OPTION FINANCE n°1785 - Page 4 - 1785 Nous investissons dans une croissance responsable. Et des décisions durables. Chez Swiss Life Asset Managers, nous croyons en une croissance durable, alignée avec les enjeux du monde de demain. Nos stratégies d’investissement combinent éléments quantitatifs et qualitatifs et prennent en compte les critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance. Quelles que soient vos attentes en matière d’investissement responsable, nous sommes pleinement investis à vos côtés. Notre engagement, pour tous nos clients, pour une plus grande liberté de choix. fr.swisslife-am.com www.optionfinance.fr N°1776 Option Finance Le Mensuel n°9 - Novembre 2024 3 SOMMAIRE ACTUALITÉ 6FOCUS Banques d’affaires : la tech, toujours moteur du M&A 10L’ACTUALITÉ DES ENTREPRISES 1 1 INTERVIEW - Stanislas Barthélémi, KPMG France « Ce n’est pas uniquement Donald Trump qui a fait grimper le cours du bitcoin. » 12 ANALYSE Hausse des droits de douane : répondre ou pas ? Par Gilles Moëc, chef économiste, groupe Axa ENTREPRISE & FINANCE 14Placements de trésorerie : les entreprises s’adaptent à la baisse des taux 18Notre-Dame de Paris : un sacré financement 22Risque client : l’extrême vigilance reste de mise CARRIÈRE & MANAGEMENT 32Les trésoriers, des experts métiers et IT Entretien croisé Gestion de trésorerie : les fonds monétaires conservent leurs atouts p.46 GESTION INSTITUTIONNELLE 38Des portefeuilles institutionnels qui capitalisent sur l’obligataire 43Les gérants tentent de faire évoluer leur regard sur l’emploi DROIT & AFFAIRES 34Legal ops, un marché en éclosion 36Groupe Seris Sécurity : la direction juridique et compliance de Sophie Leclerc Avec ce numéro « La Lettre PwC » Avec ce numéro, le dossier spécial « IT et Finance » EN COUVERTURE NOTRE-DAME DE PARIS Un sacré financement La lettre Lundi 25 novembre 2024 GESTION DES GROUPES INTERNATIONAUX Sommaire l Une année 2024 toujours riche en matière de fiscalité internationale p.1 l Ecologie, simplification et secteur financier à l’agenda fiscal de la nouvelle Commission européenne p.2 l Le program me ICAP de l’OCDE : un outil pour réduire les risques fiscaux, complé mentaire aux instrum ents traditionnels de prévent ion et de résolution des différen ds internationaux p.4 l La convention multilatérale de l’OCDE pour la mise en œuvre de la règle d’assujettissement à l’impôt p.6 l Déductibilité fiscale des charges financières : enjeux et complexités du dispositif ATAD1 p.8 l Bénéfic iaire effectif fiscal : de (l’extrême) exigenc e de la preuve (à propos de CAA de MARSE ILLE, 3ème chambre, 11 juillet 2024, 22MA0 1511, Sté Planet) p.9 Supplém ent du numéro Option Finance Le mensue l n° 9 du 25 novemb re 2024 Une année 2024 toujours riche en matière de fiscalité internationale En cette année 2024, la fiscalité internat ionale a continu é d’évolu er à un rythme soutenu, toujour s influenc ée par des réforme s majeure s. Cette nouvelle Lettre des Groupes Internat ionaux se propose de faire le point sur les grandes tendan ces notamm ent au travers d’une présent ation des orientat ions en matière fiscale de la nouvel le commi ssion europé enne pour la période 20252029. A ce titre le program me dévoilé par le futur commis saire europé en en charge de la fiscalité met notamm ent l’accen t sur la simplific ation adminis trative avec comme objectif de réduire de 25 % les obligati ons déclara tives des entrepr ises. La fiscalité a égalem ent vocatio n à devenir dans les prochai nes années un outil d’incita tion en vue de mener à bien la transitio n écologiq ue en Europe. Au somma ire égalem ent le progra mme ICAP de l’OCDE qui vise à facilite r les échang es entre les groupes internat ionaux et les adminis trations fiscales de plusieu rs pays en vue de procéd er conjoin tement à une évaluat ion des risques relatifs aux transac tions transfro ntalière s. La fin de l’année est aussi marqué e par l’ouvert ure à la signatu re de la conven tion multilat érale pour la mise en œuvre de la règle d’assuje ttissem ent à l’impôt (RAI) qui constitu e l’une des compos antes du projet Pilier 2, et dont, l’object if est de protége r la base d’impos ition des pays en dévelop pement . Enfin, en période de remont ée des taux d’intérê ts, les règles fiscales relative s à la déduct ion des charge s financiè res nettes au sein des groupe s demeur ent, cinq ans après leur entrée en vigueur, plus que jamais un sujet d’actua lité pour les entrepr ises, porteur de nombre ux enjeux. Pour finir, nous vous propos ons un focus sur une intéres sante décisio n de la Cour adminis trative de Marseil le, relative à l’applicatio n des conven tions internat ionales. n ParEmmanu elRaingea rddelaBlétière , avocat, associé, PwCSociété d’Avocat s Editorial 75 PARIS 16 92 NEUILLY 92 NANTERRE 78 PORT MARLY 78 MAUREPAS 78 BUCHELAY SERVICE VENTE AUX DIPLOMATES ET EXPAT : 01 44 30 82 21 01 44 30 82 30 01 46 43 14 40 01 47 21 10 07 01 39 17 12 00 01 30 50 67 00 01 34 79 92 92 56, AVENUE DE VERSAILLES 58, AVENUE CHARLES DE GAULLE 53 AVENUE DU MARECHAL JOFFRE 8, ROUTE DE ST GERMAIN ZA PARIWEST - 8, RUE ALFRED KASTLER ZI LES CLOSEAUX - 1, RUE DES GAMELINES Modèle présenté : Volvo XC90 T8 AWD hybride rechargeable Ultra Chrome avec options et accessoires. Consommation : 1.3 l/100 km – CO2 rejeté 32 g/km. Autonomie électrique : 69 km. Valeurs données selon le cycle mixte WLTP qui peuvent varier selon la conduite et l’environnement. Plus d’informations sur volvocars.fr VOTRE VIE ÉVOLUE, NOTRE ICÔNE AUSSI. RCS PARIS B 390 634 2 77 Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer WWW. ACTENA.FR NOUVEAU VOLVO XC 90 HYBRIDE RECHARGEABLE Option Finance Le Mensuel n°9 - Novembre 2024 5 Option Finance SAS 10, rue Pergolèse 75016 Paris - Tél. : 01 53 63 55 55 - Fax : 01 53 63 55 60 - Capital 2 043 312 euros, entièrement détenu par Infofi SAS. Durée : 99 ans. - RCB Paris 343256327. Dépôt légal à parution ISSN 0989-1900. Pour joindre directement votre correspondant, composez le 01 53 63 suivi des 4 chiffres de son numéro de poste. Président-directeur général, directeur de la publication, directeur de la rédaction : Jean-Guillaume d’Ornano Directrice générale adjointe : Ariel Fouchard Secrétaire générale : Laurence Fontaine (55 54) - Secrétariat : Rosalie Granger (55 55) Option Finance - Rédactrice en chef : Valérie Nau (55 55) ; rédacteur en chef adjoint : Ivan Best (55 77). Entreprise & Finance : Joffrey Marcellin (5578), Mathilde Hodouin (55 76). Chef de rubrique Gestion institutionnelle : Sonia Ramond-Mignon (55 85). Ont participé à ce numéro : Anne del Pozo, Séverine Leboucher et Arnaud Lefebvre. Option Droit & Affaires - Rédactrice en chef : Sahra Saoudi (55 51), rédacteur : Pierre-Anthony Canovas (55 73). A participé à ce numéro : Emmanuelle Serrano. Funds Magazine - Rédactrice en chef : Catherine Rekik (55 79). Ont participé à ce numéro : Aurélie Fardeau, Carole Leclercq et Marianne Di Meo. Rédacteur en chef technique : Stéphane Landré (5557) 1er Rédacteur-graphiste : Christoph Ludmann (55 70) - A participé à ce numéro : Florence Rougier Responsable commercial Droit & Affaires : Emmanuel Foulon (55 56) Directrice événements et conférences : Héloïse Cartier (55 91) Service Abonnements : 10, rue Pergolèse 75016 Paris - Responsable marketing et abonnements : Sandrine Prevost - Tél : 01 53 63 55 58 - abonnement@optionfinance.fr - Du lundi au vendredi de 9h30 à 18h - 1 an : 673 € HT - Vente au numéro : 59 € N° de commission paritaire : 0927 T 83 896 - www.optionfinance.fr - Impression : Siep ZAC « les Marchais » 77590 Boisle-Roi - Origine du papier : Autriche / Bruck - Taux de fibres recyclées : 19 % - ISO 14001 and EMAS - Impact sur l’eau ptot : 0,015 kg /T Crédit photos : AdobeStock, SIPA Press (couverture). La reproduction totale ou partielle des articles publiées dans Option Finance, sans accord écrit de la société Option Finance SAS, est interdite conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique et pourra faire l’objet de poursuites judiciaires. FINANCE AOF Option Finance SAS édite : GESTION D’ACTIFS 66INTERVIEW Emmanuelle Mourey, présidente clu directoire de LBP AM 68FONDS DE RÉFÉRENCE La sélection de Funds Magazine ● OBLIGATIONS p. 70 ● ACTIONS p. 76 ● GESTION DIVERSIFIÉE p. 79 ● ACTIFS NON COTÉS p. 80 ● PERFORMANCE ABSOLUEp. 82 83ZAPPING / NOUVEAUTÉS 84LU DANS FUNDS WEEKLY 85ETF INNOVATIONS 86LA TABLE RONDE ETF actifs : le meilleur des deux mondes? FONDS & EXPERTISES Edmond de Rothschild Fund Bond Allocation p. 72 BNP Paribas Easy Sustainable World Ucits ETF p.94 Fidelity Sustainable Research Enhanced US Equity UCITS ETF p.96 98ANALYSE ENTREPRISE & EXPERTISE 50 Fiscal Cession d’usufruit temporaire : le second peut être le premier - Par CMS Francis Lefebvre L’actualité fiscale en bref : CIR : des précisions bienvenues sur les aides à l’embauche et les dépenses de portage salarial - Par CMS Francis Lefebvre Le nouveau délit de facilitation de la fraude fiscale – Une nouvelle arme pour poursuivre les complices de fraude fiscale ? - Par LPACGR avocats 54 Juridique Loi sur l’industrie verte et M&A : opportunités et conformité environnementale - Par DS Avocats Le rôle complétif du pacte d’associés en matière de gouvernance - Par DS Avocats Les nouvelles obligations de déclaration d’EMIR 3.0 - Par CMS Francis Lefebvre 58 Social Les effets de la transaction sur l’action postérieure en réparation du préjudice d’anxiété - Par Barthélémy Avocats 59 Comptabilité CS3D : de l’évaluation des tiers à l’audit des tiers - Par Grant Thornton Recommandations de l’AMF relatives à l’arrêté des comptes 2024 en IFRS - Par Eric Tort 61 Dossier Les enjeux fiscaux des PME-ETI ouvrant leurs activités à l’international - Par Bignon Lebray La fusion inversée : un outil pratique au service des restructurations des groupes de sociétés - Par Moncey Avocats 83ZAPPING / NOUVEAUTÉS 84LU DANS FUNDS WEEKLY 85ETF INNOVATIONS 86LA TABLE RONDE La sélection Magazine ETF actifs : le meilleur des deux mondes? A vec 189 deals comptabilisés en France par LSEG (ex-Refinitiv) sur les neuf premiers mois de l’année, sur un total de 950 transactions, la tech demeure le premier moteur du marché du M&A. « Nous attendons un pipe d’opérations encore assez important dans la tech car cette dernière fait partie des quelques secteurs dans la focale des investisseurs financiers », constate Marc Walbaum, responsable du M&A pour la France chez BNP Paribas CIB. Le mouvement de digitalisation de l’économie et le développement de l’intelligence artificielle encouragent les financiers comme les industriels à poursuivre leurs investissements dans ce secteur. Leur recherche a néanmoins évolué. Les fintechs et les sociétés d’e-commerce ont ainsi laissé place aux logiciels B-to-B.«Au sein de ce marché, certains acquéreurs préfèrent les solutionsverticales,centréessurlesbesoins d’un secteur spécifique,témoigneThibaut de Smedt, associé de Bryan, Garnier & Co, qui a accompagné le troisième LBO de l’éditeur de logiciels métiers Orisha valorisé 1,8 Md€ par Francisco Partners et TAAssociates.Les marchés verticaux sont certes plus petits, mais moins concurrentiels que celui des éditeurs de solutions génériques qui font face aux gros acteurs américains. » Tous les modèles, y compris les généralistes, peuvent néanmoins séduire sous réserve de présenter certains atouts. « L’un des points à évaluer est le niveau de complexité à changer de solution pour l’entreprise utilisatrice,explique le banquier d’affaires. Cet aspect transparaît notamment dans le taux de rétention des clients.Plus ce dernier est élevé,mieux l’entreprise sera valorisée.» Autres expertises dans le viseur des acquéreurs : la cybersécurité et l’intelligence artificielle. Le fournisseur de services de cybersécurité Nomios a par exemple mis la main,en octobre dernier, sur le Britannique Dionach, formant un ensemble de près de 500 M€ de chiffre Option Finance Le Mensuel n°9 - Novembre 2024 6 Banques d’affaires La tech, toujours moteur du M&A Initialement réservé à des boutiques spécialisées, le secteur de la tech est devenu ces dernières années l’une des activités phares des banques d’affaires. Malgré le ralentissement des transactions, les sociétés technologiques continuent d’animer le marché des fusions-acquisitions.Alors que les acquéreurs, plus aguerris, se montrent plus exigeants, les banquiers conseils retrouvent une place centrale dans les process. FOCUS Option Finance Le Mensuel n°9 - Novembre 2024 7 d’affaires. « Les industriels peuvent très bien valoriser des petites sociétés qui leur apportent une nouvelle brique technologique, en particulier dans l’IA », note le co-fondateur de Clipperton Stéphane Valorge.Le rachat par Safran de Preligens, un éditeur d’une solution d’IA pour la défense et l’aérospatial, survenu cet été, illustre cet engouement. Le groupe du CAC 40 a valorisé la start-up 220 M€,un chiffre à mettre en regard avec les 35 M€ de chiffre d’affaires visés pour 2024. « C’est une technologie fondamentale qui va impacter toutes les chaînes de valeur »,ajoute le conseil M&A. Des valorisations disparates Les investisseurs ne sont pour autant plus prêts à acquérir des entreprises innovantes à n’importe quel prix. « Auparavant, les industriels acceptaient d’acheter une société non rentable si celle-ci leur ouvrait un nouveau segment de marché ou de clientèle. Ce fut le cas, par exemple, des banques qui ont investi dans les fintechs, illustreVirginie Lazès, associée-gérante et co-responsable de l’équipe tech chez Rothschild & Co. C’est moins vrai aujourd’hui. Les grands groupes recherchent avant tout des sociétés en croissance et rentables. » L’application du principe de la « rule of forty » a d’ailleurs évolué. Selon cette règle, la somme des taux de croissance et de rentabilité doit être égale ou supérieure à 40 pour qu’une jeune pousse soit considérée comme un investissement prometteur. « Il y a deux ou trois ans,une start-up qui faisait 30 % de pertes mais 70 % de croissance entrait dans le spectre des investisseurs, explique Michael Azencot, associé chez Cambon Partners. Aujourd’hui, ces derniers recherchent plus un équilibre entre croissance et rentabilité.» Les sociétés qui satisfont à cette équation peuvent prétendre à de belles valorisations.« En moyenne,les valorisations ont baissé mais elles restent élevées sur les très beaux actifs », appuie Philippe Englebert, gérant chez Lazard.Tous les professionnels du M&A mettent ainsi en avant une polarisation du marché entre des actifs cinq étoiles, désignant des entreprises rentables, en croissance et avec des revenus récurrents,et le reste des sociétés,majoritaires,pour lesquelles Dans le domaine des logiciels SaaS, les valorisations peuvent atteindre, pour les meilleurs, entre 20 et 25 fois l’Ebitda. CAMBON PARTNERS, LE MULTI-SPÉCIALISTE DE LA TECH «Nousaimonscetteclientèled’entrepreneursquicorrespondànos origines»,affirmeMichaelAzencot. L’associédeCambonPartnersarejoint lefondateurDavidSalabidanscette aventureen2005,moinsdedeuxans aprèslacréationdececabinetfocalisé surles«sociétésdelatechenforte croissance»etcouvrantdestransactionsvaloriséesentre50M€ et500M€.«Unefoislaconfianceinstallée,nousaccompagnons généralementledirigeantsurtoutessesopérations»,poursuit MichaelAzencot.C’estainsiqueleconseil,quiaassistéune cinquantainedetransactionsl’annéedernière,aépaulélecourtier d’assurancesenligneSantianelorsdesalevéedefondsauprès d’IsatisCapitalen2011avantdelesuivredanslesdifférentesévolutionsdesonactionnariatavecBlackfinCapitalPartners(2015), puisLatourCapital(2020). HistoriquementcentréesurlesservicesIT,laboutiqueaaufil desannéesaffûtésonexpertiseendéveloppantdesverticales software,servicesfinanciers,traveltech,e-commerce,médiadigital/communication,etrécemmentsanté.«Nousavonscommencé parcouvrircesecteurparleprismedessolutionslogicielles.Notre ambitionestaujourd’huibeaucouppluslarge,visantàcouvrir lahealthtechetlesservices»,préciselebanquierd’affaires.Une équipede62collaborateurs,dontneufassociés,œuvrentdésormaisàParis,SanFrancisco,PékinetLondresauprèsdesentrepreneurscommedesfondsd’investissement.Cambonaainsiconseillé MBO+lorsdesonentréerécenteaucapitaldeDayuse,une plateformederéservationsd’hôtels.Unexpertendebtadvisory, LaurentNeubauer,vientd’ailleursd’êtrerecrutéafindecompléter lespectred’interventionsurlesopérationsàeffetdelevier. les transactions sont plus complexes. Les prix vont ainsi du simple au double entre les deux catégories, avec des valorisations pouvant tourner entre 20 et 25 fois l’Ebitda pour les meilleurs logiciels sur abonnement (dits SaaS), contre 8 à 10 fois l’Ebitda pour les actifs moins attractifs. « Les moyennes de valorisation ont peu de sens car les écarts types sont très importants, souligne Thibaut de Smedt.Tout l’enjeu est de démontrer que les caractéristiques de l’entreprise sont plus proches de celles des pépites que de celles du gros du marché.» Un rôle renforcé du banquier Une mission à laquelle s’attachent les banquiers d’affaires dont le métier retrouve toute son utilité. La période faste où les offres étaient abondantes est terminée.Au niveau mondial,le volume d’opérations sur des sociétés technologiques a en effet chuté de 35 % entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2024, tandis que la baisse a été de 23 % pour la zone EMEA (selon le Global M&A Industry Trends 2024 de PwC). Les investisseurs, financiers comme stratégiques, se montrent plus prudents, réduisant de fait le nombre de candidats sur chaque dossier. « Les process sont plus longs et peuvent s’arrêter au moindre doute, constate Virginie Lazès.Ce n’est pas spécifique à la tech, mais l’effet est accentué dans ce domaine. Désormais, quand une société souhaite se vendre, elle doit trouver le bon conseil en mesure de sérieusement préparer le dossier en amont et d’identifier tous les acquéreurs potentiels. » La place du banquier d’affaires est ainsi remise au centre du process avec une implication nécessairement plus forte que par le passé.« Les processus de vente très larges ne sont plus appropriés. Le conseil M&A doit donc savoir s’adapter et entrer dans le détail de chaque situation, témoigne Marc Walbaum. Il faut rester très proche des acquéreurs, répondre au plus tôt aux questions de fond qu’ils peuvent se poser et mettre en avant dans les négociations les équipes de management afin que leur prise de décision puisse se faire dans les meilleures conditions.» Les particularités des sociétés innovantes, notamment les plus jeunes d’entre elles, viennent en outre ajouter une couche de complexité. « Beaucoup de cessions, et de plus en plus de levées de fonds de start-up, se réalisent auprès d’industriels, explique Philippe Englebert. Le rôle du banquier consiste alors à bien expliquer à l’acquéreur ce modèle de sociétés dont les structures de capital et les modèles de valorisation sont spécifiques. » Impossible en effet pour une start-up, pas encore rentable, de se valoriser classiquement par un multiple d’Ebitda. « On s’appuie généralement soit sur le discounted cash flow qui consiste à fixer le prix selon les flux de trésorerie estimés futurs, soit sur la valorisation induite, en fonction de la dilution que l’entrepreneur est prêt à accorder » poursuit le banquier d’affaires. « Lorsque le secteur n’est pas mature, nous devons aller au-delà de la lecture financière du dossier, ajoute Stéphane Valorge. Il faut appréhender le potentiel de croissance, car la valeur de l’entreprise dépasse sa valeur financière à l’instant t. » C’est cette nécessité de dépasser l’analyse des chiffres pour évaluer la qualité d’une innovation qui a conduit progressivement les professionnels du M&A à se doter de spécialistes de la tech. Des conseils toujours plus nombreux Les boutiques ont été les premières à se positionner, dès le début des années 2000, à l’image de Cambon et Clipperton, particulièrement actifs sur le marché, ou encore de Bryan, Garnier & Co et du Britannique Arma Partners. Mais face au développement du secteur, les conseils historiques ont à leur tour Option Finance Le Mensuel n°9 - Novembre 2024 8 FOCUS CLIPPERTON : LE SMID MARKET INTERNATIONAL COMME TERRAIN DE JEU Fondé en 2003 par Nicolas von Bülow et Stéphane Valorge, Clipperton s’est tout de suite positionné comme un spécialiste de la tech et des sociétés de croissance. « Nous pensions que ces entreprises étaient à l’époque mal servies par les banques d’affaires traditionnelles », raconte Stéphane Valorge qui se définit lui-même comme un peu « geek ». « Ce sont des objets particuliers qui peuvent avoir des enjeux financiers démesurés par rapport à leur taille et leur rentabilité, et impliquent de ce fait une approche particulière », précise-t-il. Historiquement centré sur les levées de fonds et les cessions auprès d’industriels, le conseil couvre aujourd’hui tous les types d’opérations, y compris les LBO sur des sociétés plus matures. Il a d’ailleurs recruté à la rentrée une ancienne de Clearwater, Laurence de Rosamel, pour monter une pratique debt advisory afin d’accompagner ses clients tant dans la recherche de sponsors que dans la recherche de financement. Rassemblant une cinquantaine de collaborateurs, emmenés par cinq managing partners, la banque d’affaires est présente à Paris, Londres, Berlin, Munich et Amsterdam, et bénéficie également du réseau de Natixis, son actionnaire minoritaire depuis 2018. Une organisation qui lui permet de réaliser en moyenne une trentaine de deals chaque année, dont 60 % d’opérations transfrontalières. Avec un positionnement smid market, sur des opérations dont la valorisation s’étend de 50 millions à 500 millions d’euros, Clipperton a récemment accompagné l’éditeur d’une plateforme pour l’efficacité énergétique, Advizeo, lors de son adossement à l’industriel allemand Hager Group, la reprise en LBO de la solution de gestion de notes de frais Rydoo par Eurazeo, ou encore le rapprochement de deux experts de la cybersécurité, le Français Vade et l’Allemand Hornetsecurity. Option Finance Le Mensuel n°9 - Novembre 2024 9 manifesté leur intérêt pour ces transactions et la grande majorité des banques d’affaires revendiquent désormais une expertise sur les nouvelles technologies. « Tous les conseils ont souhaité prendre ce virage car la tech fait partie, avec la santé, des thématiques phares du M&A »,remarque MichaelAzencot.Les positionnements sont toutefois un peu différents. Les boutiques se concentrent majoritairement sur les transactions small et mid-cap. Les banques généralistes françaises ont pour leur part un spectre assez large, couvrant à la fois les petites transactions et les opérations upper-mid et large cap, tandis que les gros acteurs américains, comme Goldman Sachs ou Morgan Stanley, se focalisent sur le haut du marché. L’organisation des équipes varie également selon les acteurs. Celle de BNP Paribas CIB, par exemple, se compose d’une trentaine de banquiers généralistes en France qui interviennent conjointement avec des experts sectoriels : « Ces experts entretiennent un dialogue sectoriel permanent avec les grands industriels et les fonds d’investissement » précise Marc Walbaum. Lazard a opté pour une approche similaire. « La tech représente plus un sujet de disruption et d’innovation qu’un secteur en tant que tel, argumente Philippe Englebert. Les acquéreurs sont d’ailleurs souvent issus de l’économie plus traditionnelle. » Si cet ancien conseiller de l’Elysée sur les sujets entreprises a été recruté en 2022 pour porter l’expertise tech, celle-ci n’est pas structurée autour d’un pôle dédié. La majorité des 200 banquiers parisiens sont généralistes avec néanmoins quelques associés référents par secteurs et typologies d’opération.« Nous avons la possibilité d’unir les deux mondes en constituant un binôme avec un associé connaissant très bien le secteur sous-jacent qui vient compléter mon expertise sur les entreprises innovantes », précise Philippe Englebert.A contrario, Rothschild & Co a voulu marquer son empreinte sur ce secteur en constituant, en 2018, une équipe dédiée qui rassemble aujourd’hui 75 professionnels répartis sur différentes géographies. Les boutiques, quant à elles, mettent en avant leur hyperspécialisation leur permettant d’appréhender finement les divers segments du secteur.«Au sein de Clipperton, tous les banquiers seniors possèdent une verticale : cybersécurité, fintech, healthtech… Ils suivent de près les stratégies des acteurs, tant en France qu’à l’étranger », témoigne StéphaneValorge. La montée en compétences des fonds d’investissement, souvent dotés d’operating partners sur les sujets numériques, mais aussi des grands groupes industriels,qui assurent leur propre veille sectorielle, contraint en tout cas les conseils, généralistes comme spécialistes, à se montrer de plus en plus pointus.n Coralie Bach ROTHSCHILD & CO MISE SUR UNE APPROCHE GLOBALE ET INTERNATIONALE Des spécialistes au sein d’un généraliste, c’est le choix opéré par Rothschild & Co. Si la banque de l’avenue de Messine suit depuis longtemps les sociétés technologiques, elle s’est affirmée sur ce secteur en 2018 avec la structuration d’un pôle dédié. Sur les quelque 1400 banquiers œuvrant au sein de 42 pays à travers le globe, près de 75 professionnels du M&A se focalisent aujourd’hui sur les sujets d’innovation. « L’équipe est intégrée au niveau international, avec une présence à la fois aux Etats-Unis, en Asie du Sud-Est et dans différentes places fortes européennes (Royaume-Uni, France, Allemagne, Scandinavie, Espagne, Italie) », souligne l’associée-gérante Virginie Lazès. Cette fine connaisseuse de la tech, qui a passé sept ans chez Bryan, Garnier & Co, a été recrutée en 2015 pour renforcer l’expertise du conseil dans ce domaine, avant d’être nommée, trois ans plus tard, co-head de l’équipe européenne technology global advisory aux côtés de Pierre-Henri Chappaz qui évolue au sein de la banque parisienne depuis près de 20 ans. Autre caractéristique de l’équipe, elle couvre l’ensemble du spectre des opérations, tant en termes de typologies que de tailles. « Nous intervenons sur tous types de transactions, de la levée de fonds à l’IPO en passant par les opérations de M&A et de financement, tant pour des start-up que pour des grands groupes ou des investisseurs financiers », poursuit Virginie Lazès. L’année dernière, le bureau parisien, qui compte parmi les plus importants du pôle avec 25 professionnels, a ainsi enregistré 35 transactions, dont près de la moitié avait une composante internationale. Plus récemment, l’équipe a accompagné l’entrée en Bourse de l’éditeur de logiciels de gestion de projet Planisware, valorisé à cette occasion 1,1 Md€, ou la cession de la plateforme de gestion de flottes automobiles, Optimum Automotive, à un concurrent allemand, Shiftmove, le nouvel ensemble affichant une centaine de millions d’euros de chiffre d’affaires. « Il faut expliquer aux acquéreurs industriels les spécificités de ces sociétés, tant en termes de structure de capital que de valorisation » Philippe Englebert, gérant chez Lazard ACTUALITÉ Option Finance Le Mensuel n°9 - Novembre 2024 10 Si les actions européennes souffrent des incertitudes politiques,à la fois internes et internationales,les marchés obligataires sont au mieux,avec des investisseurs d’autant plus présents qu’ils s’attendent à de nouvelles baisses des taux de la part de la BCE,et donc des rendements à venir moins intéressants.« La perspective d’une baisse des taux directeurs,notamment en Europe,alimente le flux de demande de la part des investisseurs,et contribue à la forte animation du marché avant la coupure de décembre » souligne Blaise Bourdy,responsable origination DCM pour les entreprises France, Belgique,Luxembourg chez Société Générale CIB. Deux émissions inaugurales de taille témoignent de la bonne tenue du marché,celle de la Française des Jeux et celle de Roquette,pour, respectivement,1,5 milliard et 1,2 milliard d’euros.La FDJ a émis en trois tranches équivalentes,de 500 millions d’euros,à 6,9 et 12 ans,avec des coupons de 3%,3,375% et 3,625%,dans l’optique du refinancement de l’acquisition du leader des jeux irlandais,Kindred.Pour Roquette,l’objectif était aussi de refinancer une acquisition importante (2,6 milliards d’euros), cette fois dans le domaine de la pharmacie.L’entreprise a émis deux tranches de 600 millions d’euros,une senior à 7 ans,assortie d’un coupon de 3,774%,et une hybride (durée perpétuelle),affichant un rendement de 5,50%.Par ailleurs,Worldline,a émis 500 millions d’euros à 5 ans (coupon de 5,25%).Une opération sur-souscrite en dépit du contexte (le cours boursier a chuté de 59% depuis le 1er janvier). La valorisation des PME s’est améliorée cet été Est-ce un feu de paille ? Si le contexte politique actuel en Europe ne favorise pas les acquisitions d’entreprises,les opérations mid market ont été nombreuses au troisième trimestre.Selon l’indice Argos Wityu,l’activité a progressé de 7 % au troisième trimestre 2024 (sur un an),en Europe.La hausse de la valeur globale des acquisitions atteint même 11 % sur les trois premiers trimestres de 2024.En outre,les valorisations,en baisse constante depuis la fin 2021,se sont redressées,à 9,5 fois l’EBITDA au troisième trimestre.« Rien ne dit que ces bons chiffres seront confirmés par la suite »,tempère toutefois Louis Godron,président (France) d’ArgosWityu. 40,4 € C’est le prix en euros d’un mégawatt/heure de gaz naturel, importé en France. Un prix 2,5 fois supérieur à celui de la fin 2019. Le marché obligataire corporate profite des perspectives de baisse des taux LVMH Cécile Cabanis est nommée directrice financière du groupe LVMH. Diplômée de l’Institut national agronomique Paris-Grignon, elle commence sa carrière en 1995 en tant que contrôleuse logistique puis contrôleuse financière pour L’Oréal en Afrique du Sud. Entre 1999 et 2000, elle mène plusieurs missions d’audit pour l’entreprise, notamment pour ses filières italiennes et chinoises. De 2000 à 2004, Cécile Cabanis intègre Orange en tant que directrice adjointe des fusions-acquisitions. Puis elle entre chez Danone au poste de corporate finance director en 2004. Elle évolue pendant 18 ans au sein du groupe, où elle est notamment nommée directrice des affaires financières (DAF) en 2015, puis vice-présidente exécutive en 2017 et membre du conseil d’administration de 2019 à 2022. Elle devient directrice générale adjointe de Tikehau Capital en 2021, poste qu’elle occupe jusqu’en 2024. Altaroc Cyril Hourdry est nommé directeur du développement chez Altaroc Partners SA, société de gestion de fonds de private equity. Diplômé de l’Ecole supérieure des sciences commerciales d’Angers (ESSCA) et d’un diplôme universitaire en gestion de patrimoine de l’université d’Auvergne, Cyril Hourdry commence sa carrière en 2007 en tant que responsable des relations partenaires à la Financière de l’Echiquier (LFDE) avant d’être nommé en 2015 directeur commercial CGP. En 2018, il rejoint ELEVA Capital comme directeur de la distribution pour la France, pour développer la distribution retail. Nomura Bertrand Levitte est nommé responsable EMEA des ventes d’obligations convertibles chez Nomura, groupe mondial de services financiers. Diplômé de Sciences Po Paris, il accède en 2001 au poste de responsable des ventes d’obligations convertibles chez Aurel BGC, prestataire de services d’investissement (PSI). En 2003, Bertrand Levitte devient responsable du desk obligations convertibles EMEA à Londres chez Man Group, entreprise britannique d’investissements alternatifs diversifiés. A partir de 2005, il occupe la même fonction mais à Paris. En 2007, il rejoint la division européenne des obligations convertibles du groupe Natixis. En 2022, il est nommé responsable mondial des obligations convertibles de Mariana UFP à Paris. CARNET INTERVIEW Stanislas Barthélémi, senior manager chez KPMG France, en charge des crypto-monnaies et du Web3 « Ce n’est pas uniquement Donald Trump qui a fait grimper le cours du bitcoin. » L e cours du bitcoin ne cesse d’atteindre de nouveaux records depuis les élections américaines du 5 novembre, frôlant désormais les 100 000 dollars. Cette envolée est-elle une preuve supplémentaire de son caractère ultra-spéculatif ou plutôt la marque de l’institutionnalisation de cet actif ? Lebitcoinaconnuplusieurscyclesdehausse naturels comme celui que nous constatons actuellement. Plusieurs phénomènes concourent à cette envolée du cours. La tendance de fond, depuis plusieurs mois, est celle d’une acceptation plus grande des thèses d’investissement qui se sont constituées autour du bitcoin, mettant en avant la rareté intrinsèque de cet actif et ses caractéristiques technologiques.A cela s’ajoute la baisse des taux qui a provoqué un regain d’attractivité envers les actifs risqués. Ce scénario s’est effectivement accéléré avec l’élection américaine, mais ce n’est pas uniquement Donald Trump qui a fait grimper le cours du bitcoin. Le Sénat et la Chambre des représentants ont également des positions de plus en plus favorables à cet actif numérique :275 représentants élus se sont ainsi déclarés pro-cryptos,contre 125 anti. Constat similaire au Sénat, où le rapport de force penche désormais du côté des « crypto-enthousiastes ». La puissance des lobbies a probablement joué un rôle dans cette bascule, les acteurs cryptos ayant effectué plus de dons pour ces élections que les industries pharmaceutiques ou pétrolières. Les achats de bitcoins par les sociétés ont plus que doublé en un an, passant de 106 000 en 2023 à 216 000 cette année, selon les données de la société River Financial, avec notamment de très gros acheteurs comme MicroStrategy qui vient d’en acquérir pour 4,6 milliards de dollars. Est-ce le signe d’un véritable attrait des entreprises envers cet actif ? Nous avions déjà constaté ce phénomène en 2021 : Tesla, MicroStrategy et d’autres avaient fait le choix d’acquérir des bitcoins pour se couvrir contre l’inflation. Le phénomène semble toutefois assez limité.Concernant MicroStrategy,l’éditeur de logiciels américain a clairement annoncé sa volonté d’accumuler un trésor de guerre de 42 milliards de dollars de bitcoins. La moitié de la valeur de son cours de Bourse repose d’ailleurs sur sa réserve de bitcoins. Mais il s’agit d’un cas très particulier et trop isolé pour en tirer des conclusions. En revanche, la démocratisation des ETF bitcoin est assez spectaculaire, et l’attrait des clients des banques privées s’accroît. De nombreux portefeuilles d’investissement intègrent désormais une part d’ETF bitcoin aux Etats-Unis, souvent entre 0 % et 5 % de l’exposition totale, en fonction de leur appétence au risque. Chez BlackRock, la quantité d’actifs sous gestion de l’ETF bitcoin a déjà dépassé celle de l’or, et il n’est pas absurde d’imaginer qu’un jour la capitalisation boursière du bitcoin atteindra celle de l’or. Du côté des Etats, il se passe également des choses intéressantes puisque certains misent sur cet actif comme une réserve stratégique, à l’image du Bouthan par exemple,dont les avoirs en bitcoins représentent désormais un tiers du PIB.Si les Etats-Unis,qui ont déjà prévu de conserver les bitcoins saisis lors des affaires judiciaires, poussent leur stratégie d’acquisition plus loin, comme le suggèrent certaines personnalités politiques, la sénatrice Cynthia Lummis en tête,alors l’ensemble des pays devront se questionner sur l’opportunité d’en faire autant. Le bitcoin est-il fondamentalement à part dans l’univers des cryptoactifs ? Lebitcoinreprésenteaujourd’hui58%dumarchédescryptoactifs. Il se distingue des autres actifs numériques car son succès a convaincu des acteurs institutionnels. Il attire ainsi la plupart des capitaux qui arrivent sur ce marché. Cependant, il n’est pas exclu que, dans une deuxième phase de développement, d’autres cryptoactifs se distinguent à leur tour, car certaines technologies sous-jacentes sont très prometteuses.n Propos recueillis par Joffrey Marcelin Option Finance Le Mensuel n°9 - Novembre 2024 1 1 « Chez BlackRock, la quantité d’actifs sous gestion de l’ETF bitcoin a déjà dépassé celle de l’or. »
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