L'ECO n°760 - Page 1 - 760 > UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT Du 25 avril au 1er mai 2025 EXPLICATION EXPLICATION 02 02 Par Nathalie Perrigot JOBS D’ÉTÉ : JOBS D’ÉTÉ : L’ÉQUIPE DE L’ÉQUIPE DE L’ÉCO L’ÉCO RACONTE RACONTE François, rédacteur en chef «L’été de mes 18 ans, j’ai été prof de sport au Club Med de Marbella (Espagne), pendant deux mois, tous les jours, de tôt le matin à tard le soir. J’étais tellement fatigué qu’après les cours de golf que je donnais le matin, je rentrais dans ma chambre dormir ! Il faut dire que je participais aux activités sportives dès que je le pouvais : volley-ball, tennis, et même ballet aquatique ! Sur ce plan-là, le chef des sports et le chef du village n’avaient rien à me reprocher. En revanche, ils me disputaient car je ne passais pas assez de temps à la discothèque ! Je faisais de mon mieux pour être sympa avec les vacanciers, sourire sur scène pendant les spectacles même si je ne savais pas danser… Mais à choisir, je préférais vraiment les parties de Scrabble. La drague, quand on est GO [pour “gentil organisateur”, animateur dans le langage de ce club de vacances] ? Je n’ai pas “pratiqué”. Mais le GO avec qui je partageais la chambre, oui : un soir, il est rentré avec la responsable du mini-club. Ils ont passé la nuit ensemble pendant que je faisais semblant de dormir ! Je craquais pour la régisseuse des spectacles de danse, mais je n’ai jamais rien tenté. Je garde le souvenir d’un job sympa mais épuisant. En tout cas, il n’avait rien à voir avec le suivant : assistant d’un député.» Bridoulot, dessinateur «Travailler l’été ? Pour quoi faire ?! Ça n’a jamais été trop mon truc. Fils unique, je vivais chez mes parents, je n’avais pas de passion coûteuse, pas de scooter ni de voiture, je me fichais des chaussures, des vêtements… Bref, je n’avais pas spécialement besoin d’argent. Et je préférais passer les vacances à dessiner. Poussé par mes parents, j’ai quand même accepté un petit boulot, vers 17-18 ans, pour me “rendre compte de la difficulté du monde du travail”. J’ai donné un coup de main à mon oncle dans sa boutique d’antiquités et de bijoux fantaisie, dans le quartier des Halles, à Paris. Je passais ma journée derrière le présentoir de bagues, du genre en plastique à motif floral ou en métal en forme de tête de mort, que je vendais essentiellement à des jeunes. Ça ne m’a pas apporté grand-chose… Enfin si ! Ça a confirmé mon envie de ne jamais travailler dans le secteur du commerce. Les autres étés, j’ai dessiné, parfois en étant payé pour des commandes de journaux d’entreprise.» Amandine, secrétaire de rédaction «La première fois que j’ai travaillé un été, c’était après ma terminale. D’ailleurs, j’étais au boulot quand j’ai su que j’avais obtenu mon bac ! Je faisais de la manutention dans un entrepôt d’outillage industriel, durant un mois. J’aidais à préparer la marchandise pour les commandes. Il faisait très chaud, ce n’était pas intéressant ni bien payé, mais j’ai pu me faire plaisir avec mon premier salaire ! L’année suivante, en vacances dès mai car les cours à la fac finissaient tôt, j’ai travaillé dans des écoles maternelles, d’abord comme aide auprès des animateurs à la cantine et en fin d’aprèsmidi, puis comme Atsem la journée, en classe avec les enfants. C’était fatigant mais aussi très attendrissant. Mon 3e emploi estival est particulier : sans lui, je ne serais peut-être pas devenue journaliste ! Je suivais une formation universitaire aux métiers de la culture. N’ayant pas trouvé de stage dans le domaine, je me suis tournée vers Le Berry Républicain : “Comment bien communiquer avec la presse locale”, voilà ce que j’allais étudier en intégrant cette rédaction. C’était très intéressant. J’y ai fait un autre stage, puis le rédacteur en chef m’a proposé un job de deux mois, deux étés de suite. Je travaillais seule dans une agence locale. J’allais à la pêche aux infos, notamment auprès des gendarmes et des pompiers, j’ai parcouru des kilomètres dans une voiture couverte d’autocollants du logo du journal… J’ai gagné en assurance, y compris au volant !» POUR ÉCRIRE AU RÉDAC’ CHEF > F.DUFOUR@PLAYBAC.FR > WWW.PLAYBACPRESSE.FR Du 25 avril au 1er mai 2025 EXPLICATION EXPLICATION 03 03 > Atsem Agent territorial spécialisé des écoles maternelles. > CDI Contrat à durée indéterminée. > Intérim Travail temporaire. > Manutention Action de manipuler, de déplacer des marchandises… ÉCODICO Bruno, rédacteur en chef adjoint «Un été, j’ai travaillé un mois comme jardinier dans le parc d’une station-service d’une petite ville de Seine-etMarne. Je coupais l’herbe, je taillais des branches alors que je n’y connaissais rien… Mais c’était agréable : le plein air, le début d’été… Je me souviens surtout d’un combat contre un énorme champignon qui avait envahi le pied d’un arbre ! Je ne crois pas en avoir revu un aussi gros depuis. Un autre été, j’ai travaillé dans un grand magasin. J’étais au rayon bricolage… alors que je n’y connaissais rien non plus ! Je m’ennuyais un peu mais ça se passait bien, même très bien : quand j’ai dit à la directrice que je voulais arrêter plus tôt que prévu — je projetais de partir en vacances avec mon amoureuse, elle ne m’en a pas voulu. Elle m’a même proposé un CDI en me disant que moi, au moins, ma caisse était juste, le soir !» Isabelle, correctrice «J’ai vendu des cocktails de fruits, fait les vendanges, été secrétaire dans une agence d’intérim… Des boulots d’été, j’en ai fait plein. Le plus sympa, c’était vendeuse de vêtements sur l’île de Noirmoutier (Vendée). En terminale, dès la fin novembre, donc bien avant les grandes vacances, j’avais relevé dans l’annuaire et les journaux régionaux les noms de magasins de la côte et des îles de l’Atlantique : pour juillet, je fiques mais des petites brunes ordinaires…” J’ai préféré mon expérience d’animatrice de colonies de vacances ! Je l’ai fait longtemps. J’aimais être en contact avec les enfants et les adolescents, rencontrer d’autres animateurs (certains sont devenus des amis pour la vie !), organiser les jeux, les veillées… Je dormais peu et j’étais mal payée mais je me sentais utile et, surtout, je m’amusais !» Nathalie, rédactrice en chef adjointe «J’ai grandi et étudié tout près de Disneyland Paris. Mon premier job d’été, je l’ai donc fait dans le parc d’attractions, comme de nombreux jeunes à l’université avec moi. Un monde à part : on y travaille déguisé, avec de la musique en boucle, en parlant mi-français mianglais avec ses collègues : “Ton team leader (chef d’équipe) t’a dit combien de cast members (membres de l’équipe) étaient off (en repos) aujour d’hui ?”, “Tu as fait ton OPS sheet (rapport des heures travaillées) ?”… C’était mal payé si on tient compte des contraintes : les horaires décalés, les jours de repos éparpillés, le temps non rémunéré passé à récupérer un costume propre chaque jour… Mais le contact avec les visiteurs de tous les âges et avec les autres salariés, des jeunes pour la plupart, dont de nombreux étrangers, me plaisait beaucoup.» Camilla, rédactrice «Je n’ai jamais eu de jobs d’été, mais des jobs étudiants, oui. J’ai fait des interviews téléphoniques dans le cadre d’études de marché ; on me raccrochait au nez 8 fois sur 10 ! J’ai été hôtesse sur le stand d’une brasserie dans un salon agroalimentaire. La complicité entre les exposants m’a surprise : “Je te donne une bière, tu me donnes un saucisson…” J’ai pris des notes pendant des réunions et rédigé des synthèses pour le compte d’une attachée de presse. Un travail de l’ombre ! J’ai fait des traductions anglais/italien pour une entreprise, c’était assez ennuyeux. Trop gourmande, j’avais fixé un prix trop élevé par page traduite… la collaboration s’est arrêtée après cinq documents ! La raison pour laquelle je faisais ces petits boulots ? Pouvoir me payer les billets d’avion entre Rome, où je vivais, et Paris, où mon copain vivait. Mes parents ne voulaient pas me “sponsoriser” : ils pensaient qu’une fille ne part pas voir son copain, que c’est à lui de venir… Une autre époque !» voulais un job proche de la mer. Et j’ai été prise ! Dormir sous la tente à deux pas de la plage, me baigner avant d’aller à vélo dans le centre de cette jolie ville, y vendre des robes, des tee-shirts, à une clientèle souriante… Moindre plaisir : l’obligation de surveiller les articles disposés en devanture contre le vol à l’étalage par de jeunes touristes. Un jour, des étudiants sont venus en nombre terminer leur nuit de fête au magasin, juste pour s’amuser à essayer des strings et des slips moulants afin de faire rougir la jeune vendeuse inexpérimentée que j’étais ! Finalement, ils ont acheté des pulls marins très chers. Challenge de meilleure vendeuse relevé ! Cet été-là, j’ai mis mon salaire de côté pour un projet de voyage en Italie et une future voiture.» Fanny, iconographe «J’ai travaillé comme hôtesse. Au marché de Rungis (Valde-Marne), je distribuais des prospectus, à 5 h du matin, au milieu des bouchers, des poissonniers, des fromagers… Au Mondial du deux-roues, sur le stand Harley-Davidson, il fallait là aussi distribuer de la documentation mais surtout sourire, en mini-jupe et chaussures à talon, debout des heures durant… C’était fatigant. Je garde surtout le souvenir du brief du responsable du stand, le premier jour : “La marque souhaite faire évoluer son image, c’est pour ça qu’on n’a pas recruté des grandes blondes magni- Du 25 avril au 1er mai 2025 La «double dette» d’Haïti envers la France LES FAITS L e 17 avril, le président de la République a annoncé la création d’une commission chargée d’étudier les effets de l’indemnité imposée par la France à Haïti, son ancienne colonie, exactement 200 ans plus tôt. COMPRENDRE Au milieu du XVIIe siècle, des Français s’établissent sur une partie de l’île d’Hispaniola, dans la mer des Caraïbes. Ils y fondent la colonie de Saint-Domingue. En août 1791, des milliers d’esclaves se révoltent contre le pouvoir colonial. Ce soulèvement déclenche une guerre d’indépendance qui aboutit, le 1er janvier 1804, à la création d’Haïti, première république noire au monde. Le 17 avril 1825, contre la reconnaissance de son indépendance, le roi Charles X impose à la jeune nation une indemnité destinée à dédommager les anciens propriétaires de terres et d’esclaves pour le manque à gagner. Elle s’élève à 150 millions de francs or, un montant colossal ! Haïti doit emprunter l’argent à des banques françaises (d’où la notion de « double dette »), avec des intérêts élevés, et ne finit de le rembourser qu’en 1947. Selon des experts, cela a durablement entravé le développement du pays, aujourd’hui parmi les plus pauvres. Le préjudice économique est évalué à des dizaines de milliards d’euros. La semaine dernière, le Président Macron a reconnu qu’Haïti avait été «confrontée, dès sa constitution, à la force injuste de l’histoire» et estimé que la France doit «assumer sa part de vérité». S’ils saluent la démarche, de nombreux Haïtiens attendent surtout une réparation financière. La capitale d’Haïti est Port-au-Prince. MaxPPP/EPA/EFE/O. Barria > UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT 1ER MAI - Les conditions pour vendre du muguet Offrir du muguet comme porte-bonheur au printemps est une pratique courante au XVIe siècle et depuis les années 1900. Cette fleur est attachée au 1er mai par le maréchal Pétain en 1941, en remplacement de l’églantine rouge portée par les manifestants pour les droits des travailleurs (ouvriers, employés…), jugée trop associée à la gauche. Le muguet est resté un symbole du 1er mai. Ce jourlà, tout le monde a le droit d’en vendre sur la voie publique. Il existe toutefois des conditions, pour éviter une concurrence déloyale vis-à-vis des professionnels : seulement du muguet sauvage, cueilli dans les bois RECHERCHE - La France veut accueillir des «réfugiés scientifiques» François Hollande, ancien président de la République aujourd’hui député, propose de créer un statut de «réfugié scientifique». Il prévoit une protection pour les scientifiques «qui risquent de subir une atteinte grave et individuelle à leur liberté académique, en raison de menaces ou d’une privation de liberté arbitraire». Déposé la semaine dernière, le texte sera peut-être débattu à l’Assemblée en juin. L’idée a été lancée par l’université d’Aix-Marseille : depuis mars, elle accueille des chercheurs américains «empêchés ou licenciés». C’est l’initiative Safe place for science. ou dans un jardin, vendu sans autre fleur ou feuillage ni emballage, pas à proximité d’un fleuriste… ARGENT - Lancement du «plan d’épargne avenir climat» pour les jeunes Le «plan d’épargne avenir climat» (PEAC) est un placement destiné aux moins de 21 ans souhaitant investir dans des entreprises ou dans des organismes qui financent des projets dans le domaine de la transition écologique. Ses caractéris tiques ? Il n’y a pas de rendement garanti, mais si des gains sont générés, ils sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux (= ils ne sont pas «taxés» avant d’arriver dans la poche de l’épargnant). L’argent «misé» n’est pas récupérable avant cinq ans. Le compte est plafonné à 22950 euros et clôturé automatiquement à 30 ans. Créé en juillet 2024, le PEAC n’était pas encore disponible auprès des banques, des compagnies d’assurance… Banque Populaire-Caisse d’Épargne est le premier établissement à le proposer, depuis la semaine dernière. CONSO - Les ventes d’aliments réconfortants en hausse en 2024 Selon une étude publiée récemment par Kantar Worldpanel, les Français se tournent de plus en plus vers des produits «plaisir» quand ils font leurs courses alimentaires. L’an dernier, 24 millions de tablettes de chocolat de plus qu’en 2023 ont été achetées ! Les ventes de chips ont augmenté de 4 %, celles de pâtes à tartiner, de 5 %, celles des crackers, de 29 %… Et ce, alors que les ventes moyennes de produits de grande consommation ont reculé (d’environ 1 %) ! Ces achats d’aliments réconfortants sont un moyen de lutter contre la morosité, selon des experts de la consommation. DR DR Par Nathalie Perrigot 04 04 FRANCE FRANCE Du 25 avril au 1er mai 2025 > Impôt sur le revenu Impôt sur les salaires, les pensions et les revenus du patrimoine (loyers, intérêts perçus…). Il est payé par chaque «foyer fiscal» (un célibataire, un couple marié…) à partir d’un certain montant de revenus. > Investir (Ici) Prêter de l’argent à des entreprises ou à des organismes avec l’espoir d’en gagner parce qu’ils ont du succès. > Prélèvements sociaux Argent prélevé pour financer la protection sociale de tous. > Rendement (Ici) Ce que rapporte, chaque année, la somme prêtée, en pourcentage du montant initial. ÉCODICO ART PRESSE Ce qui équivaut à… Ce qui équivaut à… 54 points de plus que dans le comté de Covasna (Roumanie), zone la moins bien desservie de l’UE (hors îles de Grèce) Ce département est la zone géographique la moins bien desservie de France métropolitaine, selon les données publiées par Eurostat à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril. 39 points de moins qu’à Paris et dans les trois départements limitrophes de la capitale, zone la mieux desservie du pays 22 points de moins qu’en moyenne dans l’Union européenne (UE) 61 % Source : Eurostat (chiffres de 2023). Part de la population de la Creuse vivant à moins de 15 minutes d’un hôpital 61 % 61 % 100 % 100 % 61 % 61 % 83 % 83 % 61 % 61 % 7 % 7 % LA COMPARAISON DE LA SEMAINE TRAVAIL - Le cas particulier du 1er mai dans les boulangeries Le 1er mai est un jour obligatoirement chômé pour les salariés, sauf dans les services ne s’arrêtant pas (lire sur la Une). Dans le cas des boulangeries, cela signifie que le dirigeant, un entrepreneur, est autorisé à travailler, mais pas les employés. Ces dernières années, des artisans ont ouvert le 1er mai, en payant double les salariés (comme souvent les jours fériés), en connaissance ou non de la loi… Et plusieurs ont été verbalisés. Alors, une partie de la profession demande de faire évoluer le Code du travail. «Ça fait partie de ces contraintes qui méritent d’être desserrées. […] Le pain est une tradition française», a déclaré sur France 2 Catherine Vautrin, la ministre du Travail. Elle s’est engagée à soutenir les initiatives parlementaires dans ce sens. > WWW.PLAYBACPRESSE.FR FRANCE FRANCE 05 05 MaxPPP/Le Parisien/O. Arandel Pas tout à fait sur les rails. Le Grand Paris Express est un projet de transport et d’aménagement permettant de se déplacer de banlieue à banlieue sans passer par Paris, plus facilement et plus rapidement. Les principaux lieux de vie et d’activité (le quartier d’affaires de La Défense, le Stade de France, deux aéroports…) seront reliés par une ligne de métro existante prolongée et par quatre nouvelles. Cette photo a été prise dans la future gare de Villiers-Champigny-Bry, sur la ligne 15 sud. Il est prévu qu’elle soit achevée cet été, mais elle ne sera mise en service que fin 2026. LA PHOTO DE LA SEMAINE VAL-DE-MARNE > UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT Du 25 avril au 1er mai 2025 MONDE MONDE 06 06 Par Nathalie Perrigot Océan Pacifique États-Unis AMÉRIQUE DU SUD AMÉRIQUE DU NORD Canada Paraguay Brésil MONDE Électricité : l’IA fait exploser les besoins Le 10 avril, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a rendu public un rapport sur la demande en électricité des data centers. Elle estime que celle-ci va plus que doubler d’ici à 2030, pour atteindre 3 % de la consommation mondiale. C’est le niveau actuel d’un pays comme le Japon ! Cette croissance sera en grande partie liée à l’essor des usages de l’IA, estime l’AIE. L’agence envisage que la hausse des émissions de CO2 soit limitée, voire compensée, par des innovations et des gains d’efficacité rendus possibles… par l’IA. MONDE Combien gagnent les chefs d’État ? Il y a peu, le service data d’Ouest-France s’est intéressé à la rémunération des chefs d’État. Il existe de grandes différences de niveau entre les pays, mais aussi de rapport avec le revenu moyen des habitants : 14 à Singapour, 3,6 en France, 0,8 en Chine (autrement dit, Xi Jinping perçoit moins que la moyenne des habitants)… > distributeur (ici) vending machine > gaspillage alimentaire food waste > passeur (ici) people/migrant smuggler Rémunération annuelle brute des chefs d’État, dans une sélection de pays 366 400 € 19 000 € Suisse États-Unis France Japon Russie Chine Singapour Suisse Singapour F Chine J 192 500 € 148 600 € 94 000 € 480 300 € 1 540 000 € Art Presse Source : OCDE via Ouest-France. Miné, chargé, déplacé. Le 17 avril, ce remorqueur poussait huit barges de minerai de fer extrait au Brésil, sur le río Paraguay, à hauteur d’Asunción, la capitale du Paraguay. AP/J. Saenz LA PHOTO DE LA SEMAINE PARAGUAY L’économie en 100 mots-clés expliqués sans jargon L’éventail ÉCODICO Commandez sur playbacpresse.fr/ecodico LES FAITS L e mois dernier, les élus de Floride ont commencé à étudier un texte qui vise à assouplir la loi encadrant le travail des enfants dans l’État. COMPRENDRE En Floride, une loi votée en 2023 a fait reculer le travail des personnes immigrées. À tel point que certaines entreprises font face à un manque de main-d’œuvre pour des postes mal rémunéLa Floride envisage le travail de nuit des ados rés, peu attractifs. Alors, des élus républicains proposent de recourir aux mineurs. Leur texte prévoit de ne plus limiter le nombre d’heures travaillées pendant les semaines de cours pour les 16 ans et plus, d’autoriser le travail de nuit en semaine à partir de 14 ans (c’est interdit avant 6h30 et après 23 h)… « Qu’y a-t-il de mal à attendre de nos jeunes qu’ils travaillent à temps partiel ?, a déclaré Ron DeSantis, le gouverneur. C’était comme ça quand j’étais jeune…» ÉTATS-UNIS > WWW.PLAYBACPRESSE.FR Du 25 avril au 1er mai 2025 MONDE MONDE 07 07 Océan Indien Océan Atlantique Océan Pacifique France ASIE OCÉANIE AFRIQUE ANTARCTIQUE Royaume-Uni Chine Inde Japon y Suisse Russie Singapour > Brut (Ici) Avant certains prélèvements obligatoires (par exemple, les cotisations sociales, en France). > P-DG Président-directeur général. Il pilote l’entreprise, avec le conseil d’administration (= groupe constitué des représentants des actionnaires, les propriétaires des «parts» de l’entreprise), qui le nomme. ÉCODICO «[Désormais,] avant de demander plus d’effectifs et de moyens, les équipes doivent démontrer pourquoi elles ne peuvent pas obtenir ce qu’elles veulent en utilisant l’IA.» Tobi Lütke, cofondateur et P-DG de la plate-forme canadienne d’e-commerce Shopify, dans un récent message aux salariés. Shopify LA PHRASE DE LA SEMAINE MONDE MONDE Catastrophes : des records en 2024 miques et sociaux massifs». Ceux survenus en 2024 «ont détruit des habitations, des infrastructures essentielles, des forêts et des terres agricoles, et ont nui à la biodiversité». L’OMM ajoute : «Les effets conjugués de divers chocs, tels que l’intensification des conflits, la sécheresse et les prix élevés des denrées, ont causé une aggravation des crises alimentaires dans 18 pays.» Le nombre de personnes blessées par les catastrophes naturelles a dépassé 1 million. Quant au nombre d’habitants contraints de migrer, il n’a jamais été aussi haut depuis 2008, année des premiers relevés : plus de 800000. «Il est plus essentiel que jamais d’investir dans les services météorologiques, hydrologiques et climatologiques pour relever les défis actuels et bâtir des collectivités plus sûres et plus résilientes», alerte l’OMM. LES FAITS L ’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié, le 19 mars, son rapport annuel. Elle y liste les indicateurs significatifs du changement climatique d’origine anthropique (= provoqué par les humains). Chacune des 10 dernières années fait partie des 10 années les plus chaudes enregistrées, la concentration atmosphérique de CO2 n’a jamais été aussi élevée en 800 000 ans, le taux d’élévation du niveau de la mer a doublé depuis le début des mesures satellitaires… COMPRENDRE « Certaines conséquences sont irréversibles sur des centaines voire des milliers d’années», écrit l’OMM. Et plusieurs se traduisent déjà par des phénomènes météorologiques extrêmes, entraînant «des bouleversements éconoLa ville de Vijayawada, en Inde, a été frappée par des pluies diluviennes, en septembre 2024. AP Décrypter les graphiques économiques Les «ABC de l’économie» sont des contenus pédagogiques conçus par des experts de la Banque de France pour le grand public, les élèves, les étudiants et les enseignants en économie. Une fiche (en sept pages) publiée il y a quelques semaines est consacrée au décryptage des graphiques économiques, des visuels «particulièrement adaptés aux nouveaux modes de consommation de l’information». Mais si, en simplifiant et en ordonnant les données, ils facilitent la compréhension, «ils peuvent aussi, volontairement ou non, induire en erreur». https://tinyurl.com/2e9r2afs LE SITE DE LA SEMAINE JAPON Un distributeur «intelligent» Au Japon, il existe désormais un distributeur de jus de fruits frais et de salades doté d’une intelli gence artificielle, rapporte Japan Today. La machine est programmée pour faire varier les prix selon les stocks de produits, leur date de péremption… L’objectif est double : renforcer l’offre d’aliments sains et limiter le gaspillage généré par les invendus. ROYAUME-UNI/CHINE Canots gonflables pour migrants en vente en ligne Des dizaines d’entreprises chinoises proposent en ligne, ouvertement, des «bateaux pneumatiques pour migrants». C’est ce que dévoile un journaliste du quotidien britannique The Telegraph, après avoir suivi des pubs et contacté les vendeurs comme s’il était un passeur. Il a même reçu des conseils pour la longueur du canot, le nombre de passagers possible… Le ministère de l’Intérieur du Royaume-Uni veut réglementer la vente de ces embarcations et a alerté le gouvernement chinois, selon le journal. CLÉMENT ALTERESCO, 45 ANS Découvrez cette promo sur : playbacpresse.fr *Avec un engagement de 12 mois. L’ÉCO My Weekly Pour les 15-20 ans / 2nde à bac+2 Partenaire pour la lecture, contre les écrans, depuis 1995 ABONNEZ-VOUS AU PRIX 2025 LE + BAS ! Pour toute question sur votre abonnement, contactez le Service Abonnements : PlayBac Presse CS 90006 – 59718 LILLE CEDEX 9 - contact@abo.playbac.fr - Tél. : 0825 093 393 (0,15€ TTC/MIN) DU LUNDI AU VENDREDI : 9 H - 18 H. Promo valable uniquement en France métropolitaine et les DROM-COM. Pour l’étranger, nous contacter. PBAAACPS Cette promo ici 9,99€ par mois* SOLO 14,99€ par mois* DUO Lâchez les écrans, les enfants ! Faites l’essai ! 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ÉCODICO «J’AI TRANSFORMÉ «J’AI TRANSFORMÉ UN SITE DE PARTAGE UN SITE DE PARTAGE DE BUREAUX EN BOÎTE» DE BUREAUX EN BOÎTE» DR 08 08 UNE CARRIÈRE À LA LOUPE UNE CARRIÈRE À LA LOUPE Play Bac Presse SARL*, Paris Direction de la publication : Jérôme Saltet – Dir. de la diffusion et du marketing : Mélanie Jalans – Rédacteur en chef : François Dufour Rédactrice en chef adjointe : Nathalie Perrigot – Rédacteur en chef technique : Nipul Ahangama Walawage – Responsable fabrication : Micheline Letellier – SR : Amandine Auroux, Salomé Garganne (p. 8) Rédaction : Camilla Antonini, Nathalie Perrigot – Iconographes : Reno Choisy, Fanny Garrouste – Dessinateur : Bridoulot – Responsable pédagogique : Sandrine Radière Révision : Isabelle Le Louët – Partenariats : Marina Duprez (m.duprez@playbac.fr) – Créa promotion : Audrey Sueur *Gérant Jérôme Saltet, Groupe Play Bac, François-Jérôme, Financière G. Burrus. Comité de direction : F. Dufour, J. Saltet, M. Jalans Dépôt légal : mai 1997. CPPAP n°0228 C 89992. Imprimerie : Data One. Origine du papier : Allemagne. Taux de fibres recyclées : 100 %. Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. 10-31-3142 Abonnements : PlayBac Presse, CS 90006, 59718 LILLE CEDEX 9 – Tél. : 0825 093 393 (0,15 euro TTC/min), du lundi au vendredi : 9 h-18 h. e-mail : contact@abo.playbac.fr Fondateur et CEO de Morning Par Camilla Antonini MON ENFANCE Né à Clamart (92). Père dans le marketing, mère thérapeute psychologique. «Je grandis à Paris. 25 ans dans le même appartement du XVe arrondissement. À 10 ans, divorce des parents. Je reste avec mon père. Un grand sentiment de liberté, car mon père est plus relax que ma mère. J’ai le temps de me consacrer à ce que j’aime, surtout le sport (basket, foot, tennis, rugby). Je ne sais pas ce que je veux faire plus tard.» MES ÉTUDES «Après un bac S (mention AB), je débute une prépa d’école de commerce. Je laisse tomber car je suis pris en éco-gestion à l’université Paris-Dauphine. Je pars ensuite à Cambridge, en Angleterre, pour apprendre l’anglais. Je suis pizzaiolo, vendeur... Marrant. Je fais un master en gestion de la technologie et de l’innovation.» MON PREMIER JOB «Fabernovel (conseil en transformation numérique et création de services innovants), chez qui j’avais fait mon stage de fin d’études, m’embauche. Mon stage avait débuté le jour 1 de la création de la boîte. Au bout de deux ans, je suis associé. Je pars à San Francisco (États-Unis) pour monter sa filiale américaine. Je crée une équipe de 10 personnes. Je mets en location une partie de nos bureaux pour créer un espace de co-working. Après trois ans, je rentre en France. Vivre là-bas ne me plaît pas. Pourtant, j’y ai rencontré ma femme!» LE CHANGEMENT «Je me sens mûr pour voler de mes propres ailes et j’ai envie de reprendre ma liberté (j’y ai goûté à San Francisco). Je propose à Fabernovel de transformer un site de partage de bureaux que j’avais monté pour eux en 2006 en boîte. En 2012, je crée Bureaux à partager. Fabernovel garde 25 % des parts (actions) de l’entreprise, le reste m’appartient.» LE TOURNANT «La boîte décolle vite. Je décide alors de développer une activité d’exploitation de bureaux au lieu de rester un site intermédiaire entre offre et demande de locaux disponibles. En 2014, je lance la marque Morning pour l’exploitation d’environ 30000 m2 dans Paris et sa première couronne. Je développe également une activité de rénovation des espaces pour les rendre plus attractifs. Fin 2018, Nexity (immobilier) achète la majorité des parts de la boîte. Cela nous donne beaucoup de crédibilité.» MON POSTE AUJOURD’HUI «Je suis resté CEO de Morning, qui a 400 salariés, 50 espaces (130000 m2 à exploiter) et fait un CA de plus de 100 millions d’euros.» MON CONSEIL «N’écoutez pas vos parents, faites ce qui vous plaît vraiment.»
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