TRIBUNE DE LYON n°1024 - Page 3 - 1024 3 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 5 L’édito de LilianRenard 6 L’instantanédelasemaine. Vent de poésie au palais SaintJean En vue 8 Lebaromètre despersonnalitéslyonnaises. 9 Ilsfontparlerd’eux. PhilippeCochet.La longue et inexorable chute du baron de Caluire-et-Cuire, rattrapé par la justice À chaud 10 Politique. Municipales2026. Yasmine Bouagga, maire du 1er : «On a multiplié les façons de s’impliquer» 11 LeBriefActu. Justice.La Métropole de Lyon sommée de mieux consulter les communes 12 Société. Lyon7e . Évacuation du campement sous le pont Jean Macé: «On met dehors des sans-abri» Économie 14 Laviedesentreprises. Saint-Fons.La gigafactory de Symbio en grand danger après le retrait de Stellantis 15 Aménagement/Transport. TEOL.Le futur tram express s’élance par-dessus la Saône Dossier 16 Spécialbaignade. Nos meilleurs spots pour se baigner à Lyon cet été Cahiers d’été 26 Lasaga.L’appel lyonnais de Martin Luther King pour l’égalité 28 Lesimmanquables. Classique.L’aumône pour un oratorio 30 Votreagenda. Guignol, pique-nique… 31 Cinéma. Moon.De Kurdwin Ayub C’estpasduBergman. Souviens-toi...l’étédernier. De Jennifer Kaytin Robinson 32 L’escapade. Thermes et nature au pied de la chaîne des Puys 34 Lerestaurantdelasemaine. Joba.Terrasse secrète 35 Labonneadresse. MangiaForte.Le goût de l’Italie 36 Archives. Il y a 50 ans, l’inauguration du centre commercial de la Part-Dieu 37 Patrimoine. Ilétaitunefois… La passerelle Garibaldi Parlonslyonnais. Moellon Quiest-ce? Simon Maupin 38 Quiz. Connaissez-vous bien les écoles lyonnaises? 39 Jouons! Trouvezlelieu...Où a été prise cette photo ? Motscroiséslyonnais Le thème de cette semaine: les inventions lyonnaises Annonces légales 40 Redressements judiciaires, ventes aux enchères, annonces judiciaires et légales Sommaire TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 © BM DE LYON © PIERRE FERRANDIS © LÉO POUDRÉ L A S E M A I N E P R O C H A I N E Cercles,amicales...Les vestigesd’unLyondisparu Lasaga. L’appel lyonnaisde MartinLuther Kingpour l’égalité 16 Spécialbaignade. Nos meilleurs spotspour sebaigner cetété 26 34Lerestaurantdelasemaine. Joba. Terrassesecrète V oilà longtemps que l’écologie n’avait plus compté de victoires, fussent-elles symboliques, et réussi à freiner les assauts tous azimuts de la droite parlementaire et du RN contre les règles environnementales. Il y eut la suppression des ZFE, la réduction du dispositif ZAN, un moratoire sur les énergies renouvelables et, plus récemment, l’adoption de la loi Duplomb. Autant de plomb dans l’aile et de revers pour les écologistes, à Lyon comme ailleurs. Le sursaut est venu au cœur de l’été, initié loin des partis à vrai dire, grâce à la mobilisation lancée par une étudiante de 23 ans. 1,5 million de personnes ont signé sa pétition demandant l’abrogation de cette loi Duplomb, du nom d’un sénateur LR de Haute-Loire, symbole des renoncements récents et qui, réintroduisant un pesticide toxique, heurte la recherche scientifique et ignore les alertes sanitaires. Voilà sans doute qui a sonné la prise de conscience: la mobilisation a largement dépassé le cadre habituel des engagements écologistes, renforcée par des associations de malades, des médecins ou des sociétés savantes. Une indignation soudaine, citoyenne et utile pour remettre en lumière un texte tricoté dans le silence et adopté sans débat. À Lyon, les Verts pourront certes en tirer quelques satisfactions, observer que la conscience environnementale bouge encore et ne s’est pas totalement éteinte dans le «backlash» écologique, ce violent retour de bâton des années Trump. Les vents qui les ont portés au pouvoir en 2020, dans le sillage des marches citoyennes pour le climat, ne sont pas de retour pour autant et une signature en ligne ne vaut pas une voix dans les urnes. La bataille politique se polarise même désormais autour d’eux, dans un simpliste et désastreux «pour ou contre» l’écologie. C’est justement l’inverse qu’exige cette mobilisation citoyenne contre la loi Duplomb et en cela qu’elle est d’abord salutaire. Elle appelle au débat public sur les enjeux, compliqués et lourds de conséquences, des mesures en faveur de la transition écologique. Cela suggère de réaffirmer la nécessité d’agir pour la planète en surchauffe et la santé en danger, et en cela d’écouter les scientifiques qui alertent depuis des années. Cela impose, aussi, de ne rien ignorer des conséquences sociales importantes qu’imposent les dispositifs mis en œuvre. Si les zones à faibles émissions ou les normes agricoles suscitent autant de crispations, c’est qu’elles pèsent sur une partie de la population qui peine à joindre les deux bouts. On ne peut balayer ces difficultés d’un revers, à la façon d’une Sandrine Rousseau méprisant les agriculteurs, ni les attiser aveuglément, comme l’extrême droite en fait son miel populiste, jusqu’à nier les évidences, ignorer la science et se foutre de l’environnement. Ce clivage grossier serait mortifère; puisse Lyon s’en extraire dans la campagne électorale qui s’énonce. ILS LE DISENT ICI Lesécologistesontunpeu moins«Duplomb»dansl’aile Édito © MAXIME GRUSS PHILIPPE COCHET AncienmaireLR deCaluire-etCuire>P9 «C’estavecémotionet reconnaissanceaux Caluirardsquejequitte cesfonctions.» ÉditéparRosebudSA•10ruedesMarronniers,CS40215,69287LyonCedex02•Pourjoindrevotrecorrespondant,composezle04 7269 1515.Fax0472449204• www.tribunedelyon.fr•Courriel:redaction@tribunedelyon.fr•FondateurFernandGalula•DirecteurdelapublicationetdelarédactionFrançoisSapy•Directeurs généraux délégués Stéphanie Liogier, Thomas Grim • Responsable administratif et financier Marie‑Thérèse Duran • Comptable Emmanuelle Tréboz • Rédacteur en chef Lilian Renard • ResponsablenumériqueÉtienne Combier • Secrétairegénéralederédaction Véronique Lopes • SRetrelecture Delphine Pyrek • RédactionMathilde Beaugé, Iris Bronner, Lorenzo Calligarot, Florent Duplatre, David Gossart, Luc Hernandez, Rodolphe Koller, Julia Paret, Adrien Raymond, Apolline Tissier • Photographes Pierre Ferrandis (une), Léo Poudré (stagiaire)• Responsable commerciale Fabienne Gaudin • Chef de publicité Baptiste Rollet • Responsable diffusion-abonnements Camille Chrysostome abonnement@tribunedelyon.fr (04 72 69 06 67) • Chargée d’abonnementsMylène Rion•ChargédediffusionLorisRodriguez•Diffusion,abonnementsFaustine Cornu•CommunicationetévénementielClaraAlonzi,Fanny Andriamaroandraina,Amaël Lacroix-Magnien, Camille Paris • Ontcollaboréàcenuméro François Mailhes, Jean-Baptiste Martin • Journalistesstagiaires Timothée Branche, Merlin Chaignon, Solal Courtois-Thobois, Lucie Garcia,NinaLacour,LouisonLecourt,ManonLemoine,BrendanMauvoisin•Touteslesphotosdecethebdomadairesont«droitsréservés»•ISSN17779332Numérode commissionparitaire1227C 87506 • Impression: Imprimerie Chirat à Saint-Just-la-Pendue (42) • Origine du papier: France • Taux de fibres recyclées: 100 % • Réchauffement climatique par exemplaire: 137,5 g de C02. © PIERRE FERRANDIS «Onamenéplus de230réunions publiques.» YASMINEBOUAGGA MaireLesécologistesdu 1er arrondissement>P10 LILIANRENARD RÉDACTEURENCHEF @lilian_renard TribunedeLyonpasseenmode estival.L’occasiondeprendre unpeuletemps,derespirer…et deprofiterdenoscahiersd’été. 5 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 VentdepoésieaupalaisSaint-Jean. Plusieurs centaines de curieux, de cinéphiles et de profanes étaient réunis ce lundi 21 juillet pour s’envoler sur Les Ailes du désir, classique du cinéaste allemand Wim Wenders, primé au 40e Festival de Cannes. Pour contempler des anges curieux venus des cieux, on ne pouvait rêver meilleur décor! La séance était proposée gratuitement dans le cadre du Cinéma du Vieux-Lyon, festival en plein air dédié aux œuvres marquantes du cinéma européen. Un petit nouveau sur la scène culturelle lyonnaise, à qui l’on promet un bel avenir ! L’instantané de la semaine PAR LÉO POUDRÉ +4 LOÏS BOISSON. Impériale. Elle nous avait littéralement sciés en s’invitant en demi-finale de Roland-Garros au mois de mai, devenant la première invitée à atteindre le dernier carré du tournoi. Devenue numéro un française, la Lyonnaise a confirmé le potentiel qu’elle avait laissé entrevoir à Paris en remportant l’Open d’Hambourg dimanche 20 juillet. 361e joueuse mondiale au printemps, Loïs Boisson est dorénavant 44e . -1 BERNARD MARILLER. Remballe. Clap de fin pour Le Gourmet de Sèze, belle table du 6e arrondissement, étoilée au Michelin depuis 23 ans! Installé depuis 1991, le chef Bernard Mariller (65 ans) estime avoir servi près de 300000 repas et régalé autant de Lyonnaises et de Lyonnais. «C’est une vie faite de passion, de sacrifices, de rigueur et de temps consacré. Un métier exigeant, qui demande de ne rien lâcher…», confie-t-il. +5 JEAN-NOËL SCHERRER. Magistral. Installés à Lyon depuis dix ans, les Alsaciens de Last Train se sont produits aux Nuits de Fourvière le 19 juillet pour ce qui était la plus grosse date de leur carrière, hors festival. Ce déracinement ouvre leur dernier album avec un morceau déchirant: «Il n’y a aucun endroit où je me sente à la maison.» Ému, le quatuor a fait une confidence au public lyonnais: «Ici, c’est peut-être ce qui s’en rapproche le plus.» +2 MAXIME NOLY. Vital. Woodstower avait choisi le parc de Gerland pour organiser son édition de la dernière chance après avoir cumulé les ennuis ces dernières années. On a d’abord eu très peur d’une nouvelle douche froide en raison d’une météo capricieuse, mais le public a répondu présent, envoûté par Chinese Man, ambiancé par Rilès et SCH, électrisé par Bon Entendeur. De quoi repartir sur un nouveau cycle? -3 NAJAT VALLAUD-BELKACEM. Ordinal. Nommée conseillère maître à la Cour des comptes, l’ancienne adjointe de Gérard Collomb se retrouve au centre d’une polémique. D’après Le Canard enchaîné, ce fauteuil aurait pu lui être accordé en échange de l’assurance que son compagnon Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée, renonce à censurer le gouvernement à l’automne, accusation balayée par le président de la cour, Pierre Moscovici. -6 FRÉDÉRIC PATOUILLARD. Pénal. La liste des repris de justice parmi les anciens de l’OL s’allonge. Après Tony Vairelles tirant sur les videurs d’une boîte de nuit, Ghislain Anselmini participant à une tentative d’enlèvement, c’est le Vénissian Frédéric Patouillard, lyonnais de 1995 à 1997, qui a été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon à un an de prison ferme pour des violences physiques et morales sur son ex-femme. TOP3 Cumuldes pointsdepuis le01.01.2025 +5 -1 +11 -3 +2 -6 FLOP3 LE BAROMÈTRE DES PERSONNALITÉS LYONNAISES En vue 8 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 A ssis sur un siège éjectable, Philippe Cochet a perdu le bras de fer qu’il menait depuis sept mois avec la justice. Le maire de Caluire-et-Cuire a dû rendre son écharpetricolore,le16 juilletdernier.Pourrappel,l’édile caluirard avait été condamné en décembre 2024 à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et trois ans de prison, dont un ferme, pour détournement de fonds publics. Entre 2012 et 2017, alors qu’il était député du Rhône, Philippe Cochet avait accordé un emploi fictif d’attachée parlementaire à son épouse. Depuis cette condamnation — qu’il ne cesse de contester —, celui qui était aussi conseiller et président du groupe LR à la Métropoleaécumél’ensembledesvoiesderecourspour tenter de suspendre sa peine d’inéligibilité qui l’empêchait de rester en poste malgré l’appel de la condamnation. Saisine du tribunal administratif, en référé puis aufond,questionprioritairedeconstitutionnalité,puis passage par le Conseil d’État... Sept mois de sursis. Ces voies de recours lui ont permis d’obtenir un sursis de sept mois et de garder sesmandatsd’édileetdeconseillermétropolitain.Bien qu’il se soit mis en retrait de la mairie, renonçant à ses indemnités et s’abstenant d’apparaître aux conseils municipaux, l’élu LR restait présent aux événements et autres commémorations de la commune. «Il gardait cette espèce de positionnement un peu symbolique, il n’arrivait clairement pas à lâcher », souffle Fabrice Matteucci, élu d’opposition socialiste. En janvier 2025, alors que le successeur désigné de Philippe Cochet, l’adjointBastienJoint,devaitprendresasuite,l’élection n’avait finalement pas eu lieu. Le premier adjoint, Côme Tollet, gérait, depuis, les affaires courantes de la commune. Côté Métropole, il avait cédé sa place à la présidence du groupe d’opposition de droite à Gilles Gascon, maire de Saint-Priest. Mais le sursis de Philippe Cochet vient d’être refermé, le Conseil d’État a validé sa condamnation, contraignant l’élu à lâcher sesdeuxmandats.«C’estavecémotionetreconnaissance aux Caluirards que je quitte ces fonctions que j’ai exercées avec passion, probité et honneur (…) Une nouvelle étape s’ouvre,etjevaiscontinueràmebattrepourprouvermon innocence», a-t-il réagi dans un communiqué qu’il clôt en citant, pas moins que le général de Gaulle: «Tout vaut mieux que d’être mis hors combat sans combattre.» Amère, cette figure historique de la droite lyonnaise et caluirarde met un terme — non sans éclaboussures pour son parti... — à un long chapitre de 36 ans de vie politique. Si ses détracteurs pouvaient lui reprocher «une personnalité autoritaire» et un certain manque de probité, le maire de Rillieux-la-Pape, Alexandre Vincendet (Horizons) salue «un ami qui m’a donné ma chance et a lancé beaucoup de jeunes à Lyon et dans le Rhône. La génération des maires élus en 2014, on la doit à Michel Forissier et à lui». Son successeur sera désigné à l’occasion d’un conseil municipal exceptionnel, le 26 juin prochain. À l’heure où nous écrivons ces lignes, lejeuneadjointBastienJointrestaitlefavori.Unelongue page se tourne sur la colline. IRIS BRONNER LalongueetinexorablechutedubarondeCaluire-etCuire,rattrapéparlajustice Il s’est accroché à son siège jusqu’au bout, mais la justice l’a rattrapé, pour de bon. Maire de Caluire-et-Cuire pendant 17 ans, Philippe Cochet (Les Républicains) a été contraint, ce 16 juillet, de quitter ses fonctions. ILS FONT PARLER D’EUX PhilippeCochet © MAXIME GRUSS 9 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 Suite de notre tour des maires d’arrondissementaprèscinqansdemandat:rendez-vouscettesemaineavec YasmineBouagga(LesÉcologistes) dans le 1er . Votre arrondissement concentre les rénovations patrimoniales, où en êtes-vous? « Le patrimoine a mobilisé une part importante de nos investissements avec l’église Saint-Bruno, l’Opéra, les Subsistances... Nous avions aussi des lieux vacants ou sous-utilisés, comme la galerie des Terreaux ou l’École des beaux-arts. La salle Rameau a été confiée en bail emphytéotique à la CompagniedePhalsbourg,lestravauxsont censés avoir repris mais la situation économique a changé. Les Écologistes avaient promis de la concertation, la promesse a-t-elle été tenue? On a mené plus de 230 réunions entre Presqu’île à Vivre, les terrasses, la montée Saint-Sébastien... Il y a pu avoir de la déception chez les gens qui ont participé et dont l’opinion n’a pas été retenue. Les jeunes actifs vont peut-être se saisir de la programmation de l’ancien collège Truffaut plutôt que du réaménagement du boulevard de la Croix-Rousse. On peut toujours s’améliorer, mais on a multiplié les façons de s’impliquer, comme avec la participation aux dénominations de rue. Le drapeau blanc hissé au fronton de votre mairie en réaction au conflit au Proche-Orient a été vivement critiqué... La lecture qui en a été faite tient peut-être au fait que je m’appelle Yasmine Bouagga... Lorsque j’ai voulu installer une plaque sous la statue du sergent Blandan, certains médias ont dit que je voulais la déboulonner... Ignorer ce qui s’est passé lors de la conquête de l’Algérie, c’est grave car ça ne permet pas de solder le contentieux avec un pays proche. Je porte des valeurs universalistes que je cherche à appliquer dans les différentes facettes de la vie. On doit s’interroger sur des symboles à fort enjeu démocratique comme on l’a fait avant d’effacer l’abbé Pierre de la Fresque des Lyonnais. Comment concilier changement climatique et patrimoine? Nous avons sorti un guide sur “comment isoler son logement en secteur patrimonial” pour recenser des solutions compatibles avec les préconisations des Architectes des bâtiments de France. Mais nous n’avons pas d’outil pour dire qu’un logement sans protection contre le soleil n’est pas décent. Nous travaillons sur une loi qui obligerait les propriétaires à protéger leur logement contre la surchauffe tout en s’adaptant aux secteurs patrimoniaux.» RODOLPHE KOLLER Municipales 2026. YasmineBouagga,mairedu1er :«Ona multipliélesfaçonsdes’impliquer» © PIERRE FERRANDIS POLITIQUE Portrait. Chargée de recherche en sciences sociales au CNRS, où elle travaille à temps partiel en plus de son poste de maire, Yasmine Bouagga (42 ans) a «adhéré à l’écologie politique par le mouvement altermondialiste et la défense des droits humains». D’où un tropisme pour certaines causes, comme la Palestine, «combat historique des Verts qui était également un combat antérieur de la Mairie du 1er », précise-t-elle. Un second mandat? «Ça m’intéresse, mais il ne faudra pas se tromper d’adversaire. Ceux qui essaient de sortir LFI de l’arc républicain tentent de diviser la gauche.» Retrouvez l’actualité lyonnaisesur tribunedelyon.fr Yasmine Bouagga pourrait rempiler pour un deuxième mandat. À chaud 10 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 Un budget qui va frapper durement les plus précaires» Ils’agitdunombrede villesfrançaisesqui ontrecoursauvote électronique.Puisqueles Lyonnaisdevraientvoter troisfoisen2026,lemaire du2e arrondissement PierreOliver(LR)demande àGrégoryDoucet(Les Écologistes)«queLyonsoit intégréeàcepérimètre». Place Bellecour. On savait que l’œuvre d’art éphémère Tissage urbain comptait son lot de détracteurs, mais elle avait semblé avoir fini par trouver sa place au cœur de l’été après l’installation de brumisateurs côté ouest. Pourtant, plusieurs rivets d’une des armatures en bois ont été retirés samedi 19 juillet dans ce qui s’apparente à un acte de vandalisme et, pour ses opposants, au signe de tous ses défauts. L’accès a été provisoirement restreint et la Mairie de Lyon a annoncé déposer plainte. R.K. Malgré la multiplication des recours, les Voies lyonnaises demeurent invaincues en justice. Deux d’entre elles étaient attaquées — la VL6 par la Mairie LR d’Oullins-Pierre-Bénite sur sa portion empruntant la Grande rue, et la VL8 par le supermarché Leclerc de Champvert pour son passage avenue Barthélemy Buyer —, mais le tribunal administratif de Lyon a rejeté les requêtes. Dans les deux cas, la justice a balayé l’argument selon lequel ces projets auraient nécessité une évaluation environnementale, dans la mesure où la Métropole de Lyon a rendu ces tronçons autonomes les uns des autres, bien que s’inscrivant dans un réseau de 13 lignes et 350 kilomètres. Pourtant, l’opposition de Bruno Bernard (Les Écologistes) a de quoi se réjouir. Née en 2015 de la fusion d’un établissement public de coopération intercommunale (le Grand Lyon) et d’un Département (le Rhône), la Métropole s’est prévalue des droits et obligations du second, en s’appuyant sur l’esprit du législateur. Or, dans le délibéré, le juge a préféré l’assimiler au premier. La nuance est importante puisque, fort de cette lecture, le tribunal estime que «la Métropole est ainsi tenue de solliciter l’avis du conseil municipal d’une commune membre pour toute décision dont les effets ne concernent que cette commune». Ce qui pourrait, à moins d’un an des élections, esquisser des relations encore plus tendues entre communes et Métropole en cas de cohabitation. RODOLPHE KOLLER Justice. LaMétropoledeLyonsommée demieuxconsulterlescommunes En vacances depuis le 11 juillet, députés et sénateurs ne retrouveront les bancs du parlement que le 22 septembre. Mais la gauche est déjà sur le pied de guerre après la présentation du projet de budget par le Premier ministre François Bayrou, à l’image du sénateur Thomas Dossus (Les Écologistes). Métropolitaines 2026. Qui veut la peau de Véronique Sarselli? Désignée en février cheffe de file de la droite lyonnaise pour les élections métropolitaines de 2026, la maire de Sainte-Foylès-Lyon, Véronique Sarselli (LR), préfère aujourd’hui se présenter sous l’étiquette plus affirmée de «candidate». Façon de marquer son territoire, de peur qu’on ne cherche à l’évincer au fil des inévitables tractations avec Jean-Michel Aulas? Cette méfiance ne semble pas tout à fait infondée, puisque plusieurs maires LR de l’Est lyonnais réfléchiraient en effet à un plan B, d’après nos informations, jugeant son début de campagne trop mollasson. «Pour que la place n’ait pas l’air vacante, il faut qu’elle soit occupée», persifle-t-on en coulisses. «On a déjà un plan D qui s’appelle désignation», s’agace-t-on parmi ses partisans. R.K. AVEC L.R. Au printemps, l’ex-adjoint aux Sports de Gérard Collomb, Thierry Braillard, avait, par son entourage, laissé entendre qu’il pensait à la Mairie, et pas qu’en se rasant. Discret dans la presse, l’ancien secrétaire d’État aux Sports était progressivement sorti de sa réserve sur les réseaux sociaux, réagissant de plus en plus à l’actualité lyonnaise, notamment politique. Mais l’hypothèse d’une candidature reposait sur un alignement de planètes qui ne s’est pas produit, a-t-on appris de ses proches. Si l’intéressé refuse d’entériner ce renoncement, son créneau de centre gauche, autant critique des écologistes que de Jean-Michel Aulas, semble déjà occupé par Georges Képénékian ou Nathalie Perrin-Gilbert. R.K. Municipales 2026. L’hypothèse Thierry Braillard a fait long feu © SUSIE WAROUDE © VÉRONIQUE LOPES Confidentiels 63 © NOA THEVENIN Ças’est passéici LE BRIEF ACTU 11 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 A vec près d’une centaine de tentes et d’habitants, les dessous du pont ferroviaire de Jean-Macé (Lyon 7e ) étaient devenus, depuis quatre ans, le campement de sans-abri le plus vaste de la ville. Ce mardi 22 juillet, le bidonvilleaétéévacuéetdémantelé.Tout comme celui du pont du boulevard Yves-Farge,situéquelquescentaines de mètres plus loin. Des dizaines de policiers, accompagnés d’agents de laMétropole,vêtusdecombinaisons blanches etdemasques,sontintervenustrèstôtdanslamatinée.Delourds enginsdechantierontdébarrasséle bitume des abris, matelas et autres objets de fortune installés sur place. Cettevasteopérationdepoliceorganisée par la Préfecture du Rhône faitsuiteàdesprocéduresengagées parlaMétropoledeLyon,enaccord avec la Ville. «Ces évacuations ont été rendues nécessaires en raison de problèmes récurrents de sécurité. Depuis plusieurs semaines, le nombre de personnes présentes augmente. Depuis début 2025, les différentsservicesconstatentdestensions et une dégradation des conditions sanitaires», a justifié la municipalité écologiste. Pas de solution d’hébergement. Les agents de propreté ne passaient plus sous le pont, tandis que les autorités évoquaient la multiplication de faits de violences ou de trafics. Sur place ce matin-là, assis sur un modeste sac d’affaires, Pedro observe les engins de chantier arracher les tentes: «C’est pas possible, souffle l’homme, sans domicile fixe originaire du Portugal. Je dormais quandilssontarrivés.Jen’aipaseule tempsdemanger,jen’aiplusd’endroit où dormir.» Une trentaine d’occupants étaient présents au moment del’arrivéedesforcesdel’ordreaux alentours de 7h. Une partie d’entre eux avait déjà quitté les lieux, avertis depuis quelques jours d’une évacuation à venir. « Des policiers sont passés fouiller nos tentes la semaine dernière, c’était très violent», raconte Amadoi, un autre habitant du bidonville, valise à la main. Des opérations de recensement ont, en effet, eu lieu, la semaine passée. Onze adultes et deux enfants ont été pris en charge par les services de l’État. Cinq individus ont été interpellés au regard de leur situation administrative. Pour le reste des occupants, c’est un saut dans l’inconnu, aucune proposition de relogement ne leur étant faite. «On remet des sans-abri à la rue. On enlève à des gens qui n’avaient presque rien le peu qu’ils avaient»,s’émeutAurore,trésorière de la section du 8e arrondissement de la Ligue des droits de l’homme. Nous avons croisé un homme qui était parti travailler avant l’arrivée des CRS. Il avait laissé ses affaires, dont ses papiers et son titre de séjour, toutaétéenvoyéàlabenne.»Comme elle, une cinquantaine de militants et de soutiens sont venus protester sur site. «Sans solution d’hébergement, c’est un scandale. On ne règle absolument rien. On déplace le problème», s’insurge Sophie Charrier, une militante LFI. « Il fallait une réponse sanitaire, éducative, sociale, et pas seulement sécuritaire. Ils auraient puleurproposerd’allerdansdeslogements vacants», défend de son côté Frédéric, un retraité. Contactée, la Métropole de Lyon n’a pas répondu à nos demandes d’interview. IRIS BRONNER Lyon 7e . Évacuationducampementsous lepontJean-Macé:«Onmetdehorsdes sans-abri» © PIERRE FERRANDIS À chaud SOCIÉTÉ Retrouvez l’actualitépolitique lyonnaisesur tribunedelyon.fr 12 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 13 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025 Tribune de Lyon Tribune de Lyon @tribune_de_lyon @tribunedelyon L’essentiel de l’actualité lyonnaise en continu est à retrouver sur nos réseaux sociaux Retrouvez l’essentiel de l’actualité lyonnaise dans nos newsletters MICHELIN AGACÉE Pour fêter le 5e anniversaire de leur maison, Maxime et Gauthier Dorner ont vu les choses en grand. Si leur boutique du 6e , qui vend pâtisseries, glaces et autres viennoiseries, va se refaire une beauté durant l’été, les deux frères vont également ouvrir à la rentrée un coffee shop au cœur de Lyon, rue du PrésidentÉdouard-Herriot, mais également inaugurer un nouvel atelier de production de 300 m2 à Rillieux-la-Pape, afin de produire en plus grande quantité pour répondre à la demande. Les frères Dorner 100 Coup de tonnerre sur la filière de l’hydrogène local. La gigafactory de Symbio, présentée comme un des joyaux de l’innovation et de l’autonomie énergétique française, est aujourd’hui menacée. Le 16 juillet dernier, Stellantis a en effet annoncé mettre fin à son programme de développement de la technologie de piles à combustible à hydrogène, avançant «l’absence de perspectives à moyen terme » sur ce marché. L’entreprise était pourtant la principale cliente de Symbio et coactionnaire de l’entreprise installée dans la métropole de Lyon, à Saint-Fons. L’usine de piles à combustible, en activité depuis décembre 2023 et considérée commelaplusambitieused’Europe, consacrait 80 % de ses commandes à Stellantis, qui était entrée au capital de Symbio à parts égales avec Forvia (ex-Faurecia) et Michelin. «Le marché de l’hydrogène demeure un segment de niche, sans perspectives de rentabilité économique à moyen terme », a avancé Jean-Philippe Imparato, CEO pour l’Europe élargie de Stellantis, pour justifier la décision de son entreprise. Fabrice Pannekoucke, le président de la Région AuvergneRhône-Alpes, a réagi en regrettant « profondément la décision unilatérale de Stellantis, qui fragilise un écosystème stratégique pour notre région». Contactée par Tribune de Lyon, la Métropole de Lyon n’a pas souhaité réagir à cette décision. Inaugurée en décembre 2023, en présence des patrons de Forvia, Stellantis et Michelin, mais également des ministres Agnès Pannier-Runacher et Roland Lescure, l’usine, construite en seulement 12 mois, comptait rapidement parvenir à la production de 50000 systèmes par an. Elle a coûté 100 millions d’euros et un investissement d’un milliard était prévu sur cinq ans. LORENZO CALLIGAROT L’usine de Symbio en décembre 2023. © DAVID GOSSART Saint-Fons. LagigafactorydeSymbioengranddanger aprèsleretraitdeStellantis Le Groupe Mazaud, implanté à Villeurbanne et qui évolue dans le domaine de la construction durable en Auvergne-RhôneAlpes, a célébré la semaine dernière ses 100 ans d’existence. Cécile Mazaud, de la 5e génération, dirige l’entreprise depuis 2015. Les patrons de la semaine. LA VIE DES ENTREPRISES L’entrepriseMichelins’estdésoléede ladécisiondeson partenaireStellantisetdénonce un«revirement inattendu».«Les commandes deStellantis représententà ellesseulesenviron 80%duvolumede productionprévude Symbio»,déploret-elle,assurant quelesinvestissementsavaient étédimensionnés «enfonctiondes besoinsexprimés parStellantispour leshuitprochaines années». Les590salariésde SymbioenFrance pourraientvoirleurs emploismenacés. Le groupe lyonnais Santévet d’Hugues Salord, leader européen de l’assurance santé animale, annonce racheter les Britanniques de Tedaisy, qui opèrent au Royaume-Uni sous les marques Perfect Pet Insurance et Now Pet Insurance. Avec plus de 35 millions de livres de primes émises et des centaines de milliers d’animaux assurés, Tedaisy s’est imposé comme un acteur de l’assurance santé animale en forte croissance sur le marché britannique. Le Lyonnais Santévet s’implante en Grande-Bretagne Le jackpot. © DR 14 TRIBUNE DE LYON NO 1024 DU JEUDI 24 AU MERCREDI 30 JUILLET 2025
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