LE SOIR MAG n°2506 - Page 10 - 2506 https://www.instagram.com/soirmag www.facebook.com/soirmag https://twitter.com/Soirmag C’était il y a 20 ans. Début 2005, Bart De Wever amenait des camions remplis de faux billets de banque devant les ascenseurs à bateaux de StrépyThieu, dénonçant au travers de ce coup médiatique les « milliards d’euros d’argent flamand qui font le chemin chaque année vers la Wallonie ». Pendant des années, le discours séparatiste de la NVA a fait mouche au nord du pays : les Wallons profitent des Flamands, il est temps de couper les ponts et d’obtenir l’indépendance de la Flandre. Vingt ans plus tard, fort de ses succès électoraux successifs, voilà Bart De Wever propulsé Premier ministre d’une Belgique unie qu’il déteste. Cherchez l’erreur. Républicain convaincu, le voilà nommé à cette plus haute fonction par le Roi, avec qui il va devoir travailler durant les années qui viennent. Cherchez encore l’erreur. L’homme affirme qu’il a changé, qu’il a compris que l’intérêt de la Flandre passait par une Wallonie également plus forte, économiquement redressée. Il a raison sur ce point. Et on lui laissera le bénéfice du doute, le temps de le mettre à l’épreuve des réalités du pays. Mais avec méfiance. De Wever est un stratège, intelligent et calculateur. Quel est son vrai plan ? Quel sort réservetil à Bruxelles, par exemple ? L’homme est désormais à la meilleure place pour avantager ses couleurs, le noir et le jaune. La crainte d’avoir laissé entrer un loup dans la bergerie du 16 rue de la Loi nous étreint. Et tant que l’article premier des statuts de la NVA prévoira la fin de la Belgique, cette appréhension ne nous quittera pas. Un loup dans la bergerie du 16 Par Benoît Franchimont, rédacteur en chef L’édito 10 L ’homme se concentre sur le pied nu qui se présente à lui dans son salon. Il pose les mains sur la cheville douloureuse. Ses mains sont chaudes. Il ferme les yeux. Il attend le moment où il va res sentir les picotements. Ce moment où, ditil, la douleur de la personne passe dans ses mains. Il relâche sa légère pres sion puis chasse l’énergie du bout des doigts… « Voilà, dans quelques jours, vous ne devriez plus rien sentir. » À presque 75 ans, Michel Guillaume pro fite d’une retraite presque tranquille. Il s’occupe du jardin qui entoure sa maison de Champlon, hameau de l’entité de Ten neville en province de Luxembourg. Il soigne aussi ses plantes d’intérieur avec beaucoup d’amour. Et cellesci le lui rendent bien, elles sont luxuriantes. Mais Michel reçoit aussi de la visite. Beaucoup de visites. Les gens viennent lui exposer leurs problèmes et repartent bien souvent le sourire aux lèvres. Mi chel Guillaume est guérisseur. Il est le re bouteux du village. LOIN DES VILLES… Dans les campagnes de Belgique, de France, comme dans toute l’Europe sans doute, le rebouteux est cette personne qui, « sans être médecin, remet les membres foulés ou luxés, réduit les frac tures, etc., grâce à des connaissances et des pratiques empiriques », comme le définit le « Dictionnaire de l’Académie française ». Le rebouteux remet les os et articulations bout à bout, d’où son nom. Il est donc censé soigner les fractures, luxations et entorses diverses. Une nuance importante, Michel Guillaume ne demande jamais d’argent pour ses « services ». Et il vient en sou tien de la médecine traditionnelle, ja mais à sa place. Sa spécialité ? Les dou leurs articulaires mais il arrête aussi les hémorragies. « Tout part de mon beau père, qui possédait le don d’arrêter les saignements en récitant des mots. Un jour, il m’a demandé si je voulais le don, mais il m’a demandé de ne pas l’utiliser tant qu’il était en vie », nous explique Michel Guillaume. « Pour les douleurs articulaires, c’est venu par hasard. Mon épouse souffrait d’un torticolis. Je l’ai massée, mais en posant ma main sur sa nuque, j’ai ressenti comme une décharge électrique. Ma femme a senti le mal qui glissait vers ma main et moi je l’ai senti entrer dans ma main. Quand elle a été soulagée, j’ai secoué les mains et le mal est parti. » À DOMICILE ET PAR TÉLÉPHONE Pour les douleurs articulaires, Michel re çoit chez lui. Pour les coupures et autres hémorragies, les gens lui téléphonent et il agit à distance. « Après avoir raccro ché, je prononce une suite de mots très précise. Ce n’est pas une prière, même si le sens est religieux. Ensuite, je fais tou jours un “Je vous salue, Marie” et un “Notre Père”. Le saignement s’arrête dans quasi tous les cas. Je ne peux rien faire par contre pour les leucémies. Là, le sang est devenu comme de l’eau. Je ne peux pas arrêter l’eau. » Michel est l’un des guérisseurs que nous avons rencontrés grâce au livre « Saints et guérisseurs. Nous soulagentils du mal ? », de Philippe Carrozza, paru aux éditions Weyrich. Notre confrère journa liste, qui travaille pour un grand groupe de quotidiens régionaux, s’est spécialisé depuis quelques années dans le recense ment et les témoignages des guérisseurs, rebouteux, prêtres exorcistes et autres sourciers de nos régions (lire par ailleurs). BERNADETTE : « ÇA MARCHE » Il n’y a rien de religieux du tout dans la démarche de Bernardette. Cette an cienne enseignante de la région de MarcheenFamenne, artiste peintre à ses heures, soulage aussi sciatiques, in flammations articulaires, nausées… avec l’énergie qui nous entoure, selon elle, et qu’elle ressent parfois chez certaines per sonnes. « C’est venu un peu par hasard. Ma maman avait mal au bras. Je passe ma main sur la zone de sa douleur et je ressens comme une décharge. Un peu plus tard, elle me téléphone et me dit : “Je ne sais pas ce que tu as fait, mais je ne ressens plus aucune douleur.” Par après, je raconte cette histoire à des amis. Et l’un d’entre eux me dit : “Justement, j’ai un problème à la cheville. Je me fais soi gner par ma fille qui est kiné, mais ça ne sert à rien.” Il ne m’a pas dit laquelle des deux, mais en passant la main, j’ai res senti quelle cheville était douloureuse. J’ai passé et repassé la main audessus. » Pas besoin de toucher, ça fonctionne même à travers la chaussette. « Parfois je sens de la chaleur ou un courant d’air, parfois rien. Mais en général, la per sonne repart en n’ayant plus mal, ou alors son état s’améliore quelques heures ou quelques jours après. » Ce qui s’est vi siblement passé avec ce monsieur. « Il m’a dit : “Tu as un don.” » Et cela s’est su. Le boucheàoreille fonctionne à plein. « JE DOIS CROIRE EN MOI » « Je soulage des tas de choses, le nerf scia tique, une hernie discale… Quand je la soigne, elle se rétrécit et ne pousse plus sur les nerfs. La semaine passée, j’ai reçu La méthode de Michel Guillaume: soulager le mal en apposant la main sur la zone endolorie et en capturant la douleur. Ingrid Otto Immersion dans l’univers de trois rebouteux. Présents dans les campagnes, ils pratiquent la « médecine du pauvre » pour soulager des entorses et autres problèmes de dos. Le pouvoir secret des guérisseurs Enquête 11 10 Enquête : immersion dans l’univers de trois rebouteux, des « guérisseurs » atypiques. 16 A près huit mois de négocia tions compliquées, le gouver nement De Wever a prêté ser ment dans les mains du Roi ce 3 février. La coalition Ari zona (NVA, CD&V, Vooruit, MR, Les Engagés), qui doit économiser 23 milliards sur la législature, a pu s’ac corder sur un programme commun am bitieux, en rupture franche avec les réali sations des exécutifs précédents. En voici les dix mesures les plus emblématiques. 1. LIMITATION DES ALLOCATIONS DE CHÔMAGE ET RETOUR ACCOMPAGNÉ DES MALADES LONGUE DURÉE Les allocations de chômage seront dé sormais limitées à deux ans et leurs conditions d’accès plus compliquées. Les chômeurs qui en bénéficient recevront une allocation plus élevée au début, puis le montant diminuera plus fortement qu’actuellement. Au bout de deux ans, les allocations cesseront complètement. Cette réforme ne s’appliquera pas aux personnes de plus de 55 ans si cellesci ont, à partir de 2025, une carrière d’au moins 30 ans (35 années d’ici 2030) avec au moins 156 jours travaillés par an. Toutes les aides et autres allocations so ciales seront aussi plafonnées, en lien avec le revenu et la taille de la famille. Ensemble, elles ne dépasseront pas le re venu d’une personne travaillant au sa laire minimum. Soumis à examen médical, les malades de longue durée qui ont un « potentiel de tra vail » seront tenus de reprendre une acti vité professionnelle. Ceux qui refusent se ront sanctionnés. Ne pas se présenter à un rendezvous avec le médecin du travail ou le médecinconseil sans raison valable pourra également entraîner la suspension des allocations ou du salaire garanti. 2. DIFFÉRENCE DE 500 EUROS ENTRE LES ALLOCATIONS ET LE SALAIRE La Belgique compte moins de tra vailleurs que la moyenne européenne (72,1 % contre 75,4 %). Le gouverne ment De Wever veut atteindre d’ici la fin de sa législature un taux de personnes actives de 80 %. Il faut donc que bien plus de Belges se mettent au travail d’ici 2030. La coalition Arizona veut, pour ce faire, revaloriser le salaire des tra vailleurs, avec une différence d’au moins 500 euros par mois par rapport aux per sonnes sans emploi. Pour ce faire, la part non imposable du salaire sera augmen tée pour tous les travailleurs et la contri bution à la Sécurité sociale sera réduite. Dans le même temps, le salaire mini mum augmentera de 35 euros en avril 2026, puis en 2028. La valeur des chèquesrepas pourra être augmentée deux fois de 2 euros au cours de cette lé gislature, passant à un maximum de 12 euros par jour travaillé. D’autres titres, comme les écochèques et les chèques culture, disparaîtront. 3. INDEXATION MAINTENUE L’indexation automatique des salaires en fonction de l’inflation a été maintenue, y compris pour les allocations et le revenu d’intégration. Le trophée concédé par la NVA et le MR aux Vooruit et CD&V. 4. RÉFORME DES PENSIONS Les conditions de carrière pour bénéfi cier d’une pension anticipée sont dur cies. Les travailleurs qui prendront leur pension prématurément sans avoir tra vaillé suffisamment seront pénalisés fi nancièrement (malus). Ceux qui tra vailleront plus longtemps que l’âge lé gal de 67 ans recevront un bonus finan cier. En revanche, toute personne qui a travaillé 42 ans pourra prétendre à une pension anticipée dès l’âge de 60 ans (actuellement, il faut 44 ans de travail). L’accès à la pension minimum sera plus strict : il faudra travailler plus long temps pour y avoir droit. Les « régimes spéciaux » de départ an ticipé pour les militaires, cheminots, etc., vont disparaître. De même, les mé thodes de calcul de pension des fonc tionnaires seront progressivement ali gnées sur celles des salariés et des indé pendants. 5. LES PLUSVALUES SERONT TAXÉES La vraie révolution de ce programme, c’est la taxation des plusvalues. C’était une exigence de Vooruit : les « épaules les plus larges » doivent contribuer, ce par le biais d’un impôt sur les plusva lues appelé « contribution de solidarité » qui s’élèvera à 10 % de la plusvalue réa lisée lors de la vente d’actifs financiers, y compris les cryptomonnaies. Les pertes de capital feront, elles, l’objet de déduc tions fiscales. Une exonération jusqu’à 10.000 euros est prévue pour épargner les petits investisseurs. 6. DURCISSEMENT DE LA POLITIQUE MIGRATOIRE « Tout le monde est d’accord : on doit al ler vers une migration davantage contrôlée », a indiqué dimanche Anne leen Van Bossuyt (NVA), la nouvelle mi nistre en charge de la politique de l’Asile et la Migration. L’objectif affiché de la nouvelle majorité : réduire l’arrivée de demandeurs d’asile en Belgique et res treindre progressivement le nombre de places d’accueil. Les primoarrivants de vront déclarer reconnaître des principes comme la séparation de la religion et de l’État et l’égalité hommefemme. Le droit de séjour permanent impliquera la réussite d’un test de langue et d’intégra tion civique. Les primoarrivants de vront attendre 5 ans avant d’avoir droit à l’aide sociale et le regroupement familial sera plus strict. 7. RELANCE DU NUCLÉAIRE Le gouvernement De Wever prolonge de vingt ans les réacteurs nucléaires exis tants (Doel 4 et Tihange 3). Le nucléaire étant au cœur de sa stratégie énergétique pour le pays, il annonce aussi la construction de nouveaux réacteurs. 8. RÉINVESTISSEMENT DANS LA DÉFENSE Les différentes composantes de l’armée belge vont bénéficier d’investissements importants. La Défense, chapeautée par le ministre NVA Theo Francken, est l’un des seuls secteurs échappant aux coupes budgétaires de l’État fédéral. Le nouveau gouvernement veut même accélérer la hausse des dépenses de défense exigée par l’Otan pour atteindre d’ici 2029 2 % du PIB consacrés aux moyens militaires et même atteindre 2,5 % en 2034. 9. INTERDICTION DE FUMER EN TERRASSE Les fumoirs dans les lieux accessibles au public vont être supprimés et l’in terdiction de fumer sera élargie aux terrasses, ainsi que dans les camps de jeunesse. La gamme des goûts pour les cigarettes électroniques va être drastiquement limitée pour en dimi nuer l’attrait. Des aides au sevrage ta bagique seront aussi davantage pro motionnées. 10. RÉFORME DE L’ÉTAT L’accord de gouvernement nous ap prend que le Premier ministre se char gera personnellement, au cours de cette législature, de préparer une ré forme de l’État afin que ce dernier tende vers une répartition des compé tences « plus homogène et efficace ». De Wever va s’adjoindre les services de constitutionnalistes et d’experts des deux groupes linguistiques pour prépa rer des propositions de textes de loi re latives aux institutions, à leur finance ment, mais aussi à la répartition des compétences entre Fédéral et entités fédérées. Par ailleurs, il a obtenu que la Fête flamande du 11 juillet devienne un jour férié à part entière (au détriment de l’Assomption du 15 août). Les Wal lons et Bruxellois pourront faire de même avec leurs fêtes respectives (27 septembre et 8 mai). Enfin, des repré sentants des Régions auront désormais leur mot à dire dans les institutions fé dérales telles que l’Inami, la Banque nationale ou le Bureau du Plan. Pierre De Vuyst Entourant le Roi, voici le Premier ministre Bart De Wever (en bleu clair) et les 14 membres de son gouvernement. Au premier rang, les vicePremiers (de g. à d.) Vincent Van Peteghem, Maxime Prévot, David Clarinval, Frank Vandenbroeck et Jan Jambon. Que des hommes ! BelgaImage La coalition Arizona s’est accordée sur un programme de réformes et d’économies ambitieux. En voici les points les plus importants. Les 10 mesures chocs du gouvernement De Wever Politique 17 16 Politique : les 10 mesures chocs du gouvernement Arizona de Bart De Wever. 30 C ette année encore, le prin temps fera irruption le 20 mars (et non le 21), date qui correspond à l’équinoxe, c’est àdire au jour où les durées d’ensoleillement et de nuit sont égales. On s’en réjouit mais d’ici là, il va bien falloir tenir le coup face aux fri mas, au ciel gris et à la pluie glacée. Res ter joyeux et en bonne santé est en effet possible, moyennant un plan d’attaque en bonne et due… forme. 1. ÉCHAPPER AUX VIRUS S’il est un peu tard pour se faire vacciner contre la grippe ou le coronavirus, le res pect de quelques règles de base peut contribuer à prévenir les infections ou à se remettre plus rapidement d’une mala die saisonnière. Pour éviter la contami nation, porter un masque dans les en droits bondés (centres commerciaux, métro…) et se laver soigneusement les mains quand on arrive chez soi ou au tra vail restent de bons atouts, surtout si l’on est en contact avec des personnes à risque (enfants en bas âge, personnes âgées ou immunodéprimées). Autre geste très utile pour évacuer les mucosi tés : se moucher, le matin en se levant, le soir avant d’aller dormir, en utilisant un spray d’eau de mer à utilisation quoti dienne. Enfin, penser à aérer régulière ment les pièces d’habitation afin de chasser les microbes en suspension dans l’air. En cas de rhume, soulager le nez bouché et décongestionner les sinus avec de l’huile essentielle d’eucalyptus, de préférence par inhalation. 2. S’HABILLER CHAUDEMENT On ne devient pas malade à cause du froid, mais… Le corps – qui doit dépen ser de l’énergie pour pouvoir se réchauf fer – a du coup moins de force pour lut ter contre les virus présents dans l’air. Et donc, tant qu’il fait froid, on sort bien sûr, mais on se couvre, de préférence en superposant les vêtements afin de créer des « couches d’air » qui permettent de mieux conserver la chaleur corporelle. Et on n’oublie pas son écharpe, ses gants (ou des moufles, moins pratiques mais plus chaudes), de bonnes chaussettes et un bonnet surtout si l’on a peu de che veux. 3. RESTER EN MOUVEMENT L’activité physique ou la pratique d’un sport est essentielle, notamment parce qu’elle améliore la qualité du sommeil. Durant la journée, une marche rapide d’une demiheure pour profiter des bien faits de la lumière du jour est indispen sable. On peut aussi s’adonner à une séance de gymnastique douce et em prunter les escaliers. En cas de douleurs, que le froid, une pression atmosphérique basse et l’humidité élevée exacerbent chez les personnes souffrant d’arthrose, penser à masser les articulations, par exemple avec de l’huile essentielle de gaulthérie, aux propriétés antiinflam matoires reconnues. 4. S’AÉRER Même s’il fait froid et humide, il est im portant de sortir, car l’activité physique à l’extérieur stimule la circulation san guine et renforce les systèmes immuni taire et cardiovasculaire. Qui plus est, pour parvenir à maintenir sa chaleur in terne malgré la baisse de la température extérieure, notre corps doit s’adapter – c’est le mécanisme de thermogenèse. Ce mécanisme implique une plus grande dépense d’énergie et donc… des calories en moins. On maigrit donc plus facile ment en se baladant en hiver qu’en été ! 5. BIEN DORMIR Pour recharger les batteries, un bon som meil est indispensable. Éviter les bois sons stimulantes avant d’aller dormir. La température de la chambre ne doit pas excéder 16 degrés pour les adultes, 18 de grés pour les enfants et entre 18 et 20 de grés dans la chambre de bébé. Sachez que les couettes garnies de plumes et de duvet naturels conservent mieux la cha leur du corps et évitent l’accumulation d’humidité. La qualité du sommeil étant par ailleurs fortement perturbée par la lumière bleue émanant des écrans, avant d’aller dormir, mieux vaut faire une ba lade nocturne ou lire un bon livre plutôt que de rester assis devant l’ordi ou la té lé. 6. VITAMINER LA SAISON Rien de tel que les vitamines C et D pour préserver le système immunitaire. Si vous consommez suffisamment de fruits et légumes, vous devriez atteindre la dose idéale de vitamine C, sinon, hop !, un comprimé avant de sortir le matin. Quant à la vitamine D, qui préserve aussi les os, elle sera mieux absorbée le soir. Ne pas oublier les autres amis de notre santé en hiver : le zinc contre la fatigue, le fer pour booster le transport et l’utilisation de l’oxygène par les globules rouges ou encore le magnésium pour contrer la baisse de moral et les fatigues nerveuse et musculaire. Pour lutter contre la dé pression saisonnière, mais aussi le stress et les difficultés d’endormissement, les adeptes de la médecine naturelle préco nisent l’huile essentielle de marjolaine à coquilles, ainsi que celle de camomille noble, cette dernière ayant également un effet bénéfique sur les peaux irritées par le froid. 7. MANGER ÉQUILIBRÉ « Pfff, encore ! », direzvous. Mais oui ! Et c’est encore plus nécessaire en hiver. Une consommation accrue de légumes et de fruits s’impose, pour leur richesse en vitamines, fibres et minéraux propices au maintien en bonne santé. Excellents aussi, les aliments riches en protéines, essentielles notamment pour le maintien de la masse musculaire et la santé de la peau, mais aussi pour leur rôle protec teur sur le plan immunitaire. Ne pas ou blier les aliments riches en « bon gras ». Privilégier donc les fruits secs et à coque, les légumineuses, le quinoa, les flocons d’avoine, les œufs, les graines, la viande et les poissons gras, les fromages à pâte dure ou midure, les avocats et la goyave. Autre point essentiel : limiter au maxi mum la consommation de sucre, car elle augmente le niveau de fatigue. Opter plutôt pour le miel qui a un effet antisep tique sur les gorges irritées et favorise la régénération de la peau. Ne pas oublier de boire en suffisance (1,5 litre d’eau/ jour), car cela favorise la régulation de la température corporelle, l’éclat de la peau, l’oxygénation des cellules et la cir culation du sang. Enfin, quand elles sont chaudes, les boissons offrent une sensa tion de réconfort inégalée en cette pé riode. En cas de refroidissement et de toux, pensez à la tisane de thym, une plante reconnue pour son action antivi rale et antibactérienne. Myriam Bru Il fait moche et vous avez froid ? Rien ne sert de gémir, il faut s’armer de vitamines et de volonté. Santé 31 7conseils pour passer l’hiver en forme Photos : BelgaImage 30 Santé : il fait moche et vous avez froid ? Nos 7 conseils pour passer l’hiver en forme. V ous avez toujours vécu silen cieuse, en particulier dans l’ombre de Serge Gains bourg. Pourquoi avoir déci dé de vous raconter dans un livre ? On me l’a souvent de mandé, mais uniquement sur mon his toire avec Serge. Ça ne m’intéressait pas. Un jour, au téléphone, Étienne Daho m’a suggéré d’aller plus loin en racontant la réalité de mon parcours. Il y a beaucoup de fausses informations qui circulent sur moi sur internet. J’ai réfléchi pendant deux mois avant de me mettre au travail. Vous avez passé vos jeunes années dans une famille d’accueil misérable, digne des Thénardier de Victor Hu go ! Je l’ai compris vers 11 ans, quand j’ai lu « Les Misérables ». Je suis née au Vietnam, à la suite d’une brève histoire d’amour. Ma mère avait 15 ans quand elle a rencontré mon père. Elle ne l’ai mait pas, mais l’a épousé parce que cela lui permettait de sortir du camp de réfu giés où elle se trouvait parmi d’autres Chinoises. Il était militaire, et quand il est allé faire la guerre, elle a trouvé le moyen de partir en France. Je suis arri vée à Paris toute petite et elle m’a immé diatement placée à l’Assistance publique. Vous avez grandi à la campagne. Je me suis retrouvée dans un village chez un couple qui avait déjà deux enfants. Pour eux, le seul intérêt de ma présence, c’était l’argent que l’Assistance publique leur versait pour m’élever. Ils le gar daient pour eux ! Vous avez vécu l’enfer… Je n’avais droit à rien ! Une fois par an, l’Assistance pu blique m’adressait un colis de vêtements. Les plus beaux étaient pour leurs deux filles et on me laissait les plus ignobles. La phrase que vous avez entendue le plus souvent, c’est : « Au lit sans man ger ! » C’était la punition radicale sous n’importe quel prétexte. Et, quand j’avais le droit de m’asseoir à table, je devais me contenter de ce que l’on mettait dans mon assiette, c’estàdire les restes. J’avais tellement faim que j’ai souvent dévoré la pâtée du chien ! Et à Noël ? Je n’ai reçu qu’un seul ca deau, à 13 ans : un… martinet ! Celui que je n’ai jamais pu appeler papa l’avait fait luimême, en accrochant des lanières en cuir sur un bout de bois. À l’école, vous n’étiez guère mieux traitée. L’institutrice était raciste et m’appelait « la Jaune ». J’ai mis long temps à comprendre pourquoi. Mais je lui ai posé un problème car j’étais une bonne élève. Une des filles de ma famille d’adoption m’aimait bien et m’avait dis crètement appris à lire et écrire. Un jour pourtant, votre mère est ve nue vous chercher pour vous emme ner à Paris. Elle ne m’aimait pas, mais voulait me récupérer avec mes deux sœurs, dont j’ai alors découvert l’exis tence ! Une grande famille lui permettait de bénéficier administrativement d’un grand appartement. Votre situation s’est alors améliorée. Pas vraiment. Elle n’avait pas les moyens d’acheter un lit pour moi. Je me suis re trouvée dans une chambre où j’ai dormi sur le plancher. Pour l’aider à payer l’électricité et d’autres choses, j’ai com mencé à faire des petits boulots. Vous avez, entre autres, vendu des gla ces à l’entracte dans un cinéma, « La boîte à films ». Le programme changeait tous les jours, ce qui a fait ma culture. C’était aussi un lieu où la drogue circulait. J’ai demandé à deux habitués, dont j’igno rais le nom, de me piquer. La dépendance s’est installée avec des doses de plus en plus fortes. Je ne voulais pas rester sur cette Terre mais mourir d’une overdose. Beaucoup plus tard, j’ai décidé d’arrêter. Le sevrage a été une épreuve terrible ! Parallèlement, vous êtes devenue mannequin. J’ai été repérée par un pho tographe et j’ai passé un casting, persua dée que je ne serais pas retenue. À ma grande surprise, j’ai été engagée dans une agence. J’ai pris l’avion pour la pre mière fois de ma vie et j’ai posé pour des catalogues et des magazines. Un soir, vous êtes invitée à une fête dans la discothèque la plus célèbre à Paris, « L’Élysée Matignon ». Je ne voulais pas y aller, mais mon entou rage a tellement insisté que j’ai accepté de passer un quart d’heure. Je vais danser sur la piste quand Armel Is sartel, le directeur, me dit que Serge Gainsbourg « m’or donne » de venir à sa table. Ma réponse est immédiate : « Que ce vieux con aille se faire foutre ! » Je vais m’asseoir, furieuse. Serge arrive alors avec un seau contenant une bouteille de champagne et me lance : « Le vieux con vient à ta table, espèce de boudin ! » Pour la première fois de ma vie, j’ai éclaté de rire. À partir de cet ins tant, nous ne nous sommes plus quittés. Vous vous êtes moralement reconnus. On s’est regardé… et on s’est compris ! Il songeait au suicide, lui aussi, mais à sa façon, en tirant sur l’élastique. Cela ne l’empêchait paradoxalement pas d’être un très bon vivant. Il adorait la bonne cuisine ! Il vous a surnommée Bambou mais aussi « ma petite cocotteminute ». C’était très mignon. Il est surtout le pre mier à m’avoir fait confiance. Vous avez découvert un être fragile. C’était quelqu’un de très timide. Il n’a ja mais donné une interview sans avoir bu deux ou trois verres juste avant. Il y a eu dans votre histoire des hauts et des bas, mais surtout un immense bonheur, la naissance de Lulu. Il dési rait un enfant, mais moi j’étais plutôt ré ticente. Je lui ai proposé d’en adopter un, et il m’a répondu : « Je veux ma chair et mon sang ! » J’ai fini par lui dire oui. Sa venue au monde a été l’un de ses plus grands bonheurs. Ça a été le soleil de sa vie. Lui qui sortait tout le temps est devenu casanier. Il était aux petits soins pour Lulu. Il m’a avoué qu’il s’en était beaucoup plus occupé que de ses autres enfants. Charlotte a néanmoins été très pré sente. Après sa rupture avec Jane, il ne voulait plus la voir, même un weekend. Je lui ai fait comprendre combien elle adorait son père et n’avait pas à payer cette séparation. Il a compris et tout s’est heureusement arrangé. Après la naissance de Lulu, il a fait construire une maison. Il savait que son temps était compté et voulait nous offrir un toit. Il a décidé que le décor se rait la copie conforme de celui de l’hôtel particulier de la rue de Verneuil. Cela lui a permis de se sentir chez lui dans les deux endroits. Propos recueillis par J.P. « Pas à pas dans la nuit », par Bambou, XO éditions, 297 p., 20,90 euros. La discrète Bambou, dernière compagne de Serge Gainsbourg, publie « Pas à pas dans la nuit », le parcours douloureux d’une petite fille qui a cherché longtemps le bonheur. «Serge a été le premier à me faire confiance» Rencontre De notre correspondant à Paris, Jacques Pessis Quand Bambou rencontre Serge Gainsbourg, c’est l’évidence entre ces deux êtres fracassés. Photos : BelgaImage Dans ma famille adoptive, j’avais tellement faim que j’ai souvent dévoré la pâtée du chien! 37 36 36 Grand entretien : Bambou, la dernière compagne de Serge Gainsbourg, dévoile ses secrets. 18 Judiciaire : quelle est la vie de Pierre Palmade derrière les barreaux depuis le 9 décembre ? 20 Immersion : les paracommandos se sont entraînés à la guerre urbaine à... Bruxelles ! 24 USA : Donald Trump a lancé une véritable chasse à l’homme contre les sanspapiers. 26 Royal : un classement dévoile le montant dépensé par les reines et princesses en 2024. 32 Pradel raconte : le « crime du métro » restera une énigme pour les enquêteurs parisiens. 34 Argent : prêter de l’argent à un proche ? Il y a des règles et conseils pour éviter les ennuis... 50 Histoire : créée en 1905, Bécassine est une star de la BD toujours aussi indémodable. 56 Dossier TV : Julia Vignali nous fait découvrir les performances de l’intelligence artificielle au travers d’expériences incroyables. Sommaire 100 rue Royale ‑ 1000 Bruxelles. 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Toute reproduction et/ou rediffusion de contenu par quelque moyen que ce soit doit faire l’objet d’une autorisation spécifique auprès de Copiepresse au tél. 02 558 97 80 ou via info@copiepresse.be. © Couverture : Content Curation V.I.P. H eureuse nouvelle dans la Fa mille royale belge : un peu plus de deux ans après son mariage avec William Isvy, la princesse Maria Laura, 36 ans, vient de donner nais sance au petit Albert, 3,5 kg, le di manche 26 janvier. La maman et le bébé se portent bien, merci pour eux. Maria Laura est princesse de Belgique par sa mère, la princesse Astrid. Par son père, le prince Lorenz (petitfils de Charles Ier , le dernier empereur d’Autriche), elle est al tesse impériale et royale et titrée archi duchesse d’AutricheEste, princesse royale de Hongrie et de Bohême et prin cesse de Modène. Le petit Albert Isvy, dont le prénom est un bel hommage au roi Albert II, est déjà le quatrième petitenfant de notre ancien Souverain et de son épouse, la reine Paola. Mais à la différence de ses cousins, Albert n’a pas reçu de titre de noblesse. Par arrêté royal, le roi Philippe a fait en sorte que le titre de prince de Belgique ne soit plus at tribué que dans sa descendance directe ainsi que dans celle de la princesse Elisa beth. Le prince Amedeo, aîné des enfants d’Astrid et Lorenz, a pu donner à ses en fants, l’archiduchesse AnnaAstrid, l’archi duc Maximilian et l’archiduchesse Alix, les titres susnommés hérités de la famille de Habsbourg. Mais la transmission des titres dans la prestigieuse famille impé riale se fait encore sur base salique, donc aux descendants en ligne masculine. Et comme l’heureux époux de Maria Laura n’est pas un aristocrate, son fils ne bénéfi cie donc d’aucun titre. William Isvy tra vaille dans le secteur de la gestion d’actifs avec son épouse d’ailleurs. La petite fa mille s’est installée à Londres. Pierre De Vuyst La princesse Maria Laura et William se sont mariés en 2022.BelgaImage Un bel hommage au roi Albert II La princesse Maria Laura de Belgique et son époux William Isvy ont donné naissance à un petit Albert. Instagram Palais Royal 6 Portrait express 1.SUR LA SCÈNE BELGE Ces dernières années, Will Smith a mis de côté la musique pour conquérir Hol lywood. Le rappeur étatsunien semble néanmoins préparer un retour sur scène. À sa tournée européenne, il a ajouté une date belge, le Ronquières Festival, 20 ans après son dernier passage chez nous. Pour la peine, Ronquières a ajouté une date supplémentaire aux trois jours ha bituels du festival hennuyer, le 5 août, uniquement dédiée à l’artiste. 2.LE RAP DANS LE SANG Will – né Willard – Smith a grandi à Phi ladelphie. Pour gagner ses premiers sous, il aide son père, Willard Sr., à ins taller des frigos dans les grandes sur faces. « Les soussols des supermarchés sont les endroits les plus immondes de la Terre », expliquait celui qui a tiré de ce job son nom de rappeur, « The Fresh Prince ». Le lycée terminé, Will Smith devait aller à l’université, conformément à la volonté de sa mère, employée dans une école. Il a plutôt choisi le rap. 3.ÉPONGER LES DETTES Son premier album sort en 1987. Au bout de neuf opus il range (provisoirement) le micro en 2005, avec quelques tubes pla nétaires à son actif : « Men in Black », « Miami » ou « Gettin’ Jiggy Wit it ». En 1990, Will Smith débarque aussi en télé vision, interprétant… « Will Smith » dans « Le Prince de BelAir », sitcom culte diffusée jusqu’en 1996. Ce rôle, il l’aurait accepté pour éponger des dettes. 4.« C’EST UN PÉTEUR » Ensuite, Will Smith se met à briller au cinéma. « Bad Boys » lance sa carrière en 1995. Vient ensuite un florilège de triomphes : « Independance Day » en 1996, « I, Robot » en 2004, « À la re cherche du bonheur » en 2006 ou « Seul contre tous » en 2015… Sans ou blier « Men in Black » en 1997. Sacré succès, dont le tournage ne s’est pas passé sans difficulté… Will Smith, ou l’agent J, joue une scène dans une na celle hermétique verrouillée. « Je suis vraiment désolé », ditil à Tommy Lee Jones. « Il avait lâché un énorme prout. C’est un péteur. Et vous ne voulez vrai ment pas vous retrouver enfermé dans un très petit espace hermétiquement clos avec un pet de Will Smith, croyez moi », a expliqué le réalisateur Barry Sonnenfeld des années plus tard. D’après lui, il a fallu évacuer le plateau pendant… trois heures ! 5.IL A REFUSÉ « MATRIX » Dans la carrière de Will Smith, il y a aus si eu des ratés, comme « Wild Wild West », tournage choisi « pour gagner de l’argent », après avoir refusé le rôle de Neo dans « Matrix », décroché par Kea nu Reeves, parce qu’il n’adhérait pas au scénario complexe du film. Qu’importe ce rendezvous manqué, il jure qu’il doit son succès global à ses « grandes oreilles ». « L’Amérique a besoin de héros aux grandes oreilles. C’est pourquoi on m’aime, moi et Mickey. » 6.UN OSCAR ET UNE TARTE Côté cœur, Will Smith est marié à Jada Pinkett depuis 1997, rencontrée dans les coulisses du « Prince de BelAir » et avec qui il a deux enfants, Jaden et Willow, engagés dans une carrière artistique. Voici l’un des couples les plus solides de Hollywood. Cela explique sans doute sa réaction sanguine du 27 mars 2022, sur la scène des Oscars : avant d’aller récu pérer sa statuette du « meilleur acteur » pour son rôle dans « La méthode Williams », Will Smith avait giflé l’hu moriste Chris Rock en mondovision, car il s’était moqué de l’alopécie de sa femme Jada Pinkett. De quoi entacher quelque peu son image à Hollywood et expliquer, peutêtre, son comeback musical. Rodrigue Jamin BelgaImage Will Smith L’acteur et rappeur américain de 56 ans va se produire au Ronquières Festival le 5 août prochain. Une date exceptionnelle pour son premier concert en Belgique depuis 20 ans. 7 Une offensive éclair dans la poudrière kivutienne : le Mouvement du 23 mars, groupe de rebelles opposé au gouvernement congolais, s’est emparé le 28 janvier de Go ma, capitale de la province du NordKivu en République démocratique du Congo. Les affrontements dans cette ville de près de deux millions d’habitants ont fait au moins 700 morts et près de 3.000 blessés – le bilan devrait être revu à la hausse – et provo qué une situation humani taire chaotique. Les combats entre l’armée congolaise et le M23, intégralement appuyé par les forces rwandaises, avaient gagné en intensité début janvier. Plus d’un de mimillion de personnes ont été déplacées, selon l’ONU. Et la situation ne devrait pas s’améliorer dans les semaines à venir : le M23 n’entend pas s’arrêter à Goma. Le groupe rebelle se dirige vers Bukavu, un million d’habitants et capitale du SudKivu. Des responsables du M23 ont confirmé que leur intention était d’aller jusqu’à Kinshasa, capitale du RDC, et de ren verser le gouvernement Tshi sekedi. Pour l’heure, les forces armées congolaises semblent incapables de bri ser l’élan du M23. Félix Tshi sekedi a promis « une riposte vigoureuse » et assuré que le RDC « surmonterait cette tempête », alors que des vo La semaine Le M23 met le Congo à feu et à sang 8 lontaires se pressent pour défendre leur pays face aux rebelles. Il a aussi demandé l’appui de la communauté internationale, tandis que la crainte d’un conflit régional plus large existe. La Belgique a demandé à l’UE d’envisager des sanctions à l’égard du Rwanda de Paul Kagame. R.J. et A.N. BelgaImage Inauguration officielle de la gare de Mons La cérémonie inaugurale a eu lieu ce 31 janvier avec des représentants politiques et de la SNCB. Les 57.000 navetteurs hebdomadaires, eux, profitent de cette nouvelle gare depuis décembre. Un aboutissement après 20 ans de chantier qui a coûté 480 millions d’euros, soit 13 fois plus qu’initialement prévu ! La gare Calatrava de Mons est la 5e gare de Wallonie. BelgaImage Disparition de Catherine Laborde L’exprésentatrice météo est décédée à 73 ans après un long combat contre la maladie. Elle souffrait d’une maladie neurodé générative depuis 10 ans qui a affaibli peu à peu son corps et son esprit. Ses obsèques, le 6 février à Paris, ont eu lieu dans la même église que pour Ber trand Blier le 29 janvier. Les nombreux hommages ont salué ses compétences et son sourire. Content curation Le monde du rock en deuil La chanteuse britannique Ma rianne Faithfull s’est éteinte à 78 ans. Elle fut l’égérie du Swinging London et compagne de Mick Jagger dans les années 60 avec lequel elle a eu un enfant mort à la naissance. Son album « Bro ken English », paru en 1979, fait partie de ses plus grands succès. En 2006, elle a incarné au cinéma MarieThérèse d’Autriche dans le film de Sofia Coppola « MarieAntoinette ». BelgaImage Crash aérien aux ÉtatsUnis Un avion de ligne est entré en collision avec un hélicoptère militaire le 30 janvier à Wa shington. Aucun des 67 passa gers n’a survécu. Les deux appareils sont tombés dans le fleuve Potomac. L’analyse des boîtes noires est en cours. Un second crash a eu lieu le 31 janvier avec un petit avion transportant 6 personnes. Il s’est écrasé à Philadelphie en plein centreville, faisant une 7e victime au sol. BelgaImage o 9 10 L ’homme se concentre sur le pied nu qui se présente à lui dans son salon. Il pose les mains sur la cheville douloureuse. Ses mains sont chaudes. Il ferme les yeux. Il attend le moment où il va res sentir les picotements. Ce moment où, ditil, la douleur de la personne passe dans ses mains. Il relâche sa légère pres sion puis chasse l’énergie du bout des doigts… « Voilà, dans quelques jours, vous ne devriez plus rien sentir. » À presque 75 ans, Michel Guillaume pro fite d’une retraite presque tranquille. Il s’occupe du jardin qui entoure sa maison de Champlon, hameau de l’entité de Ten neville en province de Luxembourg. Il soigne aussi ses plantes d’intérieur avec beaucoup d’amour. Et cellesci le lui rendent bien, elles sont luxuriantes. Mais Michel reçoit aussi de la visite. Beaucoup de visites. Les gens viennent lui exposer leurs problèmes et repartent bien souvent le sourire aux lèvres. Mi chel Guillaume est guérisseur. Il est le re bouteux du village. LOIN DES VILLES… Dans les campagnes de Belgique, de France, comme dans toute l’Europe sans doute, le rebouteux est cette personne qui, « sans être médecin, remet les membres foulés ou luxés, réduit les frac tures, etc., grâce à des connaissances et des pratiques empiriques », comme le définit le « Dictionnaire de l’Académie française ». Le rebouteux remet les os et articulations bout à bout, d’où son nom. Il est donc censé soigner les fractures, luxations et entorses diverses. Une nuance importante, Michel Guillaume ne demande jamais d’argent pour ses « services ». Et il vient en sou tien de la médecine traditionnelle, ja mais à sa place. Sa spécialité ? Les dou leurs articulaires mais il arrête aussi les hémorragies. « Tout part de mon beau père, qui possédait le don d’arrêter les saignements en récitant des mots. Un jour, il m’a demandé si je voulais le don, mais il m’a demandé de ne pas l’utiliser tant qu’il était en vie », nous explique Michel Guillaume. « Pour les douleurs articulaires, c’est venu par hasard. Mon épouse souffrait d’un torticolis. Je l’ai massée, mais en posant ma main sur sa nuque, j’ai ressenti comme une décharge électrique. Ma femme a senti le mal qui glissait vers ma main et moi je l’ai senti entrer dans ma main. Quand elle a été soulagée, j’ai secoué les mains et le mal est parti. » À DOMICILE ET PAR TÉLÉPHONE Pour les douleurs articulaires, Michel re çoit chez lui. Pour les coupures et autres hémorragies, les gens lui téléphonent et il agit à distance. « Après avoir raccro ché, je prononce une suite de mots très précise. Ce n’est pas une prière, même si le sens est religieux. Ensuite, je fais tou jours un “Je vous salue, Marie” et un “Notre Père”. Le saignement s’arrête dans quasi tous les cas. Je ne peux rien faire par contre pour les leucémies. Là, le sang est devenu comme de l’eau. Je ne peux pas arrêter l’eau. » Michel est l’un des guérisseurs que nous avons rencontrés grâce au livre « Saints et guérisseurs. Nous soulagentils du Immersion dans l’univers de trois rebouteux. Présents dans les campagnes, ils pratiquent la « médecine du pauvre » pour soulager des entorses et autres problèmes de dos. Le pouvoir secret des guérisseurs Enquête mal ? », de Philippe Carrozza, paru aux éditions Weyrich. Notre confrère journa liste, qui travaille pour un grand groupe de quotidiens régionaux, s’est spécialisé depuis quelques années dans le recense ment et les témoignages des guérisseurs, rebouteux, prêtres exorcistes et autres sourciers de nos régions (lire par ailleurs). BERNADETTE : « ÇA MARCHE » Il n’y a rien de religieux du tout dans la démarche de Bernardette. Cette an cienne enseignante de la région de MarcheenFamenne, artiste peintre à ses heures, soulage aussi sciatiques, in flammations articulaires, nausées… avec l’énergie qui nous entoure, selon elle, et qu’elle ressent parfois chez certaines per sonnes. « C’est venu un peu par hasard. Ma maman avait mal au bras. Je passe ma main sur la zone de sa douleur et je ressens comme une décharge. Un peu plus tard, elle me téléphone et me dit : “Je ne sais pas ce que tu as fait, mais je ne ressens plus aucune douleur.” Par après, je raconte cette histoire à des amis. Et l’un d’entre eux me dit : “Justement, j’ai un problème à la cheville. Je me fais soi gner par ma fille qui est kiné, mais ça ne sert à rien.” Il ne m’a pas dit laquelle des deux, mais en passant la main, j’ai res senti quelle cheville était douloureuse. J’ai passé et repassé la main audessus. » Pas besoin de toucher, ça fonctionne même à travers la chaussette. « Parfois je sens de la chaleur ou un courant d’air, parfois rien. Mais en général, la per sonne repart en n’ayant plus mal, ou alors son état s’améliore quelques heures ou quelques jours après. » Ce qui s’est vi siblement passé avec ce monsieur. « Il m’a dit : “Tu as un don.” » Et cela s’est su. Le boucheàoreille fonctionne à plein. « JE DOIS CROIRE EN MOI » « Je soulage des tas de choses, le nerf scia tique, une hernie discale… Quand je la soigne, elle se rétrécit et ne pousse plus sur les nerfs. La semaine passée, j’ai reçu La méthode de Michel Guillaume: soulager le mal en apposant la main sur la zone endolorie et en capturant la douleur. Ingrid Otto 11 ➽ 12 quelqu’un pour une épine calcanéenne (croissance osseuse douloureuse autour de l’os du talon, ndlr). Quand elle est re partie, elle m’a dit : “Ça chatouille, mais je n’ai plus mal.” » Bernadette sent qu’elle peut soulager, mais des fois ça ne fonctionne pas. « Il faut l’accepter. Mais ce qui marche super bien, c’est quand je m’occupe d’inflam mations et de gonflements. Je me sou viens de cette personne qui est arrivée avec les doigts tout gonflés. “J’ai mal, j’ai mal” qu’elle me disait. Je l’ai traitée. Quand elle est repartie, ses doigts étaient redevenus normaux. C’est ce qui me fait dire que je dois croire en moi et en ce que je parviens à faire, même si je ne l’ex plique pas. Et je sens que j’évolue. Je ne ferme aucune porte. Je ne sais pas encore tout ce que je peux faire, mais si je peux aider à souffrir moins et à être mieux dans sa peau, c’est à prendre, non ? » Bernadette était croyante à la base, mais, depuis lors, elle croit surtout en ce qu’elle fait, elle, et ce qu’elle réalise grâce à cette fameuse énergie qui, elle en est persuadée, nous entoure en permanence et qu’elle parvient, sembletil, à capter mieux que d’autres. « MAINTENANT, JE NE CROIS PLUS, JE SAIS » JeanClaude Chot travaille toujours. À 63 ans, il poursuit ses activités de cou vreur de métier à temps plein dans la ré gion de Beauraing. Mais il est aussi gué risseur à ses heures, même si sa force, nous ditil, est surtout spirituelle. « Mon grandpère était rebouteux à Limerlée, dans l’Ardenne profonde. On faisait ap pel à lui régulièrement quand on se bles sait une cheville ou autre. Il avait aussi reçu une prière d’un vieux monsieur de son village sans descendance. Peu avant de mourir, mon grandpère a laissé un petit papier à mon intention avec, des sus, une prière pour soigner les maux de dos, entorses, etc. Ma grandmère en a profité pour me donner aussi dans la foulée sa propre prière pour les brûlures. Elle était en effet “barreuse de feu”. Moi, j’ai 30 ans à l’époque, je suis éducateur social, et ça faisait longtemps que je me posais plein de questions et que je ne me sentais pas comme les autres, à ma place dans un groupe. J’ai toujours préféré parler spiritualité que football. À l’époque, j’étais très croyant. Mainte nant, je ne crois plus, je sais. Les reli gions sont utiles aux gens qui n’ont pas la force de s’assumer. Moi, je n’en ai plus besoin », affirme cet homme qui est pourtant entouré de statues de la Vierge et de portraits du Christ, duquel il a in déniablement repris certains traits. Il s’amuse de notre comparaison et pour suit : « Des gens sont venus vers moi pour se faire aider. Parfois, j’ai proposé aussi mes services quand je sentais qu’une personne avait mal quelque part. Le langage du corps est révélateur. La maladie, c’est le “mal a dit”, n’estce pas ? Enquête Un annuaire de « soulageurs » Notre confrère Philippe Carrozza a enquêté depuis des années au sujet des rebouteux et guérisseurs. Il sort déjà son quatrième livre sur le sujet, en réalité une réédition augmentée, revue et modifiée du premier, qui fut un véri table succès de librairie. « C’est de l’infoservice à destina tion des lecteurs. Certains m’ont dit qu’ils collaient sur leur frigo le téléphone d’un coupeur de feu ou d’un barreur de sang pour les cas d’urgence. Je reçois toutes les semaines de nombreux appels me demandant les coordonnées de l’un ou de l’autre. Je dresse dans ce livre, comme dans les précé dents, une sorte d’annuaire », nous expliquetil. Philippe Carrozza a trois critères de sélection pour dresser sa liste : « Ils ne doivent pas demander d’argent, ni interférer avec un traitement médical, ni imposer de traite ment euxmêmes. » Quelque 34 « soulageurs » ont accepté de révéler leurs secrets. Ils parlent de leurs « dons » qui soulagent les brûlures, font baisser la fièvre, arrêtent les hémorragies, guérissent les en torses… Certaines personnes ont accepté de dévoi ler leur identité, alors que d’autres préfèrent rester dans l’anonymat. Le sujet reste en effet tabou, car empreint de mysticisme. Philippe s’est aussi intéressé aux phénomènes des saints, des eaux de source miraculeuses, des lieux de miracle et de dévotion en Belgique, à l’action des prêtres exorcistes, des passeurs d’âme ainsi qu’à la force de la prière. Il donne aussi quelques prières types pour cer tains problèmes. Voici par exemple une incantation reli gieuse que pourrait prononcer un barreur ou coupeur de feu pour faire cesser la douleur d’une brûlure : « Feu de Dieu, perds ta chaleur / Comme Judas jadis perdit sa cou leur / Quand il trahit notre Seigneur au mont des Oliviers / J’enlève le feu avec la main / Que ça redevienne froid comme avant. » Il ne nous appartient pas de juger si cela fonctionne ou pas. Mais il s’agira pour la personne de pro noncer ces mots avec conviction. Et la personne bénéfi ciaire d’y croire aussi. Les barreurs de feu expliquent que cela fonctionne aussi sur des bébés et des animaux. Et les témoignages qui vont en ce sens se recueillent à la pelle. Parlez de ce sujet dans les campagnes wallonnes, votre interlo cuteur connaîtra toujours quelqu’un qui a bénéficié de ce genre de traitement… P.D.V. « Saints et guérisseurs. Nous soulagentils du mal ? », par Philippe Carrozza, éd. Weyrich, 600 p., 28 euros. Le ressenti ne trompe pas. Cela fait plus de trente ans que je soigne des brûlures, des maux de dos, des entorses. Et quand je peux aider, je me sens bien », confie cet homme qui ne demande pas d’argent pour l’exercice de la prière, dont l’effet serait particulièrement efficace chez lui. « Par contre, mes soins sont payants. J’ai suivi des formations de massage, pour travailler les points de pression et de blo cage. Dieu n’a jamais demandé qu’on soigne gratuitement à ce que je sache. Par contre, tant que j’ai ce qu’il me faut pour vivre, mes prières seront toujours gra tuites. » SE RECONNECTER À SA VIE Le nom, le prénom, la date de naissance, il n’a besoin que de cela pour traiter ses « patients » par la prière. « Je n’ai pas be soin de photo. Et je peux soulager les brû lures et les entorses, même à distance. Mais c’est tout de même mieux de venir chez moi. Vous savez, si j’ai accepté l’in terview, c’est parce qu’il est temps que les Bernadette projette son énergie pour chasser la douleur sans même toucher la peau.Ingrid Otto 13 L’eczéma de Laureline ? Envolé ! Voici deux photos du visage de Laureline, à gauche avant le traite ment du rebouteux et l’application d’« eau miraculeuse », à droite juste après. Aujourd’hui, il n’y a plus aucune trace. Photos : DR À 31 ans, Laureline est aujourd’hui une jeune femme bien dans sa peau. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Depuis l’âge de 5 ou 6 ans, elle souffrait d’eczéma sur les bras, à l’intérieur des coudes. Au fil des années, cet eczéma s’est aggravé au point de recouvrir tout son visage quasi en permanence. Coïncidence ou non, depuis l’intervention d’un rebouteux en alliance avec une « eau miraculeuse », le problème cutané qu’elle traînait depuis quinze ans comme un boulet a dispa ru… « Je suis allergique au nickel, donc le contact des boutons de pantalon, etc., me provoquait des plaques énormes sur le corps. J’ai consulté plus d’une dizaine de dermatologues de Wallonie et de Bruxelles, qui m’ont prescrit des cachets, des crèmes, des séances d’UV, etc. L’un d’entre eux m’expliquait qu’il fallait que j’évite les émotions fortes et les séances de sport, que je ne boive pas d’alcool et si c’était de la soupe, qu’elle soit toujours tiède et pas chaude. J’en suis ressortie bien souvent en pleurs. Pendant des années, j’appliquais de la crème à la corti sone, et comme j’attrapais de l’eczéma au coin de la bouche, j’en mettais là aussi. Au fil des années, mon visage tout entier s’est vu recouvert d’eczéma. À 20 ans, j’avais de la couperose sur les joues ! J’étais totalement découragée. » Un jour, en 2015, une amie de sa maman conseille à Laureline de consulter un rebouteux. « Moi je ne suis pas croyante, et plutôt rationnelle et cartésienne. Mais je me suis dit que je n’avais rien à perdre, car en plus ce monsieur ne de mandait pas d’argent pour ses services. J’y suis donc allée, sans y croire une se conde toutefois. Il avait bien dans les 90 ans et vivait dans une petite maison avec son épouse. Dans son jardin, j’avais remarqué qu’il avait placé des bou teilles à eau vides retournées sur des piquets. Il a vu mon état, a posé ses mains sur mes bras puis sur mon visage en marmonnant quelque chose, j’ai supposé que c’était comme une prière. Ça a duré bien 5 minutes. J’étais gênée et je me demandais ce que je faisais là. Puis il m’a donné une grande bouteille en plas tique qui se trouvait sur l’un des piquets et m’a dit de la remplir avec de l’eau de la fontaine SainteGeneviève, à Strée. Il fallait que j’arrête mes crèmes à la corti sone et que je badigeonne pendant deux semaines et deux fois par jour les plaques d’eczéma avec cette eau. Il m’a dit que “ça allait ressortir fort, puis que ça partirait”. Effectivement, après deux jours, j’ai ressenti une forte poussée d’ec zéma. J’ai continué à utiliser cette eau pendant deux semaines. Et, en effet, l’ec zéma est parti… pour ne plus revenir ! J’avais encore un peu de couperose, qui s’est estompée ensuite. Et depuis dix ans, j’ai de temps à autre encore un tout petit peu d’eczéma sur les poignets à cause de mon allergie, mais plus jamais sur le visage ni le reste des bras. Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement, mais c’est extraordinaire. Ce monsieur doit être décédé aujourd’hui, mais je lui suis tellement reconnaissante ! » Propos recueillis par P.D.V. ➽ 14 Enquête humains se reconnectent avec “ce côté de leur vie”. On a tous un don qui va aude là de ce qu’on peut imaginer. Mais beau coup d’entre nous taisent ce don… » Ce qui suit n’a absolument pas valeur de preuve, mais nous sommes allés à ce re portage avec une cheville endolorie de puis deux mois. En marge de nos inter views, nous avons demandé – sans y croire, mais en étant « open » – à chacun de nos intervenants de nous soulager de cette douleur. Sur l’instant, nous n’avons rien senti de particulier, sinon que la douleur était encore présente. Une hui taine de jours plus tard, force est de constater que nous n’avons plus mal en marchant. Seraitce le fruit du hasard ou l’action du temps ? Rappelons que nous traînions ce petit souci depuis deux mois… Seraitce l’action des guéris seurs ? Si oui, lequel des trois interve nants atil résolu le problème ? À moins que ce furent leurs forces combinées ? Nous n’en saurons jamais rien. Mais nous en galopons d’aise… Pierre De Vuyst JeanClaude Chot est guérisseur depuis trente ans, avant tout par la force de la prière. Ingrid Otto Les scientifiques ont un peu de mal avec l’idée d’une éner gie qui soignerait nos problèmes de santé. Toutefois, dans son ouvrage, Philippe Carrozza cite l’étude «Place des coupeurs de feu dans la prise en charge ambulatoire et hospitalière des brûlures en HauteSavoie». Celleci conclut que «l’effet placebo» apporte une compréhension partielle de ce phénomène. Dans toute relation thérapeu tique, il y a de l’anthropologie, du psychologique, du rela tionnel… et de l’inexpliqué» (…) «Il paraît raisonnable de penser que la croyance populaire, la souffrance du patient, l’espoir de soulagement pourraient influencer les résultats attendus.» Ainsi comme nous le rappelait Philippe Carroz za, de nombreux établissements hospitaliers font appel aux services discrets des barreurs de feu pour aider les patients à mieux vivre et affronter leurs blessures. Même s’ils ne le crient pas sur tous les toits. Nous avons eu l’occasion, il y a quelques mois, de contacter le Dr Steven Laureys, neuroscientifique et directeur du Centre du cerveau de l’ULg au sujet de ce phénomène. Il se dit «ouvert mais prudent. Les études scientifiques n’ont jamais identifié l’existence d’une mystérieuse onde ma gique et télépathique», tranchetil. «Par contre, je crois au pouvoir psychologique des coupeurs de feu, rebouteux et autres guérisseurs. L’effet placebo fonctionne et peut avoir un impact réel sur un état de santé. Je crois au pou voir positif de l’esprit et à son influence sur la guérison d’une maladie ou la gestion de la douleur. Des applications en clinique ont démontré l’impact réel des techniques d’hypnose, de pleine conscience, la transe cognitive auto induite de Corine Sombrun. Des techniques qui peuvent avoir un impact sur la qualité de vie d’un patient en atté nuant les douleurs et les symptômes et qui sont complé mentaires au traitement médicamenteux. La méditation est aussi un pouvoir positif de l’esprit» (Steven Laureys a publié à ce sujet «Méditer avec le Dr Steven Laureys. Carnet d’exer cices de méditation», aux éd. Odile Jacob). «Cela va d’ailleurs dans les deux sens: quand l’esprit va mal, le corps va mal. Le burnout provoque des angoisses, des insomnies, avec des conséquences physiques réelles. Je n’ai aucun pro blème avec le fait de faire appel aux coupeurs de feu et autres guérisseurs ou même à un prêtre si cela permet à une personne de se sentir mieux. Les cliniciens, par exemple, offrent un service de soins, mais respectent aussi le choix du patient. Notre médecine actuelle hautement technologique doit pouvoir se remettre en question. Cela peut expliquer le succès des médecines alternatives. Attention cependant de ne pas tomber dans les mains de charlatans thérapeutes! Il y a de véritables dérives. Il faut rester extrêmement prudent. Et il faut à mon sens toujours en référer à son médecin traitant.» P.D.V. L’efficacité de l’effet placebo
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