LE SOIR MAG n°2434 - Page 3 - 2434 https://www.instagram.com/soirmag www.facebook.com/soirmag https://twitter.com/Soirmag Il reste Gérard Depardieu, bien sûr. Mais sa fin de carrière est tellement entachée de scandales que son décès ne créera pas le même émoi. Alors, oui, Alain Delon était le dernier des géants, après le départ de JeanPaul Belmondo en 2021, le dernier monstre sacré de cette génération masculine au panthéon du cinéma français, au même rang que des icônes comme Jean Gabin ou Lino Ventura. Pour Alain Delon, on essayera d’effacer de nos mémoires le souvenir des dernières années, de sa retraite pénible dans sa maison de Douchy où ses conflits entre ses enfants et sa dernière compagne ont tristement défrayé la chronique. Souvenonsnous plutôt de la dernière apparition spectaculaire de Delon, au Festival de Cannes en 2019, où il a été récompensé d’une Palme d’or pour l’ensemble de sa carrière. Souvenonsnous surtout du charisme de l’acteur au sommet de sa gloire, de sa beauté presque inquiétante, insolente. Un film symbolise sans doute au mieux le magnétisme de l’acteur : « La piscine », de Jacques Deray, en 1969, où Delon retrouve sa partenaire de vie, Romy Schneider. Le film, sensuel au possible, est devenu un classique du cinéma français et, aujourd’hui, l’héritage d’un acteur formidable, sa signature. Un film qui repassera certainement ces joursci à la télévision. Ne le manquez pas. Et, pour finir, nous reprendrons une citation d’Alain Delon luimême, en forme de dernière leçon : « Je n’ai pas vraiment peur de la mort. Je pense à la vie. » L’adieu à un monstre sacré Par Benoît Franchimont, rédacteur en chef L’édito © COUVERTURE : CONTENT CURATION 11 Hommage Alain Delon, l’amoureux fou du cinéma ! Le film a pris fin pour Alain Delon. Il s’est paisiblement éteint le 18 août à Douchy entouré de ses enfants. Il avait 88 ans. Son générique fut riche et mouvementé. Du 7e art, avec ses bonheurs et ses tragédies, ses amours déçues et son « moi » envahissant. Travelling carrière ! BelgaImage 10 Alain Delon : le dernier géant du cinéma français nous a quittés à 88 ans. 34 F olie », c’est le premier mot em ployé par le légiste dans son nouveau probable bestseller. Désormais dans le top des meilleures ventes en Belgique et en France avec ses deux pre miers tomes, le tirage du 3e opus s’annonce vertigineux avec… 300.000 exemplaires ! Philippe Boxho, l’un des douze médecins légistes belges, est sorti de sa salle d’autopsie grâce à sa façon d’aborder la mort avec humour et déta chement. Chaque histoire peut faire fris sonner, sourire, émouvoir… Toutes sont uniques et racontées avec rigueur scien tifique, respect et parfois humour. Le lé giste vient même d’être promu citoyen d’honneur de la ville de Liège et, dans la foulée, citoyen d’honneur de Roture lors des festivités du 15 août. Il nous raconte ce succès qui le submerge quelque peu. Médecin légiste et « star », c’est compa tible ? Je vous avoue que ce n’est pas ma vie ! Être reconnu dans la rue, ça fait évi demment plaisir, mais à la fois, un jour, tout cela s’arrêtera et me permettra de retourner dans l’anonymat. C’est une belle et incroyable expérience, mais cela ne doit pas aller audelà. Vous avez encore le temps de vous rendre à l’Institut médicolégal de Liège pour travailler ? Rien que ce matin, j’ai fait une dizaine d’expertises sur des vivants. Il s’agit d’une part importante du travail d’un légiste. Je rencontre des personnes qui ont été agressées pour déterminer les lésions, les coups et blessures, ou je fais des contrôles toxicologiques… Une bonne concentration est indispensable dans ces affaires. Le succès des livres est inattendu, mais cela ne pose pas préju dice à mon travail de légiste. J’ai appris à gérer. Je pratique encore des autopsies et on me demande aussi régulièrement de reprendre des dossiers d’autopsie et de donner mon avis. La seule chose que je ne peux plus faire depuis quelques mois, ce sont les gardes de 24 heures, car cela demande une disponibilité totale pour être optimal dans le travail. Malgré les quelque 17 millions de vues sur YouTube, les 400.000 exemplaires déjà vendus des deux premiers tomes, les nombreux plateaux télé, les apparitions variées jusqu’aux Francofolies du Spa en juillet dernier, légiste vous êtes, légiste vous resterez ? Ça commence à faire beaucoup, en effet. Je vais devoir dispa raître à un moment. Quand je suis allé à Spa, les gens ont cru que j’allais chanter !, mais ce n’était heureusement pas du tout ça. L’idée venait des Francos de La Ro chelle où une personnalité raconte ses chansons préférées. Je l’ai fait pour vivre l’expérience, mais tout cela n’est pas dans mon ADN. Je vais désormais honorer mes engagements, les séances de dédi caces prévues en France, en Suisse et en Belgique ainsi que ma participation pro chaine à « Hep Taxi ». Mais je vais lever le pied. Cela ne va pas s’arrêter si vite étant don né que vos ouvrages doivent être traduits pour être édités en Italie, en Espagne, aux PaysBas, en GrandeBretagne et même au Brésil ! Avec une adaptation audiovi suelle en cours de négociation… Je vous rassure, pas question pour moi de deve nir comédien ! Si une adaptation est faite, je serai juste conseiller technique. Pour la télé, je me limiterai à des appari tions pour expliquer des aspects médico légaux, car c’est mon job ; je pourrais en faire plus, rien ne l’interdit, je pense par exemple à Michel Cymes, mais je ne veux pas plus de cette peopolisation galo pante, que je n’ai pas vue arriver. Je veux rester dans ma pratique médicale. Vous avez pratiqué des milliers d’autop sies en 30 ans de métier, les anecdotes que vous racontez dans vos livres sont sans fin ? J’en ai énormément, mais pas infiniment. Je ne vais pas en abuser ! Y atil des affaires que vous vous refu sez de raconter ? Celles qui m’ont touché le plus, je ne les raconterai pas. Je suis in tervenu sur des dossiers dramatiques, à Liège notamment, comme la fusillade de la place SaintLambert, la disparition des petites Nathalie et Stacy, l’effondre ment de l’immeuble de la rue Léopold… Je ne souhaite pas les évoquer dans ce cadre. Dans ce livre, vous avez glissé une his toire totalement inventée… Racontez nous pourquoi. On me dit que je raconte bien les histoires. Du coup, je me suis dit : « Tiens, qu’estce que cela donnerait si je créais une histoire rien qu’à moi ? » Dans mes livres, je pars toujours de vrais dos siers, mais je brouille quelque peu les pistes pour que l’on ne puisse pas recon naître les protagonistes ou les familles touchées, bien que cela fasse partie du domaine public. Ces dossiers sont en effet passés en cour d’assises et les médias les ont souvent traités. Je ne connais par ailleurs pas tous les tenants et aboutis sants de ces affaires en dehors de ma par tie autopsie, mais je veux rester très res pectueux face à ces histoires qui sont douloureuses pour ceux qui les ont tra versées. Je change les identités aussi et j’utilise les prénoms de mes amis. Ici, j’ai en effet décidé d’inventer totalement une histoire ! J’attends de voir si les lecteurs pourront faire la différence. C’est un petit challenge que je me lance. Peutêtre que ça m’ouvrira plus tard à la voie du roman, en fonction de la réaction des lecteurs… Vous êtes un boulimique de projets. Et vous avez encore beaucoup de choses prévues… J’aimerais faire un livre sur la mort du Christ et le Suaire de Turin et deux autres ouvrages en relation avec mon métier. Je sors un bouquin pour mes étudiants de l’Université de Liège en médecine légale, je participe aussi à un ouvrage sur l’expertise judiciaire et sur la mort de l’évêque saint Lambert. Bon, là, il faut que je me calme ! En 2025, je ne sortirai rien ! Normalement… Propos recueillis par Axelle Noirhomme « La mort en face », par Philippe Boxho, éd. Kennes, 240 p., 19,90 euros. Médecin légiste, Philippe Boxho aime raconter les cas qu’il traite au quotidien, entre frissons et ... humour. Bernard Babette Avec « La mort en face », le médecin légiste Philippe Boxho sort un 3e livre avec toujours autant d’histoires glaciales racontées avec saveur. « Je vais devoir disparaître à un moment ! » Confidences 35 « J’ai adoré cette histoire du journaliste Pierre Bonte où un fermier expliquait à l’époque pour quoi il avait épousé sa femme. Sa réponse était sansambages :“Parcequ’ilm’enfallaitune !”En partant de cela, j’ai eu envie de revenir sur ce meurtre entre Lucien et Lucienne, un couple de fermiers dont la vie n’était pas simple. Un jour, Lucienne est retrouvée dans une cuve à lait. “Un accident”, affirme son mari… Pas vraiment… J’ai pu démontrer qu’il s’agissait bien d’un meurtre après avoir repris le rapport d’autopsie, et cela a apporté les preuves nécessaires à faire incarcé rer Lucien. » À chacune de ses descentes, Philippe Boxho observe les scènes de crime. Sur celle dans un sentier où un promeneur est retrouvé mort, rien n’apparaît suspect. « Il a pourtant la gorge tranchée, son corps gît derrière des maisons. Il n’y a rien qui explique quoiquecesoit.C’estàcemomentlàquejevois le voisin tondre sa pelouse… Je me rends chez lui, discute et découvre dans son jardin un en droit légèrement surélevé. J’ai compris tout de suite que la lame de la tondeuse, en passant à cet endroit, s’est arrachée pour aller trancher la gorge du malheureux promeneur. » Au mau vais endroit, au mauvais moment… A.N. Tué par une tondeuse « Je n’ai pas vu arriver cette peopolisation galopante. 34 Boxho superstar: le médecin légiste belge sort un 3e livre d’histoires glaciales. Q ui se souvient encore aujour d’hui de Francis Leroy ? C’est grâce à mon confrère, le talen tueux chroniqueur judiciaire Paul Lefèvre, que je me suis in téressé à l’affaire de « l’homme à la cagoule », surnommé éga lement par la presse « le fou de Bergerac » ou encore « l’assassin de la pleine lune ». Paul, alors jeune stagiaire, se souvenait de la bataille qui avait déchiré les experts scientifiques, sommés par le tribunal de Pé rigueux de dire si les pulsions meurtrières de ce tueur récidiviste pouvaient être attri buées à l’astre de nos nuits ! UNE NUIT DE PLEINE LUNE Jeudi 29 juin 1961, la grosse horloge de l’église de Saintes, en CharenteMaritime, vient de sonner 3 heures du matin. Une lune énorme et pleine illumine le paysage d’une lumière blafarde. Francis Leroy, un étudiant de l’école d’agriculture de la Cou ronne marche au hasard dans les rues dé sertes de la petite ville. Il a 21 ans. Il mesure 1m90. Son ombre projetée sur les façades des pavillons lui donne une silhouette de géant… En passant rue des Balanchardes, il remarque une maison dont le vasistas, don nant sur les toilettes, est resté ouvert. Il se glisse à l’intérieur, monte silencieusement au premier étage, pousse la porte d’une chambre, au hasard… Elle est occupée par deux garçons de 12 et 13 ans. Il secoue l’un des enfants endormis… Il murmure : « Lèvetoi, papa t’emmène faire une petite balade… » Mais, au lieu d’obéir, le gosse al lume brutalement la lumière qui illumine la pièce ! Leroy, surpris, s’enfuit aussitôt et ressort de la maison par le même chemin… Puis il reprend sa promenade nocturne et arrive devant une maison située au 21, rue Desmortiers. Quelques minutes avant, le propriétaire a quitté sa maison pour se rendre au centre hospitalier où il est em ployé. Il a refermé la porte d’entrée le plus doucement possible, sans même donner un tour de clé, pour ne pas réveiller son épouse, Christiane, qui dort au premier étage. Francis Leroy pousse le portail, pé nètre dans la maison, monte au premier et entre dans la chambre de l’épouse. Ré veillée en sursaut, elle est terrorisée, inca pable du moindre geste de défense. Il l’oblige à se lever, à revêtir un imperméable et à sortir avec lui dans la rue. DES MORSURES HUMAINES ! Au même moment, un voisin quitte son do micile pour se rendre aux abattoirs, où il est boucher. Il dira avoir bien vu un couple au comportement bizarre : un homme qui lui semble très grand, avec un chapeau de feutre marron enfoncé sur le crâne, tenant serrée contre lui une femme enveloppée dans un imperméable trop grand, dont le col relevé ne permettait pas de voir le vi sage. « Ses pieds semblaient à peine toucher le sol », dira le témoin… Il se dit que la femme est ivre et que son compagnon l’aide à regagner son domicile… Rien ne pouvait lui laisser imaginer à cet instant qu’il serait le dernier à avoir vu vivante cette inconnue accompagnée de son assassin. Vendredi 30 juin. Dans l’aprèsmidi, le ca davre dénudé de la jeune femme est décou vert à 1 km et demi de la ville, en bordure d’une prairie qui descend jusqu’à la Cha rente. Elle a été étranglée avec une corde lette. Son corps est couvert de griffures et de morsures, comme si elle avait été atta quée par un animal, mais l’autopsie révèle que les griffures sont incontestablement d’origine humaine, car les ongles de l’agres seur ont laissé des traces qui présentent d’ailleurs une particularité qui sera déter minante dans la suite de l’enquête… L’ENQUÊTE DÉMARRE Pendant des mois, les enquêteurs de la po lice judiciaire de Périgueux cherchent à identifier l’auteur de ce meurtre sauvage… Mais l’étudiant est rentré à l’école d’agricul ture, où il poursuit ses études. Aucune piste ne peut mener à lui. Il a réussi le crime par fait ! Comme dans les romans policiers, un grain de sable va pourtant permettre son arrestation… Huit mois plus tard en effet, le 11 février 1962, le même jeune homme pénètre à nouveau de nuit dans une maison de la petite commune de la Couronne. Il ex plore les différentes pièces sans réveiller une femme de 59 ans qui dort dans sa chambre, et il repart avec un poste de radio, un transistor comme on disait à l’époque, dont le vol sera signalé à la police par la propriétaire. DES CONFETTIS ROUGES LE TRAHISSENT Quelques semaines plus tard, le 24 mars, toujours en période de pleine lune, vers 4 heures du matin, il s’introduit dans la chambre d’une mère de famille, qui se ré veille en sursaut en découvrant, près de son lit, un homme au visage masqué qui la me nace avec une baïonnette ! Il lui demande de l’argent ! La femme, dont les quatre en fants dorment dans une pièce voisine, lui indique un tiroir de la commode. Profitant d’un moment d’inattention de son agres seur, elle s’agrippe à son manteau en appe lant à l’aide. Pris de peur, Leroy s’enfuit en laissant derrière lui une pluie de… confettis rouges qui s’échappent de ses poches. Les policiers qui se rendent sur place vont en retrouver dans la chambre, dans l’esca lier, un peu partout dans la maison… Ce dé tail va les mettre tout de suite sur une piste qui s’avérera la bonne ! Des confettis rouges, on en a jeté beaucoup cette nuitlà lors du bal annuel de l’école d’agriculture ! Les enquêteurs se rendent sur place, de mandent à voir le directeur et perquisi tionnent en sa présence les placards de tous les pensionnaires. Lorsqu’on ouvre celui de l’élève de deuxième année Francis Leroy, on y découvre le magnifique poste de radio Philips volé en février ! Malgré cette preuve évidente, les confettis et le témoignage de la mère de famille agressée, il faudra deux jours aux enquêteurs pour obtenir les aveux complets du jeune homme mis en garde à vue. Le transistor, c’est lui, la menace de la mère de famille avec une baïonnette, c’est lui aussi… Mais Francis Leroy va plus loin et avoue spontanément le meurtre de la jeune femme de Saintes au mois de juin précédent. « Je suis presque heureux que vous m’ayez démasqué », ditil aux poli ciers. « J’aurais sans doute recommencé ! » LIBÉRÉ APRÈS 9 ANS Pour les proches du jeune homme, pour sa mère qui entretient avec lui un rapport fu sionnel, c’est l’incompréhension. On n’ar rive pas à réaliser comment il a pu devenir un meurtrier. Devant ses juges, il dira qu’une « force mystérieuse » s’emparait de lui à chaque pleine lune, sans qu’il puisse lui résister… Ses avocats plaident l’irres ponsabilité. La cour d’assises de Charente Maritime condamnera cependant Francis Leroy à 20 ans de réclusion en 1964. Incar céré à la prison centrale de Melun, il en sor tira 9 ans plus tard, en 1973. Une libération conditionnelle qui prévoit un suivi psychia trique régulier. Mais il n’y aura qu’un seul et unique rendezvous, car le médecin le déclare entièrement sain d’esprit ! Francis Leroy a, comme on dit, payé sa dette à la société. Il retourne vivre à la Bourdeilles, dans la belle propriété de ses parents où il crée un club hippique. Pour tous ceux qui connaissent son histoire, il s’est parfaitement réinséré. Avec l’aide du maire de la commune, il se lance même dans le développement touristique de sa région, monte un projet de village de va cances pour passionnés de randonnées équestres. On le voit intervenir dans un re portage de FR3Limoges pour présenter l’association « Accueil en Périgord vert », qui permet l’accueil tout au long de l’année en milieu rural ! RÉINSÉRÉ, IL… RÉCIDIVE ! Ce que tout le monde ignore encore à l’époque, c’est que Leroy a recommencé ses visites nocturnes. Dans la nuit du 1er dé cembre 1978, cinq ans après sa sortie de prison, une nuit de pleine lune, il terrorise la famille Cazes de Bergerac. Le père, la mère et leur fils de 18 ans sont menacés d’un fusil à canon scié, attachés et les yeux bandés avec du sparadrap. Leroy a pris un accent espagnol, s’est présenté comme un révolutionnaire poursuivi par la police. Toute la nuit, il délire, tient des discours dans une langue imaginaire et finit par quitter la maison après avoir fait boire deux verres de porto à madame Cazes ! La sé questration aura duré six longues heures ! C’est le début d’une longue, très longue sé rie d’agressions, qui se termineront dans le drame et dans le sang en 1984… J.P. À suivre. La presse l’avait surnommé « le fou de Bergerac », un tueur récidiviste influencé par l’astre de nos nuits ! Jacques Pradel raconte L’assassin de la pleine lune La presse avait suivi de près cette affaire et avait affublé Francis Leroy d’une série de surnoms. DR Photonews 38 39 Francis Leroy. DR Francis Leroy (en pull boutonné)au milieu des gendarmes lors d’une reconstitution. BelgaImage 38 Pradel raconte : la presse l’avait surnommé « le fou de Bergerac », un tueur récidiviste. Ces incroyables villas de stars de la chanson 42 Vu du ciel Quand ils ne sont pas en studio, en concert ou en promo, les stars de la musique profitent de la quiétude de somptueux piedàterre. Nous vous emmènons à la découverte de ces incroyables villas ! Texte : Rodrigue Jamin Reportage photo : Éric Fenouil Ici,la magnifique propriété de Patrick Bruel à l’IslesurlaSorgue. BelgaImage 43 42 Vu du ciel : les maisons des stars de la chanson française, des petits paradis isolés ! 36 Un crime parfait ? La descente aux enfers de Marwan Berreni, le petit prince de « PBLV ». 48 Cinéma : le réalisateur argentin Fede Alvarez met en images le 7e volet de la saga « Alien ». 50 Argent : il est indispensable de prendre ses précautions avec les voitures d’occasion. 51 Musique : Raphaël sera de passage aux Solidarités avec un 10e album très personnel. 54 Test auto : la Kia Picanto, plus urbaine que jamais. Les minicitadines ne sont pas mortes ! 56 Jardinage : nos astuces pour créer la surprise dans votre jardin grâce à des coins aménagés. 57 Brigitte Bardot : après la gloire et le cinéma, elle a voué sa vie à la défense des animaux. 64 Dossier TV : Michèle Bernier et Antoine Hamel nous racontent le tournage de la saison 10 de « La stagiaire » cet été. Sommaire 100 rue Royale 1000 Bruxelles. 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Prénom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N°: . . . . . . . . . . . . . . . . . Bte: . . . . . . . . . . . . . . . . . CP: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Localité: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Téléphone: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date de naissance: . . . . . . . . . . . /. . . . . . . . . . . /. . . . . . . . . . . . . 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Il y a toujours un livre à écrire, un concept d’émission qui traîne dans ma tête… Durant juilletaoût, mon épouse (Audrey CrespoMara, ndlr) présente les JT du weekend sur TF1. Nous sommes donc partis du 15 juin au 10 juillet. Nous sommes allés en Italie, sur le lac de Garde, à la Villa Feltrinelli. Les lacs italiens sont, pour moi, le comble du chic et du raf finement. Cette villa est grandiose, ma gique. Le temps s’y est comme arrêté. C’est le plus bel hôtel que je connaisse. Pour nous, c’est un rituel. C’est une adresse que l’on retrouve, qui fait vraiment partie de nos vies. Nous avons aussi passé quelques jours en Ombrie, au château de Reschio, un château médiéval transformé en hôtel de luxe. Puis, après toute cette quiétude, SaintTropez. C’est un lieu que j’ai fui toute ma vie. Trop people. Trop jetset. Tout ce que je déteste ! Et puis, en vieillissant, les goûts changent. Les a priori aussi ! Il faut reconnaître que SaintTrop’, c’est quand même pas mal ! Les « vacances » sont donc déjà finies ? Ab solument pas ! Nous repartirons, fin août, en Turquie sur un bateau avec des amis. Vous savez, je voyage énormément. J’ap partiens à une génération qui aime bouger, découvrir. À 23 ans, en 1972, j’étais déjà à Bali ! Depuis, j’ai fait le tour du monde. Ça m’a coûté une fortune d’ailleurs ! Cet hiver, on a fait la Jamaïque et l’Arabie saoudite. Parmi tous ces pays traversés, il y a une destination que vous aimez particulière ment ? J’adore la Grèce. J’ai tout vu : Hy dra, Spetses et toutes les Cyclades ! J’ai fini par aimer Mykonos. Les maisons sont des cubes blancs. Comme dans un jeu pour en fants. Une petite maison, c’est un cube. Une maison moyenne, deux cubes. Une grande, trois. Un supermarché, dix. Le Corbusier avait noté l’intelligence de cet urbanisme. Avec Audrey, on est allé au Belvédere, du rant trois ans de suite, ce qui ne nous arrive jamais ! Il y a un lieu qui vous a marqué plus que d’autres ? Je dirais Boipeba, au Brésil, c’est littéralement le bout du monde ! Vous de vez d’abord rejoindre Rio, ensuite Salvador de Bahia avant, troisième avion, d’enfin pouvoir atteindre cet endroit incroyable. C’est une petite île, un confetti, dans l’archi pel de Tinharé, dans les basses terres du sud de Bahia. Elle est comme endormie. Très peu fréquentée. Et d’une beauté folle. Je me souviens d’une plage de sable blanc de plus de 10 kilomètres de long avec, de temps en temps, un mec qui vendait des beignets aux fruits de mer… Improbable. Et puis, j’aime les hôtels. Les hôtels de luxe. C’est mon petit faible. Je m’y sens bien. Je vous ai déjà parlé de la Villa Feltrinelli, sur le lac de Garde. J’aime aussi énormément le Beverly Hills Hôtel de Los Angeles. C’est iconique. La piscine avec ses grands pal miers, c’est le centre du monde ! Et si on parlait de votre actualité ? Il y a ma chaîne « Arditube » sur « YouTube », qui cumule 569.000 abonnés ! Il y a « Ardivi sion » aussi, une chaîne 100 % Ardisson où toutes mes émissions sont rediffusées aux La Villa Feltrinelli, sur le lac de Garde, très appréciée de Thierry Ardisson. Content Curation « Les vacances ? Connais pas ! » C’est l’un des animateurs les plus populaires du petit écran. Plongé dans la rédaction d’un nouveau livre, Thierry Ardisson a pris le temps de nous parler de son été. Le couple formé par Thierry Ardisson et sa femme Audrey CrespoMara. Thierry Ardisson horaires d’origine. C’est sur Samsung, Mo lotov, Rakuten. Actuellement, je travaille sur un livre qui sortira le 16 octobre aux Éditions du Rocher, « L’âge d’or de la pub ». C’est inspiré du documentaire diffusé l’an née dernière sur « France 3 » et qui a car tonné. Je rappelle qu’avant de faire de la té lé, pendant 10 ans j’ai fait de la pub. Je m’amuse à y révéler les petits secrets d’un monde qui continue de me fasciner. Je me pencherai ensuite sur « L’âge d’or des clips », encore un documentaire. Vous voyez, je ne m’arrête pas. Jamais ! Pour quoi ? Parce que je n’en ai pas envie ! N’est ce pas la plus belle des raisons ? Propos recueillis par Bertrand Deckers GRAND CONCOURS • 1 magnifique voyage à Marrakech 6j/5n en hôtel 5* • 10 chèques de 50 € FNAC/ Vanden Borre • 10 chèques de 50 € CLUB • 10 chèques de 50 € DELHAIZE • 10 chèques de 50 € ICI PARIS XL À GAGNER Pendant 9 semaines consécutives, du 3 juillet au 28 août, découvrez les vacances préférées de vos VIP. Suivez leur périple et participez à ce concours pour avoir une chance de remporter l’un des nombreux prix. Comment participer? C’est simple! Il vous suffit de découper les codes-barres originaux présents sur les couvertures des 9 numéros du Soir mag, du 03/07 au 28/08 inclus et de les coller sur le bulletin-réponse paru dans le magazine du 3 juillet. Si vous avez égaré ce bulletin, pas de panique ! Une nouvelle grille sera publiée dans le magazine du 28 août. Nous vous souhaitons à tous bonne chance! «L’ÉTÉ DES VIP» Avis aux abonnés ! Votre magazine ne contient pas de code-barres. Pour valider votre participation, répondez simplement à la question subsidiaire et envoyez votre participation dans une enveloppe affranchie après le 28 août. Dans les salons cossus de la Villa Feltrinelli. Thierry Ardisson L’animateur en Arabie saoudite, l’hiver dernier. Thierry Ardisson Du 15 au 18 août, les visiteurs de la GrandPlace de Bruxelles ont pu admirer le spectacle bisannuel du tapis de fleurs. Environ 120 béné voles se sont activés, dès les petites heures du jeudi, pour créer cette œuvre d’art floral qui mesurait 70 mètres de long pour 24 mètres de large. Au total, ils ont installé près d’un million de fleurs en moins de quatre heures. Contrairement à la tradition qui a cours depuis 1971, le motif était principalement composé de dahlias plutôt que de bégonias, car ces fleurs résistent mieux à la chaleur. Il s’agissait du 23e tapis de fleurs de l’Histoire, cette fois créé par l’artiste urbaine liégeoise Océane Cornille, connue sous le nom de Whoups. Pour les organi sateurs, « l’occasion était idéale de rajeunir l’image du tapis de fleurs avec un design qui rompt avec les conven tions des éditions précé dentes ». La composition, « Rhizome », est une méta phore du rhizome urbain, où « les quartiers s’assemblent et se séparent dans un réseau dynamique complexe », à la manière des racines d’une plante. « Un réseau dense et organique qui reflète la di versité et la vitalité de Bruxelles », a expliqué Océane Cornille, qui a aussi fait un clin d’œil à l’Art nou veau avec sa création. En La semaine Bruxelles parée de son tapis de fleurs 8 mars dernier, la Région bruxelloise a introduit une demande pour que le tapis de fleurs soit reconnu au patri moine immatériel de l’Unes co. La décision est attendue pour décembre 2025. La GrandPlace de Bruxelles est inscrite au patrimoine mon dial de l’Unesco depuis 1998. Rodrigue Jamin BelgaImage La variole du singe inquiète le monde L’OMS a déclenché son plus haut niveau d’alerte planétaire : le nouveau variant de la maladie virale Mpox a rapidement pro gressé ces derniers mois en Afrique, tuant 548 des 15.664 contaminés au Congo en 2024. Un cas a été repéré sur le sol européen, en Suède. Les Belges nés avant 1976 sont vaccinés contre la variole et partiellement protégés contre ce variant. BelgaImage Le prince Emmanuel diplômé Le 3e enfant du roi Philippe et de la reine Mathilde, 18 ans, a décroché son baccalauréat international à l’International School of Brussels. Depuis 2020, Emmanuel y suivait un parcours en anglais. Le Prince va se consacrer l’année prochaine à une formation en langue et en sport dans une académie à l’étranger. Son frère Gabriel a 21 ans depuis le 20 août. Palais royal/Bas Bogaerts Décès de Gena Rowlands à l’âge de 94 ans L’actrice américaine est morte ce 14 août des suites de la maladie d’Alzheimer. Icône du cinéma indépendant, elle s’est surtout distinguée dans les films de son mari John Cassavetes, qui lui a écrit « les plus beaux rôles dont une actrice puisse rêver ». D’elle, on retient son rôle de femme au foyer au bord de la folie dans « Une femme sous influence » en 1974 ou dans « Gloria » en 1980. BelgaImage La Grèce dévastée par les flammes De violents incendies ont démar ré le 11 août près de Marathon. Ensuite, le feu n’a eu de cesse de se rapprocher d’Athènes, ravageant près de 10.000 hectares. Si les flammes semblent désormais maîtrisées, grâce à l’abnégation des pom piers, les paysages proches de la capitale ne sont que désolation. Une personne est morte, des milliers d’autres ont été éva cuées. BelgaImage 9 Hommage Alain Delon, l’amoureux fou du cinéma ! Le film a pris fin pour Alain Delon. Il s’est paisiblement éteint le 18 août à Douchy entouré de ses enfants. Il avait 88 ans. Son générique fut riche et mouvementé. Du 7e art, avec ses bonheurs et ses tragédies, ses amours déçues et son « moi » envahissant. Travelling carrière ! BelgaImage Hommage Une gravure de mode, jeune et sauvage : Alain Delon impose très vite son côté félin. C’est son premier atout mais c’est loin d’être le seul. BelgaImage ➽ L a dernière fois qu’il parut fran chement heureux, c’était au Fes tival de Cannes, en mai 2019. Alain Delon avait reçu une Palme d’or d’honneur pour l’en semble de sa carrière. Il avait monté les marches au bras de sa fille Anouchka, ému par ce moment in tense, au terme duquel il pouvait « par tir tranquille ». On l’avait rarement vu si touché, fendant l’armure. « Je n’ai ja mais pleuré devant autant de personnes. Je suis heureux de cette Palme d’or. Il y a une chose au monde dont je suis sûr et dont je suis fier, la seule, c’est ma car rière… Ce soir, c’est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant. Quand j’ai commencé ce métier, on m’a dit : “Il y a une chose très difficile, c’est de durer.” J’ai duré soixantedeux ans. Mainte nant, je sais que ce qui est difficile, c’est de partir. Je vais partir, pas sans vous re mercier. Ce n’est pas les films qui font les stars. Ce n’est pas les metteurs en scène, ce n’est que le public. Je vous remercie de tout mon cœur », avait opiné l’acteur avant de dire quelques mots pour Mi reille Darc et Romy Schneider, « Je pense à elles. » Anouchka se fit l’écho de ce jour doré : « Tu as eu beaucoup de chance : la chance d’avoir ta gueule, la chance d’avoir ton talent et la chance d’avoir tourné avec les plus grands. Je pense que le cinéma a beaucoup de chance de t’avoir. Parce que tu es un homme de principes, de convictions, entier, vrai et plein d’audace », l’avait congratulé sa fille. Quelques semaines plus tard, en juin 2019, naissait une inquiétude due à un léger malaise vagal. Les rédactions s’étaient affolées. On allait perdre « le plus grand acteur français ». Admis à l’Hôpital américain de Neuilly, Delon avait fait peur à ses admirateurs. En suite, après une seconde attaque vint la longue convalescence en Suisse suite à un lourd AVC, un séjour sur les bords du Léman, à la très chic clinique privée du Génolier. Delon abattu, mis au secret, entouré de ses trois enfants, qu’on disait amoindri. À l’automne, le fauve était sor ti de l’hôpital pour rejoindre sa maison de Douchy, « très affaibli ». Il ne parlait plus, soignait sa dépression. Son public a Jeune premier éblouissant, acteur porté au pinacle, homme blessé, père ombrageux, amant superbe et immodeste, il cumula tous ces rôles avec moult éclats. En 1963, il tourne « Le Guépard » sous la direction de Luchino Visconti. Dans la Sicile aristocratique, il joue Tancrède qui cherche à séduire la belle Claudia Cardinale. Le film marque son entrée – très remarquée – dans le cinéma d’excellence. BelgaImage Il y a une chose très difficile, c’est de durer. 13
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