LE SOIR MAG n°2425 - Page 4 - 2425 https://www.instagram.com/soirmag www.facebook.com/soirmag https://twitter.com/Soirmag On l’a souvent dit : rien de mieux que de belles performances de nos Diables rouges pour voir ressortir les drapeaux tricolores dans les rues et la communion en trois langues de tous les Belges, unis dans un même destin. À voir comment cela va finalement tourner à l’Euro en Allemagne. Croisons les doigts ! Plus près de nous, un autre personnage emblématique se démène pour rassembler une majorité de Belges, dont il se voit devenir le Premier. Nous saurons ce mercredi si le Roi confirme la mission de Bart De Wever, voire s’il le nomme déjà formateur, un pas de plus vers une arrivée du roi de Flandre au 16, rue de la Loi, avec un bureau dont les fenêtres donnent droit sur le Palais royal. On se pince pour y croire. Bart Premier à la tribune d’honneur du 21 juillet, entonnant la Brabançonne, main sur le cœur, lui qui est à la tête d’un parti nationaliste flamand, jusqu’il y a peu franchement indépendantiste. Le leader anversois est devenu plus fréquentable depuis qu’il a terrassé l’extrême droite. Mais quel est son vrai projet ? Que la Wallonie et Bruxelles soient mis face à leurs responsabilités est une chose, mais si la Flandre cherche à les mettre à genoux pour assurer sa propre autonomie, ce sera inacceptable. Les partis francophones vainqueurs des élections au sud aurontils la capacité de lui résister ? N’estce pas le diable qui s’apprête à prendre le poste de Premier ministre, un De Wever Docteur Jekyll et Mister Hyde ? Un loup dans la bergerie avec un masque de mouton ? La démocratie belge, qu’il faut respecter, n’est jamais avare de surprises, de rebondissements, d’inattendu, d’imprévus. De surréalisme aussi. Les Diables et le diable Par Benoît Franchimont, rédacteur en chef L’édito © Couverture : BelgaImage S a fin était redoutée ; elle la re poussait mais on la savait proche. Elle nous cause pour tant de la peine, de celle qu’on ressent pour une artiste aux af finités électives. L’idole des yé yé s’était muée en auteure, en astrologue, en mèreartiste contenant la gloire, tranquille face à l’épreuve. La dis parition de Françoise Hardy nous fait même éprouver un réel vide. En mars 2021, elle publiait encore un livre, « Chansons sur toi et nous », un recueil de tous ses textes parus depuis 1962. L’adieu d’une artiste trop modeste, dou tant d’ellemême mais qui a réussi par la grâce des sentiments. L’été dernier, elle livrait un bilan de santé des plus pénibles sans rien masquer de son combat. Le 3 juillet 2022, dans les colonnes du « Jour nal du dimanche », on découvrait son calvaire : « Depuis mes 45 radiothéra pies, l’absence définitive de salive et le manque d’irrigation du crâne et de toute la zone ORL ont rendu ma vie cauche mardesque. Je passe au moins cinq heures par jour à m’alimenter et suis tou jours menacée d’hémorragies nasales à cause de mes narines trop sèches et obs truées malgré l’huile dont je les tapisse plusieurs fois par jour. Une récente hé morragie a encore plus desséché mon ar rièregorge, ce qui me vaut des crises de toux et d’étouffement. » Elle se pronon çait une fois encore pour la liberté d’avoir recours à l’euthanasie, ce qui en France n’est pas acquis : « Quand quel qu’un est incurable, c’est inhumain de ne pas abréger ses souffrances. » « TANT DE BELLES CHOSES » Et pourtant, la vie, elle la caressait pour ses petits et grands bonheurs. « J’ai beaucoup de beaux souvenirs », jugeait elle sereinement. Musique, répertoire, amours (Jacques et Thomas), aucun re gret, une élégance teintée d’une ironie douce. Comme dans sa chanson, « Tant de belles choses ». Elle avait surpris tout le monde, en avril 2018, en sortant un dernier album, « Personne d’autre », plein de grâce personnelle. À la mijuin 2020, son fils Thomas faisait part de ses craintes au micro de RTL. « Elle n’a pas grand moral mais on va essayer de trou ver des solutions. Elle a plein de pépins au quotidien qui font que sa vie est pé nible. » Personne à risque, elle avait ob servé la plus grande prudence durant la crise du coronavirus. Après son cancer du système lymphatique, elle en avait af fronté un autre, du pharynx. Elle souf frait aussi de surdité partielle due à la ra diothérapie. « Je suis obligée de voir des médecins. J’y passe le plus clair de mon temps », confiaitelle, non sans courage. Discrète et sans se lamenter, elle est allée au bout de sa ligne de vie. Françoise Har dy avait une aura très personnelle, fruit de sa subtile mélancolie. Elle luttait contre un cancer depuis plus de dix ans, avec des phases d’espoir et d’accable ment. Elle préparait sa sortie dont elle parlait ouvertement (lire encadré). Che veux blancs, regards gris, propos tendres, âme reposée, elle était devenue au fil du temps une chanteuse à part, nimbée du double agrément du monde culturel et de la rue à travers plusieurs générations. Françoise Hardy naît parisienne le 17 janvier 1944. Ses parents sont séparés. Son père assume la fonction de directeur dans une usine de machines à calculer ; sa mère, aidecomptable, fait bouillir la marmite. Souvent absent, le paternel ou blie en effet régulièrement de payer la pension alimentaire et les frais scolaires. Elle grandit avec sa sœur cadette Mi chèle dans un appartement de la rue d’Aumale, dans le 9e arrondissement. Bonne élève, elle se destine au départ au professorat et entame une licence d’alle mand à la Sorbonne. Mais l’alignement des planètes pour celle qui, un jour, se passionnera pour l’astrologie, en décide autrement. SA PREMIÈRE GUITARE En juin 1961, en récompense de sa réus site au bac, elle reçoit une guitare sèche. Elle a 16 ans, apprend à jouer par elle même. Son éducation musicale démarre, trois accords, quelques textes, une douce promesse à confirmer. Elle prend des le çons de solfège, s’inscrit au Petit Conser vatoire de Mireille et passe une audition concluante chez « Vogue », en autodi dacte du succès, comme un embryon qui va éclore. Car derrière son caractère har monieux se cache une folle détermina tion quand elle va frapper à la porte des maisons de disques. Françoise Hardy initie un modèle déposé : une longue sil houette filiforme, une voix confiden tielle, une mèche intangible, un contact un peu intériorisé, un sourire qu’on croi rait échappé d’un roman de Françoise Sagan. Elle fait partie de la jeune garde yéyé qui va « désengoncer » la France. Avec Sylvie Vartan et Sheila, ces égéries de l’insouciance, elle lui donne un coup de frais qui va très vite démoder les aî nés. Françoise Hardy est née à la célébrité avec une chanson. Habituée de l’émis sion « Salut les copains » de Daniel Fili pacchi, elle passe à la télé un soir d’élec tion présidentielle de 1962 dans un long programme annonçant les résultats. En fait de scrutin national, c’est elle qui sera élue ! « Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans la rue deux par deux. Tous les garçons et les filles de mon âge savent bien ce que c’est qu’être heureux. Et les yeux dans les yeux, et la main dans la main, ils s’en vont amou reux sans peur du lendemain… », la ri tournelle soutenue par un scopitone de Claude Lelouch, qui la montre se ba lançant dans une attraction foraine, BelgaImage Elle disparaît à 80 ans, victime du cancer, et lègue un beau testament au terme de 50 ans de carrière : des chansons doucesamères, une sensibilité précieuse. Françoise Hardy, les adieux les plus doux Hommage 12 13 12 Hommage : Françoise Hardy, l’icône des yéyé, s’en est allée avec élégance. 18 L e 25 juin. Les fans de Céline Dion retiennent leur souffle. Dans quelques jours, la plate forme Amazon Prime Video mettra en ligne le documentaire entièrement consacré à la chan teuse, « I Am : Céline Dion ». Un film de 102 minutes dans lequel l’artiste se confie avec profondeur et émotion sur la mala die qu’elle combat depuis plusieurs an nées, celle du syndrome de l’homme raide. Sans fard, durant des journées en tières, une équipe de reporters a suivi le quotidien de la star québécoise. DES INSTANTS DE VIE Ses nombreuses séances avec des kinési thérapeutes et autres professionnels de la santé, ses moments de doute et, parfois, d’espoir, rien n’est caché aux téléspecta teurs. Très attendu par le public, le docu mentaire ne se révèle qu’au compte gouttes, Amazon Prime Video maniant avec dextérité la carte du suspense et de l’attente. Rien que la bandeannonce fait frissonner. On y découvre déjà quelques confidences de la star internationale : « Ce n’est pas dur de faire un spectacle. C’est l’annuler qui est dur. Je me bats au quotidien. Mais je dois admettre que c’est difficile. Ça me manque terriblement. Le public. Il me manque », souffletelle, en larmes. « Si je ne peux pas marcher, je ramperai. Mais je n’arrêterai pas, je ne m’arrêterai pas. » Un extrait fort qui augure d’un documen taire tout aussi intense. De l’avis des rares personnes qui ont eu la chance de le vi sionner en entier, ce reportage ne laissera personne indifférent et ne pourra déclen cher qu’un torrent d’émotions. Un docu mentaire interpellant, que l’on soit fan ou non du répertoire de l’artiste, qui met en avant la résilience et le courage quotidien dont elle fait preuve depuis de nombreux mois. « JE DEVAIS ME PRENDRE EN MAIN » Avant la mise en ligne de « Je suis : Cé line Dion », la star a accordé quelques rares interviews. Récemment, elle faisait la Une du magazine « Vogue » dans le quel elle revient évidemment sur ce com bat contre la maladie du syndrome de l’homme raide, mais aussi sur la réalisa tion de ce documentaire. « Le film a été réalisé avec beaucoup de respect. J’ai au torisé Irene Taylor à capturer des choses qui seront peutêtre difficiles à voir pour certains, mais elles sont bien réelles. C’est ma réalité. (…) C’était dur de garder ça pour moi, mais une grande partie de ce fardeau s’est aujourd’hui envolée. Main tenant, mon but, c’est de me concentrer sur le présent. C’est génial. Je suis à nou veau heureuse. » Dans cet entretien, Céline Dion s’in quiète de la réaction des téléspectateurs après la diffusion du reportage. « J’espère que ça ne fera pas peur aux gens, mais que ça les alertera. Il m’a fallu 17 ans pour comprendre ce que j’avais. Je vous en conjure, n’attendez pas aussi long temps ! » confietelle. La chanteuse ex plique que l’annonce du diagnostic de sa maladie a même été un soulagement après des années de souffrance. « J’étais heureuse quand on me l’a annoncé. J’al lais enfin pouvoir vivre avec cette mala die et non plus la subir. (…) Je devais tou jours m’appuyer sur quelque chose pour marcher. Pendant des années et des an nées, j’ai fermé les yeux. J’ai dissimulé tout ça à mes amis, ma famille, mes en fants… J’avais tenu le plus longtemps possible. Je devais arrêter d’être coura geuse. Je devais me prendre en main. » « C’EST COMME SI QUELQU’UN VOUS ÉTRANGLAIT » Mardi dernier, le 11 juin, c’est sur NBC que la chanteuse a pris la parole lors d’une interview exclusive accordée à l’émission « Today ». Elle confie notam ment que les premiers symptômes de sa maladie sont apparus en 2008, lors d’un concert en Allemagne dans le cadre de sa tournée « Taking Chances ». « J’allais bien et puis ma voix a commencé à deve nir de plus en plus aiguë et j’avais l’im pression de ne plus pouvoir la contrôler. (…) J’avais peur et juste avant de monter sur scène, j’ai dit à mon ingénieur du son : “Je ne sais pas si je vais pouvoir faire le spectacle. Je ne sais pas ce qui se passe” », se souvientelle. « J’ai d’abord pensé que c’était juste un coup de froid ou que j’avais trop poussé, mais c’était diffé rent. » Des symptômes qui n’ont cessé de s’in tensifier lors des nombreuses représenta tions qu’elle donnait ensuite au Caesar Palace à Las Vegas. Des sensations phy siques extrêmes. « C’est comme si quel qu’un vous étranglait, comme si quel qu’un poussait votre larynx. C’est un spasme. » Et de rajouter : « C’étaient des crampes tellement fortes que je ne pou vais pas les débloquer. J’en avais dans l’abdomen, dans la colonne vertébrale, dans les côtes… Je me suis déjà cassé des côtes tellement c’était puissant. » Des Céline Dion dévoile son combat contre la maladie dans un documentaire qui sera mis en ligne le 25 juin par la plateforme Amazon Prime Video. Documentaire exceptionnel Il m’a fallu 17 ans pour comprendre ce que j’avais. « Même si je dois ramper, je le ferai » Malade, mais pas abattue. Elle se battra jusqu’au bout et compte bien revenir sur scène. Prime Video Céline Dion a accordé une interview à AnneClaire Coudray sur TF1. Confessions ! BelgaImage 19 Je devais me cacher. J’ai dû essayer d’être une héroïne. Je suis devenue une infirmière. 18 Céline Dion : elle s’est livrée comme jamais sur la maladie qui l’empêche de chanter. 24 C e fut une déflagration au ni veau mondial. Une « breaking news » qui bouscule tout sur son passage. Le 25 juin 2009, Michael Jackson était annon cé mort à Los Angeles, victime d’un arrêt cardiaque à 50 ans. Quinze ans ont passé et le mythe reste extrême ment fort. Petit coup d’œil sur Spotify pour vérifier l’actualité du King of Pop : la plateforme de streaming comptabi lise… 42 millions d’auditeurs mensuels en sa faveur avec, en tête des écoutes, deux titres, « Billie Jean » et « Beat it ». La star demeure très présente dans le cœur des fans. UNE STAR BANKABLE Comment entretenir l’aura et aussi… le jackpot ? La réponse tombera au cinéma dans un an. Un biopic, sobrement intitu lé « Michael », est dans les tuyaux. Pré senté à Las Vegas le 10 avril dernier, il surfe sur la vague de ces bios filmées dont le public se montre très friand. À la manœuvre, on découvre Antoine Fuqua, le réalisateur US des « Equalizer », et Graham King, connu pour avoir produit « Bohemian Rhapsody » en 2018 où Freddie Mercury était célébré à sa juste valeur. Le genre fait florès. Alors pour quoi pas Michael Jackson ? Mais qui pour l’incarner à l’écran ? On n’a pas cherché bien loin : son neveu, Jaafar Jackson, 26 ans, fils de son frère aîné Jermaine, a un air de parenté avec son modèle. L’entreprise, soutenue par le clan tout entier, devrait faire l’apologie de la star en éludant probablement les accusations d’agressions sexuelles sur mineurs. Voix similaire, costumes scin tillants, chorégraphie à tomber et 30 titres du répertoire endiablé vont lier la sauce. « Ça va faire un milliard de dol lars au boxoffice », prédit – sans doute exagérément – Ryan Scott au nom de Slash Film, la société distributrice. UN BIOPIC LISSE, SANS SCANDALES Quant à l’acteur principal, qui a baigné dans l’univers musical de la famille… et des ayants droit, il se fend simplement d’un : « Je suis honoré de donner vie à l’histoire de mon oncle Michael. » Le but consiste bel et bien à lisser l’image de la star, passablement écornée par les scan dales, et à relancer la franchise. Car il reste pas mal d’inédits à exploiter. Un film flatteur centré sur son héritage mu sical convient parfaitement. Et c’est vrai que le répertoire, la place unique occu pée par l’artiste, son destin chamboulé depuis les premiers pas au sein des « Jackson Five » jusqu’à son triomphe plus que mouvementé, plaide en faveur d’une ode à danser. Michael Jackson de vrait donc rejoindre le club des heureux bénéficiaires du biopic réussi, à savoir Mozart (dans « Amadeus »), Elton John (dans « Rocketman »), Serge Gains bourg ou Édith Piaf dans le registre fran cophone, et peutêtre Bob Dylan l’an prochain avec « A Complete Unknown » et Timothée Chalamet dans la peau de la légende du folk. UN CULTE LARGEMENT CÉLÉBRÉ L’auteur du fameux « Moonwalk » et de tant de mégatubes a des arguments. Per sonne ne parvient vraiment à l’éclipser. Les hommages se sont succédé depuis sa mort. Récemment, le Cirque royal ac cueillait à Bruxelles le spectacle « The Ultimate Tribute to Michael Jackson ». Anciennement, le Cirque du Soleil lui consacra une création baptisée « Immor tal ». Spike Lee lui a rendu hommage lui aussi. Ainsi qu’un musical à Broadway. Une avalanche de livres est parue sur sa vie, son enfance, ses deux mariages et ses trois enfants, ses amours déçues, ses an goisses et son univers mystique et enfan tin. Michael Jackson reste incroyable ment apprécié… et discuté aux États Unis. Car avec ce biopic, il s’agit bien de reconquérir le public américain alors que le dixième anniversaire de sa mort fut relativement discret suite à ses en nuis judiciaires. La diffusion du docu mentaire « Leaving Neverland » sur HBO en 2019 avait de fait jeté une ombre sur le personnage. Le 29 juin, dans un hôtel de Los Angeles, on lui rendra hommage à l’occasion de la soirée de gala du « PRN Iam Awards » en présence de 600 invités triés sur le vo let. On épinglera de grands artistes du moment comme Bruno Mars ou Britney Spears, mais aussi Michael Jackson. Autre aspect de sa personnalité : le 14 mai dernier au Festival de Cannes était présenté « A Gift from God », un film diffusé sur Amazon et Apple TV cernant sa foi catholique, de la réalisatrice moné gasque Liana Marabini, par ailleurs li braire et historienne de l’art. Elle y ex plore un côté méconnu, son rapport à Dieu. Extraits de sa conférence de presse : « Michael Jackson connaissait la Bible par cœur et en utilisait des phrases pour souligner ce qu’il disait. Il enseignait à prier à ses collaborateurs. Il est important de montrer l’aspect spiri tuel de cet artiste très spécial, qui a passé une grande partie de sa vie à souffrir, mais qui a donné tant de beauté, d’har monie et de joie aux gens, et qui a été in justement accusé, mais heureusement ac quitté dans tous les domaines. Malheu reusement, tout le monde se souvient de l’accusation, mais peu de l’acquitte ment. » Ce qui est exact. À l’écran, il est interprété par Joshua Consigli, un acteur et danseur italoaméricain de 28 ans, fort ressemblant. Croyant, admirateur de JeanPaul II, il considérait son talent comme un don de Dieu, résumé en une phrase : « My music is God’s work, not mine. » Le film sera montré au Vatican en juin. UNE COMÈTE DANS LE SHOW-BIZ Michael Jackson aurait 65 ans aujour d’hui. On peut à peine l’imaginer. Il laisse un héritage musical fabuleux, cou ronné par 350 millions d’albums vendus, juste derrière les Beatles et Elvis Presley. Ne parlons pas de carrière courte. Car elle se prolonge aujourd’hui. Elle a com mencé lorsqu’il avait 11 ans avec ses frères au sein des « Jackson Five » diri gés d’une main de fer par leur père, l’in flexible Joe Jackson, décédé en 2018 à 89 ans. Dans le clan, il reste l’enfant pro dige, 7e d’une fratrie de 9. Celui à qui tout était promis, le succès, la gloire, mais aussi les chaussetrapes d’un psychisme compliqué, source de nombreux troubles et crises existentielles. En 1971, à 13 ans, il commence une carrière solo sur le la bel Motown. Puis il rejoint Epic Records et son mentor, Quincy Jones. Ensuite, la machine s’emballe avec des albums dé fiant toute concurrence. La planète danse au son de « Thriller », imposé avec maestria par un clip de 14 minutes. Il ef fectue trois tournées mondiales. Elles passent par la Belgique. Il chante chez nous en 1988 (à l’initiative du produc teur anversois Paul Ambach avec sa so ciété « Make It Happen »), puis à Werch ter en 1992 et une dernière fois à Os tende en 1997. Cette comète a stoppé net suite à l’admi nistration d’un puissant antalgique par son médecin personnel, le controversé Conrad Murray, condamné pour ce fait à quatre ans de prison en 2011. Michael Jackson a laissé le monde abasourdi par sa disparition inopinée. Au final, il ga rantit toujours le meilleur : un catalogue renversant. Bernard Meeus Michael Jackson était une bête de scène, avec des shows millimétrés, qui alliaient tubes, danses et scénographie pointue. Content Curation Quinze ans après sa disparition, Michael Jackson fait l’objet d’un biopic très attendu… en 2025. Le « King of Pop » va revivre au cinéma Événement 25 Jaafar Jackson, 26 ans, neveu de Michael et fils de son frère aîné Jermaine, interprétera son illustre oncle. BelgaImage 24 Événement : Michael Jackson, le « King of Pop », va revivre au cinéma 15 ans après son décès. 32 V ous avez présenté plus de 8.000 journaux télévisés, ce qui vous a permis d’entrer dans « Le livre des records ». Vous ne l’auriez jamais ima giné à vos débuts. C’était d’autant plus imprévisible que je n’étais pas destiné à devenir jour naliste. En 1953, à la fin de mes études à Tours, où je me suis beaucoup ennuyé, j’ai choisi de m’engager dans l’armée pour vivre des aventures. Après une for mation à l’école des apprentis mécani ciens de l’Armée de l’air, je suis muté en Algérie, en pleine guerre. Les journées sont ponctuées par des articles que j’écris pour « L’écho d’Oran », un quotidien français, et des cours au Conservatoire d’art dramatique où j’apprends les bases du chant classique. C’est en poussant la note que vous avez fait vos débuts à la télévision. Un matin, je reçois un appel du Quartier Militaire m’indiquant qu’un certain JeanPierre Elkabbach désire me parler. Je lui télé phone et j’apprends qu’il présente le Journal à la télévision d’Alger. Comme je viens de remporter un premier prix au Conservatoire, il veut me recevoir. C’est ainsi que, le lendemain, devant les camé ras, j’interprète, en direct, « L’air de la calomnie », de Rossini. Le comble pour un futur journaliste ! Quelques semaines après cette sé quence, vous vous retrouvez dans son fauteuil. Là encore, vous ne l’aviez pas imaginé ! À la sortie du plateau, j’ai sym pathisé avec le chef d’édition qui m’a rap pelé pour m’annoncer qu’Elkabbach quittait la présentation et qu’il avait pen sé à moi pour le remplacer. Cela ne pou vait pas mieux tomber. Je m’apprêtais à quitter l’armée et à chercher du travail. L’apprentissage de ce nouveau métier n’a pas toujours été facile. Vous conservez encore aujourd’hui le souvenir d’un inci dent particulièrement insolite. Un soir, je débute, comme presque chaque jour, en donnant le nombre de morts, côtés fran çais et fellagas. L’information est drama tique et pourtant, je vois les techniciens écroulés de rire. En fait, des membres de l’OAS, opposés à la France, étaient par venus à détourner notre son. On me voyait à l’image, mais ma voix était rem placée par celle de Richard Anthony en train de chanter « Tu parles trop ». En 1962, vous rentrez en France, et l’aventure continue. Je passe deux ans à la radio avant de devenir grand reporter, spécialiste de l’Afrique francophone. Après Mai 68, on me confie les clés du Journal télévisé de Paris ÎledeFrance. Je les conserve jusqu’au jour de 1975 où l’on me propose de coprésenter le « 20 Heures » avec Roger Gicquel. Il est alors célèbre pour la gravité de ses éditoriaux. Je suis à l’antenne à ses côtés quand le 18 février 1976, après l’arresta tion de Patrick Henry, le meurtrier du petit Philippe Bertrand, il lance cette formule devenue mythique : « La France a peur. » Roger était un homme grave, angoissé, d’une culture exceptionnelle, qui a été un ami très cher à mon cœur. Vous avez passé une dizaine d’années à assurer seul la présentation dans la jour née ou le soir, avant de devenir le « jo ker » du JT. Le joker est une carte maî tresse, voire gagnante dans un jeu de cartes. Cela me convenait d’autant plus que je n’ai jamais cherché à devenir une vedette du petit écran, bien au contraire. De plus, on m’a confié, en même temps, la responsabilité des éditions spéciales liées à des événements marquants. L’au todidacte que je suis a ainsi appris beau coup de choses. Parmi les moments forts que vous avez vécus, il y a eu le passage à l’an 2000. Nous avons assuré, avec mon équipe, près de 24 heures de direct. C’était épui sant, mais j’avoue m’être rarement senti aussi épanoui qu’à cette occasion. Il y a eu également les commentaires des défilés du 14 juillet, dont vous avez large ment participé à l’évolution. Je me suis d’abord retrouvé au cœur de l’un des premiers en 1953, puisque, jeune mili taire, j’ai défilé au milieu de mon corps, sur les ChampsÉlysées, devant Vincent Auriol, le Président de la République. Au début des années 90, les dirigeants de TF1 m’offrent de succéder à Léon Zi trone, mais aussi de contribuer, avec Charles Villeneuve, à l’organisation et à l’évolution de ce direct symbolique. Je demande immédiatement un rendez vous à mon ami François Léotard, qui vient d’être nommé ministre de la Dé fense. Je plaide pour un partage avec le service public qui, depuis toujours, a le monopole de la diffusion en direct. Je suis entendu puisque depuis, une année sur deux, la chaîne pour laquelle je tra vaille a la responsabilité de l’événement. Vous avez vécu des minutes difficiles en 2002 quand Jacques Chirac a échappé à un attentat. Un homme a tiré un coup de fusil en sa direction quand il est passé tout près, sur l’avenue. J’étais à plusieurs centaines de mètres de là, enfermé dans un studio, plongé dans mes fiches, et je n’ai rien entendu. Quand j’ai appris l’in formation par l’oreillette, j’ai paniqué. Je devais interviewer le chef de l’État et je craignais qu’il soit marqué par cette ten tative. Il n’en a rien été. Le soldat Chirac n’avait pas bronché au moment du coup de feu et s’est montré tout aussi imper turbable pendant notre entretien. Pendant des années, vous avez égale ment assuré le commentaire des cérémo nies du 6 juin. J’ai débuté à l’occasion du 50e anniversaire. Là aussi, j’ai vécu des instants inoubliables. Je me suis un jour retrouvé entre l’amiral de Gaulle, Alain Decaux et Pierre Salinger ! Trente ans après, vous n’êtes plus à l’an tenne, mais vous avez néanmoins large ment participé en coulisses, voici quelques semaines, au direct du 80e an niversaire du Débarquement. J’ai le privi lège de continuer à travailler à TF1 où j’ai toujours un bureau et où je me rends presque tous les jours. Cela me permet de mettre mon expérience au service de celles et ceux qui sont aujourd’hui aux commandes. Vous êtes à l’antenne depuis plus de 60 ans. Quel est le secret de votre éternelle jeunesse ? Je cours tous les matins : une dizaine de kilomètres environ. Il y a sur tout la passion, demeurée intacte. Le jour où j’arrêterai de travailler, vous vien drez m’interviewer au cimetière ! Propos recueillis par J.P. En 1987, dans l’émission « La nuit du livre », sur TF1. Content Curation JeanClaude Narcy est une légende de la télé française. Véritable journaliste caméléon, il a tout fait et garde, à 86 ans, un bureau chez TF1. « J’ai été joker, une carte gagnante ! » Si JeanClaude Narcy garde une forme olympique malgré l’âge, il a un secret : 10 km de jogging tous les matins ! Content Curation En 1996, sur le plateau du Journal télévisé, sur TF1. Content Curation Rencontre 33 De notre correspondant à Paris, Jacques Pessis Le jour où j’arrêterai de travailler, vous viendrez m’interviewer au cimetière ! 32 Grand entretien : le journaliste JeanClaude Narcy est une légende de la télé française. 21 Jetset : à Monaco, une soirée caritative a attiré tout le gratin de la télévision... 22 Princesse Kate : atteinte d’un cancer, elle a participé au Trooping the Colour. Quel retour! 26 Justice : portraits des 13 « most wanted », les criminels les plus recherchés de Belgique. 28 Pradel raconte : Colin Pitchfork, le premier criminel confondu grâce à son ADN. 30 Argent : le mandat extrajudiciaire permet de choisir à temps qui gérera vos biens. 31 Santé : l’esprit, l’activité physique et la nutrition, le bienêtre envisagé selon 3 axes. 46 Test auto : la nouvelle (jolie) Mini Cooper SE, l’électricité lui va bien ! 56 Dossier TV : Michel Cymes et Marie Portolano sont aux commandes de « Qui dort perd ! », une émission qui va sonder notre... sommeil. Sommaire 100 rue Royale 1000 Bruxelles. 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Communication : ALBERT II. Sans communication, votre paiement ne pourra être pris en compte. Le hors-série sera envoyé par la poste à l’adresse du donneur d’ordre en Belgique uniquement, dans la limite des stocks et par quantités normales. Délai de livraison : 10 jours ouvrables. Un document exclusif chez votre libraire ou sur www.soirmag.be/boutique HORS-SÉRIE 9,90€ Le roi Albert fête ses 90 ans! Toute une vie passée au service du pays et de ses concitoyens. Pour l’occasion, «Soir mag» consacre un hors-série exceptionnel au sixième roi des Belges. Avec notre album photo, parcourez en images la vie étonnante d’un petit prince de Belgique devenu Roi quand on ne l’attendait pas, au décès surprise de son frère, le roi Baudouin. Découvrez des images inédites en provenance des archives privées du Palais royal. Revivez aussi les plus beaux moments de sa vie, entre bonhomie et sens du devoir. Des événements qui l’ont fait entrer dans l’Histoire. Hors-série exceptionnel «Albert II, l’album photo de ses 90 ans» V.I.P. L e jeune candidat de l’émission « Les 12 coups de midi », pré sentée sur TF1 par JeanLuc Reichmann, bat tous les records. À 21 ans, Émilien inscrit son nom dans la légende des jeux té lévisés… Il est à la tête d’une cagnotte ja mais atteinte. Imaginez : la somme totale de ses gains s’élève à plus d’1,1 million d’euros. Du jamaisvu à la télévision fran çaise… Un champion hors catégorie. Une victoire incroyable pour une histoire folle, qui a commencé le 25 septembre 2023, jour de sa première participation au jeu télévisé lancé sur TF1 en 2010. Dès ses débuts, Émilien s’est illustré par ses connaissances exceptionnelles en culture générale. Le jeune Vendéen apporte sans relâche les réponses au quiz et remporte avec brio les défis qui lui sont lancés. C’est ainsi que depuis neuf mois, le can didat occupe le siège de « maître de mi di » en battant tous les records. Un destin incroyable alors qu’il avait raté sa pre mière tentative de participation à 18 ans, pour laquelle il n’avait pas été retenu, se lon lui, car il manquait d’assurance. Il est même parvenu à détrôner le plus grand gagnant de l’histoire de l’émission, Bruno Hourcade. Durant 251 jours, ce dernier a occupé cette même place avant de repartir millionnaire en octobre 2021. Passionné de culture générale, ce candi dat préparait ses participations à coups de révision à l’aide de fiches et de codes couleurs. Avec le million qu’il a empoché grâce au jeu télévisé, il n’a, ditil, « pas fait de grandes folies à part peutêtre des voyages ». Que fera Émilien avec sa cagnotte qui s’annonce déjà exceptionnelle et remar quable ? Il ne l’a pas encore révélé, sans doute par superstition. Il devra toutefois se concentrer à nouveau sur ses études. Car quand il est en tournage dans les stu dios télés, le jeune étudiant n’est pas sur les bancs de l’école dans le cadre de ses études d’Histoire ! « Je n’ai pas pu pas ser mes premiers partiels de janvier, c’était une période de tournage », atil expliqué au magazine « Télé Loisirs ». « Pour d’autres examens, j’étais aussi aux enregistrements. » Le retard s’est ac cumulé : « J’ai fait tous mes cours du premier semestre, mais je n’ai pas pu passer mes examens. Ça a été compliqué de les suivre ensuite. » Bien qu’il soit dé sormais millionnaire, Émilien n’a pas l’intention de lâcher ses études : « Je vais redoubler mon année. Je pourrais la va lider avec les rattrapages, mais je veux les reprendre sérieusement. » Axelle Noirhomme Émilien, le «maître» incontestable de midi Le candidat des « 12 coups de midi » sur TF1 a battu le record de gains dans une émission télé française, dépassant le million ! TF1 6 L'été est là et les événements qui l'accompagnent sont passionnants ! À vos marques, prêts, bougez en toute liberté ! Profitez des Jeux Olympiques et du Championnat de Foot grâce au monte-escalier Stannah ! www.stannah.com info@stannah.be Appel gratuit 0800 542 72 Image illustrative. Offre valable jusqu'au 28/06 et jusqu'à épuisement du stock et n'est pas cumulable avec d'autres campagnes ou offres. TÉLÉVISION GRATUITE Partagez des moments inoubliables avec vos proches ! À l’achat d’un monte-escalier neuf Le spécialiste en VIAGER à votre service depuis 1976 ◆ Rente maximum indéxée ◆ Sans impôt ◆ Non taxée - Bouquet élevé ◆ Opération avantageuse pour les 2 parties vendeur et acquéreur VIAGERIM Jean-François Jacobs SPRL Rue Solleveld, 2 - 1200 Bruxelles - 02/762 35 17 Chée de Tervuren 155 bte 5 - 1410 Waterloo - 02/762 78 12 www.viagerim.eu Brochure gratuite sur demande viagerim@skynet.be - www.viagerim.eu Portrait express 1.DIRECTION LE 16 ? Fort de son résultat électoral personnel et du score de son parti, la NVA, Bart De Wever est le favori dans la course au 16 rue de la Loi. Un autre nom commence néanmoins à se murmurer en coulisses… Celui du centriste Maxime Prévot, en embuscade si le nationaliste flamand ne parvenait pas à fédérer autour de sa per sonne. Le président des Engagés, 46 ans, dispose d’une image plutôt positive en Flandre, alors qu’une Sophie Wilmès peine parfois à séduire au nord de la frontière linguistique. 2.« REMONTADA » Maxime Prévot a pour lui le tour de force opéré depuis qu’il est entré en fonction, en janvier 2019, en tant que président du cdH, devenu Les Engagés sous sa hou lette. Il a proposé une totale refonte du parti : de formation en perdition, les centristes sont devenus incontournables au fédéral, en Wallonie et à Bruxelles de puis le 9 juin 2024. Une « remontada » pratiquement historique, comme l’a éta bli le politicien devant des militants chauffés à blanc. 3.CRASH AÉRIEN Maxime Prévot naît à Mons un 9 avril 1978. Son père, informaticien, est nom mé au GrandDuché du Luxembourg. Le petit garçon grandit donc près d’Arlon, puis déménage à Namur, suivant sa mère, fonctionnaire, au divorce de ses parents. Le père de Maxime Prévot meurt quand son fils a 18 ans, dans un crash d’avion en Espagne. « Cela forge le caractère », disaitil à « La Libre ». Il étudie ensuite les sciences politiques, de vient membre du PSC d’alors et fonde le mouvement « Orange dynamique », qui rassemble des étudiants humanistes fé rus de politique. 4.TOUCHEÀTOUT Le diplôme en poche, Maxime Prévot se lance dans le privé : consultant chez PwC. Après trois ans, Joëlle Milquet, présidente du cdH, le repère et lui offre le poste de directeur politique de son parti. Nous sommes en 2004, il n’a que 26 ans. Au fil des années, Maxime Prévot devient au choix échevin à Namur, dépu té fédéral ou wallon. Avant d’être propul sé bourgmestre de la capitale wallonne en 2012, poste qu’il occupe toujours au jourd’hui. Un politicien multifacette dont on comprend aisément le quali « toucheàtout » chez les Scouts : politi cien, mais aussi exarbitre de football, randonneur averti ou roi du karaoké ! 5.VALSEUR FOU À la base, Maxime Prévot rêvait surtout de devenir officier de gendarmerie, mais sa mauvaise vue l’a détourné de ce projet initial. Aussi bosseur que guindailleur, il se murmure que le centriste n’a pas son pareil sur les pistes de danse, que ce soit lors des festivités folkloriques de son coin ou lors d’une valse, sa spécialité ! Cela doit plaire à Nathalie, qu’il connaît depuis l’école secondaire et qui est au jourd’hui son épouse : ils forment une famille recomposée avec trois enfants. 6.LES DENTS LONGUES Bon vivant ? Pas uniquement. Mine de rien, l’humaniste a les dents longues. Un carnassier auquel l’opposition socialiste namuroise reproche, depuis qu’elle a été boutée hors de la majorité communa le en 2018, un début de culte de la per sonnalité. L’homme a la mainmise sur Namur, c’est une évidence. De 2014 à 2017, il a aussi été ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine à la Région wallonne. Avant de prendre la présidence du cdH, devenu Les Engagés, à la place de Benoît Lutgen. Trilingue, sympathique, peu co lérique, habile communicant, travailleur, professionnel… Le profil type d’un pre mier ministrable, donc ? Rodrigue Jamin BelgaImage Maxime Prévot Au sortir des élections du 9 juin, le président des « Engagés » fait figure d’outsider pour le poste de Premier ministre. En outre, son parti centriste est incontournable. 8 Comment participer : envoyez-nous vos réponses + la réponse à la question subsidiaire avec vos coordonnées complètes (nom, prénom, adresse) avant le 26 juin 2024 par : Email : concours@soirmag.be - Via www.soirmag.be/futuroscope Un tirage au sort déterminera les gagnants qui seront avertis personnellement par courrier. Répondez aux questions ainsi qu’à la question subsidiaire et tentez de remporter vos 2 entrées pour le Futuroscope. Bonne chance à tous! 1. Quelle est la date d’ouverture officielle du Futuroscope ? a) 1er janvier 1985 b) 31 mai 1987 c) 10 juin 1990 Question subsidiaire : combien de participants aurons-nous comptabilisés à la clôture de ce concours le 26 juin 2024? GAGNEZ VOS ENTRÉES POUR LE FUTUROSCOPE Concours 40 attractions irrésistibles Futuroscope Xperiences, c’est ce lieu extraordinaire où le réel et l’imaginaire se côtoient. Vous embarquerez pour un incroyable voyage autour du monde, avant de vivre le grand frisson en sautant dans une tornade. Vous danserez dans les bras d’un robot et vous pourrez même rejoindre Mars en roller coaster! Au Futuroscope, votre imagination sera votre seule limite! 2. Quel architecte est à l’origine de la conception du parc du Futuroscope ? a) Jean Nouvel b) Denis Laming c) Philippe Starck Déplacement rapide paiement immédiat LESANTIQUITÉSD’AUTREFOIS 0474/10.65.58 Maison sérieuse depuis 1952 pour collection personnelle rachète au plus chère toute montre gousset et poignet même en mauvais état (Jeager,Omega,Patek,…) N’hésitez pas à nous contacter pour toutes demandes d’informations - Vêtements vintage (fourrures, robe de soirée, carré de soie) - Maroquinerie de luxe, sac, valise (Delvaux, Vuitton, etc...) - Tous bijoux (même cassés) en or, argent ou fantaisie. - Pierres précieuse, perle de culture - Pièce de monnaie, lingots (or ou argent) - Stylo (Mont blanc,...) - Briquet (Dupont,...) - Pendule, tableau, mobilier - Toutes cristalleries - Argenterie (ménagère, service à café…) Achètetrès cher Deux jours après le scrutin du 9 juin, le roi Philippe a désigné le président de la NVA Bart De Wever dans une mission d’informateur. Un rôle qu’il a déjà tenu en 2010 et 2014. Bart De Wever a remis son premier rapport au Souverain ce 19 juin après avoir multiplié, en toute discrétion, les rencontres et les discussions afin de déga ger des premières pistes pour voir les partis qui pourraient travailler ensemble au niveau fédéral, en vue de constituer un gouvernement. Cette nouvelle mission d’informa tion confiée au leader des nationalistes flamands pour rait le mener ensuite rue de la Loi pour y briguer le poste de Premier ministre. Un scénario impensable il y a quelques années encore et contre lequel s’élèvent déjà diverses voix. Au niveau régional, les prési dents du MR, GeorgesLouis Bouchez, et des Engagés, Maxime Prévot, ont débuté un marathon de discussions, du 17 au 27 juin, en vue de la formation d’un gouverne ment en Wallonie et en Fédé ration WallonieBruxelles. Les représentants des grands vainqueurs du scrutin du 9 juin rencontrent des « repré sentants des forces vives de la société civile ainsi que des acteurs économiques, so ciaux, de la santé, sportifs, culturels… ». Les organisa La semaine De Wever informateur, discussions en Wallonie 10 tions syndicales et patronales ont ouvert le bal. Après avoir entendu les priorités pour chacun des secteurs reçus, ces rencontres apporteront des éléments de terrain afin de corédiger une Déclaration de politique régionale et une Déclaration de politique communautaire. Axelle Noirhomme Photos : BelgaImage Décès de la soprano Jodie Devos La jeune artiste a été emportée, le 16 juin, par un cancer foudroyant à l’âge de 35 ans. Révélée au grand public lors du Concours Reine Elisabeth en 2014, la soprano belge avait subjugué l’assistance, dont le Roi et la Reine, par son interprétation de « Glitter and Be Gay » de Bernstein. Le concours avait permis à Jodie Devos de donner à sa carrière un tournant décisif. Élections sous haute tension en France Après avoir annoncé des législa tives, le président Macron a provoqué le chaos politique. Le Rassemblement National de Jordan Bardella (photo), qui vise le poste de Premier ministre, s’allie avec d’autres partis alors que la résistance s’organise, notamment à gauche, pour briguer les 577 sièges de députés. François Hol lande a ainsi annoncé se présenter sur les listes. Les Tornados champions d’Europe Les Belges ont remporté le 4x400 mètres lors des Championnats d’Europe d’athlétisme à Rome, le 12 juin. Les Belgian Tornados offrent une 5e médaille à la Bel gique après l’or de Nafi Thiam en heptathlon et d’Alexander Doom sur 400 mètres. Noor Vidts et les Cheetas ont remporté le bronze. Explosion d’un immeuble à Anvers Le roi Philippe s’est rendu ce 14 juin sur les lieux de l’explosion qui a détruit, la veille, un immeuble d’habitation en région anversoise. Le Souverain s’est entretenu avec les secours toujours à la recherche d’une personne disparue. Au moins quatre personnes ont perdu la vie, dont une fillette de 10 ans. Trois autres personnes ont été grièvement blessées. Photos : BelgaImage 11 BelgaImage Hommage 12 S a fin était redoutée ; elle la re poussait mais on la savait proche. Elle nous cause pour tant de la peine, de celle qu’on ressent pour une artiste aux af finités électives. L’idole des yé yé s’était muée en auteure, en astrologue, en mèreartiste contenant la gloire, tranquille face à l’épreuve. La dis parition de Françoise Hardy nous fait même éprouver un réel vide. En mars 2021, elle publiait encore un livre, « Chansons sur toi et nous », un recueil de tous ses textes parus depuis 1962. L’adieu d’une artiste trop modeste, dou tant d’ellemême mais qui a réussi par la grâce des sentiments. L’été dernier, elle livrait un bilan de santé des plus pénibles sans rien masquer de son combat. Le 3 juillet 2022, dans les colonnes du « Jour nal du dimanche », on découvrait son calvaire : « Depuis mes 45 radiothéra pies, l’absence définitive de salive et le manque d’irrigation du crâne et de toute la zone ORL ont rendu ma vie cauche mardesque. Je passe au moins cinq heures par jour à m’alimenter et suis tou jours menacée d’hémorragies nasales à cause de mes narines trop sèches et obs truées malgré l’huile dont je les tapisse plusieurs fois par jour. Une récente hé morragie a encore plus desséché mon ar rièregorge, ce qui me vaut des crises de toux et d’étouffement. » Elle se pronon çait une fois encore pour la liberté d’avoir recours à l’euthanasie, ce qui en France n’est pas acquis : « Quand quel qu’un est incurable, c’est inhumain de ne pas abréger ses souffrances. » « TANT DE BELLES CHOSES » Et pourtant, la vie, elle la caressait pour ses petits et grands bonheurs. « J’ai beaucoup de beaux souvenirs », jugeait elle sereinement. Musique, répertoire, amours (Jacques et Thomas), aucun re gret, une élégance teintée d’une ironie douce. Comme dans sa chanson, « Tant de belles choses ». Elle avait surpris tout le monde, en avril 2018, en sortant un dernier album, « Personne d’autre », plein de grâce personnelle. À la mijuin 2020, son fils Thomas faisait part de ses craintes au micro de RTL. « Elle n’a pas grand moral mais on va essayer de trou ver des solutions. Elle a plein de pépins au quotidien qui font que sa vie est pé nible. » Personne à risque, elle avait ob servé la plus grande prudence durant la crise du coronavirus. Après son cancer du système lymphatique, elle en avait af fronté un autre, du pharynx. Elle souf frait aussi de surdité partielle due à la ra diothérapie. « Je suis obligée de voir des médecins. J’y passe le plus clair de mon temps », confiaitelle, non sans courage. Discrète et sans se lamenter, elle est allée au bout de sa ligne de vie. Françoise Har dy avait une aura très personnelle, fruit de sa subtile mélancolie. Elle luttait contre un cancer depuis plus de dix ans, avec des phases d’espoir et d’accable ment. Elle préparait sa sortie dont elle parlait ouvertement (lire encadré). Che veux blancs, regards gris, propos tendres, âme reposée, elle était devenue au fil du temps une chanteuse à part, nimbée du double agrément du monde culturel et de la rue à travers plusieurs générations. Françoise Hardy naît parisienne le 17 janvier 1944. Ses parents sont séparés. Son père assume la fonction de directeur dans une usine de machines à calculer ; sa mère, aidecomptable, fait bouillir la marmite. Souvent absent, le paternel ou blie en effet régulièrement de payer la pension alimentaire et les frais scolaires. Elle grandit avec sa sœur cadette Mi chèle dans un appartement de la rue d’Aumale, dans le 9e arrondissement. Bonne élève, elle se destine au départ au professorat et entame une licence d’alle mand à la Sorbonne. Mais l’alignement des planètes pour celle qui, un jour, se passionnera pour l’astrologie, en décide autrement. SA PREMIÈRE GUITARE En juin 1961, en récompense de sa réus site au bac, elle reçoit une guitare sèche. Elle a 16 ans, apprend à jouer par elle même. Son éducation musicale démarre, trois accords, quelques textes, une douce promesse à confirmer. Elle prend des le çons de solfège, s’inscrit au Petit Conser vatoire de Mireille et passe une audition concluante chez « Vogue », en autodi dacte du succès, comme un embryon qui va éclore. Car derrière son caractère har monieux se cache une folle détermina tion quand elle va frapper à la porte des maisons de disques. Françoise Hardy initie un modèle déposé : une longue sil houette filiforme, une voix confiden tielle, une mèche intangible, un contact un peu intériorisé, un sourire qu’on croi rait échappé d’un roman de Françoise Sagan. Elle fait partie de la jeune garde yéyé qui va « désengoncer » la France. Avec Sylvie Vartan et Sheila, ces égéries de l’insouciance, elle lui donne un coup de frais qui va très vite démoder les aî nés. Françoise Hardy est née à la célébrité avec une chanson. Habituée de l’émis sion « Salut les copains » de Daniel Fili pacchi, elle passe à la télé un soir d’élec tion présidentielle de 1962 dans un long programme annonçant les résultats. En fait de scrutin national, c’est elle qui sera élue ! « Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans la rue deux par deux. Tous les garçons et les filles de mon âge savent bien ce que c’est qu’être heureux. Et les yeux dans les yeux, et la main dans la main, ils s’en vont amou reux sans peur du lendemain… », la ri tournelle soutenue par un scopitone de Claude Lelouch, qui la montre se ba lançant dans une attraction foraine, Elle disparaît à 80 ans, victime du cancer, et lègue un beau testament au terme de 50 ans de carrière : des chansons doucesamères, une sensibilité précieuse. Françoise Hardy, les adieux les plus doux 13 ➽
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