OMNISCRIPTUM n°9786139502110 - Page 2 - 9786139502110 Ouiza GALLEZE LA REVUE DE PRESSE DE LA REVOLUTION DU SOURIRE Ouiza GALLEZE LA REVUE DE PRESSE DE LA REVOLUTION DU SOURIRE Internet Une nouvelle façon de faire la révolution Éditions universitaires européennes Imprint Any brand names and product names mentioned in this book are subject to trademark, brand or patent protection and are trademarks or registered trademarks of their respective holders. The use of brand names, product names, common names, trade names, product descriptions etc. even without a particular marking in this work is in no way to be construed to mean that such names may be regarded as unrestricted in respect of trademark and brand protection legislation and could thus be used by anyone. Cover image: Fourni par l'auteur Publisher: Éditions universitaires européennes is a trademark of International Book Market Service Ltd., member of OmniScriptum Publishing Group 17 Meldrum Street, Beau Bassin 71504, Mauritius Printed at: see last page ISBN: 978-613-9-50211-0 Copyright © Ouiza GALLEZE Copyright © 2020 International Book Market Service Ltd. member of OmniScriptum Publishing Group Tables de matières Introduction... ss ssssssesesssssesessesennsnneseseseseseseesesesescsesenesnnnnne sesescsesessesesesesenene2 KHERRATA LE DEBUT D’UNE HISTOIRE... nes sssesesensosososesenensnsesesesesesesessesesesesene5 LA MANIFESTATION DU 22 FEVRIER 2019... se sresosssosesesenensnsnneseseseseseseosesesessenene 16 VENDREDIRE : SORTIR LE VENDREDI ne sesssssssesesenenensnsesenesesesesesessesesesesesesesnnnenene ne22 LES PRIORITES DES MANIFESTANTS nes sssseseseososesosescsenensnnnnesesescseseseesesesosene 28 PREMIERS CONSTATS DES MARCHES DU 22 FEVRIER 2019... nesssrseseosoeosoone 33 VENDREDI 18 MARS, UN JOUR DE VERITE POUR L'ALGERIE nnnnrerrerenrernins36 LE CINQUIEME MANDAT ss sssssesesenenenseneseneseseseseoseseseseseneennnnnne nesesesesessesesesesenene38 BOUTEFLIKA ANNONCE SA CANDIDATURE ssesseesesenenseseseneneseseseseesesesesesenene44 LES PARTIS POLITIQUES FACE A UNE NOUVELLE ERE POLITIQUE ss 54 LE 8 MARS, JOURNEE DE LA FEMME ess ssssseseseososesosesesenenennnnnnesesesesesesessosesosene 63 BOUTEFLIKA RENONCE AU 5° MANDAT nn nnrnnnn ne se sesesesesensosesesesesenesnnnnesesesesesesessesesosese66 LE 15 MARS 2019 : QUATRIEME VENDREDI ss ssesesesesesenensnnnseseseseseseseoseseseese 70 LES CANDIDATS... ET BOUTEFLIKA nn rnrnrnnnne se sescsesesessosssesesesenesnnnnne sesesesesesensesessene78 ELECTIONS PRESIDENTIELLES : ANALYSE ET ETAT DE FAIT ses sssssssssssssosesnnne91 FIN DU PREMIER EPISODE... ssssesesesensnenseseneseseseseoseseseseseneensnneneseseseseseosesesesenene 119 DESTITUTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE... rrnrrrensnnesesesesesesessesesesesenene 119 FIN DU REGNE BOUTEFLIKA sssssssssssenenensnsnseseseseseseesosesesesesesesnnnnnesenesesesesessesessese 128 CONCIUSION rss rrnsesenen sn ne se nes ess se ssesesesesesssssssnene nes ec cos ssesesesessssssssssenenene nee sesoscee 135 ANNEXE Lu nn nn ere sens snenenesesesesesennenenenenec cos cscsesessoessescsesenenene nee se ses eco se sessesesesesesenenennene 138 ANNEXE ressens ssesenesesesesesesnnnenenenec sos cs ose sessoessoscsesenenennne se ses eco sesessesesesesesenenennene 143 ANNEXE I ess ssssesenesesssesssesnenene nanas sos os ose sessosssescsesenenesnnesenes eco se seeseseseseseseenennnne 146 Introduction Ce modeste recueil ne prétend pas présenter une analyse approfondie de ce qui se passe actuellement en Algérie. Plus modeste, 1 relate des moments de joie que le monde s’est partagés sur la Toile, devenus de fait du domaine du public, que je veux pérenniser. Il s'est passé quelque chose d’exceptionnel. Les populations se sont soulevées. Rien d'extraordinaire, elles qui ont cycliquement des rendez-vous de revendications et de manifestations plus où moins grandes. Mais Là, c’est le plus important soulèvement de sa vie depuis l'indépendance, le plus grand en nombre puisque les gens se comptent par millions et en étendue puisqu'il il a atteint toutes les wilayas, Le plus visible dans le monde grâce à Internet et surtout le plus sage, car 11 s’est fait presque sans une égrabgnure, sans une goutte de sang, sans un bris de glace ou la moindre casse. Pourtant, la revendication est grande : Abdelaziz Routeflika, président depuis 20 ans, mmipotent, sans voix, cloué dans un fauteuil roulant veut continuer à gouverner, 11 brigue un cinquième mandat. Ce n'est pas gratifiant pour un peuple de 70% de jeunes qui aspire enfin à un représentant qui le comprend et non un vieux père qu'i va continuer de ménager. Cette nouvelle a révolté la population qui est sortie en masse pour dire : « Non, ça suffit D Mas toute la presse audiovisuelle classique est restée muette. Tout d'abord aucune information, ensuite des faits fltrés, sans parole, avec des commentaires orientés. La presse écrite a fini pat comprendre que son silence Ja ridiculise, parce que dans le monde d'aujourd'hui, rien ne peut rester caché. Pour cela, les médias virtuels ont pris le relais, racontant dans le détail ces événements qu'on appellera « les sorties du 22 février », et qui vont peut-être changer la face du pays, ou du monde. Devant un pouvoir plutôt hermétique, et généralement sans état d'âme, ils étaient quelques millions à manifester leur ire sans colère, leur désarroi sans désappointement, bravant la police, la sécurité militaire et l'armée sans les provoquer. Ce n’est pas la prenuère fois que les gens sortent: les souvenirs depuis 1963 1967 1980, 1988, 2061, 2066 engendrant généralement d'importants dégâts voire des massacres humains ne les ont pas dissuadés, tant leur désespoir était incommensurable. Mais, fait nouveau, des dizaines de canaux d’information se sont constitués en même temps sur la Toile, des dizaines d'auteurs virtuels, créant des pages, des chaînes, des groupes, des journaux. Certains canaux sont tenus par des journalistes « têtes brûlées », qui ont eu des problèmes avec les autorités ef ont dû s’exiler pour sauver leur peau, pour survivre, Mais ils restent tinoritaires. Les autres sont des locaux qui écrivent avec des pseudonymes qui cachent de braves informateurs qui préfèrent ne pas se montrer pour garder leurs sources d'informations et nour ne mas être inquiétés. D'autres enfin sont des imformateurs individuels amateurs qui ne font rien d'autre que relater ce qu'ils voient, persuadés qu'ils sont dans leur droit, estimant de leur devoir de dire la vérité, Cette position est un acte de courage, sachant que l'information est sévèrement surveillée et plusieurs informateurs ont dérèà été inquiétés. Il y a aussi de simples ressentis, de la prose, des poèmes qui émanent du cœur qui montrent que ce relent était nécessaire et attendu. D'importantes musiques algériennes et des musiques du monde ont été revèétues de nouvelles paroles. Des slogans magnifiques spontanés ou recherchés qui relatent les événements et changent en fonction des acquis politiques et sociaux, avec une population avertic et au fait des couleurs politiques dans Le monde, qui font de Phemour, s'inspirent de grandes marques ou d'évènements historiques. Ceci montre qu'un nombre important de jeunes ne veulent plus de la vie qu’ils mènent. Ceci montre aussi que, malgré les tourments que l'école a subis au Fi du temps et toutes les accusations à l'encontre de « la génération Gu numérique », un grand nombre manie fort bien la plume, des centaines connaissent l’histoire de leur pays et du monde, des milliers ont un aperçu des enjeux stratégiques nationaux et infernationaux et des millions ont une conscience sociale et politique et un fort sentiment d'apoartenance. Certains postent des Üashs d'informations tandis que d’autres produisent des textes {rès élaborés, en plus d'articles professionnels de journaux classiques connus sur la scène internationale mais que les gens n’ont pas Le temps de lire, parce qu'un journal se feuiilette et parce que trop d'infos tuent Pinfo. Des articles vifs, instantanés, sans études préalables, sans anaiyse, et d’autres profonds et analytiques, qui rendent compte d'une réalité, le début de quelque chose qui probablement ne s'arrêtera pas là. C'est justement le mérite de ces premiers textes. Nul ne sait si ces manifestations ont un lendemain, si elles sont Le signe avant-coureur de la fin d'un homme, d’un pouvoir, d’un Etat, d’un état de fai, d'un état d'esprit, ou rien. Peutêtre qu'elles ouvrent sur un nouvel éfat social, économique et pohtique en Algérie, une pouvelle République ! Qu'elles projettent l’Alpérien dans un nouveau monde, un nouvel hormme, un nouveau lui-même ou qu'elles avortent parce que Île système nohitique pernicieux qui est en place excelle dans la destruction des espairs-jeunesse, ces textes restent une base documentaire importante pour les générations à venir. Hs contribueront peut-être à écrire Plustoire de février ou des vendredis, ce qui a manqué à octobre 1988, à avril 1680 et aux autres années. Le contenu des marches a été progressif. Ce que voulait le peuple à la base, tout le peunle et ce qui fait l'unanimité, c'est d'arrêter une mascarade. [M voulait bloquer la candidature de Bouteflika qui pour la cmquième fois, se présente aux élections avec une candidature portée par une nomenklatura de courtisans et d’affairistes qui ont snokié les nchesses du pays. Les marches 5e sont déroulées, avec la charte du sourire qui réapparaît régulièrement sur le Net à martir de mercredi soi avant chaque marche, pour dire ce qu'il faut ure et ce qu'il faut éviter : le sourire, la sérénité, l'entraide, la fraternité, la sincérité, bref, la citovenneté, Les jeunes infernellent les forces de l'ordre, l’armée, la police et les casques bleus, ils leur rappellent qu'ils sont frères et les enfants portent des fleurs aux militaires. Le mot d'ordre : stimuiya, silmiva. Peu importe Pissue. Cet acte en soi est une révolution. Ces manifestations contribuent déjà à changer PAlgérien de l'intérieur. Me serait-ce que pour cela, 1] faut une ou plusieurs traces de cette adnurable expérience. Devant le constat qu'internet est une formidable source d’informatons, mais une information éphémère, à une énoque où les choses se font trop vite et s’effacent trop vite, 1 est utile de fixer, voire figer quelques traces, quelques faits, quelques [es] mots, quelques ressentis et sentiments pour la postérité. Cela servira peut-être un jour à écrire l'Histoire. Qui sait ? Cest enfin pour moi la possitilité de servir la société civile qui est mon cheval de Hataiile depuis des décennies, car une foule en colère peut gagner la bataille, une société civile bien informée peut gagner la guerre. La société civile, elle, veut récupérer l’espace public qui lui a été progressivement confisqué. C'est son seul espace d'expression lorsque les canaux offBciels sont sourds et muets à la Éois, Dans la rue, on parle et on s’écoute. Et pour une fois, au risque de sortir des voies de la démocratie, au lieu de faire référence à Rousseau, j'interpelle plutôt Machiavel dans la conquête du pouvoir : «Si pour le roi, quand il a Le pouvoir il faut qu’il crée toutes les conditions pour le garder, et bien pour la société civile aussi, si elle arrive à récupérer l’espace pubhe, 11 faut qu'elle trouve les movens et outils nécessaires pour Le conserver, » KHERRATA LE DEBUT D’UNE HISTOIRE Comment dater les événements qui ont eu lieu en Algérie ? De l’avis de tous, la manifestation qui a déclenché un compte à rebours inattendu est celle du 22 février 2019, avec la revendication claire : « Non au cinquième mandat. » Un appel à manifester contre le 5° mandat, apparemment lancé par des anonymes sur les réseaux sociaux, sans trop parier sur les résultats. Mais les résultats sont fracassants. Contre toute attente, les Algériens sont sortis en masse, encouragés par l’effet de masse qui les protégerait contre une quelconque riposte policière ou politique. Ils n’ont pas peur d’une éventuelle réaction agressive de la part du «pouvoir », parce que l’action n’est pas qu’horizontale pour une revendication spécifique. Non, c’est plus profond : c’est ce sentiment d’être ensemble et d’être différent à la fois, de penser différemment pour la même chose et la même cause. Dans une foule, même s’ils venaient à ne pas être nombreux à tendre vers le même but, ils ne seront pas seuls, ils seront tous semblables dans leurs différences. Or, justement ils ont été nombreux à dire « non au 5° mandat». Une réaction inespérée. Les gens s’attendaient à quelques centaines, ils ont été des milliers. Au niveau national, des millions. La marche devait commencer vers 14h. Juste après la prière du vendredi, des processions de manifestants ont envahi les rues. Pas seulement à Alger. De nombreuses villes ont connu la même déferlante : « non à Bouteflika qui est là depuis 20 ans, non à Bouteflika qui est là depuis 57 ans. » Il disait aussi non à son frère qui est, de l’avis de tous, le vrai dirigeant politique du pays depuis au moins 7 ans, sinon plus. Depuis qu’il n’y a plus aucune décision politique dans ce pays et que toute opération est monnayée à coups de milliards de dinars ou de dollars, selon l’importance de la transaction. Cet événement, dont les télévisions officielles n’ont pas soufflé mot, a été annoncé, commenté, débattu, analysé par tous les médias écrits et numériques. Certains journaux, comme ÆEl-Watan sont revenus dessus plusieurs jours de suite, avec des regards différents, analysant toujours d'avantage cette manifestation, apparemment locale survenue dans une ville historique certes mais que le présent a oubliée. Comment la grogne a-t-elle commencé ? Un peu plus tôt, à titre d’essai, une autre manifestation, à peine plus ancienne, a eu lieu, loin d’Alger, dans une des villes qui ont vécu le déclenchement des actions de mai 1945. A titre symbolique, c’est à Kherrata, au Sud-est de Béjaïa, aux frontières de Sétif que tout a commencé. Dans cette ville au relief géographique tourmenté!, la population s’est soulevée le 15 février 2019. Elle a aussitôt été suivie, dès le 16 février, par les populations des villes de Bordj Bou Arreridj, Sétif, Khenchela, Jijel pour ce qui est de l’Est, avec des échos jusque dans des villes de l’Ouest comme Oran. 1 - Kherrata, située dans la wilaya de Béjaïa, est une ville historique. Cette appellation est la forme arabisée du toponyme amazigh thakherrat, appellation qui renvoie au relief de cette zone particulièrement accidentée. Il est l'équivalent du français "les gorges". En effet, la racine Kh.R.D se retrouve dans akhrid qui signifie le trou ou le gouffre et “takhridt" qui signifie l'escarcelle. Ces expressions de foules en colère n’ont pas été annoncées par les médias nationaux, ni publics ni privés. Une position silencieuse habituelle des médias traditionnels qui semblent encore vivre dans les années 70, alors que le monde est depuis longtemps transformé en un grand village où le secret n’existe plus. Pour combler ce vide, plusieurs canaux d’information virtuels vont voir le jour, afin de rendre compte, jour pour jour, heure par heure, de ce qui se passe à Alger et dans toute l’Algérie : TSA, Algeriepatriotique, Algerie360, Mediapart, Algériemondeinfos, Actu, Conjonctures, Algeria-Watch, Algérie Part, Kawaliss, HuffPost Maghreb, Algérie Focus, Contretemps... et autres informateurs anonymes. Imposante manifestation contre le cinquième mandat à Kherrata Algeriepatriotique! est un des premiers plus importants supports numériques qui a raconté ce qui s’est passé à Kherrata : La première manifestation contre le 5° mandat de Abdelaziz Bouteflika et contre le régime a eu lieu le 16 février 2019. Pour l'histoire, c'était à la ville de Kherrata, à l’est de la wilaya de Béjaïa. Toute une symbolique. Des dizaines de milliers de manifestants étaient sortis dans la rue pour briser le mur de la peur et ouvrir la voie à une révolte populaire nationale qui s'était propagée en quelques jours seulement. Dans le même genre télégraphique, Rabah A. signale? : Des centaines de personnes, en majorité des jeunes, ont répondu à un appel, dont on ne connaît pas encore l'origine, pour une marche contre le cinquième mandat au centre-ville de Kherrata, à l'extrémité est de la wilaya de Béjaïa. Les manifestants ont sillonné les grandes artères de la ville pour aboutir devant le siège de la daïra en scandant des slogans hostiles au pouvoir et en brandissant de grandes banderoles, sur lesquels on pouvait lire : «Non au mandat de la honte», «FLN dégage». Rabah A. constate que les manifestations se sont déroulées sans dégâts, que les forces de l’ordre sont restées à l’écart et que les manifestants se sont dispersés dans le calme. II informe par la même qu’un rendez-vous est pris pour le vendredi suivant, 22 février, pour une manifestation qui se déroulera à Amizour. L’image illustrant l’article est tout aussi parlante. Avec un choix tristement sobre d’une banderole d’une dizaine de mètres, noire, portant en grand « Non au cinquième mandat », audevant d’une foule immense, sans signes de joie significatifs, dévalant dans le calme et la sérénité, cette grande avenue de la ville, comme dans une marche funéraire, rappelant lourdement toutes les douleurs que l'Histoire a fait subir à ces lieux hautement symboliques. Lhttps://www.algeriepatriotique.com/2019/02/16/imposante-manifestation-contre-le-cinquieme-mandat-a-kherrata 2 https://www.algeriepatriotique.com/2019/02/16/imposante-manifestation-contre-le-cinquieme-mandat-akherrata/ Kherrata ( Béjaïa) : Importante manifestation contre le cinquième mandat Dans la rubrique Actualités, Algériemondeinfos annonce sous la plume de O. Omar : Une foule nombreuse à battu le pavé à Kherrata, au Sud-est de Béjaïa, pour dénoncer le cinquième mandat et «faire chuter le régime». La manifestation a été organisée, selon des sources locales, par «des organisations de la société civile » de la ville de Kherrata. Les images montrent des milliers de citoyens, notamment des jeunes, qui arpentent les rues de la ville, portant, pour certains, des banderoles dénonçant : «Non au régime», «la candidature de la honte». Des dizaines de drapeaux noirs sont brandis, en signe de deuil, rappelant douloureusement les évènements du Printemps noir de Kabylie, remontant peut-être dans l'imaginaire social jusqu'aux événements de mai 1945. En bas du texte, une affiche jaune dit: «pouvoir assassin». Ce slogan qui a traversé l'Histoire, dénonçant tant de tueries depuis 1980 et même avant. Un slogan qui a aussi pénétré l’art, chanté par feu Matoub Lounès!, sauvagement assassiné le 25 juin 1998. Un autre article publié le 15 février titre : «Nouvelle marche anti 5° mandat à Bordj Bou Arreridj?.» En des termes violents, les jeunes protestataires pointent les dirigeants : « Ahmed Ouyahia, Tliba, Benyounès, les frères Bouteflika en prendront pour leur grade.» Les jeunes de Bordj Bou Arreridj interpellent l’armée pour lui rappeler qu'ils sont frères. Décidément la candidature de Bouteflika portée par une nomenklatura de courtisans et d’affairistes fait l'unanimité contre elle. Chaque jour qui passe apporte son lot de mouvement de protestation. Jusqu'à quand et à quel degré les autorités encaisseront la bronca populaire ? Les événements se sont propagés un peu partout dès les 15 et 16 février. D’après les internautes, même les citoyens des plus petites villes se sont sentis concernés. Mais en l’absence de lieux où les gens peuvent se regrouper sans attirer l’attention des autorités et des forces de l’ordre, et être dispersés avant même de s’être regroupés, certains ont préféré profiter des lieux de rencontre traditionnels. C’est ainsi qu’à Tiaret, des supporters se sont transformés en manifestants. Les événements ont connu leur lancement à partir du stade Kaïd Ahmed, seul lieu où les jeunes peuvent encore se retrouver en nombre” : 1 Matoub Lounès (1956-1998) est un chanteur, musicien, auteur, compositeur, interprète et poète d'expression kabyle, militant de la cause identitaire amazighe, reconnu comme un des plus grands artistes et l’une des plus belles plumes de son époque, revendiquant haut et fort le combat pour là culture amazighe, la démocratie et la laïcité. 2 https://www.facebook.com/watch/?v= 3 https://www.dzvid.com/2019/02/16/les-supporters-de-la-jsm-tiaret-denonce-le-5e-mandat-de-bouteflika/
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