SANS TRANSITION! EDITION NATIONALE n°38 - Page 5 - 38 Retrouvez tous nos engagements sur harmonie-mutuelle.fr Letauxderedistributionindiquéestnetdetaxes.MutuellesoumiseauxdispositionsdulivreIIduCodedelamutualité,n° SIREN538518473,n°LEI969500JLU5ZH89G4TD57.Illustration:L’AffreuxBonhomme-BABEL/DirCom-02/23 c’est la garantie qu’au moins 80 % des cotisations de nos adhérents sont redistribués pour leurs remboursements de soins et frais de santé. Les 20 % restants permettent de financer des services innovants partout en France et contribuent au fonctionnement d’Harmonie Mutuelle. C’est ça l’engagement 80/20. UN SYSTÈME SOLIDAIRE ET PERFORMANT, 100 % À VOTRE SERVICE. ÉDITO « Les animaux sont des êtres vulnérables, doués de sensibilité, qui méritent notre protection. Les actes de violence qu’ils subissent parfois sont insupportables. » Cette citation n’est pas tirée d’un communiqué d’association de protection des animaux… C’est Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui l’a claironnée sur son compte Twitter le 27 janvier lors d’une visite en grande pompe dans un refuge de la SPA, sans doute conscient du basculement de l’opinion publique sur la cause animale. Le sujet est devenu éminemment politique : depuis l’émergence du Parti animaliste aux élections législatives de 2017, la condition animale n’a cessé de s’inviter dans le débat public. Preuve d’un basculement dans l’opinion, l’initiative citoyenne européenne (ICE) « End the Cage Age » appelant à une transition vers un système d’élevage d’animaux de boucherie sans cage a recueilli en 2021 près d’1,4 million de signatures. La Commission européenne a alors indiqué qu’elle s’engagerait d’ici fin 2023 à faire une proposition législative pour la suppression progressive TOUS DES ANIMAUX ParJulienDezécot 3 N°38 // AVRIL 2023 ÉDITO et l’interdiction des cages, notamment pour les poules pondeuses, truies, veaux et lapins… Si elle passait, cette loi serait une véritable révolution dans le monde de l’élevage industriel, qui représente 80 % des animaux d’élevage. Mais pour les militants de la cause animale, les récentes évolutions législatives intégrant davantage de « bien-être animal » ne vont pas assez loin. Un sondage réalisé par Ifop révèle que 83 % de la population française, toutes sensibilités politiques confondues, souhaite l’interdiction de l’élevage intensif. Soit autant que ceux qui souhaitent l’interdiction de la chasse le dimanche. Quant aux militants abolitionnistes, qui cherchent à mettre fin à toute forme d’élevage, ils sont chaque année plus nombreux, en écho à une opinion publique choquée par les insoutenables images des abattoirs. En filigrane de cette évolution de l’opinion, notre humanité est ébranlée. Pouvons-nous disposer à notre guise des animaux ? Les maltraiter à l’infini ? Sont-ils nos alter egos ? Peut-on aimer les animaux et les manger ? Les observer dans un zoo ou un cirque est-il de la maltraitance ? Et pourquoi ne pas arrêter de « gérer » le monde sauvage ? Plusieurs voix philosophiques, naturalistes, sociologiques, s’élèvent dans ce nouveau numéro. De Dominique Bourg à Florence Burgat, en passant par Corine Pelluchon, Jean-Philippe Pierron, le couple Kremer-Cochet, Jocelyne Porcher et Joëlle Zask, les réponses proposées divergent. Et il en est de même pour les associations de protection des animaux, de l'Aspas à Welfarm, en passant par Peta et L214. Devenir végétarien·nes ou végétalien·nes, sortir de l’élevage intensif pour de l’extensif en diminuant notre consommation 4 N°38 // AVRIL 2023 de viande, donner de véritables droits juridiques aux animaux, laisser au sauvage sa place dans la nature... Quelles que soient les transitions collectives que nous choisirons, nous ne pouvons plus continuer ainsi. « Nous n’avons jamais mutilé, tué, autant d’animaux qu’aujourd’hui. Alors que n’avons jamais eu autant de connaissances sur eux ni autant conscience du mal que nous leur faisons », souligne Florence Burgat. Chaque année, 80 milliards d’animaux terrestres et 300 milliards aquatiques, issus de l’élevage, sont tués dans le monde. En France, c’est 1,2 milliard. Comme l’exprime Caroline du Saint dans son enquête baptisée L’usine des animaux, diffusée mi-mars sur Arte, l’animal a perdu son statut d’être vivant pour devenir une matière première, un simple produit manufacturé. Il est grand temps de se souvenir des animaux que nous sommes. Note de la rédaction Jamais un sujet n'a soulevé autant de débats au sein de la rédaction de Sans transition ! Bien entendu, tous les journalistes s'accordent sur le fait qu'il faille réduire la souffrance animale car nous traitons d'êtres sentients. Mais la philosophie et la morale vis-à-vis de cet "autre" diffèrent considérablement selon chaque membre de l'équipe. Nul doute que vous le ressentirez à la lecture de ces pages. 5 N°38 // AVRIL 2023 L'ANIMAL RÉCRÉATIF CONTEXTE 8 L'ANIMAL ET NOUS 18 SOMMAIRE 30 6 N°38 // AVRIL 2023 54L'ANIMAL COMESTIBLE L'ANIMAL SAUVAGE CHRONIQUES 76 101 7 N°38 // AVRIL 2023 ©unsplash 8 N°38 // AVRIL 2023 CONTEXTE Alorsquel’êtrehumainétendsonemprisesurla Terreavecunepopulationcroissante,lapartlaissée auxautresêtresvivantsesttoujourspluscongrue. Leschiffresdonnentletournis:lesanimaux sauvagesnereprésententplusque4 %delabiomasse desmammifères!Lesanimauxd’élevage,qui représentent60 %decettemasse,sontexploités parmilliardsetviventdesconditionsindignesen attendantunemortinéluctable.Maislalégislation évoluepourlesaméliorer(unpeu). 9 N°38 // AVRIL 2023 L’animal et l’être humain, parties du Vivant « L’homme n’est ni ange ni bête, et qui veut faire l'ange fait la bête. » Blaise Pascal LE “MIRACLE” DE L’ÉVOLUTION ? Il y a 10 000 ans, la vie humaine ne représentait que 1 % de l’ensemble de la vie sur Terre. Aujourd'hui, la situation s'est inversée : les humains représentent 36 % de la biomasse des mammifères vivants et leurs animaux d’élevage 60 % (principalement des vaches et des cochons), pour seulement 4 % d’animaux sauvages. 32 % de la population juge que l’érosion de la biodiversité est un des problèmes liés à la dégradation de l'environnement les plus préoccupants. UNE QUESTION DE TAILLE Il y aurait plus d'un milliard de milliards de fourmis présentes sur Terre, contre environ huit milliards d’êtres humains. L’INFINI DU VIVANT À ce jour, environ deux millions d’espèces vivantes (dont un million d’espèces animales) ont été inventoriées, mais les scientifiques estiment qu’il en existe entre huit et vingt millions. Au rythme des nouvelles découvertes, il faudrait environ 1 000 ans pour identifier toutes les espèces présentes sur la planète. Vivant (n. m.) : Ce qui a les caractères spécifiques de la vie, par opposition à ce qui est inanimé, inerte. qui caractérise tous les organismes animaux et végétaux, unicellulaires ou pluricellulaires, de leur naissance à leur mort. Animal (n. m.) : Par opposition à être humain, être animé, dépourvu de langage articulé. Au regard du droit français, c’est un être vivant doué de sensibilité, qui, tout en étant soumis au régime des biens, est protégé par des lois particulières. ÉTAT DES LIEUX 10 N°38 // AVRIL 2023 7 6 5 4 3 2 1 10 000 av. J.-C. 8 000 6 000 4 000 2 000 1 000 2 0001 Apr. J. -C. Populationmondialeenmilliards ZOOM SUR LA FRANCE POPULATION HUMAINE : UNE CROISSANCE EXPONENTIELLE 68 millions C'est la population humaine en France en 2022 (dont 65,6 millions en France métropolitaine). 53 % du territoire métropolitain est considéré comme peu anthropisé, ce qui correspond aux forêts, prairies, tourbières, marais, falaises, plages, dunes, garrigues… 41 % du territoire est recouvert de surfaces agricoles. 0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 UNE BIODIVERSITÉ FORTEMENT MENACÉE Nombred'espècesestimé 386 000 PLANTES 57 000 PLANTES 6 495 MAMMIFÈRES 1 754 MAMMIFÈRES 11 150 OISEAUX 1 450 OISEAUX 10 000 REPTILES 2 000 REPTILES 7 000 AMPHIBIENS 2 870 AMPHIBIENS 28 000 POISSONS 8 400 POISSONS 950 000 INSECTES 400 000 INSECTES Nombred'espècesmenacées 11 N°38 // AVRIL 2023
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