ENTREPRENDRE n°376 - Page 2 - 376 IL RELANCE LES AUTOMOBILES DELAGE LE FÉDÉRATEUR DE L’AGRO-ALIMENTAIRE Denis Sassou-Nguesso Thiéry Blandinières InVivo Laurent Tapie P.46 P.32 P.8 Entreprendre créé en 1984 par Robert Lafont Prochain numéro le 7 février 2024 coté sur Euronext Paris Sommaire N°376 Décembre 2023 - Janvier 2024 www.entreprendre.fr Premier magazine des entreprises Elizabeth Ducottet «PME, devenez des ETI» 04 Robert Lafont : les Indiscrets 11 Agnès Verdier-Molinié, Jean-Philippe Delsol 18 ACTUALITÉS Automobiles Delage, le rêve en grand de Laurent Tapie 8 Industrie : Frédéric Sanchez ressuscite Fives 24 L’appel de Jean Botti pour faire décoller Voltaero 26 Eloa Guillotin, elle ne manque pas d’air 28 Atos, le défi de David Layani (OnePoint) 30 Patrick Drahi face au mur de la dette 31 Entrepreneur à la une : Thierry Blandinières InVivo, le fédérateur de l’industrie agro-alimentaire 32 Niel et Saadé investissent 300 millions sur l’IA 38 Bastille : la révolution du vélo pliant 40 Agro-alimentaire : Président investit 60 millions d’euros 42 ENTREPRENEURS ET ENTREPRISES Sophie Lebreuilly comme des petits pains 44 L’Afrique et la COP 28 • par Bernard Chaussegros : l’appel du président Denis Sassou-Nguesso 46 Les Petits Culottés réussissent sans fonds propres ! 50 Médecine prédictive : la start-up DEEPIA 51 Venum, le champion français du MMA 54 Fogo, le radiateur intelligent 56 Cacolac fait de la résistance 56 Le Comptoir de Mathilde : l’ascension gourmande d’une entreprise familiale 57 La belle vie avale Frichti 58 DOSSIERS : Immobilier d’entreprise • Architecture • Luxe • Coworking 60 Femme PDG 116 MAGAZINE Le franc-parler de Francis Dominguez 136 Immobilier : Solutions pour le logement Michel Platero137 Entretien : Claude Lelouch 140 Art : Marie Maître porte bien son nom 144 Tourisme & évasion : les charmes enchanteurs de la vallée du Rhin 146 Stéphanie Le Quellec à la table des Présidents 150 Champagne : l’incroyable saga de la famille Thiénot 152 France patrimoine : treize siècles d’histoire au Château de la Houssaye 154 Evok : le nouvel indépendant de l’hôtellerie de luxe 158 Les secrets de Georges Blanc : entretien 160 Nom : Entreprise : Adresse : Code Postal : Ville : Télephone : Date de naissance : Courriel*: Je règle par chèque bancaire ou postal à l’ordre de Lafont presse 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 - 92772 Boulogne-Billancourt Cedex ou sur www.lafontpresse.fr ou par carte Bancaire visa N° : expire fin cryptogramme (les trois derniers chiffres au dos de votre carte) signature : ❐ OUI, je m’abonne à Entreprendre (papier + numérique) 12 n° : 56€ au lieu de 67€ sur 1 an ou 112€ au lieu de 134€ sur 2 ans Entreprendre ABONNEZ-VOUS Et renvoyez ce bon à Lafont presse 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 - 92772 Boulogne-Billancourt Cedex EN CADEAU, vous recevrez le nouveau livre de Robert Lafont : «Dans la tête des meilleurs créateurs» 12 n° : 56€ au lieu de 67€ sur 1 an ou 112€ au lieu de 134€ sur 2 ans 25% d’économie Tarif DOM TOM et étranger : +2€ par revue servie email : abonnement@lafontpresse.fr * Merci d’indiquer votre mail afin de recevoir toutes nos offres promotionnelles. 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Octave Klaba Président d’OVH “Parfois, certains collaborateurs me privent de certaines infos, qu’ils jugent anecdotiques, pour ne pas me déranger, alors que c’est l’inverse : je préfère avoir trop de détails.” Citation du mois « Osez entreprendre », chaque dimanche à 9h30 sur Sud radio. LE PRÉSIDENT DU CONGO EN PÔLE À LA COP 28 4 Entreprendre • Décembre 2023 - Janvier 2024 > Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr Entretien exclusif Comment devient-on industriel avec une formation d’orthophoniste et de psychologue clinicienne ? Elizabeth Ducottet : Il est toujours difficile de savoir ce qui vient de l’inné ou de l’acquis. Il n’y a pas de parcours unique. Pourdevenirentrepreneur,ilfautvraiment en avoir envie, ne pas craindre de prendre des risques, et se lancer. Personnellement, j’ai vite eu goût de l’entreprise, du changement, et aimé prendre en main des sujets divers, tous intéressants. Nous avons tous le droit de devenir entrepreneur quel que soit notre profil ou notre âge, il n’y a pas que le diplômé d’école de commerce programmé à la réussite. Évidemment, un créateur d’entreprise au profil atypique doit acquérir les outils indispensables, sans cesse les compléter, et savoir s’entourer de pairs qui sont en soutien de son action. De nos jours, les entrepreneurs comme les salariés suivent de plus en plus de formations tout au long de leur vie professionnelle. Si j’ai pu entrer dans la peau dedirigeante,c’estaussiqu’uneentreprise patrimoniale comme la nôtre est passionnante,avecdespersonnesquel’onconnait depuis des années. Notre père nous avait confiés un rôle d’administrateur très jeunes, nous allions dans les usines, voire l’évolution des technologies, les nouvelles machines,àtelpointquejemesuisditque c’était bien ma voie. Vous avez fait passer le chiffre d’affaires de l’entreprise familialeThuasne (pépite du matériel médical installée à Saint-Étienne) de 27 millions à 250 millions d’euros tout en gérant 2600 salariés, quel est votre recette ? E.D. : Nous avons même plus que multiplier par 10, car nous devrions atteindre les 280 millions d’euros cette année. Il n’y a pas de recette, mais des constantes. D’abord, beaucoup de travail, ensuite se poser en permanence des questions stratégiques, puis toujours prendre l’avis des professionnels autour de soi, parce qu’on neréfléchitpastoujourscorrectementen étant isolé. Il faut s’éclairer auprès des autres, et compter sur ses collaborateurs. Ensuite, dès que j’ai pris la présidence, la nécessité absolue était d’aller à l’international. Nous étions leader sur notre segment en France, la croissance était limitée, l’avenir passait par là. L’Europe a changé la donne, parmi mes premiers actes, après la chute du mur de Berlin, j’ai immédiatement acheté une société en Allemagne. Nous avons mis en place l’acquisition ou installé des filiales dans plusieurs pays de l’Est. Cela était absolument décisif. Cette Europe devait devenir notre champ d’action dès 91/92. Comment le prixYvon Gattaz est-il devenu également le vôtre ? E.D. : Je suis très admirative de l’anticipation d’Yvon Gattaz quant à l’avenir et de la création de ce prix qui a pour mission d’aider et de mettre en lumière des entreprises dont le jury estime qu’elles ont capacité à devenir des ETI. Je faisais partie du jury et il y a trois ou quatre ans, je me suis dit qu’il fallait aussi aller chercher des femmes pour cette grande cause des ETI, indispensables pour l’avenir de l’économie française. Le prix est ainsi devenu Pierre Gattaz/Elizabeth Ducottet. Il y avait peu de candidatures féminines spontanées, je me suis donc mise en quête et l’an dernier, nous avons eu 23 femmes sur 41 candidatures. Cela ne reflète pas la réalité terrain, mais mettre en avant ces fondatrices ou repreneuses est très bienfaisant, en ligne avec notre objectif pour ce prix. Il y a deux prix différents pour les hommes et pour les femmes, dans le secteur industriel et dans le secteur consulting/digital, soit 4 prix au total pour aider à la transformation des belles PME ou startups en ETI. Quels incitations voyez-vous pour qu’il y ait plus de femmes ingénieures, dans laTech et à la tête d’entreprises types ETI justement ? E.D. : Il existe un solide verrou difficile à faire sauter. Il s’agit du problème de l’orientation et des choix scolaires après le bac, entre littéraire ou scientifique. Ces choix sont souvent préprogrammés plus ou moins consciemment par les habitudes du passé, les garçons sont bons en maths, les filles plus littéraires. Nous constatons même ces dix dernières années un phénomène de régression, avec moins de femmes dans les cursus C’EST UNE INDUSTRIELLE COMME ON EN FAIT PEU. À LATÊTE DETHUASNE DEPUIS 1991, DONT ELLE A MULTIPLIÉ LE CHIFFRE D’AFFAIRES PAR 10. À 78 ANS, ELLE REPRÉSENTE LA CINQUIÈME GÉNÉRATION, SA FILLE ÉTANT PRÊTE À PRENDRE LE RELAIS. ELLE NOUS DÉVOILE SES RECETTES ET NOUS PRÉSENTE LE PRIXYVON GATTAZ / ELIZABETH DUCOTTET PERMETTANT DE RÉCOMPENSER UN INDUSTRIEL APTE À DEVENIR ETI. ELIZABETHDUCOTTET «PME,devenezdesETI» «Pour financer l’industrie, il faut avoir la foi. Chez les ETI familiales, cette foi existe. J’aimerais que l’on oblige nos étudiants et énarques à visiter les usines…» 5 Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr > Entreprendre • Décembre 2023 - Janvier 2024 © D.R. Le secret de la présidente de Thuasne : son CA est passé de 27 à 280 millions d’euros. 6 Entreprendre • Décembre 2023 - Janvier 2024 > Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr Entretien avec Elizabeth Ducottet (Thuasne) d’ingénieurs. De plus, il faut vraiment conseiller ces jeunes femmes dès l’âge de 15 ans, elles ne sont pas suffisamment orientées vers ce type de carrière. Il y a un manque d’informations et un gros travail à faire. Il existe un déficit de femmes en position de leadership. En revanche, dans les ETI familiales, il y a plus de femmes que sur la moyenne du secteur, car les pères ont été et sont totalement libres de choisir leurs filles si les compétences sont au rendez-vous. C’est unmouvementencourageantoùl’audace commence à se faire jour, plus que dans les groupes classiques où la situation est assez désolante. Mon père a su me faire confiance en dépit du fait que je n’avais pas un profil classique. Vous avez 4 usines en région stéphanoise et une en Isère, un laboratoire digital à Lyon, pensez-vous que le mouvement de réindustrialisation français peut vraiment se concrétiser ? E.D. : À mon avis, l’industrie ne se décrète pas, il s’agit d’un processus très long pendant lequel il faut acquérir les bonnes compétences, des mois et des mois sont nécessaires pour commander et installer de bonnes machines par exemple. Il est évidemment positif d’agir pour stimuler l’industrie, mais ce n’est pas suffisant. Pour que l’industrie revienne ou se crée, fournissons le terreau favorable, les bonnesconditionsd’accueil.Or,lesimpôts surlaproductionnouspénalisentparrapport aux autres pays européens, même si elles ont baissé. Il est absurde d’avoir à payer pour produire, avec pour conséquence de grever la rentabilité, et donc les investissements. À Saint-Etienne, une multitude de formations technologiques ont disparu, dans notre secteur du textile technique, l’entreprise Thuasne est obligée de former elle-même ses techniciens supérieurs!Deplus,cebassinestmaldesservi en termes de transport. Les conditions d’accueil pour réussir ne sont plus présentes pour les nouveaux venus. Je suis très triste de voir ma région se désindustrialiser. Avec un passé si glorieux où Wuppertal, Manchester et Saint-Etienne étaient des centres industriels majeurs. Qu’en reste-t-il ? J’aime l’industrie, ce sont des métiers magnifiques, mais dans de nombreux territoires, la situation est très compliquée. Les financements sont-ils suffisants ? E.D. : Il existe un vrai déficit de communication à destination des investisseurs dans le secteur industriel. Nos cycles sont longs, alors que sur le soft les investisseurs ciblent un retour à court terme. Pour financer l’industrie, il faut avoir la foi. Chez les ETI familiales, cette foi existe. J’aimerais que l’on oblige nos étudiants et énarques à visiter les usines, nombreux sont ceux qui ne l’ont jamais fait. Pour parler du secteur dans lequel Thuasne travaille, sur le sujet de la souveraineté des produits de santé, on parle beaucoup de la fabrication des médicaments, mais pas des dispositifs médicaux fabriqués en France. Or, il faut être attentif à ce que ce made in France le reste, prendre conscience qu’il s’agit d’un fleuron de l’économie française. Bien entendu, le dispositif médical n’est pas le médicament. Cependant, nous avons la chance énorme d’y avoir une industrie, il faut la garder et lui permettre de financer ses investissements. Les apports publics existent, mais restent difficiles à capter, sans doute faudrait-il mettre en lumière ce secteur important de la santé. n Propos recueillis par Anne Florin Lespremièresfemmes récompenséesen2023 Silamir, 1er prix femme 2023 pour les deux fondatrices, Muriel Figer et Juliette Soria dans le secteur du conseil en transformation data, digitale et organisationnelle. Leur entreprise connait une croissance rapide, rentable et créatrice d’emplois grâce notamment un positionnement original qui insuffle une nouvelle dynamique au secteur. Elle est dirigée aussi par une femme Raphaëlle Leclercq. Posson Packaging, 2e prix femme, la repreneuse Sylvie Cazenave a réussi à retourner la situation de cette entreprise, parvenant à renforcer la compétitivité face à la concurrence étrangère. Preuve en est que la situation d’une entreprise industrielle en déclin peut être retournée. n «LeprixcrééparYvonGattazapourmissiond’aideretdemettreenlumière desentreprisesdontlejuryestimequ’ellesontlacapacitéàdevenirdesETI.» YvonGattaz,leprésidentfondateurdeRadiall, ETIaujourd’huiprésidéeparsonfilsPierre,ici enjuin2018avecRobertLafont. Les Ecrins HÔTELS & PRÉFÉRENCE Plus de 150 hôtels chics et authentiques en France et dans le monde 1 2 3 4 COFFRET GOLF à partir de 469€ pour 2 personnes Avec le coffret cadeau “ Escapade Golf”, offrez un séjour dans un hôtel 4 ou 5 étoiles pour perfectionner son swing dans un cadre idyllique. • 1 ou 2 nuit(s) en chambre double • Petits-déjeuners inclus • Les Green-F ees Golf 18 trous 1. Relais de Margaux, Margaux | 2. Le Gingko - Hôtel Golf Parc Robert Hersant, La Chaussée-d’Ivry | 3. Hôtel Royal Évian, Évian-les-Bains | 4. Saint-Malo Golf Resort, Le Tronchet 8 Entreprendre • Décembre 2023 - Janvier 2024 > Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr LerêveengranddeLaurentTapie Automobiles Delage La vie des affaires • 9 Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr > Entreprendre • Décembre 2023 - Janvier 2024 L a discussion avec Laurent Tapie est surréaliste. Il se présente comme un homme ouvert, plein d’énergie et rempli de projets, ce qui semble bien coller avec son père. Sa relance des automobiles Delage est un véritable investissement, tant du point de vue industriel, commercial, que technologique. Il l’a initié de manière indépendante et grâce à ses propres ressources. L’esprit d’entreprendre Laurent ne se presse pas inutilement, et il semble avoir retenu la leçon que l’intuition, sans méthode, rigueur et organisation, ne suffit pas. Son expérience chez McKinsey lui a appris l’importance de ces aspects. C’est un changement significatif par rapport à l’approche plus impulsive de son père. Il raconte une anecdote à propos de la reprise de Wonder, démontrant comment son père avait pris des décisions impulsives, tandis qu’il préfère bâtir ses projets sur une base plus solide. Laurent Tapie, âgé de 49 ans, semble avoir hérité des qualités de son père sans en avoir les défauts. Il partage son expérience de l’entrepreneuriat et explique que la création de ses entreprises, sans héritage, compte plus à ses yeux que s’il avait hérité d’une entreprise établie. Il évoque également l’influence de la politique sur les affaires, souligne que la montée d’Adidas a été entravée par des facteurs politiques. Lors de la discussion, Laurent partage sa passion pour les voitures et les aspects techniques des moteurs, turbines, et de la propulsion, démontrant qu’il est un véritable amateur de voitures. Il révèle également qu’il a fait des pointes de vitesse sur l’autoroute à plus de 350 km/h en compagnie de son père sans avoir peur. Il insiste sur l’importance de l’absence de peur et du courage pour entreprendre, notant que cette caractéristique est partagée par de nombreux entrepreneurs à succès, y compris son père. Ces politiques qui ont tué son père… En ce qui concerne la politique, il explique que certains politiciens, tels que Mitterrand et Bérégovoy, ont soutenu son père, tandis que d’autres ont cherché à l’entraver. Il estime que la reconnaissance des entrepreneurs est essentielle pour le progrès du pays. Enfin, il parle de son projet de relancer la marque Delage, une ancienne marque de voitures de luxe française. Il souhaite vendre des HyperCars à 2 millions d’euros l’unité, dans l’objectif de remplacer Delage sur la scène mondiale. Il souligne que la stratégie est à long terme et que les brevets technologiques sont de portée mondiale. Le capital de l’entreprise comprend des entrepreneurs remarquables, dont Xavier Niel et d’autres. Malgré le nom de famille célèbre, il considère que cela ne suffit pas et que la crédibilité financière est essentielle. Il conclut en disant que l’entretien accordé à EntreprendreTV est authentique et reflète son approche entrepreneuriale. Robert Lafont >> LaurentTapie fait renaître Delage une marque française légendaire du monde automobile. Sa voiture se veut la plus rapide du monde sur route. PARLONS VRAI FRÉQUENCES ET ÉCOUTE SUR WWW.SUDRADIO.FR Sud Radio est une des sociétés de Fiducial Médias La radio généraliste et nationale BERCOFF DANS TOUS SES ÉTATS 12h – 14h André Bercoff 24 novembre 2023 Qu’attendent nos producteurs télé pour produire une série sur Napoléon ? La polémique a resurgi à l’occasion de la sortie du film à superproduction Napoléon de l’anglais Ridley Scott. Certains observateurs, à commencer par Thierry Lentz, le spécialiste de l’empereur, ont émis des réserves sur le portrait fait de notre grand homme. Peut-être un parti pris de la part d’un compatriote de l’Amiral Nelson ? Allez savoir. N’est-il pas temps pour les grands producteurs de renouer avec les grandes séries historiques à la française, comme le font les Britanniques avec The Crown, voire aussi désormais les Suédois ? D’autant que nous disposons des plus grandes maisons de productions télé mondiales à l’instar de Mediawan, Satisfaction Group, ou Banijay. Un Banijay désormais dirigé par l’ambitieuse Martine Laroche-Joubert. Arrivée en septembre dernier, la PDG de Banijay France n’a pas tardé à dégainer. Avec le rachat d’Authentic Prod (maison dirigée par Aline Panel qui produit Sam ou Je te promets), la productrice de Miss France montre tout son intérêt pour le secteur des films et des séries de fiction. À commencer par le grand Napoléon ? Mais pourquoi pas aussi sur Louis XIV, Richelieu, ou François 1. Ce ne sont pas les personnages dans l’histoire de France qui manquent et qui fascinent le monde. Le public est preneur et pas seulement dans l’hexagone. C’est aussi excellent pour le soft power de la France. 21 novembre 2023 Olivia Grégoire, maillon fort du gouvernement ? Un ministre qui mouille sa chemise : cela ne passe pas inaperçu ! Elle n’a pas fait l’ENA non plus, juste l’ESSEC et elle a compris que notre pays ne pouvait s’en sortir qu’en poussant plus en avant ses entreprises. Une bonne nouvelle dans le paysage politique hexagonal constitué essentiellement de ronds de cuir, d’économistes en chambre ou d’experts de la fiscalité. Olivia Grégoire, 45 ans, veut augmenter le nombre des PME aptes à devenir des ETI. Il est vrai qu’il n’y a que 5000 ETI de ce côté du Rhin alors qu’on en dénombre quelques 12000 en Allemagne. Son programme «Étincelles» ne s’adresse pour l’instant qu’à 50 d’entre elles. Alors ne boudons pas notre plaisir. Ces patrons de TPE qui baissent leurs revenus Selon une étude récente de la Banque de France, 67% des patrons de TPE ayant un PGE (prêt garanti par l’État), à rembourser, baissent leur propre salaire. Qui le dit dans la presse ou les médias ? Personne, les petits patrons n’intéressent guère ; ils ne bloquent personne dans la rue. Souvent, ils n’ont que peu de salariés. Leurs sorts ne regardent qu’eux-mêmes. Je caricature à peine. 12 novembre 2023 IA: l’avenir est à la certification Certifier le vrai afin de le distinguer de l’artificiel. Les règles sont demandées par Stéphane Bancel lui-même. Cela devient un enjeu majeur de l’information. Arriver à dissocier le naturel de ce qui ne l’est pas. Il est temps d’imposer un label mondial de certification pour les écrits et les images. L’artificiel est partout. On s’en rend déjà compte dans la presse avec une agence d’images comme Adobe Stock qui vous délivre indistinctement des photos créées par l’IAavec de vrais clichés. Et ne parlons pas des fausses vidéos sur les réseaux sociaux où l’on voit des hommes politiques prononcer des phrases qu’ils n’ont jamais dites. Les intox pullulent sur les plateformes, mais c’est un autre sujet. L’avenir est à la certification. Il est temps d’imposer un label mondial (pourquoi pas un coq, il y a bien l’oiseau pour X - ex Twitter) à apposer obligatoirement sur tout texte ou image incluant peu ou fier de l’IA. Ce n’est pas moi qui le dit, mais le grand entrepreneur français, Stéphane Bancel, patron de la biotech Moderna, qui monte au créneau pour dénoncer : «les dérives de l’IA en matière de désinformation avec des vidéos et fake news où la frontière entre le vrai et le faux est imperceptible à l’œil nu. Cela a de l’impact sur la santé mentale…» (Le Figaro, 12/11/2023). Sans parler du plan militaire avec des risques, déjà évoqués par Elon Musk : «d’avoir des sous-marins, des drones ou des avions pilotés par des systèmes d’intelligence artificielle.» Reste simplement à espérer que l’entrepreneur de Moderna choisisse bien d’implanter sa future usine européenne ARNm à Marseille au lieu de la Grande-Bretagne. Après tout, ce serait un juste retour des choses pour ce Phocéen de génie. En France, les plus grandes fortunes sont avant tout des self-made-man Cela fait très mal à l’idéologie gauchisante. Savez-vous que sur le classement des 13 premières fortunes de France publié par notre excellent confrère Challenges, on trouve que 10 des 13 premiers patrimoines du pays émanent d’entrepreneurs de la première ou deuxième génération. 7 novembre 2023 Bruno Le Maire et les industriels français doivent soutenir MistralAI Notre capacité à disposer d’une Intelligence Artificielle made in France détermine une grande part de notre souveraineté industrielle future. Tout le monde le sait, l’Intelligence Artificielle devient un moteur essentiel avec de nombreuses applications dans nos vies quotidiennes, mais aussi un marqueur stratégique pour toutes les industries. En Allemagne, un consortium de grands industriels appuyé par le gouvernement vient de boucler un investissement géant de 500 millions de dollars pour soutenir la jeune pousse IA d’outre-Rhin Aleph Alpha. L’objectif est simple ; il s’agit d’en faire un outil de souveraineté allemande propre à résister à la mainmise de l’américain ChatGPT. Tout a commencé à l’initiative de Lidl (groupe Schwartz) à partir d’un partenariat avec le Parc d’Innovation en intelligence artificielle (Ipai) situé près de Stuttgart. Le fonds a ensuite été abondé par les grands industriels allemands à commencer par Bosch, SAP, ou le groupe média Burda. Et le ministre de l’Économie allemand se félicite, parlant d’un acte majeur de souveraineté dans le secteur de l’IA. Aucune référence n’est faite en revanche à une quelconque éventuelle coopération européenne. En France, on aimerait que Bruno Le Maire prenne l’initiative de solliciter Carrefour, Vivendi, CMA CGM, Schneider, Dassault, ou Renault pour venir rapidement soutenir par exemple la jeune et prometteuse pousse de l’IA, Mistral AI, qui a levé, en août 2023, 115 millions d’euros. Créée en avril dernier par 3 jeunes chercheurs parisiens (Guillaume Lample, Thimoté Lacroix, et Arthur Mensch), passés chez Meta ou Google DeepMind, LES INDISCRETS DE ROBERTLAFONT 11 Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr > Entreprendre • Décembre 2023 - Janvier 2024 Entreprendre Mistral AI propose une alternative française et européenne à l’offre de Microsoft et OpenAI. 5 novembre 2023 Confidences d’un banquier devenu antiquaire sur le tard ! Les vérités du terrain valent tous les rapports du monde. «Il faut chercher à bien faire ce que l’on a à faire, c’est ce que j’essaie de faire passer à mes enfants». La leçon est limpide. Et c’est précisément ce que tente de leur laisser James Berry, cet antiquaire des Yvelines qui, à plus de 70 ans, continue de travailler comme pour s’entretenir. «Il ne faut jamais s’arrêter surtout quand cela vous plaît et que l’on a la santé». Message transmis à Sophie Binet de la CGT pour réviser ses fiches sur la retraite. Ancien banquier (BNP, Crédit Agricole ou Lazard), ce fringant senior n’a rien trouvé de mieux pour occuper ses vieux jours que de s’installer antiquaire dans une ferme avec cour fermée dans un hameau à Maulette (78), près de Houdan. Là, avec plusieurs confrères brocanteurs, il s’adonne à sa passion dans un paysage champêtre. Mais ne lui parlait plus de son ancien métier de banquier : «aujourd’hui, c’est du marketing, ils ont tellement de produits à placer. Moi, j’ai passé ma vie à essayer de connaître chacun de mes clients. Souvent, je les invitais à déjeuner. Et je savais ce que valait la boîte. J’en ai financé des trucs infinançables, mais au total, je ne me suis pas trompé. L’entreprise, c’est d’abord l’homme !» Et je lui raconte qu’à mes débuts de jeune entrepreneur de presse, je prenais aussi soin de rencontrer mon banquier une fois par an au moins pour tout expliquer. Mais comme celui-ci changeait chaque année, j’ai préféré renoncer… Et puisqu’on en est au stade des confiances, je peux révéler aujourd’hui, il a prescription, qu’un directeur de banque m’a avoué un jour, sous le sceau du secret, avoir été interdit par sa grande direction de financeur mon projet de reprise du journal Le Sport parce que le concurrent, L’Équipe (Amaury), était l’un de leurs principaux clients. Authentique, nous étions en 1989 ! Anecdote racontée plus tard à un banquier suisse qui m’en n’a pas cru ses yeux, prenant soin de rajouter : «vous les Français, le jour où vous arrêterez de mettre de la politique partout, vous serez très forts.» Immigration de travail : les patrons préféreraient recruter des nationaux ! Dans le débat sur l’immigration : tout le monde sait qu’il est moins cher de former des chômeurs que de faire venir des sans-papiers. Tout le monde le sait même dans les partis politiques, mais cela ne se dit pas. C’est politiquement incorrect à part chez quelques esprits libres comme Franz-Olivier Giesbert (Le Point), Jean-Marc Sylvestre (Atlantico), Nicolas Lecaussin (Iref), ou notre ami Éric de Riedmatten (CNews). Les immigrés du travail : il faut les former, leur apprendre le français, et surtout veiller à leur pleine et bonne assimilation. Et ne parlons pas du problème religieux ou du ressentiment qui peut exister à l’égard de notre pays. Tout cela, de plus en plus de patrons vous le diront mezzo voce. La solution : baisser les charges sociales pour augmenter le salaire, contrôler mieux les prestations de chômage et d’assistance avec la mise en place d’un dégressif d’indemnités plus rapide comme outre-Manche. France Travail pourrait aussi exiger des demandeurs d’emploi un rendez-vous physique hebdomadaire comme en Suisse. Tout cela, les patrons vous le diront, mais plutôt hors caméra. 22 novembre 2023 Les chefs d’entreprise encore dans le viseur On les montre encore du doigt, de vrais boucs émissaires pour certains ; voire des «salauds de patrons» ! Quand ils réussissent trop bien, ils font même l’objet de documentaires accusateurs (Cash investigation sur la télévision de service public) ou de films à charge. N’est-ce pas François Ruffin, de plus en plus présenté comme espoir de la gauche extrême suite aux dévoiements de Jean-Luc Mélenchon. Ce qui promet car c’est bien lui qui a tourné un film incendiaire sur Bernard Arnault. Ce qui n’a pas empêché la présidente d’Ethic, l’infatigable Sophie de Menthon, de l’inviter à son dernier déjeuner de patrons. C’est dire si Ruffin se normalise… Il est donc d’autant plus dangereux l’Insoumis de la Somme avec sa bonne tête de valeureux ! 8 novembre 2023 Alerte sur l’afflux de faux mineurs étrangers ! Au lieu de se demander si Jean-Marie Le Pen est antisémite, alors qu’à 95 ans, notre homme n’a plus de rôle actif en politique, le gouvernement ferait bien de chercher à mettre fin, par exemple, au scandale des entrées illégales de mineurs étrangers dans notre pays. C’est Martine Vassal, vice-présidente LR de l’Assemblée des départements de France, qui tire le signal d’alarme dans Le Figaro (8/11/2023). Selon elle, «l’afflux de nouveaux mineurs non accompagnés qu’il faut prendre en charge en 2023 dépasse les 40000, soit un budget pour l’État de 2 milliards d’euros». Et de rajouter : «90% de ces jeunes migrants se déclarent mineurs alors qu’en réalité, près de 70% d’entre eux sont évalués majeurs car ils savent que c’est la clé pour eux !» L’enfance de l’art pour se moquer des Français ? 3 novembre 2023 Lafont presse éditions : une nouvelle maison d’édition dirigée par Jean-David Haddad Un éditeur ouvert à tous les talents. Le monde de l’édition est moins fermé qu’on ne le croit, encore faut-il qu’on parvienne à le renouveler ! Les propos de Jean-David Haddad sont incisifs à souhait. En devenant partenaire de Lafont presse éditions, ce touche-à-tout de talent, à la fois trader, professeur agrégé d’économie, écrivain, entrepreneur, fondateur de JDH éditions, donne envie, à 56 ans, de franchir des montagnes. Sa curiosité insatiable et son envie de partager à tout va les idées font plaisir à voir. Voir son entretien sur EntreprendreTV. Lafont presse éditions, nouvelle maison d’édition qui vient d’être lancée par le groupe de presse Entreprendre veut publier tous les talents d’où qu’ils viennent et sans exclusive : écrivains, entrepreneurs, chercheurs, historiens, professeurs ou témoignages. Les livres sont disponibles dans le réseau de librairies et sur toutes les plateformes : Fnac, Cultura, Amazon, Decitre, Lalibrairie.com, Babelio ou Furet du Nord. Que demander de plus ? Premiers ouvrages disponibles : un polar, Les Enquêtes d’Icare de Jean-Luc Cadeddu, et un politique, Bye Bye Démocratie de Jacques Myard. N’hésitez pas à nous contacter pour être publié... LES INDISCRETS DE ROBERTLAFONT Entreprendre 12 Entreprendre • Décembre 2023 - Janvier 2024 > Rejoignez-nous sur Entreprendre.fr
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