TRANSPORT INFO n°685 - Page 2 - 685 NUMÉRO SPÉCIAL DOSSIERS, ENTRETIENS, TABLEAUX, SCHÉMAS … Toutes les solutions digitales sans prise de tête 2024 © AdobeStock LE GUIDE INFORMATIQUE pour mieux comprendre les technologies du transport 4 RUBRIQUES LOGICIELS, CONNECTIVITÉ, MAINTENANCE, DERNIER KM LE MAGAZINE DES PROFESSIONNELS DU TRANSPORT ROUTIER N° 685 Mensuel - Septembre 2024 - 16 € pour améliorer votre rentabilité +70 pages inédites Espace Clichy 9, allée Jean-Prouvé 92587 CLICHY CEDEX Vous pouvez joindre votre correspondant en composant le 01 41 40 suivi du numéro indiqué entre parenthèses Président du conseil de surveillance Patrick Casasnovas Présidente du directoire Sophie Casasnovas Directeur général Frédéric de Watrigant Éditeur: Karim Khaldi (33 11) RÉDACTION Contact: prénom.nom@editions-lariviere.com Rédacteur en chef Bertrand Euloge (56 52) Secrétaire de rédaction Gilles Wullus Rédacteur graphiste Richard Gillouin (56 55) A collaboré à ce numéro: Renaud Chasle PUBLICITÉ et ANNONCES Chef de publicité Eric Pellerin (56 65) Assistante de publicité et petites annonces Manon Dimanche (56 51) Responsable administrative Catherine Caulle (34 35) Promotion des abonnements Carole Ridereau (33 48) ABONNEMENTS ET VENTE PAR CORRESPONDANCE Tél.: 03 44 62 43 79 e-mail: abo.lariviere@ediis.fr TARIFS ABONNEMENTS France: 1 an 183 € TTC (TVA 2,1%) Étranger: nous contacter au (+33) 03 44 62 43 79 CORRESPONDANCE ABONNEMENT TRANSPORT INFO - SERVICE ABONNEMENT 43, avenue Général Leclerc 60643 Chantilly Cedex Directeur de la publication et responsable de la rédaction Patrick Casasnovas Impression: Imprimerie de Compiègne, Compiègne (60) «Papier issu de forêts gérées durablement» Origine du papier: Belgique Taux de fibres recyclées: 0% Certification: PEFC / EU ECO LABEL Eutrophisation: 0,01 kg/tonne LE MAGAZINE DES PROFESSIONNELS DU TRANSPORT ROUTIER Espace Clichy Immeuble Agena 12, rue Mozart 92587 CLICHY CEDEX Tél.: 01 41 40 32 32 Fax: 01 41 40 32 50 Transport Info est une publication des ÉDITIONS LARIVIÈRE, SAS au capital de 3 200 000 euros Dépôt légal: 3e trimestre 2024 Commission paritaire: 1025 T 84699 ISSN: 1774-8917 Numéro de TVA intracommunautaire: FR 96 572 071 884 RCS Nanterre: B 572 071 884 CCP 115 915 A Paris 5 L’informatique pour tous! BERTRAND EULOGE RÉDACTEUR EN CHEF Édito © WAD Le numéro que lisez en ce moment est exceptionnel. En effet, pour la première fois de son histoire, le magazine est entièrement dédié à l’informatique dans le TRM. Pourquoi un tel choix? À l’heure où la transition énergétique bouleverse certains dogmes de la profession, il nous parait essentiel de vous présenter, de manière didactique, l’autre composante indissociable de cette lame de fond que l’économiste américain Jeremy qualifie de «troisième révolution industrielle». Comment augmenter sa marge avec des TMS ou des solutions de gestion de flotte? Comment viser la rentabilité de son entreprise en gérant en temps réel chaque transport? Comment faciliter la gestion quotidienne de son activité à travers des outils numériques adaptés? Autant de problématiques abordées par l’auteur de ce guide, Renaud Chasle. Collaborateur régulier du titre, LE spécialiste du secteur en la matière s’est attaché à vous disséquer cet écosystème de façon claire et détaillée. Pour vous simplifier la lecture, le guide est composé de quatre rubriques (voir ci-dessous) grâce auxquelles vous trouverez toutes les informations nécessaires pour mieux surfer la vague technologique. Et pour ceux qui regretteront nos rendez-vous traditionnels (portrait, entretiens, reportages…), pas de panique, ils sont déjà publiés sur notre site transportinfo.fr. L’occasion pour la rédaction de vous souhaiter une excellente rentrée connectée. TRANSPORT INFO SEPTEMBRE 2024 - N°685 LE GUIDE INFORMATIQUE 2024 CONNECTIVITÉ p.34 MAINTENANCE p.66 DERNIER KILOMÈTRE p.76 LOGICIELS p.6 Comment augmenter sa marge avec des TMS ou des solutions de gestion de flotte ? « » LE GUIDE INFORMATIQUE 2024 Qui ne dispose pas d’un système d’information ne peut répondre à l’enjeu de la digitalisation du transport. TMS, mais aussi plateformes digitales, bourses de fret ou solutions de mobilité: les logiciels sont aujourd’hui des outils indispensables aux transporteurs pour optimiser la gestion quotidienne du métier et améliorer la performance, tant opérationnelle qu’économique. À l’ère du 100% web, du tout connecté et de l’intelligence artificielle, l’informatique du TRM est désormais mieux accessible à tous, économiquement viable, et elle permet de placer le transport à la pointe de la technologie. À l’image d’une société hyperdigitalisée, le transport doit maitriser ces systèmes informatiques s’il veut pouvoir tracer sa route à l’avenir. Logiciels • 5 étapes clés pour déployer un logiciel p. 8 • Dossier: TMS, le compagnon de route de l’exploitant p. 10 • Portrait: Sébastien Rufflé, président du groupe Sinari p. 16 • Tableau: tous les TMS du marché p. 20 • Zoom sur les bourses de fret p. 24 • Portrait: Benoît Aujay, PDG de B2PWeb p. 26 • Zoom sur les plateformes digitales p. 30 • Actualités p. 33 © AdobeStock N°685 - SEPTEMBRE 2024 TRANSPORT INFO 6 8 N°685 - SEPTEMBRE 2024 TRANSPORT INFO 5 étapes clés pour déployer un logiciel 8 DÉFINIR LE BESOIN Avant d’installer un logiciel, il semble évident de définir le besoin, les utilisateurs auxquels il s’adresse et les fonctions qu’il doit couvrir en vue d’améliorer la gestion quotidienne du transport. La réflexion implique d’analyser les moyens existants: l’entreprise dispose-t-elle ou non d’un responsable ou d’un service informatique, d’une structure réseau sécurisée, de PC performants, etc. Le niveau de compétence informatique du personnel est un critère à prendre en compte afin d’anticiper d’éventuelles formations et d’identifier le taux d’acceptation d’une nouvelle solution par les collaborateurs. Il s’agit également de prendre en compte le budget disponible, d’identifier les modalités d’acquisition proposées par les éditeurs du marché (achat, location, modèle d’abonnement SaaS) et les éventuels investissements connexes (matériel informatique, réseau d’entreprises, forfait de communication-internet). Cette analyse amont permettra de mieux comprendre le mode de calcul du retour sur investissement du logiciel. SÉLECTIONNER LE PRESTATAIRE La sélection du prestataire peut se faire par un appel d’offres ou en interrogeant les confrères ou les fédérations et groupements de transporteurs, qui disposent souvent de service de conseil en digitalisation. Outre le tarif, les critères de rapidité d’implémentation, de service après-vente, de moyens humains et matériels mis à disposition sont à prendre en compte. Le prestataire a-t-il bonne réputation? Propose-t-il un audit avant installation qui permettra d’identifier le besoin du transporteur? La solution qu’il développe est-elle ouverte à d’autres systèmes? Est-elle évolutive dans le temps via des mises à jour régulières? Est-il un seul éditeur ou plutôt un intégrateur capable de cumuler plusieurs prestations, y compris l’accompagnement à l’installation, la formation (afin de limiter le nombre d’intervenants)? Propose-t-il un interlocuteur référent qui sera l’unique point de contact pour l’entreprise? Autant de questions qu’il est important de se poser. 1 2 PLANIFIER L’INSTALLATION Après cette première phase de réflexion, il faut se poser la question du timing. Déployer un logiciel pour améliorer votre chaine logistique doit se faire au bon moment. Ainsi, il n’est jamais opportun de se précipiter. Assurez-vous de préparer vos équipes et définissez un objectif de temps atteignable. Il faut identifier la durée des différentes phases, l’analyse amont, le temps d’installation, le paramétrage du logiciel, la formation des équipes, les tests, puis la période de prise en main… 3 LOGICIELS 9 TRANSPORT INFO SEPTEMBRE 2024 - N°685 LE GUIDE INFORMATIQUE 2024 9 PARAMÉTRER LE LOGICIEL Aucun logiciel métier ne peut être livré clé en main ou prêt à l’emploi. Une fois dans l’entreprise, qu’il soit installé sur ses serveurs ou accessible via le cloud, le logiciel nécessitera une phase de paramétrage. Il s’agit d’y intégrer les données essentielles de gestion du transport, telles que la base de clients, les informations sur le parc de véhicules, les tarifs des prestations ou des couts de revient du transport, les renseignements sur les conducteurs, etc. Le paramétrage peut aussi concerner les «droits d’accès» au logiciel selon le niveau hiérarchique ou le poste dans l’entreprise, l’affichage de certains modules en fonction du besoin, mais pas nécessairement de toutes les fonctions. Par exemple, un module d’écoconduite pourra être pertinent pour un gestionnaire de parc ou un formateur, mais nettement moins pour un exploitant chargé de planifier les tournées. TESTER L’OUTIL ET FORMER LES ÉQUIPES Une fois le logiciel paramétré et configuré en fonction des différents besoins des utilisateurs intervient une phase de test. Elle vise à valider le bon fonctionnement de l’outil. De plus en plus, les logiciels sont interfacés entre eux, se connectent à des systèmes tiers par le biais d’interfaces de programmation (API) et de connecteurs. Les tests permettront ainsi de valider les échanges d’information et la bonne intégration du logiciel au sein de tout l’écosystème digital de l’entreprise, voire avec celui de ses partenaires, donneurs d’ordre ou sous-traitants le cas échéant. Enfin, la «prise en main» d’un nouvel outil informatique est rarement immédiate. Elle nécessite des formations dès les premiers jours de la mise en exploitation du logiciel et parfois au bout de quelques mois d’utilisation afin de valider les bonnes pratiques. Ces formations doivent être dispensées par l’éditeur du logiciel, parfois auprès d’un référent dans l’entreprise qui forme ensuite ses collaborateurs. NOS CONSEILS • Choisir un prestataire de proximité ou disposant d’équipes suffisamment étoffées pour intervenir rapidement en cas de besoin, assurer une formation in situ des personnels et fournir un SAV rapide et efficace. • Sélectionner une solution cloud-SaaS, sécurisée par l’éditeur, hébergée à distance, qui bénéficiera de mises à jour régulières et facturée par abonnement en fonction de l’usage. • Inviter les collaborateurs, futurs utilisateurs du logiciel, à participer à l’analyse amont des besoins, au déploiement et au paramétrage. • Tester l’outil sur un poste de travail avant son déploiement à grande échelle. • Ne pas sous-estimer les couts cachés, de maintenance, de mise à jour, de formation, etc. • Valider avec l’éditeur qui l’a mis en place des protocoles de sécurité, voire d’archivage, des données et de lutte contre la cybermenace. 4 5 © AdobeStock ser la gestion du transport auparavant effectuée manuellement, au papiercrayon, voire avec des tableurs Excel. Dans ses principales fonctionnalités, le TMS comprend la gestion des ordres de transport, la planification des opérations et l’élaboration des feuilles de route, le calcul des couts, la facturation des prestations. Il permet aux exploitants de planifier leurs opérations et d’ordonnancer les livraisons, de gérer leur flotte de véhicules, d’attribuer les missions aux conducteurs, de générer les documents nécessaires au transport puis de collecter les données qui vont permettre de déterminer le cout réel d’un transport afin d’établir la facturation au client. Le TMS aide ainsi les entreprises au pilotage quotidien de leur activité, en centralisant les données des opérations et en leur apportant une visibilité en temps réel sur l’ensemble de leurs flux de transport. Le logiciel vient digitaliser la gestion quotidienne de l’activité et génère des économies, ne serait-ce que sur les frais de téléphone ou de stockage et archivage des documents, ainsi que des gains de temps importants dans les tâches administratives ou les échanges d’informations, entre l’exploitation et le service facturation par exemple. C ’est LE logiciel à utiliser au sein d’une exploitation transport. Le transport management system (TMS) ou système de gestion du transport est en effet le cœur du système d’information d’une entreprise de TRM. Cet outil vieux de plus de trente ans a permis d’informatiN°685 - SEPTEMBRE 2024 TRANSPORT INFO Le compagnon de route de l’exploitant 10 TMS LOGICIELS Au sein de l’exploitation, le transport management system (TMS) aide au quotidien les gestionnaires à piloter l’activité. Ce logiciel essentiel, désormais accessible en mode web, évolue constamment et devient à la fois hyperconnecté et de plus en plus intelligent. © PHOTOS DR UN LOGICIEL ENRICHI GRÂCE AU WEB Au fil du temps, le logiciel a évolué. Du modèle de programme informatique installé dans l’entreprise, commercialisé sous forme d’achat de licence, il est passé en mode web commercialisé en tant que software as a service (SaaS) par abonnement à l’usage. Il s’est enrichi de modules d’optimisation de tournée, de dématérialisation de la documentation transport et des lettres de voiture (e-CMR), de portails collaboratifs permettant de partager des informations avec tous les acteurs de la chaine logistique. Le TMS dispose de calculateurs des émissions de CO2 du transport, d’outils de business intelligence (BI) afin d’analyser les données et de fournir des rapports et indicateurs clés de performance. De plus, à l’aide de connecteurs ou d’interfaces API, le TMS tend de plus en plus à se connecter à un ensemble de solutions digitales du transport. Le logiciel se branche ainsi aux portails de gestion de flotte (lire article page 38), aux plateformes de visibilité et traçabilité des livraiAVEC LES API, LE TMS SE CONNECTE À UN ENSEMBLE DE SOLUTIONS DIGITALES DU TRANSPORT. « » TRANSPORT INFO SEPTEMBRE 2024 - N°685 11 © AdobeStock Les grandes fonctionnalités du TMS: - gestion des ordres de transport - planning graphique des tournées - cartographie des transports - facturation - planification de tournées - gestion des documents / e-CMR - tableaux de bord analytiques - calcul CO2 - portail clients et partenaires © AdobeStock LE GUIDE INFORMATIQUE 2024 N°685 - SEPTEMBRE 2024 TRANSPORT INFO 12 LOGICIELS sons (de type Shippeo, Project44, GedMouv’, Sixfold…), aux bourses de fret, à des outils de gestion de la relation client (CRM), ou à des applications de réservation de créneaux de livraisons sur les sites logistiques. L’introduction d’applications mobiles sur smartphone a prolongé son champ d’action jusqu’au conducteur qui peut recevoir ses missionsfeuilles de route et les documents dématérialisés, et remonter de nombreuses informations aux différentes étapes de sa tournée, telles que les preuves ou bons de livraison, la lettre de voiture signée, des codes barres scannés, etc. Selon Hélène Kerjean, responsable marketing produit Supply Chain d’Akanea, «la solution de mobilité du conducteur sert de support de gestion de ses missions, mais aussi pour l’accès et la remontée des documents dématérialisés, ce qui fait gagner beaucoup de temps et permet à l’entreprise de facturer plus rapidement». Prochainement, le logiciel s’interfacera à des plateformes de dépose automatique des factures au format électronique, qui deviendront obligatoires en 2026. VERS L’INTERCONNEXION DES TMS Les TMS se connectent même entre eux, à l’image de la récente solution Sinari Network, lancée par le groupe éponyme, qui permet d’interconnecter nativement tous les logiciels du groupe, mais est aussi ouverte à l’ensemble des systèmes d’information. «Les TMS vont échanger des données les uns avec les autres. L’exploitant transport va ainsi pouvoir affréter un ordre de transport (OT) auprès des 2000 clients de Sinari, depuis et vers l’un ou l’autre de nos TMS. Sans aucun développement spécifique, Sinari Network leur permet d’ajouter à volonté des connexions TMS et de remonter des données de suivi de mission, les documents et preuves de livraison depuis tout autre système », explique Hugues Dollé, directeur commercial de Sinari. Les éditeurs du marché (voir tableau page 20), dont certains développent également des logiciels WMS (gestion de l’entrepôt) ou des TMS chargeurs, proposent aussi des interfaces entre ces différentes solutions digitales. L’enjeu est de faire du TMS une tour de contrôle capable d’échanger de l’information avec un large panel d’outils métiers utilisés par les différents acteurs de la chaine logistique. Outre la digitalisation des processus, cette interconnexion évite les ressaisies et les risques d’erreur associés. Elle informe en temps réel tous les acteurs qui bénéficient de la traçabilité des données sur les opérations de transports et les marchandises. «Le SaaS apporte le temps réel au TMS» «Le premier avantage du modèle SaaS/cloud concerne la sécurité des données. Les transporteurs n’ont plus besoin d’héberger eux-mêmes le TMS sur leurs serveurs, avec un risque accru de cybersécurité. Le logiciel en ligne est opéré, maintenu et sécurisé par le fournisseur informatique, qui garantit la sauvegarde des datas en cas d’incident. Aussi, le SaaS donne accès au TMS de n’importe où, sur la route, à la maison,«en vacances»,ce qui change la façon de travailler et n’oblige plus les exploitants à rester au bureau tard le soir ou le WE. Un autre avantage du SaaS réside dans la possibilité de faire évoluer constamment le TMS, beaucoup plus facilement qu’une version «on premise» installée dans l’entreprise. Le logiciel est loué avec de constantes mises à jour sans surcout pour le transporteur. Enfin, le modèle SaaS permet à différents acteurs de travailler simultanément sur un même système (plusieurs collaborateurs de l’entreprise, le transporteur, le donneur d’ordre, l’affrété, le destinataire final…). Grâce aux API, le TMS en SaaS peut s’interfacer librement avec une foule d’applications métier et échanger des données en temps réel, sans délai.» BENOIT JONCQUEZ, PRÉSIDENT DE DASHDOC © AdobeStock © WAD TRANSPORT INFO SEPTEMBRE 2024 - N°685 13 LE GUIDE INFORMATIQUE 2024 DEMAIN UN TMS PLUS INTELLIGENT Pour l’avenir, l’une des tendances clés réside dans l’intégration au TMS de l’intelligence artificielle. Celle-ci ne viendra pas remplacer l’exploitant, mais sa capacité d’analyse automatique et autoapprenante permettra d’effectuer un grand nombre de tâches qui étaient jusqu’à présent traitées par l’humain. Selon Sébastien Rufflé, président de Sinari, l’avenir du TMS passera par l’optimisation et une meilleure qualité de la data rendue possible par l’IA. «Il faut que le TMS traite plus de données réelles, de traçabilité, d’échanges automatisés avec les logiciels tiers», indique-t-il. «Cela implique de renforcer les fonctions de machine learning (intelligence autoapprenante) et de toujours mieux qualifier la donnée. À terme, le TMS ainsi optimisé permettra de délester l’exploitant d’une charge de travail chronophage afin qu’il se concentre uniquement sur des arbitrages basés sur un prétravail automatique d’analyse de toutes les données du transL’INTÉGRATION DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DANS LE TMS VA APPORTER D’ÉNORMES CHANGEMENTS. « » port », complète-t-il. Chez Dashdoc, l’IA est également au cœur des développements et sera une composante essentielle à l’avenir. © AdobeStock N°685 - SEPTEMBRE 2024 TRANSPORT INFO 14 LOGICIELS Ne pas confondre TMS transporteur et TMS chargeur Le TMS se scinde en deux grandes familles: le TMS transporteur et le TMS chargeur. Le premier est utilisé par les entreprises de transport pour planifier l’activité,gérer la documentation, facturer les prestations. Il est différent du TMS chargeur à la fois dans l’utilisation et dans les fonctionnalités proposées. Le TMS chargeur s’adresse ainsi aux donneurs d’ordres et se concentre sur la planification des moyens à utiliser pour transporter leurs marchandises, sur la sélection des prestataires de transport, l’accès aux grilles tarifaires et au calcul des couts,ou encore pour l’envoi de commandes ou d’ordres de transport.Il sert notamment à sélectionner les prestataires lors des appels d’offres, sur la base de différents critères tels que le prix, la performance, l’empreinte écologique, etc. Il aide le responsable logistique à choisir les sous-traitants en déterminant automatiquement quel transporteur affecter à une expédition en fonction de la destination et des critères précédemment mentionnés. N f d TMS TMS h Selon son président, Benoît Joncquez, cette intelligence du TMS va apporter d’énormes changements. «Dans le TMS, le premier usage de l’IA concerne l’analyse automatique de documents pour en extraire de l’information et la réinjecter dans un programme (saisie instantanée), par exemple de contrôle de facturation. L’IA peut ainsi détecter seule les écarts entre une facture et les couts réels d’une opération. Un second usage concerne l’analyse des données dans le TMS, puis leur restitution sous forme de réponse à des questions en langage naturel : par exemple, quel est mon CA moyen sur tel véhicule le mois dernier ? C’est un formidable outil d’aide à la décision et de simplification de l’accès aux données stratégiques pour un transporteur », explique-til. Et d’ajouter que l’IA, grâce à des modèles d’apprentissage (machine learning), peut permettre d’élaborer le « bon prix » de transport en mixant les données d’historique des tarifs à des données d’indicateurs du marché. ■ © AdobeStock
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