TRIBUNE DE LYON n°1012 - Page 4 - 1012 OFFRE 100% WEB 3 mois supplémentaires offerts PARCE QU’UN TWEET NE FAIT PAS UNE ENQUÊTE LE PRINTEMPS DE L’INFO Plus d’informations ou rendez-vous sur tribunedelyon.fr 3 TRIBUNE DE LYON NO 1012 DU MERCREDI 30 AVRIL AU MARDI 6 MAI 2025 Sommaire TRIBUNE DE LYON NO 1012 DU MERCREDI 30 AVRIL AU MARDI 6 MAI 2025 © LA CERISE DE BESSENAY © AUVERGNE - RHÔNE-ALPES CINÉMA © FREELANCE’S. L’AGENCE L’escapade.Baladesous lescerisiersdeBessenay 20CINÉMA Lesréalisatrices lyonnaises prennentlepouvoir 34 5 L’édito de FrançoisSapy 6 L’instantanédelasemaine. Fraîchecour Ça bouge 8 Lebaromètre despersonnalitéslyonnaises. 10 Lieuxetgensdepouvoir. Pollution. D’après le Conseil d’État, la ZFE a permis l’amélioration de la qualité de l’air à Lyon Politique. Trois élus écologistes victimes de tentatives d’intimidation 12 Aménagement etenvironnement. Presqu’île.Leslivreursfaceau casse-têtedelaZoneàtraficlimité 13 SciencesetSanté. Vieillissement. Chutes de personnes âgées: l’inquiétude 14 Économie. Lyon2e .Shoukâ, deux ans à passer du café et du chocolat entre Lyon et Chamonix Focus 16 Économie. Le retour de la grogne chez les patrons lyonnais Dossier 20 Cinéma. Les réalisatrices lyonnaises prennent le pouvoir Sorties 28 Lesimmanquables. Festival. Théâtreàcielouvert 30 Pêle-mêle. Humour, danse, exposition… 32 Cinéma. Silence. De Martin Scorsese LaChambredeMariana. D’Emmanuel Finkiel Fanon. De Jean-Claude Flamand-Barny 33 C’estpasduBergman. DropGame. Harcèlement téléphonique 34 L’escapade. Balade sous les cerisiers de Bessenay L’Instant T 36 Larencontreavec… Romain Froquet 38 Topgourmand. Où manger un bon bánh mì à Lyon 39 Chauddevant. Festin Le mercato des restos 40 Lerestaurantdelasemaine. Boucan. Du bruit dans l’assiette 41 Surlepouce. Papé.Good coffee, food & vibes Oùboireunverre. Biniou. Shebam ! Pow! Blop! Wizz! 43 Leportrait. BrunoBiedermann. Dangerhouse 44 Patrimoine. Ilétaitunefois… La tour Part-Dieu, ou le Crayon 45 Lesjoursoù… On a découvert des trésors sous es places mythiques de Lyon Quiest-ce?Sully Prudhomme Parlonslyonnais. Roquer Annonces légales 46 Ventes aux enchères, appels à candidatures, annonces judiciaires et légales Détente 55 Bulles.Les funiculaires 9/10 L A S E M A I N E P R O C H A I N E Lyons’endort-elle? Aveccenuméro,GrainsdeSel#201. 16 Économie. Leretour delagrognechez lespatronslyonnais Événements Jeux concours Bons plans lyonnais Abonnez-vous pour profiter de nombreux avantages ... et bien plus encore ! N otre journaliste David Gossart a sondé les patrons lyonnais et ces patrons ne sont pas contents. Les syndicats de patrons râlent, les commerçants râlent, les entrepreneurs râlent. Personne n’a l’air content. À un an des élections municipales (et surtout métropolitaines puisque c’est là qu’est le vrai pouvoir économique), le consensus «à la lyonnaise» a vécu. Sus aux écolos! Je discutais voici quelques semaines avec une figure du marché de la Croix-Rousse. Cette dynamique patronne d’un petit commerce du boulevard me disait pis que pendre de la municipalité, fustigeant allègrement «ces écolos qui nous emm… avec leurs vélos», les travaux en ville qui ruinent le commerce, l’attractivité perdue de la ville depuis que «Gégé» (Gérard Collomb, NDLR) est parti… Tout y est passé dans cet inventaire à la Prévert. Vivement Aulas! Même si on ne sait rien de son programme… Puis vint le moment où je l’ai questionnée sur ses affaires. Et là, surprise: «Tout va bien, nous avons fait une excellente année.» Je lui demande alors s’il n’y a pas un bout de paradoxe entre ses fâcheries contre nos élus et son satisfecit économique. Pas de réponse, bien sûr. Si ce n’est une nouvelle référence à «Gégé», incarnation, semble-t-il, d’un certain âge d’or mythique de l’économie lyonnaise. Certainement que la bonne santé de ma commerçante est une exception, vu les faillites qui se multiplient à Lyon. Mais, ce qu’il faut retenir dans cette anecdote, je crois, c’est le rôle de bouc émissaire que jouent les écolos face à une situation économique qui se dégrade comme rarement. «C’est vrai que ça va pas bien chez les commerçants du centre-ville. Les causes sont multiples: les prêts COVID qui touchent à leur fin, la concurrence croissante des ventes sur internet, la création de nouvelles zones en périphérie… Face à ces causes complexes et insaisissables, il est beaucoup plus facile de critiquer le trou dans la chaussée que la municipalité vient de creuser devant la porte d’entrée. C’est forcément lui qui est responsable de tout, puisqu’on le voit tous les jours», m’expliquait récemment un autre patron spécialisé, lui, dans l’immobilier commercial de centre-ville. La situation économique est très tendue et le peuple des entrepreneurs réclame des coupables. Prenons garde à ne pas tout mélanger, tout simplifier à l’extrême. En admettant même qu’ils en aient une quelconque, la part de responsabilité des écolos est, somme toute, assez limitée dans ce marasme. Et gageons que la Presqu’île largement rendue aux piétons assurera bientôt davantage de prospérité aux commerçants lyonnais, comme le démontrent la plupart des études réalisées sur le sujet en Europe. Je me souviens qu’il y a plus de 20 ans le socialiste Gérard Collomb avait été accueilli plus que fraîchement par le Medef de Lyon, à l’époque ultra-conservateur. En quelques heures, il avait retourné la salle et fini son discours sous les vivats. Ce moment n’est pas encore arrivé chez les Verts. Il faudrait peut-être y penser… ILS LE DISENT ICI Maispourquoilespatrons n’adorent-ilspaslesécolos? Édito © MATIGNON ALEXANDREPORTIER Député(LR)dela 9e circonscriptionduRhône>P11 «Arrêtonsde sanctionnerles boulangersqui veulenttravailler le1er mai!» © EMMANUELLE FIRMAN «Cesontleshistoires dedinguequejelisais surlefootàLyonqui m’ontdonnéenvie d’enfaireunfilm.» CAMILLEPERTON RéalisatricedufilmLesArènes>P23 ROMAINFROQUET Artisteplasticiendel’œuvre Tissageurbain>P37 «Pourréaliser mesdessins, jemesuis beaucoup servidephotos satellites.» © ROMAIN FROQUET Édité par Rosebud SA • 10 rue des Marronniers, CS 40215, 69287 Lyon Cedex 02 • Pour joindre votre correspondant, composez le 04 72 69 15 15. 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Au lieu de l’oasis verte en plein désert de gorrhe rouge que les Lyonnais avaient appelé de leurs vœux dans le cadre de la première édition du budget participatif, de larges tentures sont en cours d’installation place Bellecour (Lyon 2e ). L’effet d’ombrage et de fraîcheur recherché de l’œuvre d’art Tissage urbain n’est pas encore au rendez-vous, mais il faudra se montrer encore un peu patient pour pouvoir en juger. D’un point de vue esthétique comme pratique, la pertinence et la qualité de cette installation feront forcément débat au regard de son coût: 1,6 million d’euros pour une durée de vie de cinq ans. RODOLPHE KOLLER L’instantané de la semaine PAR PIERRE FERRANDIS Ça bouge LE BAROMÈTRE DES PERSONNALITÉS LYONNAISES +4 OLIVIER GINON. Rayonne. En cherchant à tailler des croupières aux grands opérateurs parisiens, on avait bien cru que l’appétit dévorant de GL Events allait cette fois tomber sur un os. Mais le géant lyonnais et n° 1 mondial de l’événementiel est en passe de reprendre la gestion du Stade de France. En négociations exclusives avec l’État depuis bientôt cinq mois, GL avait essuyé un recours du consortium sortant Vinci-Bouygues, que le Conseil d’État vient de rejeter. -2 JOHN TEXTOR. Tâtonne. Le mirage de la Ligue Europa envolé et la qualification en Ligue des champions compliquée, reste un club exsangue au modèle de multipropriété contesté. Qu’adviendrat-il de l’OL la saison prochaine? C’est probablement un expertcomptable qui en décidera, l’ambition sportive ayant été reléguée derrière la performance économique, comme l’illustre le transfert fantaisiste de l’entraîneur de la réserve Gueïda Fofana à Molenbeek. +6 WENDIE RENARD. Patronne. L’histoire est cruelle, puisqu’il aura fallu que la 500e apparition de Wendie Renard sous le maillot lyonnais coïncide avec l’élimination — l’humiliation — en demi-finale de la Ligue des champions à domicile face à Arsenal (1-4). Reste une légende de l’OL mais aussi de son sport, au palmarès à faire rougir les plus grands avec 38 trophées en 19 saisons. Joueuse d’un seul club, il ne lui aura manqué que la réussite avec l’équipe de France. +1 AÏNHOA RISACHER. Impressionne. Deuxième saison blanche consécutive pour l’Asvel féminin, qui devra reconstruire un projet cet été. Lueur dans la nuit, une demi-finale d’Eurocoupe qui doit beaucoup à une jeunesse flamboyante. Pendant que Dominique Malonga s’apprête à goûter à l’Euroligue à Istanbul et la WNBA à Seattle, Aïnhoa Risacher a remporté la Coupe de France U18 avec l’Asvel, devant son frère Zaccharie, passé de l’Asvel à la NBA. -3 LAURENT DE LA CLERGERIE. Déboulonne. Elle semble loin l’époque où le groupe d’informatique lyonnais LDLC visait le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Sur 2024-2025, l’entreprise a engrangé 534,5 millions d’euros, en baisse de 6,5 % par rapport à l’exercice précédent dans un «environnement économique et politique complexe». En mars, la firme avait déjà annoncé deux plans de licenciement portant sur 88 emplois sur les 1149 salariés du groupe. -5 ÉDOUARD HOFFMANN. Déconne. On le préférait dans le rôle de la mouche du coche. Mais, excédé par l’installation de l’œuvre d’art éphémère de la place Bellecour et par un tag «Palestine vaincra», cet habitant engagé du 1er arrondissement, candidat aux élections municipales, s’en est violemment pris verbalement à la première adjointe au maire de Lyon, Audrey Hénocque. Grégory Doucet a dénoncé «une atteinte inacceptable aux valeurs démocratiques». TOP3 Cumuldes pointsdepuis le01.01.2025 +6 -8 +9 -3 +1 -5 FLOP3 8 TRIBUNE DE LYON NO 1012 DU MERCREDI 30 AVRIL AU MARDI 6 MAI 2025 9 TRIBUNE DE LYON NO 1012 DU MERCREDI 30 AVRIL AU MARDI 6 MAI 2025 Q uestion de santé publique, la qualitédel’airàLyonatourné au débat politique avec l’instauration, en 2022 pour les professionnels puis en 2023 pour les particuliers, d’une Zone à faibles émissions dont les modalités ont été progressivement durcies et le périmètreélargi.Faceaux réticences du monde économique et aux difficultés rencontrées par les classes populaires pour changer ou se passer de véhicule, l’Assemblée nationale s’était saisie du sujet jusqu’à adopter en commission le principe d’une suppression des 25 ZFE françaises. Mais l’examen en première lecture du projet de loi fourre-tout ditde «simplification» avaitétéinterrompu le 12 avril et n’a repris que le 29 pour un autre marathon de plusieurs jours. Si les termes de la discussion n’ont pas fondamentalement changé en deux semaines, la décisionrendueparleConseild’État vendredi 25 avril pourrait éclairer les débats d’un jour nouveau. Appelée à se prononcer une nouvelle fois sur l’efficience des dispositions mises en œuvre par la France pour améliorer la qualité de l’air, et après l’avoir condamné en 2020, 2021, 2022 et 2023, l’instance administrative suprême a cette fois estimé que l’État avait tenu les engagements en matière de réduction des concentrations de dioxyde d’azote et particules fines imposés par l’Union européenne depuis 2017, tant à Paris qu’à Lyon, les deux plus mauvais élèves en la matière. Si elle se montre prudente en ne jugeant pas «la situation comme consolidée de façon certaine », la juridiction relève « que le troisième plan de protection de l’atmosphère de l’agglomération adopté le 24 novembre 2022prévoitdesactionsnombreuses et précises de nature à améliorer la qualité de l’air telles que des voies routières réservées au covoiturage ou la régulation de la vitesse maximaleautoriséesurcertainsaxes,certaines de ces mesures ayant déjà été mises en œuvre en 2024». Elle juge par ailleurs que «la ZFE-m (Zone à faiblesémissionsmobilité)lyonnaise contribue d’ores et déjà à la réduction de la pollution de l’air issue des transports et comporte des mesures nouvelles, telles les restrictions de circulationapplicablesauxvéhicules classés Crit’Air 3 et plus, depuis le 1er janvier 2025». De quoi donner du grain à moudre à la Métropole de Lyon écologiste, qui s’était mis à dos une partie de sa majorité pour déployer et étendre la ZFE, avant d’être forcée de détendre le calendrier et prévoir desdérogations dedernièreminute face à la levée de boucliers. Mais de quoi également conforter ses opposants, qui pourront s’asseoir sur ce constat, permis par l’éloignement des véhicules les plus polluants et par le renouvellement du parc automobile, pour déclarer bientôt la ZFE obsolète. RODOLPHE KOLLER Pollution. D’aprèsleConseild’État,laZFEapermis l’améliorationdelaqualitédel’airàLyon © PIERRE FERRANDIS Ça bouge LIEUX ET GENS DE POUVOIR Mesures. Après des années au-dessus des seuils réglementaires, «les stations de mesure de l’agglomération lyonnaise respectent le seuil de 40 g/m3 de dioxyde d’azote en moyenne annuelle», 2023 et 2024, rappelle le Conseil d’État. «Seule une station de mesure (située au bord du périphérique Laurent-Bonnevay, NDLR) a présenté une concentration en dépassement s’établissant à 44 g/m3 en 2023, mais celle-ci devrait respecter le seuil de 40 g/m3 en 2024 (lorsque les données 2024 seront disponibles, NDLR)», ajoute la juridiction. Retrouvez l’actualitépolitique lyonnaisesur tribunedelyon.fr Circulation dense sur les quais du Rhône durant l’hiver 2024. 10 TRIBUNE DE LYON NO 1012 DU MERCREDI 30 AVRIL AU MARDI 6 MAI 2025 Arrêtons de sanctionner les boulangers qui veulent travailler le 1er mai!» C’estlenombred’adhérents au17avrildesRépublicains dansleRhône,cinquième fédérationdeFrance derrièreParis,lesHauts-deSeine,lesAlpes-Maritimes etlesYvelines,enhausse de223%parrapportau moisdejanvier.Aunational, lepartiestpasséde44693 à122264adhérents. Lyon 2. La tension reste vive à l’Université Lumière, où l’intrusion le 1er avril d’individus masqués en plein cours de Fabrice Balanche avait déclenché une violente polémique. Le ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste a estimé le 23 avril que la réaction de l’université «a été la bonne» en soutenant le professeur, tout en jugeant que les propos d’Isabelle von Bueltzingsloewen avaient «rallumé l’incendie» et «semé le trouble». En l’espace de quelques jours, trois des principaux élus écologistes lyonnais ont été victimes de tentatives d’intimidation. C’est d’abord la première adjointe au maire de Lyon Audrey Hénocque qui a été sèchement prise à partie jeudi 24 avril à l’occasion du lancement des travaux de l’œuvre d’art éphémère de la place Bellecour. Militant anti-tags et candidat à la mairie, Édouard Hoffmann s’est en effet invité lors de la conférence de presse en admonestant l’élue, nécessitant l’intervention de la police municipale. Moins de 24 heures plus tard, c’est le président de la Métropole qui découvrait une inscription, «Bruno Bernard fin des expulsions sinon on va squatter chez toi!», à son domicile. C’est enfin le maire de Lyon Grégory Doucet qui a été ciblé par les mêmes militants d’extrême gauche le 28 avril dans un communiqué: «On a beaucoup d’infos personnelles sur toi aussi, donc c’est pareil en cas d’expulsions par la Mairie de Lyon.» Plus tôt dans le mandat, ce sont des élus de droite qui avaient été ciblés: les maires de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet (Horizons) et de Grigny Xavier Odo (LR) avaient été menacés de mort, tout comme le président de la Région Laurent Wauquiez (LR), tandis que le maire de Bron Jérémie Bréaud (LR) avait été agressé et sa voiture vandalisée. À l’échelle nationale, le phénomène n’est pas nouveau: près de 2600 plaintes ou signalements avaient été enregistrés en 2023 pour des violences verbales ou physiques à l’encontre d’élus. RODOLPHE KOLLER Politique. Troisélusécologistes victimesdetentativesd’intimidation C’est l’appel lancé par le député du Rhône Alexandre Portier (LR) en compagnie d’une soixantaine de parlementaires de droite, pointant le «sentiment d’injustice» de la profession. Les Écologistes. Plusieurs Lyonnais dans l’organigramme Avant Les Républicains le 17 mai et le Parti socialiste le 5 juin, ce sont Les Écologistes qui ont renouvelé leurs instances dirigeantes samedi 26 avril, échéance déterminante en vue des élections municipales et métropolitaines du printemps 2026. Réélue à la tête du parti vert, Marine Tondelier sera entourée de plusieurs Lyonnais dans l’organigramme: le coprésident du groupe Les Écologistes au conseil de la Métropole de Lyon Benjamin Badouard et le sénateur du Rhône Thomas Dossus ont été élus au bureau politique du parti, tandis que la maire du 7e arrondissement Fanny Dubot, la vice-présidente de la Métropole à l’Action sociale et éducative Lucie Vacher et le conseiller municipal de Rillieuxla-Pape Yves Durieux rejoignent eux le conseil fédéral. R.K. Après l’agression mortelle survenue le 25 avril dans une mosquée du Gard, le Conseil des mosquées du Rhône a appelé «à ce que justice soit rendue avec fermeté et que la vérité soit pleinement établie». Le Conseil de coordination des institutions musulmanes d’Auvergne-Rhône-Alpes est allé plus loin en dénonçant une «banalisation croissante de l’islamophobie». Cosigné par le recteur de la Grande Mosquée de Lyon Kamel Kabtane, le texte menace de «reconsidérer notre participation à l’ensemble des activités institutionnelles auxquelles nous serions conviés […] si les discours stigmatisants à l’encontre des musulmans continuaient d’être tolérés, voire légitimés». Sécurité.L’inquiétude desmosquéesduRhône © MATIGNON © PIERRE FERRANDIS En bref 5053 © SUSIE WAROUDE Çavase passerici 11 TRIBUNE DE LYON NO 1012 DU MERCREDI 30 AVRIL AU MARDI 6 MAI 2025 E n juin 2025, la Presqu’île subira le lancement de la Zone à trafic limité (ZTL), qui bloquera les livreurs motorisés après 13 h. Pour faire face à cette mesure, les entreprises comme Deliveroo essayent de les accompagner, car ils seront obligés de laisser leur deux roues en dehors de la zone pour terminer la livraison à pied alors que « les plus grosses commandes sont entre 11 h et 14 h puis entre 18 h et 21 h » explique Rémi Mulemba, responsable des affaires publiques chez Deliveroo. L’entreprise a organisé, mi-avril, une réunion à Lyon avec les livreurs intéressés au sein de VelyVelo, entreprise spécialisée dans la location de vélos électriques pour professionnels. Les répercussions à venir de la ZTL risquent fort d’être importantes sur le temps de travail et le salaire, déjà très variable, des livreurs, qui « ont touché en moyenne 5,70 euros par commande en 2024», détaille Chantal Longi, responsable communication de l’entreprise. Le trafic limité les obligerait donc à changer de mode de transport à leurs frais, car leur statut d’indépendant les contraint à prendre cette transition en charge. « C’est illégal pour nous de leur imposer un moyen de transport. Notre rôle c’est plus de les informer et de leur proposer des solutions », développe Valentin Acarie, responsable des relations livreurs chez Deliveroo. La plateforme propose une offre avec VelyVelo pour acquérir leur nouveau vélo électrique. Ce modèle bridé ne peut pas aller à plus de 25 km/h. « Ces partenariats permettent des réductions sur les produits, ici la location est à 110 euros au lieu de 130 euros par mois», annonce Chantal Longi. Le prix de vente reste toutefois élevé: 2150 euros en réduction et 2 500 euros hors partenariat. Même si des aides existent à l’achat, il y a fort à parier que peu d’entre eux auront les moyens d’investir et que beaucoup continueront à travailler en scooter malgré les restrictions, quitte à contourner la réglementation. Seule la police municipale sera chargée de contrôler les éventuels contrevenants que les futurs plots rétractables n’empêcheront pas de pénétrer dans le périmètre. VIOLETTE BISACCHI Ça bouge AMÉNAGEMENT ET ENVIRONNEMENT Presqu’île. Leslivreursfaceaucasse-tête delaZoneàtraficlimité © PIERRE FERRANDIS Scooter ou vélo? De nombreux véhicules motorisés seront interdits, sauf entre 6 h et 13 h. Parmi eux, les scooters thermiques mais aussi les scooters électriques, fréquemment utilisés par les livreurs. Désormais ces derniers pourront se servir uniquement de vélos et de trottinettes, électriques ou non, pour circuler après 13 h dans le centre-ville de Lyon. 12 TRIBUNE DE LYON NO 1012 DU MERCREDI 30 AVRIL AU MARDI 6 MAI 2025
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