mois Prochain numéro le 19 juillet 2023 coté sur Euronext Paris Sommaire N°371 Juin 2023 www.entreprendre.fr Premier magazine des entreprises L’entretien du mois : Eric de Riedmatten avec Enrique Martinez (Fnac-Darty) 4 Les indiscrets de Robert Lafont 9 Chroniques : Agnès Verdier-Molinié, Jean-Philippe Delsol 17 LA VIE DES AFFAIRES Jean-Michel Aulas : l’homme qu’on ne voit pas arriver 18 Jean-Pierre Cayard (La Martiniquaise) : le plus secret des milliardaires français 20 Walter Butler, le financier qui croit dans la gastronomie française 22 Arnaud Montebourg se retrousse les manches 24 On n’a pas fini d’entendre parler de Vincent Bolloré 28 Entrepreneur à la une : Mike Hessabi 30 Insécurité : les révélations fracassantes de Christian Prouteau, fondateur du GIGN 38 Claude Perdriel donne des leçons aux jeunes... 41 Hélène Padonou invente les capsules immersives 3D 57 François Grandidier (Téma), 1er groupe média agricole 58 Austin Russell rachète le magazine Forbes 59 ENTREPRENEURS ET ENTREPRISES Arthur : le nabab de la prod’ télé s’attaque à l’export 36 King Lobsters : la ferme d’élevage de homards bleus 42 Méo-Fichaux : un Français fort de café 44 Timothée Boitouzet (Woodoo) : la révolution du bois augmenté 46 Pierre Soler-My : Soler fait feu de tout bois 48 Sylphaéro : un moteur d’avion 100% électrique 50 Jean Maillard (Neext Engineering) : les mini réacteurs nucléaires qui font exploser la bulle 52 Mehdi Chelbi va chercher 21M€ pour vaincre le cancer 54 Afrique : les nouveaux enjeux, par Bernard Chaussegros60 DOSSIERS : Droit des affaires • Formation • Coaching • RSE 64 Conseil/Management • Coaching de dirigeants • Femmes dirigeantes 108 MAGAZINE Le franc-parler de Francis Dominguez 130 Défiscalisation : réductions et crédits d’impôt 132 Chine : la croissance du marché peut-elle tirer le monde ?134 Qui va mettre la main sur le château de Ménars ? 136 Immobilier : les solutions de Michel Platero 138 Vins : Martial Guiette, le challenger du Cahors 140 Le rosé de Provence devient un produit de luxe 142 Pariente : Le tourisme de luxe comme à la maison 144 À lire sur www.lafontpresse.fr Economie : Entreprendre, Création d’entreprise magazine, Placements, C’est votre argent !. 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Édité par Entreprendre (Lafont presse) 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 92772 Boulogne-Billancourt Cedex Tél. : 01 46 10 21 21 Directeur de la publication et de la rédaction : Robert Lafont - robert.lafont@lafontpresse.fr Conseiller de la rédaction : Bernard Amara Chroniqueurs : Francis Dominguez, Eric de Riedmatten, Agnès VerdierMolinié, Jean-Philippe Delsol, Bernard Chaussegros, Louis Thannberger, Michel Platero, Loïk Le Floch-Prigent, Alain Goetzmann, Nicolas Proupain. Secrétaire générale des rédactions : Isabelle Jouanneau - Tél. : 01 46 10 21 31 isabelle.jouanneau@lafontpresse.fr Rédacteur en chef délégué : Claudio Flouvat - claudio@akiar.com Rédaction : Isabelle Jouanneau, Thibaut Veysset, Michel Cohen, Sylvie Goulard, Frédéric de Montchalin, Hervé Robert, Jean-François Lafont, René Chiche, Angelina Hubner, et les rédactions de Lafont presse. Internet : Ignacio Morales - ignacio.morales@hotmail.fr Photos : Abacapress, KCS presse et Instagram. 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Entreprendre est édité par Entreprendre, S.A au capital de 256 275,60€ RCS NANTERRE 403 216 617 SIRET : 403 216 617 000 23 NAF : 5814Z SA 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 - 92772 Boulogne-Billancourt Cedex Toute reproduction, même partielle, des articles et iconographies publiés dans Entreprendre sans l’accord écrit de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. La rédaction ne retourne pas les documents et n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui ont été adressés pour appréciation. ISSN : N°1145-5764. Commission paritaire : en cours. N°TVA intracommunautaire : Fr79.339 532 194 000 34. Dépôt légal à parution. Desmagazinesàdécouvrir COTÉ EN BOURSE Entreprendre (Lafont presse),groupe indépendant éditeur de 60 magazines publiés en kiosques, est côté sur Euronext Growth (code ALENR). Participez à son développement. 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L’ENTRETIEN D’ERIC DE RIEDMATTEN 4 Entreprendre • Juin 2023 > Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr FNACDARTY LECONTRAT DECONFIANCE L’ENTRETIEN DU MOIS : ENRIQUE MARTINEZ • C ’estunepartiedel’histoiredelaFranceetdes«seventies». Lesradiosenchainaientlesspotspublicitairesentreles disques des Wings (Paul McCartney) et ceux de Michel Sardou…. Et l’on découvrait ce qu’était un « contrat de confiance » avec une bouteille de champagne gratuite pourpeuquel’ontrouvemoinscheràlaconcurrence. Dartyabercétoutemajeunesse,l’époqueoùlesradiosétaientàleur firmament,Europe1,l’undesplusgrosdiffuseursdespots«Darty» étaitlapremièreradiodeFranceavecplusde20pointsd’audience! Darty,c’étaitBernardDarty.Unhommegénialquemonpèreaconnu. Ilvendaitdesradios,destélésetdesfrigossurletrottoiràMontreuil alors que mon père, représentait la marque Frigeco en France (filiale de General Electric). Il avait tenté de lui présenter les premiers gros réfrigérateurs américains mais Bernard Darty les trouvait trop chers pour l’époque. Déjà ! La suite, on la connait. Je vais la raconter pour les plus jeunesquin’ontpasidéedecequ’aétéDartyàcetteépoque.LeurpremiermagasinouvreàBondy, dansunancienentrepôt,en1968.LesfrèresDartyinvententleserviceaprès-vente.Ilestpossible deréparersonmatérieletdoncdefairedeséconomies.Quellechanceetquelespritvisionnaire àl‘heureoùl’onparleaujourd’huid’environnementetd’obsolescenceprogrammée. Darty, c’est une ascension vertigineuse pour répondre à une France qui s’équipe. Celle de Valéry Giscard d’Estaing, celle de la France industrielle fière de son tissu économique. La publicité radiophonique devient une mélodie qui entre dans les têtes. Trois notes de trompettes vers le haut, trois notes de trompettes vers le bas, diffusées à intervalle régulier. L’agenceHavasafaittrèsfort!FaceàDarty,aucuneconcurrenceoupresque.Aucuneenseigne nepeutfairemieux. Celamarchesifort,quel’entreprisesediversifie…Lesspotspublicitaires incluentlamarqueREAL…onparledeDartyrealquivendaussidumobilier. Puis c’est le sport avec Sparty, hélas, la famille fondatrice a eu raison trop tôt. Cela ne fonctionne pas et c’est finalement Décathlon qui remportera la mise avec le concept de la surfacespécialiséedanslesarticlesdesports.Dartycontinuedemonter.Legroupeentreen bourseen1988puisseravenduauxanglaisdeKingfisheren1993.LaFnacàsontourrachètera le groupe Darty 13 ans plus tard pour former le tandem que l‘on connait aujourd’hui. La FNAC, c’est aussi un nom mythique. Gamin, on courait à la FNAC de Paris (avenue Wagram) pour écouter les « imports », ces disques introuvables en France. On coiffait un casque, on découvrait la stéréo, les chaines HIFI, les livres, la culture pour tous. Chapeau à ces deux marquesquiontbercémajeunesseetquiappartiennentaupatrimoinedelaFrance.LaFNAC, qui était au départ la Fédération Nationale des Achats des Cadres a su creuser son sillon et resterlaréférence.Aupointquel’entrepriseattisetoujourslesconvoitises.Dernierépisode en date : la reprise de 25% du capital par l’investisseur Daniel Kretinsky. Aujourd’hui, Enrique Martinez dirige le Groupe. Cet ancien de Toy’sR Us a développé la FNAC en Espagne etauPortugal.L’ascensioncontinue.Lamutationaussi. ÉricdeRiedmatten Chaque moisdansEntreprendre, legrandentretiend’Eric de Riedmatten.EtsurCNewsle week-end,pourl’Hebdodel’Eco. 5Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr > Entreprendre •Juin 2023 Enrique Martinez, DirecteurGénéralde FNACDARTY. 6 Entreprendre • Juin 2023 > Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr L’ENTRETIEN DU MOIS : ENRIQUE MARTINEZ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE FNAC DARTY • Face à l’évolution du commerce et devant les nouvelles habitudes de consommation, vous attendez-vous à de gros changements dans les années qui viennent ? Enrique Martinez : Oui ! Le commerce évolue sans cesse, nous en sommes les premiers acteurs. Fnac-Darty a toujours accompagnéetanticipélesmutationsdela société. Nous avons la chance de disposer de deux enseignes très populaires avec 40 millions de clients dont les attentes sont de plus en plus précises. Leur forte appétence pour le digital nous conduit à rester très actif sur ce sujet depuis plus de 20 ans. Nous sommes aussi très attentifs à la pression écologique, nous en sommes personnellement conscients, elle s’accentue chaque année. C’est désormais une nécessité vitale, nous nous engageons pour nos clients en renforçant nos innovations et en inventant de nouveaux services. C’est-à-dire,desservicesquin’existaientpas? E.M. : Ce qui est marquant, c’est la forte croissance des produits dits de seconde vie ou reconditionnés. Ils répondent à une nécessité environnementale et à une raison économique. L’inflation pousse les consommateurs à regarder les articles de « seconde main » plutôt que de s’offrir du neuf.Lesclientssontégalementconscients qu’une consommation durable est nécessaire.L’andernier,nousavonsatteint 100 millions d’euros de chiffre d’affaires aveccesproduitsrénovés,réparésetremis en vente. C’est une progression de 40%. Et cela devrait encore progresser en 2023. Cette consommation plus responsable est une volonté de nos clients, phénomène nouveau et vertueux. Et tous ces produits sont garantis ? E.M. : Oui, et comme les prix sont entre 30 et 40% moins chers que le neuf, c’est une source d’économie en période d’inflation. Et comment répondez-vous aux abus de l’obsolescence programmée qui obligent à jeter un produit au bout de 5 ans pour en racheter un neuf ? E.M. : Nous avons toujours été les promoteurs de la réparation. Nous sommes d’ailleurs le premier réparateur de France. En 2022, nous avons remis dans le circuit 2,3 millions de produits contre 1,6 millions en 2019 ! Et là aussi c’estuneéconomiepourleconsommateur. Il est de notre devoir de prolonger la vie des équipements ménagers en veillant à mettre en rayons des produits de qualité, des produits plus durables... Nous avons toujours milité pour la réparation systématique et travaillons avec nos partenaires industriels pour que les produits soient réparables le plus longtemps possible. Cela passe notamment par la disponibilité des pièces détachées. Depuis sa création, Darty s’est toujours distingué par son service après ventes, l’un des aspects les plus forts de sa marque de fabrique. Cette excellence dans le service bénéficie désormais à toutes les enseignes de notre groupe. Voulez-vous dire que pouvoir d’achat et environnement ont modifié vos plans ? E.M.:Cesdeuxthèmesmajeursonttoujours été nos priorités : Le pouvoir d’achat avec la maitrise des prix et la responsabilité sociale et environnementale. Cette exigenceamarquénotrehistoire:nousne travaillons qu’avec des grandes marques très engagées sur le plan éthique. Nous avons également développé notre propre label choix durable pour aider nos clients à se repérer et à acheter des produits dont nous savons qu’ils tombent moins en panne. Darty est-il impliqué dans le recyclage actif ? E.M. : Nous récupérons chaque année 50 000 tonnes de produits. Certains sont recyclés lorsqu’ils sont hors d’usage, d’autres sont remis en état par nos différents partenaires en vue de les offrir à des œuvres sociales, il y a aussi des équipements qui sont réparés et remis en vente. Et le digital vous oblige aussi à vous adapter ? A réduire peut-être un jour la taille des magasins ? E.M.:Lemodèledufutur,c’estl’omnicanal. On choisit dans les magasins et on achète sur Internet. On a des équipes très bien formées et c’est l’intégration des deux canaux qui crée la performance. Ceci est vrai pour Darty comme pour la FNAC. Cela signifie que nos points de ventes seront toujours mieux adaptés aux évolutions de la consommation. Selon les régions, les villes, les densités de population, les points de vente ne seront pas forcément pluspetitsmaismieuxadaptésenfonction des lieux. Et comment se positionne FNAC dans cet univers ? E.M. : La FNAC est une référence culturelle en France. Nos 5500 conseillers sont des militants de la culture. Nous organisons près de 2000 événements culturels par an dans nos magasins. Nos libraires ont leur prix littéraire avec le prix du Roman Fnac, nous organisons également chaque année le plus grand festival de musique gratuit à Paris.Noussommesengagéssurceterrain depuis la création de l’enseigne. FNAC, c’est une vente sur 2 en biens culturels. A celas’ajoutentlesproduitstechnologiques aveclesventesd’ordinateurs.1PCsur3en France est vendu par la FNAC, nous avons également de fortes parts de marché en smartphones et jeux vidéo. Tous les magasins sont-ils rentables ? E.M.:Nousavons1000magasinsetilsont très bien résisté aux difficultés liées à la crise covid. Le réseau est déjà bien adapté aux besoins du digital. Le mariage FNAC-DARTY fonctionne-t-il comme prévu ? La mayonnaise a-t-elle pris ? E.M. : Cela fait déjà sept ans que l’intégration a eu lieu. Les clients sont très attachés aux deux marques. Il y a un vrai savoir-faire qui est reconnu. Au même titre que Nature et Découvertes qui est dans notre groupe avec son statut original d’entreprise B Corp (certification de développement durable Ndlr) faisant référence dans son secteur. La montée au capital de Daniel Křetínský : cela change quoi pourFnac-Darty ? E.M. : Notre actionnaire possède aujourd’hui une participation importante, maislagouvernancedenotregroupereste à ce jour inchangée. C’est toujours un bon signal d’avoir des investisseurs comme Daniel Křetínský qui s’intéressent au « Depuis sa création, Darty s’est toujours distingué par son service après ventes, l’un des aspects les plus forts de sa marque de fabrique ». 7Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr > Entreprendre •Juin 2023 par Éric de Riedmatten secteur de la distribution. Le commerce a besoin d’être soutenu, c’est un secteur qui a du se réinventer post covid et qui fait fasse à de grands bouleversements. La montée au capital de Daniel Křetínský va accompagnernotrestratégieensoutenant nos nouveaux projets. Cela signifie qu’il n’y aura pas de changement dans le management ? E.M.:Non,iln’yapasdechangementdans la gouvernance. Les Français ont-ils encore suffisamment de pouvoir d’achat pour consommer comme avant ? E.M.:Ilestvraiquenousvivonsunepériode inédite et nous payons la crise covid avec son impact très fort sur les habitudes d’achat. Le consommateur doit faire des choix, il fait des arbitrages, surtout en Franceoùlesclientssonttrèssensiblesaux prix.Maintenant,nousvendonsdesarticles dont on ne peut pas se passer tant ils sont essentiels à notre vie quotidienne. Nous sommes donc moins touchés. D’ailleurs, notre chiffre d’affaires a peu bougé, porté fortement par les produits culturels et les produits technologiques. Il n’y a pas eu d’arbitrages à la baisse. Vous ne notez pas de recul dans les dépenses des Français ? E.M. : Nous avons publié nos résultats pour le premier trimestre et ils nous confirment une stabilité. Nous notons une petite baisse des volumes de ventes et une petite hausse des prix. Ce n’est donc pas l’effondrement annoncés par certains. Est-ce qu’à terme, le regroupement de FNAC et de DARTY ne s’imposerait-il pas ? E.M.:Celapeutparaitrecomplexedegérer ces deux marques, voire même trois avec Nature et Découvertes, mais nous pensons que toutes nos marques ont une réelle valeuretdevraiesspécificitésàfairevaloir à nos clients qui leur sont d’ailleurs très fidèles. Face à la concurrence de plus en plus vive, pourrez-vous toujours maintenir le concept «Darty,lesprix» ? E.M. : Nous maintenons cette identité car Darty reste synonyme de choix et de prix compétitifs couplés à des services essentiels pour le consommateur. Et finalement,cesprincipesn’ontpaschangé depuis 70 ans, date de création de cette entreprise par les frères Darty. Les clients comprennent que le prix c’est bien mais qu’avec le service c’est encore mieux. Le succès de notre abonnement Darty Max le confirme : nous avons de plus en plus de clients qui s’abonnent pour que Darty assure un entretien régulier de leur équipement. FNAC et DARTY sont deux grandes enseignes historiques françaises, peuventelles percer à l’étranger ou dans les DOMTOM ? E.M. : Nous sommes déjà présents avec 1000 magasins dans de nombreux pays européens comme la France mais aussi la Suisse, l’Espagne, le Portugal, la Belgique etleLuxembourg.Nousnousdéveloppons aussienTunisie,auQatar,enCôted’Ivoire, au Cameroun, au Congo au Sénégal sous forme de franchises… Et nous sommes présents aux Antilles, oui, l’international nous intéresse. Tout cela peut être un axe de développement et de croissance pour nous. Ce seraient des surfaces de taille plus modeste ? E.M. : Nous voulons développer des points de vente plus petits comme ceux déjà présents dans certains centres-villes en France. Nous avons déjà de très bons résultats avec ces formats. Avec Internet, le magasin physique ne risque-t-il pas de disparaitre ? E.M. : Je suis convaincu du contraire. Nous voulons conserver les interactions entre clients et vendeurs. Actuellement, trois quarts des ventes se font encore dans des magasinsphysiqueset unquartsurleNet. Nousavonsdoncencoreunebonnemarge de manœuvre avant de voir la bascule vers le tout digital. Personnellement, je ne crois pas aux ventes à 100% sur Internet. La société actuelle a besoin d’échanger avec le vendeur. Ce qui va changer, c’est la part du service que nous sommes en capacité d’offrir à nos clients en cela le digital accompagné de l’humain est très performant, je dirais même qu’il est de plus en plus nécessaire. DARTY et FNAC seraient plus tournés vers le service à l’avenir ? E.M. : Oui, c’est une réelle transformation stratégique pour notre groupe que nous avons initié il y a déjà plusieurs années avec « Darty Max » pour les abonnements à la « réparation ». Nous proposons également des services d’aide à la vie numérique (assurance, cyber sécurité) avec le « Pack Sérénité ». Nous avons développé le savoir faire de nos vendeurs sur cette prescription de service qui n’est pas la même que celle des produits. Pourquoi n’offrez-vous plus le champagne si on trouve un meilleur prix ailleurs que chez Darty ? E.M. : C’était un joli coup marketing. Mais les temps ont changé car les prix sont désormais facilement vérifiables sur Internet. Tout est transparent, tout est contrôlable. Autrefois, on devait rassurer les clients et l’idée du champagne était une manière de fêter la victoire sur le prix ! Un coup de maitre en termes de communication ! n Eric de Riedmatten LapubchezFNAC-DARTY Parlons-en ! Euro RSCG avait la responsabilité du budget Darty pendant des années. Mon ami Jacques Séguéla (que je vois tous les jours chez CNEWS) a multiplié les coups de maitre avec son équipe ! N’oublions pas Michelle Dousset qui a été en charge du budget pendant 20 ans. A l’époque, les créations étaient renouvelées toutes les 3 semaines. Le contrat de confiance, c’était eux ! Il y a eu des milliers d’affiches toutes réalisées avec beaucoup d’humour et de bonne humeur ! Impossible d’oublier la camionnette Darty en forme de globe terrestre avec cette phrase : « Monsieur Galilée, il n’y a pas que la terre qui tourne 7 jours sur 7…. Darty aussi ! ». Aujourd’hui, Fnac et Darty font agence commune et travaillent avec Publicis Conseil. n « C’est toujours un bon signal d’avoir des investisseurs comme Daniel Kretínský qui s’intéressent au secteur de la distribution.» iae.univ-st-etienne.fr 1er juin 2023 Le Duff tire un trait sur son usine Le Breton est têtu, et il dit non. Non au diktat d’associations écologistes et aussi à la surréglementation. Il allait devoir attendre plus de 10 ans pour obtenir l’autorisation de pouvoir construire une nouvelle usine au nord de Rennes, dans la petite commune de Liffré en Ille-et-Vilaine. Trop c’est trop ! Le patron de la Brioche Dorée et de Bridor (35 000 personnes et 2,05 milliards d’euros de chiffre d’affaires) qui a démarré dans une simple échoppe de crêperie à Brest pour bâtir en 30 ans un empire de la viennoiserie et de la brioche, ne peut plus attendre, ses clients non plus. La décision est prise. L’usine ne se fera pas en France, et avec elle, ce sont 500 emplois et 250 millions d’euros d’investissement qui partent en fumée pour notre pays. Mais ce n’est pas grave, c’est bien connu, la France a les moyens. Qu’attend Bruno Le Maire pour plafonner à deux ans le délai d’autorisation requis pour construire une usine dans notre pays ? Ou alors, que l’on ne nous parle plus de l’impérieuse nécessité de réindustrialisation ! Saadé, nouvel ogre des médias ? Y a-t-il encore un magazine indépendant ? Nos amis de La Tribune, Jean-Christophe Tortora en tête, n’avaient-ils d’autres solutions que de se jeter dans les bras du nouvel empereur marseillais du transport et des médias en la personne de l’extraordinaire Rodolphe Saadé ? Sans doute, les profits étaient au rendez-vous et l’actionnariat semblait solide en la personne de Franck Julien, ex-PDG d’Atalian, accompagné du Dr Laurent Alexandre, spécialiste reconnu de l’IA et cofondateur de Doctolib. Franck Julien, un entrepreneur solide qui était en train de bâtir au passage avec Atalian un leader français et mondial des services de nettoyage, avant que la justice ne s’intéresse à son cas pour un hypothétique abus de biens sociaux sur des travaux effectués en Belgique. Une accusation qui aura suffi à ébranler tout l’édifice. Et Franck Julien de m’expliquer que cette rumeur délétère avait pu mettre à mal la confiance des investisseurs internationaux pour pouvoir continuer à grandir par croissance externe. Dans quel monde sommes-nous rendus ? Celui où la vertu supposée ou apparente semble davantage compter que les qualités démontrées sur le terrain ! Copé a raison de vouloir aider Macron Jean-FrançoisCopé,desoncôté,mefaitsavoirqu’ilaapprécié mon papier encourageant Les Républicains à s’accorder sur un programme de législature avec le président de la République. Ce qui ne semble pas être le cas en revanche du patron des LR à l’Assemblée, l’inébranlable Olivier Marleix qui, au contraire, indique ne rien vouloir avoir à faire avec le pouvoir en place. Les compromis ont pourtant du bon, surtout quand ils sont passés dans le sens de l’intérêt général... Qu’a-t-on contre les riches ? En France, personne ne défend les riches. À commencer par les grandes fortunes elles-mêmes, qui craignent qu’on leur reproche précisément cette situation de privilégiés. Pour vivre heureux, vivons cachés. Et les autres, les moins riches, ne les défendent pas non plus précisément parce qu’ils ne le sont pas et ne pensent pas pouvoir le devenir un jour. C’est renversant, car du coup, l’exil de nos riches finit par enrichir nos proches voisins (Suisse, Luxembourg, Belgique...). Un ministre de l’Intérieur qui ne fait que parler ? Gérald Darmanin semble de plus en plus choyé des grands médias : de L’Obs au Figaro. Et pourtant, il n’a en rien fait reculer le nombre d’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire) comme il s’y était engagé. La presse serait davantage prise au sérieux si, au lieu de flatter l’ego forcément exacerbé de nos politiques, elle prenait davantage soin de leur rappeler leurs engagements respectifs. N’est-ce pas la moindre des choses que l’on puisse demander à des gens censés venir défendre l’intérêt général, et donc aussi le nôtre ! 28 mai 2023 Le Medef est-il un syndicat de cadres ? Au moment de l’élection du nouveau président pour succéder au très politiquement correct Geoffroy Roux de Bezieux (pourtant un grand entrepreneur), un chef d’entreprise imprimeur, ancien président de chambre de commerce des Hauts-de-France, me dit être lassé du faible impact du mouvement patronal sur l’opinion et les médias : « On ne les entend pas. Sur la réforme des retraites, la réforme du chômage ou les impôts de production, on a l’impression qu’ils sont tétanisés ». Et de m’expliquer, en off, que l’organisation de l’avenue Pierre de Serbie est tenue par des cadres salariés qui ne sont pas de vrais chefs d’entreprises : « Ceux-là n’ont pas vraiment le temps! ». Pas faux, il nous manque un vrai mouvement de chefs d’entreprises, un peu comme le fait à son niveau avec l’Ethic la formidable Sophie de Menthon... Dupont-Aignan ne répond plus... Le président de Debout la France tarde, de son côté, à nous adresser sa tribune démontrant, chiffres à l’appui, comment le Trésor public français « surpayerait » certains intérêts de sa dette auprès de certains grands établissements bancaires. C’est dommage ; le sujet semble pourtant important et intéresse bien des contribuables que nous sommes. À BFM, les communicants prennent le pouvoir Le discours formaté préconisé par certaines agences de relations publiques, les lobbyistes et communicants en tous genres, ceux qui remplissent les plateaux des chaînes d’info BFM ou LCI, finissent par laisser des traces. À force de se cantonner au politiquement correct, nos observateurs finissent par ne plus avoir rien à dire. De la com’ au vide, il n’y a qu’un pas, pas si infranchissable ! L’Internet occidental menacé par la Russie La guerre en Ukraine s’enlisant, le conflit devenant de plus en plus stérile et meurtrier, les stratèges russes pourraient être tentés de recourir à une arme de dissuasion bien plus dommageable pour nos sociétés développées : à savoir un blocage important ou partiel de notre système numérique ou de télécommunications avec toutes les conséquences que cela peut entraîner. C’est l’hypothèse avancée par François Heisbourg, grand géopoliticien français, conseiller spécial à la Fondation pour la Recherche Stratégique, et qui évoque une possible riposte de Vladimir Poutine qui, en dernier ressort, pourrait chercher à détruire notamment les câbles transatlantiques (19 au total) transportant les données cruciales d’Internet, qui sont situées en mer Méditerranée et entre autres au large de Marseille (lire son livre « Les leçons d’une guerre » aux Éditions Odile Jacob, et aussi Géostratégie magazine, disponible en kiosques). La menace est prise très au sérieux par le Quai d’Orsay et les LES INDISCRETS DE ROBERTLAFONT 9Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr > Entreprendre • Juin 2023 Entreprendre grandes chancelleries occidentales. Les Russes de leur côté n’ont toujours pas digéré le sabotage surprise intervenu sur le gazoduc géant Nord Stream 1 et 2 (survenus en mer Baltique en septembre dernier) qui permettait d’alimenter en gaz russe l’Europe occidentale. Une explosion qu’ils estiment avoir été, bien que cela n‘ait pas été encore établi, commanditée par les services américains, En mars dernier, le New York Times révélait que, selon certaines sources à Washington, le sabotage aurait bien été commis par un groupe pro-ukrainien. Tout cela n’est guère encourageant. Et il serait temps de recommencer à parler de paix et de sortie du conflit. La solution consistant à faire de l’Ukraine un pays indépendant, démilitarisé et sous contrôle international, va-t-elle enfin faire son chemin ? 1er juin 2023 Cannes, festival du mensonge médiatique Dans la sphère publique, le non-dit est permanent. Raison sans doute pour laquelle on ne distingue plus le vrai du faux ! Au dernier Festival de Cannes, on a entendu nombre de cinéastes ou acteurs français oser venir se plaindre du néolibéralisme du cinéma hexagonal, alors que ce dernier est justement le plus subventionné du monde. Plus c’est gros, plus cela passe ! Hidalgo fait ses coups en douce À Paris, Anne Hidalgo ne prend même plus le temps d’essayer de convaincre. Ainsi, et pour diminuer unilatéralement le nombre de voitures dans les rues de la capitale, elle fait transformer subrepticement des places de parking en emplacements pour vélos ou trottinettes. Ni vu, ni connu ; c’est ce qu’on appelle la transparence ! Gattaz : l’industrie d’abord Pierre Gattaz se serait bien vu rempiler pour l’élection du Medef. Le problème est qu’il a une entreprise, Radiall, à faire tourner. On n’a jamais misé sur nos entrepreneurs Le jour où un pouvoir en place en France mettra enfin en œuvre une politique résolument pro-entrepreneurs (avec une réduction drastique des charges et impôts), ce jour-là, nos villes et villages se réveilleront, nos déficits se résorberont plus vite qu’on ne le dit. Et le pouvoir en place sera réélu plusieurs fois de suite ! France Inter trahie par Raoult En attaquant délibérément le professeur Didier Raoult, France Inter trahit sa pensée unique et démontre en même temps qu’elle est devenue tout sauf ce qu’on lui demande d’être : à savoir une radio de service public. Où sont passés nos champions ? À Roland-Garros, les tennismen français avaient du talent, sauf celui d’oser prendre des risques. Un comportement peut-être à l’image de ce que l’on enseigne et privilégie dans nos écoles. 28 mai 2023 Célébrer les grands moments, mais se projeter aussi vers l’avenir ! En ce beau mois de juin, nous avons passé notre temps à célébrer quelques exploits dont nous sommes si fiers. Yannick Noah à Roland Garros il y a 40 ans pour sa seule victoire, alors que Rafael Nadal, depuis lors, a embrayé sur 14 titres au « French » (record battu). À Marseille aussi, l’OM pour son titre de champion d’Europe, le seul pour un club français, quand le Real de Madrid avec Karim Benzema engrangeait la saison dernière sa 14ème Ligue des Champions. Ce n’est pas la même histoire ! À cette aune, un peu de modestie nous ferait le plus grand bien, même si les moments festifs sont toujours bons à prendre. Laurent Delahousse, sur France 2, nous remémore à juste titre les heures de gloire de l’avion français supersonique Concorde (arrêté en 2003) et beaucoup aimeraient se passionner pour de grands projets français ou européens d’avenir dans la technologie, le spatial, le quantique ou la santé. Cette absence de grands programmes, c’est peut-être, au pays de Dassault et Vauban, d’Eiffel et de Colbert, ce qui nous manque le plus. Qu’est-ce qui nous empêche d’être comme Henry Kissinger qui, à 100 ans passés, n’oublie rien du passé mais en ne s’intéressant qu’à l’avenir ! Praud se fait un nom Sur CNews, Pascal Praud réussit d’excellents scores d’audience. Je l’ai connu jeune journaliste sportif. Il passait son temps à lire des livres sur la guerre de 14-18 ! Le sacrifice de nos héros semblait le fasciner. Aujourd’hui, il semble en recherche de personnages à admirer. Après feu Bernard Tapie ou Claude Lelouch : pourquoi pas Stéphane Bancel. 19 mai 2023 Liffré, le petit village breton qui résiste... Devant l’église, la devanture de la brasserie l’Othentik est rutilante. En entrant, pourtant, pas de salle pour déjeuner : la patronne aimable (on voit qu’on est bien en Bretagne), tout sourire vous rassure. C’est côté cour avec prolongement sur une terrasse extérieure végétalisée. Liffré, bourgade comme il y en a tant. Nous sommes à 20 kilomètres au nord de Rennes. La campagne est ondoyante avec ses champs de blés, ses bocages et ses chênes centenaires, sans oublier les vaches laitières à foison. C’est dans ce paysage champêtre que Louis Le Duff a voulu installer sa nouvelle usine de viennoiseries. Il y a au bas mot 500 nouveaux emplois à la clé. Sauf qu’il va devoir mordre sur des terres agricoles. Ma voisine, la mère du cuisinier, tente une explication : « les Bretons, ici, ont gardé leur esprit paysan : ils pensent pouvoir avoir les avantages de l’implantation sans les inconvénients. Et puis ils sont poussés par des écologistes d’ultra-gauche qui politisent tout ». Le Duff, roi de la Brioche Dorée, n’en a cure. Au début, ce Breton pur sucre se croyait en terrain conquis. On le serait à moins avec tous les emplois qu’il a créés en Bretagne et même en Mayenne. Ce n’est pas suffisant apparemment pour certains. Delahousse oublie les patrons Nos médias sont fascinants. Pendant des mois, on n’a parlé que de retraites et de grèves. Et à la télévision, pas un seul chef d’entreprise pour s’en expliquer, sur aucun plateau. Même sur France 2, chez l’excellent Laurent Delahousse, l’un des rares de la profession qui a compris qu’il fallait essayer de tirer vers le haut. Que ne fait-il école ! C’est la faute à Rousseau Plus c’est débile, plus c’est médiatisé. Regardez Sandrine Rousseau. On ne s’ennuie pas et cela fait des scores d’audience. Même si cela détruit le pays à petit feu ! Faire travailler les chômeurs Il y a près de 400 000 emplois non pourvus dans notre pays, et dans le même temps, on continue de payer sans retenues les chômeurs de longue durée. Cherchez l’erreur ! LES INDISCRETS DE ROBERTLAFONT Entreprendre 10 Entreprendre • Juin 2023 > Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr PREMIER MAGAZINE DES ENTREPRISES BON D’ABONNEMENT À compléter et à renvoyer accompagné de votre règlement à Lafont presse, 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 - 92772 Boulogne-Billancourt Cedex ✁ AVEC VOTRE ABONNEMENT, recevez en cadeau “ENTREPRENDRE”, le dernier livre de Robert Lafont Actuellement en kiosques ou sur lafontpresse.fr Plus de 40%de réduction ABONNEZ-VOUS DIRECT SUR LAFONTPRESSE.FR DEVENIR ACTIONNAIRE D’ENTREPRENDRE ? Entreprendre (Lafont presse), groupe indépendant éditeur de 60 magazines publiés en kiosques, est côté sur Euronext Paris (code ALENR). 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