GAZOLINE n°331 - Page 1 - 331 sommaire Gazoline n° 331 Renault Laguna : pourvu qu’elle soit douce.....................62 Peugeot 605 : osez la “05” ultime................ 64 MG F : retour de flamme.... 66 nurban trip Espagne : un taxi pour Jaén........................................ 68 nrestauration Renault Juvaquatre AHG 2 1951 [7] : démontage de l’habitacle [2]..........................72 3 ■ Gazoline 331 - février 2025 l’utile et l’agréable Volume 30 - NumÉro 331 Espace Clichy, Immeuble Agena, 12 rue Mozart - 92587 Clichy Cedex T. : 01 41 40 32 32 Président du conseil de surveillance Patrick Casasnovas Présidente du directoire Sophie Casasnovas Directeur général Frédéric de Watrigant Pour joindre votre correspondant, composez le 01 41 40 suivi du numéro de poste qui suit son nom. RÉdaction Rédacteur en chef Stéphane Guitard (33 52) Conseiller technique Philippe Sauvat Secrétaire de rédaction Céline Mangin Maquette Bruno Chaffard Ont collaboré à ce numéro : HuguesChaussin,RodolpheGoupil, StéphaneGuillou,Jean-LouisLoubet, FrançoisRousselet MarcoVisani Petites annonces Cadrat1 27 rue Jacqueline Despeyroux, 33470 Le Teich / T. 06 64 39 04 31 PUBLICITÉ Darius Média 7 rue Saint-Eloi, 49300 Cholet Directeur de publicité Morgan Fonteneau morgan@dariusmedia.fr Promotion-abonnements Directeur des abonnements : Nicolas Guidarini (34 47) Chef de produit abonnement Carole Ridereau (33 48) Accueil clients abonnements et vente par correspondance T. 03.44.62.43.73 email : abo.lariviere@ediis.fr Correspondance : 45 avenue du Général-Leclerc, 60643 Chantilly Cedex. Tarifs d’abonnement France : 1 an, 12 numéros + 1 hors-série version papier + digital offert = 62 euros. En prélèvement = 5,16 euros par mois. Autres pays et par avion, nous consulter : T.(33) 03 44 62 43 73. Distribution MLP Ventes au numéro (réservé aux dépositaires et aux diffuseurs de presse) : Directrice des ventes Emmanuelle Gay (34 99) Pour les diffuseurs belges Tondeur Diffusion 9 av. Van Kalken, 1070 Bruxelles T. 02.555 02 21 / press@tondeur.be Gazoline est une publication des Editions Larivière S.A.S. au capital de 3 200 000 euros Dépôt légal : à parution Commission paritaire : 0426 K 86469 ISSN 1262-4357 CCP 115915-A PARIS RCS Nanterre B 572 071 884 12 rue Mozart 92587 CLICHY CEDEX T. : 01 41 40 32 32 - Fax : 01 41 40 32 50 Directeur de la publication Patrick Casasnovas Imprimerie Roto France Impression SAS 25ruedelaMaisonRouge,77185Lognes. Papier issu de forêts gérées durablement / Origine du papier : Allemagne / Taux de fibres recyclées : 100 % / Certification : PEFC / EU ECO LABEL / Eutrophisation : 0,004 kg/tonne La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout ou partie du matériel publié dans le magazine est interdite. Créditsphotoscouvertureetsommaire:Hugues Chaussin,IsolaPress,ArchivesGazoline,Constructeurset WikimediaCommons,AdobeStock. p. 18 simca 1000 Rallye bulletins d’abonnement en pages 101 et 130 p. 26 p. 42 p. 34 essais Moteur-boîte Citroën Traction 11 [9] : remontage de la boîte de vitesses [3].............78 Renault 4 CV Sport [10] : que du bonheur !.................... 86 ntechnique Bonnes adresses, nouveautés et refabrications.................... 90 nfiche pratique 258. Rénover une injection Courrier des lecteurs...............4 Vive les mariés.........................8 Gazo en voyage......................10 nactualités Mercredi 24 février 1988 : l’usine à l’envers.....................12 Législation : ZFE et voitures anciennes.................14 ntalon-pointe Simca 1000 Rallye “Autokit” : l’apéricube !......18 nredécouverte Volkswagen 1500 S Coupé Typ 34 : la voiture sans peuple.....................................26 Mercedes-Benz 240 D 3.0 : le cinquième élément............42 nvintage Amilcar C4 Torpédo ponté : bleu de France en famille............................... 34 ngénérations Fiat 850/Fiat 127 : aux antipodes................................50 ncoups de cœur 5 youngtimers à moins de 10 000 euros...........................56 Citroën Saxo : une 106 joueuse !.................................58 Audi A3 “8L” : elle n’a pas pris une ride.......................... 60 MAGAZINE mécanique Bosch KA-Jetronic [4].......................95 nagenda A partir du 18 janvier..........102 npetites annonces Annonces classées...............106 Carnet d’adresses.................110 nminiatures Les nouveautés du mois................................ 126 p. 56 VOLKSWAGEN 1500 s COUPé MERCEDES-BENZ 240 D 3.0 Amilcar C4 à moins de 10 000 euros youngtimers 5 Citroën Saxo Audi A3 “8L” MG F Renault Laguna Peugeot 605 4 ■ Gazoline 331 - février 2025 le dessin du mois par François Roussel courrier des lecteurs Sur votre album Requiescat in pace u village, dans les années 70, il y avait une famille de passionnés. Pendant que le grand frère relisait ses notes pour le prochain rallye, le plus jeune peaufinait sa Peugeot 103 kitée “Malossi”. A la différence près que le bricolage souvent hasardeux des apprentis mécanos sur leurs mobs n’était en rien comparable à “l’AutoKit” complet qui permettait de transformer la paisible petite berline Simca en bête de course ! a Pour nous écrire ou nous envoyer vos photos, deux solutions : - Par mail à : gazoline@editions-lariviere.com - Par courrier à : Gazoline, Immeuble Sirius, 9 allée Jean Prouvé, 92587 Clichy Cedex. A chacun son Kit Nous sommes un groupe de rédacteurs de La Vie Mancelle et Sarthoise et nous recherchons des informations (photos, articles, témoignages…) concernant les automobiles Verney. En effet, Verney, fabricant d’autocars, a assemblé quelques voitures à moteur Panhard au début des années 50. Il semblerait qu’il n’y ait aucune survivante de la mini-série réalisée (12 à 15 exemplaires) et l’entreprise n’a pas gardé de documents sur la genèse de cette production. A l’exclusion de deux photos montrant l’avant des véhicules, nous n’avons rien trouvé. Mais il est possible qu’un lecteur de Gazoline connaisse l’histoire de ces voitures et possède des documents les représentant. Pierre-Yves Cornu, 72000 Le Mans L’appel est lancé. Si certains d’entre vous ont des infos, qu’ils n’hésitent pas à contacter la rédaction à gazoline@editionslariviere.com. Nous ferons suivre. En vacances dans l’Indre, je découvre cette Simca Châtelaine dans un triste état. Mais aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la mécanique est encore dessus. Quel dommage ! Pierre-Jean Charrier, 17620 La Gripperie-Saint-Symphorien Ces pages sont les vôtres Avis de recherche Châtelaine renversée 6 ■ Gazoline 331 - février 2025 courrier des lecteurs Vu à l’étranger Sur votre album Question/réponse Précisions Dans votre numéro 329, vous écrivez que la Citroën Ami 6, sortie le 24 avril 1961, « est la toute première voiture au monde à être équipée de phares rectangulaires ». En fait, la palme du premier abandon du phare rond revient plutôt, me semble-t-il, à la Ford Taunus 17M P3 présentée officiellement le 11 octobre 1960 et qui a fait sa première apparition publique dans les derniers jours du Salon de Paris d’octobre 1960. Certes, les phares de l’Ami sont plus proches du rectangle que ceux de la Ford, légèrement ovalisés, mais je ne crois pas que, du point de vue de l’évolution du style, cette petite différence soit suffisante pour justifier votre classement. Ceci dit, bravo pour votre revue, bien écrite et au contenu renouvelé et toujours dense. François Dolez, 34070 Montpellier Permettez-nous de ne pas être “complètement” d’accord avec vous. En effet, si l’on peut admettre que l’appellation “rectangulaire“ est un peu abusée dans le cas des phares de l’Ami 6, elle l’est encore plus pour ceux de la Taunus, à la limite “oblongs” (les amateurs de courses automobiles américaines iront même jusqu’à dire ovales, même si cette définition est “géométriquement“ incorrecte), mais pas rectangulaires. Donc d’accord avec vous pour “la première auto ayant abandonné les phares ronds”, mais pas d’accord pour en faire la première en phares rectangulaires. D’ailleurs, ce serait amusant de chercher la première auto à s'être dotée de phares vraiment rectangulaires…. On attend vos suggestions ! En espérant que ce véhicule, qui a été sorti pour moi de la grange d’un chalet où je passais mes vacances, puisse trouver sa place à travers ceux que vous nous dévoilez avec talent, je vous envoie ces photos. Cet ancien véhicule militaire est abrité depuis quinze ans sous une grange bien protégée, en pleine montagne de Slovaquie du Nord (Magura), dans le village de Jezersko, non loin de la frontière polonaise. Malgré son absence de plaques d’immatriculation, ce Tatra “Thorax” (c’est le nom qui figure au bas du pare-brise droit) a été utilisé dans cette forêt escarpée jusqu’en 2019, encore “dans son jus”, juste avec une nouvelle batterie. On remarque l’ouverture du toit pour le tireur. Il suffirait d’enlever le sigle Audi pour que ce véhicule, qui a démarré au quart de tour, retrouve à 100 % son aspect d’origine ! D’après ce que j’ai trouvé sur Internet (et dont je ne peux garantir l’exactitude), ce Tatra 72 a été fabriqué entre 1933 et 1937 et il servait aux armées tchécoslovaques et plus tard allemandes, principalement pour le transport de marchandises ou de troupes et pour le remorquage de pièces d’artillerie. Il était équipé d’un moteur à plat refroidi par air de 30 ch. Dominique Soulas de Roussel, 37270 Véretz On dit souvent du matériel militaire qu’il est “increvable”. Ce camion nous en apporte une nouvelle preuve. Merci pour ce partage. S uite à la publication de son courrier dans le Gazoline n°329 relatif à des recherches sur le passé de son grand-père, Serge Lee a tenu à informer tous les lecteurs des suites très positives qu’avait eues sa demande : « Grâce à la mobilisation des lecteurs du magazine, j’ai pu obtenir réponses aux questions posées dans le n°329. L’immatriculation CEP correspond à “Corpo Expéditionario Portugues”. Le Portugal envoya deux divisions en renfort dans le nord de la France pendant la Première Guerre mondiale. A l’issue de celle-ci, il fallut créer cimetières et mémoriaux pour honorer les combattants portugais tombés en Flandres et Artois. C’est pourquoi mon grand-père, Albert Lee, qui était chargé, au début des années 20, des sépultures britanniques, se trouve sur le marche-pieds du véhicule qui n’est plus mystérieux. Le cimetière britannique dont il avait la charge est situé sur la même commune – Richebourg – que le mémorial portugais. La voiture photographiée est une Fiat modèle 15 ter qui équipait les troupes britanniques, françaises, étas uniennes, portugaises et même soviétiques. La correspondance que j’entretiens désormais avec les lecteurs de Gazoline continue et elle est très riche car elle débouche sur des recherches généalogiques familiales grâce à la contributrice du site portugais “Lusojornal”. Qu’ils en soient tous ici remerciés. » Serge Lee, 17137 L’Houmeau Pour conclure, avouons qu’en publiant cet avis de recherche, nous ne nous attendions pas à autant de retours. Comme quoi, il n’y a pas que les réseaux sociaux dans la vie. Plus que jamais, vous prouvez, chers lecteurs, que vous êtes VRAIMENT formidables. Merci à vous. J’ai été heureux de voir que vous restauriez une Renault Juvaquatre car c’est le genre d’ancienne que j’apprécie. Dans votre présentation, vous écriviez que vous ne saviez pas quel carrossier avait pu transformer votre fourgonnette. J’ai peutêtre un élément de réponse : je vous joins la copie d’un prospectus datant des années 1948/1950, des établissements Carrier. On y voit des vitres latérales ressemblant fortement à celles qui équipent votre exemplaire. Certes, elles sont un peu plus grandes, mais elles peuvent faire partie d’une série de différents modèles qu'il n'est pas forcément possible de répertorier sur une seule feuille. De plus, votre Juva ayant visiblement fait sa vie en Seine-et-Oise (qui regroupait les Yvelines, l’Essonne et le Vald’Oise), ce n’est pas très loin de Saint-Ouen où était située la Carrosserie Carrier. Que pensez-vous de cette hypothèse ? Jacques Aupy, 18200 Orval Il faut bien reconnaître que cela tient la route. En tous cas, la Commerciale “Simple” du prospectus ressemble beaucoup, à la longueur de vitre près, à notre Juva. D’autres lecteurs pourront peut-être apporter plus de précisions. Sortie de grange D’accord/pas d’accord Remerciements Juva mixte Raimon d Spekkin g/Wikim edia Commo ns 8 ■ Gazoline 331 - février 2025 courrier des lecteurs La vie des clubs Béatrice & Rémi Le 24 août 2024 à Argonay (74), avec la Peugeot 203 C de 1956 du père de la mariée [Frédéric Gassmann]. Bulletins de clubs Agnès & Axel Justine & Baptiste Aline & François Le 17 août 2024 à Percy (50), avec la Renault 4 CV du père du marié [Bruno Ribet]. Le 8 juin 2024 à Villebois (01), avec notre Autobianchi Giardiniera de 1969. Le 27 avril 2024 à Oisseau (53), avec le VW Combi du marié conduit par Cyril [Gilbert Jouvin]. ◆ ◆Dans son édition de novembre, la Lettre d’Information de la CAAPY, la Collection de l’Aventure Automobile à PoissY, parle de toutes les activités des bénévoles et s’interroge sur son avenir, celui du site de Poissy étant incertain. Mais la grosse nouveauté est qu’avec l’envoi de cette Lettre, les adhérents ont reçu un Cahier d’étude, peut-être le premier d’une longue série, consacré aux célèbres Aronde Bacalan. Il est rédigé par Wilfried Sabiron, spécialiste de ce modèle. De quoi mettre ainsi fin à des années d’erreurs maintes fois répétées... 45 rue Jean-Pierre Timbaud, 78300 Poissy. ◆ ◆En plus des comptes rendus de salons auxquels participe La Traction Universelle ainsi que les (nombreuses) sorties qui jalonnent la vie du club, le n°142 de la Traction Avant, revue trimestrielle de la “TU”, nous présente le Citroën Rendez-vous organisé chaque année en Amérique du Nord, dans l’Etat de New-York, et revient surtout sur l’incroyable rallye Paris-Moscou-Paris organisé en 1984 par les Tractionnistes hollandais à l’occasion des 50 ans du modèle. Durant 25 jours, 132 Traction, dont 28 françaises, ont parcouru quelque 8 000 km dans ce que l’auteur du sujet appelle « une ambiance de guerre froide sous étroite surveillance ». Un voyage devenu tout bonnement impossible de nos jours. 40 avenue Henri Rochier, 26110 Nyons. vive LES Emilie & Valentin Le 20 juillet 2024 à Ballon-Saint-Mars (72), avec la VW Coccinelle 1302 de 1970 du père du marié [Eric Barthe]. MARIéS ! 9 ■ Gazoline 331 - février 2025 Pauline & Bastien Le 8 juin 2024 à Rodez (12), avec la Simca P60 Elysée de 1959 de l’oncle du marié [Bernard Martin]. Christelle & Pascal Le 18 mai 2024 à Charleval (27), avec ma Simca Versailles de 1955 [Daniel Boucher]. Muriel & Olivier Océane & Jimmy Anne-Claire & Alexandre Le 6 juillet 2024 à Saint-Léonard (88), avec ma BMW 30 CS de 1973 [Pierre Devaux]. Le 18 mai 2024 à Crouy-sur-Ourcq (77), avec notre Aronde “Dona” Simca surbaissée de 1955 [Carole Lavoine]. Le 25 mai 2024 à Campénéac (56), avec notre 2CV6 Spécial de mars 1982 [André Baudin]. Le 18 mai 2024 à Saint-Pierre-des-Landes (53), avec leur Renault 4 de 1965 [Gilbert Jouvin]. Mélanie & Jérémy 10 ■ Gazoline 331 - février 2025 courrier des lecteurs C roisée à Namur (Québec) lors d’un voyage avec mon groupe folklorique, cette Ford Thunderbird 1959 appartient à un collectionneur québecois, Royal Lirette de Papineau, qui l’a achetée à l’état d’épave en 1975 et remise en route en 1997 ! Guibert Feuillen, 5100 Naninne (Belgique) C e superbe Peugeot J9 a été restauré et aménagé en camping- car avec tout le confort. Heureux Hollandais qui peuvent conjuguer passion et utilisation en camping loin de nos contraintes règlementaires parfois incompréhensibles. Alain Floutier, 30620 Bernis N ous avons photographié ce tracteur Fordson modèle F Industrial devant une ancienne “habitation”, c’est-à-dire une exploitation qui produisait du sucre, puis du rhum. Il doit dater d’après août 1923 au vu d’un numéro de brevet gravé sur le métal. Alexandre Tornel, 46000 Cahors J amais sans mon Gazoline, une jolie Coccinelle s’est posée à Maspalomas. Sophie Kleinprintz Kern, 77360 Vairessur-Marne Gazo aux Canaries Gazo au Canada Gazo en martinique Merci à tous de nous faire partager vos voyages. Notez que les photos prises à l’étranger et avec une voiture ancienne sont prioritaires. Vous pouvez nous les envoyer par courrier ou par mail à : gazoline@editions-lariviere.com. N’oubliez pas d’indiquer votre adresse pour l’abonnement offert en cas de publication. Un an d’abonnement pour sophie, guibert, alain, Florient, vitor et Alexandre Gazo au Portugal A Porto, avec ma Peugeot 204 de 1970 qui a subi une profonde restauration. J’aime beaucoup cette voiture car elle transmet une émotion de conduite que je ne peux pas obtenir dans une voiture récente. Vitor Silva, Porto (Portugal) S ur l’île de Santorin, il y avait plusieurs voitures en attente de remise en route dans ce garage, dont cette Toyota Corolla. Florient Meyer, 94500 Champigny-sur-Marne Gazo enGrèce Gazo auxPays-Bas L E P A S S É A T O U J O U R S U N F U T U R 05-09 FÉVRIER 2025 PARIS PORTE DE VERSAILLES PAVILLONS 1.2.3 RETROMOBILE.FR #RETROMOBILE 07 FÉV. 2025 VENTE AUX ENCHÈRES Lachroniquedejean-louisloubet un evenement un jour 12 ■ Gazoline 331 - février 2025 Historien. Professeur des Universités. D epuistoujours,l’industrie automobile vit dans la croissance. Il faut fabriquer chaque jour plus d’autos que la veille. Pour y parvenir, les usines doivent faire face, c’est-à-dire avoir sous la main tout ce dont elles ont besoin. De quoi constituer des stocks de pièces de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois. Des bâtiments entiers, remplis de caisses ou de conteneurs, constituent les trésors du lieu. Chaque endroit, chaque caisse, chaque casier est référencé dans les Kardex [1], vastes armoires métalliques quadrillées de tiroirs. A l’intérieur, rangées, ordonnées, classées en rubriques et sous-rubriques, d’innombrables petites fiches attendent, faisant vivre l’inventaire du site. L’ordinateur, venu à la fin des années 1960, aidera les femmes du Kardex, des employées modèles, assidues et attentives, pour qui la moindre erreur signifie déshonneur et renvoi. L’usine fabrique grâce à ces monceaux de stocks pendant que le client, de son côté, commande la voiture de ses rêves. Pas facile de faire coïncider les envies précises d’un acheteur avec les pièces en magasin. Et la tâche est d’autant plus rude que les commerçants poussent à personnaliser les autos. Versions, couleurs, tissus et surtout options. Cellesci deviennent une stratégie. L’option, c’est le petit plus qui flatte le client et rapporte une fortune au constructeur [2]… rendant toutefois la gestion des stocks encore plus impossible. En 1984, sur les douze véhicules de base proposés dans sa gamme, Renault compte 160 versions différentes (L, TL, GTL, TS…), sans parler des options, teintes ou selleries. «C’est une voiture à la carte que peut s’offrir l’auto mobiliste», annonce fièrement la réclame. Pour la seule Renault 25 – vendue en dix variantes –, on compte plus de 120000 possibilités de modèles selon les options, les mécaniques et les combinaisons de couleurs et de selleries. C’est là que l’on mesure que le système ne fonctionne plus : comme il n’est pas question de faire attendre le client – il doit être livré en quelques jours –, chaque constructeur établit des prévisions pour avoir toujours en stock le véhicule voulu. Des algorithmes sont conçus à cet effet. Si 17 % des clients Renault reçoivent en 1984 la voiture choisie, 83 % râlent, rechignent ou demandent une ristourne. Mais cette loterie commerciale cache un autre mal : celui de la gestion des pièces stockées. Produites si longtemps à l’avance, elles sont parfois obsolètes ou défectueuses, chose qu’il a été impossible de détecter en amont. C’est alors que l’usine montre tout son savoir-faire pour modifier, adapter, souvent au prix de petits défauts que l’on juge acceptables ou que le retoucheur essaie de corriger. A l’évidence, il faut s’y prendre autrement et renverser l’ordre des choses! Il faut partir de la commande du client, puis fabriquer et ordonner ses composants. Une révolution que lancent dès 1986 Georges Besse [3] et Raymond Lévy [4]. Il s’agit de mettre en place des principes du système productif japonais, la lean production [5]. L’usine doit devenir réactive. Fabriquer à la commande, donc s’ordonner à l’envers pour voir l’aval tirer l’amont. Dès lors, tout s’enchaîne. Le fournisseur livrera la bonne pièce, référence vérifiée, qualité contrôlée, quantité demandée, le tout au moment désiré. La productivité s’obtiendra par la disparition de toutes les opérations sans valeur ajoutée. L’effort ne sera plus porté sur le volume, mais sur la réduction des coûts, quitte à faire attendre un peu le client, mais lui livrer cette fois ce qu’il veut vraiment. Dans cette logique, les outils indispensables s’appellent robotique et informatique, rendant l’usine méconnaissable. Des champs de robots fleurissent dès les lignes de presses où les OS, rompus aux manutentions de tôles pour alimenter les machines, sont dorénavant absents. Ce sont des bras automatiques qui nourrissent les presses, puis les reprennent pour les entasser sur des chariots filoguidés qui partent tout seuls au ferrage. Là, les caisses sont entièrement assemblées et soudées par des automates dont le nombre est décuplé entre 1981 et 1991, passant de 200 à Lavieenusineabeaucoupchangé,quecesoitlachaîne,letravailoumêmel’ambiance 1800. Ces robots sont capables de tout, même de s’intégrer dans des tôleries polyvalentes où l’on passe d’un modèle à l’autre, pour peu qu’ils soient de la même famille. Une 21 berline et sa version break ou une Clio et une Twingo. Il s’agit d’un ensemble de plus de 100 robots avec 300 outils qui automatise l’assemblage des plateformes avec les avants, les soubassements et les panneaux de côté. Tout est contrôlé avec précision pour une parfaite géométrie des coques. L’atelier débite une caisse à la minute, sans le moindre opérateur. Il y a seulement quelques conducteurs d’installations, des jeunes BTS formés aux nouveaux métiers de l’industrie. Certes, la mise au point est longue, mais le résultat spectaculaire, les ingénieurs imaginant déjà la suite. Grâce aux progrès de la microinformatique, les champs d’application semblent infinis. Ces machines ne se contentent plus de fabriquer ou de peindre : elles posent des joints d’étanchéité, collent des pare-brise, montent des planches de bord et installent même les sièges dans la voiture! Mieux encore, elles surveillent, contrôlent et gèrent. Elles détectent les imperfections de [1] Meuble métallique de rangement de fiches. [2]L’optionvitresteintéesetparebrisefeuilletéestfacturéeplusde 1000francspouruncoûtderevient de165francs(source:Jean-Louis Loubet,Citroën,Peugeot,Renaultet lesautres,LeMondeEditions,p.88). [3]GeorgesBesse(1927-1986)aété présidentdeRenaultde1985à1986. [4] Raymond Lévy (1927-2018) a été président de Renault de 1986 à 1992. [5] Terme utilisé aux Etats-Unis, plutôt que toyotisme, pour définir une production à flux tendu. [6] Raymond Lévy, “Le cas Renault”, note de la Fondation Saint-Simon, décembre 1994. [7] Raymond Lévy dans Renault, la puissance et les rêves, film de Dominique Worms. 52 mn, 1997. [8] Martine Aubry (née en 1950) a été directrice adjointe au ministère du Travail. [9] Martine Aubry, «Audition à la Commission d’enquête chargée d’étudier la situation actuelle et les perspectives de l’industrie automobile française», Assemblée Mercredi 24 février 1988 : L’usine actualités dans le monde Crédit photo : Renault Communication nationale, 13 mai 1992. [10] Martine Aubry, «Audition à la Commission…», op. cit. [11] Source : le 24 février 1984, Raymond Lévy explique, lors d’une conférence ouverte à la Chambre syndicale des constructeurs d’automobiles, les changements structurels engagés chez Renault. Survotreagenda Survotreagenda L e 37e Salon Champenois du Véhicule de Collection se déroulera les 8 et 9 mars 2025 au parc des Expositions de Reims, avec pour thème principal “Véhicules… Les femmes aussi !”. Ce sont les superbes Automobiles “Avions Voisin” qui seront mises à l’honneur sur l’espace central du hall 2 où Les Amis de Gabriel Voisin présenteront une dizaine d’automobiles issues des grandes heures de la marque et de la carrosserie française. Parmi les nouveautés de cette prochaine édition, signalons un espace véhicules à vendre entre particuliers installé sur l’esplanade Ouest, à côté du Rétro Camping Club de France, et une exposition de tracteurs anciens également présente sur l’esplanade Ouest. Notons enfin que la décoration des stands sur le thème proposé ne donnera plus lieu à un concours avec classement. L’organisation remettra un sac de cadeaux à tous les clubs qui auront décoré ou animé leur stand en remerciements des efforts fournis. Infos sur www.2ce-salons-reims.com ou sur Facebook : Salon Champenois du Véhicule de Collection. P rogrammédepuisplusdedixansparleRétromobileClubdeVannesetpour lapremièrefoiscetteannéeenco-organisationavecleParcdesExpositions LeChorus,leSalonLesMilleSoupapesauralieuàVannes(56)les26et27 avrilprochains.L’édition2025marquel’arrivéed’unespacerétro-vintagedansun halldédié.Afindesatisfairelesplusde3000passionnésd’automobilesetd’universvintageattendussurleweek-end,lesexposantsdésireuxdemettreenavant leursavoir-faire,collections,expositionsouventedevéhiculessontinvitésàse faireconnaîtreauprèsdesorganisateurs.Auprogrammeduweek-end:exposition devéhicules,boursed’échangesautomobile,rallye,venteauxenchères,balswing etcinédrivein.Infos exposants au 06 48 52 42 97 ou en écrivant à nathalie.genin@lechorus.bzh événement Pétillant en plein Développement 13 ■ Gazoline 331 - février 2025 montage, analysent elles-mêmes les stocks. «C’est ce que nous faisons tous chez nous, explique Raymond Lévy. Quand vous sortez votre dernier tube de pâte dentifrice de votre armoire de toilette, vous reposez l’emballage de ce tube sur votre bureau pour penser à vous réapprovisionner [6].» La machine, toute seule, repasse commande à son fournisseur. De quoi faire fondre les stocks. Chez Renault, ils étaient de 40 jours en 1973. Ils passent à 20 jours en 1984, puis à 5 en 1991. Logique aussi d’un système qui externalise la fabrication. Les achats représentaient 25 % du prix de revient d’une voiture en 1960. 30 ans plus tard, ils pèsent 70 %. Un changement qui nécessite une logistique sans faille pour apporter en temps voulu les pièces nécessaires, à la référence exacte. Le b.a.-ba du justeà-temps. Pas question d’arrêter une usine dont la minute d’inaction coûte 70000 francs. Logistique ensuite, avec des camions qui vont d’usine en usine, des sociétés de sous- traitance qui s’implantent autour de sites appropriés – comme Flins, où l’usine Peugeot de Poissy est toute proche –, mais par contre mort programmée des vieux sites comme Billancourt, en plein Paris, impropres au justeà-temps. Car le changement est aussi impitoyable. La vie en usine a beaucoup changé, que ce soit la chaîne, le travail ou même l’ambiance. Les ateliers ne sont plus les mêmes. Finies les allées encombrées de conteneurs, de cartons de pièces, de palettes de stocks. L’ouvrier, devenu opérateur, ne doit plus faire un pas, lever les bras, se tordre pour travailler, parfois remonter la ligne à la recherche du temps perdu. Les ergonomes et ingénieurs des méthodes ont rendu l’espace de travail moins hostile, supprimant les opérations les plus pénibles. Et le travail n’est plus la répétition de ce sempiternel geste appris en quelques heures pour toute une vie. L’opérateur est polyvalent, capable d’assurer deux ou trois tâches différentes, de régler sa machine, d’en assurer l’entretien, parfois la maintenance. Le boulot prend un sens, et même s’enrichit : plus question de laisser filer des défauts, il faut «bien faire du premier coup» pour une qualité totale, comme l’annoncent les panneaux géants installés un peu partout. Mais plus possible, à présent, de gagner une minute pour griller une cigarette ou glisser un mot à son voisin. La productivité est devenue la règle. S’il fallait 31 heures pour monter une 4L en 1975, 22 pour une Supercinq en 1984, il en faut 16 pour une Clio (1990), 14 pour une Twingo (1992). La formation devient une nécessité : plus question de saupoudrer quelques cours d’alphabétisation à de trop rares volontaires. Dorénavant, on est à l’écoute des opérateurs. «Autrefois, explique Raymond Lévy, on disait à un ouvrier, “Tu as une idée? Tais-toi, c’est pas ton métier!” Maintenant, c’est le contraire : “Tu as une idée? Laquelle? Pourquoi as-tu cette idée ?” Dans les années 1970, les personnels avaient parfois le certificat d’études. Aujourd’hui, [certains] ont Bac plus quelque chose […] Il faut exploiter cette culture [7]. » Le chemin parcouru est immense, mais pour quelle population usinière? Qui reste sur le bord de ce chemin de la modernité? L’OS d’hier parvient-il à pianoter sur un ordinateur? Martine Aubry [8], en poste au ministère du Travail, se souvient de «salariés de 20 ans d’ancienneté qui [certes] étaient capables de téléphoner, mais pas de lire un plan d’autobus ou de métro. Ils étaient incapables de se débrouiller dans la vie quotidienne [9]». Vieillis, fatigués, mal formés puisque sans passé scolaire ou réelle maîtrise de la langue, parfois même illettrés, les plus anciens ouvriers de chaîne sont exclus de ces modernisations industrielles. La main-d’œuvre des années glorieuses, celle qui a donné sa vie professionnelle à l’usine, qui a été embauchée pour ses bras au moment de l’explosion des marchés, est la grande perdante de cette mutation. Tout le monde sait qu’il est «impossible d’avoir une reconversion après 25 ou 30 ans de chaîne [10]». En dix ans, pour un volume de production proche des deux millions de voitures, les effectifs de Renault sont passés de 210 000 à 138 000 personnes [11]. n à l’envers U n an après l’excellent A Life in Porsche 911, François Bouet laisse de nouveau parler sa passion. Dans A Life in Honda Civic, il nous dévoile son amour, qu’il reconnaît tardif (environ à la quarantaine), pour la marque de Tokyo. Avec cet ouvrage, il rend à sa manière un hommage appuyé à l’un des modèles les plus emblématiques de la firme nippone : en effet, depuis 1972, la Civic, en particulier avec sa version Type R, est une référence parmi les compacts. C’est aussi la plus mythique des voitures de sport de grande série que vous pouvez retrouver à travers des publicités aussi créatives qu’originales, mais aussi de ses plus beaux catalogues ainsi que d’histoires toutes plus uniques les unes que les autres. Un beau livre, en français et en anglais, que les passionnés se devront d’avoir dans leur bibliothèque. A life in Honda Civic, François Bouet, 2024, Les Cahiers de l’Edition, 240 p., format 300 x 300 mm, ISBN 978-2-958-602338, album cartonné, 69 euros. S ous une couverture bien trop moderne à notre goût, cet ouvrage raconte l’histoire des rallyes à travers celle d’une quarantaine de couples. Mais il ne s’agit pas là, pas directement en tous cas, du couple pilote/copilote, mais bel et bien de celui formé par le pilote et son auto. De René Trautmann et sa Citroën DS au tout récent titré Thierry Neuville et sa Hyundai i2O Coupé WRC en passant par Guy Fréquelin et la Talbot Sunbeam Lotus, Ari Vatanen et la Peugeot 205 Turbo 16 ou encore, bien entendu, Sébastien Loeb et sa Citroën Xsara WRC, aucun “attelage” célèbre ne manque dans ce superbe ouvrage où se mêlent photos de courses et clichés beaucoup plus intimes. En un peu moins de 200 pages, on balaie la grande aventure du rallye et, à mesure que l’on tourne les pages, nos souvenirs remontent à la surface. Un pilote, une auto, un rallye – Du Safari Rally au Monte-Carlo, Stéphane Barbé, 2024, Casa Editions, 192 p., format 215 x 240 mm, ISBN 978-2-38058-522-3, album cartonné, 36,95 euros. Instruction Civic Des hommes et des voitures 14 ■ Gazoline 331 - février 2025 actualités Législation ZFE et voitures anciennes A lors qu’on a longtemps pensé que les ZFE, ou plus exactement ZFEm, pour Zone à Faibles Emissions Mobilité, resteraient limitées aux seules très grandes agglomérations, le renforcement de la réglementation en la matière, lié à la loi Climat et Résilience de 2021, contraint, depuis le 1er janvier 2025, “toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants où les valeurs de qualité de l’air recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont dépassées” [1] à mettre en place des restrictions de circulation destinées à faire baisser la pollution qui en découle. Et cela n’est pas neutre puisque, dès cette année, 42 agglomérations sont concernées. On est donc loin des seules “grandes métropoles”. Et même si, devant la bombe sociale que représentent ces restrictions [2], le gouvernement a fait un grand pas en arrière (officiellement, l’Etat prend en compte les progrès déjà réalisés en matière de réduction des polluants), nos anciennes restent très ciblées puisque ces ZFE “a minima” vont bannir de la circulation les véhicules “non classés Crit’Air”, à savoir ceux construits avant le 1er janvier 1997. Et c’est là que nos ennuis commencent. Un peu d’histoire Avant de continuer plus avant, tordons le cou à une idée largement répandue : les ZFE ne sont pas une invention française ! La première a été mise en place dès 1996 en Suède et aujourd’hui, on en trouve dans de nombreux pays : en Europe, où elles sont les plus nombreuses (fin 2022, il y en avait 315 réparties dans 14 pays), mais aussi au Moyen-Orient et même en Chine, où la première ZFE a été instaurée à Pékin dès septembre 2017. D’ailleurs, après plusieurs avertissements (2009, 2010, 2011, 2013, 2015 et 2017), la France a été condamnée, le 24 octobre 2019, par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) pour son incapacité à protéger ses citoyens contre la pollution de l’air. Dans un arrêté, la CJUE « condamne la France pour manquement aux obligations issues de la directive qualité de l’air » de 2008 [3]. Si notre nation n’est pas la seule dans Texte Stéphane Guitard – Photos Adobe Stock, Wikimedia Commons, archives Gazoline Avec seules treize ZFE (Zone à Faibles Emissions) existantes jusqu’à fin 2024, la situation pour les amateurs de voitures anciennes était gérable. Mais depuis le début de l’année, ce sont 30 nouvelles agglomérations qui se voient contraintes de mettre en place des restrictions de circulation, ce qui complique sérieusement les choses, d’autant qu’aucune règle n’est fixée et que chacun fait ce qu’il veut. Alors où en est-on exactement ? Va-t-on pouvoir continuer à rouler avec nos autos ? Un point s’impose. Adobe Stock
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