LES VEILLEES DES CHAUMIERES n°3641 - Page 1 - 3641 2 SOMMAIRE DR 5 Actualité Saint-Valentin, la fête des amoureux… des fleurs! 6 Exposition François Chifflart, l’insoumis au souffle romantique 10 L’almanach de février 12 Patrimoine religieux La cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, un chef-d’œuvre gothique inachevé 14 Le monde religieux Géronimo, martyr chrétien 16 Santé pratique Contre les ballonnements, des solutions qui marchent! 18 Santé pratique Pour muscler votre périnée, 8 exercices qui changent tout! 20 Toute une vie Kate Middleton, la romance d’une vie 22 Histoire de la mode La fausse fourrure, c’est vraiment au poil! 24 Les grandes séries d’hier Une famille formidable, 25 ans d’histoires et de succès 26 Nos jeux de la semaine 28 L’illustre inconnu Samuel Morse, le père de la communication moderne 30 Chansons de légende J’entends siffler le train, le premier «tube de l’été» 32 Toutes vos lettres 33 Le coin lecture 34 Nouvelle Tout un plat pour un dessert! 40 La petite histoire Goussainville, village fantomatique 42 Feuilleton 7 – Sandra et le Tzigane Célébrons l’amour! Àl’heure où l’hiver n’a pas dit son dernier mot (loin s’en faut!), qu’il est doux de célébrer l’amour avec un grand A! S’il est aujourd’hui impossible d’échapper au battage commercial autour de la Saint-Valentin, nous n’avons pas besoin de cela pour nous rappeler combien le sentiment amoureux est avant tout une fonction vitale. Bien sûr, ce numéro fait une large place à l’amour au fil de ses pages. Pourquoi ne pas commencer par vous plonger dans l’incroyable destin de Kate Middleton (p. 20), que sa romance avec William a menée jusqu’aux ors du palais royal britannique? Ensuite, on vous raconte la genèse de Sur la route de Madison (p. 96), l’un des films les plus romantiques de ces trente dernières années. Sans oublier nos nouvelles, feuilletons et poésies, qui feront vibrer votre cœur. Bonne lecture, et rendez-vous le 19 février prochain. Gérard Lenorman Petit Prince de la chanson Animaux Ces femmes volent au secours des perroquets Feuilleton Adieu, Darling 106 98 Annie Viaud Rédactrice en chef PHOTOS COUVERTURE – EN KIOSQUES: AGENCE/BESTIMAGE - SHUTTERSTOCK ( X 3) - AMBLIN/MALPASO/WARNER BROS – VERSION ABONNÉS: SHUTTERSTOCK ( X 3) - AGENCE/BESTIMAGE 2023 CHRISTOPHE CLOVIS / BESTIMAGE APRP67 Du 5 au 18 février 2025 49 Vos poésies 50 Nouvelle Une rencontre inespérée 59 Vos poésies 60 Feuilleton 6 – Adieu, Darling 69 Nouvelle Les couleurs des cigognes et autres petites histoires alsaciennes 76 Clin d’œil Pagnol enfonce le clou! 78 Série 15 – La relève 86 Exposition Guido Reni, prolifique maître bolonais 90 Métier d’autrefois Bottier, il a le monde à ses pieds 92 Saga hôtels de rêve Ambos Mundos, le port d’attache d’Ernest Hemingway 94 Nos jeux de la semaine 96 Il était une fois… Sur la route de Madison, une passion sous tension 98 Toute une vie Gérard Lenorman, éternel «Petit Prince de la chanson» 100 La bonne cuisine Spécial Saint-Valentin, délices d’amour 106 Nos amis les animaux Ces femmes volent au secours des perroquets 108 Nos amis les animaux Le pumi, quel petit compagnon craquant! 110 Allons au jardin L’hamamélis, un bijou pour l’hiver 112 Allons au jardin L’ail, un trésor culinaire et médicinal 114 Solution des jeux 115 Le musée en clair L’Enlèvement d’Europe, de Guido Reni 116 Le musée des Veillées Exposition Guido Reni Prolifique maître bolonais 60 86 ORLÉANS, MUSÉE DES BEAUX-ARTS SHUTTERSTOCK Les manuscrits non insérés dans Les Veillées ne sont pas rendus à leurs auteurs. Dans nos textes de fiction, toute ressemblance avec des situations, des personnes ou des patronymes existant ou ayant existé serait purement fortuite. Une publication du groupe Reworld Media ÉDITEUR REWORLD MEDIA MAGAZINES (SAS) 40, avenue Aristide-Briand – 92220 Bagneux Directeur de la publication: Gautier Normand Actionnaire: Président Reworld Media France (RCS Nanterre 477 494 371) Tél. accueil: 01-41-33-50-00 RÉDACTION redaction.veillees@reworldmedia.com Directrice de la rédaction: Linda Bouras Rédactrice en chef: Annie Viaud Assistante de la rédaction: Patricia Molnar Rédactrice en chef technique: Delphine Brengou Cheffe de service fiction: Valérie Dufils Première secrétaire de rédaction: Annie Touzé Courrier des lecteurs: Ouarda Akdache oakdache@reworldmedia.com Première rédactrice graphiste: Soifia Hanami Rédactrice graphiste: Ouarda Akdache Iconographe: Christian Rousselet DIRECTION-ÉDITION Directeur exécutif: Stéphane Haitaian Directeur d’édition: Tommaso Albinati ABONNEMENT ET DIFFUSION Directrice marketing direct: Catherine Grimaud Cheffe de marché senior: Rita Da Silva Responsable des ventes: Jacky Cabrera Responsable service diffusion: Philippe Merrien SERVICE ABONNEMENT Tél. 01-46-48-48-99 Du lundi au vendredi de 9 à 19 heures, et le samedi, de 9 à 18 heures, le tout sans interruption. Si vous préférez transmettre votre demande par écrit, vous avez deux possibilités: Depuis notre formulaire de contactsur: www.serviceabomag.fr Par courrier à: Service abonnement Les Veillées des Chaumières 59898 LILLE Cedex 9 Abonnement 1 an (26 numéros): 128,70 € FABRICATION Directeur des opérations industrielles: Bruno Matillat Prépresse/Photogravure: Sylvain Boularand, responsable de service Fabrication: fabcompos@fabricationrm.com Impression: Rotochampagne, 2, rue des Frères-Garnier, 52000 Chaumont DÉPÔT LÉGAL : février 2025 PRIX AU NUMÉRO : 4,95 € N° ISSN : 0750-4039 N° CPPAP : 0228 K 80260 Vivez une rencontre inoubliable avec Nicoletta En partenariat avec R E N C O N T R E – C O N C E R T P R I V É – C O C K T A I L Réservez vite Places limitées L’INSTANT CONFIDENCE Dialoguez avec Nicoletta lors d’une rencontre exclusive animée par la Directrice de la rédaction de Télé Star et Télé Poche, ainsi que la Rédactrice en Chef de Nous Deux. Profitez de cette occasion unique pour échanger directement avec Nicoletta et lui poser vos questions grâce aux micros mis à votre disposition dans la salle. MINI-CONCERT PIANO/VOIX Laissez-vous emporter par l’émotion des titres de Nicoletta, comme Mamy Blue ou Il est mort le soleil, lors d’un mini-concert acoustique. SÉANCE DÉDICACE, MIGNARDISES & CIE. Et pour prolonger le plaisir, profitez d’une séance de dédicace en compagnie de Nicoletta, accompagnée d’une dégustation de mignardises et d’une coupe (en supplément). PROGRAMME 14H30 - 17H Réservez dès maintenant theatredelatoureiffel.com ou en flashant ce QR code Venez rencontrer et échanger avec Nicoletta, chanteuse à la voix d’or et aux 20 millions de disques vendus, durant un après-midi exceptionnel, le 26 mars, au théâtre de la Tour Eiffel à Paris. Sur scène et en compagnie des journalistes de Télé Star, Télé Poche et Nous Deux, Nicoletta reviendra sur son parcours, ses coups de cœur, ses rencontres. Une opportunité unique de poser vos questions à votre idole. L’événement se finira par l’interprétation en acoustique des plus belles chansons de Nicoletta. Crédit photo Eric FOUGERE É V È N E M E N T 2 0 2 5 LE 26 MARS 5 Actualité Saint-Valentin, la fête des amoureux… des fleurs! SHUTTERSTOCK L a Saint-Valentin, fête commerciale? Sans nul doute, et les fleuristes s’en félicitent. En 2022, Emova Group, leader du secteur avec les enseignes Monceau Fleurs ou Au nom de la rose, reconnaissait volontiers au micro de France Info que cette tradition peut «peser jusqu’à 20% du chiffre d’affaires mensuel» de la profession. Elle constitue pour cette dernière, la deuxième fête la plus profitable de l’année derrière la fête des Mères. Le marketing marche toujours à plein. La preuve, 45% des Français ont prévu de célébrer la Saint-Valentin avec leur tendre moitié, privilégiant un dîner romantique à domicile (41%) ou au restaurant (37%) pour l’occasion [étude Ipsos, 2024, ndlr]. Chaque année, ils n’hésitent d’ailleurs pas à consacrer, en moyenne, 142 € à l’événement. De nombreux peuples cèdent à la tradition. Parfois de manière surprenante. Ainsi, les Singapouriens ont-ils coutume d’écrire un message sur une mandarine qu’ils jettent dans une rivière dans l’espoir que leur âme sœur la trouve. Quant aux Finlandais, ils organisent une course d’obstacles où l’homme porte sa femme sur le dos. Le gagnant obtenant le poids de sa dulcinée en litres de bière. Les personnalités n’hésitent pas à honorer ce jour à leur façon. Ainsi, l’an dernier, l’acteur Ben Affleck et la chanteuse Jennifer Lopez, quelques mois après avoir convolé en justes noces, se sont-ils offert des tatouages: le signe infini avec leurs deux prénoms pour elle, deux flèches croisées et les lettres B et J pour lui. Sans doute espéraient-ils que leur nouvelle idylle dure davantage que leur première relation avortée. Raté… Anne LENOIR Le 14 février est, aujourd’hui encore, un jour célébré avec ferveur par bien des amoureux autour du monde. Tous, connus ou non, fêtent leur attachement avec éclat, pour le plus grand bonheur des fleuristes. La rose rouge, particulièrement à l’honneur le jour de la Saint-Valentin, symbolise l’amour passionné. 6 Exposition C hifflart, un nom à la sonorité sifflante, un nom malheureux a-t-on même écrit, impropre à marquer les mémoires, souvent mal prononcé. Un nom prédestiné pour cet artiste rebelle, caractériel et anticonformiste. «Malgré son talent manifeste, il a échoué dans sa carrière de peintre d’Histoire», selon les mots de Gérard Audinet, directeur des Maisons de Victor Hugo. Récemment rénovée, celle de la place des Vosges poursuit sa mise en lumière de peintres liés à l’écrivain. C’est au tour de François Chifflart (1825-1901) à travers cent soixante-dix œuvres rassemblées par le musée, qui en conserve la plus importante collection après l’hôtel Sandelin, à Saint-Omer, ville natale de l’artiste. Issu d’une famille d’artisans, il se distingue dès l’âge de 8 ans, raflant les prix de dessin, peinture et musique. Succès dont la presse locale se fait l’écho. Chifflart renonce à la musique et aux arts décoratifs, dans lesquels se sont illustrés ses aïeux, au profit des beaux-arts. À 17 ans, il quitte sa bourgade pour rejoindre la capitale. Il se dessine en troubadour, palette en main et guitare sur l’épaule. Sa commune l’encourage avec une aide financière. Admis aux Beaux-Arts, il intègre l’atelier réputé de Léon Cogniet. Il y reste cinq ans, nouant une profonde amitié avec celui qui forma Edgar Degas, RosaBonheur,AlfredBoucher,ErnestMeissonier… Son rêve est de devenir peintre d’Histoire. Pour cela, il concourt pour le Prix de Rome, qu’il remporte à l’issue de sa troisième tentative avec une toile figurant Périclès au chevet de son fils décédé. Hors des circuits officiels C’est à la Villa Médicis, siège de l’Académie de France à Rome, que sa nature se révèle. Car cet endroit prestigieux est perçu par Chifflart comme uncarcan.Incapabledesesoumettreauxexigences du règlement imposant l’envoi de travaux chaque année, il est peu apprécié de la direction et passe François Chifflart L’insoumis au souffle romantique Son poing armé s’abattit sur la bête, illustration pour Les Travailleurs de la mer, dans l’édition Hertzel (1868). Dessin. PHOTOS MAISONS DE VICTOR HUGO PARIS-GUERNESEY / PARIS MUSÉE (X 3) À Paris, le musée Victor-Hugo rend hommage à ce peintre d’Histoire devenu maître du noir et blanc, en qui l’immense écrivain n’hésita pas à percevoir «le souffle du grand art du XIXe siècle». 7 pour un dissident aux yeux des autres pensionnaires.Sontempéramentsolitairenel’empêchepas de se lier d’amitié avec le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux. Tous deux se retrouvent autour d’une passion commune pour Michel-Ange. Chifflart est particulièrement admiratif de l’artiste de génie dont il apprécie le style puissant, débridé, violent, presque sauvage. Ce goût pour la fougue «michelangelesque» transparaît dans certaines œuvres, comme ce couple qu’un lion bondissant s’apprête à dévorer (Les Martyrs chrétiens livrés aux bêtes). La toile gigantesque, qui vient d’être restaurée, est exposée pour la première fois. De retour en France, trop indiscipliné, il ne peut compter sur un soutien de l’État. C’est hors des circuits officiels qu’il cherche à se faire connaître, grâce à la publication d’un album composé de ses œuvres photographiées. Grand admirateur de Victor Hugo, Chifflart lui en envoie un exemplaire. L’écrivain l’encourage à poursuivre dans cette direction, sentant en lui «le souffle du grand art du XIXe siècle.» Au Salon de 1859, le peintre crée la surprise avec des dessins au fusain grouillant de créatures fantastiques: Faust au sabbat et Faust au combat. Théophile Gautier en loue le «goût tout à fait romantique», tandis que Charles Baudelaire crie au miracle devant une telle originalité: «Le séjour dans la Ville éternelle n’a pas éteint les forces de son esprit.» Faute d’avoir pu exposer sa Bataille de Cannes, aux dimensions trop vastes pour le musée, une vidéo montre son processus créatif et sa maîtrise des compositions imposantes. Cette toile monumentale où les armées d’Hannibal affrontent la puissante Rome révèle tout le paradoxe de Chifflart: Grand Prix de Rome fidèle aux sujets puisés dans l’Antiquité, et artiste au tempérament romantique féru de visions épiques, ne renonçant à aucun effet pour suggérer le drame d’un combat aux allures de carnage. «Plus que l’héroïsme des vainqueurs, c’est la barbarie qu’il met en avant. Mêlant hommes et chevaux, il traduit l’horreur de la scène en représentant des cadavres et des blessés, comme ce corps décapité gisant sur une branche d’arbre arrachée, inspiré de Goya dans ses gravures sur les Désastres de la guerre», relève la commissaire d’exposition, Valérie SueurHermel. Avec ce triptyque exposé au Salon de 1863, Chifflart espère décrocher des commandes de La Convalescence (date inconnue). Huile sur toile. Illustration pour Les Travailleurs de la mer, dans l’édition Hertzel (1868). Fusain sur papier. par Sandrine Tournigand 8 Exposition grands décors. Il n’en est rien. Il se rabat sur des scènes de genre tirées de Shakespeare ou Ovide. Lesuccèsdecerevirementnesefaitguèreattendre avec la première acquisition par l’État d’une toile, Roméo et Juliette. La rencontre avec Victor Hugo Quand il délaisse son chevalet, Chifflart –membredelaSociétédesaquafortistes,fondéepar son beau-frère Alfred Cadart – s’essaie à l’eau-forte, une technique de l’estampe qui consiste à recouvrir une plaque de cuivre de cire sur laquelle on vient graver le dessin. À travers ses Improvisations sur cuivre, il exprime les paradoxes de son tempérament, partagé entre le poids d’une formation académique et une inspiration romantique. Pour le frontispice de cette série d’estampes, il se représente enterré vivant sous le regard impitoyable de la figure allégorique du Temps. Par cette mise en scène tragique, qui laisse présager d’une carrière ratée, Chifflart assigne à l’œuvre le rôle d’exutoire, similaire à l’écriture d’un journal intime. Au fil des ans, le cuivre, qui remplace la feuille de papier, devient le miroir de l’artiste incompris. Ses estampes consignent librement ce qu’il appelle des «interrogations intérieures d’un moment plus ou moins triste ou gai». Dans une suite de planches rassemblées sous le titre Caprices, folies, travers, eaux-fortes, improvisations, Chifflart se représente face à ses démons intérieurs. L’Artiste et son œuvre le montre protégeant jalousement des regards moqueurs ou envieux sa création, figurée sous les traits d’une jeune femme qui se dévoile. L’irrationnel et le fantastique font irruption dans Le Réveil de l’aquafortiste et Le Cauchemar. L’éditeur des Misérables lui confie l’illustration du dernier roman de Victor Hugo Les Travailleurs de la mer. Saisissant cette occasion en or de rencontrer son héros, il se rend sur l’île de Guernesey, terre d’adoption et d’exil de l’écrivain. La correspondance des deux hommes conserve le souvenir de ce séjour. Hugo raconte avoir posé tout l’aprèsmidipourunportraitetoffertàsoninvitéundessin de mouettes volant sur les eaux. Les lavis à l’encre de Chine du poète évoquant la mer, les bateaux, les phares et les naufrages voisinent avec les dessins préparatoires de Chifflart. De ces œuvres, seules subsistent les soixante-dix photographies des matrices en bois avant gravure. Dans ses lettres, Chifflart se plaint du peu de moyens accordés à l’impression de l’ouvrage, gâchant son travail sur la lumière. Malgré les défauts d’exécution, il réussit à traduire en images le drame profond et la veine lyrique du roman. Suivent des commandes pour la versionillustréedesœuvrescomplètesdel’écrivain aux éditions Hugues, dont témoignent de magnifiques dessins. L’un d’eux offre une vision spectaculaire de Notre-Dame de Paris avec les coulées de plomb se déversant sur les truands. Mobilisé lors du siège de Paris, l’illustrateur fut le témoin des combats de la Commune. Certaines réalisations portent la mention «d’après nature» pour les événements auxquels il assista, dont la Les Lions, illustration pour La Légende des siècles dans l’édition Hugues (vers 1877). Fusain sur papier. Ulysse reconnu par Euryclée (vers 1849). Huile sur toile. MAISONS DE VICTOR HUGO PARIS-GUERNESEY / PARIS MUSÉE B. JAGERSCHMIDT 9 démolition de la colonne Vendôme. Ses dessins d’actualité livrés au Monde illustré lui valent d’être reconnu comme le peintre émouvant des grands incendies de l’époque. Une toile rougeoyante du pont de la Concorde sous les flammes l’atteste. La Légende des siècles fut l’ultime ouvrage de Victor Hugo qu’il illustra. Ce recueil de poèmes, conçu comme une œuvre monumentale destinée à dépeindre l’histoire et l’évolution de l’humanité, ne pouvait qu’inspirer Chifflart, qui entreprend de dessiner au fusain, rendant la reproduction impossible. Par ce choix, il cherche à réunir ses talents de graveur et de peintre d’Histoire, n’hésitant pas à donner à Caïn les traits de Hugo, comme il l’avait fait pour Gilliat, le pêcheur solitaire et farouche des Travailleurs de la mer. Le décès de son ami le laisse dans un profond désarroi. Un dessin le représente sur son lit de mort. Un autre personnage esquissé se tiet dans la même posture que le portrait qu’il avait peint de lui sur l’île anglo-normande. Ultime hommage en noir et blanc à celui qui murmura dans un dernier soupir: «C’est ici le combat du jour et de la nuit. Je vois la lumière noire.» n L’Attaque de Notre-Dame de Paris par les truands, illustration pour Notre-Dame de Paris dans l’édition Hugues (vers 1876-1877). Encre et gouache sur papier. Les Remords (1863). Fusain sur papier. MAISONS DE VICTOR HUGO PARIS-GUERNESEY / PARIS MUSÉE KÉVIN BOGAERT, MUSÉES DE SAINT-OMER • Exposition François Chifflart, l’insoumis, Maison Victor-Hugo, 75004 Paris. Jusqu’au 23 mars. Renseignements: maisonsvictorhugo.paris.fr • Puis au musée Sandelin, 62765 Saint-Omer. Du 25 avril au 20 août. 10 L’almanach de février SHUTTERSTOCK E n France comme dans le reste du monde, la Saint-Valentin est l’occasion pour tous les amoureux de gâter l’élu(e) de leur cœur: chocolats, mots doux, fleurs, weekend romantique, dîner aux chandelles… Le choix est infini. Mais l’histoire nous enseigne que pendant deux mille ans, la Saint-Valentin fut surtout la fête des célibataires en quête d’une âme sœur. La célébration des couples n’a réellement commencé qu’à la fin des années 1950. Mais qu’importe, aujourd’hui comme hier, l’essentiel n’est-il pas de fêter encore et toujours l’amour sous toutes ses formes? Le mot de la rédac’ V oilà douze ans, le pape Benoît XVI annonçait renoncer à sa charge par cette déclaration: «Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien.» Depuis les débuts de la papauté, seuls neuf papes avaient, avant lui, fait valoir – plus ou moins librement – leur droit à la renonciation. Après huit ans d’un pontificat marqué par de multiples crises, la décision de Joseph Ratzinger, prise «avec tristesse», surprend le monde entier. Le pape se dit âgé, fatigué, et bien que conscient de la gravité de son choix, il affirme être désormais dans l’incapacité de bien administrer le ministère qui lui a été confié. Le 28 février 2013, dernier jour de son pontificat, il quitte le Vatican, écarte une éventuelle participation au conclave chargé de désigner son successeur et se retire dans la prière à la résidence de Castel Gandolfo, près de Rome. Après son départ, une période de vacance du siège papal débute. Elle s’achève avec l’élection du pape François, Jorge Mario Bergoglio, par un conclave de cardinaux, le 13 mars 2013, à l’issue du cinquième scrutin. Le retrait du pape Une décision historique! SGP / BESTIMAGE 11 SHUTTERSTOCK par Sabine Hébert Richard Trevithick CC - JOHN LINNELL - MUSÉE DES SIENCES - WIKIMEDIA COMMONS Présent dans de nombreuses mers et tous les océans du monde, le plus grand et le plus lourd animal vivant sur notre planète – certains spécimens peuvent atteindre jusqu’à 30 m de long et peser plus de 200 tonnes – est célébré chaque 19 février durant la Journée internationale de la baleine. Ce mammifère, capable de parcourir jusqu’à 25000 km par an à travers les océans et de plonger en apnée entre 500 et 1000 m de profondeur, se nourrit de proies minuscules. Hélas, beaucoup de menaces, à l’instar du dérèglement climatique, des pollutions industrielle, chimique et sonore, du trafic maritime ou encore de la chasse illégale pèsent sur ces géants marins. Aussi, des espèces sont-elles désormais en voie de disparition, telles la baleine franche du Pacifique Nord ou la baleine bleue. En 1982, la Commission baleinière internationale a interdit leur chasse «commerciale», une subtilité de langage qui permet toujours aux moins scrupuleux de poursuivre leur activité à des fins dites scientifiques! Le combat des défenseurs des baleines continue. La Journée de la baleine L’histoire des chemins de fer commence au RoyaumeUni, à l’aube de la révolution industrielle, le 21 février 1804. Ce jour-là, autour de Penydarren, une usine sidérurgique du pays de Galles, une locomotive à vapeur, équipée d’une chaudière cylindrique avec une haute cheminée, démarre devant des centaines de curieux réunis et sous l’œil vigilant de son constructeur, Richard Trevithick. Avec des pointes à 8 km/h, et quelques arrêts pour remettre en place les rails en fonte qui se sont rompus sous son poids ou réparer sa cheminée qui s’est brisée lors du passage dans un tunnel, le drôle d’engin tracte cinq wagons chargés de dix tonnes de fer et de 70 observateurs. En un peu plus de quatre heures, il effectue un trajet de 16 km. Richard Trevithick, qui a autant de souffle que sa machine, court à ses côtés tout le long du parcours et veille aux réparations à chaque fois qu’elle s’arrête. Ce 21 février, grâce à sa détermination, il fait la preuve que l’énergie produite par la vapeur peut constituer une alternative à la traction animale, ouvrant la voie aux chemins de fer. L’homme qui courait derrière son train Ce vendredi 28 février commence l’une des plus grandes fêtes populaires au monde: le carnaval de Rio de Janeiro. Pendant les cinq jours et cinq nuits qui précèdent le Carême, la musique de dizaines d’orchestres de percussions, les danses, les défilés et les costumes chatoyants de centaines de bandes rassemblées par quartier, par corporation ou autour d’un thème font vibrer la ville dans une explosion de couleurs et une ambiance endiablée. Apothéose de la fête, la compétition entre les 12 meilleures écoles de samba de la cité (qui en compte une centaine) est un fabuleux spectacle. Pendant toute une année, chacune a préparé les chars somptueux, les parures, les chants et les chorégraphies pour mettre en scène une histoire racontée au travers de plusieurs tableaux allégoriques, et arracher le titre de championne au terme d’une des parades de quatre-vingts minutes. Le concours se déroule sur le Sambadrome, une immense esplanade longue de 800 m et bordée de gradins à ciel ouvert qui accueillent jusqu’à 88000 personnes. Samba! SHUTTERSTOCK
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