LE JOURNAL DU DIMANCHE n°4026 - Page 6 - 4026 LE JOURNAL DU DIMANCHE 2 DIMANCHE 10 MARS 2024 L’événement Confidences d’un ministre sous tension es Français ont raison, la menace terroriste vient quasiment exclusivement de l’islam radical. En découvrant notre sondage, le ministre de l’Intérieur necachepassasatisfactiondevoir des Français rassurés par l’action des forces de police, de gendarmerie, du renseignement… et même à 45%parsapropreaction!«Ilssont réalistesetcelafavoriselanécessaire société de vigilance. » Le ministre confie passer une « demi-journée par jour » à la préparation des JO. Il y a évidemment l’organisation, lerecrutement,maiségalementles menaces.Etl’islamismeest,deson aveu, la plus inquiétante. Le renseignement suit 20000personnes,maisleministre insiste : ce chiffre ne veut pas dire grand-chose.D’abord,tousnesont pas présents sur le sol national : «Certainssontvenus,ouvoudraient venir en France mais tous n’y sont pas » et ont interdiction d’y entrer. Combiensontsuivisplusparticulièrement ? « Cinq mille peuvent passer à l’acte d’une manière ou d’une autre. » Là encore, certains sont à l’étranger.Combiensontsuivisphysiquementetquotidiennement,en France?«Àpeuprès800,quisontla premièrecibleàl’approchedesJeux.» Cette menace prend plusieurs formes : endogène, exogène, mais GéraldDarmaninévoqueégalement la menace de proxy. « C’est-à-dire uneorganisationterroriste,voireun État, qui n’aurait pas les moyens de noustoucherdirectementetseserviraitdoncdepersonnesdéjàprésentes surlesolnationalpourallerfrapper. Ce pourrait être un acte terroriste, unincendiecriminel,unassassinat… contre une somme d’argent. » À la veille d’un événement « extraordinaire » qui va mobiliser 100 % du ministère de l’Intérieur pendant l’été, l’heure est à l’humilité : « Nous avons deux problèmes importants avec l’islamisme. » D’abord le rajeunissement des personnes susceptibles de passer à l’acte, « avec des gens de 11, 12, 13 ans qui sont une nouveauté pour nosservices».Etensuitelessortants deprison,«quisontnombreuxparce qu’il y a quelques années, les peines de prison infligées pour terrorisme n’étaient pas du tout à la hauteur ». Pourl’instant,aucunpassageàl’acte. Sileministreyvoitlapreuved’une «surveillancetrèsefficace»,ilreconnaîtquelarécidivepeut«biensûr» arriver.Ets’ilvenaitàcespersonnes l’envie de changer de nom grâce à une récente loi qui le permet ? « Le ministère de la Justice, en charge de l’état civil, nous communique les noms et nous pouvons nous y opposer.»Preuve,toutefois,quelaquestion s’est posée, Gérald Darmanin précise que le gouvernement vient d’introduire un texte de loi, en discussion au Parlement, pour exiger queceuxquiaurontétécondamnés pourterrorismenepuissentlefaire. Un autre sujet inquiète : l’infiltrationdesservicesdesécurisation, d’organisation,devolontaires,d’accompagnants,depersonnelspardes djihadistes.«Nousavonscommencé parcriblerl’intégralitédenotrepersonnel, plusieurs fois, et nous continuerons à le refaire jusqu’au bout », entame le ministre. Policiers, gendarmes,agentsdepréfecture,réservistes,policiersadjoints,personnels administratifs,policescientifique… Tout le monde y passe. Avec du résultat : « Plus d’une quinzaine de personnes » ont quitté leur service depuisl’attentatdeMickaëlHarpon à la préfecture de police. Quid du criblagedesvolontaires,desagents desécuritéprivésetdetousceuxqui auront,d’unemanièreoul’autre,un badged’accèsàdessitessensibles? Ilyaunmilliondecriblagesàfaire, le ministère en a effectué 89 000 aujourd’hui. « Ce criblage est efficace,nousavonsdéjàécarté250personnes,dontsixfichésS»,seréjouit leministre.Ilenrestedonc900000 àexaminer, par les… 200 agents du Sneas, l’organisme chargé de le faire ! « Avec une augmentation des effectifs,etlerenfortdel’intelligence artificielle!»Franchement,seronsnousprêts?«Oui,etdetoutefaçon, jeveuxêtretrèsclair:silescriblages ne sont pas faits, il n’y aura aucun badge d’accès. » S’il n’y avait que la menaceislamiste…D’autresplanent. L’ultradroite?«Ilenexistedeux:les “accélérationnistes”quiveulenthâter laguerreracialepourcontrercequ’ils appellent le grand remplacement et les suprémacistes. Je ne les prends pasàlalégèreparcequ’ilyachezeux une passion pour les armes à feu et que nous avons procédé à des interpellationsdepersonnesextrêmement armées.»Ilpréciseque«celaneveut pas dire qu’ils passent à l’acte », et relativisecettemenacesurlesJOen particulier.L’ultragauche?«Ilpeut y avoir des actions violentes, terroristes.»Etdepréciserqu’ilnes’agit pas d’un « fantasme du ministre de l’Intérieur»puisquel’appellationa déjàétéutiliséeparleparquetnational antiterroriste. Qu’auraient-ils contre les JO ? « Ils peuvent viser lecapitalisme.Cequiestaussilecas de l’écologie radicale qui ne passera sansdoutepasàl’actephysiquement, maiscontrelesbiens.Onavucedont ilsétaientcapablesàSainte-Soline», détaille-t-il.Etd’évoquerlespossibilitésdesabotaged’entreprisesou d’installations, les démonstrations de force, des invasions de terrains, les happenings ou « des gens qui se colleraient les mains au sol au passage de la flamme ». Impossible de comparer ces menaces à celle que représente l’islamisme, mais « impossible de les sous-estimer ». Pareil avec l’ingérence étrangère. Beaucoupd’Étatssontconcernés,et «laRussieenpremierlieu».C’estune «préoccupationpermanente,maisla question de la cybersécurité dépend directementdel’autoritéduPremier ministre»,rappelleleministrequise charge de « toutes les autres ». Restent enfin les autres dangers, aujourd’hui plus hypothétiques. Risque d’émeutes, feux de forêts, catastrophe climatique en outremer, vague migratoire soudaine… Là encore, la réponse est un ministère mobilisé à 100 %, avec des gendarmes et des policiers qui ne pourront prendre que dix jours de vacanceschacun,entrejuinetseptembre. « Car je rappelle que l’Euro defootballseterminele14juillet,ily a le Tour de France, des festivals, les anniversairesdesdébarquementsde Normandie et de Provence, les Jeux paralympiques… Nous sommes sur uneannushorribilis»,ajouteGérald Darmanin. Résultat, le ministère de l’Intérieur a annulé tous les congés contre des primes de 1 000, 1 500 ou 1 900 euros, des heures supplémentaires payées en temps réel, ainsi qu’un « grand système social degarded’enfants».Dequoimobiliser45000policiersetgendarmes en Île-de-France, ainsi qu’une « réserve d’ordre public » qui permettrad’envoyer«descentainesde policiers et gendarmes » en cas de problème, sans affaiblir la sécurisation des Jeux. MaiscelledelaFrance?Avecune tellemobilisation,certainspoliciers etgendarmesredoutentl’après-JO. « Il est certain que les policiers et gendarmesvontconnaîtreuneannée difficile même si les augmentations d’effectifs vont aider tout le monde à respirer un peu mieux », concède le ministre. Il ajoute que tous les états-majors seront sur le terrain, auxquels s’ajouteront 2 500 policiersetgendarmesétrangers,ainsi quetouslesélèvespoliciersetgendarmesdupays.Maispourlasuite? « À partir de mi-août, la vie recommencera à peu près normalement… On rattrapera les congés sur les six mois d’après, et on essayera d’être plus généreux l’été d’après. » g CHARLOTTED’ORNELLAS Gérald Darmanin Il y a un million de criblages à faire, le ministère en a effectué 89 000 MOBILISATION À quelques mois du lancement des Jeux olympiques, le ministre de l’Intérieur détaille sa détermination au JDD MENACES Islamisme, « accélérationnisme », gauche radicale, émeutes… Beauvau en état d’alerte L SÉBASTIEN VALENTE/BESTIMAGE LE JOURNAL DU DIMANCHE DIMANCHE 10 MARS 2024 3 L’événement Jeux olympiques Mobilisation générale PRESSION Malgré la détermination du ministère de l’Intérieur, les forces de l’ordre s’inquiètent Du relais de la flamme olympique à la cérémonie d’ouverture en passant, évidemment, par le déroulé des épreuves, le défi sécuritaire posé par les Jeux olympiques est colossal. À cinq mois du lancement de l’événement, des questions demeurent. Dans une note interne consultée par le JDD, le ministère dévoile une partie de son plan de sécurisation. Au programme, bateaux, hélicoptères,brigadesanti-drones, 650 membres du GIGN, du Raid et de la BRI déployés en permanence, 45 000 « forces de sécurité intérieure » actives sur toute l’Îlede-France : le ministre a prévenu, l’événement sera d’abord extraordinaire pour les forces de l’ordre. D’un autre côté, certains confient uneinquiétudedevantle«manque deprécision»,commeDenisJacob, président du syndicat Alternative police. « Il y a des flous sur la jauge des effectifs déployés en Île-deFrance, on n’a aucune précision Renseignement À la table des treize EXCLUSIF Le JDD a pu assister au brief des services de renseignement sur l’état de la menace islamiste Autourdelatable,c’esttoutlegratin du renseignement qui a pris place autour de Gérald Darmanin. Ils sontaunombredetreizeetforment une société qui, si elle n’est secrète comme dans les romans de Balzac, se fait fort de tout connaître des menaces qui pèsent sur la France. Onytrouveladirectricegénéralede lasécuritéintérieure(DGSI),lepréfetdepolicedeParis,ledirecteurdu renseignement de la préfecture de policedeParis,ladirectriceadjointe deladirectiongénéraledelaPolice nationale,ledirecteurgénéraldela Gendarmerienationale,ledirecteur national du renseignement territorial, le cabinet du ministre. Dix hommes et trois femmes. Les plus informés de France. Exceptionnellement,nousavons pu assister à cette réunion hebdomadaire.Avantdepénétrerdansle bureau du ministre de l’Intérieur, les téléphones sont déposés dans uneboîtedeFaradaypourempêcher touteinterceptiondeceséchanges hautement sensibles. Ici, pas de blablas. Pas de phrases de commusur l’organisation opérationnelle, pourtant, on en est à la sixième réunion… » « Tout le monde le sait mais personne ne le dit, les arrêts maladie vont être nombreux cet été ! », confesse une source policière. Un autre policier, qui exerce en Seine-Saint-Denis, voit les choses différemment : « Évidemment que nous serons au rendez-vous, nous sommes toujours au rendez-vous… Mais arrivera un moment où nous ne pourrons plus assumer de telles missions. Nous aimons passionnément ce métier, nous ne laisserons jamaistombernotrepays,maisnous avons quand même des limites ! » D’autantquebeaucoupn’attendent paslesJeuxolympiquespouravoir uneannéeépuisante.Mathis*,gendarmemobileenrégionparisienne, est épuisé. Il égrène les derniers mois:desmanifestationscontreles retraites, l’affrontement particulièrement brutal de Sainte-Soline, les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk… « Dans ma compagnie, personne n’est motivé pour les Jeux olympiques. On veut pouvoirprendredescongésavecnos enfants et nos épouses dont nous n’avons déjà pas beaucoup profité cette année ! » Un collègue policier précise : « On fait des efforts sans cesse, et je n’ai pas envie de me plaindre. Mais il faut reconnaître que notre métier devient une exceptionpermanentedansunpays devenu aussi éruptif. » Gérald Darmanin connaît forcément ces discours qui ne se cachent plus. C’est sans doute la raisonpourlaquelleleministèrede l’Intérieurinsistesurlesréponses: un « protocole social dédié » pendant les olympiades, notamment pourgarderlesenfants;desprimes exceptionnelles, négociées avec l’État et complétées par des fonds propres du ministère de l’Intérieur, et la promesse d’un été 2025 plus « généreux ». Et les forces de l’ordre ne seront pas seules : le ministère annonce également un recours aux jeunes recrues. Mais les professionnels interrogent la formationdecesrenforts.Unenote expressdeladirectiongénéralede lagendarmerienationale,datéedu 27 février et consultée par le JDD, annonce la mise en place de gendarmes réservistes patrouilleurs. « Employables sur ordre, directement depuis leur domicile, en tenue et armés », la durée de formation de ces gendarmes réservistes sera de… deux semaines. D’autant que s’ajoute aux menaces évidentes le risque d’une contestationsocialeopportuniste: risques de manifestations massives après les appels à la grève générale de Sophie Binet, repris ici et là sous forme de menaces par différents corps de métier. Et celui de la délinquance, que l’on appelle désormais « ordinaire ». Là encore, Beauvau a dégainé depuis longtemps son plan « zéro délinquance », décliné par les opérations « place nette » un peu partout sur le territoire. Le but : éloignerlesnarcotrafiquants,mais également les vendeurs à la sauvette,sans-abrisetclandestinsdes ruesdeParis.Danslestransportsen commun,leministèredel’Intérieur promet«700patrouilles»quitournerontàpleinrégime.Uncommissairedepoliceconclut:«Çadevrait bien se passer dans les rues, parce qu’ilyauradubleuabsolumentpartout.Maisaprès?Aulendemaindes Jeuxolympiques?Avecunministre quiadéjàlaisséentendrequ’ilpourraitpartir,despersonnelsépuiséset un retrait de la présence dissuasive surleterrain,quipeutprévoircommentréagirontlesdélinquants?Très franchement, je finis par être plus inquietpourl’après-JOquepourles JO eux-mêmes. » g GEOFFROYANTOINE *Le prénom a été changé. nicants,ciseléespourrendrelaréalité plus doucereuse. C’est la vérité brutedelamenacequiestexposée. Àcommencerparl’étatdelamenace terroriste sunnite, qui « ne saurait résumer l’intégralité de la menace, mais dont l’acuité est confirmée par les dernières interpellations réalisées », prévient Céline Berthon. La patronne de la DGSI est presque embarrassée de notre présence. « En plus, ils sont dans mon dos », plaisante-t-elle. Ce sera la seule note légère de ce brief. Les sujetsd’inquiétudessontnombreux. Àcommencerparlamenaceendogène, « avec des profils hautement éruptifs,plutôtjeunes».CélineBerthonnecachepasla«fortepréoccupation»desesservices.Depuis2021, «lamoitiédesobjectifsdelaDGSIont moins de 18 ans ». L’un d’eux avait même 11 ans. L’Étatislamiqueexercetoujours une fascination en France sur la jeunesse. « Ils se radicalisent rapidement, avec un basculement très soudain dans la violence », note Céline Berthon. Contrairement à leurs aînés, ces jeunes ont une « conscience idéologique faible », observe-t-elle.Cequilescaractérise, c’estun«grandisolementsocial,malgréunevieultra-connectée».Ilss’entretiennent via des boucles sur les messageriescryptées,seradicalisent mutuellement, consomment énormémentdediscourssurlesréseaux sociaux. Il ne faut pas grand-chose pour qu’ils passent à l’acte. Avec le recoursaucouteau,«extrêmement difficileàdétecter».Leblasphèmeet leconflitauProche-Orientsontles «deuxdynamiques»quicristallisent unéventuelpassageàl’acte.LaDGSI observequelesfamilles,démunieset désemparées,n’hésitentplusàappelerleCentrenationald’assistanceet de prévention de la radicalisation (Cnapar) pour prévenir le passage à l’acte. Une aide précieuse. Outre ces jeunes, existe une menaceissuedeprofilsplusendurcis. Certains sont incarcérés et diffusent leur idéologie en prison. Un phénomène accru par « le retour en France de femmes djihadistes incarcéréesdansnosprisons».Pour «quelquesrepentis»toujourssuivis, beaucoup de ceux qui sont sortis de prison ont « des comportements prosélytes, violents, avec un risque de récidive ». Àcettemenaceendogènes’ajoute la résurgence d’un djihadisme encouragé depuis l’étranger. La Franceestcibléerégulièrementpar des pays étrangers et par des organisations terroristes. « Al-Qaïda et l’Étatislamiqueontciblénommément Rome,ParisetLondres,ainsiqueles États-Unis.»Làencore,lapatronne de la DGSI ne craint pas d’évoquer une «grosseinquiétudeducôtédela brancheafghanedel’Étatislamique», EI du Khorassan. Et la résurgence d’organisations terroristes qui reprennent pied dans le nord de la Syrie, le Sahel et l’Afghanistan. Céline Berthon poursuit, épluche l’épais dossier qu’elle tient devant elle.Avantquenoussoyonssommés de nous éclipser. g CHARLOTTED’ORNELLAS ETRAPHAËLSTAINVILLE 650 membres du GIGN, du Raid et de la BRI déployés en permanence SÉBASTIEN VALENTE/BESTIMAGE Les plus hauts responsables des services de renseignement autour de Gérald Darmanin, jeudi 7 mars. Exercice de sécurité civile à Bordeaux en prévision de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques. SUD OUEST/GUILLAUME BONNAUD/MAXPPP LE JOURNAL DU DIMANCHE 4 DIMANCHE 10 MARS 2024 L’événement Police nationale Des réservistes qui inquiètent ANGOISSE Créée en 2022, la réserve opérationnelle de la Police nationale connaît un véritable succès. Mais des policiers alertent : certains admis sont connus des services, parfois pour des faits graves À cinq mois des Jeux olympiques, la réserve de la Police nationale (PN), en partie prévue pour combler le manque d’effectifs lors de la sécurisation de l’événement, accueille des personnels aux profils parfois troublants. Les conditions de recrutement, trop peu exigeantespourcertains,séduisent. D’après nos informations, près de 26 000 postulants ont intégré ou sont en train d’intégrer la réserve delaPN.Problème:certainsdeces admissontconnusdelajusticepour escroqueries, vols, trafic de stupéfiants,violenceenbandeorganisée, refus d’obtempérer ou encore – un comble–outragesenverspersonnes dépositairesdel’autoritépublique... Le JDD a pu consulter plusieurs fichiers extraits du Traitement des antécédents judiciaires (TAJ), propre à la police : des dizaines de réservistes ont pu intégrer l’institution sans être inquiétés par leur passifjudiciaireplusoumoinsgrave. Certains exemples sont frappants. Adam*, ancien adjoint de sécurité (ADS) au sein de la police, en est renvoyépourproblèmesdecomportement.Pendantsaconvalescence, le trentenaire connaît plusieurs démêlés avec les forces de l’ordre : ilirajusqu’aurefusd’obtempéreret se livrera à des faits de « violences envers des collègues gendarmes », commeleconfesseunesourcepolicière.Quelquesmoisplustard,ilest recrutéetintégrédanslaréservede la Police nationale. « Honnêtement, la situation est catastrophique ! » Paul* est lieutenant dans une compagnie de sécurité et d’intervention (CSI) en régionparisienne.Ilavuquelquesuns de ces profils arriver dans son commissariat.«Quisontcestypes? Pourquoi sont-ils là ? Des collègues ont regardé leurs dossiers : il y en a un qui a une triple mention au TAJ ! » Si elle inquiète, cette situationestparticulièrementtaboueau sein des forces de l’ordre. Pour ce délégué syndical à la Fédération professionnelleindépendantedela police (FPIP), qui a préféré garder l’anonymat : « La hiérarchie est au courant mais ne tolère aucune prise de parole sur ce sujet ! Dans ma zone,desgarsontvouluregarderles dossiersdenouveauxréservistes,ils ont immédiatement été convoqués par l’IGPN ! » Contactée, la Police nationale reconnaît la possibilité qu’il y ait desproblèmes,maistientàlesminimiser : « Notre procédure est solide. Le Service national des enquêtes administratives de sécurité (Sneas) s’occupe des enquêtes, aucune mentionaucasierjudiciairen’esttolérée. Maintenant,ilyatoujoursunfacteur humain ! » confesse Sonia Fibleuil, porte-paroledelaPolicenationale. Problèmetoutefois:leSneas,unserviceauxeffectifsréduits,doitgérer prèsd’unmilliond’enquêtesàl’horizon des Jeux. Auditionné devant le Sénat mardi, Gérald Darmanin a reconnu les tentatives d’intrusion de six individus fichés S, mais aussi de 25 personnes assujetties à une OQTF. Par ailleurs, 280 « avis d’incompatibilité » ont été donnés. Or,nonseulementcesréservistes peuventdétenirunearmeàfeu,mais ilsont«lapossibilitéd’accéderàdes fichiers confidentiels », souligne un officier de police judiciaire. Les risquesdefuiteinquiètent.«Sij’étais gérantd’unréseaudestups,j’enverrais un ou deux gars dans la réserve, histoiredefureterlesdossiers,detendre l’oreille lorsque des perquisitions se préparent…»Despolicierscorrompus, qui pourraient passer sous les radarsgrâceàleurqualitéderéservistes. « Oui, les réservistes peuvent avoiraccèsàdesfichiersconfidentiels, maisc’estsousréservedeleurofficier supérieur ! » tient à préciser Sonia Fibleuil.«Onfaitentrerleloupdans labergerie»,avancequantàluiMarc LaMola,ancienpolicieràlaretraite et auteur à succès. Pour cet ancien agentdelaBAC,lamiseenplacede laréserveauseindelaPolicenationale s’est faite dans de mauvaises conditions. « Rien n’a été fait pour les former convenablement ! Deux semainesdeformationetonleurmet une arme entre les mains. Je crains le pire pour les années à venir ! » Mêmeau-delàdesJO.Unesituation inquiétante,alimentéeparlarécente arrestation d’un agent contractuel de la préfecture de police de Paris, embauché comme graphiste pour lesJeuxolympiques.Luin’avaitpas accès aux données sensibles… g GEOFFROYANTOINE * Les prénoms ont été changés. La crainte des menaces extérieures INTERROGATION Ces dernières semaines, deux ordinateurs confidentiels ont été volés. En 2023, deux drones ont survolé un site militaire parisien… En septembre dernier, la nuit tombesurParis,maisdepetites lumières vertes et rouges gravitentau-dessusd’uneenceinte militaire dans le centre de la capitale. Ce soir-là, au moins deux drones ont survolé ce sitesensiblependantunevingtaine de minutes. Rapidement, la police a interpellé une personne se présentant comme un touriste chinois, qui manipulait l’un de ces appareils. Si aucun élément ne prouve des intentions malveillantes, l’épisode rappelle que le spectre de la menace des drones plane à quelques mois des Jeux olympiques.Enmaidernier,lorsdela signatureduprotocoledesécuritépourlacérémonied’ouverture,GéraldDarmanindéclarait quecesenginsconstituaientune «menacenouvelle,sansdoutela principale à appréhender ». Un danger qui réside dans la particularité de ces aéronefs. « Ils sontpetits,peuonéreux,rapides et faciles à armer, souligne un expertendroneauprèsduJDD. Pour les contrer, nos forces de sécurité ont des moyens limités. Ils possèdent notamment des fusilsàondesélectromagnétiques, mais cela fonctionne face à des enginspeurapidesetdontlatrajectoire varie peu ». La menace drone De quoi s’inquiéter ? En janvierdernier,unnouveaudrone anti-drone, « RapidEagle », a été présenté au président de la République.D’unevitesseallant jusqu’à 100 km/h, l’engin peut capturer en vol, avec un filet, un autre appareil. Ainsi, les autorités déploieront durant les JO huit « RapidEagle », en plus des dispositifs déjà existants.Maislamenace«drone» n’estpaslaseuleàsouleverdes craintes après les vols d’informations sensibles relatives à l’organisation des Jeux. Parmi ces données : l’emplacement géographique ou encore le tempsderéactiondespoliciers etdesmilitaires.Celles-cipourraient avoir fuité après les vols consécutifsdedeuxordinateurs contenant des documents confidentiels. Des sources de données importantes, « mais encorefaut-ilsavoirlestraiter», tempère l’expert en sécurité Bruno Delamotte, pour qui « ces vols sont majoritairement un concours de circonstances ». Possible terrorisme d’État? Pourtant, certains experts en matièred’espionnagevoientles chosesdifféremment.«Cen’est pas le fruit du hasard », affirme JérômePoirot,adjointducoordinateur national du renseignement. Il détaille : « Il s’agit d’opérations compliquées, car il faut identifier les personnes qui gèrent la sécurité, organiser des surveillances sur elles et connaître leurs habitudes… C’esttypiquementletravaild’un servicederenseignement.»Pour lui, les objectifs seraient multiples : « Nuire à la réputation delaFrance,montrerl’incompétence du comité d’organisation, préparer une attaque cyber ou encorecommettreunattentat.» Mais alors, qui pourrait être à la manœuvre ? Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie fait figure de candidatpotentiel.Maisl’attaquedu Hamas sur le territoire israélien est une nouvelle source d’inquiétude pour les services derenseignement,carellevient mettre à jour le terrorisme d’État, très présent dans les années 1970 et 1980. « On sait que l’Iran a apporté un appui dans l’attaque du 7 octobre dernier.LaRussieauraitégalement joué un rôle dans les opérations cyberauprofitduHamas.Cette forme de terrorisme est inquiétante,carelleoffreàdesgroupes terroristesislamistesdesmoyens de renseignement et une puissance logistique importante », conclut Jérôme Poirot. Après les deux vols d’ordinateurs et lesurvoldedrones,lesplanset les procédures de sécurité des JO devraient évoluer. g NICOLASCUOCO « On fait entrer le loup dans la bergerie » L’INDEPENDANT/BOYER/MAXPPP JULIEN DE ROSA/AFP Des réservistes de la Police nationale s’entraînent à tirer. Centre opérationnel anti-drone, à Vélizy-Villacoublay. LE JOURNAL DU DIMANCHE DIMANCHE 10 MARS 2024 5 L’événement COMMENTCONTRERLAMENACE? Bernard-HenriLévy,ManuelValls,Jean-MichelBlanquerouencoreMona Jafarian,del’associationFemmeAzadi,quidéfendlalibertédesfemmes enIran…Àl’initiativedel’ONGeuropéenneElnet,unegrandeconférence intitulée«LesFrançaisfaceàlamenaceterroristeislamiste»estorganisée le19mars,àpartirde19heuresàlasallePleyel,àParis.Cinqmoisaprès l’attaquedu7octobreetàseizesemainesdesJOdeParis,intellectuels, associatifs,dirigeantsdébattrontdel’acuitédelamenaceetdesnouveaux moyensd’yfaireface,notammentenrenforçantlacoopérationentreles États européens, ceux du Moyen-Orient et Israël. g Menace terroriste islamiste Les Français « lucides et fatalistes » EXCLUSIF Le JDD dévoile l’état du ressenti de la menace terroriste dans l’opinion. L’étude Ifop-Elnet confirme le traumatisme de l’attaque du 7 octobre La menace terroriste fait partie du quotidiendesFrançais,sansdoute pour plusieurs dizaines d’années. L’entréedanslesiècle,marquéepar lesattentatsdu11septembre2001, adurablementimprimélesmentalités.EtlesattaquesduHamascontre Israëlle7octobredernierontbrutalement fait remonter l’acuité de lamenaceterroristechezlesFrançais : 90 % d’entre eux la jugeaient élevéeaulendemaindel’attaque,ils sontencore83%aujourd’huiàs’en inquiéter. Toutes les générations ne ressentent pas la pression de la menacedefaçonégale,les18-24ans ne sont que 67 % à la juger « élevée ». De même, l’alarmisme n’est pas le même selon que l’on se situe à gauche ou à droite de l’échiquier politique : 91 % des sympathisants RN jugent la menace « élevée », 97 % des Républicains également, contre67%dessondésprochesde laFranceinsoumise.Restequepour la moitié des Français, la menace terroriste augmente depuis 2012 – date des assassinats de Montauban et de Toulouse par Mohamed Merah–,etpour40%d’entreeux, la menace reste stable. Comme si nous nous habituions à vivre avec uneépéedeDamoclèsau-dessusde latête,conscientsquechacunpeut être frappé à tout moment. Dans l’esprit des personnes interrogées, l’attaque du Hamas perpétrée au cœur d’unerave party est associée au souvenir du Bataclan, d’où ce regaind’inquiétudesurlasurvenue d’autres drames similaires : 72 % despersonnesinterrogéesestiment ainsi que des actes comme ceux commis par le Hamas le 7 octobre pourraient se produire en France. Auregarddecettephotod’ensemble, FrédéricDabi,patrondel’Ifop,qualifie la menace terroriste d’« enjeu du siècle », dont les citoyens ont parfaitement pris la mesure. « Les Français oscillent entre lucidité et fatalisme, c’est ce qui se dégage de notreenquêtepourElnet.»Résilients, réalistes?Ilssont90%àconsidérer que le risque « zéro » n’existe pas, 68%àêtreconvaincusqu’ilnesera paspossibleunjourdevaincredéfinitivement le terrorisme islamiste. L’originedelamenaceétantassociée àdespaysoùlesislamistesimposent outententd’imposerleurloi:l’Iran, la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak ou le Pakistan. D'ACCORDOUPASD'ACCORDAVEC CESAFFIRMATIONSENMATIÈRE DELUTTECONTRELETERRORISME: Ilseraunjourpossibledevaincre définitivementleterrorismeislamiste Laluttecontre leterrorismeislamisteestl'undesdéfis lesplusimportantsdecesiècle Israël,auregarddu7octobre, estlepaysleplusauxavant-postes delaluttecontre leterrorismeislamiste d'accord pasd'accord Lerisque"0"n'existepas PENSEZ-VOUSQUEDESACTES COMMECEUXCOMMIS PARLEHAMASLE7OCTOBRE POURRAIENTSEPRODUIRE ENFRANCE? ÀPROPOSDESJO, ÊTES-VOUSCONFIANT OUPASSUR LESPOINTSSUIVANTS? POURLUTTERCONTRE LETERRORISMEISLAMISTE, FAITES-VOUSCONFIANCEOUPAS AUXINSTITUTIONS ETPERSONNALITÉSSUIVANTES: L'arméefrançaise Police-Gendarmerie Servicesderenseignement Leministredel'Intérieur LePremierministreG.Attal confiance pasconfiance Élevée Faible COMMENTÉVALUEZ-VOUS LAMENACETERRORISTE ENFRANCE? Lasurvenued’attentatsterroristes. Lesdéplacementsdanslarégion parisiennedurantlesJeux. LacapacitédelaFrance àorganiserl’événement. Lucides, les Français pensent pour 66 % d’entre eux que la menace terroriste islamiste est désormais à la fois intérieure et extérieure. Que la radicalisation d’individus progresse à l’école (51 %), à l’université (47 %), et une minoritédenosconcitoyens(20%) perçoivent une progression de la radicalisation islamiste au sein même de leur quartier, un sentimentdeplusenplusprégnantdans les grandes villes et métropoles. Confrontés à une guerre de longue haleine contre le terrorisme, 82 % de nos compatriotes considèrent qu’Israël est le pays le plus exposé, 55 % d’entre eux expriment leur solidarité à l’égard de l’État hébreu et 59 % prônent un renforcement des coopérations sécuritaires entre la France et Israël. Pour nous protéger, nous comptons prioritairement sur nos institutions et faisons confiance à l’armée à 84 %, à la police et la gendarmerie à 77 %, et aux servicesderenseignementà76%.Une reconnaissance de l’efficacité et de l’engagement de ces forces qui, de l’avis des Français, ont pleinement pris la mesure de la menace. Le ministre de l’Intérieur est crédité d’un taux de 45 % de confiance pour lutter contre le terrorisme islamiste, Gabriel Attal de 44 % et le président Macron de 42 %. Faut-il, dans ce contexte, redouter un surcroît de menaces lié aux Jeux olympiques ? Les Français refusent de céder à la peur. Ils sont 54%àsedireconfiantssurlacapacité de la France à les organiser, toutenredoutantlerisqued’attentats.Seuls34%sontconfiantsdans l’idée qu’il n’y aura pas d’attentats terroristes (contre 66 % pas confiants). g ANTONINANDRÉ Sondage Ifop-Elnet pour le JDD, effectué du 5 au 6 mars 2024 auprès d’un échantillon de 1 206 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française (méthode des quotas). Les interviews ont eu lieu en ligne par questionnaire auto-administré. La marge d’erreur est située entre 1,1 et 2,5 points. LERESSENTIDEL’OPINIONFACEAUTERRORISME 66 % des Français redoutent le risque d’attentats pendant les JO Opération sentinelle au Trocadéro, le 21 octobre 2023. XIMENA BORRAZAS/SOPA IMAGES/STARFACE LE JOURNAL DU DIMANCHE 6 DIMANCHE 10 MARS 2024 Les indiscrets DR ; ILYA NAYMUSHIN/SPUTNIK/ABACA ; ELIOT BLONDET/ABACA ; BERTRAND GUAY/AFP ; YASSINE MAHJOUB/SIPA ; FRANCK FIFE/AFP Les indiscrets LAPHOTODELASEMAINE Lundi11> Examenàl’Assemblée nationaledelaréforme delasûreténucléaire quiprévoitlafusion del’ASN,gendarme dunucléaire,etl’IRSN, expertdusecteur. g Sessionplénière duParlement européen,àStrasbourg. Mardi12> Apéritifdînatoire desparlementaires LRsurinvitationd’Éric Ciottidanslesnouveaux locauxduparti,place duPalais-Bourbon. gVisiteduprésident polonaisAndrzejDuda etdesonPremier ministreDonaldTusk auxÉtats-Unis. Mercredi13> Assisesdelasanté etdelasécurité destravailleurs ettravailleuses, àParis.gRéunion duG7surl’industrie, latechnologieet lenumérique,àVérone. gZahodeSagazan auZénithdeParis. Jeudi14> Nichedugroupe Horizonsàl’Assemblée nationaleavecl’examen delaproposition deloisurlenon-cumul desmandats.gDébat entrelestêtes delisteauxélections européennes,à Strasbourg.gColloque àParissurlethème «lagouvernance pompidolienne», àl’occasiondes50ans delamortdeGeorges Pompidou.gSalon mondialdutourisme, àParis-Expo. gDépartd’Edwy Pleneldeladirection deMediapartqu’il acofondéen2008. Vendredi15> Premiertourde l’électionprésidentielle enRussie.gDiscours deViktorOrbán àl’occasiondelafête nationalehongroise. g20e anniversaire delaloiinterdisant leportdesignes religieuxostensibles danslesécoles,collèges etlycéespublics. g80e anniversaire del’adoption duprogrammedu Conseilnationaldela Résistance.gLigue deschampionsde l’UEFA:tirageausort àNyondesquartsde finale,desdemi-finales etdelafinale. Samedi16> «FranchiseExpo Paris»àlaPorte deVersailles. g10e anniversairedu référendumenCrimée poursonrattachement àMoscou.gMichel Sardou:ultimes concertsdesatournée «Jemesouviens d’unadieu»àParis LaDéfenseArena(16et 17mars).g5e journée duTournoidesSix NationsavecFranceAngleterre,à21h auGroupamaStadium deLyon.g115e édition delacoursecycliste Milan-SanRemo. Dimanche17> 4e anniversaire duconfinement généraldela populationfrançaise pourenrayerl’épidémie decoronavirus. gÉlectionspartielles àThiron-Gardais (Eure-et-Loire),où StéphaneBernest candidat.gÉlections législativesaux Maldives.gRadiodays EuropeàMunich. Alexandre Kara « invité » à l’Élysée Lundi,ledirecteurdel’infode FranceTélévisions,ainsique ladirectricedelarédaction MurielPleynet,ontdéjeuné aveclesecrétairegénéral AlexisKohler.Menuépicé: outrelefaitquel’audiovisuel public«coûtetropcher», lepatrondel’infos’estvu reprocheruneligne«trop systématiquementcritique» aveclegouvernement,et «tropélitiste».Unesource hautplacéeajoutequela rédactiondeFrance2serait accuséeparl’Élyséed’être «tropàgauche».g M6 qui rit, TF1 qui pleure Àquelquesjoursdudépart deNicolasdeTavernost, M6aobtenulesdroitsdes prochainesCoupesdumonde 2026et2030aunez etàlabarbedeTF1.«Son derniercadeau»,savoure-t-on ausiègedugroupeàNeuilly. DanslesétagesdelatourTF1 àBoulogne,c’estlasoupe àlagrimace:lediffuseur historiquedesBleus n’aurait«pasvuvenir»l’offre supérieuredesonconcurrent etpourraitsecontenter d’achatsdematchsàl’unité.g Agresti-Roubache, Marseille d’abord ! En visite dans sa ville il y a quelques semaines, la secrétaire d’État chargée de la Ville a chambré le maire Benoît Payan, qui n’avait pas prévu de « cadeau d’accueil » comme c’est l’usage pour un membre du gouvernement. « Que veux-tu ? Des navettes ? » lui propose Payan. « Non, répond Sabrina Agresti-Roubache, je veux un grand drapeau de la ville. » La semaine suivante, le maire de Marseille faisait porter à son amie un immense drapeau blanc frappé d’une croix bleue, aux couleurs de la ville. Il trône derrière le bureau de la secrétaire d’État à Beauvau, aux côtés de ceux de l’Europe et de la France. g Dicker, comme des petits pains JoëlDickeravenduplusde 88000exemplairesdeson nouveauroman,Unanimal sauvage,dèslapremièresemaine desasortie.C’estl’undesplus grosdémarragesenlittérature françaisedetouslestemps.La publicationdecequis’annonce commeunbest-sellerluia,par ailleurs,permisdevendreprèsde 25000exemplairesenpochede sonprécédentouvrage,L’Affaire Alaska Sanders. g Vingt ans du gala contre Alzheimer Un duo de choc pour le 20e anniversaire du gala de la Fondation recherche Alzheimer : Alain Souchon et Pascal Obispo interpréteront le 18 mars sur la scène de l’Olympia la chanson Je n’ai pas changé, de Julio Iglesias. Lancée par Pierre Souchon, cette soirée caritative accueillera, outre les habitués, Carla Bruni, Francis Cabrel, Vincent Delerm, Sandrine Kiberlain, Charles et Alain Souchon, Laurent Voulzy ou Juliette Armanet, sous le parrainage du comédien Manu Payet. g Paris : Macron favorable à la suppression des mairies d’arrondissement La réforme du mode de scrutin à Paris,Lyon et Marseille, annoncée par l’Élysée l’été dernier,aurait du plomb dans l’aile.Alors que le principe initial était « deux urnes », l’une pour élire une liste au Conseil d’arrondissement et l’autre pour désigner celle qui siégera au Conseil de Paris, Emmanuel Macron aurait,comme dernière consigne, imposé l’idée d’une suppression pure et simple des arrondissements.Les administrés ne conserveraient qu’un seul vote : celui désignant le conseil municipal de la ville tout entière,et à sa tête un maire unique et tout-puissant. Un coup de balai très impopulaire parmi les élus parisiens de tous bords et sans doute aussi auprès des citadins.g Beauvau ne répond plus L’agacement du député RN Philippe Ballard est à son comble. Depuis neuf mois, le ministère de l’Intérieur refuse de répondre à sa question écrite sur le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) de ressortissants des pays du Maghreb. Or, l’exécutif est théoriquement tenu d’apporter une réponse dans les… deux mois ! L’élu de l’Oise a donc saisi par courrier Yaël Braun-Pivet afin que la présidente de l’Assemblée rappelle Beauvau à l’ordre. g ÀSUIVRECETTESEMAINE BONNESEMAINE• ACCORLegéantdel’industrie hôtelière remplaceAlstomauseinde l’indice de référence, marquantainsilafinde l’épisode difficile lié à la crise sanitaire. Plus de trois ans après avoir quitté le Cac 40, Accor fait son retour dans l’indice principal de la Bourse de Paris. Ce groupe, quiavaitintégréleCac40dèssacréation en 1987, avait cédé sa place à Alstom en septembre2020.Alstom,entreprisespécialisée dans le secteur ferroviaire, fait face à des défis financiers majeurs à la suite de l’acquisition de son concurrent canadienBombardierTransportetsevoit ainsi évincée de l’indice. MAIA SANDU Une semaine après que les séparatistes de Transnistrie ont demandé la « protection » de Moscou, où se trouvent déjà 1 500 soldats russes près de la frontière ukrainienne, la présidente de la Moldavie a été accueillie à l’Élysée ce mercredi 7 mars pour signer un accord de défense avec la France. Emmanuel Macron a réitéré son « soutien indéfectible » à l’« indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale » de la Moldavie, un pays de 2,5 millions d’habitants. MAUVAISESEMAINE• MAHJOUB MAHJOUBI Le 22 février, Mahjoub Mahjoubi a été renvoyé de France en Tunisie. Une décision confirmée par le tribunal administratif de Paris le lundi 4 mars. Suite à cette confirmation, Jean-Yves Chapelet, le maire de Bagnols-sur-Cèze, où Mahjoub Mahjoubi officiait en tant qu’imam, a déclaré que la municipalité allait demander l’annulation du bail de la mosquée. L’imam, qui était basé dans le Gard, est accusé de faire l’éloge de la charia et l’apologie du djihad islamique, notamment dans des sermons partagés sur les réseaux sociaux. CÉDRIC DOUMBÈ Après une longue période de provocations et de chambrages, le duel très attendu entre Cédric Doumbè et Baysangur Chamsoudinov, « Baki », s’est conclu de manière inattendue. Le match a été prématurément interrompu quand Doumbè a signalé une gêne au pied gauche, causée par un morceau de verre. L’arbitre a immédiatement arrêté le combat, conduisant à une victoire de « Baki » par arrêt médical. g Les femmes du district de Tes-Khemsky (République de Touva) ontvotédixjoursavant l’élection présidentielle russe qui se déroulera du 15 au 17 mars. cic.fr OFFRE DE CRÉDIT SOUMISE À CONDITIONS, jusqu’à 50 000 euros et valable jusqu’au 31/12/2024, pour les 18-27 ans détenteurs d’une offre groupée de services CIC, inscrits dans un cycle d’enseignement supérieur français, et selon quotient familial. Après étude et sous réserve d’acceptation de votre dossier par l’agence CIC. Après expiration du délai légal de mise à disposition des fonds. Vous disposez d’un délai légal de rétractation de 14 jours à compter de la signature du contrat. Voir conditions détaillées en Agence CIC et sur www.cic.fr CIC Crédit Industriel et Commercial - Société anonyme au capital de 611 858 064 euros - 6 avenue de Provence 75009 Paris - RCS Paris 542 016 381 - N° ORIAS : 07 025 723. 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LE JOURNAL DU DIMANCHE 8 DIMANCHE 10 MARS 2024 Actualité MOBILISATION Vingt-neuf ministres et tous les chefs à plumes de la majorité ont lancé la campagne à Lille DRAMATISATION Le climat de tension né des déclarations bellicistes du président de la République était prégnant LACRITIQUEDURN,ETAPRÈS? « RN,RN,RN…Ça commence à bien faire. » Le pilonnagesystématiquedelaformationdeJordanBardella nefaitpasl’unanimitéparmilessympathisantsRenaissanceréunissamediauGrandPalaisdeLille.Silaplupartd’entreeuxs’accordentsurlanécessitédetracer unelignedepartageentrelespartisansdel’Europeet ses contempteurs, la stratégie du camp présidentiel suscitequelquesdoutescritiques.Responsabledela jeunesseavecMacronlorsdeladernièreprésidentielle, Larbi Megzari fait partie de ces sceptiques. Le jeune hommede17ansestimequececlivagepermanentavec le RN produit l’effet inverse de celui escompté : « En focalisantnoscritiquessurBardellaetLePen,onleur accordeparadoxalementuneimportancedémesurée. C’estd’autantplusvainquenousautres,électeursde la majorité,sommes déjà vaccinés contre le RN.»Ne le seraient-ils pas encore, c’est sur « la défense de notre programme et de notre bilan que nous devons fairecampagne,pasenpilonnantsystématiquement notre adversaire », s’agace un cadre Horizons. Venu du Périgord spécialement pour le meeting, Jacques, 75 ans, militant macroniste de la première heure, déplore également un décalage entre les attentes programmatiques de la base et une campagne axée surladénonciationdel’extrêmedroite:«Onaparfois l’impressionquelepartin’estquedanslaréaction,là oùildevraitdéfendreetporterhautnosconvictions.» LeprésidentdugroupeRenaissanceetancienministre del’Agriculture,FrançoisPatriat,entendcescritiques etconcèdequelamajoritévadevoirélargirsonregistre dans les prochaines semaines : « Aujourd’hui, nous n’avonspasd’autrechoixquederépondreaumeeting deBardella»,confiait-ilauJDDenamontdumeeting. «Maintenant,ilfautsetournerversl’aveniretcranter surd’autressujets»,exhortait-ilsamedisoir,àl’issue de cette première grande réunion publique. gV.-I.A. SAMEER AL-DOUMY/AFP Européennes Attal, Philippe, Bayrou, et Valérie Hayer en ordre de bataille O n n’avait pas vu telle réunion de famille depuis octobre dernier, à Bordeaux, pourlecampuseuropéen du groupe Renaissance. La majorité présidentielle au grand complet était présente ce samedi, à Lille (Nord), pour le lancement delacampagnedesélectionseuropéennes.Oublié,lesdivergences,les ambitionspersonnelles,lescolères plus ou moins rentrées entre les différentes chapelles, l’heure est à l’union sacrée sous les spots du Grand Palais. Édouard Philippe et Gérald Darmanin se donnent l’accolade devant les caméras, François Bayrou ne boude plus et affiche un soutien sans ambiguïté àValérieHayer.Cellequiétaitdixneuvième sur la liste de Nathalie Loiseau en 2019, avant de devenir présidente du groupe Renew au Parlement européen, puis tête de liste du camp Macron lors du scrutindejuin,pénètredanslasalle aux côtés du Premier ministre. Et Gabriel Attal de reprendre tout sourire le slogan des Jeunes avec Macron (JAM) sur l’air des lampions : « Va-lé-rie ! Va-lé-rie ! » Et qu’importe si la plupart des militants Renaissance présents ignoraientjusqu’àsonnomilyaencore quelques semaines. C’est le cas du maire centriste de Thorigny-surMarne (Seine-et-Marne), Manuel Da Silva : « Nous ne la connaissions pas avant sa désignation, et alors ? Il n’y a que le RN pour penser que la notoriété est synonyme de compétence. » Du parti de Jordan Bardella et de la menace qu’il représenterait pourlaFranceetl’Europe,ilauraété beaucoupquestionsamediaufildes différentesinterventions.Présenté par le camp présidentiel comme «unearmeanti-Bardella»lorsdesa nominationenjanvieràMatignon, Gabriel Attal en fait la démonstration sur scène, devant 3 000 personnes. Le Premier ministre tire à bouletsrougessurle«bilanduclan Le Pen » au Parlement européen : « Quarante ans d’indemnités de mandat, quarante ans de fantômes dans les couloirs de Bruxelles et de Strasbourg»;«UnelitaniedetrahisonscontrelesintérêtsdesFrançais», a-t-il notamment dénoncé avant d’éplucherlesvotesdeseurodéputésfrontistessurdessujetsmajeurs: leuroppositionàlaPacen2019,leur refusdevoterlePacteasileetimmigration,ouencoreunevingtainede mesuresdesoutienàl’Ukraineetde condamnation de la Russie. Avant lui, Gérald Darmanin, François Bayrou et Édouard Philippe se sont également appesantis sur cette guerre aux portes de l’Europe dont nous ne sommes pas « spectateurs », alerte le président du MoDem. Unis derrière le slogan « Besoin d’Europe », tous dramatisent l’échéance de juin, évoquant qui la mémoire de Simone Veil, qui celle de l’ancien Premier ministre du RoyaumeUni, Winston Churchill. Dans le public, une nuée de drapeauxtricoloresetdel’Unioneuropéenne s’agitent frénétiquement. Dernièreàs’exprimer,ValérieHayer estrevenuesursonhistoirepersonnelle, celle d’une femme originaire d’unpetitvillagedeMayenne,élue locale à 21 ans, pas encore connue du grand public, mais qui gagne à l’être. Derrière son pupitre paré des étoiles de l’Europe, la tête de listeRenaissancea,elleaussi,critiqué vertement le Rassemblement national, sa complaisance supposée avec les forces obscurantistes : « Hier Daladier et Chamberlain, aujourd’hui Le Pen et Orbán. Les mêmes mots, les mêmes arguments, les mêmes débats. Nous sommes à Munich en 1938. » Le propos choc est desservi par un style scolaire. Malgré toutes ses bonnes intentions et une solide préparation, le discoursn’emportepaslafoule.Un poidslourddeRenaissanceévoque un problème d’incarnation : « Il va falloir travailler tout ça. Quelques coursdemediatrainingsupplémentaires devraient faire l’affaire, enfin j’espère.»GabrielAttaln’enavaitpas forcémentledésir,maisilvadevoir faire campagne, s’exposer comme chefdelamajorité,etnepaslaisser seule Valérie Hayer. g VICTOR-ISAAC ANNE Le Premier ministre tire à boulets rouges sur le « clan Le Pen » Ce samedi après-midi, lamajorité présidentielle s’est réunieau Grand Palais de Lille. Envoyé spécial Lille LE JOURNAL DU DIMANCHE DIMANCHE 10 MARS 2024 9 Actualité Politique Ravier aussi ! Nous étions également les seuls à nous opposer à la loi Immigration. Tout le monde a compris depuis que c’était un piège. Il est évident que le droit à l’avortement n’est pas menacé. J’ai une conception gaullienne de la Constitution : elle doit uniquement servir à organiser les pouvoirspublics,pasêtreuncatalogue de droits sociétaux. La raison d’être de Reconquête était de remplacer LR et le RN en 2022. Votre mission est-elle différente aujourd’hui ? Non, la raison d’être de Reconquête est de défendre la France et les Français. Combattre les autres partis, c’est un moyen et non une fin. Nous avons une missionessentielle,carReconquêteest désormais le seul parti qui résiste à la pression médiatique. Sur Lola, Crépol, la guerre de civilisations évidente depuis le 7 octobre, l’islam, la réalité de notre tiersmondisationetdenotreéconomie, nous sommes les seuls à résister à l’adversité et à dire fermement non. Si l’opposition fléchit maintenant, qu’adviendrait-il si elle accédait au pouvoir ? Éric Zemmour « Macron ne veut pas faire peur à Poutine, mais aux Français » MarionMaréchalentame officiellementsacampagne aujourd'hui,auDômedeParis. Quelleestl’importance decerassemblement? La liste Reconquête conduite par Marion Maréchal est la seule qui défend à la fois la France contre l’Union européenne et l’Europe contrel’islamisation.Denombreux partisontprislepouvoirjustement parce qu’ils incarnent ce combat contrel’islamisationdeleurpays.Le 9 juin, le Parlement européen peut basculer à droite. Il faut donc que noussoyonsnombreuxàBruxelles. Levraivoteutile,c’estlalisteReconquête. Nous allons le montrer cet après-midi au Dôme de Paris. LaguerreenUkraines’immiscedans ledébatélectoral.Cettethématique nevousavaitpasétéfavorablelorsde l’électionde2022.Redoutez-vous unerépétitiondecescénario? JevoisqueMacronrêvedefausser le débat des européennes, comme il l’a fait en 2022. Vous vous souvenez du Covid ? Eh bien, il fait exactement la même chose : faire peur et éteindre tout débat. S’agit-ilseulementdediversion? Macron, c’est l’enfant-roi qui sort son nouveau jouet : « Je fais la guerre si je veux ! » Très bien, mais avec quelle armée ? Avec quelles munitions, si les nôtres sont épuisées en trois jours de conflit ? En vérité, Macron ne veut pas faire peur à Poutine : il veut faire peur au peuple français. Il veut nous faire peur pour nous faire oublier les crises que nous traversons. D’ailleurs, ô surprise : le ministre des Armées annonce qu’il n’enverra finalement pas de troupes. Le piège à oppositions a parfaitement fonctionné : tout le monde y a cru – sauf moi, et je l’ai dit. Je ne tombe pas dans ces panneaux. Le peuple français mérite mieux que d’être baladé d’angoisse en angoisse jusqu’à l’épuisement. Vous qualifiez le duel entre Macron et Le Pen de « pièce de théâtre ». Mais n’est-il pas dans l’intérêt du RN d’éviter le sujet russe pendant ces élections européennes ? Macron-Le Pen, c’est le contraire d’un duel : c’est un duo. Macron joue le théâtre antifasciste et Le Pen est bien contente de jouer le rôle de l’opposante à sa majesté. En vérité, Macron et Le Pen tuent le débat politique, car ils se ressemblent de plus en plus. Le « en mêmetemps»macronienaengendré un nouveau monstre : le « en même temps » lepeno-bardelliste. Le RN dit tout et son contraire. Sur le RSA, l’immigration, les prix planchers, etc. Non seulement ils égarent leurs électorats, mais ils ajoutent de la confusion à la confusion générale créée par Macron. Comment voulez-vous luttercontreleszigzagsdel’Élysée si vous zigzaguez vous-même ! Journaliste, qu’auriez-vous écrit sur la situation politique actuelle ? Ce qui me frappe le plus, c’est l’effacement de la droite de la scène politique.Macronfaitdelacom’de droite, dans le seul but de détruire la droite. Et les représentants de la droite au Parlement tombent dans tous ses pièges. Le RN et LR votent la régularisation des clandestins de Darmanin, l’IVG dans la Constitution de Mathilde Panot, et se précipitent pour honorer la résistance communiste au Panthéon. Avec l’aval de la droite, les politiciens blanchissent les idées de LFI. Jadis, la droite trahissait en arrivant au pouvoir. Désormais, elle n’attend même plus d’être au pouvoir. Heureusement qu’il reste Reconquête ! Vous êtes justement le seul politique à vous être opposé à l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Pourquoi ? Marion Maréchal et Stéphane «Macron-Le Pen, c’est le contraire d’un duel : c’est un duo» MARC CHARUEL EUROPÉENNES Reconquête lance sa campagne dimanche, à 90 jours de l’élection Lors de cette campagne, les candidats vont beaucoup évoquer le Pacte asile et migrations défendu par Bruxelles. Que pensez-vous de ce texte ? Beaucoup de mal, évidemment ! Ce pacte organise la répartition des migrants en Europe, avec des amendes pour les pays qui refusent. Il ne faut pas répartir les migrants, mais les faire repartir ! Le Pacte vert, critiqué par les agriculteurs, sera au cœur des débats. Quelle est votre position sur ce texte ? Nousnousyopposonsfermement. L’objectif, c’est la baisse de la production agricole pour améliorer notre bilan carbone. Parallèlement, la Commission ouvre nos frontières aux quatre vents avec le libre-échange. L’objectif, c’est la fin des paysans européens, qui nous oblige à importer pour nourrir le continent, donc la fin de la souveraineté alimentaire. Il faut changercomplètementdemodèle: préférence locale et nationale, fin du harcèlement normatif et protectionnisme agricole. Revenons sur la scène nationale. Bruno Le Maire a dévoilé un plan d’économies de 10 milliards d'euros en 2024. Le ministre va-t-il dans le bon sens ? Je vous donne quelques chiffres pour comprendre le caractère dérisoire de ces 10 milliards. 1 500 milliards de dépenses publiques par an ; 3 000 milliards de dette. Record dans l’histoire de France. Je rappelle que Louis XVI a convoqué les états généraux car la dette du Royaume était équivalente à 100 % du budget : on en est aujourd’hui à plus de 660 % ! Ce sujet va prendre de plus en plus d’importance. C’est pourquoi j’ai décidé d'intervenir chaque 16 du mois pour dénoncer les gaspillages et appeler à des économies. Pourquoi le 16 ? Parce qu’avec un taux de prélèvements obligatoires de 47 %, il faut bien comprendre qu’à partir de cette date, nous travaillons non plus pour nousmêmes, mais pour l’État. Êtes-vous inquiet quant à l’organisation des Jeux olympiques de Paris ? En principe, on accueille des JO pour valoriser son pays aux yeux du monde, comme la Chine en 2008. Je crains que la France n’expose plutôt devant le monde entier son déclin et sa tiers-mondisation. Enfin, on devrait profiter de ces JO pour défendre notre identité. À la place, on efface une croix chrétienne d’une affiche : ça commence bien ! Il faut cesser de présenter le catholicisme uniquement comme une « histoire ». Les dizaines de millions de chrétiens en France ne sont pas des objets de musée. Leur foi est vivante, actuelle et elle a de l’avenir. Ne laissons personne présenter le christianisme comme une religion du passé, sans quoi l’islam sera la seule religion actuelle. g PROPOSRECUEILLISPARJULESTORRES INTERVIEW LégendeUt fuga. Namusam voluptint, ium fugitibus, cullesti alis LE JOURNAL DU DIMANCHE DIMANCHE 10 MARS 2024 9 Politique >Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste : Grand Rendez-vous Europe 1, CNews,Les Échos,10 h. >Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale : Dimanche en politique, France 3,11 h 55. >Valérie Hayer, tête de liste de la majorité présidentielle aux européennes : L’Événement du dimanche, LCI,12 h. >Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise : Le Grand Jury,RTL,Le Figaro, M6,12 h. >François Bayrou, maire de Pau et président du MoDem : BFM politique,12 h. >ClémentBeaune,député RenaissancedeParis: Questions politiques, France Inter,12 h. >Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France : Forum Radio J,14 h 10. LESINVITÉSPOLITIQUES DU DIMANCHE Pour Éric Zemmour, Reconquête est désormais le seul parti qui résiste à la pression médiatique. LE JOURNAL DU DIMANCHE 10 DIMANCHE 10 MARS 2024 Xxxxxxxxx CNEWS/AUGUSTIN DÉTIENNE Opinion DE LA CHRONIQUE Ô Sonia Mabrouk Le cercle des politiques disparus capitaine,moncapitaine!Vousvoussouvenez certainement de la scène finale du film culte desannées1990,LeCercledespoètesdisparus, inspirédulivredeNancyH.Kleinbaum,lorsque deboutsurleurspupitres,lesélèvesducollège deWeltonentonnentcerefrainavantledépart duprofesseurJohnKeating,admirablementinterprétéparfeu Robin Williams. Ces quelques mots, tirés du poème de Walt WhitmanenhommageàAbrahamLincoln,résonnaientcomme uncridéchirantsaluantlepanachedecetenseignantatypique qui incitait les pensionnaires à ne pas se fier aux normes et à vivre de manière romanesque. Le film a imprimé à tout jamais lapelliculeetnoscœursauferrouge.Quin’apasrêvéd’uninstituteurdecettetrempe?Oùsontcespersonnageshorsnorme capablesdansleurdomainedepenseretd’agirdifféremment? Quel est de nos jours le personnage le plus romanesque de la vie politique française?Cettequestion,ouplutôtcettecolle, m’a été récemment posée par un ami passionné par la grande Histoire et ses belles figures. Quel responsable est capable de réciter autre chose que le catéchisme de l’Ena sans recracher les fiches stabilotées des cabinets de conseil ? Sourcils froncés, moue perplexe, je cherche une réponse sans qu’aucun nom ne s’impose. Biensûr,jepourraisciterune flopée d’élus qui connaissent parfaitement les ressortsintimesdel’imaginairecollectif.MarieHélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, Robert Ménard, maire de Béziers, Karl Olive, députéetancienmairedePoissy,ouencoreles ex-ministresPierreLelloucheetAndréVallini savent ce que c’est que d’être habité par la longuemémoiredenotrepays,quelleque soit leur étiquette politique. Mon ami acquiesce tout en me relançantsurlapersonnalitécapabledenos jours de parler de la France comme d’un roman d’amour, une personnalité apte à panser les cicatrices à l’âme de ce vieux pays chrétien, unepersonnalitésusceptibled’évoquerlagrandeurcharnelleetspirituelle de la nation. Quellefigureauplushautsommet de l’État caresse les frontières d’une géographie sentimentale avec un cœur de mousquetaire ? Je me creuse la tête. Les visages défilent. Où sont les « impétueux », pour reprendre le titre d’un livre de l’excellente Catherine Nay, personnage ô combien romanesque.DanslaFranceactuelle, quel responsable au pouvoir possède encore la faconde littérairedeFrançoisMitterrand, l’empathienaturelledeJacques Chiracoulacapacitéàélectriser les foules de Nicolas Sarkozy ? Je ne trouve toujours pas. Le ton de mon ami se fait plusinsistant.«Personne?Iln’y adoncvraimentpersonne?»me lance-t-il un brin agacé. Pour gagnerdutemps,jeluirétorque que dans le cadre étriqué de notreviepolitique,aupaysdes gestionnairesetdescommunicants, des figures comme celle dePhilippeSéguinnepourraient plustrouverleurplacedansungouvernement en 2024. Sanguin, rebelle, visionnaire,atypique,brutdedécoffrage,cet animal politique gaulliste et souverainiste avait tout compris. Mais il resta, hélas, incompris de la droite. Nous sommes désormais dans l’ère de la post-politique, une période gangrenée par un consensus mou qui relègue aux extrêmes toute opposition de fond et toute personnalité sortie du cadre. Emmanuel Macron s’est parfaitement fondu dans ce système dont il est l’incarnation ultime. Les mêmes qui ont cru en 2017 à une offre nouvelle transcendant les clivages se rendent compte douloureusement que le centrisme radical, incarné par l’actuel président, n’a pas du tout annihilé le clivage droite-gauche. La fameuse troisième voie n’est que l’autre nom du cercle de la raison. Commentalorsuntelsystèmepeut-ilproduiredespersonnalitéshorsnorme,voireromanesques?Jen’ycroisplus.Philippe deVillierstrouverait-ilsaplacedanscecadre,luiquisaitmieux quepersonneparlerdel’arrière-paysmental et exalter avec poésie la fierté cocardière ? Dans une France grignotée de toutes parts, l’ancien ministre porte haut la mémoire vivantedudépôtmillénaire. Maislecarcan politiqueactuelbroielesfiguressingulières pour les bouter hors des affaires de la cité. Mon ami en convient, mais il ne lâche pas pour autant l’affaire et exige que je lui cite au moins trois noms. Finalement,aprèsdelonguesminutesde réflexion, trois personnalités se détachent malgré tout du lot. Rachida Dati, Jean-Luc Mélenchon et Éric Dupond-Moretti. Trois figures, trois parcours et trois manières d’incarner une forme de romanesque dans ce qu’il reste de la vie politique. Rachida Dati, à fleur de regard Si Marc Lavoine troquait son micro de chanteur contre celui d’interviewer, il observerait ce que j’ai souvent constaté en interrogeant la ministre de la Culture, ses yeux revolver. Rachida Dati regarde son interlocuteur avec le doigt sur la gâchette.Prêteàbondircommeunfauvesursaproie.C’estune particularité chez ceux qui ont dû se battre pour s’imposer. Ne jamais relâcher l’attention. Une attention que la ministre sait capterquandelleentresurscèneoudansunstudio.Datiestun aimant qui attire tout à elle, les louanges ou les critiques. Dans ce domaine, sa gémellité avec Nicolas Sarkozy est frappante. Tous deux ont aussi un paquet d’énergie à revendre et des blessures intimes qui en font des personnages romanesques. Jean-Luc Mélenchon, à fleur de nerfs Quoi qu’on pense de ses idées, Jean-Luc Mélenchon est l’un des derniers fauves. Il réagit au quart de tour et repère toutes les opportunités avec le flair d’un chasseur hors pair. Si on metdecôtésescolèreshomériquesetsesmultiplesoutrances, l’homme possède des atouts indéniables qui lui permettent, ou plus précisément qui lui permettaient autrefois, de tenir des discours enflammés sur la laïcité, du temps où il était un républicain irréprochable et même un intransigeant laïcard. Habile rhéteur, reconnaissons-lui la qualité rare en politique de convoquer encore les grands auteurs dans ses meetings politiques. Cet art oratoire associé à une geste particulière est une denrée rare de nos jours. Éric Dupond-Moretti, à fleur de peau LeministredelaJusticeestuninstinctifcontrarié.Aprèsavoir fonctionné pendant des années au culot et à l’intuition en tant qu’avocat,levoilàcontraintenpolitiquedepeseretsoupeserses effetsdemanche,sansprovoquerd’effetdesurprise.Désormais expertpourmenerdesprocèsen«extrémisation»,ilconsacre la moitié de ses prises de parole dans l’Hémicycle à brocarder lesoppositions.Étrangeattitudeconvenuedelapartdecegrand bretteur,dontlesforcesetlesfragilitésselisentdansunregardà lafoissûrdesonfaitethabitéparunehypersensibilitétouchante. Tout ce qui caractérise un personnage romanesque. Dati, Dupond-Moretti, Mélenchon, tous trois sont des « espèces » en voie de disparition. Ainsi va la politique ou plutôt la communication politique. Mon ami est quelque peu dépité. Je le suis aussi. Nous sommes tous orphelins des personnalités autrefois capables, en politique, à l’écran comme dans la vie, d’exploser le cadre. « Ô capitaine, mon capitaine ! », où es-tu donc ? g Nous sommes désormais dans l’ère de la post-politique Notre chroniqueuse s’interroge: quel est de nos jours le personnage le plus romanesque de la vie politique française ? CNEWS/AUGUSTIN DÉTIENNE LE JOURNAL DU DIMANCHE DIMANCHE 10 MARS 2024 11 Actualité Société Narcoville La bataille de Marseille CRIMINALITÉ Le préfet de police des Bouchesdu-Rhône défend sa stratégie dans le JDD MAGISTRATS Auditionnés par le Sénat, ils évoquent une « guerre perdue » contre les trafiquants Des moyens inédits déployés à Marseille. Des points de deal pilonnés régulièrement par la police. Des saisies de drogue record. Des villas de trafiquants confisquées et mises à disposition d’associations. Lundi dernier, Pierre-Édouard Colliex, le nouveau préfet de police des Bouches-du-Rhône, en visitait une qui abrite désormais une association qui vient en aide aux femmes victimes de violences. Et pourtant… Emmanuel Macron, qui rêve à chacun de ses passages dans la cité phocéenne d’un « Marseille en grand », laboratoire de ses politiques nouvelles, doit le plus souvent constater les difficultés sinon l’échec de l’État dans la deuxième plus grande ville de France. Marseille est en sang. L’année dernière, ce sont cinquante homicides liés au trafic de stupéfiants qui ont été enregistrés. Sans compter l’explosion des tentatives d’assassinat en bandes organisées : 123 blessés en 2023 contre douze en 2020, comme le relevait Isabelle Couderc, la viceprésidente du tribunal judiciaire de Marseille, alors qu’elle était auditionnée mardi devant une commissiond’enquêtesénatoriale. « Nous sommes clairement en train de perdre la guerre », confiait-elle. Unavispartagéparl’ensembledes magistratsquisesontrelayésdevant leSénatpourévoquerladangereuse trajectoire que prend Marseille. «Cettevilleabasculécommeaucune autre. » Ils parlent presque d’une «narcoville».Plusde20%del’activitéjuridictionnelleàMarseilleest consacréeauxstups,contre9%au niveaunational,relèveencoreIsabelle Fort, responsable du service « criminalité organisée » du parquetdeMarseille.OlivierLeurent, le président du tribunal judiciaire, observeune«aggravationconstante detouslesindicateurs».Etderegretter le « désarmement complet des forces policières et judiciaires ». « L’État, assure-t-il encore, semble meneruneguerreasymétrique,avec cettespécificitéquec’estl’Étatquise trouveensituationdevulnérabilité, avec des trafiquants qui disposent, eux, d’une force de frappe considérable sur le plan des moyens financiers, humains, technologiques et même législatifs. » Tour à tour, ils décrivent l’extrême violence. Des actes de torture, des enlèvements, des séquestrations, des exécutions, des menaces… « On peut parler de narcoterrorisme parce qu’il y a une dépersonnalisation des victimes, les personnes ancrées dans le trafic ne sont plus la majorité des victimes. » Les auteurs et les victimes sont toujours plus jeunes : entre 16 et 21 ans pour la plupart. Signe de l’intensité prise par cette guerre, ce ne sont plus seulement des kalachnikovs qui sont saisies, mais des grenades qui sont retrouvées dans les cités… La corruption de « basse intensité est en progression. Elle touche tout le monde : la police, la justice, la prison… Et met terriblement à mal notre travail d’enquête », insiste Isabelle Fort. Rarement magistrats et policiers se seront autant rejoints dans le constat pour tirer la sonnette d’alarme. L’un d’eux nous le confirme : « Les magistrats sont toujours pointés du doigt, mais ils disent exactement le problème : nous sommes dépassés, nous sommes pieds et poings liés par une procédure ubuesque qui, dans les faits, avantage clairement les délinquants. » Cette réalité, Pierre-Édouard Colliex a vite fait d’en prendre la mesure depuis sa prise de fonction en février dernier. Le nouveau préfet ne compte pas baisser les bras. Encore moins s’avouer vaincu. Sollicité par le JDD, Pierre-Édouard Colliex, prévient : « Les seules guerres que l’on perd sont les guerres qu’on ne mène pas. » Les magistrats auditionnés appellent à un plan Marshall. Mais « il est déjà à l’œuvre à Marseille », s’emporterait presque le préfet. Et d’égrener les chiffres qui attestent de l’attention particulière dont bénéficie la cité phocéenne, avec le renfort de 430 agents pour la sécurité publique, l’envoi de 21 enquêteurs supplémentaires pour la police judiciaire. Mieux, le préfet de police des Bouches-du-Rhône entend poursuivre les efforts pour « limiter, endiguer » le trafic de drogue. « Il faut impacter les trafiquants et les consommateurs, attaquer tous les niveaux des stupéfiants. » Le ton estferme.Décidé.Lepréfetdéfend sa stratégie : pilonner les points de deal, harceler les consommateurs qui font vivre ce commerce illégal. Laguerredoitêtre«totale».«L’annéedernière,cesont53000amendes délictuelles qui ont été délivrées » pourconsommationdestupéfiants, assure Pierre-Édouard Colliex. Et si le taux de recouvrement est encore trop faible, « il augmente ». Sur les trois premiers mois de l’année 2024, le nombre d’amendes a encore progressé de 10 %. Pasquestiondedonnerl’impression que l’État cède d’un pouce ou capitule. Mieux, le préfet préfère s’attarder sur ses petites victoires. Pour le seul cannabis, 7 tonnes ont été saisies à Marseille l’an passé, dont 2,3 tonnes sur des points de deal.Lundidernier,7kilosderésine ont été saisis sur un dealer dans la cité du Castellas. Ce pilonnage en règledespointsdedealdésorganise le trafic de drogue. « Il y a 40 % de pointsdedealenmoinssurl’ensemble dudépartement»,sefélicitePierreÉdouardColliex.Ilenrestecependant 128 en zone police, quatre en gendarmerie,relativiseenparallèle IsabelleFort,soulignantnotamment la capacité de restructuration des réseaux,avecdespointsdedealqui seregroupentenunseul,beaucoup plus sécurisé, et l’ubérisation des deals qui permet aux trafiquants d’échapperà la police. Une«adaptabilité hallucinante » également évoquée par Isabelle Couderc. Le préfet ne minimise pas les avantages dont disposent parfois les trafiquants qui se jouent des lois. Il note qu’ils peinent aujourd’hui à recruter localement, signe que les plusjeunesneveulentplusrisquer leurvie,commetraumatisésparles règlements de comptes. Des petits soldats aujourd’hui remplacés par desmineursétrangers,encoreplus vulnérablesetdifficilesàidentifier.g RAPHAËL STAINVILLE ARRESTATIONDUPATRONPRÉSUMÉDUCLAN«YODA»AUMAROC Gros coup pour le clan « Yoda », ennemi juré de la « DZ Mafia » dans la guerre du stup à Marseille : son leader présumé Félix Bingui, alias « Le Chat », a été interpellé à Casablanca vendredi par les autorités marocaines. Depuis sa fuite en juillet 2023, il poursuivait en effet ses activités criminelles depuis l’étranger, entre l’Espagne, Dubaï et le Maroc. Connu pour son implication dans le trafic de stupéfiants, Félix Bingui – né en 1990 en France – était également connu pour association de malfaiteurs, évasion en bande organisée, recel de bien provenant d’un vol en bande organisée, meurtres, violences aggravées, règlements de comptes entre malfaiteurs, menaces de mort ou d’atteinte aux biens, outrage, vol, contrefaçon et divers délits routiers. De source policière, Bingui était par ailleurs directement impliqué dans plusieurs des règlements de comptes qui ont récemment ensanglanté Marseille. Gérald Darmanin s’est félicité d’un « grand coup porté aujourd’hui au narcobanditisme grâce à [leur] coopération avec les autorités marocaines », qu’il a tenu à remercier. g CH.D’O. Ne pas donner l’impression que l’État cède d’un pouce 56% DES FRANÇAIS estiment que ce sont les narcotrafiquants qui « font la loi à Marseille », selon un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD. UN MOIS DE SAISIE EN FRANCE 9078KG DE CANNABIS 2717KG DE COCAÏNE 41KG D’HÉROÏNE Le nouveau préfet de police, Pierre-Édouard Colliex. LA PROVENCE/FRÉDÉRIC SPEICH/MAXPPP
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