LES VEILLEES DES CHAUMIERES n°3645 - Page 1 - 3645 Ce numéro comporte, sur tout ou partie de sa diffusion, un encart Reder SAS La Femme 2 SOMMAIRE DR 5 Actualité Ce festival où l’oiseau est roi 6 Exposition L’exposition universelle change de modèle 10 L’almanach d’avril 12 Le monde religieux Jean-Paul II, un pape entré dans l’Histoire 14 Le monde religieux Moisés Lira Serafín, le «martyr du confessionnal» à la foi inébranlable 16 Santé pratique Épine calcanéenne, halte aux douleurs! 18 Psycho Il s’ennuie à la retraite… Pas vous! 20 Toute une vie Josiane Balasko, un drôle d’électron libre 22 Métier d’autrefois Ces jattiers qui font assiette de tout bois! 24 Grands musées du monde MET: le gigantisme à l’américaine 26 Chansons de légende Non tu n’as pas de nom, quand les mots d’Anne Sylvestre frappaient fort 28 Nos jeux de la semaine 30 Il était une fois… La Mélodie du bonheur, miracle à Hollywood 32 Toutes vos lettres 33 Le coin lecture 24 Nouvelle L’enfant des Aulnières 40 Clin d’œil Correspondances amoureuses 42 Feuilleton 11 – Sandra et le Tzigane 49 Vos poésies 50 Nouvelle À la conquête des airs 56 Vos poésies 60 Feuilleton 10 – Adieu, Darling 65 Vos poésies 66 Nouvelle La dame de compagnie 72 Drôle de destin Séraphine Louis, le talent pur! Édito Et si en ce début de printemps, nous étions d’humeur badine? Si la joie et l’humour s’installaient subrepticement dans nos vies? Josiane Balasko en est un des symboles prégnants (p. 20)… Drôle, elle l’est. Touchante également. Profitons aussi des petits bonheurs que nous offrent la nature qui se réveille: ici un chant de bergeronnette grise (p. 106), là le clapotis de l’eau dans l’étang de Thau (p. 94)… Évadons-nous. À travers vos récits d’abord. Nous assistons dans ce numéro à l’issue finale d’Adieu, Darling (p. 60), ce feuilleton qui vous tient en haleine depuis 10 épisodes. Nous reviendrons également sur la vie de l’un des papes préférés de l’Histoire: Jean-Paul II (p. 12). Bonne lecture et rendez-vous le 16 avril. Les élèves oubliées de Jean-Jacques Henner 84 Dominique Chaudey Rédacteur en chef HARTL-MEYER.COM PHOTOS COUVERTURE – EN KIOSQUES: JACK TRIBECA/BESTIMAGE - SHUTTERSTOCK (X 3 - BRIDGEMAN IMAGES – VERSION ABONNÉS: SHUTTERSTOCK (X 3) - JACK TRIBECA/BESTIMAGE moderne jeté en C4. Du 2 au 15 avril 2025 74 Feuilleton 3 – Des fleurs pour Léopold 82 Chers objets Le coussiège 84 Exposition Les élèves oubliées de Jean-Jacques Henner 88 La première fois que… La France découvre les César 90 Toute une vie Karine Le Marchand, la liberté en bandoulière 92 Nos jeux de la semaine 94 Un lieu et ses secrets L’étang de Thau, entre mer et garrigue 96 Les grandes séries d’hier Papa Poule, un phénomène de société 98 La bonne cuisine Rôti, mijoté, en brochette… Du poulet à toutes les sauces! 104 Nos amis les animaux Balader son chat? Oui, c’est possible! 106 Nos amis les animaux La bergeronnette grise, un petit oiseau si proche de nous 108 Nos amis les animaux Fin de vie (enfin) heureuse pour les chats errants 110 Allons au jardin Le souci, la belle plante qui ne vous en donne pas! 112 Allons au jardin Il a le look, le Coco de Paimpol… Mais pas seulement! 114 Solution des jeux 115 Le musée en clair Primavera, de Juana Romani 116 Le musée des Veillées 30 74 La Mélodie du bonheur Miracle à Hollywood Feuilleton Des fleurs pour Léopold SHUTTERSTOCK TWENTIETH CENTURY FOX Les manuscrits non insérés dans Les Veillées ne sont pas rendus à leurs auteurs. Dans nos textes de fiction, toute ressemblance avec des situations, des personnes ou des patronymes existant ou ayant existé serait purement fortuite. Une publication du groupe Reworld Media ÉDITEUR REWORLD MEDIA MAGAZINES (SAS) 40, avenue Aristide-Briand – 92220 Bagneux Directeur de la publication: Gautier Normand Actionnaire: Président Reworld Media France (RCS Nanterre 477 494 371) Tél. accueil: 01-41-33-50-00 RÉDACTION redaction.veillees@reworldmedia.com Directrice de la rédaction: Linda Bouras Rédactrice en chef: Annie Viaud Assistante de la rédaction: Patricia Molnar Rédactrice en chef technique: Delphine Brengou Cheffe de service fiction: Valérie Dufils Première secrétaire de rédaction: Annie Touzé Courrier des lecteurs: Ouarda Akdache oakdache@reworldmedia.com Première rédactrice graphiste: Soifia Hanami Rédactrice graphiste: Ouarda Akdache Iconographe: Christian Rousselet DIRECTION-ÉDITION Directeur exécutif: Stéphane Haitaian Directeur d’édition: Tommaso Albinati ABONNEMENT ET DIFFUSION Directrice marketing direct: Catherine Grimaud Cheffe de marché senior: Rita Da Silva Responsable des ventes: Jacky Cabrera Responsable service diffusion: Philippe Merrien SERVICE ABONNEMENT Tél. 01-46-48-48-99 Du lundi au vendredi de 9 à 19 heures, et le samedi, de 9 à 18 heures, le tout sans interruption. Si vous préférez transmettre votre demande par écrit, vous avez deux possibilités: Depuis notre formulaire de contactsur: www.serviceabomag.fr Par courrier à: Service abonnement Les Veillées des Chaumières 59898 LILLE Cedex 9 Abonnement 1 an (26 numéros): 128,70 € FABRICATION Directeur des opérations industrielles: Bruno Matillat Prépresse/Photogravure: Sylvain Boularand, responsable de service Fabrication: fabcompos@fabricationrm.com Impression: Rotochampagne, 2, rue des Frères-Garnier, 52000 Chaumont DÉPÔT LÉGAL : avril 2025 PRIX AU NUMÉRO : 4,95 € N° ISSN : 0750-4039 N° CPPAP : 0228 K 80260 Découvrez 75 recettes qui dévoilent toute la magie croustillante de l’Air Fryer : des classiques de la cuisine française aux créations originales. Entrées, viandes, poissons, accompagnements, ou desserts… Quel que soit le modèle que vous possédez, ce hors-série vous accompagnera pas à pas avec des instructions claires et des conseils pratiques pour maîtriser l’art de la cuisson à air chaud. EN VENTE ACTUELLEMENT APRÈS LE SUCCÈS EN KIOSQUE, UN NOUVEAU VOLUME À DÉCOUVRIR… CUISINERAVEC SA FRITEUSE SANS HUILE CUISINER AIR FRYER Découvrez 75 recettes qui dévoilent toute la magie croustillante de l’Air Fryer : Découvrez 75 recettes qui dévoilent toute la magie croustillante de l’Air Fryer : Découvrez 75 recettes qui dévoilent toute la magie croustillante de l’Air Fryer : Découvrez 75 recettes qui dévoilent toute la magie croustillante de l’Air Fryer : 75 recettes légères & savoureuses VOLUME 3 NOUVELLES RECETTES 5 Actualité Ce festival où l’oiseau est roi D u 12 au 20 avril, la baie de Somme va accueillir la 34e édition du Festival de l’oiseau et de la nature. Ce rendez-vous familial est devenu un moment incontournable pour tous les aficionados des animaux à plumes, mais pas seulement. Plus que jamais, la manifestation se veut un lieu de rencontre entre les amoureux de la nature, les photographes, les artistes et les scientifiques, tous unis par la volonté de célébrer et préserver la biodiversité. «Nous vivons sur un site exceptionnel, rappelle son président, le journaliste Henri Sannier. Plus de 300 espèces d’oiseaux transitent chaque année par la baie de Somme. À travers le festival, nous pouvons valoriser ce patrimoine naturel très préservé et permettre à tous de le découvrir et se ressourcer.» Au programme cette année? Pas moins de 350 sorties, des projections de documentaires animaliers ou dédiés à l’environnement, des concours de photographie et une cinquantaine d’expositions, le tout réparti dans 60 communes de la région. Parmi les temps forts, quelques nouveautés, telles cet atelier créatif destiné aux adultes et animé par l’aquarelliste Julie Mayer pour apprendre à peindre des oiseaux, cette autre activité à dimension plus familiale pour créer un «attrape-rêves» dans la forêt de Crécy, ou ce troisième rendez-vous permettant de se familiariser avec les rudiments de la sculpture sur bois. Cela peut aussi être l’occasion d’assister à une «soirée dîner et contes» nourrie d’histoires de plantes et d’animaux, d’entamer un «voyage dans le monde des étoiles» organisé par l’association Jeunes Sciences Picardie maritime, pour notamment observer les astres grâce à la mise à disposition de télescopes, ou encore participer à une balade pour découvrir les vertus médicinales des plantes du parc de la Bouvaque et créer son propre baume guérisseur. Comme chaque année, la région Hauts-de-France célèbre l’oiseau et la nature à travers ce rendez-vous incontournable. À cette occasion, 60 communes proposent de nombreuses activités pour toute la famille. Breakfast, de Thobias Gjerde (Norvège) - 1er prix de la photo 2025, dans la catégorie «L’oiseau et son comportement». TOBIAS GJERDE STÉPHANE BOUILLAND Anne LENOIR 6 Exposition L ondres, Crystal Palace. C’est ici, au milieu d’immenses verrières lumineuses, que se déroule en 1851 la première Exposition universelle. Elle s’inspire de l’Exposition publique des produits de l’industrie française qui s’était tenue, en 1798, sur le Champ-de-Mars afin «d’offrir un panorama des productions des diverses branches de l’industrie dans un but d’émulation». Si la moitié des 14000 exposants sont issus de l’Empire britannique, des pavillons nationaux exhibent, au détour de 4 sections – matières premières, machines, produits manufacturés et objets d’art –, leurs plus ingénieuses innovations. Au pavillon français, la toilette de la duchesse de Parme de la maison Froment-Meurice est très remarquée, tout autant que les travaux des manufactures des Gobelins et de Sèvres. Le XIXe siècle et sa cohorte d’innovations technologiques signent l’âge d’or des expositions universelles. En proposant une vision des savoir-faire humains concentrée en un seul lieu, elles constituent de véritables vitrines internationales d’un monde en pleine métamorphose! Dans une époque influencée par les Lumières, l’encyclopédisme et le développement industriel, les innovations pleuvent. Ainsi en 1855, le percolateur hydrostatique du Français Édouard Loysel de Santais fait sensation à Paris. Le grand public découvre aussi la tondeuse à gazon, la machine à laver le linge de l’Américain Moore et la machine à coudre d’Isaac Merrit Singer. Lorsdel’éditionde1876,àPhiladelphie,Alexander GrahamBelldévoilesonpremierprototypedetéléphone aux allures de bilboquet. La même année, le fabricantaméricainHeinzprésenteunesaucerouge L’Exposition univers EXPO OSAKA 2025 L’édition 2025 se tiendra à Osaka, au Japon, du 13 avril au 13 octobre. Pendant près de deux siècles, cette manifestation fut consacrée au génie technologique et industriel. À présent, c’est surtout un lieu de réflexion axé sur l’avenir de la planète… La ville japonaise d’Osaka s’apprête à accueillir l’édition 2025. 7 baptisée «Catsup», aïeule du ketchup! En 1893, à Chicago, l’Américain Charles Cretors dévoile un chariot ambulant capable de cuire à la vapeur des grains de maïs. Le pop-corn éclate! Aussi célèbre quecélébrée,l’expositionparisiennede1900déroule le tapis rouge au cinéma des frères Lumière. Des projections sur écran géant rassemblent, dans la Galerie des machines, immense nef de verre bâtie en même temps que la tour Eiffel sur le Champde-Mars, des spectateurs conquis. Ils le sont tout autantparla«Luneàunmètre»,instrumentd’astronomielongde60mètres…C’estàSaint-Louis,dans leMissouri,en1904,quelamachineàrayonX,mais aussi le téléautographe – ancêtre du fax – sont présentés. Et c’est en Renault Celtaquatre reconvertie en taxi électrique que les visiteurs sont transportés lors de la manifestation parisienne de 1937! Guerre d’ego, défis immobiliers… Outre le fait de mettre en lumière les progrès technologiques à l’échelle mondiale, ces joutes internationales furent aussi l’occasion, pour les pays hôtes, d’exhiber leur génie en propre. Il fallait en mettre plein la vue! Avec son Crystal Palace bâti en un temps record pour la toute première édition,leRoyaume-Unidémontraitaumondeentiersa supériorité industrielle et technique. Alors qu’elle retrouvait sa place parmi les grandes puissances mondiales, la France se devait, lors de l’exposition de 1889, de glorifier son savoir-faire. Avec la tour Eiffel, elle démontrait la virtuosité tricolore en matière de construction métallique. Une véritable victoire nationale! La réponse ne tarda pas à se faire entendre de l’autre côté de l’Atlantique. Quatre ans plus tard, précisément… En 1893, alors que la manifestation se déroulait à Chicago, George Washington Gale Ferris Jr., constructeur de ponts en acier, dressa sa fameuse «Ferris wheel»: du haut de ses 80 mètres, cette grande roue comptait 36 nacelles et pouvait embarquer 2160 personnes. Objectif avoué? Surpasser la Dame de fer et couper le sifflet aux ingénieurs français! Sous couvert d’intérêt général, ces événements grandioses traduisaient aussi les luttes elle change de modèle Voici à quoi ressemble la zone destinée à accueillir la nouvelle Exposition universelle. EXPO OSAKA 2025 8 Exposition hégémoniques et batailles d’ego auxquelles se livraient les grandes puissances. Symboles de la modernité triomphante, les expositions universelles se révéleront aussi un fantastique levier urbanistique. Afin d’accueillir dans des conditions optimales une foule de visiteurs, elles impulseront en effet de gigantesques projets de réaménagement. Ainsi devons-nous à l’édition de 1900, à Paris, l’édification du Grand Palais. Destinée à remplacer l’inconfortable palais de l’Industrie, cette prouesse architecturale alliant acier, pierre et verre s’est, depuis, imposée comme un écrin cultureliconique.C’estlorsdecettemêmemanifestation que fut inaugurée la première ligne du métro parisien et que trois nouvelles gares (Lyon, Orsay, Les Invalides) mais aussi le pont Alexandre III, furent construits. Les palais de Chaillot et de Tokyo sont sortis de terre grâce à l’Exposition universelle de 1937. La physionomie du Paris d’aujourd’hui doit donc beaucoup à ces grands rendez-vous! Naissance de grandes institutions La règle vaut aussi pour les pays étrangers qui, au détour d’un ou plusieurs de ces grands raouts, ont transformé leurs pôles urbains (l’étonnant Atomium de Bruxelles, construit à l’occasion de l’exposition de 1958, le métro de Montréal mis en service pour celle de 1967…) En modernisant transports et infrastructures, ces investissements améliorèrent par ricochet le quotidien des citoyens. C’est encore lors de ces gigantesques manifestations que se bâtirent ou s’ébauchèrent de grandes institutions. Il était en effet de coutume que des congrès se tiennent en marge de ces grands événements. Profitant de l’émulation provoquée par l’Exposition universelle, le premier congrès international du Droit des femmes se réunit à Paris en 1878. Sept résolutions y furent adoptées, dont l’idée que «la femme adulte est l’égal de l’homme adulte». C’était la naissance d’une cause collective! La même année se tint le Congrès littéraire international, présidé par Victor Hugo. Dans son discours inaugural, l’illustre écrivain déclara: «La propriété littéraire est d’utilité générale. L’écrivain propriétaire, c’est l’écrivain libre. Lui ôter la propriété, c’est lui ôter l’indépendance.» Ces débats sur les droits d’auteur permirent, huit ans plus tard, l’adoption de la Convention internationale de Berne pour la Une photo de la nef centrale du Grand Palais, lors de l’édition parisienne de 1900, parue dans le Figaro illustré. Une gravure illustrant l’Exposition universelle de 1889, qui a permis la construction de la tour Eiffel. BRIDGEMAN IMAGES BRIDGEMAN IMAGES 9 protection des œuvres littéraires et artistiques… Et saviez-vous qu’en 1889, lors de l’Exposition universelle de Paris, le baron de Coubertin organisa le premier congrès des Exercices physiques et des Compétitions scolaires? Il commençait là à jeter les bases de son rêve olympique! Place au développement durable Le monde s’est transformé tandis que le modèle du progrès et la capacité à produire sont entrés en crise. En conséquence et depuis la Seconde Guerre mondiale, le concept et la raison d’être des expositions universelles ont subi une profonde mutation. De vitrines d’innovations industrielles elles sont devenues des plateformes de discussion mondiale visant à trouver des solutions aux grands défis de l’humanité. Au choc des civilisations a succédé le dialogue des cultures. De nombreux thèmes liés à l’ordre du jour international y sont débattus. Très axée sur l’écologie, l’exposition de Hanovre en l’an 2000 s’est intéressée de près aux questions traitées à la conférence de Rio sur l’environnement de 1992. De même, en 2005, le fil rouge d’Aichi, au Japon («Sagesse de la nature») s’inscrivait dans les «Objectifs du millénaire pour le développement» de l’ONU. Organisée sur l’île artificielle de Yumeshima, l’Exposition universelle d’Osaka, à laquelle participent 160 pays, ambitionne de «concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain». Et pose des questions d’envergure: comment protéger la santé? Comment faire face à l’urgence écologique? Comment imaginer l’éducation et l’emploi à l’heure de l’Intelligence artificielle et de la robotique? Comment favoriser la compréhensionentrelescultures?Autantdesujets,intrinsèquementliésaux17«Objectifsdedéveloppement durable» fixés par l’ONU, et qui promettent d’agiter ce laboratoire d’idées. Implanté dans la zone «Inspirer des vies», le pavillon France interrogera la place de l’Homme dans son environnement. S’il se concentre majoritairement autour du développement durable, ce grand rendez-vous offre toujours une vitrine aux inventeurs de génie qui firent les beaux jours des premières éditions. Celle de 2025 anticipera-t-elle une grande révolution technologique à venir? À Osaka,unesociétéjaponaiseadévoiléunemachine à laver pour humain! L’engin combine nettoyage corporel, séchage rapide et relaxation. Tient-on là la baignoire du futur ou s’agit-il d’une énième curiosité destinée à marquer les esprits lors d’une Exposition universelle? Patience… Sophie BRIARD BRIDGEMAN IMAGES La première Exposition universelle s’est tenue en 1851 à Londres, au Crystal Palace, construit pour l’occasion. 10 L’almanach d’avril SHUTTERSTOCK Au temps des sans-culottes, avril avait un pied en germinal et l’autre en floréal, double évocation du printemps tant désiré (germination et floraison) pour un mois qui s’attarde souvent en hiver et au cours duquel on peut s’attendre au retour à l’improviste du froid. «Ne te découvre pas d’un fil», conseille la sagesse populaire. L’éternel mystère de Pâques L a légende polynésienne raconte que le premier habitant de l’île fut le roi Hotu Matua, chassé des îles Marquises et arrivé sur ce bout de caillou vers 500 après Jésus-Christ. Les historiens, eux, nous disent qu’au soir du 5 avril 1722, Jacob Roggeveen, un explorateur hollandais, navigue à l’extrémité orientale du triangle polynésien, en plein océan Pacifique, lorsqu’il découvre la petite île. Comme c’est le jour de Pâques, il la baptise… île de Pâques. Il établit des premiers contacts, pas entièrement pacifiques, avec les quelque 2500 habitants, remarque la présence de centaines de statues gigantesques – les moais – et quelques jours plus tard, reprend la mer. Après son départ et durant près d’un demi-siècle, l’île tombe dans l’oubli, jusqu’au jour où les explorateurs espagnols en prennent possession. Une tragédie pour les habitants: leur population est décimée par les maladies apportées par les Européens, ils sont victimes de l’esclavage pratiqué par les Péruviens qui prennent la suite, et leurs ressources naturelles se tarissent peu à peu. En 1877, l’île ne compte plus que 111 habitants (contre 7500 aujourd’hui, selon un recensement de 2017). Quant aux majestueux moais, leur construction, leur érection et leurs positions restent encore en grande partie un mystère. 11 Impression, soleil levant de Claude Monet, a donné son nom au courant impressionniste. Claude Monet par Nadar en 1899. SHUTTERSTOCK BRIDGEMAN IMAGES BRIDGEMAN IMAGES Un conte de fées CC - NADAR - WIKIMEDIA COMMONS Près de 300 ans après la découverte de l’Amérique, le troc, le louis français, le dollar espagnol, des pièces fabriquées par des particuliers ou encore de simples jetons en cuivre servent de moyens de paiement aux États-Unis. Une tentative d’unification est tentée en 1775 par le Congrès avec la création d’un billet appelé le continental dont la valeur, très vite dépréciée, rendra populaire l’expression «cela ne vaut pas un continental». Le 4 avril 1792, sous la présidence de George Washington, le Congrès passe le Coinage Act, une loi qui établit le dollar comme la seule unité monétaire des ÉtatsUnis et l’unique moyen de paiement légal. La loi spécifie que toutes les pièces de monnaie doivent avoir une impression emblématique de la liberté sur un côté et l’année de fabrication. Sur le verso des pièces d’or et d’argent doivent figurer un aigle et l’inscription «United States of America». Et sur les pièces de monnaie en cuivre, le montant en lettres. Les premières pièces sont frappées en 1793 à l’hôtel des Monnaies à Philadelphie, alors capitale de la nation à cette date. Le 15 avril 1874, l’exposition qui ouvre ses portes boulevard des Capucines, à Paris, présente les toiles d’artistes peintres qui, tous, sont fréquemment écartés des grandes galeries. Quelques journalistes s’y aventurent, curieux d’un art qui rompt avec les codes académiques. L’un d’eux, Louis Leroy, s’y rend avec un ami paysagiste classique «médaillé et décoré». Dans le quotidien Charivari, il se dit outré par cette peinture «attentatoire aux bonnes mœurs artistiques, au culte de la forme et au respect des maîtres». Il fustige «cette facture lâchée, ces frottis, ces éclaboussures» et s’en prend directement à Claude Monet et son tableau Impression, soleil levant: «En voilà de l’impression! Ces taches ont été obtenues par le procédé que l’on emploie pour le badigeonnage des granits!» Louis Leroy intitule son article «L’Exposition des impressionnistes», donnant naissance au vocable sous lequel nombre d’exposants – Monet, Renoir, Pissaro, Berthe Morisot – connaîtront la gloire. Une mauvaise impression Folie, misère, alcoolisme… Le contexte familial dans lequel Hans Christian Andersen voit le jour le 2 avril 1805 à Odense au Danemark, est digne d’un roman de Zola. Son grandpère est fou, sa mère illettrée est lavandière et son père, modeste cordonnier, décède lorsqu’il a 11 ans. Renvoyé de l’école, il est souvent seul à la maison et s’invente des histoires, se construit un petit théâtre, taille des robes pour ses poupées et se plonge dans la lecture d’œuvres dramatiques. Âgé d’une dizaine d’années, il écrit ses premiers textes de théâtre et, plus tard, prend des cours de chant, de danse, d’art dramatique et écrit des contes. Il invente des mondes peuplés de créatures féeriques, de jouets qui s’animent, de soldats de plomb qui se font dévorer par des poissons, de fleurs qui dansent toute la nuit et de théières qui connaissent une seconde vie sous la forme de pots de fleurs… Au total, plus de 150 de ses contes sont encore traduits et lus aujourd'hui dans le monde entier. La monnaie du Nouveau Monde par Sabine Hébert
LES VEILLEES DES CHAUMIERES n°3645 - Page 1
LES VEILLEES DES CHAUMIERES n°3645 - Page 2
viapresse