INFORMATIONS ENTREPRISE n°186 - Page 4 - 186 15Informations Entreprise n°186 C rise bancaire, manifestations du changement climatique, conflit social sur fond de réforme des retraites, inflation, accession à la propriété ralentie… Comme à chaque numéro, la conjoncture économique inquièterait les plus frileux de nos concitoyens. Mais en filigrane, nous entrepreneurs, y voyons des opportunités de faire grandir nos équipes, d’inventer un nouveau rapport au travail – et au bureau. Les nouveaux outils digitaux et les briques d’IA rendent leur place auprès des équipes aux managers, las de faire des reporting. Les acteurs de l’immobilier tertiaire inventent des outils pour fluidifier la création d’entreprise. En médecine, les startups des biotechs accélèrent la pose de diagnostics… Rendons-nous compte de la vitesse à laquelle le monde change : il y a trois ans nous étions Confinés. Il y a deux ans, nous tremblions à l’idée que ça recommence… L’an dernier, la reprise nous faisait hurler au manque de main d’œuvre en même temps que les candidats à l’emploi ne parlaient que de nouvelle recherche de sens. Cette année, alors que la majorité des Français appelle à refuser le départ à la retraite à 64 ans, les DRH trouvent des solutions au manque cruel de main d’œuvre… chez les seniors ! Entre les jeunes retraités qui veulent retrouver une activité et ceux qui ne le sont pas encore mais qui voudraient mettre leur expérience au profit d’une entreprise, les bras et les têtes bien faites ne manquent pas. À condition de savoir leur faire de la place. En chaque situation, en chaque difficulté, l’innovation dont les entrepreneurs sont les vecteurs est source de progrès. Continuons de voir le verre à moitié plein, c’est un moteur fabuleux dont nous sommes les précieux rouages ! Philippe Boukobza, Directeur de la Publication Nos innovations sont sources de progrès ! INFORMATIONS ENTREPRISE est édité par la Société PUBLIMAG, SARL au capital de 52 208 € 11 avenue du Général Leclerc 92100 Boulogne-Billancourt Tél. : 01 44 30 24 60 E-mail : info@info-entreprise.com Date de création : mars 1980 Commission Paritaire : n° 0626T88182 Depot légal : C150 ISSN : 02924765 Directeur de la Publication : P. Boukobza REDACTION Rédactrice en chef : Lucie Brasseur Assistante de rédaction : Janine Chedid Directeur Artistique : Lionel Sebag Crédits photos : Ivan Franchet (photo édito Lucie Brasseur) Maphotoportrait.fr (photo édito Philippe Boukobza) Ont participé à ce numéro : Marie Alcantara / Juliette Chapelier / Marc Delvingt Norbert Grison / Aude Chenantais / Lucas Catino Emmanuel Bringuier / Elisabeth Duverney-Prêt PUBLICITÉ Publimag 11 avenue du Général Leclerc 92100 Boulogne-Billancourt Tél. : 01 44 30 24 60 ABONNEMENTS Janine Chedid : 01 44 30 24 60 Abonnements : 55 € (12 N°) 55 € pour l’étranger 40 € (8 N°) 22 € (4 N°) DIFFUSION -Réglage diffusion kiosque : Pagure Presse -Diffusion kiosque : MLP (Messageries Lyonnaises Presse) -Service Lecteurs Du lundi au vendredi de 14 h à 16 h. E-mail : info@info-entreprise.com Informations Entreprise n’a de lien avec aucun organisme officiel, parti politique ou autre. Toute reproduction de texte ou de document, même partielle, est interdite ainsi que leur utilisation à des fins publicitaires. Les textes des publicités sont sous la responsabilité des annonceurs. Ils n’engagent en rien Informations Entreprise. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes ou des photos qui lui seront adressés. L’envoi de communiqués, dossiers de presse ou photos entraîne de ce fait leur libre publication. La société qui envoie un visuel devra au préalable s’acquitter de ses droits éventuels, Informations Entreprise ne pourra en aucun cas être tenu pour responsable de leur utilisation. L’éditeur se réserve le droit de refuser toute demande d’insertion sans avoir à motiver son refus. Dans certains numéros, une plaquette, un supplément ou un DVD peut être joint avec le magazine. Groupe Publimag SARL : 11 avenue du Général Leclerc 92100 Boulogne-Billancourt RCS Paris B 397 872 938 Gérant : P. Boukobza Principaux associés : P. Boukobza Photogravure et impression : Siep Retrouvez-nous sur internet : www.info-entreprise.com Lucie Brasseur, Rédactrice en Chef Regard 17Informations Entreprise n°186 Avertissement Dès la parution de votre annonce, vous serez sans doute “prospecté” par un certain nombre de sociétés. Ceci est inévitable, compte tenu de notre grande diffusion. Soyez vigilant et d’une manière générale Attention ! - aux guides ou revues qui utilisent des titres similaires au nôtre. - aux entreprises qui utiliseraient des photocopies de nos textes et annonces en vous demandant de régler uniquement des frais techniques. Nous ne pouvons que vous conseiller de ne pas donner suite et d’identifier ces entreprises afin de nous communiquer leurs coordonnées. Nous vous rappelons que nos fichiers ne sont ni prêtés, ni loués, ni vendus. 22 EN APPARTÉ Audrey Richard, Présidente ANDRH : « il faut réformer le code du travail et l’adapter à la réalité du travail post-covid » Emploi des seniors, télétravail, partage de la valeur...l’ANDRH s’engage. 26 RH / Prévention Quels leviers pour garantir la santé des salariés ? Agissez pour favoriser le bien-être des équipes et accroître du même coup vos performances. Sommaire 18 InAltIsconseil & formation accompagne les entreprises depuis plus de 10 ans pour développer la Performance Commerciale et Manageriale de leurs équipes de manière individuelle et collective. Chateau de Bridoré - 37600 Bridoré +33 (0)6 09 59 74 13 - pam-inaltisconseil@live.fr www.inaltisconseil.fr DES SOLUTIONS CONCRÈTES Améliorer la Performance Commerciale et managériale de nos clients est notre priorité : " Pas de blablas, des résultats ! " La satisfaction client est un élément essentiel de notre démarche. 96,60 % de taux de satisfaction 100 % de nos apprenants recommandent nos formations UN NIVEAU D'EXCELLENCE ET DE QUALITÉ APPROCHE LUDIQUE ET IMMÉDIATEMENT OPÉRATIONNELLE 19Informations Entreprise n°186 Sommaire 56 ENVIRONNEMENT / Transition Indépendance énergétique : comment en sortir ? Entre enjeux politiques et impératifs écologiques, quelles solutions pour limiter la dépendance de la France aux énergies fossiles ? 82 ENTREPRENDRE Le bureau de demain sera essentiel pour recréer du lien social Gaël Montassier président du SYNAPHE Baux 3/6/9 stabilité économique ou immobilisation des entreprises ? Quand l’immobiliser tertiaire se réinvente. 21Informations Entreprise n°186 Sommaire 94 TECHNOLOGIE / Digitalisation Vers un avenir plus humain ou technologique ? Digitalisation, IA, nouvelles technologies : quels impacts sur le développement de l’entreprise du côté du management. 118 TECHNOLOGIE / IA ChatGPT vs Google Bard : les « premiers » duels d’IA ! La guerre des chatbox intelligents a commencé. 128 ENTREPRISE À LA UNE Nos zooms sur les entreprises à suivre 22 Informations Entreprise n°186 A près un DESS, devenu depuis Master 2 - en Ressources Humaines, et un parcours tant dans le public que dans le privé, parmi lesquels on trouve Orange, Capgemini, SNCF, Dassault Systèmes…. Audrey Richard, Directrice des Ressources Humaines et Engagement des salariés pour Up Group, a été réélue Présidente de l’Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines (ANDRH) le 8 décembre 2022 pour un mandat de 2 ans. Rencontre. « il faut réformer le code du travail et l’adapter à la réalité du travail post-covid » I nformations entreprise : Trois ans après le 1er Confinement COVID, comment se porte la profession ? Audrey Richard, présidente ANDRH : Mis en lumière au moment du Covid, le métier de DRH a énormément évolué. Aujourd’hui ce que nous constatons c’est que l’organisation même du travail a été totalement chamboulée : télétravail, flexibilité du travail, semaine de travail, décompte des temps… Nous avons tout à réinventer. Si nous devions découper nos priorités en chapitres, je dirais que le premier s’intéresse à l’organisation du travail, le deuxième au lieu de travail, - après le Covid, les entreprises ont commencé à réduire les m2, voire à vendre des bâtiments. Enfin, le troisième chapitre se focaliserait sur le management : nous sommes passés d’un management plutôt direct, descendant, à un management participatif, basé sur le feedback. En apparté Couv Emploi des seniors, télétravail, partage de la valeur… l’ANDRH s’engage ! Dossier réalisé par Lucie Brasseur Audrey Richard Présidente ANDRH 23Informations Entreprise n°186 IE : Quelles sont les actualités brûlantes pour les RH ? AR : Nous avons publié mi-mars une enquête menée auprès de 500 décideurs RH intitulée « Repenser l’organisation du travail ». Au titre des sujets qui y remontent, il y a tout en haut les questions liées au contexte économique et à l’inflation. Les Négociations annuelles obligatoires (NAO) ont pris beaucoup de place dans les discussions parce que les salariés attendent que nous répondions à l’inflation par des augmentations, des primes, du partage de la valeur. Sur la deuxième marche du podium, ils nous challengent sur l’organisation du travail. Les habitudes de travail ont changé. Entre 30 et 40% de la population française active télétravaille à temps plein ou partiel, ce qui implique que nous nous engagions pour faire évoluer le code du travail qui n’en prend pas assez en compte les enjeux. Enfin, le dernier des grands sujets qui ressort de notre étude c’est l’emploi des seniors. Tous les DRH en France, comme en Europe, sont concernés par la pénurie de main d’œuvre et ce sur tous les métiers. Or, il y a à peu près 550 000 demandeurs d’emplois de plus de 55 ans et en même temps, on constate des problèmes de main d’œuvre… IE : Vous voulez dire qu’il faudrait des dispositifs incitatifs, un peu comme « Un jeune, une solution ? AR : C’est exactement ça. L’ANDRH demande un plan « un senior, une solution », sur le modèle du plan en faveur de l’emploi des jeunes qui avait très bien fonctionné. On pourrait y trouver de l’incitation à l’embauche, de l’allègement de charges, de la communication… Nous devons, par ces leviers, essayer de casser les a priori. IE : Je reviens un tout petit peu en arrière. Vous disiez qu’il faut faire évoluer le code du travail au sujet du télétravail. Qu’est-ce que vous attendez ? AR : Le code du travail n’est plus adapté à la façon dont on travaille aujourd’hui. Il faut encadrer différemment les sujets liés au comptage des temps de travail. Nous voudrions notamment qu’y apparaisse la notion de « responsabilité partagée », parce qu’aujourd’hui toute la responsabilité incombe à l’entreprise. En présentiel, c’est plus simple. On fournit les locaux, on est garant de la sécurité. IE : Cela voudrait dire qu’un salarié qui répond à ses mails à 23h00 et donc qui se met lui-même en situation de stress porterait aussi la responsabilité de ne pas avoir coupé son téléphone ? AR : Exactement. Si on garde votre exemple, l’entreprise met en place des plans de com’ en disant « Pas de mail après 18h00 » ou « Pas de réunion après 18h00 », « Pas de mail », « Merci LE CODE DU TRAVAIL N’EST PLUS ADAPTÉ À LA FAÇON DONT ON TRAVAILLE AUJOURD’HUI. ©AdobeStock ©AdobeStock 24 Informations Entreprise n°186 de bien vouloir couper le week-end »... Or, dans les faits, le salarié, fait ce qu’il veut le week-end. Sauf que s’il finit par être épuisé, il attaque l’entreprise arguant qu’il a travaillé jusqu’à 23h00 pendant le week-end ! IE : D’un point de vue légal, il serait possible d’intégrer cette notion de responsabilité partagée dans le code du travail ? AR : C’est ce que nous croyons. Nous pensons qu’il faut faire évoluer ces choses. Pourquoi pas ? Le code du travail doit évoluer parce qu’il n’est plus adapté. Vous savez, 84% des DRH de notre enquête affirment qu’il est nécessaire de le faire évoluer, notamment au regard des évolutions récentes du rapport au travail. IE : Vous avez évoqué la pénurie de main d’œuvre. Du côté de l’attractivité de la marque employeur, quels sont les leviers à actionner ? AR : Aussi bien pour UP que pour l’ANDRH, j’ai pas mal travaillé sur le sujet. Quand on regarde les réponses des salariés sur le sujet, tant en France, qu’en Europe ou aux Amériques, l’élément le plus important c’est le salaire et les avantages directs, autrement dit, l’aspect économique. Quoi qu’on en dise, et même si tout le monde parle de sens du travail, il faut d’abord se mettre au niveau sur le package salaire et avantages. Après, bien évidemment, un fois qu’on est attractif sur cet aspect, les candidats vont préférer travailler dans une entreprise qui s’engage sur la transition environnementale ou qui fait de la diversité... Mais, il ne faut pas se tromper de priorités pour les salariés. IE : Quels sont les leviers que les dirigeants peuvent actionner lorsqu’ils ne peuvent pas augmenter les prix pour leurs clients ? En somme, comment fait-on pour maintenir ses marges tout en payant davantage ou en offrant plus d’avantages à ses salariés ? AR : C’est là qu’on peut ouvrir le chapitre « partage de la valeur ». On constate que de plus en plus d’entreprises instaurent des accords d’intéressement, des bonus, des variables… Si les entreprises se mettent à changer leur système de rétribution, c’est bien Le jardin secret d’Audrey Richard Votre hobby : Le Viet Quyen Dao. Votre jardin secret : Oléron, la mer, la nature. Votre musique/chanson préférée : La bonne étoile de M, Mathieu Chedid. Votre leitmotiv : Si je ne suis pas moi, qui le sera. ©AdobeStock ©AdobeStock En apparté Couv 25Informations Entreprise n°186 pour gagner en attractivité, sans avoir à toucher aux rémunérations fixes. IE : Avez-vous un message à passer aux managers, aux dirigeants, aux RH… AR : Je leur dirais d’aller regarder l’emploi des seniors. C’est hyper simple : on a besoin de main d’œuvre et il y a 550 000 seniors sur le marché de l’emploi qui sont disponibles tout de suite. IE : Et on les trouve comment ces seniors ? AR : Déjà en acceptant de regarder leurs profils, en cassant les biais discriminatoires qui peuvent exister dans certaines entreprises. On constate que les seniors eux-mêmes à force d’écoper des refus en raison de leur âge, finissent par se limiter. Voyez, par rapport à d’autres pays européens, nous sommes en retard sur le sujet et il n’y a aucune raison. IE : Étonnamment, quand on vous écoute, les éléments de langage que vous utilisez, ressemblent à ceux sur « le plafond de verre » que les femmes s’imposent en ne postulant pas à des postes à responsabilité. À ce sujet, quelle est la position de l’ANDRH sur les nouvelles réglementations de représentation des femmes tels que la loi Vexin ? AR : Quoi qu’on en dise, certains critiquent l’index de représentation des femmes, mais notre étude montre qu’il progresse depuis qu’il a été mis en œuvre et je trouve que c’est plutôt bien. IE : Est-ce qu’on pourrait faire la même chose avec les seniors ? AR : En 2019, l’ANDRH a été le premier à parler de l’index senior. Ce que nous pensons, c’est qu’un index senior pourrait avoir son effet si on y mettait par exemple, le taux d’emploi des 55 ans et plus, les informations touchant aux aménagements du poste de travail ou à l’organisation du travail, le taux de personnes formées l’année précédente, le taux de personnes ayant reçu une promotion ou ayant bénéficié d’une mobilité… Ce n’est pas exhaustif, on peut y mettre ce qu’on veut, mais en tout cas, se poser sur ces sujets et afficher des choses sur les sites Internet des entreprises, nous, on pense que ça a tout son sens. ©AdobeStock©AdobeStock 26 Informations Entreprise n°186 D epuis le début de la crise sanitaire en 2020, la question de la santé au travail a pris une nouvelle dimension avec l’explosion de l’absentéisme. Des interrogations ont aussi émergé sur le sens à donner à sa vie professionnelle et l’épanouissement au sein de son activité est devenu un élément clé. Ainsi, mettre en place et développer une politique santé efficace est devenu un véritable enjeu pour les entreprises afin de soutenir leurs salariés. Reste à identifier les éléments sur lesquels agir en priorité. Agissez pour favoriser le bien-être des équipes et accroitre du même coup vos performances Quels leviers pour garantir la santé des salariés ? B onne santé et performance au travail étant liées, un salarié qui se porte bien est un véritable atout pour l’entreprise. Or, plusieurs signaux alertent. D’après le baromètre de Malakoff Humanis, les arrêts maladies ont connu une hausse en 2022 et ont concerné quatre salariés sur dix. Covid mis à part, les maladies ordinaires (grippe, rhume, angine, etc.) sont les premières causes d’absence, suivies pour la première fois par les troubles psychologiques et l’épuisement professionnel qui dépassent les troubles musculosquelettiques. La santé mentale est même le premier motif d’arrêt long. Selon le baromètre publié en mars 2022 par le cabinet Empreinte Humaine, 2,5 millions de salariés étaient en burn-out sévère, un chiffre beaucoup plus élevé qu’avant la crise sanitaire. Dans le même temps, Capterra révélait dans une autre étude que 81 % des entreprises n’offraient aucune ressource en matière de santé mentale. Pourtant, il existe plusieurs leviers pour repenser la politique santé en entreprise et proposer ainsi à ses salariés des solutions adaptées. RH Santé Dossier réalisé par Marine Couturier ©AdobeStock
INFORMATIONS ENTREPRISE n°186 - Page 4
INFORMATIONS ENTREPRISE n°186 - Page 5
viapresse