PARIS MATCH n°3962 - Page 2 - 3962 Du 9 au 29 novembre 2025... Vivez, au départ de Paris, le Summum du Voyage : RIO DE JANEIRO IGUAÇU L’ÎLE DE PÂQUES TAHITI SYDNEY ANGKOR LA BAIE D’HALONG HANOÏ SAMARCANDE LE MONDE EN PREMIÈRE CLASSE PMR250410 © TMR, depuis 1987 - 349 avenue du Prado - 13417 Marseille cedex 08. Immatriculation et garantie Atout France IM013100087. Document non contractuel. Photos : DR., O.T., I.A., Freepik, InterContinental, Shutterstock. scannez-moi scannez-moi www.tmrfrance.com contact@tmrfrance.com Album gratuit et informations, uniquement auprès de TMR... Découvrez les plus belles images du 48ème Tour du Monde, sur nos chaînes... TMR International Croisières& Voyages TMR OFFREZ-VOUS LE VOYAGE DE VOTRE VIE EN PREMIÈRE CLASSE TMR, Créateur de Voyages depuis 38 ans, renoue avec l’âge d’or de l’aérien et vous invite à vivre l’Aventure de votre Vie, du 9 au 29 novembre 2025. 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La critique de Marie-Laure Delorme Camille Kouchner À l’origine du mâle Cinéma. Vimala Pons L’insaisissable Danse. Angelin Preljocaj et Laurent Garnier. Sous le soleil de l’électro Série. Elisabeth Moss Clap de fin pour un rôle culte PERSONNALITÉS ROYAL POUVOIRS DESSIN Joann Sfar UNDUOENPLEINVOL LechorégrapheAngelinPreljocaj(àg.)présente «Licht»,sadernièrecréation,encollaborationavec LaurentGarnier,légendefrançaisedelamusique électronique.(Page18) 6 LASEMAINEDE PARIS MATCH DU 10 AU 16 AVRIL 2025 Enveloppez vos cheveux dans ce soin d’exception à l’Huile Fermentée de Camélia Rose. Le Masque Capillaire Réparation Intense leur offre la plus haute réparation et nutrition* sans les alourdir. Limitez la casse : vos cheveux sont plus résistants, ils retrouvent leur toucher soyeux. 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InterviewBenjaminLocoge/PhotosDorianProst Elle arrive directement de Suisse, où elle défendait «Aimonsnous vivants», buddy movie sympathique dans lequel elle incarne Victoire, une femme un peu paumée qui tombe sur son chanteur préféré dans un train. Sauf que celui-ci se prépare à son dernier voyage… Valérie Lemercier a toujours eu le chic de choisir ses projets sans arrière-pensées. Une bonne histoire, quelques blagues bien écrites et la voilà embarquée à Genève, tout en pensant à sa prochaine réalisation et à son nouveau spectacle, attendu en octobre à Paris. Élégante, souriante, elle n’ouvre pas facilement la porte aux confessions intimes – pas son genre –, mais a beaucoup de choses à dire sur l’époque, le cinéma et sa place dans le monde. Celle qui refuse l’injonction à faire rire est pourtant un esprit vif, percutant, regardant toujours la vie avec l’idée que le meilleur nous attend. C’est peut-être ce qui permet de mieux appréhender le vivant. ParisMatch.Victoire,votrepersonnagedans“Aimons-nousvivants”, est fan d’un chanteur en fin de parcours, incarné par Gérard Darmon. Avez-vouspuêtrecettefanautrefois? ValérieLemercier.Ah non! Je n’oserais même pas demander un autographe. Enfin, si, je l’ai fait une fois dans ma vie, parce que j’étais dans le même hôtel que Bruce Springsteen à Bruxelles. Et c’était pour un ami! Qu’est-cequevousretrouvezdevousdansVictoire? Son côté toujours optimiste. Mais moi, contrairement à elle, je n’insiste jamais. Quand on ne veut pas de moi, je m’en vais. Tournerdansunecomédie,est-ceunerécréation? Une récréation en Suisse. J’ai trouvé ça exotique, ce film qui se passe entièrement à Genève. Bien sûr, évidemment, l’autre critère c’est l’histoire: il faut qu’elle me fasse rire. J’ai adoré qu’elle évoque l’aide à mourir avec une certaine légèreté… Avez-vousbesoindecettelégèretéauquotidien? Je ne sais pas… J’aime me laisser flotter, attraper les choses au vol. De temps en temps, c’est bien de se confronter à autre chose. Être actrice me repose, je ne suis pas responsable de tout. Lorsque vous dirigez un film, on vous pose 500 questions par heure. Là, je n’ai jamais regardé comment j’étais cadrée. Je n’ai pas non plus été voir le magnéto. J’étais là pour jouer, jouer un beau rôle que jamais je ne me serais écrit. Peuimportequecenesoitpasducinémad’auteur… Pour moi, c’est un film d’auteur! Les comédies le sont toujours. Moi, je veux bien être un plaisir PROFIL 1964 Naissance le 9 mars, à Dieppe. 1989 Premier spectacle solo, au Splendid. 1993 Incarne Béatrice de Montmirail dans «Les visiteurs». 1996 «Quadrille», son premier film en tant que réalisatrice. 2001 Obtient un troisième Molière pour son one-woman-show aux Folies Bergère. 2012 Elle est miss Macintosh dans «Astérix et Obélix. Au service de Sa Majesté». 9 DU 10 AU 16 AVRIL 2025 PARIS MATCH [SUITEPAGE10] coupable, car je n’ai jamais honte de rien. On me demande souvent: “Quelle est votre chanson honteuse?” Mais je n’en ai pas! La première fois que j’ai tourné dans un film, j’avais pour partenaire une actrice du théâtre subventionné. Je lui ai annoncé un jour être contente parce que j’allais jouer “Un fil à la patte” au théâtre du Palais-Royal. Elle m’a répondu: “Tu as choisi ton camp.” Vous n’avez jamais cessé de lutter contre ces camps. Est-ce laraisondevotrepopularité? Je ne sais pas ces choses-là. En tout cas, je ne me pince pas le nez pour faire des choses. Même quand c’est vulgaire. L’important, c’est que ce soit drôle. Vous avez souvent utilisé le sexe dans vos spectacles, de manièreassezcrue. Dans mes spectacles, oui. Mais dans mes contrats au cinéma, depuis toujours c’est “sans poils et sans gémissements”. On ne me voit pas nue et je ne tourne pas de scènes de sexe. Ça m’embarrasserait trop. Au théâtre, on imagine, on joue des gens qui ne sont pas soi. Des hommes, des enfants… Alors qu’au cinéma, quand on embrasse quelqu’un, eh bien on l’embrasse vraiment. On ne fait pas semblant. Donc forcément, c’est compliqué. Enfin, pour moi en tout cas. Encoreaujourd’hui? Oui. Parce que si je dis “je t’aime” à quelqu’un dans un film, je m’adresse à son personnage. Mais si je l’embrasse, c’est un peu moi quand même… Est-ce que ce métier vous a apporté tout ce que vous aviez imaginé? Oui, même plus. Parce qu’il est multiple. Je ne me suis pas lancée dans le vin ou l’huile d’olive, je ne donne pas des codes “Valérie 20” pour des ristournes sur les brumes d’oreiller ou des crèmes de nuit. C’est toujours du divertissement. J’ai la possibilité d’écrire, de jouer, de faire des chansons, de préparer des spectacles. C’est quand même assez varié. Vousavezaussileluxeultime:vousprenezvotretempspourchacun devosprojets. En réalité, je ne me sens jamais obligée d’être drôle. S’il y a des jours où je ne suis pas en forme – et cela m’arrive –, je ne vais pas aller faire de blagues. Si je me forçais à en faire dans ces moments-là, je serais pathétique. Quand, dans mon quotidien, on me dit: “Vous n’êtes pas marrante aujourd’hui”, je réponds: “Pardon, mais non.” Ce qui compte, c’est que les choses soient faites de façon naturelle. Parfois, je croise des gens dans la rue qui rigolent en me voyant. C’est ce genre de moments qui me rappellent que “des fois, je suis marrante”. J’avais oublié que j’avais pu, à un moment donné, être légère. Qu’est-cequivousfaitriredansl’époqueactuelle? L’“unboxing”, les filles de 13 ans qui parlent comme des femmes de 50, les podcasts qui durent deux heures, les expressions des gens, leur manière de parler, les mots qu’ils emploient… C’estvotreterraindetravailpourlespectacle? Oui, j’observe. En ce moment, je note plus particulièrement, parce que je suis aux aguets. Votredernierone-woman-showdatede2015.Lemondedel’humour a-t-ilchangéendixans? Forcément! Les Kretz n’existaient pas, Léna Situations, dont je regarde toutes les vidéos, non plus. Je suis assez admirative de cette génération, d’ailleurs, de la rappeuse Doechii notamment, ces filles qui osent beaucoup de choses, qui sont entrepreneuses et qui vous accueillent dans leur intimité. Ellesvousparlent,cesjeunesfemmes-là? Complètement. Et en même temps je ne suis quasiment pas sur les réseaux sociaux. J’achète les journaux en version papier, j’écoute la radio sur une radio à piles que je trimballe dans la poche de mon peignoir… Dans “Aimons-nous vivants”, Victoire ment beaucoup pour parveniràsesfins.Est-ceunstratagèmequevousutilisezdansvotrevie? Non. Si quelqu’un dit du mal de moi, n’a pas aimé mon film ou mon spectacle, je préfère ne pas être au courant. Je ne vois pas trop l’intérêt d’aller rapporter quelque chose qui peut blesser. Pourquoi tout dire? Je préfère qu’on me mente plutôt qu’on me dise mes quatre vérités. Comment expliquez-vous l’échec de “100% cachemire”, le seul de vosfilmsquin’apasmarché? [Elle marque une pause.] C’est un concours de circonstances, c’est totalement de ma faute. Mais cet échec m’a servi. Après ça, je me «Jenemesenspasobligéed’êtredrôle. Sijemeforçaisàl’être,jeseraispathétique» suis dit, par exemple, que je ne prendrais plus jamais d’acteurs non professionnels. Car même ouvrir une porte au cinéma est un métier. Et plus les rôles sont petits, plus ils sont durs à jouer. Je crois même que j’ai une préférence pour les acteurs de théâtre, qui ont une connaissance de la scène. Qu’est-cequecelachangeparrapportauxacteursdecinéma? Le timing, la sincérité et la comédie. Regardez la dernière cérémonie des César. Qui a été le plus brillant, celui dont on se souvient? C’est Franck Dubosc. Parce qu’il fait des spectacles seuls, parce qu’il a travaillé son texte, parce qu’il l’a appris aussi. Ceux qui n’ont pas l’expérience de ça, ça se voit tout de suite. Ils pensent drôle ce qui est écrit, mais ça ne passe pas forcément la rampe. Vousavezvu,entantquemaîtressedecérémonieouprésidente,des acteurspasseràcôtédelasoirée? Bien sûr. Et chaque fois c’est celui qui a éprouvé ce qu’est la scène qui a retourné tout le monde. Mais cela pose aussi une autre question: pourquoi serait-on obligé d’être drôle aux César? Pourquoi faut-il toujours venir faire des conneries? Je crois qu’on peut très bien s’y exprimer au premier degré. Parce qu’être drôle n’est pas forcément donné à tout le monde. Les sketchs à deux, par exemple, ça ne marche pas souvent. Vousyretourneriezsil’onvoussollicitaitdenouveau? J’ai l’impression d’avoir pas mal donné de ma personne. Mais j’ai adoré le faire, surtout la deuxième fois, une année un peu magique, où même les gens qui recevaient des prix ne se sentaient pas toujours obligés de faire rire. [Elle sourit.] Lecinémafrançaisa-t-ilchangéaprèslemouvement#MeToo? Oui, désormais, sur un plateau, tout le monde peut parler. Il y a des référents, un numéro de téléphone, une cellule qui veille à ce qu’il n’y ait pas de problèmes. Et c’est très bien. Sur le film de JeanPierre [Améris], l’ingénieur du son et la scripte étaient nos référents. Tout s’est bien passé, mais c’est bien de savoir qu’ils étaient là en cas de soucis. Avez-vousconnudesproblèmesdecetordresurdestournages? Non. Mais je n’ai jamais trouvé normal qu’on ne donne pas de loge aux acteurs qui ont des rôles moins importants. Et je milite aussi pour l’interdiction de l’alcool à la cantine. J’ai déjà eu le cas d’une actrice qui a tellement bu le midi qu’elle n’a pas pu jouer l’aprèsmidi. Tout comme je lutte contre les bonbons déversés sur les tables, alors que tout le monde sait que ce n’est pas bon pour la santé. Vousfaiteslapolicesurvostournages? Pas du tout! Mais je fais en sorte qu’on perde les mauvaises habitudes ou qu’on en prenne des bonnes. Vous avez accepté de tourner dans l’avant-dernier Woody Allen. Le regrettez-vous,rétrospectivement? C’est un homme qui a été acquitté deux fois, dois-je vous le rappeler? La seule chose que je regrette pour son film, c’est qu’il ait dû faire appel à nous, des acteurs français. Ce n’est pas pour nous autoflageller, mais il aurait sans doute été bien mieux avec des acteurs américains. Plus personne ne veut tourner avec lui aux États-Unis. J’ai lu le scénario en anglais, il était meilleur qu’en français. Vousyêtesalléeparaltruisme? Je crois qu’il y avait plutôt des coups à prendre… Je lui avais dit oui parce qu’il m’avait envoyé un petit mot: “J’espère que vous allez faire mon film, parce que j’ai 86 ans et je ne suis pas sûr qu’on puisse se revoir un jour.” C’était mignon. Le premier jour de tournage – il ne savait visiblement pas qui j’étais –, il m’a dit: “Ah! mais vous êtes très populaire, je ne le savais pas.” C’était attendrissant. Après, quand je lis que Timothée Chalamet a donné son cachet à de bonnes œuvres, je me marre. Tout le monde sait que l’on n’est pas payé sur un Woody Allen. On est juste défrayé en fonction du nombre de jours de tournage… Aurait-il fait la même chose avec le cachet de “Dune 2”? [Elle sourit.] Avez-vousfaitdesfilmspourl’argent? Non. Si j’avais fait des choses pour l’argent, j’aurais vendu mes spectacles. Et j’en aurais vendus, à l’époque, des DVD! Je suis même peut-être une des seules à m’acheter mes robes pour aller à Cannes. La dernière fois, aux César, j’ai cru avoir un deal en portant des bijoux. Je me suis retrouvée avec un bon pour un massage / gommage auquel je ne suis même pas allée… Je n’ai pas d’“agent image”, je ne suis pas accompagnée par des marques. L’avantage, c’est que je reste un peu libre. La jeune génération d’humoristes vous cite de plus en plus comme uneréférence.Celavousoblige?Voushonore? C’est très agréable. J’en connais même certains, comme Vincent Dedienne ou Jérôme Commandeur. Quand je rodais mon précédent spectacle au fin fond de la banlieue lyonnaise, Vincent était dans la salle. Il avait acheté sa place… Tous soulignent votre côté pionnière. Au début des années 1990, il n’yavaitqueMurielRobinetvousquifaisiezrire. C’est vrai qu’il n’y avait pas tant de filles que ça. D’ailleurs, pour moi, cela n’a jamais été un problème. Peut-être parce que je n’ai que des sœurs et qu’on ne m’a jamais dit que des filles ne pouvaient pas dire ce que disaient des garçons. Je ne saurais pas expliquer pourquoi ça a marché. Mais je sais que c’était vital pour moi d’être sur scène. Çavousasauvélavie? Oui. Et je pense qu’il faut quelque chose de cet ordre-là pour y aller, parce que l’humour ça ne s’apprend pas, ce n’est pas si “facile”. Je vois fleurir des écoles du rire désormais, mais je ne sais pas trop ce que les apprentis humoristes apprennent. Parce que le rire naît de l’excès de sincérité. Et ce sont des choses parfois très personnelles qui amusent les gens… Avez-vouslamêmeenviequ’àvosdébuts? Récemment, je suis allée voir Vincent [Dedienne] au théâtre, qui jouait une pièce de Jean-Luc Lagarce. Ce n’était pas rigolo du tout, mais il m’a donné envie d’aller sur scène. Le voir si à l’aise, face au public, en pleine maîtrise de son art, oui, ça m’a emballée. DoncvousremontezsurscènegrâceàVincentDedienne? Voilà! [Elle rit.] Hélas, j’avais déjà signé pour mon prochain spectacle… En tout cas, j’ai vu que, pour lui, être sur scène était une pulsion. Et, quelque part, j’avais un peu oublié que moi aussi, c’était un peu ma vie. InterviewBenjaminLocoge «Pourquoitoutdire? Jepréfèrequ’onmementeplutôtqu’on medisemesquatrevérités» « Aimons-nous vivants »,sortie le16avril. Nouveauspectacle àpartirdu15octobre authéâtreMarigny (ParisVIIIe ). LASEMAINEDE LA CRITI UE LA CRITI UE « Toronto »,d’ÉlisabethBenoit, éd.P.O.L,512pages,25euros. DeMarie-LaureDelorme Tout est disproportionné. Un tournis d’argent, de Xanax, d’alcool, de cocaïne, de cruautés. Dans un luxe inouï, ils s’insultent et se blessent. De temps en temps, ils s’arrêtent pour vomir et pleurer. Dans «Toronto», la Québécoise Élisabeth Benoit raconte les deux procès opposant la star Johnny Depp et la comédienne Amber Heard : Angleterre (juillet 2020) et États-Unis (avril et mai 2022). Ils se sont rencontrés en 2009, lors d’un tournage, et se sont mis ensemble en 2012. Ils se sont mariés en 2015 et ont divorcé en 2017. Les pièces portées au dossier judiciaire ont été divulguées, notamment sur les réseaux sociaux. Les deux acteurs s’y accusent mutuellement de violence et de diffamation. L’auteure a puisé la matière surabondante de «Toronto» (1200 fichiers classés en dossiers et sous-dossiers) dans les déclarations, SMS, courriels, enregistrements, dépositions, journal intime. Qui témoigne? Tout le monde. Employés, amis, parents, médecins. Dans ce roman vrai, nous avons tous notre mot à dire sur l’intimité d’un couple qui ne nous regarde pas. L’histoire est devenue un classique de notre époque: le mariage aux Bahamas; l’entrée illégale des chiens en Australie; l’anniversaire des 30 ans d’Amber Heard, en avril 2016; l’étron humain retrouvé sur le lit; les conversations en boucle sur ce qui s’est passé à Toronto; les rumeurs de la liaison entre Amber Heard et Elon Musk. Le tragi-comique est constant: on se met à rechercher le bout de doigt de Johnny Depp, sans doute tranché par Amber Heard, dans la maison de location en Australie, en 2015. Les deux acteurs arrivent toujours avec plusieurs heures de retard à leurs rendez-vous. Ils ne savent littéralement pas ce que signifie être à l’heure. La romancière Élisabeth Benoit prend la parole, à intervalles réguliers, pour expliciter le cheminement de son obsession et de son écriture. Elle ne sait pas elle-même pourquoi cette relation la fascine autant. À cause de la somme d’informations, ci-gît la vérité. Dans la guerre entre les pro-Depp et les pro-Heard, l’écrivaine est du côté de la star masculine. Mais elle a conscience que l’on pourrait exhumer plusieurs versions différentes de la même histoire. Une certitude: la coriace Amber Heard ment à tous les étages. Elle montre aux gens des blessures invisibles, livre des explications contradictoires d’un même événement, manipule à tour de bras. Elle est dans la place et il est à côté de la plaque. À un moment, un ami de la comédienne confie, avec justesse, à propos de Johnny Depp: «Il m’a expliqué qu’il n’aimait pas vraiment être sobre, que c’était trop douloureux pour lui d’être sobre et vivant.» Le nombre de pique-assiettes accrochés à ses basques est ahurissant. On se perd dans la multiplicité des maisons et des Xanax. Après cette passionnante plongée dans la destruction et l’autodestruction d’un couple, on se souvient d’une phrase de la psychologue Laurel Anderson. Elle a reçu Amber Heard et Johnny Depp pour une thérapie de couple, à partir d’octobre 2015, et jusqu’en 2016. Ses mots sont au début de «Toronto». Ils sont noyés dans un flot de phrases. Ils sont là: «Elle l’aimait. Il l’aimait.» On ne se dit pas que l’on ne connaîtra jamais la vérité sur la folie du couple formé par Johnny Depp et Amber Heard. C’est pire. On en conclut qu’il n’existe pas de vérité. «Toronto» est évidemment un portrait secoué de notre époque faussement surinformée. Élisabeth Benoit a écrit le roman de nos névroses collectives. Le sexe en est curieusement absent. Énormément de drogue et d’argent. Quelque chose serre le cœur. Dans «Toronto», tous les clichés sont vrais. ÉLISABETH BENOIT ABUS MUTUEL La romancière québécoise revient sur les procès entre Johnny Depp et Amber Heard. 12 LASEMAINEDE PARIS MATCH DU 10 AU 16 AVRIL 2025 Visuels non contractuels. Certaines caractéristiques du produit présenté pourront varier sans préavis. DE RÉDUCTION DE RÉDUCTION PLUS DE PLUS DE 50% PRIVILÉGIEZ L’ABONNEMENT PAR INTERNET SUR www.parismatch.com/balance Paris Match est édité par la Société Paris Match, RCS de Paris 922 352 166 - 2 rue des Cévennes - 75015 Paris (tél : 01 87 64 68 10) - TVA FR 75 922 352 166. Offres valables 2 mois, réservées aux nouveaux abonnés de France Métropolitaine, dans la limite des stocks disponibles. **Toutes les 4 semaines, pour un minimum de 7 prélèvement. ***Vous pouvez également acquérir séparément chaque exemplaire de Paris Match au prix unitaire de 3,70€, la balance culinaire au prix de 20€. Après enregistrement du règlement, réception du 1er No sous 4 semaines maximum et sous 4 à 6 semaines environ, par pli séparé, votre cadeau. L’envoi de votre bulletin vaut prise de connaissance et acceptation des CGV, accessibles sur www.cgv.parismatch.com. 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