LE FANA DE L'AVIATION n°632 - Page 5 - 632 58 Fouga “Magister” Fringuant septuagénaire! L’anniversaire du premier vol du “Magister” célébré avec la Patrouille Tranchant. 64 Après 55 ans de service Adieu “Transall” L’émouvante sortie de scène d’un grand serviteur de l’armée de l’Air. 76 Ce jour-là… 1er juillet 2002 Premier vol du Pilatus PC-21 L’excellence de l’internat suisse Le PC-21? Il tourne comme un coucou suisse et forme de nombreux poussins! 80 Maquettes Toutes les nouveautés du mois. 4 Actualités 10 Courrier 12 Livres 13 Abonnements 16 Les“Super Étendard”argentins Le cauchemar de la Royal Navy Avec leurs “Super Étendard” et les missiles “Exocet”, les Argentins bénéficiaient de sérieux atouts en attaquant les Malouines en 1982. 30 Il y a un siècle L’Ukraine face à l’Armée rouge Retour sur un conflit qui résonne avec l’actualité. L’aviation ukrainienne faisait déjà face en 1919 à son puissant voisin. 38 Le temps des hélices 2022 Contre vents et marées Arrières nuages et averses! Laissez passer dans le ciel les avions pour une belle Ferté 2022! 46 Bristol “Beaufighter” Du solide, du brutal La recette britannique pour avoir un solide bimoteur de chasse, bien armé et puissant. Rejoignez Le Fana sur Facebook sur Twitter Espace Clichy, immeuble SIRIUS 9, allée Jean-Prouvé. 92587 CLICHY CEDEX E-mail : redac_fana@editions-lariviere.com PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE Patrick Casasnovas PRÉSIDENTE DU DIRECTOIRE Stéphanie Casasnovas DIRECTEUR GÉNÉRAL Frédéric de Watrigant DIRECTEUR DE LA PUBLICATION ET RESPONSABLE DE LA RÉDACTION : Patrick Casasnovas ÉDITEUR : Karim Khaldi RÉDACTION Tél. : 0141403422 Rédacteur en chef : Alexis Rocher Rédacteur en chef adjoint : Xavier Méal Rédacteur graphiste : François Herbet, Secrétaire de rédaction : Antoine Finck Secrétariat : Nadine Gayraud SERVICE DES VENTES (réservé aux diffuseurs et dépositaires) Jennifer John-Newton Tél. : 0141405695 IMPRESSION : Imprimerie Compiègne. Avenue Berthelot 60200 Compiègne. 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Au sommaire du prochain numéro ■La 8th Air Force passe à l’attaque en 1942 ■Les chasseurs d’ouragans ■Dassault et l’armée de l’Air ■Enquête sur un He 177 ■ Bristol “Beaufighter” (2) DR/COLL FREDMANN/USAF et sur SOMMAIRE N° 632/JUILLET 2022 Pour vous abonner : boutiquelariviere.fr Stupeur et tremblements L e Fana vous plonge ce mois-ci dans une affaire complexe avec les “Super Étendard” argentins engagés dans la guerre des Malouines en 1982. Le France se retrouva dans une position diplomatique délicate avec les Argentins qui attaquaient les alliés britanniques. Immédiatement la paire avion de combat “Super Étendard” et missile“Exocet”futsurledevantdelascène. Quatreavionsetcinqmissilesfirenttrembler lapuissanteRoyalNavyetcauchemarderses amiraux. Longtemps les opérateurs radar et les vigies britanniques scrutèrent leurs écrans de veille et l’horizon pour déceler le missile qui filait droit sur eux. Encore aujourd’hui la menace des missiles est prise très au sérieux par toutes les marines du monde. La guerre des Malouines marqua de ce point de vue une étape décisive. Je vous souhaite une bonne lecture. Le Fana DR/COLL. SANTIAGO RIVAS Le “Super Étendard” et son missile “Exocet”. 4 ACTUALITES Le vol inaugural du Messerschmitt 109 G-6 restauré par Midwest Aero Restorations pour Bruce Winters a été réalisé par Steve Hinton à Danville, dans l’Illinois. Un Messerschmitt 109 G-6 a retrouvé le ciel aux États-Unis Le 23 mai, le renommé pilote de warbirds américain Steve Hinton a procédé au premier vol après restauration du Messerschmitt 109 G-6 WkNr 410077 depuis l’aérodrome de Danville, dans l’Illinois. Le chasseur a été restauré par la société Midwest Aero Restorations de Mike Vadeboncœur pour le collectionneur américain Bruce Winter, déjà propriétaire du superbe P-51D “Mustang” matricule 44-74452 Happy Jack Go Buggy, également restauré par Midwest Aero Restorations. Le chasseur porte la livrée qui était la sienne quand il avait été perdu en février 1944 alors qu’il volait avec la IV/JG 54. Immatriculé N42109,c’est un Messerschmitt 109 original construit par la société Erla en septembre 1943. Son pilote dut atterrir en catastrophe sur le lac Swiblo, alors gelé, près de Pskov, après avoir été sévèrement endommagé par la défense antiaérienne russe. Son épave a été récupérée en 1990 par la société Retrotechnika et transportée jusqu’à Monino, près de Moscou. Les marquages encore visibles indiquaient son affectation au Stab IV/JG 54 sur le front de l’Est et qu’il était l’avion de l’officier directeur technique du Stab du IV Gruppe. L’épave fut d’abord achetée par le collectionneur canadien Ed Zalesky, avec d’autres épaves de chasseurs de la Deuxième Guerre mondiale qu’il mit en vente dès qu’elles arrivèrent au Canada. L’Australien David Prewett l’acheta, fit réserver l’immatriculation VH-BFG et se mit en quête des pièces manquantes et d’un moteur DB 605, mais ne réalisa que très peu de travaux de restauration. Il revendit le projet en novembre 2005 à l’Allemand Axel Urban, qui l’entreposa près de Munich dans deux conteneurs. Puis, en 2012, l’Américain Bruce Winter, un ancien pilote de F/A-18 “Hornet” de l’US Navy, devint le nouveau propriétaire du projet et le confia à la société Midwest Aero Restorations. Les fils conducteurs de cette restauration ont été originalité et authenticité; des matériaux conformes aux spécifications allemandes d’origine ont été utilisés tout au long du travail, notamment pour les rivets.Toute l’instrumentation est d’origine, de même que les divers raccords et composants. Le moteur DB 605 a été restauré par la société Vintage Aero Engines du gourou américain des moteurs Mike Nixon, qui l’a remis à neuf dans son atelier particulier à Tehachapi, en Californie; les premiers essais de moteurs ont eu lieu le 16 novembre dernier, en présence de Mike Nixon. L’équipe de Midwest Aero Restaurations a également consacré beaucoup d’efforts pour reconstituer avec précision les marquages portés au moment de la perte du chasseur. Pour ce faire, Mike Vadeboncoeur a fait appel aux historiens spécialistes de la Luftwaffe Lynn Rittger et Floyd Werner. VIA MIKE VADEBONCŒUR Le chasseur porte sa livrée originale du IV/JG 54. VIA MIKE VADEBONCŒUR 5 En bref Le C-53 Beach Baby s’est envolé à l’issue de sept ans de restauration Le Douglas C-53 “Skytrooper” 41-20095 immatriculé N34DF de Jason Capa etVintageWings Inc.a repris les airs le 18 mai à Franklin, en Pennsylvanie.Acheté en 2015, ce premier vol est l’achèvement de sept années de travail. Le C-53 a été restauré dans sa configuration militaire d’origine. Le T-28 d’AVA lourdement endommagé par un incendie Le mercredi 8 juin, le T-28A Fennec matricule 51-7545, immatriculé N14113, d’Aéro Vintage Academy (AVA), a été partiellement détruit par un incendie sur l’aérodrome de La Ferté-Alais. Peu après le décollage, Baptiste Salis, son pilote, a senti une forte odeur d’essence dans le poste de pilotage; il a immédiatement fait demi-tour et s’est posé à contre QFU (sens opposé au décollage).Alors que l’avion ralentissait, un incendie s’est déclaré; Baptiste Salis et le copilote ont évacué l’avion, sans être blessés. Malgré l’usage d’extincteurs par des personnes ayant assisté à l’événement, puis l’intervention des pompiers, l’avion a partiellement brûlé. Partez dans l’espace au MAE À partir du 5 juillet, le musée de l’Air et de l’Espace (MAE) vous envoie en mission spatiale avec l’exposition Up to Space! De l’entraînement au retour sur Terre, en passant par la vie à bord de la Station spatiale internationale et les aléas du voyage dans l’espace, mettez-vous dans la peau d’un astronaute et faites vous-mêmes l’expérience du quotidien en orbite grâce à de nombreux dispositifs interactifs : simulateur de marche en apesanteur, toucher de roches lunaires et martiennes, miroir déformant reflétant les transformations du visage dans l’espace, etc. De nombreux objets sont également présentés afin de mieux comprendre le déroulement d’une mission spatiale. Combinaisons, nourriture, équipements divers – et même un exemplaire du roman de Jules Verne, Cinq semaines en ballon, emporté par Thomas Pesquet lors de la mission Proxima – illustrent ce dont est fait le quotidien des astronautes, de l’entraînement jusqu’à leur retour sur Terre. Le “Wildcat” immatriculé N909WJ a terminé son atterrissage d’urgence sur le dos, non loin de l’aérodrome de Bremgarten. L’“Ouragan” n° 297 et le “Rafale” B 01 sont installés sur l’esplanade du musée de l’Armée jusqu’au 18 septembre. “Ouragan” et “Rafale” exposés aux Invalides Le “Wildcat” récemment arrivé en Allemagne accidenté près de Bremgarten Le 1er juin dernier, le Grumman FM-2 “Wildcat” BuN° 16203 immatriculé N909WJ a terminé sur le dos à l’issue d’un atterrissage en catastrophe près de Bad Krozingen, en Allemagne. Le chasseur venait d’effectuer une séance de photos en vol et s’apprêtait à intégrer le circuit de l’aérodrome de Bremgarten quand son moteur a coupé. Le pilote l’a posé en urgence, train rentré, dans un champ, mais l’avion est passé sur le dos. Le pilote a été légèrement blessé; il est sorti de l’hôpital le lendemain. Ce “Wildcat” avait effectué son premier vol en Allemagne le 20 mai dernier, depuis Bremgarten, où il a été importé des États-Unis pour le compte de la collection B&B Old Aviation GmbH et mis en ordre de vol par la société Meier Motors. Après avoir été vendu comme surplus, le chasseur avait intégré le Victory Air Museum, à Mundelei, dans l’Illinois, avant d’être restauré par Don Whittington et sa société World Jet, à Fort Lauderdale, en Floride, en 1989. Le défunt collectionneur britannique Doug Arnold l’avait acheté l’année suivante pour sa collection Warbirds of Great Britain; après son décès en 1992, le “Wildcat” fut entreposé aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, puis fut acquis par le Californien Bruce Graham et expédié aux ÉtatsUnis. En 2007, il devint la propriété de Michael Gillian qui le revendit au Californien Walter Bowe en 2019. Un “Rafale” et un “Ouragan” sont exposés jusqu’au 18 septembre dans le jardin nord des Invalides, à Paris, sur l’esplanade du musée de l’Armée. Le Dassault MD.450 “Ouragan” n° 297 de l’association Espaces Aero Lyon Corbas (EALC)/musée de l’aviation Clément Ader a été installé le 7 juin dernier. Sa restauration avait été récompensée par la Coupe Secamic du Grand Prix du Patrimoine 2020 de l’Aéro-Club de France. Il a été rejoint le 17 juin par le “Rafale” B 01 conservé par Aerocampus Aquitaine. Cette exposition organisée par l’Armée de l’Air et de l’Espace et Dassault Aviation marque le 70e anniversaire de l’entrée en service de l’“Ouragan” et l’excellence industrielle et opérationnelle de l’aéronautique française. DR B. CAULIER/ARMÉE DE L’AIR ET DE L’ESPACE VINTAGE WINGS INC. DR 6 ACTUALITES Les 21 et 22 mai derniers, l’association Les Ailes anciennes de Corbas a réuni sur l’aérodrome de Corbas, au sud de Lyon, quelques amis collectionneurs, ainsi que reconstitueurs, pour célébrer les 30 ans de sa création – avec un an de décalage suite aux conditions sanitaires régnant en France l’année dernière. Lors de ces journées ont également été fêtés les 70 ans de leur MD.312 “Flamant” n° 189 F-AZVG qui a fait son premier vol en 1952, et les 80 ans de leur AT-6B matricule 41-17207 F-AZTL, ce dernier ayant été affecté dès le 31 mars 1942 sur la base de Craig Field dans l’Alabama avec le code tactique CR311. L’association fait également voler l’Auster J/1 “Autocrat” n° 2218 F-PAGD et le Cessna L-19E “Bird Dog” n° 24705 F-AYPF. La fête a été l’occasion d’exposer leur grand projet : la restauration en état de vol de l’A-26B-45-DL “Invader” matricule 44-34172, construit fin 1944. Les Ailes anciennes de Corbas ont été fondées en 1991, sur la base d’une section Avions anciens de l’aéro-club local qui avait lancé en 1989 le projet de restauration du MD.312 n° 189, arrivé sur l’aérodrome en 1983. L’association compte aujourd’hui une quarantaine de membres; elle est présidée par Christian Lucquet. Ce dernier est le moteur du projet de restauration de l’“Invader”, qui avance à bon train grâce à une équipe certes, peu nombreuse, mais très motivée et disciplinée. À ce jour, la structure du fuselage est terminée, le poste de pilotage en cours d’équipement, et les faisceaux électriques et l’hydraulique sont en cours de montage. Les travaux ont par ailleurs débuté sur le plan horizontal. Plus de 100000 personnes au Vendée Airshow Plus de 100000 personnes – jusqu’à 150000 selon certaines sources – se sont massées sur la grande plage des Sables-d’Olonne pour assister auVendée Airshow le dimanche 11 juin.“Une affluence record”, selon le maire de la villeYannick Moreau.Un fabuleux succès pour ce qui était seulement la troisième édition de cet évènement gratuit organisé parVendée Sports aériens et BleucielAirshow,sous l’égide de la commune des Sables-d’Olonne, et sous l’impulsion du collectionneur vendéen François Dubreuil.Le plateau comportait une cinquantaine de machines,parmi lesquelles les“Alpha Jet”de la Patrouille de France et des avions de collection comme une paire de“Corsair”ou encore unT-33.Le clou du spectacle fut le passage d’unAirbusA350 de la compagnie French Bee. L’A-26B “Invader” des Ailes anciennes de Corbas en cours de restauration. Les Ailes anciennes de Corbas fêtent leurs 30 ans et exposent leur “Invader” AILES ANCIENNES DE CORBAS SYLVAIN ARTU Le duo de “Corsair” a enchanté une foule très nombreuse. 7 En bref Une fête pour les “100 ans de vol en planeur” les 6 et 7 août Samedi 6 et dimanche 7 août,le Comité régionalAuvergneRhône-Alpes de vol en planeur et l’aéro-club Pierre Herbaud coorganisent,sous l’égide de la Fédération française de vol en planeur,les“100 ans de vol en planeur”:une fête aérienne exceptionnelle,sur l’aérodrome d’Issoire le Broc (Puy-de-Dôme).Cette commémoration vise à faire découvrir la discipline sportive du vol planeur à travers son histoire, les techniques de vol,ainsi que l’évolution des technologies de l’aéronautique liées au développement durable. Au programme : – présentations en vol et exposition statique de planeurs et d’avions de collection; – présentations de voltige en planeur et de voltige avion; –Velis Electro et planeur FES (moteur électrique et hélice rétractable); – compétition de vol en planeur,en direct et en virtuel (E-sport); – modélisme,cerfs-volants,simulateurs de vol,fauconnier, ateliers pour enfants; – vols de découverte pour personnes valides et porteuses de handicaps; – en soirée,des conférences publiques sont proposées. À Châteaudun, l’avenir de Canopee continue de se préciser À Châteaudun, l’avenir du Conservatoire d’aéronefs non opérationnels préservés et exposés (Canopee), conservatoire d’aéronefs et de matériels de l’armée de l’Air et de l’Espace, est désormais entre les mains de la seule association AC3A. En effet, le 7 mai dernier, les associations Les amis de Canopee et AC3A ont fusionné, la seconde absorbant la première, et le même jour l’association Les amis de Canopee a été dissoute. Puis, le 30 mai, l’association AC3A a été élevée au statut d’association d’intérêt général autorisée à délivrer des reçus fiscaux. Ses projets muséaux sur Châteaudun nécessiteront des apports financiers qui pourront ainsi être obtenus au titre du mécénat, de subventions sollicitées auprès des collectivités et des entrées financières générées par les activités de visites. Pour rejoindre l’AC3A, contactez son président Gérard Bassin par courriel à ac3a.canopee@gmail.com Le premier élément de la patrouille commémorative L-birds over Normandy sur le port Mulberry, à Arromanches, le 6 juin dernier. Le MS.760 “Paris” F-AYJP décolle de Dole pour son premier vol en France, le 5 mai dernier. Les L-Birds commémorent le Jour J Lundi 6 juin, la Normandie célébrait le 78e anniversaire du Débarquement. Comme l’année dernière, l’association Ham & Jam de Saint-André-de-l’Eure a contribué à ces commémorations en organisant de nouveau son évènement L-Birds back to Normandy (L-bird désigne les avions légers de liaison et observation). Un Stinson L-5 et cinq Piper L-4, accompagnés d’un Cessna L-19, ont ainsi survolé les plages du Débarquement, en pleine coordination avec les autorités locales et militaires françaises, britanniques et américaines. Ce qui a valu à la patrouille d’avions légers de croiser en toute sécurité un trio de C-130 “Hercules” évoluant plus bas qu’elle. Pour rappel, le premier avion allié à se poser en Normandie fut, le 7 juin 1944, un Stinson L-5 piloté par le lt Dave Condon, menant cinq Piper L-4, sur une piste sommaire près de Sainte-Marie-du-Mont, non loin d’Utah Beach. AÉRO PASSION Un nouveau MS.760 “Paris” vole en collection, à Dole Le 5 mai dernier, le Morane-Saulnier 760 “Paris” n° 009 a effectué son vol d’essais après révision et remontage sur l’aéroport de Dole-Tavaux. Immatriculé F-AYJP au registre des avions de collection, ce “Paris” appartient à la société Aéro Passion, comme les exemplaires immatriculés N760X et le N69X. Contrairement à ces deux derniers qui avaient été convoyés en vol depuis Colorado Springs aux États-Unis, celui-ci, ex-N722Q, est arrivé par voies maritime et terrestre. Ces trois MS.760 seront stationnés sur l’aéroport de Dole-Tavaux, dans les hangars d’Aero Passion, une société dédiée à la fois à l’aviation d’affaires et à la préservation du patrimoine aéronautique français. Pour l’anecdote, le N760X a appartenu à l’acteur américain John Travolta qui l’a utilisé et piloté lui-même lors du tournage du film Look Who’s Talking sorti en 1989. DR DR DR ACTUALITES 8 L’ExperimentalAircraftAssociation (EAA) a inauguré à la fin du mois d’avril une nouvelle exposition dans le hangar Eagle de son musée de l’aviation,à Oshkosh dans leWisconsin. Elle rend hommage à feuThomas Hudner, récipiendaire de la médaille d’honneur de la guerre de Corée,avec un F4U“Corsair”que le pilote a reçu en remplacement de celui perdu lors de l’action héroïque qui lui a valu sa Medal of Honor.Le 4 décembre 1950,lors de la bataille du réservoir de Chosin,une division de Marines se retrouva encerclée et les pilotes de F4U“Corsair”Thomas Hudner et Jesse Brown furent parmi ceux dépêchés depuis le porte-avions Leyte pour leur apporter un appui feu.Jesse Brown,premier pilote afroaméricain de l’histoire de l’aviation navale américaine fut abattu; son ami et collègue blancThomas Hudner tenta vainement de le sauver en venant poser en catastrophe son“Corsair”près de l’avion abattu.Ce fait d’armes héroïque est le sujet du film Devotion qui doit sortir cet été aux États-Unis,inspiré du livre Devotion :An Epic Story of Heroism, Friendship,and Sacrifice d’Adam Makos. Le F4U-4 “Corsair” BuAer n° 97259 au centre de la nouvelle exposition fait partie de la collection de l’EAA depuis 40 ans. Réceptionné par l’US Navy en octobre 1945, il fut d’abord entreposé jusqu’en 1949. Puis il fut utilisé par plusieurs Naval Air Stations entre 1949 et 1955 avant de disparaître des archives de l’US Navy jusqu’en 1966, date à laquelle il fut vendu à un propriétaire privé. Il fut ensuite utilisé comme avion de course jusqu’en 1974, puis ne vola plus jusqu’en 1982, date à laquelle il fut donné à l’EAA. Douze années de travail furent consacrées à sa restauration avant qu’il soit mis en exposition dans le musée de l’EAA en mai 1994. Il a été récemment rafraîchi et a aujourd’hui retrouvé sa livrée originelle, lorsqu’il était affecté au VF-32. Ses carnets de route confirment que Thomas Hudner l’a piloté à plusieurs reprises; cet avion faisait partie d’un lot de “Corsair” reçu par le Marines Corps au début des années 1950 pour remplacer les avions perdus lors de la guerre de Corée. Le F4U “Corsair” nouvellement restauré du musée de l’EAA rend hommage aux héros la guerre de Corée La nouvelle exposition consacrée aux pilotes de la guerre de Corée par le musée de l’EAA, à Oshkosh dans le Wisconsin, a été inaugurée le 23 avril dernier. À gauche, l’ensign Jesse LeRoy Brown; à droite, l’ensign Thomas J. Hudner Jr. EAA 9 À Hoogeveen, aux Pays-Bas, la famille van Hegmond fait désormais voler une reproduction de chasseur Fokker D.XXI de 1940. Le premier vol a eu lieu le 23 mai dernier (photo du bas). En bref Un F-100 “Super Sabre” a retrouvé toute sa splendeur à Sioux City Sur la base de Sioux City de l’Iowa Air National Guard, dans l’Iowa, une équipe du 185th Air Refueling Wing a redonné une nouvelle jeunesse au F-100C “Super Sabre” matricule 54-2005. Le vieux guerrier y était exposé sur un piédestal depuis près de 20 ans. Ce qui est aujourd’hui le 174th Air Refueling Squadron du 185th Air Refueling Wing de l’Iowa Air National Guard fut d’abord, à la grande époque du F-100, le 174th Tactical Fighter Squadron, l’une des quatre seules unités de l’Air National Guard qui furent déployées avec le F-100 pour un an au Viêtnam. L’Iowa Air National Guard a volé sur F-100 de 1961 à 1977. Ce rafraîchissement a été réalisé dans le cadre du 75e anniversaire de la création de l’US Air Force qui sera célébré le 18 septembre prochain. Le Palm Spring Air Museum expose un F-117 “Nighthawk” Le Palm Springs Air Museum, en Californie, a ajouté un avion des plus emblématiques à ceux qu’il expose déjà. Le Lockheed F-117A“Nighthawk”matricule 85-0833,baptisé Black Devil (diable noir), est visible par le public depuis le début du mois d’avril dans le pavillon Jim Houston du musée, spécialement conçu pour l’avion furtif. Ce F-117, un des 59 exemplaires produits, était arrivé à Palm Spring le 3 octobre 2020, en livrée “métal nu”, son revêtement absorbant les radars ayant été retiré lors de la démilitarisation. Depuis, le musée a remis à neuf la cellule et a fait construire et aménager le nouvel espace d’exposition. Black Devil affiche 5140 heures de vol au compteur, toutes réalisées pour l’US Air Force. Il a participé à de nombreuses opérations de combat, en particulier au-dessus de l’Irak lors de l’opération Desert Storm en 1991 et dans les Balkans dans le cadre de l’opération Allied Force, où il fut la monture personnelle du commandant du 49th Wing. La nouvelle exposition du musée, qui met en vedette le “Nighthawk” et des artefacts connexes, conduira les visiteurs du développement secret du type à la légendaire usine Skunk Works de Lockheed, à travers ses déploiements opérationnels et son rôle actuel encore trouble dans la conception de la future technologie liée à la furtivité. US AIR NATIONAL GUARD/PHOTOS BY SENIOR MASTER SGT. VINCENT DE GROOT ARNAUD BAZIN Une reproduction de Fokker D.XXI de 1940 s’est envolée aux Pays-Bas Le 23 mai dernier, Jack van Egmond Jr a procédé avec succès au vol inaugural de la reproduction de Fokker D.XXI immatriculé PH-XXI depuis l’aérodrome de Hoogeveen, aux Pays-Bas. L’avion a reçu la livrée du n° 229, un des D.XXI de la série originale qui opérèrent aux dessus des Pays-Bas durant l’invasion des troupes allemandes en mai 1940. Huit années de travail ont été nécessaires à une équipe menée par l’entrepreneur néerlandais Jack van Egmond Sr et sa société ATN, assisté de ses deux fils Jack Jr et Hans ainsi que de son petit-fils Tom Wilps, pour construire cette reproduction. Jack van Egmond Sr a commencé à collectionner pièces, plans et dessins originaux dès 1959. Il n’existe plus aujourd’hui qu’un seul Fokker D.XXI original complet sur les 148 construits connus; il est exposé en Finlande au musée de la Force aérienne finlandaise à Tikkakoski. Le Fokker D.XXI est un chasseur néerlandais conçu en 1935 pour servir initialement au sein de la ML-KNIL (Aviation militaire de l’armée royale des Indes néerlandaises). Petit et peu cher à produire, rustique, ses performances étaient respectables pour cette époque. Motorisé avec un Bristol “Mercury”, armé de quatre mitrailleuses de 7,7 mm, il entra en service en 1938. La Finlande acheta sept exemplaires à Fokker et en produisit 93 autres sous licence. La reproduction de la famille van Egmond incorpore quelques pièces originales. Le moteur Wright R-1820 a été acquis auprès du Nationaal Militair Museum de Soesterberg. Le gouvernement néerlandais avait initialement prévu de remplacer le moteur “Mercury” par le R-1820 et en avait acheté 10 exemplaires en 1939. Le moteur de la reproduction de D.XXI est l’un de ces 10 moteurs – qui ne furent finalement jamais utilisés. Il est “neuf d’époque”, n’ayant subi qu’un test de 2h 30min au banc à sa sortie d’usine. EGMOND VINTAGE WINGS EGMOND VINTAGE WINGS 10 LE COURRIER Des recherches très récentes dans les archives viennent de livrer le témoignage du général Bernard Capillon. Rappelons qu’il fut chef d’état-major de l’armée de l’Air de 1982 à 1986. Souslieutenant issu de l’École de l’air, il est affecté sur “Ouragan” au début de sa carrière. Il raconte : “L’hiver 1954-1955 a été terrible. Le groupe de chasse 1/2 auquel j’appartenais a eu pour mission de faire, tenez-vous bien, 600 heures de vol en 15 jours (…) Voilà donc le 1/2 Cigognes parti à Dole, sous la tente, en février, pour faire 600 heures en 15 jours. On ne les a pas faites! On a crié “grâce” avant. Nous avons fait des décollages à 12, chef d’escadron en tête – certes il était célèbre. C’était le capitaine Julienne. Il était du type “décollage de nuit à 12 sans radio”. L’“Ouragan” n’avait rien pour naviguer. (…). Le but de la manœuvre consistait à faire une attaque de la base de Chaumont, puis La malle mystérieuse de Mister Guillem La réponse du mois dernier Ô rage! Ô désespoir! comme disait Don Diègue dans le Cid… L’ami Jacques Guillem a collé les fanas avec son avion du mois de juin. Pas de bonne réponse. Il fallait identifier un inélégant “Skytrader” du canadien Dominion Aircraft Corporation. Il vola pour la première fois en 1975. Deux exemplaires seulement prirent l’air, et la commercialisation de l’avion fut un bide total. Le “Skytrader” en photo était immatriculé N800ST. En ce mois de mai 1978, il était à Renton, aux États-Unis, dans l’État de Washington. Le défi du mois Pour la colle du mois de juillet, l’ami Jacques Guillem vous propose du “fastoche” pour changer. Nous attendons vos réponses! Capillon et l’“Ouragan” DR/COLL. JACQUES GUILLEM “Fastoche”, a dit jacques! de Saint-Dizier au retour. C’était le trajet le matin. Anecdote : on mettait du papier toilette dans les freins de piqué de sorte qu’en partant sur le parking de Saint-Dizier en ouvrant les freins on “déchargeait” notre papier toilette… qu’ils nous rendaient aussi sec le lendemain. En partant Julienne avait dit : “Pas de check [contrôle] radio.” Pourtant au roulage on entend sur la radio : “Tac tac, tac tac.” Un gars avait en fait branché la radio! On s’est fait engueuler : “Je ne veux pas de check radio, même pour savoir si elle fonctionne!” C’était très sympa. On pichait comme des totos [sic]. Pas de sécurité de vol; c’était considéré comme un frein au caractère opérationnel”. DR/COLL. BRUNO VIELLE Trois “Ouragan” de l’escadron de chasse 1/2 Cigognes. 11 Voici l’album de la classe 52-A en formation aux États-Unis où figure Jean Fournial (Le Fana nos 630 et 631) lorsqu’il y était en tant qu’élève. Mon père, Jean Franchi, y était comme officier de liaison durant cette période. Alain Franchi Excellente occasion de rappeler la grande carrière de Jean Franchi. Tout d’abord pilote dans l’armée de l’Air, il pilota des “Lightning” puis des “Mosquito” avant de partir aux États-Unis comme instructeur. Ce fut lors de cette période qu’il croisa Jean Fournial. Il revint en France en 1953 et intégra le À la lecture du Fana de l’Aviation n° 627, votre article sur le “Mirage” IV m’a fait penser que j’avais quelques photos qui s’ennuyaient au fond d’un tiroir et qui seraient mieux dans vos archives. Photos prises fin 1960-début 1970 sur le parking des Forces aériennes stratégiques de la base d’Avord, au temps glorieux des FAS, avec une bombe AN22 en ventral sur “Mirage” IV et le ravitailleur C-135F avec l’ancienne motorisation. Jean Joubert Vous nous parlez d’un temps que les jeunes de moins de 20 ans ne connaissent pas. Depuis 1964, les “Mirage” IV constituaient le cœur de la force de la dissuasion nucléaire française. Ils étaient en alerte sur plusieurs bases, avec les Boeing C-135F acquis aux États-Unis pour allonger leur rayon d’action et leur permettre de frapper l’Union soviétique. Les camouflages firent leur apparition au milieu des années 1970. Le “Mirage” IV resta en service comme porteur de la bombe atomique jusqu’en 1996. Reste pour beaucoup d’anciens de l’armée de l’Air la nostalgie d’un avion hors du commun. Jean Fournial et Jean Franchi Les Forces aériennes stratégiques à Avord À propos de l’“Ouragan” Dans la série “Rendre à César ce qui est à César”, il est utile de rappeler que les photos couleur publiées page 25 du Fana de l’Aviation n° 631, qui viennent de la photothèque Dassault, furent prises par Robert Varnet, alors pilote au sein de l’escadron 3/4 Flandre. Centre d’essais en vol en tant que pilote, ce qui lui permit de voler sur à peu près tout ce que l’industrie aéronautique française produisit dans les années 1960. Il fut ensuite pilote d’essais du Concorde chez Sud Aviation. Jean Franchi disparut en 1985. Ci-dessous le Boeing C-135F matricule 63-12740. Le “Mirage” IVA n° 29 avec une bombe atomique AN22 attachée sous le fuselage. “Mm… Maybe yes / Mm… Maybe Not” (p’têt ben que oui, P’têt ben que non) est écrit sous la photo de classe de Jean Fournial. Le colonel Charbonneaux (à gauche) et le lieutenant Jean Franchi, alors en poste sur la base de Craig Field, en Alabama (en bas). DR/COLL. A. FRANCHI DR/COLL. A. FRANCHI DASSAULT/ROBERT VARNET JEAN JOUBERT JEAN JOUBERT Un “Ouragan” sous l’objectif de Robert Varnet du 3/4 Flandre. À LIRE, À VOIR Il vous emmène au cœur des opérations, et des combats. Dans une sorte d’Iliade moderne, vous allez revivre les parachutages qui précèdent le débarquement de Normandie, puis l’opération Market Garden aux Pays-Bas, la bataille des Ardennes, et pour finir la prise du repaire d’Hitler de Berchtesgaden. Rarement le lecteur est aussi près des soldats plongés dans l’enfer de la guerre. Excellent. Beyond Band of Brothers Par Dick Winters Chez Paquet 375 pages, 23 € ISBN 978-2-88932-268-8 Avec le Coastal Command La monographie du “Beaufighter” que nous vous proposons page 46 est l’occasion de vous présenter une bande dessinée sur le thème des Squadrons du Coastal Command équipés du fameux bimoteur. Nous voilà partageant les missions d’équipages qui partent pour de longues et dangereuses missions. Il faut attaquer des navires armés jusqu’aux dents, affronter les chasseurs de la Luftwaffe et la monotonie de longs vols dans des conditions atmosphériques dantesques.Autant dire que les pertes sont lourdes et le moral souvent mis à mal pour ceux qui reviennent. L’arrivée du “Mosquito” à la fin de la guerre ne change pas la dangerosité des patrouilles en haute mer et de l’attaque des bâtiments dans le fjords norvégiens. Souvenez-vous notamment de la dernière mission de Max Guedj! Voici avec ce livre une bonne façon de partir en opérations avec les pilotes du Coastal Command. À souligner : dans le cadre d’une opération de promotion, les acquéreurs de deux livres Paquet se verront offrir un album de 30 pages regroupant les illustrations des auteurs de la collection Cockpit. Retrouvez Romain Hugault, Lucio Perinotto, Antoine Crespin, Olivier Dauger et d’autres auteurs avec leurs belles affiches. Inferno Coastal Comman Par Antoine Crespin Chez Paquet 56 pages, 15 € ISBN 978-2-88932-265-7 Frère d’arme À l’heure où le “Transall” fait ses adieux – lire à ce propos l’article page 64 – voici pour ainsi dire une belle déclaration d’amour à l’avion par l’un de ses pilotes. Cet ouvrage, petit par la taille mais grand par l’ambition, propose de partir en missions, plus particulièrement sur le théâtre africain. Les anciens équipages retrouveront l’ambiance des départs au petit matin, quand la chaleur ne se fait pas écrasante. Ceux qui n’ont pas eu la chance de voler sur “Transall” vont se familiariser avec les usages et habitudes en pratique avec ce grand serviteur de la France sur les cinq continents. Si de nombreuses publications rendent un légitime hommage au “Transall”, ce livre propose une vision plus intimiste. De quoi faire un beau voyage au son des turbines “Tyne” sur les traces d’un avion qui marqua indubitablement son époque. Le chant du Tyne Transall, mon frère d’arme! Par Éric Le Bras Éditions de l’Officine 134 pages, 25 € ISBN 978-2-35551-341-1 Band of brothers La série télé Band of brothers a marqué par son réalisme. C’était l’épopée d’un groupe de soldats depuis leur formation jusqu’aux derniers combats au cœur de l’Allemagne en 1945. Voici la traduction des mémoires du commandant de la Easy Company (101e division aéroportée) sous la forme d’un ouvrage illustré par David Fabbri. La collection des publications du musée Air France se poursuit avec ce très bel ouvrage consacré au Boeing 707. Ce fut une véritable révolution pour la compagnie aérienne nationale. Pour Air France, il marqua – avec bien sûr le court-courrier “Caravelle” – l’entrée dans le monde de l’aviation à réaction. En quelques courtes années les hélices étaient obsolètes; toute une génération d’avions se voyait déclassée, parfois sans justification économique. Les passagers voulaient absolument de l’avion à réaction. Air France signa en 1956 pour le Boeing 707, quittant Lockheed qui lui avait fourni tout au long des années 1950 “Constellation”, “Super Constellation” et autres “Starliner”. Le temps pour traverser l’Atlantique passa à sept heures – il en fallait au moins le double avec le “Constellation”. Le 707 marqua aussi une étape décisive avec la disparition du navigateur, remplacé par une centrale de navigation inertielle. Le 707 fut le pilier des lignes commerciales d’Air France jusqu’en 1982. Il marqua indubitablement l’histoire de la compagnie. Il fallait donc cet imposant ouvrage pour en mesurer pleinement l’importance. L’avion est détaillé, avec son pilotage, sa maintenance, ses particularités techniques. Une liste des appareils et versions permet de faire le tour de la question. À cela s’ajoutent les nombreux témoignages des pilotes et tous ceux qui approchèrent de près ou de loin l’avion. Ils illustrent parfaitement la nouveauté que représentait le 707 pour Air France. L’iconographie est riche, avec de nombreuses photos, des affiches, des documents d’époque. L’ensemble est très plaisant à parcourir et permet de bien comprendre la grande révolution entraînée par le jet commercial à réaction. Air France et le Boeing 707 intercontinental Sous la direction d’Étienne Rachou Collection du musée Air France 420 pages, 59 € 978-2-9575710-1-7 07 tal hou ance 59 € 0-1-7 707 d’Air France en escale technique à Anchorage sur la ligne Paris-Tokyo par le pôle Nord. Un nouveau monde pour Air France avec le Boeing 707 DR/COLL. MUSÉE AIR FRANCE 12
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