PLANÈTE ROBOTS n°85 - Page 3 - 85 Gammes de produits dédiés aux AGV et AMR. Profitez de nos compétences en matière de solutions d’entraînement et de contrôle adaptées aux technologies de pointe pour les robots autonomes et navettes logistiques. Conçues pour des performances optimales, notre technologie d’entraînement avancée garantit une efficacité, une agilité et une fiabilité inégalées dans chaque mission. Robots autonomes intelligents AGV, AMR, navettes, robots de livraison : Comment développer un business performant grâce à des technologies d’entraînement efficientes ? Scannez ce QR Code et accédez gratuitement au contenu de notre nouveau Livre Blanc. www.maxongroup.fr Atlas 2.0, le robot le plus dynamique du monde Au moment de boucler ce numéro, une vidéo se propageait comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux : celle de la nouvelle itération du robot Atlas mise en ligne par Boston Dynamics dans le cadre d’une stratégie marketing virale savamment orchestrée. Un nouvel humanoïde, « le plus dynamique du monde », n’essayant même plus « d’imiter l’homme mais de le dépasser ». C’est peu de dire que la pépite technologique du Massachussetts – passée sous l’étendard Hyundai fin 2020 pour près d’un milliards de dollars1 – aura frappé un grand coup en publiant successivement le 16 avril une première vidéo annonçant le retrait de son robot hydraulique HD Atlas et, dès le lendemain, une seconde présentant cet Atlas 2.0 tout électrique, plus robuste, doté d’une amplitude de mouvements plus large que son prédécesseur, d’une tête pivotant à 360 degrés rappelant le robot R2D2, et réussissant la prouesse de se relever à partir d’une position couchée. Le constructeur des robots Spot et Stretch replace ainsi la balle au centre dans la course à la commercialisation d’humanoïdes dans laquelle l’Optimus Tesla semblait jusqu’à présent le mieux placé, talonné notamment par les robots Figure 01 et Digit (Agility Robotics). En effet, à défaut d’être totalement ready to market, Boston Dynamics affirme être prêt à déployer ce nouvel Atlas dans les usines automobiles de sa maison-mère, fort de sa commercialisation réussie de plus de 1500 Spot. On serait presque tenté dire : « Elon Musk en a rêvé, Boston Dynamics l’a fait », d’autant que le tweet posté sur X accompagnant la vidéo semblait moquer indirectement le milliardaire américain2 . Dans son communiqué du 17 avril3 , qui se veut à la fois une feuille de route pour les prochains mois et un manifeste plus général en faveur du déploiement de robots mobiles autonomes à grande échelle, Boston Dynamics indique que, si le nouvel Atlas se rapproche d’une forme humaine, il est équipé pour se déplacer « de la manière la plus efficace possible pour accomplir une tâche, plutôt que d’être contraint par une amplitude de mouvement humaine », ajoutant qu’« Atlas évoluera d’une manière qui dépassera les capacités humaines », avec comme objectif de fournir « un robot unique capable d’accomplir des tâches ennuyeuses, sales et dangereuses dans des applications réelles ». Point central de la stratégie du constructeur : un robot performant n’est que l’un des éléments requis pour une solution commerciale réussie et doit s’inscrire dans le cadre d’un écosystème de transformation numérique plus large. Sur ce plan, l’Atlas 2.0 est doté de nouveaux outils d’IA et d’apprentissage automatique, comme l’apprentissage par renforcement et la vision par ordinateur. Dans ce domaine logiciel et de l’IA incarnée, les avancées technologiques vont être passionnantes à suivre, à l’heure où NVIDIA vient justement de présenter son projet GR00T visant à développer des robots humanoïdes auto-conscients grâce à l’utilisation d’un nouveau modèle de fondation multimodale4 . En attendant, Boston Dynamics se déclare prêt à commercialiser « immédiatement une IA percutante ». À l’image de sa communication. Eric Bonnet ÉDITO INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET ROBOTIQUE Publication bimestrielle Éditeur : SARL Lexing Editions 58, boulevard Gouvion-Saint-Cyr, 75017 Paris. Gérant : Alain Bensoussan Directeur de la publication : Alain Bensoussan Directeur de la rédaction : Eric Bonnet Rédacteurs : Alain Bensoussan, Darine Habchi, Frédéric Boisdron et Nicolas Denis. Photos : Crédits photos : Freepik, Pixabay, Pexels, Bing image creator. Photo couverture : © Boston Dynamics Photo édito : © Pierre Roigt Comwine Direction artistique : Mathilde Delattre-Josse. Publicité : contact-pr@planeterobots.com 01 82 73 05 05 Imprimeur : MCC Graphics s. coop., Txirrita-Maleo Birbil, 11, 20100 Errenteria Gipuzkoa (Espagne) © 2024 Lexing Editions - Dépôt légal à parution. ISSN : 2106-3133. N° de commission paritaire : 0428 K 90181. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru ? Nous sommes à l’écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe : contact@planeterobots.com Site Web : www.planeterobots.com Retrouvez Planète Robots en version numérique sur : Cafeyn, Viapresse Suivez-nous sur : LinkedIn : linkedin.com/company/planète-robots Facebook : facebook.com/planeterobots Twitter : twitter.com/planeterobots 1. Spot et Hyundai en visite à Paris, Planète Robots n° 73, mai-juin 2022, p. 73 2. « We promise this is not a person in a bodysuit » (Nous vous promettons qu’il ne s’agit pas d’une personne en body) V. Julien Lausson, Numerama.com, 18 avril 2024 3. bostondynamics.com/blog 4. V. infra, p. 4 PLANÈTE ROBOTS N°85 MAI / JUIN 2024 4 Sommaire MAI / JUIN 2024 - NUMÉRO 85 Rencontre avec la nouvelle Chief Operating Officer d’AnotherBrain, à l’heure où l’entreprise fondée par Bruno Maisonnier, le père des robots NAO de Pepper, vient d’annoncer la disponibilité d’une solution unique de contrôle qualité « Blue Phosphor® » mise au point à partir de leurs algorithmes d’IA développés depuis 7 ans. ENTRETIEN ANNE-SOPHIE MADOIRE-ROUZAUD, COO D’ANOTHERBRAIN DOSSIER FOOD & HOTEL : L’ARRIVÉE DES ROBOTS 21 AI Robotics lance Ugo, son premier robot multimodal 23 Le premier hôtel de luxe à adopter un robot 24 Onyro, le service de demain 26 Entretien avec Thomas Linkenheil, co-président de United Robotics Group 4 Actualités 8 IA générative et robotique : vers des usages plus ambitieux 10 IA génératives : vers des robots augmentés ? 14 Entretien avec Anne-Sophie Madoire-Rouzaud, COO d’AnotherBrain Page 14 © AnotherBrain - © Kimpton St Honoré Paris - © Exotec DOSSIER FOOD & HOTEL : L’ARRIVÉE DES ROBOTS Page 20 Les robots mobiles autonomes destinés aux hôtels et aux restaurants se multiplient, comme l’a montré le récent salon Food Hotel Tech qui s’est tenu à Paris en mars dernier. Tour d’horizon de quelques robots récents qui tous visent à déléguer les tâches ingrates et optimiser l’organisation. DOSSIER ROBOTS MOBILES : INCONTOURNABLES DANS LA LOGISTIQUE Page 29 Les champions de la logistique automatisée se partagent aujourd’hui les technologies d’AGV (véhicules à guidage autonomes) et d’AMR (robots mobiles autonomes), qui ont en commun d’optimiser les flux de production, mais diffèrent par leur approche et leurs caractéristiques. PLANÈTE ROBOTS N°85 MAI / JUIN 2024 5 DOSSIER ROBOTS MOBILES : INCONTOURNABLES DANS LA LOGISTIQUE 30 AGV vs AMR : des systèmes automatisés efficaces mais différents 33 AGV et AMR, incontournables dans la logistique du futur 41 Entretien avec Louis EsquerrePourtere, Head of Design d’Exotec 43 C-Log : des robots made in SaintMalo spécialisés dans la logistique du prêt-à-porter 47 Entretien avec Yves Cazard, Président de Forx 48 Entretien avec Stéphane Sander, CEO, Sherpa Mobile Robotics 50 L’avenir de l’intralogistique : une révolution menée par AutoStore ROBOTIQUE 52 Faulhaber : l’innovation est une priorité essentielle 54 Révolution robotique française : comment Fuzzy Logic redéfinit l’automatisation industrielle 56 Robots sociaux : les freins à l’usage DOSSIER ROBOTS DE JARDIN 61 Bien choisir son robot nettoyeur de piscine 64 Des robots nettoyeurs de piscine intelligents et respectueux de l’environnement 72 La piscine intelligente selon Univerpool 73 Des robots de tonte évolués et respectueux de l’environnement INTELLIGENCE ARTIFICIELLE 82 Qu’est-ce qu’un réseau de neurones ? CULTURE 89 Pourquoi le monde est un jeu (et comment en déjouer la fin) 95 Micronora 2024 : les microtechniques intelligentes à l’honneur © Aiper - © DR Page 60 ROBOTS DE PISCINE ET DE JARDIN DOSSIER L’arrivée des beaux jours marque le retour des robots de piscine et de tonte. Tour d’horizon des offres d’un marché en pleine croissance, à l’heure où l’accélération du réchauffement climatique et les nouvelles aspirations de vie post-Covid ont changé la donne. Page 89 POURQUOI LE MONDE EST UN JEU (ET COMMENT EN DÉJOUER LA FIN) Alexandre Cadain publie aux Éditions de l’Observatoire « Homo Ludens » dans lequel cet entrepreneur dans l’intelligence artificielle au service du bien commun nous explique pourquoi il est urgent de changer les règles du grand jeu de société dans lequel nous vivons. LIVRES PLANÈTE ROBOTS N°85 MAI / JUIN 2024 6 À l’occasion de son discours d’ouverture très attendu lors de la conférence GTC24, Jensen Huang, fondateur et PDG de NVIDIA, a présenté le 18 mars dernier son projet GR00T, un modèle fondamental polyvalent dédié à la robotique humanoïde. Le dirigeant de la multinationale américaine basée à Santa Clara (Californie), plus grosse valorisation mondiale juste derrière Microsoft et Apple, a également dévoilé à cette occasion un nouvel ordinateur, Jetson Thor, dédié aux robots humanoïdes basé sur le système sur puce (SoC) NVIDIA Thor, ainsi que des mises à niveau significatives de la plateforme robotique NVIDIA Isaac, comprenant des modèles fondamentaux d’intelligence artificielle générative et des outils pour la simulation et l’infrastructure de flux de travail d’intelligence artificielle. « Créer des modèles fondamentaux pour les robots humanoïdes généralistes est l’un des problèmes les plus passionnants à résoudre dans le domaine de l’IA aujourd’hui », a notamment déclaré Jensen Huang. « Les technologies habilitantes convergent pour permettre aux principaux roboticiens du monde entier de faire des bonds gigantesques vers la robotique générale artificielle. » Les robots alimentés par GR00T – qui signifie Generalist Robot 00 Technology – seront conçus pour comprendre le langage naturel et émuler les mouvements en observant les actions humaines – apprenant rapidement la coordination, la dextérité et d’autres compétences © NVIDIA Jensen Huang et le robot Disney alimenté par Jetson Actualité NVIDIA : un nouveau modèle d’IA dédié aux robots PLANÈTE ROBOTS N°85 MAI / JUIN 2024 7 MAI / JUIN 2024 N°85 PLANÈTE ROBOTS 7 pour naviguer, s’adapter et interagir avec le monde réel. Dans son keynote, Huang a présenté plusieurs de ces robots réalisant diverses tâches. Conçu pour les robots humanoïdes, Jetson Thor a été créé comme une nouvelle plateforme informatique capable d’effectuer des tâches complexes et d’interagir de manière sûre et naturelle avec les personnes et les machines. Il possède une architecture modulaire optimisée pour les performances, la consommation d’énergie et la taille. Le SoC comprend un GPU de nouvelle génération basé sur l’architecture NVIDIA Blackwell avec un moteur de transformation fournissant 800 téraflops de performances d’intelligence artificielle en virgule flottante 8 bits pour exécuter des modèles d’intelligence artificielle générative multimodaux comme GR00T. Avec un processeur de sécurité fonctionnelle intégré, un cluster de CPU haute performance et une bande passante Ethernet de 100 Go, il simplifie considérablement les efforts de conception et d’intégration. Peu à peu, NVIDIA est en train de construire une plateforme d’intelligence artificielle complète pour les principales entreprises de robots humanoïdes : 1X Technologies, Apptronik, Boston Dynamics, Figure AI, Fourier Intelligence, Sanctuary AI, Unitree Robotics et XPENG Robotics, entre autres. C’est notamment le cas du robot Digit d’Agility Robotics qui s’est associé à NVIDIA pour investir dans le calcul, les outils de simulation, les environnements d’apprentissage automatique et d’autres infrastructures nécessaires pour accélérer le développement de ses robots. « Un réel accélérateur pour le monde de la robotique » Jérôme Monceaux, fondateur et CE0 d’Enchanted Tools, était présent avec son robot Miroki à la conférence GTC24, où il a rencontré Jensen Huang. Il nous livre son analyse des annonces du CEO de Nvidia qui utilisé l’image du robot compagnon tricolore lors de son keynote d’ouverture. « La principale annonce de Jensen Huang concernait le nouveau composant Blackwell d’une densité sans précédent, qu’il a optimisé pour des calculs matriciels tels que ceux nécessaires dans les Deep Neural Network, et typiquement dans les LLM. Mais au-delà des grands modèles de langages, s’agissant des besoins de la robotique, on parle de plus en plus de end to end, à savoir le fait de récupérer l’ensemble des données d’entrée (principalement l’image et le son) pour les restituer à travers le robot,alorsqu’enmatièred’IAgénératives, les LLM évoquent le plus souvent uniquement du text to text alors que les besoins en robotique sont beaucoup plus larges que cela. Par ailleurs, souvent, le problème que l’on rencontrelorsquedenouvellescartes GPU sortent, c’est qu’il y a pas forcément de bibliothèques associées. Cela a toujours été la grande force de NVIDIA d’associer des librairies à ses cartes graphiques, notamment pour ses utilisateurs qui font du Computer Vision. NVIDIA annonce toute une série de blocs technologiques dans le cadre de GR00T qui sont directement intégrés sur leur carte Thor. Et notamment plein d’éléments notamment de simulation déjà pré-intégrés et dédiés à la robotique. C’est évidemment un réel accélérateur pour le monde de la robotique. Ceci dit, tout le monde est très actif dans ce domaine, Qualcomm en tête. Toute une série d’ordinateurs laptop sortent, qui sont « AI Powered ». La particularité de NVIDIA, c’est d’avoir mis l’accent sur la robotique. Nous sommes est en train de vivre une grande révolution dans le domaine de la robotique grâce à ces avancées. Reste qu’il faut savoir les utiliser correctement. Et ne pas être dépendant d’une seule solution. La bonne nouvelle avec des plateformescommeGR00T,c’estquepour les constructeurs de robots comme pour les hobbyistes, le prototypage va être beaucoup plus rapide car on va pouvoir récupérer des cartes avec tout un dispositif déjà intégré, et ça c’est un vrai gain. Et donc pouvoir développer les robots beaucoup plus rapidement. Entre 2005, quand nous avons commencé à développer NAO, et aujourd’hui avec Miroki, le bond technologique est énorme, notamment grâce aux échanges d’intégration et cartes embarquées, qui rivalisent d’ingéniosité pour apporter aux utilisateurs des fonctions de très haut niveau pertinentes suivant les domaines d’usage ». Propos recueillis par E.B. © Enchanted Tools Jensen Huang et Jérôme Monceaux avec son robot Miroki lors de la conférence GTC24. PLANÈTE ROBOTS N°85 MAI / JUIN 2024 8 qu’on aurait pu l’imaginer et qu’elle l’est dans les médias et les solutions technologiques proposées aujourd’hui. À ce stade, on voit peu d’IA générative. Comment l’IA va être déployée dans le cadre des technologies immersives est l’un des enjeux des mois que nous avons hâte d’observer. Dernier point notable : la présence la discrète mais réelle du casque Vision Pro d’Apple sur quelques stands d’exposants qui l’avaient acheté Alexandre Bouchet, directeur de Laval Virtual, premier événement dédié aux technologies immersives (réalité virtuelle, réalité augmentée, spatial computing…), dresse un premier bilan de l’édition 2024 qui vient de se dérouler du 10 au 12 avril. Quel premier bilan tirez-vous de cette édition ? En termes de participation, nous n’avons pas encore les chiffres définitifs, mais nous nous situons sur les mêmes bases que l’année dernière, à savoir à peu près 6 000 visiteurs professionnels et 160 exposants auxquels il faut ajouter les projets étudiants et de laboratoires, soit au total plus de 190 exposants, un chiffre comparable à l’édition 2023. Sur le fond, ce qui ressort des retours des exposants, c’est un visitorat très qualifié, avec une forme de maturité dans l’expression de ses besoins, ce qui représente une vraie évolution : les gens ne viennent plus seulement pour de la veille technologique, mais pour trouver un prestataire qui va régler un de leurs problèmes ou leur trouver une solution. Le bilan de cette édition à chaud est donc extrêmement positif. Avec, une cerise sur le gâteau, la présence le jeudi 11 mai de la Secrétaire d’État chargée du Numérique Marina Ferrari qui a choisi Laval virtual pour montrer l’intérêt du gouvernement dans le domaine des technologies immersives, et a profité de cette Actualité Alexandre Bouchet visite pour annoncer le lancement, dans le cadre de France 2030, d’un appel à projet dans le domaine des technologies innovantes des univers virtuels immersifs. C’est évidemment un formidable coup de projecteur pour Laval Virtual, les partenaires et les exposants qui nous font confiance. Et un réel encouragement pour nos équipes. Sur le fond, quelles sont les tendances observées ? Les technologies immersives sont, au même titre que l’intelligence artificielle, omniprésentes en ce début d’année 2024. Et pourtant, certains observateurs présents à Lava se sont étonnés que les cas d’usage d’utilisation de l’IA générative en VR ou MR ne soient pas plus nombreux. Qu’en pensez-vous ? S’agissant des tendances de cette édition, ce qui se confirme, c’est la présence de beaucoup plus d’exposants et de contenus relatifs à la réalité virtuelle qu’à la réalité augmentée. Là aussi, on observe une forme de maturité beaucoup plus forte dans le virtuel, même si la frontière entre les VR et AR est devenue très ténue puisque les casques de réalité virtuelle proposent aujourd’hui de la réalité mixte permettent ce mélange entre les mondes virtuel et réel. Je partage également l’analyse selon laquelle, hormis quelques stands qui sont sur des positionnements plutôt R & D, l’IA n’est pas aussi présente lors de cette édition « L’édition 2024 confirme la véritable dimension internationale de Laval Virtual » PLANÈTE ROBOTS N°85 MAI / JUIN 2024 9 De g. à dr. : Zénaïs Crochard, Nicolas Perrier, Corentin Puech et Sylvie Couranton aux Etats-Unis et le proposaient en démonstration en attendant son déploiement officiel en Europe. Voir quelle sera la présence de ce casque dans notre monde professionnel dans les prochains mois et en quoi sa commercialisation pourrait accélérer les usages du secteur est véritable enjeu. Vous venez de souligner la présence massive de participants étrangers lors de cette édition. Après près de deux années et deux éditions à la tête d’une nouvelle équipe, comment voyez-vous Le 23 avril dernier, Inetum, leader européen des services et des solutions digitales, ouvrait les portes de son FabLab parisien à ses clients, partenaires et prospects pour une matinée dédiée à l’impact de l’IA générative et de la réalité virtuelle sur la pédagogie et la formation. l’avenir de Laval Virtual ? Une extension internationale du salon est-elle envisagée ? L’édition 2024 confirme la véritable dimension internationale de Laval Virtual, ce qui n’est pas une nouveauté en soi. On a noté cette année un tiers d’exposants et de visiteurs étrangers, soit 2000 personnes de 37 nationalités qui sont venues à Laval en provenance du monde entier, d’Europe, des États-Unis, de Corée, de Taïwan. Ce n’est pas rien, et nous sommes fiers de ce statut de notoriété et d’efficacité qu’on a su confirmer au plan Nicolas Perrier, Consultant Senior en Innovation Technologique chez Inetum a ouvert la matinée en revenant sur les faits marquants Laval Virtual 2024. « J’ai été agréablement surpris par l’annonce du budget alloué aux technologies immersives par la secrétaire d’Etat chargée du international. En revanche, notre stratégie n’est pas d’exporter le salon dans d’autres pays, comme cela a été fait par le passé. Ce n’est ni rentable, ni souhaité par la communauté XR qui se rassemble à Laval. Notre stratégie est clairement de nous ancrer sur notre territoire, de maintenir le nombre d’exposants et de visiteurs étrangers, voire de l’augmenter, et de conserver notre place de premier au monde de la réalité virtuelle et augmentée. Propos recueillis par Eric Bonnet Numérique: ceci traduit bien tout l’intérêt porté aux innovations actuelles et à leur impact » a-t-il déclaré, « et vient confirmer une dynamique porteuse pour l’ensemble des acteurs de l’écosystème ». Cette matinée ouverte par Sylvie Couranton, directrice du FabLab Paris, a été l’occasion de démontrer les nouvelles fonctionnalités d’Intraverse, la plateforme de réalité virtuelle développée par Inetum (v. Planète Robots n°81, septembre-octobre 2023). Augmentée des Virtual Humans, ces avatars pilotés par l’Intelligence Artificielle, la plate-forme offre aux clients d’Inetum une expérience unique et immersive toujours plus vraie que nature. Avec cette nouvelle technologie, Inetum démultiplie les possibilités pour la mise en situation et la formation en réalité virtuelle. Et cela est aussi bien valable pour l’éducation, la médecine ou encore l’industrie. E.B. À la rencontre des Virtual Humans d’Inetum PLANÈTE ROBOTS N°85 MAI / JUIN 2024 10 En Europe, hormis quelques pépites nationales, la chaîne de valeur de l’IA générative est largement dominée par quelques grands acteurs américains, tandis que la Chine est un candidat sérieux dans la course au leadership mondial. Bien que l’avenir de l’IA générative et son impact sur nos sociétés demeurent difficiles à prédire, une chose est claire : l’Europe ne peut pas se contenter de suivre les tendances dominantes et doit trouver sa propre voie dans ce paysage technologique en mutation. Il s’agit de mettre les technologies au service de réponses à nos grands défis tels que le changement climatique et la régénération de nos écosystèmes, tout en protégeant nos valeurs culturelles et notre autonomie stratégique. L’IA générative est actuellement au sommet de la courbe de hype de Gartner et elle entraîne la robotique dans son sillage. La robotique humanoïde est à l’honneur, avec puissance, agilité et dextérité. On nous promet des saltos périlleux, le pliage du linge, la danse synchronisée, le chien mécatronique qui m’accompagne dans mon jogging matinal et, bien sûr, le service du café au réveil. J’attends, pour ma part, des usages plus ambitieux de la combinaison en système de ces deux technologies. L’Europe ne peut pas se contenter de suivre les tendances dominantes et doit trouver sa propre voie dans ce paysage technologique en mutation. L’IA générative est une branche fascinante de l’intelligence artificielle. Elle permet des analyses approfondies de notre environnement, très différentes de celles issues de l’intelligence humaine. L’intelligence générative s’appuie sur des masses de données et non sur de la connaissance et des expériences sensibles. Elle restructure et réinterprète ces données et propose des rapprochements inédits qui peuvent contribuer à notre meilleure appréhension des interdépendances et des modèles complexes du vivant. Elle est capable de produire de nouveaux contenus, allant bien au-delà de textes et de musique, d’images, de videos et même de codes, en s’appuyant sur des modèles probabilistes et des réseaux neuronaux. Alimentée par des données en masse, associée aux supercalculateurs et réseaux de connectivité, elle repousse les limites de nos capacités d’analyse de systèmes complexes, de création de solutions et d’interactions avec les artefacts technologiques qui nous entourent. Le design génératif, en particulier, ouvre la voie à des solutions inédites. En parallèle, les robots ne se contentent plus d’être de simples automates. La robotique offre aujourd’hui des outils de plus en plus sophistiqués qui étendent nos capacités de perception, d’action et d’interaction et s’adaptent au contexte de leurs missions, y compris dans © SGPI SIPA Tristan Reynaud IA générative et robotique : vers des usages plus ambitieux L’adoption massive des premières applications de l’IA générative force à reconsidérer nombre de feuilles de route technologiques à l’échelle mondiale. Libres propos Catherine Simon PLANÈTE ROBOTS N°85 MAI / JUIN 2024 11 IA générative et robotique : vers des usages plus ambitieux LIBRES PROPOS Des expérimentations inattendues voient le jour, comme, par exemples, l’infiltration de micro-robots au sein d’une communauté de cafards, pour étudier les comportements collectifs dans des modes d’auto-organisation ou encore la proposition d’habitats mycelium du collectif d’architectes militants Bento. En combinant l’intelligence générative et la robotique, nous pouvons mieux comprendre les écosystèmes du vivant, produire de manière plus durable et vivre de manière plus harmonieuse dans le respect des équilibres de la planète. Cela nécessite une réflexion approfondie sur la manière de guider ces technologies vers des solutions efficientes et éthiques pour nos défis les plus urgents. En fin de compte, loin de la course à la prouesse technologique sans y donner du sens, aspirons à une utilisation audacieuse et ambitieuse de ces technologies pour faire résilience et façonner un avenir souhaitable. Catherine Simon Conseillère numérique industriel France 2030 Secrétariat Général pour l’investissement des environnements sociaux, non structurés, hostiles ou inaccessibles à l’homme. Les robots comblent le fossé entre les environnements virtuels et physiques, et constituent le matériel de prédilection pour l’incarnation de l’IA d’une manière tangible et opérationnelle. Malgré les défis actuels liés aux modèles d’IA générative, en termes de fiabilité et de précision, qui sont des éléments cruciaux dans le domaine de la sécurité robotique, la combinaison de l’intelligence artificielle générative et de la robotique est puissante et nous ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir, bien au-delà de me servir le café. Les robots ne se contentent plus d’être de simples automates. Ils comblent le fossé entre les environnements virtuels et physiques. Il s’agit alors d’utiliser la puissance de l’IA générative et les capacités des robots dans le domaine des sciences du vivant, tant il est vital de trouver de nouveaux équilibres pour réintégrer durablement notre écosystème. RBTX,la plateforme dédiée à la robotique low cost Configurer et commander une solution robotisée sur mesure pour votre application RBTX.fr FR-13xx-RBTX 202x89_CC (GS).indd 1 FR-13xx-RBTX 202x89_CC (GS).indd 1 19.04.24 10:33 19.04.24 10:33
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