LE SOIR MAG n°2326 - Page 9 - 2326 100 rue Royale ‑ 1000 Bruxelles. Tél. 02‑225.55.55. e‑mail: redaction@soirmag.be ■ Editeur responsable et directeur général: Olivier De Raeymaeker, rue Royale, 100 ‑ 1000 Bruxelles. ■ Rédacteur en chef : Benoît Franchimont. ■ Rédacteur en chef suppléant : Pierre De Vuyst (02‑225.57.84) ■ Chef d’édition : Philippe Cools. ■ Révision: Éloïse Dewallef. ■ Secrétariat: Sylvie Delecosse (02‑225.52.36). ■ Rédaction: Myriam Bru (02‑225.57.01), Rodrigue Jamin (02‑225.55.66), Axelle Noirhomme (02‑225.52.38). ■ Mise en pages: Bernard Fiévet (02‑225.52.39), Thierry Wartel (02‑225.52.77). ■ Collaborateurs: Francesca Caseri, Margo de Croÿ, Dominique Deprêtre, Philippe Desalle, Sigrid Descamps, Éloïse Dewallef, Frédéric du Bus, Vincent Hayez, Stanislas Ide, Sophie Lagesse, Stéphane Lémeret, Bernard Meeus, Jacques Pradel, Jacques Pessis, Marc Ysaye. ■ Marketing: Silvia Schillaci (02‑225.57.96), Diversification: Sabine Levy (02‑225.52.76). ■ Régie publicitaire: Rossel Advertising, 100, rue Royale, 1000 Bruxelles. Sales director : Malika Afkir (02/225.57.30). ■ Vente: ROSSEL et Cie s.a., 100, rue Royale, 1000 Bruxelles (070‑22.10.10), CCP IBAN: BE13 0000 0146 8639 ‑ BIC: BPOTBEB. Abonnements: ROSSEL et Cie s.a., 02‑616.20.00, abonnements@soirmag.be, compte ING IBAN: BE61 3100 4963 7717 ‑ BIC : BBRUBEBB. Prix des abonnements Belgique et Luxembourg : 3 mois : 49 € ‑ 6 mois : 75 € ‑ 12 mois: 145 € (livraison à domicile) ‑ Prix de vente au numéro Belgique : 3,50 € ‑ Luxembourg: 3,50 €. ■ Imprimé chez Remy‑Roto S.A. à Beauraing (Belgique). Le présent numéro est destiné à la vente au prix imposé et ne peut en aucun cas, ni pour quiconque, être donné en location ou figurer dans une farde de lecture. Les textes, photos, dessins et toutes œuvres publiés dans “Soir mag” sont protégés par le droit d’auteur. Tous droits réservés. Toute reproduction et/ou rediffusion de contenu par quelque moyen que ce soit doit faire l’objet d’une autorisation spécifique auprès de Copiepresse au tél. 02 558 97 80 ou via info@copiepresse.be. Imprimé en Belgique. Ingénue dans le monde de la politique, l’exjournaliste Hadja Lahbib a pris de plein fouet les turpitudes et les violences du Parlement belge, où beaucoup de députés sont plus habiles à détruire qu’à construire. C’est vrai que le gouvernement belge a été forcé à des compromis, voire à des compromissions, dans le dossier de la libération d’Olivier Vandecasteele, pris à la gorge par le chantage des autorités iraniennes. « Une vie humaine vaut-elle un visa ? Évidemment », a résumé le Premier ministre Alexander De Croo, au secours de sa ministre des Affaires étrangères. Mais la majorité s’est tout de même déchirée. Que l’opposition, NVA en tête, cherche à ébranler le gouvernement, à le faire tomber, c’est de bonne guerre. Que des partis de la majorité lâchent une ministre qui n’a pas commis de faute, c’est plus détestable. Le maire de Téhéran et les membres de sa délégation, invités à un sommet international par le secrétaire d’État Pascal Smet, qui a démissionné, ont fait l’objet d’un contrôle de sécurité. Ni le maire, ni ceux qui l’accompagnaient ne faisaient l’objet d’une interdiction de voyage ou figuraient sur une liste de sanctions internationales. La question, engendrée par l’invitation bruxelloise, relevait de la diplomatie, parce qu’elle impactait les discussions en cours pour faire libérer l’humanitaire belge et d’autres détenus européens. Alors, oui, la Belgique a été très pragmatique dans ce dossier. Le reste n’est que stérile querelle politique. L’affaire des visas iraniens Par Benoît Franchimont, rédacteur en chef L’édito © Couverture: Photos : PhotoNews L es 17, 18 et 20 septembre pro chains, le public belge aurait dû acclamer Céline Dion. Dans un Sportpaleis anversois noir de monde, avec des fans qui connaissent sur le bout des ongles les tubes de la diva québécoise, les équipes techniques auraient fait tour noyer dans les airs les 104 drones lumi neux prévus sur la tournée internatio nale « Courage ». Mais de concert noir jaunerouge, il n’y aura pas. Céline Dion a mis un terme prématuré à cette tour née grandiose. L’annonce, datée du 26 mai, avait largement dépassé le seul cadre des gens en possession d’un ticket et de l’industrie de la musique : la star de 55 ans annulait une quarantaine de concerts prévus en Europe jusqu’en avril 2024, invoquant des « raisons de san té ». Dans un communiqué officiel, Cé line Dion s’excusait auprès de ses incon ditionnels : « Je suis tellement désolée de vous décevoir tous une fois de plus. Je travaille très dur pour reconstruire mes forces, mais faire une tournée peut être très difficile même lorsque vous êtes à 100 %. Ce n’est pas juste pour vous de continuer à reporter les spectacles, et même si ça me brise le cœur, il vaut mieux tout annuler maintenant jusqu’à ce que je sois vraiment prête à remonter sur scène. Je veux que vous sachiez que je n’abandonne pas… » Pour comprendre comment Céline Dion en est arrivée là, il faut remonter quelques années en arrière. Le 18 sep tembre 2019, l’interprète de « My heart will go on » donne le tout premier concert de sa tournée « Courage », la première depuis la disparition de son mari René Angélil trois ans plus tôt, à Québec : elle enchaîne vingt titres sur scène et semble au sommet de sa forme. Un show démesuré et un retour en grâce pour la superstar aux 220 millions – au minimum – d’albums vendus à travers le monde. Suivront 50 autres dates, entre le Canada et les ÉtatsUnis, jusqu’au 8 mars 2020, date de son ultime concert à ce jour. La pandémie de Covid19 a en suite scellé le sort du reste de sa tournée. Au programme, Céline Dion devait fou ler 28 pays, répartis sur trois continents, et donner 121 concerts. Ses dates euro péennes ont été repoussées à plusieurs reprises, la faute au Covid19 d’abord, puis à la santé chancelante de l’artiste que l’on découvrait très amaigrie à la moindre de ses sorties publiques. Au jourd’hui, tout est définitivement annu lé. SYNDROME DE L’HOMME RAIDE En décembre 2022, Céline Dion avait fait une première annonce similaire à celle du mois de mai de cette année, ac tant les reports de ses concerts euro péens prévus entre février et juillet 2023. Les yeux embués, elle révélait dans une vidéo le mal qui la ronge, une maladie autoimmune qui « affecte le système nerveux central et provoque une raideur musculaire progressive, une ri gidité et des spasmes, principalement dans le tronc et l’abdomen », précise le manuel MSD, référence médicale. « Je souffre d’un trouble neurologique très rare qui touche environ une personne sur un million. (…) J’ai parfois beaucoup de difficulté à marcher et je ne peux pas tou jours utiliser mes cordes vocales pour chanter comme je le souhaiterais », arti culait une Céline Dion coincée entre l’abattement face au sort qui s’acharne et la volonté farouche de s’en sortir, même si, visiblement, personne ne guérit de cette maladie aussi surnommée « le syn drome de l’homme raide ». Pour améliorer son état, Céline Dion est entourée des meilleurs spécialistes, comme l’expliquait sa sœur, Claudette, au « Journal de Montréal » fin janvier. La chanteuse est suivie à Denver, dans le Colorado, par Jill R. Schofield, « experte réputée dans le traitement de la dou leur » au Center for Multisystem Di sease. « Closer » avance que l’établisse ment élabore « un protocole de soins spé cifiques à chaque patient. Il s’accom pagne de conseils diététiques, d’une aide à la réduction du stress et d’exercices physiques pour contrer au maximum les douleurs quotidiennes ». La Québécoise née un 30 mars 1968 y suivrait un « trai tement expérimental, notamment à base de magnésium et de glycine ». Le suivi hospitalier de Céline Dion pour rait se voir modifié dans les prochains mois. Elle pourrait bientôt être accueillie au sein de l’Institut HospitaloUniversi taire de Montpellier nouvellement créé, spécialisé dans « la recherche et le soin autour des maladies autoimmunes » (Immun4Cure). « Céline Dion développe un anticorps qui cible une enzyme et qui perturbe complètement ses muscles. Il n’y a aucun traitement aujourd’hui pour ça. Sur une plateforme comme la nôtre, on peut tenter d’en trouver un. Il faut pour cela séquencer l’anticorps et construire un CART spécifique (une stratégie d’im munothérapie cellulaire en plein déve loppement, NDLR), et le tester », a expli qué au « Midi Libre » Christian Jorgen sen, directeur d’Immun4Cure. Celuici aurait même été contacté par l’entourage de la chanteuse : « Notre plateforme est ouverte à ça, on peut nous contacter et on peut proposer du surmesure, mettre dix chercheurs sur une problématique parti culière, on est en capacité de le faire. » « ELLE EST DANS SA BULLE, VRAIMENT » Du côté des proches de la Québécoise, l’inquiétude grandit forcément. Clau dette s’en est expliquée auprès de nos confrères canadiens, racontant le com bat mené par sa petite sœur : « Elle n’a pas arrêté de travailler depuis l’âge de 12 ans. Elle est entourée de spécialistes. J’ai confiance que la vie va lui rendre ce qu’elle a donné. Parce que c’est une fille extrêmement intelligente, extrêmement généreuse, talentueuse. Et amoureuse de la vie aussi. » Les épreuves – la mort de son mari, puis celle de son frère quelques jours plus tard – ont certainement affai bli Céline Dion et potentiellement préci pité la déclaration de sa maladie. Ses fans se souviennent notamment de cette Pour le premier concert de sa tournée internationale « Courage », Céline Dion avait mis la barre très haut. BelgaImage La chanteuse canadienne vit une véritable descente aux enfers, entre ses graves problèmes de santé et un fils devenu incontrôlable. Le tout sur fond de reventes immobilières et d’une tournée annulée. Rien ne va plus pour Céline Dion Star 12 13 12 Céline Dion : la diva québécoise, malade, vit une véritable descente aux enfers. 1716 U ne voix légèrement éraillée, des chansons souvent roman tiques, Claude Barzotti a longtemps chanté l’amour ou ses origines italiennes. À 69 ans, le « Rital » le plus connu de Belgique s’est éteint samedi 25 juin, chez lui à CourtSaintEtienne, des suites d’un cancer du pancréas. Il aurait soufflé ses 70 bougies ce 23 juillet. « Claude est mort à 69 ans, dans son lit, entouré de ses deux filles », a déclaré son manager Laurent Comtat. « Barzotti préférait qu’on le qualifie de chanteur d’émotion plutôt que romantique. C’était un écorché vif, un vrai sensible, qui a bu pour lutter contre son trac. » De Claude Barzotti, le grand public re tiendra sans conteste « Madame », « Le Rital » et « Je ne t’écrirai plus ». Et pour tant, le chanteur aux quatre décennies de carrière a enregistré plus de quinze al bums studio dont le premier, « Ma dame », sorti en 1981. DES SUCCÈS INDÉMODABLES Né en Belgique en 1953 de parents ita liens qui ont quitté leur pays dans l’es poir d’une vie meilleure, Francesco Bar zotti quitte le plat pays pendant quelques années durant sa tendre enfance. Ses pa rents tentent alors de s’installer en Suisse avant d’être priés de rejoindre l’Italie, faute de papiers en règle. Lorsque le garçonnet a 6 ans, le clan Bar zotti revient, pour de bon, en Belgique. Haut comme trois pommes, Claude fait ses premiers pas dans la musique. « À 6 ans, mes parents m’ont acheté un accor déon, à 8 ans une guitare », confiaitil dans nos pages. « J’allais à l’académie de musique, je suivais des cours particu liers à Wavre. Je prenais le bus, avec mon papa, de CourtSaintEtienne à Otti gnies. Ensuite, on prenait le train jusqu’à Wavre, et puis, on faisait encore quelques kilomètres à pied. Mes parents m’ont tou jours aidé. Mon père travaillait dans les mines, puis aux usines sidérurgiques Émile Henricot. Mes parents ont assisté à mon succès, mais ils étaient très dis crets. J’ai pu offrir une nouvelle voiture à mon père, une maison à mes parents. » N’ayant pas une passion débordante pour l’école, Claude Barzotti arrête assez jeune. Dès ses 15 ans, il chante ici et là dans des bals populaires. Dans les an nées 70, il enregistre plusieurs 45 tours, dont « Madame », mais le succès le boude. Mécanicien, prof de musique, il enchaîne des petits boulots. À la fin des années 70, il a la chance d’être engagé comme directeur artistique dans la mai son de disques Vogue, à Paris. Les pro ducteurs de la société lui proposent alors de sortir un 33 tours, « Madame ». Après des années de galère, le talent de Barzotti est reconnu. Deux ans après, il sort le disque « Le Rital ». Le titre devient un hit et décroche de nombreux records. Il sera vendu à plus d’un million et demi d’exemplaires. Après le succès de « Je ne t’écrirai plus » l’année suivante, la car rière de celui dont Céline Dion a fait sa première partie en 1985 connaît un pas sage à vide. En 1990, « Aimemoi » le fait revenir sur le devant de la scène. En pa rallèle à sa carrière d’agent immobilier qu’il a commencée quelques années plus tôt, par sécurité, Claude Barzotti se pro duit sur scène, sort un bestof, participe à trois reprises à la tournée « Âge tendre et tête de bois ». En 2015, il sort l’album « Le temps qui passe ». Quatre ans plus tard, il rentre une dernière fois en studio pour enregistrer son dernier opus, « Un homme ». Aucune maison de disques n’en veut, Claude Barzotti décide alors de le produire luimême. Pressé à 25.000 exemplaires, il n’est finalement jamais commercialisé… EFFLUVES DE WHISKY Claude Barzotti, ce n’est pas uniquement une musicographie bien fournie. C’est aussi malheureusement un combat, qu’il n’a pas hésité à rendre public, contre l’al cool. Extrêmement timide, c’est dans la bouteille que le chanteur trouvait le cou rage de surmonter ses angoisses. Alors qu’il a 33 ans et qu’il se voit remettre son premier disque de platine, le chanteur découvre ce qui deviendra son pire enne mi : « J’ai bu mon premier verre de whis ky. Immédiatement, je me suis senti bien. Ensuite, c’est devenu une habitude pour vaincre le trac avant de monter sur scène, pour lutter contre une angoisse, un petit coup de déprime. » La suite n’aura été que succession de tentatives de se vrage et de rechutes. « Depuis trente ans, j’ai suivi quinze cures de désintoxica tion, en France, en Belgique, en Suisse, au Canada. Je n’ai jamais cessé de lutter pour me défaire de cette addiction. Par fois, je reste six mois sans boire avant de replonger », confiaitil y a quelques an nées. En 2017, il revenait sur sa consom mation démesurée d’alcool. « Je vais vous dire la vérité car je n’aime pas men tir… Avant, je buvais 7 à 8 bouteilles de whisky par jour », confiaitil dans les co lonnes de la « DH ». Et de poursuivre : « Depuis 2 ans, plus aucune goutte. Mais tout se remplace par quelque chose. Je bois donc encore une bouteille de vin blanc par jour. J’ai eu un coup de blues et je suis tombé dans l’alcool… Alors que je n’avais jamais bu un verre de ma vie. C’est con, hein ? Tout le monde fume le joint dans le showbusiness. Moi pas. Mais l’alcool, c’est pire, car tu deviens con. J’ai été jusqu’à 10 bouteilles de whis ky par jour… » Les effets de l’alcool sur sa santé de viennent, avec le temps, de plus en plus importants. En 2020, l’artiste, après avoir subi plusieurs opérations chirurgi cales – notamment au niveau des reins –, annonce qu’il met un terme à sa car rière : « J’y pense depuis le mois de mars déjà, depuis l’apparition de ce virus (le Covid19, NDLR). J’ai dû annuler envi ron quatrevingts spectacles. » Dans la « DH », l’homme se disait surtout fati gué par ses nombreux séjours en milieu hospitalier : « Ça m’épuise énormément. J’ai des problèmes au foie, au pancréas, à l’estomac. Sans parler de mes ennuis ré currents avec l’alcool qui ne sont pas to talement réglés. Je n’ai plus la force ni l’envie de chanter. Je sais que je suis épui sé et que je ne pourrai plus jamais re monter sur scène. Ça fait 40 ans que je chante, je pense que j’en ai assez fait. » Et de conclure : « Je pense que j’ai fait une carrière honorable, une belle carrière. J’ai eu beaucoup de numéros 1, de très gros succès populaires. J’ai offert aux gens, à mes fans, que je remercie beau coup de m’avoir suivi pendant ces 40 ans, des chansons qui leur procurent en core du bonheur, c’est une grande satis faction pour moi. » Une vie auréolée de succès, avec plus de 12 millions d’albums vendus, qui malheureusement aura été ternie par les effluves de whisky et ce combat que Claude Barzotti n’a finale ment jamais réussi à remporter. Sophie Lagesse PhotoNews Le chanteur est décédé à l’âge de 69 ans après s’être débattu pendant des années contre l’alcoolisme. L’adieu à Claude Barzotti Le chanteur belge sur la scène de l’Olympia, à Paris, le 4 avril 1984. BelgaImage Disparition 16 Claude Barzotti : portrait du « Rital » le plus célèbre de Belgique, décédé à 69 ans. 34 3535353434 Cyclisme Le Tour de France est une épopée pour les cyclistes qui y participent. JeanPaul Ollivier l’a racontée durant plus de 40 ans. BelgaImage/Content Curation Les petites histoires du Tour de France JeanPaul Ollivier, commentateur pour la télévision française entre 1975 et 2017, revient sur de croustillantes anecdotes. 35 C ’est reparti pour un Tour ! Les cyclistes s’élanceront dès ce samedi 1er juillet pour une 110e Grande Boucle, qui partira cette année d’Espagne, plus exactement de Bilbao, dans le Pays basque. L’occasion de nous plonger dans les souvenirs de JeanPaul Ollivier, célèbre commentateur de France Télévi sions pendant plus de 40 ans. Il publie cet été un livre racontant 110 histoires sur le Tour de France, qu’il connaît si bien. Nous en avons extrait quelques anecdotes cidessous. UN MAILLOT JAUNE PLUS RÉCENT Le maillot jaune n’est pas né en 1903, en même temps que le Tour de France, mais en 1919. Des plaintes des spectateurs qui suivaient la course au bord de la route en sont à l’origine. Cette annéelà, ils écrivent à Henri Desgrange, le fondateur de la course, parce qu’ils ne parviennent pas à reconnaître l’homme de tête. Tous les maillots sont gris ! C’est ainsi qu’il est décidé qu’en guise de signe distinctif, le premier porterait une tunique différente. Le jaune est choisi parce qu’il s’agit de la couleur des pages sur lesquelles est im primé « L’Auto », le journal qui organise la compétition. Cinq exemplaires sont commandés. Leur transport de Mar seille, où ils sont fabriqués, jusqu’à Paris se révèle particulièrement complexe. C’est seulement à l’arrivée de la 10e étape, à Grenoble, qu’Eugène Christophe va re cevoir le premier. Il va finalement finir deuxième, et attacher si peu d’impor tance à ce trophée symbolique qu’il va ensuite le porter au quotidien, en guise de maillot de corps. DANGEREUSES PYRÉNÉES Le 21 juillet 1910, les coureurs esca ladent pour la première fois quatre cols dans les Pyrénées. Un directeur de la course les a repérés au péril de sa vie. Les routes n’existent pas, et la neige est telle ment profonde qu’à plusieurs reprises, il va frôler la mort. Il manque également de croiser des ours, encore très présents du côté des sommets. L’épreuve se révèle tellement difficile qu’un coureur, inca pable de finir autrement qu’à pied, lance aux organisateurs : « Vous êtes des assas sins ! » ANQUETIL, LE FÊTARD Jacques Anquetil a gagné cinq fois le Tour de France sans suivre le moindre régime alimentaire, et en faisant réguliè rement la fête entre deux étapes. En 1964, pendant une journée de repos, au lieu de rester dans sa chambre d’hôtel comme les autres concurrents, il se rend à un festin réservé aux organisateurs. Après avoir dévoré un méchoui, il relève un défi lancé par un copain : lequel des deux sera capable de boire le plus grand nombre de sangrias ? Les jours suivants, il n’est pas au mieux de sa forme. C’est sans doute pour cette raison que le 12 juillet, dans le PuydeDôme, il est lâché par Raymond Poulidor. Parvenu au som met au bord de l’évanouissement, il va miraculeusement conserver 14 secondes d’avance. On sait aujourd’hui que celui que l’on surnommait « Poupou » a com mis une erreur fatale : il n’a pas reconnu le parcours avant le départ, et a choisi un mauvais braquet. Ce qui l’a empêché de démarrer beaucoup plus tôt. MERCKXSSISSIMO En 1969, Eddy Merckx remporte son premier Tour de France. Au lendemain du passage des quatre grands cols al pestres, il possède huit minutes d’avance sur le second, le français Roger Pingeon. L’affaire semble pliée, mais cela ne l’em pêche pas, dans les Pyrénées, lors de l’es calade du Tourmalet, de semer à nou veau le peloton, en se lançant à la pour suite de l’un de ses coéquipiers, Martin Van Den Bossche. Il a appris, par hasard, que ce dernier va quitter son équipe à la fin de la saison. Vexé de ne pas avoir été mis au courant préalablement, il décide de le punir. Il le rattrape et termine l’étape en solitaire, 140 kilomètres plus tard avec 8 minutes d’avance sur ses poursuivants. La suprématie d’un cham pion qui entre dans la légende, et devient « Merckxssissimo ». DES ÉCRIVAINS De grands écrivains ont suivi le Tour de France et signé, dans les journaux, des billets devenus des classiques. Le plus célèbre demeure Antoine Blondin. À la fin de chaque étape, il ne commençait ja mais à écrire sa chronique sans avaler quelques verres de vin. Il s’exclamait alors : « Et maintenant au goulot ! » Al bert Londres, un maître du journalisme, a été en 1924 l’envoyé spécial du « Petit Parisien », un grand quotidien de l’époque. Enthousiasmé par le courage des coureurs, il les a baptisés les « mar tyrs de la route ». L’expression est entrée dans le vocabulaire des commentateurs. Enfin, Tristan Bernard a, lui aussi, fait partie de la caravane des suiveurs. En 1934, il écrit un article qu’il doit trans mettre par téléphone à son journal, avant 17 heures. La communication se révélant impossible, il adresse un télé gramme au ministre des Postes et Télé graphes, en se plaignant de la façon dé plorable dont fonctionne ce service. La notoriété de l’auteur dramatique est telle qu’une demiheure plus tard, la ligne a été miraculeusement rétablie. LA PUB DES CHOCOLATS La caravane publicitaire est née, en 1930, pour des raisons essentiellement économiques. L’organisation coûtant de plus en plus cher, les organisateurs doivent faire rentrer de l’argent dans les caisses ! Le chocolat Meunier devient le premier sponsor. Cette annéelà, des centaines de milliers de tablettes sont distribuées aux spectateurs, sur le bord de la route. Au fil des décennies, des têtes d’affiche de la chanson vont se pro duire, le soir, dans les villesétapes. Tino Rossi a chanté « Petit Papa Noël » en plein été, tandis que Line Renaud, dans une voiture surmontée de la reproduc tion d’une petite maison enneigée, a créé son premier succès, « Ma cabane au Ca nada ». DOPAGE En 1967, la mort de Tom Simpson sur les pentes du Ventoux a permis au grand public, stupéfait, de découvrir l’existence du dopage. En coulisses, ce n’était pas, hélas, une nouveauté. En 1960, Roger Rivière, favori de l’épreuve, tombe dans un ravin. Dans ses poches, on retrouvera un petit flacon d’amphétamines. Les contrôles se sont ensuite multipliés à tel point qu’en 1998, une suite de perquisi tions dans les hôtels par la police a conduit les coureurs à se mettre en grève au départ d’une étape, à Tarascon. LE GÉNÉRAL ! En 1960, lors de la 20e étape Besançon –Troyes, la gendarmerie informe la di rection du Tour de France que le général de Gaulle et son épouse viennent de se rendre au bord de la route, pour assister au passage des coureurs à Colombeyles DeuxÉglises. Il s’agit quand même du Président de la République ! Il est donc décidé que le peloton mettra pied à terre, le temps de saluer respectueusement le couple. Le chef de l’État va échanger quelques mots avec des coureurs avant de lancer : « Bonne chance, Paris n’est plus très loin. » Des mots entrés dans une grande histoire, celle du Tour. J.P. « Tour de France, théâtre des hommes », par Jean Paul Ollivier, éd. Mareuil, 386 p., 21 euros. De notre correspondant à Paris, Jacques Pessis 34 Tour de France : les anecdotes croustillantes de JeanPaul Ollivier, illustre commentateur. 36 P as trop étrange de continuer la saga sans Steven Spielberg der rière la caméra ? Tout était étrange sur ce film ! Rien que le succès phénoménal des premiers volets était surréaliste. Alors une étrangeté en plus, vous savez… Steven et moi avons une superbe relation. Par es sence, c’est quelqu’un d’élégant et de gé néreux, qui a montré son enthousiasme pour ce cinquième film sans qu’on lui de mande. Et puis ses empreintes sont un peu partout sur le film, s’il faut être franc. L’ADN d’« Indiana Jones » est respecté à la lettre. Et tout ce qu’on a créé n’est qu’une réaction, ou la continuité en tout cas, des fondations posées par Steven. Quel est l’enjeu de cette cinquième aven ture pour vous ? Sortir en beauté ? Ça fait partie des points d’attraction mais ce n’est pas ça qui m’a motivé, non. C’est plutôt l’histoire d’Indy luimême, celle qui tient l’intrigue en filigrane derrière les courses poursuites et les explosions. Ce cinquième film dépasse le simple récit d’aventure car il se penche sur la vie entière du person nage. J’ai passé quarante ans avec ce gars quand même, et je voulais le voir affronter le défi du vieillissement. On vous retrouve justement torse nu au début du film, et nombre de journalistes vous ont trouvé « toujours aussi sexy ». Qu’en pensezvous ? Que la lumière a vraiment été bien ajustée ce jourlà sur le tournage (rires) ! ANCRÉ DANS SON ÉPOQUE Blague à part, le fait que l’âge d’Indy ne soit pas gommé fait partie des bonnes sur prises du film… C’est ironique puisque la scène d’introduction est justement celle où j’ai été rajeuni numériquement. Mais cette scène située en 1945 n’a pas été écrite juste pour le plaisir de la nostalgie ou pour prouver qu’Indy peut encore se battre en pleine action. Non, l’idée est de commen cer le film dans un monde où la ligne entre les bons et les méchants est très claire. Je pense qu’on peut tous s’accorder pour dire que les nazis ne sont pas des gens charmants, non (rires) ? Et d’une certaine façon, ce type de mal est encore combattu aujourd’hui. Il y a une putain de guerre en train de détruire des vies à moins de 2.000 kilomètres d’ici. C’est in sensé ! On ne peut pas vivre dans un tel monde. Quant à Indy, il est clairement largué. Son ami Marcus n’est plus là, sa femme l’a quitté, son fils est mort, le ro ck’n’roll débarque, on envoie des gens sur la Lune, et la realpolitik redistribue l’ordre mondial. Je digresse mais comme me l’a expliqué James (Mangold, le réali sateur, NDLR), le film se poursuit à la fin des années 60, dans un monde qui n’est plus aussi noir et blanc. On est en plein dans les nuances de gris. Peutêtre pas cinquante, mais une bonne douzaine (rires). Et la jeunesse de cette époque avance sans boussole morale claire. Un peu comme Helena, la filleule d’Indiana Jones jouée par Phoebe WallerBridge ? Elle est sensationnelle, vous ne trouvez pas ? Helena représente cette nouvelle réalité, et la façon dont son personnage évolue résume ce que le film tente de ra conter. Elle a grandi sans repères clairs et se fiche de l’héroïsme d’Indiana. Le lien qu’elle a avec lui est une des relations les plus profondes des cinq films, de la même importance pour lui que celle avec Marion (l’épouse d’Indiana, jouée par Karen Allen dans le premier film, NDLR). Phoebe a assuré, c’est une actrice unique. Je pour rais l’encenser pendant des heures, mais son talent parle pour elle dans le film. Avezvous tenté d’imaginer ce qui s’était passé dans la vie d’Indiana pendant les douze années qui séparent le quatrième et le cinquième opus ? Quitte à me répéter, j’ai surtout pensé à son vieil âge. Je voulais que le film parle de ça car ces tempsci, ce sujet m’émeut et me travaille dans ma vie privée. Il y a des films qui en parlent très bien mais c’est plutôt rare dans les gros films de divertissement. Et heureusement, le film ne me réduit pas à un vieux grin cheux en train d’étaler son fiel. C’est beau coup plus complexe que ça. LA SOIF D’APPRENDRE Pour le méchant du film, un nazi joué par Mads Mikkelsen (lire notre interview de l’acteur danois en page 38), l’Ouest n’a pas gagné la Seconde Guerre mondiale. Selon lui, c’est Hitler qui l’a perdue. Qu’estce que ça vous évoque ? Attention, terrain glissant (rires) ! La réponse courte est que le personnage de Mads (Mikkel sen, vu dans « Casino Royale », NDLR) estime sincèrement que Adolf Hitler a ra té son coup et qu’il aurait fait mieux. Mais le vrai sujet, et on en a pas mal parlé avec James en amont du tournage, c’est que tant Indiana que moi avons vu des choses dans notre vie qu’on ne parvient pas à ex pliquer. Je ne sais pas pourquoi on tolère l’état actuel du monde. Je ne sais pas pourquoi je me trouve avec vous dans un grand hôtel alors qu’un champ de bataille a surgi près de nous. Pourquoi faiton comme si de rien n’était ? Pourquoi se laisseton aller vers cette division com mercialement programmée ? Pourquoi sommesnous si réactifs aux discours po larisants ? Alors qu’on sait très bien que si on cesse de se rassembler, c’est comme si on invitait un démon à notre table. Vous le feriez ? Bref, saisissonsnous, embras sonsnous, parlonsnous. Et allons au ci néma, bon sang, ça réchauffe les âmes ! Une expérience commune de deux heures dans le noir, ça ne peut faire de mal à per sonne (rires) ! Pressentiezvous en 1981 que ce rôle allait vous suivre toute votre vie ? Je crois que c’est une réflexion de journaliste, pas d’ac teur (rires) ! Non mais sérieusement, peu importe le film, on ne pense jamais à ça. Personnellement, je veux juste m’amuser sur le plateau, faire du bon boulot et ren trer chez moi avec le peu d’amourpropre qui me reste (rires) ! Pour qu’un rôle nous dépasse de cette façon, il faut une connexion très forte avec un réalisateur de grand talent. J’ai eu l’énorme chance d’en rencontrer beaucoup. Tant de l’ancienne école comme Steven, que de la nouvelle comme James. J’ai découvert mon métier avec des géants, et je vois bien qu’aujour d’hui, les élans de génie prennent d’autres formes. Ça tombe plutôt bien pour moi, j’ai toujours eu soif d’apprendre. Et j’ai eu les meilleurs professeurs. Propos recueillis par Stanislas Ide au Festival de Cannes Ce cinquième opus est le dernier de la saga, en tout cas avec Harrison Ford en tant qu’Indiana Jones. La boucle est bouclée, plus de 40 ans après le premier film. Disney Sortez vos plus beaux lassos, Harrison Ford – 80 ans ! – est de retour pour une cinquième aventure d’Indiana Jones ! Le film sort en salles ce 28 juin. « Allons au cinéma, bon sa ng, ça réchauffe les âmes » 37 Heureusement, le film ne me réduit pas à un vieux grincheux en train d’étaler son fiel. C’est beaucoup plus complexe que ça. Interview 36 Harrison Ford : interview de l’immense acteur US, de retour pour un 5e « Indiana Jones ». 18 Sousmarin : le Titan a implosé en pleine mer, avec cinq personnes à bord. Récit d’un échec. 20 Visite royale : les souverains des PaysBas reçus par leurs « amis » Philippe et Mathilde. 22 Job d’été : ils travaillent dans des ateliers avec des personnes en situation de handicap. 24 Jeux de société : les 15 candidats du prix Fox 2023. Une sélection idéale pour un été ludique. 26 Douglas Kennedy : rencontre avec l’écrivain américain, qui adore la Belgique et le français. 28 Cathy Guetta : reine de la nuit, l’exfemme de David raconte une carrière riche en succès. 30 Pradel raconte : la maison carolo de l’apocalypse, remplie de pièges mortels. 56 Dossier TV : « The Voice Kids » revient une 9e fois sur TF1. Et son jury fait peau neuve, avec les arrivées de Slimane et Nolwenn Leroy. Sommaire https://www.instagram.com/soirmag www.facebook.com/soirmag https://twitter.com/Soirmag V.I.P. A lain Delon peut tomber amoureux d’une œuvre d’art avec la même intensité qu’il fond pour une femme. En 60 ans, l’acteur français est de venu l’heureux propriétaire d’œuvres réalisées par les plus grands : Dufy, Millet, Delacroix, Corot, Degas, Dürer, Géricault, Utrillo, Bourdelle, Sé rusier, Daumier, Brasilier, Miro, Bugat ti… Une collection variée et prestigieuse dont la star a décidé de se séparer. La semaine passée, 90 % de sa collection a été vendue, soit 84 œuvres. Cette vente lui a rapporté plus de 8 millions d’euros, le double de l’estimation avancée par la maison de vente Bonhams Cornette de Saint Cyr. Pour que les acheteurs puissent prendre connaissance des dif férents tableaux ou sculptures à disposi tion, les œuvres étaient exposées depuis avril à New York, Genève, Bruxelles ou HongKong. Le clou de cette vente est sans conteste la toile de Raoul Dufy, « La baie de SainteAdresse », adjugée à 1.016.400 euros. Une peinture d’Eugène Delacroix est partie pour 775.100 euros. Une sculpture une panthère qu’Alain Delon avait pris l’habitude de toucher a été vendue 500.000 euros. « J’ai acheté mon premier dessin en 1964, à Londres. Au fil des années, j’ai acquis des œuvres qui ont su m’émou voir, me parler et même parfois me consoler. Elles ont fait partie de ma vie », a confié Alain Delon. L’acteur n’était pas présent à la vente du 22 juin, confiant au « Monde » qu’il « détestait les ventes posthumes ». C’est donc sa fille, Anouchka, qui a géré l’événement. « Mon père est très stressé, forcément, parce que c’est un mélange de beaucoup d’émotions », disaitelle au « Soir ». « C’est une part de sa vie qu’il montre et laisse partir. Il y a aussi de la fierté. Il espère que ses œuvres, qui vont être éparpillées, se retrouveront chez des per sonnes qui porteront autant d’attention que lui et qui aimeront autant ses œuvres que lui les a aimées. Moi, j’ai beaucoup de stress et d’émotion, par rapport à lui. C’estàdire que j’ai gran di avec ces œuvres mais elles ne m’ap partiennent pas et donc ce sont ses an goisses à lui. Je sais l’amour qu’il porte à cette collection. Donc moi, ça me fait de la peine (…) pour lui ! Car quand quel qu’un qu’on aime est triste ou ému, on le ressent. » Depuis plusieurs années, Alain Delon se sépare régulièrement de ses biens importants. En 2016, il avait notamment mis en vente ses grands crus, ses montres et ses armes de collec tion. Mais aussi une première série de bronzes de Bugatti. Sophie Lagesse Les trois enfants de la star, Anthony, Anouchka et AlainFabien, posent devant une œuvre d’Alain Delon chez Bonhams Cor nette de Saint Cyr, à Paris, quelques jours avant la vente. PhotoNews Le business parallèle d’Alain Delon La vente des œuvres d’art de l’acteur français de 87 ans a dépassé toutes les attentes. 6 de travailler pour votre santé FierChez Fairebel, nous sommes fiers de proposer un lait de qualité, un lait sain, au goût savoureux. Le lait est une source de protéines et de vitamines. Il est aussi riche en minéraux dont le calcium qui contribue à la solidité des os et des dents, à la transmission des messages nerveux et à la régulation des battements du cœur. Nous sommes fiers de pouvoir contribuer à votre bonne santé. BIENVENUE DANSUNMONDE PLUSÉQUITABLE ÉQUITABLE VITAMINES B,D LOCAL Daniel Hick AgriculteurFairebelàHauset En pointillé 1.TROP D’EGO C’est l’affaire qui secoue les Diables rouges. Leur gardien vedette, Thibaut Courtois, 31 ans, a abandonné l’équipe avant le match (gagné 02) contre l’Esto nie. En cause ? Une discussion houleuse avec l’entraîneur Domenico Tedesco après le match contre l’Autriche, Cour tois ayant été vexé par la décision du coach de choisir Romelu Lukaku comme capitaine. Le gardien a prétexté une lé gère blessure pour s’éclipser, mais ses co équipiers et l’entraîneur ont confirmé que c’était bien une crise d’ego qui était à l’origine du problème. On espère que sa décision est temporaire… 2.IL VIENT DE SE MARIER AVEC UNE MANNEQUIN Les 25, 26 et 27 juin derniers, Thibaut Courtois a convié ses proches et ses amis, environ 300 personnes, à son mariage. La cérémonie s’est déroulée en secret dans une propriété du sud de la France, près de Cannes. On sait tout de même que le mariage, mêlant religion catho lique et juive, a célébré les traditions des deux fiancés, Thibaut et Mishel (en pho ro). Parmi les invités, Karim Benzema ou Luka Modric. L’épouse de Courtois est Mishel Gerzig, mannequin israélienne de 26 ans. Leur relation a été officialisée en juillet 2021. Thibaut a déjà deux enfants, une fille de 8 ans, Adriana, et un fils de 6 ans, Nicolas, nés d’une relation avec l’Es pagnole Marta Domínguez. 3.PÈRE FRANCOPHONE, MÈRE NÉERLANDOPHONE Thibaut est un parfait produit du pays. Son père Thierry est francophone, origi naire de la région liégeoise, et sa maman, Gitte Lambrechts, est flamande, origi naire du Limbourg. Ce qui a fait du ga min un bon bilingue. « Mon père vient d’Esneux, mais j’ai toujours habité à Bil zen au Limbourg. Je suis peutêtre un peu plus flamand que francophone et je parle mieux le néerlandais que le fran çais. Mais, dans notre famille, on ne parle pas vraiment des enjeux commu nautaires : mon père parle parfaitement néerlandais et ma mère le français. Chez nous, c’était un très bon mélange », expli quaitil au « Soir ». 4. SA SŒUR AUSSI EST INTERNATIONALE Chez les Courtois, le sport vedette, c’est le volley. Il a été pratiqué à un bon niveau par le père de Thibaut et sa mère. Mais pas seulement. La sœur aînée de Thi baut, Valérie Courtois, est une joueuse de classe internationale, qui a joué en Alle magne et en France. Elle a été onze fois sélectionnée en équipe nationale belge. Le frère cadet, Gaétan, s’est lui aussi lais sé tenter par le volley. Seul Thibaut a choisi le foot, mais à un poste où l’on joue aussi avec les mains ! 5.D’ABORD UN JOUEUR DE CHAMP Jusqu’à l’âge de 12 ans, Thibaut Courtois a évolué comme joueur de champ, au poste d’arrière gauche. Sur les conseils d’un entraîneur des gardiens de Genk, qui croit en son talent (et en sa grande taille, il fait 2 mètres aujourd’hui !), il fi nit par défendre les cages. 6.LE MEILLEUR GARDIEN DU MONDE Le palmarès de Courtois est phénomé nal. On citera ses titres de champion de Belgique avec Genk, champion d’Es pagne avec l’Atlético et le Real Madrid (deux fois), champion d’Angleterre avec Chelsea ou la Ligue des Champions avec Madrid. Il collectionne aussi les distinc tions personnelles, comme le titre de meilleur gardien du Mondial 2018 ou le titre de meilleur gardien tout cours, le trophée Yachine, en 2022. À 31 ans, Thi baut garde encore un énorme potentiel. À ne pas gâcher. Benoît Franchimont Instagram-MishelGerzig Thibaut Courtois Le gardien des Diables, en délicatesse avec l’équipe nationale, s’est marié cette semaine avec Mishel Gerzig. 8 .EU *Tarifdelacartedemembreannuellepourunenfantdemoinsde12ans–Touslestarifs:www.pairidaiza.eu PROFITEZ DE PENDANT 12 MOIS À PARTIR DE 89 €* Elles voulaient l’or et elles l’ont eu ! Les basketteuses de l’équipe féminine nationale belge ont été sacrées cham pionnes d’Europe au terme d’une finale d’anthologie, ce dimanche 25 juin. C’est le premier trophée européen décroché par les Belges, rem porté face à l’Espagne sur le score de 64 à 58. Le match avait pourtant bien mal com mencé pour les Belgian Cats lors de cette finale jouée à Ljubljana en Slovénie. Les joueuses espagnoles ont dominé l’ensemble de la rencontre : 35 minutes de souffrance pour les Belges qui ont finalement réussi un coup de maître face à l’équipe espagnole, détentrice de quatre sacres européens. Alors que la rencontre sem blait définitivement acquise à leurs adversaires, les Belges ont effectué un retour en force incroyable dans le der nier quarttemps, surprenant tout le monde. Quatre mi nutes avant le coup de sifflet final, Emma Meesseman, l’une des meilleures joueuses européennes actuellement, a sonné la révolte. Au final, elle a inscrit 24 points, venant s’ajouter aux 18 inscrits par Kyara Linskens, aux 13 de Julie Vanloo et aux 9 de Julie Allemand. Les Belges ont réalisé un parcours exceptionnel lors de cet Euro après avoir éliminé la France en demi et la Ser La semaine Les Belgian Cats au sommet de l’Europe 10 bie, tenante du titre, en quarts. Cette victoire, histo rique pour le basket belge, a été saluée par le sélection neur français des Cats, Ra chid Meziane, qui qualifie son équipe de « formidable ». Ce titre leur ouvre une voie royale vers les Jeux Olym piques, à Paris en 2024. Axelle Noirhomme Victime d’un arrêt cardiaque, l’ancien joueur du RSC Ander lecht et auteur d’un but my thique lors du Mondial de Mexico en 1986, Stéphane Demol (photo), 57 ans, est décédé le 23 juin. Le lendemain, Cédric Roussel (45 ans), ancien attaquant du RAEC Mons, a été terrassé par une crise cardiaque sur la terrasse d’un café montois. Le football belge pleure ses Diables « Je crois que je n’ai jamais eu à sprinter aussi vite », a déclaré le coureur de 23 ans juste après son arrivée à Izegem. Pour la première fois de sa jeune car rière, Remco Evenepoel a rem porté son 1er titre de champion de Belgique en ligne le 25 juin. Le cycliste belge est également champion du monde, un titre qu’il devra défendre à Glasgow en août prochain. Remco, champion de Belgique L’artiste carolo s’est éteint à l’âge de 64 ans après plusieurs problèmes de santé pour les quels il était hospitalisé à Lode linsart. Amoureux de sa région et du wallon qu’il pratiquait avec passion, son tube « Toudis su’l voye » (« Toujours en va drouille ») l’avait propulsé au sommet des hits en 1985. Disparition de William Dunker Photos : BelgaImage Rébellion avortée de Wagner Evgueni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner, a mené une offensive en Russie avec pour but de renverser le commandement militaire. Après être entré dans la ville de Ros tov, le groupe a mis fin à sa progression. Le président Poutine a dénoncé « une trahison » et promet une réponse « ferme ». 11 BelgaImage La chanteuse canadienne vit une véritable descente aux enfers, entre ses graves problèmes de santé et un fils devenu incontrôlable. Le tout sur fond de reventes immobilières et d’une tournée annulée. Rien ne va plus pour Céline Dion Star 12 ➽ L es 17, 18 et 20 septembre pro chains, le public belge aurait dû acclamer Céline Dion. Dans un Sportpaleis anversois noir de monde, avec des fans qui connaissent sur le bout des ongles les tubes de la diva québécoise, les équipes techniques auraient fait tour noyer dans les airs les 104 drones lumi neux prévus sur la tournée internatio nale « Courage ». Mais de concert noir jaunerouge, il n’y aura pas. Céline Dion a mis un terme prématuré à cette tour née grandiose. L’annonce, datée du 26 mai, avait largement dépassé le seul cadre des gens en possession d’un ticket et de l’industrie de la musique : la star de 55 ans annulait une quarantaine de concerts prévus en Europe jusqu’en avril 2024, invoquant des « raisons de san té ». Dans un communiqué officiel, Cé line Dion s’excusait auprès de ses incon ditionnels : « Je suis tellement désolée de vous décevoir tous une fois de plus. Je travaille très dur pour reconstruire mes forces, mais faire une tournée peut être très difficile même lorsque vous êtes à 100 %. Ce n’est pas juste pour vous de continuer à reporter les spectacles, et même si ça me brise le cœur, il vaut mieux tout annuler maintenant jusqu’à ce que je sois vraiment prête à remonter sur scène. Je veux que vous sachiez que je n’abandonne pas… » Pour comprendre comment Céline Dion en est arrivée là, il faut remonter quelques années en arrière. Le 18 sep tembre 2019, l’interprète de « My heart will go on » donne le tout premier concert de sa tournée « Courage », la première depuis la disparition de son mari René Angélil trois ans plus tôt, à Québec : elle enchaîne vingt titres sur scène et semble au sommet de sa forme. Un show démesuré et un retour en grâce pour la superstar aux 220 millions – au minimum – d’albums vendus à travers le monde. Suivront 50 autres dates, entre le Canada et les ÉtatsUnis, jusqu’au 8 mars 2020, date de son ultime concert à ce jour. La pandémie de Covid19 a en suite scellé le sort du reste de sa tournée. Au programme, Céline Dion devait fou ler 28 pays, répartis sur trois continents, et donner 121 concerts. Ses dates euro péennes ont été repoussées à plusieurs reprises, la faute au Covid19 d’abord, puis à la santé chancelante de l’artiste que l’on découvrait très amaigrie à la moindre de ses sorties publiques. Au jourd’hui, tout est définitivement annu lé. SYNDROME DE L’HOMME RAIDE En décembre 2022, Céline Dion avait fait une première annonce similaire à celle du mois de mai de cette année, ac tant les reports de ses concerts euro péens prévus entre février et juillet 2023. Les yeux embués, elle révélait dans une vidéo le mal qui la ronge, une maladie autoimmune qui « affecte le système nerveux central et provoque une raideur musculaire progressive, une ri gidité et des spasmes, principalement dans le tronc et l’abdomen », précise le manuel MSD, référence médicale. « Je souffre d’un trouble neurologique très rare qui touche environ une personne sur un million. (…) J’ai parfois beaucoup de difficulté à marcher et je ne peux pas tou jours utiliser mes cordes vocales pour chanter comme je le souhaiterais », arti culait une Céline Dion coincée entre l’abattement face au sort qui s’acharne et la volonté farouche de s’en sortir, même si, visiblement, personne ne guérit de cette maladie aussi surnommée « le syn drome de l’homme raide ». Pour améliorer son état, Céline Dion est entourée des meilleurs spécialistes, comme l’expliquait sa sœur, Claudette, au « Journal de Montréal » fin janvier. La chanteuse est suivie à Denver, dans le Colorado, par Jill R. Schofield, « experte réputée dans le traitement de la dou leur » au Center for Multisystem Di sease. « Closer » avance que l’établisse ment élabore « un protocole de soins spé cifiques à chaque patient. Il s’accom pagne de conseils diététiques, d’une aide à la réduction du stress et d’exercices physiques pour contrer au maximum les douleurs quotidiennes ». La Québécoise née un 30 mars 1968 y suivrait un « trai tement expérimental, notamment à base de magnésium et de glycine ». Le suivi hospitalier de Céline Dion pour rait se voir modifié dans les prochains mois. Elle pourrait bientôt être accueillie au sein de l’Institut HospitaloUniversi taire de Montpellier nouvellement créé, spécialisé dans « la recherche et le soin autour des maladies autoimmunes » (Immun4Cure). « Céline Dion développe un anticorps qui cible une enzyme et qui perturbe complètement ses muscles. Il n’y a aucun traitement aujourd’hui pour ça. Sur une plateforme comme la nôtre, on peut tenter d’en trouver un. Il faut pour cela séquencer l’anticorps et construire un CART spécifique (une stratégie d’im munothérapie cellulaire en plein déve loppement, NDLR), et le tester », a expli qué au « Midi Libre » Christian Jorgen sen, directeur d’Immun4Cure. Celuici aurait même été contacté par l’entourage de la chanteuse : « Notre plateforme est ouverte à ça, on peut nous contacter et on peut proposer du surmesure, mettre dix chercheurs sur une problématique parti culière, on est en capacité de le faire. » « ELLE EST DANS SA BULLE, VRAIMENT » Du côté des proches de la Québécoise, l’inquiétude grandit forcément. Clau dette s’en est expliquée auprès de nos confrères canadiens, racontant le com bat mené par sa petite sœur : « Elle n’a pas arrêté de travailler depuis l’âge de 12 ans. Elle est entourée de spécialistes. J’ai confiance que la vie va lui rendre ce qu’elle a donné. Parce que c’est une fille extrêmement intelligente, extrêmement généreuse, talentueuse. Et amoureuse de la vie aussi. » Les épreuves – la mort de son mari, puis celle de son frère quelques jours plus tard – ont certainement affai bli Céline Dion et potentiellement préci pité la déclaration de sa maladie. Ses fans se souviennent notamment de cette Pour le premier concert de sa tournée internationale « Courage », Céline Dion avait mis la barre très haut. BelgaImage 13 1414 maigreur affichée lors de la Fashion Week de Paris fin 2018, quelques mois à peine avant qu’elle ne mette un terme à sa résidence à Las Vegas après 1.141 shows en 16 ans, pour 4,5 millions de spectateurs et 560 millions de dollars de recettes. Étaitelle alors déjà malade ? Au vu du contexte, une interrogation toute légitime pointe le bout de son nez : Céline Dion remonteratelle un jour sur scène ? Chanteratelle à nouveau ses tubes à pleins poumons ? Elle l’espère plus que tout au monde, mais le doute est permis. Michel Drucker, son ami, s’en est épanché dans les colonnes du « Pari sien » : « Je n’ai pas eu Céline au télé phone depuis longtemps, elle a coupé avec tout le monde, y compris avec son entourage proche. Elle est dans sa bulle, vraiment. (…) C’est compliqué, ce qu’elle vit. Je ne sais pas si elle reviendra, ça a l’air sérieux. Et les tournées marathons, planétaires comme ça, il faut être cos taud. J’espère qu’elle rechantera, car c’est sa vie. » Son choriste et ami de longue date, Barnev Valsaint, se montre un chouïa plus confiant pour « Le Journal de Montréal » : « On entend dire qu’elle va mieux. On nous envoie des courriels, des communiqués ou on nous téléphone pour nous dire comment elle va, ce qui se passe. Les médecins pensent que ce serait préférable d’attendre un peu (avant de remonter sur scène, NDLR), mais elle va mieux. On prie pour elle. » En attendant de reprendre le micro ou d’entamer un traitement en France, Céline Dion « poursuit son traitement » aux États Unis, ce qui lui coûterait la bagatelle de 40.000 euros par mois. Sans compter que l’annulation de sa tournée repré sente un manque à gagner qui se chiffre en millions. PLUSVALUES IMMOBILIÈRES XXL Ces coûts exorbitants, Céline Dion a le bagage financier pour les encaisser. D’autant qu’elle a, ces dernières années, la fièvre vendeuse plutôt que la fièvre acheteuse, dégraissant progressivement son patrimoine immobilier. Parmi ses anciennes propriétés désormais reven dues, « Capital » pointait « un manoir au Québec et une villa avec parc aqua Star L’échec au cinéma Un autre fait marquant aurait pu redonner le sourire à Céline Dion : ses grands débuts au cinéma dans la comédie dramaticoromantique américaine « Love Again : un peu, beaucoup, passionnément », sortie le 10 mai en Belgique. Le film a été tourné en 2020, en pleine pandé mie, alors que Céline Dion ne souffrait pas autant qu’aujourd’hui du « syndrome de l’homme raide ». La diva y campe le rôle d’une « experte en relations amoureuses ». Elle participe aussi à la BO du film. Seul problème, le film réalisé par Jim C. Strouse n’a pas trouvé son public chez nous, en France ou outreAtlantique. Qui plus est, « Love Again : un peu, beaucoup, passion nément » a été sèchement descendu par la critique. « La présence à l’écran de la star québécoise est de loin ce qu’il y a de plus réussi dans cette bluette », a notamment souligné « Télé 7 Jours ». Céline Dion pourra donc se consoler avec le fait que seule sa performance a été épargnée par la presse. R.J. Céline Dion a fait ses grands débuts au cinéma. Une performance saluée par la critique. Prod. 14 La vue sublime depuis la terrasse de son hôtel particulier parisien, mis en vente pour près de 15 millions d’euros. Capture d’écran Instagram
LE SOIR MAG n°2326 - Page 9
LE SOIR MAG n°2326 - Page 10
viapresse