CIEL ET ESPACE n°598 - Page 2 - 598 200 pages 200 pages pour vous accompagner tout au long de l’année Disponiple en kiosque ou sur www.cieletespace.fr | N°598 Ç a chauffe du côté du Soleil ! Depuis quelques semaines, et en particulier tout début octobre de cette année 2024, de fortes éruptions sont observées par les satellites et les télescopes au sol qui surveillent l’astre du jour. Un formidable sursaut d’activité trahi par l’apparition de grandes taches solaires et parfois, comme ce fut le cas le 9 octobre, par une tempête géomagnétique d’une intensité surprenante qui a éclaté près du centre du disque. En vue directe de la Terre. Le satellite européen Soho et son coronographe Lasco, le seul instrument en orbite fournissant quotidiennement des images de la couronne solaire, confirmaient qu’une importante éjection de protons et de plasma filait tout droit vers la planète bleue. Les spécialistes sonnaient alors l’alerte. Quelques heures plus tard, sur une large partie de l’Hexagone qui échappait aux nuages et à la pluie, de la Bretagne à la Lorraine, de Lille jusqu’en Corse, mais aussi de l’Amérique à la Russie, de magnifiques aurores boréales illuminaient les paysages de campagne, de montagne et de bord de mer. Même dans les villes, de vastes taches rougeâtres distinctes de la pollution lumineuse maculaient l’horizon jusqu’au zénith. Mieux encore, sous les tropiques, comme à la Réunion, des photos singulières confirmaient le ballet céleste de la nuit du 10 octobre avec des draperies rouges, bleues et vertes s’agitant sous l’intensité de la tempête géomagnétique en cours. Du grand spectacle, le second de l’année après celui du 10 mai qui surprit tout le monde, mais qui s’explique facilement par la variabilité solaire dont le cycle d’activité, d’environ 11 ans, connait en ce moment et pendant un à deux ans encore une intensité maximale. “Le Soleil est l’ombre de Dieu”, écrit Michel Ange, sculpteur, architecte, peintre et poète florentin, à qui l’on doit — entre autres — les fameuses fresques de la chapelle Sixtine. Un siècle avant que Galilée ne pointe sa lunette en direction du globe étincelant, y note la présence de taches sombres et en conclue que le Soleil tourne sur luimême en 27 jours, l’apogée de la Renaissance romaine est marqué par la volonté du pape Jules II de voir l’art inventer l’imagerie d’une Rome nouvelle et éternelle au service de sa mission spirituelle et politique. Et quoi de mieux que ce Sol invictus, littéralement le “Soleil invaincu”, dignité officielle du lointain empire romain, pour trouver sa place au service du Dieu unique, qualifié par les dévots de “lumière du monde”. Tel Janus, le dieu romain aux deux visages, consacré au temps qui passe, au ciel et au jour, le Soleil est tout à la fois le miroir étincelant de nos cultures et un simple objet de la connaissance humaine qu’il est nécessaire d’étudier et de comprendre. Forte des progrès de la science, notre société a la conviction que cet astre particulier — une gigantesque chaudière thermonucléaire brulant chaque seconde des centaines de millions de tonnes d’hydrogène — est indépendant du cours de nos vies et peut être perçu à la manière d’un arbre, d’un nuage ou d’une montagne : un élément de décor, extérieur à nos activités. C’est oublier bien vite qu’il fut le premier dont le culte instaurait un lien direct entre nos existences et celle des astres. Nul ne peut ignorer que le Soleil est source de toute vie et que l’Homme lui est soumis, comme à un principe vital. C’est cette dualité qui s’impose quand les colères solaires nous rappellent sa proximité et notre petitesse. Et attirent de nouveau notre attention sur cette étoile jaune, d’âge adulte, célibataire plutôt sage, dont la particularité est qu’elle est la seule connue — encore aujourd’hui — à favoriser l’existence d’une petite planète sur laquelle caracole la vie. “La vie est comme un arc-en-ciel, nous rappelle Victor Hugo, il faut de la pluie et du Soleil pour en voir les couleurs.” 3 ÉDITORIAL Alain Cirou directeur de la rédaction © MéBé Pour continuer à démocratiser l’accès à l’astronomie, nous avons besoin de vous. Lorsque vous faites un don à l’AFA, vous nous donnez les moyens de poursuivre notre mission et de mettre en place de nouveaux projets. Pour consulter tous nos événements et soutenir nos actions, rendez-vous sur https://www.afastronomie.fr/ POUR LA DIFFUSION DES SAVOIRS ENGAGEZ-VOUS DR 5 Prochaine parution le 15 janvier Revue de l’Association française d’astronomie 17, rue Émile-Deutsch-de-la-Meurthe 75014 Paris. Tél. : 01 45 89 81 44. www.cieletespace.fr - www.afastronomie.fr - www.galleryastro.fr Directeur de la publication : le président de l’Association française d’astronomie, Olivier Las Vergnas Directeur de la rédaction : Alain Cirou, alain.cirou@cieletespace.fr. Rédacteur en chef : Philippe Henarejos, philippe.henarejos@cieletespace.fr. Rédacteur en chef adjoint : David Fossé, d.fosse@cieletespace.fr. Chef.fes de rubrique : Jean-Luc Dauvergne, jl.dauvergne@cieletespace.fr, Émilie Martin, e.martin@cieletespace.fr. Rédacteur: Guillaume Langin, guillaume.langin@cieletespace.fr. Ont collaboré à ce numéro : Stéphane Fay, ÉvrardOuicem Eljaouhari, Myriam Détruy, Mathis De Géa, Emmanuel Beaudoin. Secrétaire de rédaction: Emmanuelle Lancel, e.lancel@cieletespace.fr. Direction artistique: Olivier Hodasava, o.hodasava@cieletespace.fr, assisté de Florence Can. Publicité et développement commercial : Pauline Alcouffe, pauline.alcouffe@afastronomie.fr. Contact photo : Nicolas Franco, contact@galleryastro.fr. Comptabilité : Sandrine Dorbais, s.dorbais@cieletespace.fr. - 2 Contact diffuseurs de presse : Destination média. Tél. : 01 56 82 12 04. Abonnement : Ciel & espace c/o Abomarque CS 60003, 31242 L’Union Cedex. Tél. : 05 34 56 35 60 (10 h-12 h/14 h-17 h). Site: www.cieletespace.fr/abonnement . Abonnement Canada: Express Mag, 3339 rue Griffith, Saint-Laurent QC H4T 1W5. Tél.: 1(800) 363– 1310 ou (514) 355-3333. Mail: expsmag@expressmag.com. Abonnement États-Unis: Express Magazine, PO Box 2769 Plattsburgh (New York) 12901 – 0239. Tél.: 1(800) 363 1310 ou (877) 363 1310. Mail: expsmag@expressmag.com. ISSN n° 0373-9139. CPPAP n° 1028 G 83672. Impression : Agir Graphic 53000 Laval, France. Imprimé en France. Distribué par les MLP. N° 598, 12/2024. Dépôt légal à parution. © 2024 AFA Encarts : le hors-série n° 50 Le ciel en 2025 (abonnés) et le Calendrier 2025 (tout le tirage) Papier certifié FEPC. Origine: Autriche et Finlande. Fibres recyclées: 0. P tot.: 0,01kg/t (couverture) et 0,1kg/t (intérieur). décembre 2024 / janvier 2025 | N° 598 SOMMAIRE 3 éditorial 7 télescopages 8 tout image 14 bloc-notes Décryptage, interview… : l’actualité astronomique et spatiale en bref 28 drôles d’idées Conjurer Armageddon avec un rayon de la mort 54 enquête Le potentiel signal extraterrestre de 1977 a-t-il été décrypté ? 60 Retour à la source des météorites martiennes 64 Classer les galaxies : du diapason à la phylogénétique 70 Ces cracks de la radio écoutent les murmures des sondes spatiales 76 portfolio Duel de photographes dans l’ISS 82 histoire Wotan, l’ingénieur allemand et les deux dictateurs 90 l’image à remonter le temps La première éclipse soviétique 92 premier contact M78, une nébuleuse changeante 96 dans le ciel Les rendez-vous étoilés de ces deux mois 100 observation Mars au plus près ! 106 test Le Celestron Origin, un télescope connecté mature 110 ouvert la nuit Vos plus belles photos du ciel 120 du côté de l’association Neuf nouveaux centres d’astronomie agréés par l’AFA 124 loisirs astro Livres, films, animations, conférences, stages… : notre sélection pour découvrir l’astronomie 130 regard Les galaxies sont centenaires 30 DOSSIER Les limites de l’Univers Depuis qu’Edwin Hubble a découvert l’expansion du cosmos, les astronomes sont face à un casse-tête. Si l’Univers est en expansion, cela veut-il dire qu’il a eu un début ? Et dans ce cas quelle sera sa fin ? Ou encore comment un Univers infini peut-il grandir ? Autant de questions simples et complexes qui animent la recherche en cosmologie depuis un siècle. Image de couverture: ©O. Hodasava/C&E 32 L’Univers observable 34 Y a-t-il eu un début ? 38 Fini ou infini ? 42 Y aura-t-il une fin ? 46 La vitesse de la lumière 50 La composition de l’Univers https://boutique.afastronomie.fr/produits-pedagogique Analysez la fiabilité d’une source autour de trois fake news de l’espace! SOURCE TRACKER DÉTECTIVE DE L’INFO! UN JEU DE CARTES très facile propose de démêler le vrai du faux lors de parties de 20 minutes. De 9 à 99 ans. Trois manches : TRIER les sources (institution, presse, blog / page perso) DIFFÉRENCIER opinion et information REMONTER le fil chronologique de la circulation de l’information 30 € à commander sur : 7 | N° 598 TÉLESCOPAGES ÉCRIVEZ-NOUS ÉCRIVEZ-NOUS Ciel & Espace, 17, rue Émile-Deutsch-de-la-Meurthe 75014 Paris revue@cieletespace.fr DE HEM À LILLE Suite à l’article sur l’ancien observatoire d’Hem (C&E 597 p. 84), nous souhaitons faire profiter les lecteurs d’informations complémentaires. La vie de Robert Jonckheere et son ancien observatoire à Hem ont fait l’objet de nombreuses recherches réalisées par Jean-Claude Thorel, spécialiste des étoiles doubles visuelles. L’ensemble de ses travaux a été publié dans Le ciel d’une vie, Robert Jonckheere (éditions Le temps présent, 2009). Les photographies parues dans le Ciel & espace n° 597 sont le fruit de ses recherches. La lunette “Jonckheere” est toujours en activité à l’observatoire de l’université de Lille. L’observatoire de Lille est un lieu de recherche et d’enseignement, notamment pour les étudiants du diplôme d’université en astronomie. Plus largement, il peut se visiter par l’intermédiaire de l’Association Jonckheere-Les Amis de l’observatoire de Lille. Nous invitons les personnes intéressées à consulter les deux sites ci-dessous : https://asso-jonckheere.wixsite.com/accueil https://astronomie.univ-lille.fr/ Alain Vienne, directeur de l’observatoire de l’université de Lille André Amossé, président de l’Association Jonckheere L’ÉCLIPSE DE VESTA Dans le hors-série “Le ciel en 2025”, une erreur s’est glissée page48 sur le texte du 2mai. Voici le texte qui aurait dû apparaitre: VESTA PASSE À L’OPPOSITION Le 2mai, l’astéroïde Vesta est à l’opposition dans la Balance. De magnitude5,7, il est potentiellement visible à l’œil nu dans un ciel bien noir. Des jumelles ou une petite lunette permettent de le débusquer et de suivre son déplacement de nuit en nuit. Vesta est le quatrième astéroïde connu et le plus brillant. Avec 530km de diamètre, il est le deuxième plus gros objet de la ceinture d’astéroïdes, après la planète naine Cérès. La lunette Jonckheere sous la coupole de l’observatoire de Lille en 2020. © Alexandre Caffiaux, Univ. de Lille 8 TOUT IMAGE | n° 598 UN COUPLE ET DES BOUCLES Cette structure sinueuse, observée par Hubble dans le Verseau, est une manifestation de la danse macabre à laquelle se livrent deux étoiles à 700 années-lumière de la Terre. L’une est une géante rouge 400 fois plus grosse que le Soleil. Un astre mourant, instable, qui pulse avec une période de 390 jours. L’autre est une naine blanche, le résidu surchauffé du cœur d’une étoile défunte, qui tourne en 44 jours autour de la précédente. L’ensemble s’appelle R Aquarii. Lorsque la naine est au plus près de la géante, elle siphonne un peu de sa matière. Celle-ci vient remplir un disque entourant la naine qui, régulièrement, explose en projetant des jets. Déformés par les puissants champs magnétiques stellaires, ils dessinent ces belles boucles. © Nasa, ESA/Hubble 9 TOUT IMAGE | N° 598 10 TOUT IMAGE | n° 598 ACCUEIL À BRAS OUVERTS POUR LE SUPER HEAVY L’instant vécu à Boca Chica le 14 octobre 2024 est sans conteste un évènement majeur dans l’histoire de l’exploration spatiale. Après un décollage parfait où il emportait à son sommet un vaisseau Starship, le Super Heavy est revenu se poser en douceur sur son pas de tir au Texas. Premier essai, première réussite pour Space X, constructeur de ce géant de 250 tonnes et de 70 m de haut, le plus gros lanceur jamais conçu. Sans la moindre anicroche, le Super Heavy s’est lové entre les bras ouverts de la tour de lancement et a pu être récupéré. © Space X 11 TOUT IMAGE | N° 598 SCAPHANDRES LUNAIRES La Chine a présenté fin septembre le scaphandre qu’elle utilisera pour faire marcher ses astronautes sur la Lune “avant 2030” (ci-dessus). Mioctobre, c’était au tour de la société américaine Axiom de révéler l’apparence du scaphandre qu’elle met au point pour le programme Artemis (ci-contre). Si l’on ne sait rien de l’état d’avancement côté chinois, il est connu qu’Axiom aura du mal à livrer son scaphandre pour fin 2026, date toujours officielle de la mission Artemis 3. © CMS et Axiom Space
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