LE FANA DE L'AVIATION n°610 - Page 10 - 610 52 Un “Mirage” 2000 qui rugit Le Tigre de Mont-de-Marsan Un “Mirage” 2000B sort ses griffes pour votre plus grand plaisir. 54 Édouard Corniglion-Molinier (1898-1963) Sur tous les fronts Pilote de chasse en 1914-1918 puis de nouveau en 1939-1940 : présent, répondit Édouard Corniglion-Molinier. 66 Bataille d’Angleterre, 1940 Au cœur des combats avec les pilotes britanniques Seuls contre l’Aigle Troisième partie. Le bomber Command joua un rôle capital en attaquant aérodromes et ports. Les pilotes racontent leurs raids très dangereux. 76 Ce jour-là… 6 septembre 2010 Premier vol du X3 d’Eurocopter Trois fois mieux La réussite du X3, croisement entre avion et hélicoptère. 80 Maquettes Septembre pluvieux, maquettiste heureux. 4 Actualités 8 Courrier 10 Multimédia 11 Abonnements 14 En pleine guerre du Kippour “Mirage” contre “Mirage” Renversement des alliances : La France livre des “Mirage” aux Égyptiens, qui les lancent dans la bataille contre les “Mirage” israéliens. Duel au sommet. 28 La tenue des pilotes de P-47 De pied en cap Avec quelle tenue et quels équipements Marvin J. Rosvold, pilote de P-47, partit au combat le en 1944? 36 Du Comox Museum à Vintage Wings of Canada “The Roseland Spitfire” La restauration du “Spitfire” Mk IX matricule TE294 a permis de rendre hommage au pilote canadien Arnold Roseland. 46 Traversée de l’Atlantique L’exploit de Costes et Bellonte Il y a 90 ans Costes et Bellonte démontraient qu’avec une bonne préparation le Paris-New York était possible. Rejoignez Le Fana sur Facebook sur Twitter Où trouver Le Fana de l’Aviation près de chez vous? Téléchargez l’application Flashcode et découvrez tous les points de vente du Fana de l’Aviation. 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En 1973, en pleine guerre du Kippour, les forces aériennes arabes alignèrent des “Mirage” dans la bataille.Larencontreavecleurshomologuesisraéliens, les “Nesher” (photo) fut explosive comme vous allez pouvoir en juger. Il faut dire que dans beaucoup d’esprits les “Mirage” israéliens étaient lesgrandsvainqueursdelaguerredesSixJours.“Mirage”étaitpourainsidiredevenu synonyme de victoire. Les Égyptiens voulaient aussi leur “porte-bonheur”. Le duel des “Mirage”, longtemps resté sinon secret en tout cas très peu connu, marque bien l’aura qui entourait le “Mirage”. Je vous souhaite une bonne lecture. Le Fana DR/COLL. HENRI HAY et sur SOMMAIRE N° 610/SEPTEMBRE 2020 Synonyme de victoire DR/COLL. SHLOMO ALONI Ce numéro comprend un encart abonnement broché au centre sur la totalité de la diffusion kiosque. 4 duré plusieurs jours, ont été embarqués : deux PBY-5A “Catalina”, un Grumman FM-2 “Wildcat”, un Grumman F8F “Bearcat”, deux P-51D “Mustang”, deux T-/SNJ, deux TBM “Avenger”, un T-28, un B-25 “Mitchell” et un Stearman PT-17. Un Lockheed PV-2D “Hapoon” devait être de la fête, mais il a été victime d’une panne d’un de ses moteurs lors du vol qui devait l’amener à San Diego. Le 6 août dernier,à Duxford,près de Cambridge en GrandeBretagne,le Britannique John Romain a procédé au premier vol après restauration/reconstruction du Supermarine “Spitfire”PR 19 matricule PS890,immatriculé F-AZJS,du collectionneur dijonnais Christophe Jacquard.L’avion était passé sur le dos au décollage sur l’aérodrome deVillette-Longuyon,en Meurthe-etMoselle,le 11 juin 2017; le pilote,qui n’était pas Christophe Jacquard, n’avait pas été blessé,mais le“Spitfire”avait été très endommagé. La restauration/reconstruction a été confiée à la société Aircraft Restoration Company dirigée par John Romain à Duxford. Le Fana de l’Aviation a publié un article sur cette restauration/ reconstruction dans son n° 602 de janvier 2020. Un des deux “Catalina” en cours d’embarquement sur le pont de l’USS Essex. Une douzaine de warbirds transportés jusqu’à Hawaï par pour commémorer le 75e anniversaire du V-J Day John Romain fait atterrir le “Spitfire” F-AZSJ de Duxford le 6 août dernier. ACTUALITES Le “Spitfire” F-AZJS a retrouvé le ciel JAMIE PLUCK Le jour de la victoire sur le Japon – en anglais Victory over Japan Day aussi connu comme Victory in the Pacific Day, V-J Day ou V-P Day – est le nom donné par les Anglophones au jour où le Japon capitula. Les Américains le commémorent le 2 septembre, date à laquelle le Japon signa sa capitulation, mettant fin officiellement à la Deuxième Guerre mondiale. Le 75e anniversaire de ce jour sera commémoré en grande pompe sur l’île d’Hawaï,donc à Pearl Harbor,du 29 août au 2 septembre,notamment avec plusieurs parades aériennes de warbirds qui doivent avoir lieu les 29 et 30 août,et le 2 septembre. Pour ce faire,le comité d’organisation des commémorations d’Hawaï avait lancé un appel aux propriétaires américains de warbirds il y a quelques mois,l’île ne comptant que quelquesT-6 sur ses aéroports – en plus des avions exposés dans le Pearl HarborAviation Museum.Plusieurs dizaines avaient alors répondu positivement.Le comité d’organisation des commémorations s’était aussi assuré de la collaboration de l’US Navy,notamment de la mise à disposition d’un navire adapté pour transporter tous les avions.Mais l’épidémie de Covid-19 a un peu bouleversé les plans et la liste des appareils s’est réduite en nombre. Néanmoins, fin juillet-début août, une bonne douzaine de warbirds a rallié par la voie des airs San Diego afin d’y être embarqués sur l’USS Essex (LHD-2), un navire d’assaut amphibie, à quai dans la Naval Air Station North Island. Les deux “Catalina” sur la liste ont amerri directement dans la baie de San Diego et ont rejoint au moteur les abords de l’Essex. À l’issue de manœuvres qui ont DR 5 Quelques-uns des warbirds dans le hangar de l’Essex. PBY “Catalina” et “Wildcat” sur le pont de l’Essex. Le B-25 Old Glory a traversé les États-Unis depuis l’État de New York pour être du voyage. Le collectionneur allemand Volker Schülke est décédé le 2 août dernier dans l’accident de son Pilatus P2.06 D-EPIL à Heringsdorf sur l’île de Usedom, dans le Nord de l’Allemagne. En bref Le “Sea Fury” WG655 victime d’une panne de moteur à Duxford Le 4 août dernier,le Hawker“Sea Fury”T Mk20 matricule WG655,immatriculé G-INVN,a effectué un atterrissage en catastrophe non loin de Duxford,d’où il venait de décoller. Des témoins rapportent avoir vu l’avion traîner un épais panache de fumée noire peu après avoir quitté le sol. Le pilote n’a pas eu d’autre choix que d’effectuer un atterrissage en catastrophe sur le ventre,qui s’est terminé pour lui et son passager avec seulement quelques blessures. Un communiqué de l’ImperialWar Museum de Duxford évoque une fuite de carburant.Le biplace est la propriété du Britannique Shaun Patrick,mais est mis en œuvre par la Norwegian Spitfire Foundation,qui fait également voler le Noorduyn“Norseman”LN-TSN,le“Harvard”LN-TEX et le P-51D“Mustang”G-SHWN.Il n’est pas motorisé avec un“Centaurus”comme à l’origine,mais a été modifié pour recevoir un Pratt &Whitney R-2800 censé être plus fiable. Le Junkers 52 HB-HOS a rejoint Altenrhein par la voie des airs, mais sans ses ailes Le 13 juillet, le fuselage du Junkers 52 immatriculé HB-HOS est arrivé par la voie des airs à Altenrhein, transporté sous élingue par un hélicoptère Kaman K-1200 “K-Max” depuis Dübendorf, à 80 km. Il y était stationné depuis 2018 suite à la suspension du certificat de navigabilité du Ju 52 prononcé par l’Office fédéral de l’aviation civile (Ofac) à la suite du tragique accident de l’appareil immatriculé HB-HOT en août 2018. Le trimoteur sera révisé de fond en comble par la société suisse Junkers Flugzeugwerke AG de Dieter Morszeck, ancien patron de la société Rimowa, qui a conclu des accords avec plusieurs sociétés spécialisées en Suisse et à l’étranger. L’Ofac supervisera l’ensemble du processus, avant, pendant et après chaque étape du projet. Le trimoteur devrait reprendre l’air durant l’été 2022 propulsé par trois moteurs américains Pratt & Whitney R-1340 “Wasp” en lieu et place des moteurs BMW d’origine. Les pièces de rechange pour ces appareils de 80 ans n’étant pas disponibles sur le marché, des centaines devront être refabriquées après avoir été modélisées sur ordinateur. Ainsi, environ 90 % des éléments des ailes seront remplacés. Le collectionneur allemand Volker Schülke est décédé dans un accident d’avion un navire de l’US Navy Dimanche 2 août, le Pilatus P2.06 D-EPIL s’est écrasé peu après avoir décollé de l’aérodrome d’Heringsdorf, sur l’île de Usedom, au Nord de l’Allemagne. Le passager s’en est tiré avec de sérieuses blessures, tandis que le pilote,Volker Schülke, âgé de 57 ans, est décédé.Volker Schülke, qui avait fait fortune avec sa chaîne de boulangerie Lila Bäcker, était aussi le fondateur de la fabuleuse collection The Fighter Academy/ Hangar 10, installée sur l’aérodrome d’Heringsdorf. Les joyaux de cette collection sont le Messerchmitt Bf 109 G-6 WerkNummer 440738 immatriculé D-FMGS, le Messerchmit Bf 109G-14 WkNr 462707 immatriculé D-FMGV (ancien “Buchon” G-AWHE), le Flugwerk FW 190 D-FWAA (n° constructeur 990013, ancien F-AZZJ de Christophe Jacquard) ou encore le Supermarine “Spitfire” Mk XVIII D-FSPT, entre autres. DR DR DR DR DR DR 6 Chacun dans son carré… ACTUALITES Les voitures étaient réparties sur trois parkings pour cette première mondiale. Le “Spitfire” Mk V de The Shuttleworth Collection. Le samedi 18 juillet,The Shuttleworth Collection, à Old Warden, en Grande-Bretagne, a organisé avec un très grand succès une première mondiale : un “drive-in airshow”, c’est-à-dire un meeting aérien auquel on assiste depuis sa voiture (ou presque) à la façon du ciné-parc, un cinéma en plein air accessible en automobile. La Grande-Bretagne étant comme la France soumise à des restrictions dues à la crise sanitaire de la Covid-19,The Shuttleworth Collection a obtenu le feu vert des autorités avec cette formule innovante. Chaque voiture disposait d’un carré de 5 x 5 m, bien délimité au sol; les occupants de la voiture étaient autorisés à prendre place sur la zone herbeuse non occupée par la voiture dans le carré – tout le monde sur la droite de la voiture. Les voitures ont été réparties sur trois zones, chacune desservie par un food-truck et quelques WC portables, avec consigne de ne s’y rendre que pour les besoins essentiels et de ne pas y rester une fois ceux-ci assouvis. Selon quelques participants, tous les spectateurs ont fait preuve d’une discipline sans faille, et chacun a témoigné d’une organisation exemplaire. L’aérodrome n’avait pas été équipé de système de sonorisation, mais les commentaires étaient diffusés sur une fréquence de la bande FM que chacun pouvait choisir d’écouter ou non sur l’autoradio de sa voiture. Les photographes étaient du coup très heureux de ne pas avoir de haut-parleurs dans leur champ de vision! Ce spectacle de l’après-midi/début de soirée n’était accessible qu’avec un ticket acheté en prévente,au prix de 50 livres (55,50 euros) par voiture (peu importe le nombre de passagers). Il était déjà complet deux semaines avant l’événement. Forte de ce succès, The Shuttleworth Collection a récidivé avec le même succès le 2 août. Selon les témoignages, cette formule innovante, et en même temps un peu étrange, n’a pas altéré l’atmosphère particulière propre à ces fameux et rituels Evening Displays de The Shuttleworth Collection. HUW HOPKINS DARREN HARBAR DARREN HARBAR Première mondiale à la Shuttleworth Collection : un “drive-in airshow”! 7 La patrouille nationale britannique Red Arrows est au programme du ParisVillaroche Air Legend 2020. En bref Un Stampe s’est écrasé à Angers, tuant ses deux pilotes Le samedi 4 juillet,le Stampe JCL-4 (SV.4) F-PTTL s’est écrasé au lieu-dit La Petite-Robinière,tout près de l’aéroport d’Angers-Marcé.Le pilote Erwan Bourcy,instructeur et chargé de la sécurité des vols au sein du club StampeAéro Passion basé àAngers-Marcé,a été tué sur le coup.Le passager Nicolas Hueber,pilote d’avion chevronné,est décédé à l’hôpital quatre semaines plus tard; il était également membre du club StampeAéro Passion.Le F-PTTL était un Stampe SV-4 en régime CNRA (Certificat de navigabilité restreint d’aéronef) remotorisé avec un Lycoming O-320.La brigade de recherche de la gendarmerie des transports aériens de Paris,épaulée par la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens de Nantes,a ouvert une enquête pour tenter de déterminer les causes de cet accident,de même que le Bureau enquêtes accident (BEA). Pas de courses à Reno cette année Victimes elles aussi de l’épidémie de Covid-19,les courses de Reno 2020,qui devaient avoir lieu du 16 au 20 septembre à Reno,dans le Nevada,ont été annulées. Le Kent Battle of Britain Museum a déjà repeint son nouveau He 111 Arrivé au Kent Battle of Britain Museum, à Hawkinge,près de Folkestone, en mars dernier (lire Fana de l’Aviation n° 605), le Heinkel 111 a d’ores et déjà été repeint aux couleurs d’un He 111 H-2 du Stab. Kampfgeschwader 53 qui avait été abattu le 15 septembre 1940 et dont le musée expose les reliques – parmi lesquelles une section substantielle de la gondole ventrale. Le bimoteur est en réalité un Casa 2.111B/Heinkel 111H-16,acquis auprès de l’ImperialWar Museum et qui avait auparavant appartenu àThe Old Flying Machine Company,la collection des défunts Ray et Mark Hanna.Il reste désormais aux bénévoles du Kent Battle of Britain Museum à effectuer la restauration de l’intérieur de l’avion – un très, très gros projet. La liste des spectacles aériens continue de se réduire comme une peau de chagrin BEA DR Il n’y a finalement pas eu de spectacle aérien à Albert, et il n’y en aura pas à Cambrai. Si tout va pour le mieux et si les étoiles s’alignent, nous pourront assister au Paris-Villaroche Air Legend les 12 et 13 septembre (lire par ailleurs ci-dessous), à Ailes et Volcans (Cervolix 2019) à Issoire les 3 et 4 octobre et au Temps des hélices à La Ferté-Alais les 17 et 18 octobre. Pour le meeting de Cambrai, la décision est venue de la préfecture le 24 juillet, “au vu de l’état sanitaire du pays actuellement et notamment du département”, a indiqué Philippe Macé, président de l’aéro-club Louis-Blériot et de l’association Les Ailes de Cambrai. Pour le meeting aérien international de la Somme-Hauts de France, qui a été reporté à 2021, l’organisateur Pascal Cordier a fait état de trois raisons d’actualités majeures et incontournables ayant motivé l’annulation : l’actualité de santé publique du moment avec la menace d’un retour de la Covid-19 qui imposait des contraintes de protections conséquentes et compliquées, les surcoûts identifiés inhérents aux mesures de protections supplémentaires, et enfin le climat social local avec des pertes d’emplois prévues dans le bassin industriel aéronautique albertin depuis les annonces de suppressions d’emplois chez Airbus Group. À l’heure où nous mettions sous presse ce numéro, les organisateurs du Paris-Villaroche Air Legend s’affairaient plus que jamais pour finaliser ce qui pourrait être l’un des trois seuls spectacles aériens ayant pu avoir lieu en France cette année, une réunion en préfecture ayant confirmé la tenue du spectacle… si aucune aggravation de la situation sanitaire durant la deuxième quinzaine du mois d’août n’amenait le gouvernement à imposer de nouvelles restrictions. Croisons les doigts… Début août, une grande nouvelle est arrivée sous la forme de la confirmation officielle de la participation des Red Arrows, la patrouille nationale britannique. La Patrouille de France étant au programme, il se dit que les deux formations pourraient occuper le même coin de ciel au même moment pendant quelques minutes! Pour les warbirds, le plateau n’est pas encore figé et demeure très évolutif, en fonction des décisions que sont amenés à prendre les propriétaires, notamment en ce qui concerne le fait d’assurer – à grands frais – leurs avions pour seulement quelques heures de vol. Pour se tenir au courant, le mieux est de consulter le site www.airlegend.fr Les Red Arrows annoncés au Paris-Villaroche Air Legend ROYAL AIR FORCE 8 LE COURRIER Le hall d’immeuble à Paris en l’honneur de Dieudonné Costes. Est-ce Louis Pauhlan aux commandes de ce Farman? Mystère… 50 ans de Fana et une question Un petit mot pour marquer 50 années au côté du Fana. La rencontre s’est faite en avril 1970 avec le n° 10 de L’Album du Fanatique de l’Aviation et m’a conduit vers une carrière dans l’aéronautique, plus précisément vers la mécanique aéronautique après un passage de trois années dans l’école de formation Air France de Vilgenis. Un choix que je n’ai jamais regretté durant 45 années de carrière. Il y eut bien quelques petites éclipses ou infidélités dues aux aléas de la vie. Mais je suis toujours revenu vers le Fana. Je n’ai jamais été abonné car la rencontre mensuelle avec cette revue a toujours suivi un rite un tantinet religieux. Vers le 23-24 de chaque mois, je commence les visites chez le libraire le plus proche et je recherche Le Fana au milieu des autres revues. La découverte de la couverture déclenche un processus invariable. Retour rapide à la maison où je commence par le feuilleter en commençant… par la fin. Je ne lis que les en-têtes des articles et quelques légendes de photos. Je ne sais toujours pas pour quelle raison je procède de cette façon. Et je m’en fous. C’est comme ça. La lecture ne commence que deux ou trois jours plus tard, et uniquement lorsque je suis certain de pouvoir terminer un article commencé. Pendant ces deux ou trois jours, je passe en revue toutes les photos et légendes en détail. Et cela fait 50 ans que ça dure. À cette occasion je voudrais vous poser une question sur une fresque photographiée par un ami au 9, rue du Dobropol, à Paris, à la gloire de Dieudonné Costes. Pourriez-vous me dire qui en est l’auteur et pourquoi le choix de ce sujet? C’est le nom de la résidence, mais quel en est l’origine? Merci de me faire toujours autant rêver 50 ans après ma première rencontre. Jean-Luc Oddou David Méchin vous propose dans ce numéro un retour sur l’exploit de Costes et Bellonte (lire page 46).Voici sa réponse : “Votre courriel que m’a transmis la rédaction du Fana m’a bien fait sourire au sujet de votre petit rituel mensuel en librairie, qui ressemble en tout point au mien et que j’ai commencé dans les années 1990, étant un peu plus jeune que vous. Pour répondre à votre question, l’immeuble situé au 9, rue du Dobropol semble assez ancien pour dater de 1930, au moins. À cette époque, Dieudonné Costes, pilote déjà célèbre dans les années 1920 pour ses multiples raids, acquiert une renommée mondiale avec sa traversée de l’Atlantique nord. C’est le Thomas Pesquet de l’époque! Son avion, le Point d’Interrogation, joliment peint en rouge, est tout aussi célèbre. Il ne serait guère étonnant que le promoteur qui bâtit cet immeuble, ou le syndic de copropriété qui en fit rénover les parties communes, ait fait réaliser cette fresque pour coller à l’enthousiasme de l’époque.” Est-ce Louis Paulhan? Je vous soumets le document couleur joint. L’original est un autochrome, cadeau de la société Kodak dans les années 1970. La plaque de verre a été mal protégée et l’image s’est dégradée. Je me souviens qu’elle était parfaite à l’époque. J’ai malgré tout pu la faire stabiliser par un restaurateur spécialisé. Vous pourrez certainement m’indiquer le type de cet avion et peut-être même l’identité du pilote car ils n’étaient pas nombreux à l’époque. Une piste pourrait être Louis Paulhan sur Farman III au meeting de Los Angeles en janvier 1910 (voir les deux photos noir et blanc). En vous remerciant d’avance. Jean-Lucien Tarrillon Réponse de notre spécialiste de la période, Michel Bénichou : “Les deux photos en noir et blanc sont légendées en anglais; elles montreraient le biplan Henry Farman de Louis Paulhan en démonstration à Los Angeles en 1910. Louis Paulhan embarqua pour les ÉtatsUnis avec deux biplans Farman, deux monoplans Blériot et deux “élèves”, Miscarole et Masson, le 23 décembre 1909. Il avait obtenu un contrat de présentations aux États-Unis, lui assurant, selon L’Aérophile mais au conditionnel, 700000 francs de gains en sept mois, une somme colossale. Il commença par s’illustrer en battant à “l’altitude formidable” (sic) de 1380 m (ramenée officiellement à 1260 m), un record du monde, le 12 janvier 1910. L’une des deux photos (ci-contre) fut prise lors de cet événement à San Dominguez, près de Los Angeles, où Paulhan rafla la majorité des prix, empochant plus de 15000 dollars en plus de son indemnité de 125000 francs! Paulhan était alors l’un des DR/COLL. JEAN-LUCIEN TARRILLON DR/COLL. JEAN-LUC ODDOU 9 À gauche, Louis Paulhan avec son Farman à San Dominguez, près de Los Angeles. Ci-dessous au même endroit, Louis Paulhan et sa passagère Mrs Ferris en janvier 1910. Paulhan. La ressemblance n’est pas flagrante. Notons que sur ce biplan Henry Farman, le manche est déplacé de la droite vers le centre, conformément à une décision de l’armée française qui intervint courant 1910. Ne pas non plus chercher à donner un numéro de type à ces biplans qui connurent une telle quantité de variantes que leur constructeur lui-même ne s’y retrouvait plus. L’excellent article sur les avions Conroy (Le Fana n° 608) a ravivé de vieux souvenirs, car j’ai eu la chance de voir (tout à fait par hasard) le Canadair CL-44 “Skymonster” en action à la fin des années 1980, à l’époque où il volait pour la compagnie Heavylift. Certaines des créations Conroy peuvent aujourd’hui être admirées dans des musées : le “Mini Guppy” est exposé dans le petit musée de Tillamook, dans l’Oregon, tandis que sous un climat nettement plus sec le célèbre musée de Pima, en Arizona, abrite un ancien “Super Guppy” de la Nasa. Les photos datent de 2015. Marc Eschert Merci pour les photos de deux monstres signés John Conroy. Précisons que le “Super Guppy” N940 de la Nasa avait des turbines Pratt & Whitney T34, moteurs remplacés par des Allison 501 beaucoup plus fiables. Le “Mini Guppy” était issu d’un “Stratocruiser” de la Pan Am. Appelé Spirit of Santa Barbara, là où était installé Aero Spacelines, il fut exploité comme avion-cargo par American Jet Industries, Aero Union en 1980 et Erickson Air Crane à partir de 1988. Les monstres de Conroy aviateurs les plus célèbres et, en tout cas, celui qui gagnait le plus d’argent à cette époque. À Denver, il vola devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs, mais y cassa un de ses aéroplanes. Il évolua aussi à La Nouvelle-Orléans, à New York au cours de manifestations qui rapportèrent aussi de gros profits à leur organisateur américain. Cependant, en avril 1910, Paulhan était de retour en France, accomplissant de nouvelles performances, puis il gagna les 250000 francs du prix du Daily Mail en remportant la course Londres-Manchester; il se produisit dans plusieurs autres pays d’Europe tout au long de l’année, avant d’inaugurer la “Machine à voler”, un biplan de sa conception qui n’eut guère de succès. Il ne semble pas que l’autochrome Lumière montre Le “Super Guppy” de la Nasa à Pima. Le “Mini Guppy” exposé à Tillamook. LOC LOC MARC ESCHERT MARC ESCHERT riennes plaquées au sol, 37000 aéroportsréférencés,unemétéomondiale en temps réel (et tous les effets correspondants :rafales,turbulences,cisaillements,précipitations),descomportementsdesaéronefstrèspréciset des équipements de bord fidèles aux postes de pilotage réels. Tout reste paramétrable, de manière à ce que chacun vole selon ses souhaits et ses compétences. Une école d’apprentissage est intégrée pour découvrir les rudiments du pilotage, de même qu’un organisateur de vol pour préparer une traversée de l’Atlantique. CeFlightSimulatorparvientàrenouveler le genre en restant accessible à tous.Laversiondebase(75Goàtélécharger!) est proposée à 70 euros, la version Premium (plus d’avions, des aéroportshyperdétaillés)à120 euros. Vous trouverez toutes les informations que vous souhaitez sur le site officiel www.flightsimulator.com. Et croyez-nous,leplaisirdevoler,même envirtuel,resteuneexpériencefascinante pour tous les publics! L a simulation de vol est une branche à part des loisirs sur PC : ce n’est plus un jeu tant la sophistication est poussée, même si ce n’est pas encore un outil de formation, car rien ne remplace un instructeur en chair et en os. Il faut plutôt l’aborder comme une discipline de passion qui permet de tutoyer les nuages sans les risques (nilescoûts!)del’aviationréelle,mais avec une haute dose d’immersion. Sur ce point, le nouveau Microsoft Flight Simulator est une réussite, voire une révolution. Il aura fallu attendre 13 ans depuis le dernier opus pour voir la licence revenir sur nos écrans, les développeurs ayant patienté pour que toutes les technologies convergent vers ce logiciel d’un nouveau genre. Microsoft s’est associé pour l’occasion à la société bordelaise Asobo et le résultat est impressionnant. Pour peu que vous soyezéquipésd’unPCrécentetpuissant, accompagné au minimum d’un joystick,vouspouvezdésormaisvous essayer au pilotage virtuel, que vous soyez néophyte ou vétéran accompli. Le logiciel permet de prendre les commandesde20appareilsdifférents (40danslaversionPremium)quivont dumodesteCessna152d’initiationau gigantesque Boeing 747-800, en passant par des bimoteurs de tourisme, desULMoudesappareilsdevoltige. Lesimulateurreproduitlemonde entier avec des photographies aé10 Postes de pilotage virtuels, décors photos, instruments en surimpression : il ne manque rien. ■ Le nouveau simulateur de la famille FS renouvelle le genre : paysages photoréalistes, comportements affinés, mais le plaisir est toujours au rendez-vous. Par Emmanuel Blanchard Le pilotage pour tous Microsoft Flight Simulator MICROSOFT FLIGHT SIMULATOR MULTIMEDIA Logiciel disponible en ligne depuis le 18 août. LLogiciel disponible en MICROSOFT FLIGHT SIMULATORMICROSOFT FLIGHT SIMULATOR MICROSOFT FLIGHT SIMULATOR Insigne du Squadron 113 qui échangea en 1973 ses Dassault “Ouragan” contre des “Nesher”. Les premiers “Nesher”, version israélienne du “Mirage” 5, arrivèrent en dotation au Squadron 101 en octobre 1971. D e 1962 à 1964, la force aérienne israélienne reçut 72 Dassault “Mirage”III.Àpartirde 1967, sa flotte ne comptait que des avions de combat de fabricationfrançaise,etle“Mirage” à aile delta devint le symbole de la victoire durant la guerre des Six Jours qui eut lieu en juin de cette même année. Durant ce conflit, la force aérienne israélienne fut confrontée à un ennemi deux à trois fois supérieur en nombre, dont le fer de lance était le MiG-21 soviétique, équivalent au “Mirage” ; néanmoins, elle remporta la supériorité aérienne, ce qui contribua à la légende du “Mirage”, installant l’image que posséder une flotte de ces avions était gage de victoire. Pris par la force, repris par la force Avant la guerre de juin 1967, Israëlavaitcommandé48avionsd’attaque américains A-4 “Skyhawk” et 50 “Mirage” 5. Ces avions étaient prévus pour renforcer et étendre la capacité d’attaque de la force aérienne israélienne à partir d’octobre 1967.Ilestraisonnabledepenser que le président égyptien Gamal Abdel Nasser engagea la crise qui aboutit à la guerre de juin 1967 afin de contrer à l’avance l’expansion de la force d’attaque israélienne. À l’issue du conflit, le gouvernement israélien proposa un plan de paix prévoyant la restitution à l’Égypte de la péninsule du Sinaï en échange d’untraitédepaix.Laréponsearabe prit la forme de la politique des “troisnon” :nonàlareconnaissance d’Israël, non auxnégociationsavec Israël,nonàlapaix. Àcetteréponse,le président égyptien ajouta le slogan : “Ce qui a été pris par la force sera repris par la force”,avecunplan en quatre phases : – phase 1 : faire preuve de fermeté, période que l’Égypte mettrait à profit pour reconstituer ses forces armées qui avaient été dévastées pendant la guerre de juin 1967; – phase 2 : dissuasion durant laquelle l’Égypte ne déclencherait que des combats à petite échelle pour harceler Israël; – phase 3 : élimination des résultats de “l’agression israélienne” durantlaquellel’Égyptereprendrait lecontrôledesterritoiresperdusdurant la guerre de juin 1967, à savoir la péninsule du Sinaï; – phase 4 : victoire finale. Dès le 14 septembre 1968, Nasser annonça le passage de la phase 1 à la phase 2 et la tension entre l’Égypte et Israël s’intensifia à un tel niveau qu’il fut question de guerre d’Attrition (ou d’usure). 14 HISTOIRE Lors de la guerre israélo-arabe en octobre 1973,des“Mirage”libyens pilotés par des Égyptiens affrontèrent par deux fois leurs homologues israéliens. Un récit inédit. Par Shlomo Aloni. Traduit de l’anglais par Xavier Méal. “Mirage” contre “Mirage” En pleine guerre du Kippour y urant la ours uin e - e, ance 1 sovié“Mi ” p “troisnon” naissan auxn Isra À pr ti g p se forc en qu – p preuve de f l’É t tt p ▲ DR DR/COLL. SHLOMO ALONI 16 DUELS DE “MIRAGE” Uri EvenNir pilotait des “Nesher” au Squadron 144. Il fut l’un des pilotes israéliens qui affronta les “Mirage” égyptiens en octobre 1973, touchant l’un d’eux le 22 octobre. Le nom de “Mirage” 5J sur cet appareil photographié en juillet 1968 indique qu’il s’agit d’un des 50 avions commandés par Israël puis repris par l’armée de l’Air comme “Mirage” 5F après l’embargo en 1968. Celui-ci fut vendu au Chili en 1979. importante. Israël en déduisit que la Libye avait acheté ces “Mirage” – tous ou en partie – pour l’Égypte qui manquait d’avions d’attaque au sol et pouvait considérer les “Mirage” comme la meilleure optionpouraffronterlaforceaérienne israélienne,mêmesilaflottedecette dernière était alors passée d’un monopole de chasseurs français à une majorité d’avions américains. Les “Mirage” libyens “atterrirent” effectivement en Égypte. Des membres de la force aérienne égyptienne reçurent des passeports Le président égyptien Gamal Abdel Nasser décéda en septembre 1970.SonsuccesseurAnouar el-Sadate poursuivit la politique de Nasser et émit l’idée de former une coalitionarabeafind’attaquerIsraël. La Libye, qui avait commandé 110 “Mirage” 5, se montra d’emblée enthousiastepoursejoindreauxforces égyptiennes (voir encadré page 18). La Libye n’ayant compté jusqu’à cette époque dans sa flotte qu’un unique escadron d’avions de combat, sa commande de “Mirage” 5 semblait trop importante, bien trop Nasser prononça un discours le 23 juin 1969 durant lequel il affirma : “Je ne peux envahir le Sinaï, mais je peux contraindre Israël à l’attrition pour briser son moral”. Les États-Unis soutinrent Israël. Quinze ans auparavant, le pays de l’oncleSamavaitoffertàl’Égypteun soutienéconomiqueetmilitairemassif conditionné à la paix avec Israël. L’Égypte avait rejeté l’offre américaine et s’était tournée vers l’Union soviétiquepouruneaideéconomique et du matériel militaire. En 1956, les États-Unis avaient pressé Israël de restituerleSinaïàl’Égypte,nonpour obtenir la paix comme Israël l’avait espéré, mais en contrepartie d’une obligation de leur part à garantir la libertédenavigationisraéliennedans le détroit de Tiran. L’Égypte ayant bloqué ledit détroit en mai 1967, mit de fait l’engagement américain à l’épreuve; il en résulta le conflit de juin 1967 et l’établissement d’une politiqueisraélienneselonlaquellele Sinaï ne serait restitué qu’en contrepartie d’un traité de paix. Des chasseurs français aux avions américains Le soutien américain à Israël transforma alors la force aérienne israélienne : ce qui était alors une force de chasseurs français se transforma en opérateur d’avions américains. Après la guerre d’Attrition – la deuxième des quatre phases du plan de Nasser –, la force aérienne israélienne disposait de quatre escadrons de “Phantom” II (baptisé “Kurnass”), cinq de A-4 “Skyhawk”, quatre de “Mirage” et une de “Super Mystère” remotorisés avec des réacteurs américains et optimisés pour l’attaque avec une avionique israélienne. DR/COLL. JACQUES GUILLEM DR/COLL. SHLOMO ALONI
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