LE FANA DE L'AVIATION n°665 - Page 4 - 665 50 Les Curtiss P-6 “Hawk” Jolis avions, mauvais chasseurs Portrait d’une pléthorique famille de chasseurs américains du début des années 1930. 62 “Surprise” 2000 Un projet secret de Dassault Voici un projet signé Dassault bien intrigant sous la forme d’une version assez spéciale du “Mirage” 2000. 66 Les Albatros-Oeffag de la Grande Guerre Des chasseurs austrohongrois au combat Comment les Autrichiens sublimèrent les chasseurs allemands Albatros. 78 Ce jour-là… 27 avril 2005 Premier vol de l’Airbus A380 Un géant décolle Un petit pas pour Airbus, mais un bond de géant pour l’aviation! 80 Maquettes Les nouveautés fleurissent comme les crocus au printemps. 4 Actualités 10 Courrier 12 Livres 13 Abonnements 18 Le P-61 “Black Widow” en action Plus mythique qu’efficace Un impressionnant chasseur est confronté à la réalité des opérations. Les équipages sont partagés sur son efficacité au combat. 34 Programme “Thésée” Le “Mirage” IV lanceur de satellite Et si un “Mirage” IV lançait une fusée pour mettre en orbite un satellite? Présentation du programme “Thésée”. 40 C-47 That’s All, Brother Il faut sauver le soldat TAB Comment un vétéran du Jour J est découvert puis sauvé avant de retourner en Normandie pour commémorer un jour historique. 48 Les trésors du musée de l’Air et de l’Espace Idées de pionniers Voici réunis pour le plaisir des fanas quelques trésors du service documentation du musée de l’Air et de l’Espace. Rejoignez Le Fana sur Facebook Espace Clichy, immeuble SIRIUS 9, allée Jean-Prouvé. 92587 CLICHY CEDEX E-mail : redac_fana@editions-lariviere.com PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE Patrick Casasnovas PRÉSIDENTE DU DIRECTOIRE Sophie Casasnovas DIRECTEUR GÉNÉRAL Frédéric de Watrigant DIRECTEUR DE LA PUBLICATION ET RESPONSABLE DE LA RÉDACTION : Patrick Casasnovas ÉDITEUR : Karim Khaldi RÉDACTION Tél. : 0141403422 Rédacteur en chef : Alexis Rocher Rédacteur en chef adjoint : Xavier Méal Rédacteur graphiste : François Herbet, Secrétaire de rédaction : Antoine Finck Secrétariat : Nadine Gayraud Stagiaire : Timothée Saint-Raymond SERVICE DES VENTES (réservé aux diffuseurs et dépositaires) Jennifer John-Newton Tél. : 0141405695 IMPRESSION : Imprimerie Compiègne. Avenue Berthelot 60200 Compiègne. Papier issu de forêts gérées durablement. Origine du papier : Allemagne. Taux de fibres recyclées : 63 %. Certification : PEFC/EU ECO LABEL. Eutrophisation : 0,003 kg/tonne. DIFFUSION : MLP Printed in France/Imprimé en France SERVICE PUBLICITÉ Directeur de publicité : Christophe Martin Assistante de publicité : Nadine Gayraud Tél. : 0141403422 E-mail : pubfana@editions-lariviere.com PETITES ANNONCES CLASSÉES Tél. : 0141403422 ABONNEMENTS ET VENTE PAR CORRESPONDANCE (ANCIENS NOS/DOCAVIA/MINIDOCAVIA) Tél. : 0344624379 E-mail : abo.lariviere@ediis.fr CHEF DE PRODUIT ABONNEMENT : Kahina Houist : 0147565443 TARIFS ABONNEMENT : France métropolitaine : 1 an soit 12 nos + 2 HS version papier et digital offert : 101,50 € Montant du prélèvement mensuel : 7,50 € Autres pays et par avion : nous consulter Correspondance : Fana de l’Aviation, Service abonnement 45, avenue du Général Leclerc 60643 Chantilly Cedex Le Fana de l’Aviation est une publication des ÉDITIONS LARIVIERE; S.A.S. au capital de 3 200 000 € ; dépôt légal, 2e trimestre 2025. Commission paritaire : n° 1027 K 82003. ISSN : 0757-4169 N° de TVA intracommunautaire : FR 96 572 071 884 CCP 11 5915A Paris RCS Nanterre B572 071 884. 12, rue Mozart, 92587 CLICHY CEDEX Tél. : 0141403232 Toute reproduction, même partielle, des textes et illustrations publiés dans Le Fana de l’Aviation, est interdite sans accord préalable de l’éditeur. La rédaction n’est pas responsable des textes et illustrations qui lui sont envoyés sous la seule initiative de leurs expéditeurs. Le P-61 “Black Widow” en action dans le Pacifique. Composition de Julien Lepelletier. Au sommaire du prochain numéro ■Les débuts du Bf 109 ■ Fokker D7 ■La Superbe Caravelle ■Félix Amiot ■B1, B-2, B-17 et B-29 au programme. et sur SOMMAIRE N° 665/AVRIL 2025 Pour vous abonner : boutiquelariviere.fr A vec la mauvaise réputation nous empruntons à Georges Brassens le titre de l’une de ses chansons pour illustrer notre propos sur le Northrop P-61 “BlackWidow”.Indubitablementunavionimpressionnant.Quandnousnousjetâmesdanslesrecherchespour vous le présenter, nous étions pour ainsi dire sous le charme et avec un bon a priori. Pourtant nous sommes allés de surprise en surprise. En effet, sa majesté a la couronne un peu penchée.Nouspensionsenbrosserunportraittriomphantet nous voilà conduits à le nuancer en consultant les archives. Une nouvelle preuve qu’il faut plonger aux sources pour avoirunregardnuancésurunequestionquisemblaitgravée dans le marbre. On vous explique le pourquoi de cette réputation sinon mauvaise, en tout cas à nuancer… Je vous souhaite une bonne lecture. Le Fana DEHLA/COLL. MUEHLBAUER sur La mauvaise réputation… USAF Le P-61 : sa réputation est-elle justifiée? 4 ACTUALITES Le NA-64 “Yale” d’Early Aviators porte pour le moment une livrée canadienne. Il recevra une livrée française cet été. Un NA-64 “Yale” arrive enfin en France… avec 85 ans de retard Le 28 février dernier, le NA-64 “Yale” matricule 64-2171, immatriculé G-BYNF, s’est posé sur l’aérodrome de Tours-Soriggny, en provenance de Duxford. Il a rejoint la flotte de la société Early Aviators d’Antoine Ros, spécialiste en restauration d’avions anciens. Il sera immatriculé F-AYJE sur le registre français des aéronefs de collection. Cet été, il recevra la livrée française qu’il aurait dû porter… En effet, initialement, cet avion aurait dû rejoindre l’Hexagone en… 1940! En 1939, la France avait commandé à la société North American Aviation 230 exemplaires (200 pour l’armée de l’Air, 30 pour la Marine) d’une évolution du NA-57, déjà utilisé en France, basée sur le BT-9. Entièrement métallique, son moteur Wright R-975 délivre 450 ch. Comme il était commandé par la France, et donc équipé d’instruments de bord libellés en français, l’avion reçut la désignation spécifique de NA-64. Lorsque le pays capitula le 22 juin 1940, 111 avaient été livrés; 43 allaient être utilisés par l’armée de l’Air vichyste, les autres par la Luftwaffe, au sein de 24 unités différentes pour des missions de formation et de liaison. Les bateaux sur lesquels étaient chargés les derniers exemplaires à livrer furent détournés vers Saint-Pierreet-Miquelon, et le solde des 119 NA-64 fut acquis par la British Purchasing Commission et transféré à la Royal Canadian Air Force – qui baptisa l’avion “Yale” Mk I – dans le cadre du British Commonwealth Air Training Plan (BCATP) en août et septembre 1940. Ce fut le cas du numéro de série 64-2171, sorti des usines NorthAmericanAviation de Dallas le 17 mai 1940, qui rejoignit la No 1 Flying Service School à Borden, dans l’Ontario, où il fut utilisé jusqu’en avril 1946 avec le code de fuselage 3349.Vite remplacés par le “Harvard”, plus performant pour la formation avancée, les NA-64 “Yale” furent affectés à la formation des opérateurs radio. En septembre 1946, le fermier canadien Ernie Simmons acheta aux surplus de l’armée canadienne une trentaine de NA-64, des Fairey “Swordfish”, mais aussi plus tard des “Lysander”,“Bolingbroke” et “Hurricane”, et bien d’autres matériels militaires, qu’il entreposa à l’air libre sur sa ferme, à Tillsonburg dans l’Ontario, jusqu’à son décès en 1970.Au début de septembre de la même année, une partie de sa collection fut dispersée lors d’une vente aux enchères demeurée dans les annales de l’histoire du mouvement warbird : une centaine de motos, 40 voitures de tous types, des moteurs à vapeur, 36 NA-64 “Yale”, sept Fairey “Swordfish”, 30 moteurs en étoile “Cheetah” démontés de bimoteurs Avro “Anson”, une centaine d’hélices et 400 magnétos! Parmi ces avions se trouvait le NA-64 matricule 64-2171, acheté avec une douzaine d’autres par un Canadien. Le restaurateur américain Tom Reilly, qui débutait alors, racheta les 13 “Yale” en 1975 et le biplace s’envola à nouveau le 3 août 1980 depuis l’aérodrome de Kissimmee en Floride.Tom Reilly remit en état de vol cinq “Yale” au total, puis s’attaqua à la restauration d’un B-25. Il acquit en quelques années une très solide réputation. Il a aujourd’hui à son actif les restaurations de dix B-25, trois B-17, un B-24, un P-40, un “Corsair”, neuf T-6 et un rare XP-82 “Twin Mustang” – en plus des “Yale”. Le “Yale” 3349 participe alors à de nombreuses manifestations aux États-Unis, arborant des couleurs américaines fictives, avant d’être vendu et expédié aux Pays-Bas en 1989. L’avion vole ensuite pendant 10 ans sous les cieux européens. En mars 1999, il est convoyé à Duxford pour des travaux d’inspection en vue de son immatriculation au registre britannique. De 2000 à 2006, il bénéficie d’une restauration complète par l’Aircraft Restoration Company de John Romain. Le “Yale” est ensuite utilisé pour réaliser des baptêmes de l’air depuis le terrain historique de Duxford. Ce “Yale” 3349 arrive donc en France avec 85 ans de retard par rapport à sa date de livraison initialement prévue. On compte à l’heure actuelle une dizaine de “Yale” en état de vol dans le monde. Le F-AYJE est l’unique exemplaire à voler en Europe. À noter que l’association Mapica à La Baule restaure depuis de nombreuses années le NA-64 “Yale” matricule 64-2214, ancien code fuselage RCAF 3450, pour Gonzague Gaudet. DAMIEN DEFEVER 5 En bref L’ancien “Hurricane” F-AZXR réapparaît avec une nouvelle livrée et une immatriculation belge La société FastAero-FlyingAces Services &Training du Belge FrédéricVormezeel a annoncé début février l’arrivée imminente dans la flotte des avions qu’elle entretient du Hawker“Hurricane”Mk IIa matricule P3351.Cet authentique vétéran de la bataille de France sera immatriculé OO-MKT. Le chasseur a longtemps volé en France,immatriculé F-AZXR, au sein de la collection de Jan Friso Roozen basée CannesMandelieu.Il avait été vendu en juillet 2022 et convoyé en vol jusqu’aux ateliers de la société Hawker Restorations sur le terrain d’Elmsett,à côté d’Ispswich au Royaume-Uni,où il a été de nouveau restauré.Le chasseur avait ensuite été acheté début 2024 par le Letecké MuzeumTocná,une association de propriétaires d’avions historiques basée sur l’aéroport deTocná,à Prague,pour remplacer le“Hurricane”Mk IV immatriculé OO-HUR,qui s’est écrasé lors d’un spectacle aérien à Cheb,en République tchèque,le 14 août 2022. Le OO-MKT porte les marques du“Hurricane”Mk I matricule P3143 quand il était codé NN-D et piloté par le sgt Bohumír Fürst depuis Duxford en septembre 1940.Le P3143 a été piloté par des pilotes tchécoslovaques du Squadron 310 de la RoyalAir Force du 24 juillet 1940 au 16 octobre 1940,date à laquelle le sergeant J.Chalupa a été contraint d’évacuer en vol le chasseur. Kermit Weeks annonce lancer la restauration d’un rare B-25B Dans une vidéo publiée en ligne le 19 février, le collectionneur floridien Kermit Weeks a annoncé lancer la restauration du B-25B “Mitchell” matricule 40-2347, confiée aux sociétés Aero Trader de Carl Scholl et Cal Aero-Sport de Matt Nightingale, à Chino, en Californie. Cette version du B-25B est très rare, car construite en peu d’exemplaires; il s’agit du type utilisé par le lieutenant-colonel James H. Doolittle lors de son fameux raid sur Tokyo, le 18 avril 1942. Avant d’être sauvé par Aero Trader, ce B-25B avait été utilisé par les studios d’Hollywood comme accessoire de cinéma. “Stu” Dawson a dû poser en catastrophe le Douglas A-20G “Havoc” matricule 42-21709 le 16 février dernier, sur l’aéroport de Laredo au Texas, suite à un problème sur un moteur à l’issue d’un passage bas durant un spectacle aérien. F-AZFM, seul exemplaire en état de vol, réside désormais à Tours-Sorigny. L’unique A-20 “Havoc” en état de vol accidenté au Texas Un Nord 3400 pour Early Aviators Le 16 février dernier, lors du WBCA Stars & Stripes Air Show, à Laredo au Texas, le Douglas A-20G “Havoc” matricule 43-21709, immatriculé N747HS, de la collection Lewis Air Legend du Texan Rod Lewis, a été posé en catastrophe, train rentré, par son pilote “Stu” Dawson. Le bimoteur a été lourdement endommagé, suite au violent impact avec le sol, et le pilote, blessé au visage et à la tête, a été héliporté vers l’hôpital – ses jours n’étaient cependant pas en danger. Les informations préliminaires suggèrent qu’un “problème mécanique”, possiblement un incendie dans le moteur droit de type Wright R-2600, aurait amené Stewart “Stu” Dawson à agir très rapidement à l’issue d’un passage bas. Rod Lewis a acquis ce Douglas A-20G “Havoc” en 2010 auprès du Lone Star Flight museum qui ne le faisait pas voler, l’avion n’ayant subi qu’une restauration cosmétique, et l’a fait restaurer en état de vol par Aero Trader, à Chino, en Californie. Le bombardier avait fait son premier vol après restauration 15 juillet 2015. Selon certaines personnes proches du collectionneur texan, l’état du “Havoc” a d’ores et déjà été évalué, et décision a été prise de le faire restaurer à nouveau. À la mi-février, le Nord 3400 “Norbarbe” n° 122 de 1961 immatriculé F-AZFM a pris résidence sur l’aérodrome de Tours-Sorigny, au sein de la flotte de la société Early Aviators d’Antoine Ros. Le triplace (grâce à un strapontin orienté vers l’arrière dont le dossier en toile est amovible) à moteur Potez 4D34D de 260 ch a été échangé à Philippe Margrain contre le prototype du Piel CP 30 et une soulte. Il est le seul exemplaire de son type encore en état de vol. Conçu pour remplacer les Piper L-18 et Cessna L-19 alors utilisés en grand nombre dans l’Aviation légère de l’armée de Terre (Alat), il n’en fut construit que 152 exemplaires de 1959 à 1961 par la société nationale de constructions aéronautiques Nord-Aviation. FAST AERO - FLYING ACES SERVICES & TRAINING BVBA DAMIEN DEFEVER DR CHUCK GONZALES 6 ACTUALITES Le col. Paul Tibbetts Jr devant son B-29 “Superfortress” Enola Gay (ainsi nommé en l’honneur de sa mère) qu’il pilotait lorsqu’il largua la première bombe atomique sur Hiroshima, au Japon. Cette photo était toujours disponible sur le site Internet de l’Air Force Global Strike Command (AFGSG) au moment de la rédaction de cet article. Début mars, elle figurait sur une liste de photos qui devaient disparaître du site. Les images d’archives d’Enola Gay, des Tuskegee Airmen ou encore des Wasp menacées de disparition de l’histoire militaire américaine? Au début du mois de mars, les passionnés d’aviation ont été stupéfaits d’apprendre que des images de l’un des bombardiers les plus emblématiques de l’histoire, le B-29 Enola Gay, étaient concernées par une purge menée par le Pentagone, le quartier général du département de la Défense américain. Et que, fin janvier, les vidéos qui retraçaient l’histoire des Tuskegee Airmen et des Women’s Airforce Service Pilots (Wasp) avaient été retirées du programme de formation de l’US Air Force.Tous ces marqueurs de l’histoire de l’USAF, et plus largement de l’Histoire, sont des victimes collatérales d’un décret signé le 27 janvier dernier par Donald Trump, intitulé “Restoring America’s Fighting Force” (Restaurer la force de combat de l’Amérique), qui ordonne au secrétaire à la Défense Pete Hegseth de faire disparaître toutes les politiques du Pentagone considérées comme promouvant ce que le commandant en chef a déclaré être des “théories non américaines, clivantes, discriminatoires, radicales, extrémistes et irrationnelles” concernant la “race” et le genre. Jusqu’à englober les anciens messages publiés sur les médias sociaux à partir de comptes officiels de l’armée américaine. Cette purge a pris la forme de la fermeture des bureaux et la fin des programmes DEIA (diversité, équité, inclusion et accessibilité) spécifiques aux armées, d’un examen des initiatives DEIA antérieures, et même de la suppression de contenus historiques. La disparition des vidéos relatives aux Tuskegee Airmen, les aviateurs noirs de l’USAF durant la Deuxième Guerre mondiale, et aux Wasp, qui ont aidé à convoyer des avions aux États-Unis pendant la guerre, des cours dispensés aux nouvelles recrues de l’USAF durant leur formation militaire de base, avait immédiatement suscité un tollé et une réaction négative de la part de l’opinion publique. La condamnation publique et militaire étant des plus féroces, les contenus concernant les Wasp et les Tuskegee Airmen avaient été rétablis dès le dimanche suivant. Mais les choses ne s’étaient pas arrêtées là… Le 7 mars, l’agence de presse AP rapportait que dans le cadre de la croisade contre le contenu lié aux programmes associés à la promotion de la diversité que mène Donald Trump, le Pentagone a ordonné à tous les services militaires d’éplucher des années de publications de photos, d’articles de presse et de vidéos pour supprimer toute mention qui “favorise la diversité, l’équité et l’inclusion”. Ce qui a engendré l’établissement d’une liste comprenant plus de 26000 images, dont l’effacement a commencé. Mais le chiffre final pourrait être bien plus élevé, un responsable du département américain de la Défense ayant estimé, sous couvert d’anonymat, à 100000 le nombre de documents qui pourraient disparaître s’il était pris en compte les pages de réseaux sociaux et d’autres sites Internet. La grande majorité de la purge du Pentagone vise ce qui a trait aux femmes et aux minorités, surtout quand elles sont liées à des étapes importantes franchies dans l’armée américaine, et cela a amené à des situations absurdes. Le comble du grotesque a été atteint avec une photographie du bombardier Enola Gay listée pour être supprimée du site Internet de l’Air Force Global Strike Command à cause du mot… gay (homosexuel en anglais). Enola Gay est le B-29 qui a largué la bombe atomique le 6 août 1945 sur Hiroshima, au Japon. Rappel (si besoin était…) : le nom de l’avion n’est pas lié à la DEIA, mais a été choisi par son pilote, le col. Paul Tibbets Jr, en l’honneur de sa mère Enola Gay Tibbets. Encore plus inquiétant : il se dit que le processus de purge est piloté par l’intelligence artificielle. Des responsables de l’armée américaine ont confirmé utiliser CamoGPT pour l’effectuer, ce qui laisse supposer un sérieux manque de supervision humaine. CamoGPT a été développé par le Centre d’intégration de l’intelligence artificielle de l’armée américaine, Cyber Center of Excellence (CCoE). Conçue pour améliorer la productivité et la préparation opérationnelle, cette intelligence artificielle est donc désormais utilisée pour “examiner” les politiques de diversité, d’équité, d’inclusion et d’accessibilité afin de les aligner sur les directives du président Trump. Faut-il donc s’attendre à d’autres “boulettes”… ? USAF 7 En bref Une réplique de Morane-Saulnier type L de 1914 vole à Tarbes Le 21 février dernier, Gille Bellot a procédé au vol inaugural de la réplique de Morane-Saulnier type L construite par les membres de l’association Héritage Morane-Saulnier dans un local mis à disposition par Daher, dans son centre de maintenance de Tarbes. L’avion est propulsé par un moteur en étoile moderne Rotec de 110 ch. Une première réplique construite par cette même association avait été présentée à EAA Airventure, à Oshkosh, dans le Wisconsin, en 2017; elle est désormais exposée dans le musée de l’Experimental Aircraft Association à Oshkosh. L’acteur John Travolta s’offre un “Super Constellation” L’acteur américain John Travolta a acheté, par l’intermédiaire de sa société de production Constellation Productions, le Lockheed L-1049H “Super Constellation” immatriculé N6937C, à l’Airline History Museum de Kansas City, en septembre dernier.Après quelques travaux de mécanique, le quadrimoteur a été vu procédant à des essais de roulage sur l’aéroport de Kansas City le 11 janvier; les quatre moteurs R3350-42 ont fonctionné avec succès. L’avion n’a pas volé depuis 2005 et l’achat par Travolta a naturellement suscité l’espoir de le voir remettre en état de vol. Mais il se dit qu’il ne sera pas beaucoup plus qu’un figurant dans un film auquel l’acteur participe et qui comprend une scène dans laquelle on voit un “Constellation” en train de rouler. Contactée, la société Constellation Productions n’a répondu à aucune demande de précisions. À l’heure actuelle, l’avion se trouve toujours à Kansas City. Mais il est à noter qu’en 2022, suite à une réorganisation de la gestion de l’aéroport, l’Airline History Museum a été notifié d’un avis d’expulsion par la société Signature, nouveau gestionnaire des hangars. Depuis, les personnels du musée n’ont plus accès au hangar qui abrite leurs collections. En 2024,l’Airline History Museum a déposé une plainte auprès de l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) à ce sujet. À Saint-Cyr en 1980 devant le NC-858.S F-BEZX de notre aéro-club de BoulogneBillancourt. De gauche à droite : Joël Mesnard, Patrick Facon, P. Guérin, B. Bombeau, Jean Noël, Marcellin Hodeir et Herbert Léonard. Le défunt Herbert Léonard était aussi un historien aéronautique reconnu Notre ami Herbert Léonard nous a quittés ce 2 mars dans sa 80e année des suites d’une longue maladie. Sa carrière aéronautique avait débuté à la fin des années 1970 à Aviation Magazine sous la présidence de Roger Cabiac. Herbert avait pris contact avec la rédaction à la suite de la publication un 1er avril d’une photo de Peugeot 404 superbement maquillée par nos soins en Messerschmitt 109F de la “Grünherz”. Sur les recommandations du talentueux Francis Bergèse, auquel je succédais à la tête de la rubrique “Spotters”, il intégra rapidement la jeune équipe d’historiens de l’aéronautique qui, autour de nos illustres vétérans Jean Noël et Jean Liron, se formait avec Patrick Guérin (futur dir.com du Gifas), Patrick Facon (futur directeur de recherche du Service historique de l’armée de l’Air-SHAA), Marcellin Hodeir (chargé d’études et responsable de la photothèque du SHAA) et Joël Mesnard (passionné d’aviation et expert en ufologie). D’emblée, Herbert se distingua par l’étendue de ses connaissances sur l’aviation soviétique et par ses talents de dessinateur qui l’amenèrent à écrire ses premiers articles sous la férule de Jacques Marmain et lui valurent de partager la planche à dessins de Jean Pérard, célèbre illustrateur réputé pour ses “écorchés”. La modestie, l’ouverture d’esprit et l’humour d’Herbert eurent vite fait de l’intégrer dans une rédaction à l’ancienne où le sérieux le disputait quotidiennement à la bonne humeur. Pour Herbert, l’aviation était une passion qu’il partageait avec la musique. Cette musique qui, au petit matin des rédactions, propulsait sa Petite Nathalie sur La Montagne de Jean Ferrat dans d’improbables duos avec notre président Roger Cabiac! Que de souvenirs heureux, de bonheurs partagés avec Herbert au rythme crépitant des Underwood. Jusqu’à ce jour de l’été 1981 où, Pour le Plaisir, il nous quitta pour s’en retourner vers d’autres destins. Jamais pour autant il n’oublia l’aviation. Parallèlement à sa carrière de chanteur et de vedette internationale, il écrivit jusqu’à ces dernières années de nombreux livres qui font autorité sur l’histoire de l’aviation soviétique. Herbert s’éloigne à nouveau mais nous gardons en mémoire ses refrains et cette amitié qu’il avait su conserver et entretenir au fil du temps dans le monde de la presse spécialisée. Quelque chose tient mon cœur et tous aujourd’hui se joignent à moi pour présenter à Cléo, son épouse, ainsi qu’à tous ses proches notre amical souvenir et nos plus sincères condoléances. Bernard Bombeau DR/COLL. BERNARD BOMBEAU ARCHIE DINWIDDIE DANEIL BACOU 8 Le 1er février dernier, le Museum of Flight & Aerial Firefighting, à Greybull dans le Wyoming, a ajouté le Boeing KC-97 connu sous le nom de “Tanker 97” à sa collection. L’avion a été donné il y a un an au musée par la Berlin Airlift Historical Foundation, après qu’elle a récupéré un certain nombre de pièces détachées, dont un moteur, pour son propre avion, le seul KC-97 en état de vol au monde. “Nous attendions depuis plus d’un an que la température soit suffisamment froide pour geler le sol. Ainsi, nous n’avons pas eu à nous soucier de l’enfoncement des pneus dans la terre molle!” a expliqué Bob Hawkins, le président du musée. Le KC-97L matricule 52-2698 avait été acheté comme surplus militaire et modifié par la défunte société Hawkins & Powers Aviation en bombardier d’eau de lutte contre les incendies, avec une capacité de 4000 gallons (15141 l), pour devenir “Tanker 97”. Il a passé 20 ans à lutter contre les incendies en Alaska avant d’être retiré du service. Lors de la réouverture du musée au printemps, le KC-97 deviendra le huitième avion historique exposé, rejoignant deux PB4Y-2 “Privateer”, deux C-119 Flying “Boxcar”, un P2V-7 “Neptune”, un Beech 18 et un Aero Commander 500. À l’exception de l’Aero Commander, offert par Bridger Aerospace en 2022, tous ces avions ont été exploités par Hawkins & Powers ou sont représentatifs des types d’avions utilisés par cette société au cours de ses 35 années d’activité dans le domaine de la lutte contre les incendies. Hawkins & Powers, plus grosse société privée de lutte aérienne contre les incendies des États-Unis, avait mis la clef sous la porte en 2004, à la suite des accidents d’un de ses C-130 “Hercules” et d’un de ses P2V-7 “Neptune”. Le 20 février dernier, des représentants du Planes of Fame Museum de Chino et de la ville de Santa Maria, tous deux en Californie, se sont retrouvés sur l’aéroport de Santa Maria pour donner les premiers coups de pelle de la construction du futur Planes of Fame Museum, qui sera dans un premier temps une extension de celui existant à Chino, près de Los Angeles, présidé par le très fameux pilote et restaurateur de warbirds Steve Hinton. Non loin de la cérémonie se trouvait un P-51 “Mustang” appartenant à Tom Cruise qui apparaît dans le film Top Gun : Maverick. La première phase prévoit la construction d’un bâtiment dit Alpha de 5200 m2 sur l’emprise de l’aéroport, au sud de l’hôtel Radisson de Santa Maria; avec l’aide de sympathisants, le Planes of Fame Museum a réuni 12 millions de dollars pour la financer – parmi les donateurs figure Clay Lacy, pionnier de l’aviation d’affaires et ancien champion de courses aériennes. Le bâtiment Alpha comprendra un hangar où seront exposés les avions de la Deuxième Guerre mondiale en état de voler et des galeries nord et sud qui abriteront des expositions sur l’âge d’or de l’aviation et l’histoire des courses aériennes. Le projet comprend également un centre éducatif et un atelier pour l’entretien des avions en état de vol. Dans l’avenir, des bâtiments Bravo et Charlie accueilleront des expositions sur les débuts de l’aviation, l’ère des avions à réaction, etc. Le musée doit encore collecter des fonds pour ces bâtiments, qui ne seront donc pas achevés avant quelques années. Durant la Deuxième Guerre mondiale, l’aéroport était la Santa Maria Army Air Base des USAAF et accueillit d’abord des B-25 “Mitchell”, puis des P-38 “Lightning”. ACTUALITES Le KC-97 Tanker 97 a été remorqué sur quelques centaines de mètres pour rejoindre le Museum of Flight & Aerial Firefighting. Un KC-97 pour le Museum of Flight & Aerial Firefighting Ci-dessus à gauche, la famille Hinton a donné les premiers coups de pelles. Ci-dessus, vue d’artiste du bâtiment Alpha. DR Le futur Planes of Fames Museum sort de terre à Santa Maria MUSEUM OF FLIGHT AND AERIAL FIREFIGHTING DR 9 En bref Un “Dauntless” pour le Fagen Fighters WWII Museum Début février, le Fagen Fighters WWII Museum, à Granite Falls dans le Minnesota, aux États-Unis, a annoncé avoir acquis auprès du Lone Star Flight Museum de Houston, au Texas, le Douglas A-24 “Banshee” (version Army du SBD “Dauntless”) matricule 42-54682. Le bombardier en piqué est en état de vol et rejoindra le hangar Navy du musée, aux côtés d’un FM-2 “Wildcat”, d’un SB2C-5 “Helldiver”, d’un F6F “Hellcat” et d’un F4U-4 “Corsair”. Le collectionneur américain “Jack” Croul n’est plus John “Jack” Croul, héros de guerre décoré, est décédé le dimanche 23 février dernier à l’âge de 100 ans. Il avait rejoint l’US Army Air Corps à l’âge de 18 ans et servi pendant la Deuxième Guerre mondiale de 1943 à 1945. Navigateur principal du 338th Bomb Squadron du 96th Bomb Group, il a effectué 33 missions, dont deux le Jour J. Sa bravoure et ses compétences lui ont valu la Distinguished Flying Cross, l’Air Medal et la Purple Heart. La passion de Croul pour l’aviation a alimenté ses loisirs tout au long de sa vie : il a piloté des planeurs, des Cessna et des Piper “Super Cub”, et avait même obtenu sa licence de pilote d’hélicoptère à l’âge de 77 ans. Mais surtout, il était un collectionneur avide de voitures anciennes des années 1950 et d’avions de chasse américains de la Deuxième Guerre mondiale. Il a ainsi fait voler au sein de sa collection Allied Fighters, basée à Chino en Californie, un P-51, un P-38, et par-dessus tout l’extraordinaire P-47D-28-RA “Thunderbolt” matricule 42-29150 Dottie Mae, restauré après avoir été récupéré dans le lac Traunsee en Autriche en 2005. Le chasseur avait effectué son premier vol après restauration le 23 juin 2017. “Jack” Croul faisait restaurer deux “Hellcat”, dont le F6F-3 BuAer n° 08825, immatriculé N4965V; son premier vol ne devrait plus tarder. Igor Rostislavovich Iline était le dernier survivant de ceux qui vécurent l’épopée du régiment de chasse NormandieNiémen pendant la Deuxième Guerre mondiale. Igor Rostislavovich Iline (ou Ilyin) est décédé le 1er février dernier, dans sa 101e année, à Tiraspol (République moldave de Transnistrie) où il vivait depuis 1961. Il était le dernier témoin et acteur de l’extraordinaire épopée du régiment de chasse NormandieNiémen sur le front de l’Est, de novembre 1942 à mai 1945. Igor Rostislavovich Iline était né le 23 novembre 1924 dans le village de Pouchkino (ou Pushkino), dans l’oblast de Moscou. Dès le déclenchement de la guerre, il s’efforça de s’engager dans l’armée mais, atteint d’une grave myopie congénitale, sa demande fut rejetée. Il travailla donc à l’arrière, participant à la construction de routes et aux creusements de fossés antichars. En 1942, il entra à l’académie agricole Timiryazev de Moscou. Plus tard, les conditions de recrutement des conscrits porteurs de lunettes s’assouplissant, Igor passa une nouvelle visite médicale, fut cette fois déclaré apte au service militaire et envoyé à l’école de formation des mécaniciens de l’aéronautique militaire, dont il sortit diplômé en novembre 1943. Il fut ensuite dirigé à Zavoljié, dans l’oblast d’Ivanovo, avant d’être affecté au groupe de chasse français Normandie qui s’était replié pour l’hiver à Toula.Arrivé dans sa nouvelle unité le 2 février 1944, Igor Iline fut affecté à la 2e escadrille Le Havre. Principalement responsable de l’entretien du Yak du lieutenant Marc Verdier, il s’en occupa jusqu’à la disparition du pilote français, le 22 septembre 1944. Igor Iline demeura au sein du Normandie-Niémen jusqu’en juin 1945. Début 1946, âgé de 21 ans, il fut démobilisé avec le grade de sergent. De retour à la vie civile, il travailla comme agronome dans la région de Tioumen, puis en Azerbaïdjan et en Extrême-Orient. En 1961, avec sa femme, il s’installa à Tiraspol et se consacra à des travaux de recherches scientifiques. Il soutint sa thèse de doctorat “Les connaissances humaines en matière d’agriculture depuis 2000 ans, à commencer par Virgile” à l’Institut de recherche agricole de Transnistrie. En plus de son travail scientifique actif, Igor Iline est l’auteur de sept livres, de nombreux articles et poèmes. En 2014, il publia le livre Frontline Roads, qui relate l’épopée de ses frères d’armes français du Régiment Normandie-Niémen; il est lauréat de divers concours littéraires. La France récompensa les brillants services d’Igor Rostislavovich Iline en décernant à ce dernier la plus haute distinction nationale. Le 4 octobre 2012, à l’ambassade de France de Chisinau (Moldavie), Igor Iline se vit remettre la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Dans un communiqué spécial en date du 11 février 2025, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a rendu hommage à Igor Rostislavovich Iline, dernier survivant du Régiment NormandieNiémen. Il a salué la mémoire de ce glorieux vétéran, soulignant sa contribution à la lutte pour la libération de l’Europe. Yves Donjon DR Le dernier survivant du régiment de chasse Normandie-Niémen a rejoint ses frères d’armes LONE STAR FLIGHT MUSEUM LE COURRIER Composition des insignes des escadrilles de la 4e escadre de chasse… Détail du T-33 ci-dessous. Mérignac seventies Notre rédacteur en chef préféré m’a demandé de me plonger à nouveau dans mes archives personnelles pour alimenter une modeste rubrique concernant les riches années 1970-1980 du terrain militaire de Mérignac. Je m’exécute donc avec un certain plaisir… J’habitais alors à quelques dizaines de kilomètres à peine de l’aérodrome. Pour l’anecdote, l’un de mes amis était contrôleur aérien militaire à la tour du terrain et il me prévenait parfois en toute 10 discrétion de l’arrivée imminente de F-4 “Phantom” II, F-104 ou Fiat G91 en provenance d’Allemagne, et qu’il venait de prendre en suivi radar au niveau de Limoges. Dès cet instant, j’avais alors moins d’un quart d’heure en voiture (les satanés radars routiers n’existaient pas encore…) pour rejoindre le bout de piste et tenter de saisir au vol ces magnifiques jets terminant leur approche… Et j’y arrivais parfois. Qui n’a jamais vu un “Phantom” II en vol avec ses réacteurs bruyants – mais surtout terriblement fumants – ne peut p e e d in m e r n p d GÉRARD BOUSQUET GÉRARD BOUSQUET GÉRARD BOUSQUET GÉRARD BOUSQUET GÉRARD BOUSQUET Le Nord 2501 n° 132, code 328-ED, en octobre 1980. Le T-33 porteur de trois insignes dont celui du Cifas sur le nez. Un Fiat G91 de la Luftwaffe en approche à BordeauxMérignac en juillet 1979. F-4 “Phantom” II de la Luftwaffe à l’atterrissage à BordeauxMérignac le 29 juin 1979. Un monoplan Hanriot équipé d’un moteur GYP. comprendre combien il pouvait être visible par l’ennemi à des kilomètres à la ronde, bien avant qu’il n’arrive sur l’objectif… Les meetings et autres portes ouvertes à Mérignac permettaient généralement de voir de près tout un panel de “tuyaux de poêle” et autres avions à hélice, ayant définitivement disparu du ciel aujourd’hui. Pour information, je peux confirmer quelques matricules des T-33 du Cifas (Centre d’instruction des Forces aériennes stratégiques) 328 durant cette période, à savoir : 14284, 14153, 14350, 53093, 53097 et 53106. En ce qui concerne les Nord 2501, on trouve les correspondances attestées suivantes : n° 132 (ED), n° 155 (EQ), n° 184 (EO), n° 200 (EK) et n° 203 (EL). Gérard Bousquet Bravo pour Le Fana n° 663 consacré au P-47, qui était solide et performant; pourquoi disparaît-il si vite de l’US Air Force? Ruddy Bouramkhan Le P-47 disparaît au profit du P-51 juste après la fin de la guerre. Les dernières unités de première ligne s’en séparent en 1949 à une époque où la priorité est donnée au bombardement stratégique puis à l’interception, mission pour laquelle le P-51 est jugé supérieur. L’attaque au sol devient relativement secondaire dans l’esprit des dirigeants de l’USAF, de sorte que le P-47 apparaît moins incontournable. Il n’est donc pas engagé dans la guerre de Corée. Avec le préfixe P (pour poursuit) remplacé par F (fighter, chasseur), le “Thunderbolt” passe dans la réserve. Plusieurs unités de la Garde nationale sont dotées de F-47 jusqu’en 1953. Je sollicite votre expertise concernant une photographie familiale ancienne. Cette photo datant des tout débuts de l’aviation représente un groupe de personnes, dont mon grand-père maternel (le jeune garçon assis au pied de l’appareil), aux côtés d’un pilote (vêtu d’une pelure blanche), que je suis bien entendu incapable d’identifier. J’ai pensé que vous pourriez avoir accès à des archives ou des connaissances précieuses qui pourraient m’aider à mettre un nom sur cet aviateur ainsi éventuellement que le type d’appareil. Michel Ducatillon Notre spécialiste de l’aviation ancienne Michel Bénichou a trouvé : L’atterrisseur désigne sans beaucoup d’équivoque un monoplan Hanriot. La simplicité du fuselage et le moteur GYP (Grégoire) identifient un des premiers appareils, photographié probablement en 1909 et sans doute chez le constructeur à Bétheny. Le 4 cylindres GYP refroidi par eau, 40 ch, était caractérisé par le carter rectangulaire qui enserrait la chemise commune à ce type de moteur. Par la suite, jusqu’en 1914, Hanriot emprunta beaucoup à ses concurrents, adoptant le fuselage des Antoinette puis celui des Nieuport, selon l’idée des ingénieurs qui se succédèrent au bureau d’études. Le pilote que l’on reconnaît à sa pelisse pourrait être le coureur automobile Louis Wagner dont certaines publications de l’époque firent l’éphémère directeur de l’école Hanriot à Béthény. Quel avion? Qui est le pilote? Espèce en voie de disparition DR/COLL JACQUES GUILLEM DR/COLL MICHEL DUCATILLON F-47D de la Garde nationale du Tennessee en 1950. À LIRE, À VOIR l’Angleterre lors de l’opération Steinbock au printemps 1944. Ses Ju 88 participent aux opérations contre le Débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944. Le plus étonnant arrive sous la forme d’une transformation sur Me 262 à la fin de 1944. Un changement difficile pour les pilotes, avec des résultats pour le moins décevants. L’unité à la tête de mort disparaît le 8 mai 1945 avec l’écroulement du IIIe Reich. Tout ceci est présenté sous la forme d’une éphéméride. De nombreux témoignages racontent les opérations, le tout illustré par pléthore de photos. De quoi suivre au jour le jour une unité de la Luftwaffe au combat. La kampfgeschwader 54, l’escadre à la tête de mort, T. 2 Par Peter Taghon Chez Lela Press 392 pages, 59 € ISBN 978-2-37468-076-6 Voltige russe L’arrivée des avions de voltige signés Sukhoi fut une petite révolution. Légers, performants, ce furent de redoutables concurrents lors des compétitions. On ne compte plus ses succès et ses récompenses. Le bureau d’études de Sukhoi démontra ici tout son savoir-faire en passant allégrement des avions de combat à la discipline très exigeante de la voltige. Su-26, Su-29 et Su-31 se succédèrent, peaufinant à chaque fois la formule de l’avion de voltige idéal. Une belle histoire racontée dans les pages de ce petit livre qui donnera sans aucun doute l’envie de s’installer à bord de l’un de ces Sukhoi pour se livrer à la voltige. Les avions de voltige Sukhoi Par Gautier Guérard Chez Cépaduès 212 pages, 30 € ISBN 978-2-38395-146-9 Grands principes Voici une publication qui s’adresse aux jeunes poussins en quête de formation comme aux vénérables moustachus à la recherche de révisions sur les grands principes du vol. Tout y passe ou presque ici, depuis l’aérodynamique, la mécanique du vol et le pilotage. Des schémas permettent de bien comprendre les explications. Graphiques et courbes livrent de précieuses indications à ne pas oublier une fois installé dans le poste de pilotage. Pour finir le lecteur trouvera ici un très bon vade-mecum et une excellente occasion de perfectionner le pilotage d’un avion. Le vol de l’avion léger expliqué au pilote Par Daniel Agnoux Chez Cépaduès 382 pages, 36 € ISBN 9782383951414 L’histoire d’une escadre Voici la suite de l’histoire de la kampfgeschwader 54, escadre de bombardement de la Luftwaffe connue pour son insigne avec une tête de mort. Tout commence par les opérations contre l’île de Malte à la fin de l’année 1942. Viennent ensuite la fin de la campagne d’Afrique, puis celle de Sicile. La KG 54 est alors affectée en Europe. Elle est engagée contre Tout sur le “Vautour” Alain Crosnier propose une large mise à jour de la bible qu’il écrivit autrefois sur le “Vautour”. Le biréacteur polyvalent qui fit les beaux jours de l’armée de l’Air jusqu’au début des années 1980 mérite bien cette somme sur les versions et les unités dotées de “Vautour”, sans oublier un large chapitre consacré à sa longue carrière sous les couleurs israéliennes. Pour ainsi dire rien ne manque dans cette large fresque fort bien illustrée. Faites de la place dans votre bibliothèque pour cette bible qui ressemble vraiment au Nouveau Testament du “Vautour”. AIRITAGE SO.4050 “Vautour” Par Alain Crosnier Chez Lela Presse 427 pages, 69 € ISBN 978-2-37468-058-3 12
LE FANA DE L'AVIATION n°665 - Page 4
LE FANA DE L'AVIATION n°665 - Page 5
viapresse