SPORT AUTO n°755 - Page 9 - 755 Crédits photos couverture Kiosques : PR Designs, DR, & Laurent Villaron Abonnés : PR Designs Encart Edigroup jeté entre les pages 90 et 91 sur la diffusion Belgique et Suisse. 80 C’EST LA MIENNE ! Lamborghini Huracán Sterrato 82 À VOTRE AVIS Le courrier du mois, vos photos 84 ACHETER UNE OCCASION Toyota GR86 88 GUIDE D’ACHAT Les sportives neuves 94 PETITES ANNONCES 6 ÉDITO 8 NOUVEAUTÉS L’avenir d’Alpine 16 ACTUS Caterham, Mini, Porsche… 20 À VOIR, À LIRE Senna, Ferrari, Fast & Furious…r 21 CLUB SPORT AUTO Les dates à retenir 24 DOSSIER HORLOGERIE Le tour des cadrans 28 HISTOIRES D’AUTOS Kevin Estre, champion du monde d’Endurance 2024 126 STUDIO DS E-Tense FE25 Gen. 3 (Formule E) 132 REPORTAGE F1 Les jeunes en 2025 136 COULISSES F1 GP des Etats-Unis, de Mexico City & de São Paulo 146 ENQUÊTE F1 Andretti en F1 : la justice s’en mêle 150 WEC Bilan de la saison 2024 BLOG 154 Le blog des essayeurs 32 GRAND FORMAT Mercedes-AMG SL 63 S E Performance 42 ESSAI Aston Martin Vanquish 50 SUPERTEST Porsche Taycan Turbo GT 58 ESSAI Alpine A290 GTS 62 ESSAI Audi RS 3 Sportback 68 À LA LOUPE La transmission intégrale de l’Audi RS 3 70 REPORTAGE Goodwood en Jaguar Mk II & XJ220 76 SHOPPING Tentations de Noël Laurent Villaron PR Designs Laurent Villaron Laurent Villaron S O M M A I R E ABONNEZ-VOUS Voir page 149 PETITES ANNONCES N° 755 Décembre 2024 ACTUS GAZ EN VRAI SPORT COLLECTION CAPTURE ME - À DÉCOUVRIR SUR AKILLIS.COM ù allons-nous ? Quelles voitures nous feront encore rêver dans cinq ou dix ans ? Au gré de vos courriers, mais aussi en examinant les stratégies des constructeurs pour les prochaines années, ces questions viennent à l’esprit. Avec, dans la foulée, l’irruption d’idées sombres. Et puis, je me suis souvenu avoir déjà assisté à l’extinction d’une espèce. Le privilège de l’âge. C’était à la fin des années 70, début 80. A l’époque, l’arrivée des GTi, à la fois sportives, accessibles et polyvalentes, a tué les petites sportives traditionnelles. Les roadsters anglais, un monument du plaisir automobile pourtant, ont été balayés. Même chose pour les coupés sportifs relativement accessibles. Qu’ils se soient appelés Alfa, Matra, Fiat ou… Alpine, cela n’a plus été pour ces autos typées qu’une longue descente aux enfers, aboutissant à une mort inéluctable. Les GTi étaient à la mode, en dépit de leur silhouette de citadine banale. A peine sorti de la crise pétrolière de 1973, qui avait ravagé les rangs des sportives les plus démonstratives, le « jeune cadre dynamique » de l’époque se délectait de sa Golf ou de sa 205 GTi en signe de réussite, sans devoir faire de compromis sur l’usage quotidien. Aujourd’hui, porté par un élan nostalgique et la vague des youngtimers, nous encensons ces bombinettes qui ont pourtant éliminé de la route des silhouettes bien plus authentiques. Personne à l’époque ne s’en était ému. Cependant, en contraste avec notre temps, cette disparition d’une espèce ne relevait d’aucune injonction officielle. Si les GTi avaient tout balayé sur leur passage, c’est que les clients l’avaient décidé. Comme ils décident actuellement que le SUV est la forme indépassable de la voiture du quotidien. Le client a toujours raison… En fait, l’inconfort de la situation présente tient à ce que nous connaissons (et chérissons) ce que nous risquons de perdre. Mais que, jusqu’à présent, rien de ce qui nous est promis pour le monde d’après ne nous fascine. Dans cet entredeux, nous nous raccrochons à ce que nous avons, pas vraiment convaincus par ce que l’on nous promet. Alors, il est peut-être temps de commencer à faire confiance à la créativité de quelques ingénieurs marginaux, plus passionnés que les autres, qui réfléchiraient aux sportives du futur dont eux auraient envie. C’est ainsi par exemple, dans le contexte dramatique de l’immédiat après-guerre, qu’est née la marque Porsche, avec la 356. Voilà qui redonne de l’espoir, non ? O Vivementdemain? É D I T O No 755 Décembre 2024 RIEN DE CE QUI NOUS EST PROMIS NE NOUS FASCINE. IL EST PEUT-ÊTRE TEMPS DE FAIRE CONFIANCE AUX MARGINAUX QUI RÉFLÉCHIRAIENTAUX SPORTIVES DU FUTUR DONT EUX AURAIENT ENVIE. 6 Jean-Eric Raoul Rédacteur en chef WEB www.sportauto.fr ABONNEMENTS Tél. : 01.46.48.47.61 E-MAIL sportauto@reworldmedia.com COMMENT NOUS CONTACTER ? Rédacteur en chef : jeraoul@reworldmedia.com Rédacteur en chef adjoint : lchevalier@reworldmedia.com Chef de rubrique essais : svetaux@reworldmedia.com Imaginez glisser à plus de 200 km/h en toute sécurité sur un circuit F1... ...reproduit à l’échelle 1 sur un lac gelé, ...au volant d’une des dernières supercars, ...sous les aurores boréales de la Laponie suédoise. Contactez-nous et réservez dès maintenant ! +33 1 60 76 25 25 8 La carrière de l’A110 commence à s’étioler, tandis qu’arrivent les nouveaux modèles électriques. La stratégie est assumée. Mais à l’avenir, entre cette nouvelle vision d’Alpine et les passionnés, le courant passera-t-il ? SovanyAng, la directrice Performance produit d’Alpine, décrypte avec nous les raisons et les conséquences de ces choix décisifs. Par Jean-Eric Raoul Illustrations PR Designs Photos Alpine Media NOUVEAUTÉS L’avenir d’Alpine Développée sur la même plateforme que l’A110, l’A310 sera la GT de la famille, en format 2 + 2. ongtemps, la renaissance d’Alpine a été un serpent de mer chez Renault. Et puis, sous l’ère Ghosn, une opération commando guidée par Bernard Ollivier a réussi l’exploit d’aboutir, en 2017, à l’A110 que nous connaissons. Nous l’avons rapidement reconnue comme le chef-d’œuvre qu’elle est, à contre-courant des tendances de son époque, par le choix de se focaliser sur la légèreté et l’agilité. Mais ensuite ? L’arrivée de Luca de Meo à la tête de Renault allait-elle avoir raison de la petite marque de Dieppe ? Rapidement, le nouveau patron a affirmé l’inverse. Mieux, il en a fait un pilier de sa stratégie « Renaulution » de redressement du groupe, et a confirmé cette ambition en rebadgeant du A fléché l’écurie F1 de la maison. Dans cette nouvelle perspective, Alpine devait devenir le pôle premium du groupe, avec à L 9 la clé l’espoir de marges plus confortables, et la possibilité d’aller piquer des clients aux cadors allemands. Voilà pour l’objectif. Comment y parvenir ? C’est là qu’arrive l’annonce d’un « Dream Garage », soit le déploiement d’une gamme complète, inédite… et électrique. Le gros mot est lâché ! Lors de notre rencontre, Sovany Ang, la directrice Performance produit d’Alpine, saisit la balle au bond : « Nous, chez Alpine, on s’emploie à développer des voitures sportives avant que ce ne soient des électriques. L’électricité, c’est un moyen de déployer la sportivité que l’on recherche. » Un avenir sur trois axes Ce garage de rêve selon Alpine, nous commençons juste à en découvrir les premiers occupants. Vous lirez dans ce numéro notre essai de l’A290 (p. 58). Sans vouloir divulgâcher, le courant est plutôt bien passé. Lors du Mondial de l’auto à Paris, 10 SovanyAng Directrice Performance produit Alpine Alpine a révélé le concept annonciateur du deuxième étage de la fusée, l’A390_ß. Là, le sourire se crispe : une silhouette de SUV coupé (un « crossover GT », selon Alpine…) tout électrique. Quelles que soient ses qualités, est-ce vraiment l’avenir que l’on souhaite pour Alpine ? Sovany Ang tente de déminer le terrain: « Notre stratégie va se décliner sur trois axes. Le premier concerne la compétition, avec la F1, l’Endurance et les disciplines ‘‘juniors’’, dont je n’ai pas la charge. Ensuite, il y a ce que l’on appelle les ‘‘voitures iconiques’’, nos pures voitures de sport. C’est là que se place aujourd’hui l’A110. Le troisième axe, c’est celui des voitures polyvalentes. Ce sont toujours des voitures performantes et sportives, mais d’usage moins restreint. On y retrouve l’A290, la petite citadine sportive. Et, en 2025, il y aura donc l’A390, une cinq places au gabarit plus important. » Légèreté perçue… Alpine ayant fait de la légèreté son mantra existentiel, on ne voit pas comment l’A390 pourrait rester fidèle aux valeurs de la marque avec un SUV électrique, basé sur la plateforme du Renault Scénic qui dépasse déjà les 1 900 kg. « Quand on dit légèreté chez Alpine, reprend Sovany Ang, cela recouvre plusieurs sens. Il y a le sens littéral, lié à la masse du véhicule. Mais il y a aussi un sens plus philosophique, une approche de l’agilité, une légèreté perçue. C’est quoi ? C’est ce contrôle instinctif, cette sensation de conduire la voiture avec son corps. On est en passe, je crois, de réussir cette dimension, que vous avez déjà pu appréhender au volant de l’A290, cette réponse instantanée au doigt et à l’œil. Avec l’A390, nous serons encore un gros cran plus haut, grâce à la technologie. Nos ingénieurs ont ce savoir-faire pour obtenir un contrôle instinctif, une légèreté perçue, pour procurer un plaisir de conduire digne d’Alpine. » La technologie en question, ce sera pour l’A390 de série l’utilisation de trois moteurs électriques : un à l’avant et deux sur les roues arrière. On parle d’une puissance totale d’environ 360 ch pour une voiture longue d’environ 4,60 m, que l’on pourra sans doute mettre en face du nouveau Porsche Macan. Parmi les concurrents potentiels, on regardera également ce que sait faire le Nissan Ariya Nismo (367 ou 435 ch). Il peut sembler une référence exotique. Sauf qu’il partage sa 11 L’ inédite plateforme APP, en cours de développement, équipera les Alpine les plus sportives, dont la remplaçante de l’actuelle A110. Le niveau du plaisir ressenti à son volant sera déterminant pour la viabilité de la suite de l’aventure. La version définitive du ‘‘Crossover GT’’, attendue l’année prochaine, sera très proche du style extérieurt de ce concept. Côté technique, trois moteurs électriques pour environ 360 ch. NOUVEAUTÉS L’avenir d’Alpine 12 plateforme et, peut-être, ses moteurs avec le futur Alpine. Le français sera dynamisé par une forte dose de torque vectoring, la gestion active du couple, roue par roue. « Ça, on ne peut le faire qu’avec de l’électrique, reprend Sovany Ang. Vous voyez bien que cette technologie, elle apporte du positif ! Grâce à elle, sur une voiture de cette taille, on peut déployer la même agilité que sur une A110. On ne pourrait pas parvenir à cette agilité sur un modèle thermique de cette taille. Je le dis en confiance, parce que j’ai pu prendre le volant de prototypes de développement de l’A390. C’est vraiment une sensation incroyable de ne pas ressentir la masse. » Echéances implacables L’étape suivante nous emmène fin 2026, pour le lancement de la remplaçante de l’A110. Son inédite plateforme APP (Alpine Performance Platform) sera une création interne, et restera réservée aux modèles les plus sportifs. Dans son cas, plus question d’une architecture « skateboard », avec une couche de batteries sous le plancher. Il s’agit de réaliser un ensemble bas et compact de vraie sportive. Dans ce cas, la structure s’appuiera sur un châssis en aluminium, avec des batteries placées derrière les passagers et, probablement, dans le tunnel central, pour assurer une bonne répartition des masses. « Sur cette plateforme, poursuit Sovany Ang, il y aura le coupé A110, mais aussi un roadster. Puis, ensuite, viendra une autre voiture de sport, une 2 + 2 un peu plus grande. » Cette dernière devrait reprendre l’appellation A310, pour une révélation prévue en 2028. Ce programme ne se fera pas sans drame : l’A110 thermique tirera sa révérence fin 2026. A 9 ans de l’interdiction de vente en Europe des voitures thermiques, cela nous semble très anticipé. « Sauf qu’avant ça, se défend Sovany Ang, il y a des échéances réglementaires bien difficiles, qui nous demanderaient des adaptations coûteuses. Il y a un moment où on ne peut plus continuer. » De fait, depuis le milieu de l’été dernier, la production de l’A110 a dû être volontairement réduite, pour passer dans la catégorie « petite série », qui lui octroie des dérogations sur certaines normes. Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir développé une nouvelle A110 thermique qui se serait vendue jusqu’en 2035 ? « Je crois que, commercialement, si on laisse le choix entre une électrique et une thermique, le client aura tendance, par facilité, par habitude, à plutôt favoriser le thermique. Nous ne discutons pas la sincérité de la démarche d’Alpine, marque animée par des passionnés. Mais le virage du tout-électrique est un défi majeur pour tout constructeur sportif, encore plus pour une marque embryonnaire. L’A110 de 2026 constituera un test décisif, quel que soit le succès qu’aura pu rencontrer auparavant l’A390. Là, nous embrassons une génération de clients qui sont prêts à passer à l’électrique, mais qui n’ont pas d’offre équivalente aujourd’hui en termes de sportivité. On le voit dans nos enquêtes. Les électriques aujourd’hui, c’est une sportivité qui se limite à de l’accélération en ligne droite. On s’amuse deux fois et après, on arrête, ce n’est pas très intéressant. Nous, nous sommes vraiment en train de déployer cette pure sportivité, dans laquelle nos metteurs au point, nos ingénieurs mettent tout leur cœur pour que l’on ait ce plaisir au volant. » Enfin, dans la stratégie d’expansion à l’international, deux nouveaux SUV de grandes dimensions viendront compléter la gamme, à l’horizon 2027-2028, dans l’objectif de se lancer sur les marchés américain et asiatique. « On ne va pas aller non plus chercher des volumes démentiels, tempère Sovany Ang. Nous resterons une marque spécialiste, un challenger, capable d’offrir une alternative à ce qui existe. » NOTREAVIS A la différence de l’actuelle A110 thermique, la future A110 électrique a été pensée d’emblée pour accueillir une version roadster. Celle-ci arrivera un an après le coupé. NOUVEAUTÉS L’avenir d’Alpine Maserati GT2 Stradale. Consommation de carburant (cycle combiné) : 11,6 l/100 km ; Émissions de CO2 (cycle combiné) : 265g/km. *La course c’est la vie Pour les trajets courts, prenez les transports en commun #SeDéplacerMoinsPolluer *
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