SO GOOD n°016 - Page 3 - 016 SO GOOD Pour un monde meilleur So good, édité par SO PRESS, S.A.S au capital de 1 063 204 euros. RCS n° 445391196 15 rue du Ruisseau 75018 Paris E-mail: contact@sogoodstories.com Pour plus d’informations: www.sogoodstories.com Abonnements abonnement@sopress.net Responsable abonnements Vincent Ruellan, Louise Besse, assisté de Melvin Coq RÉDACTION CONCEPTION Directeur de la rédaction Franck Annese Rédactrice en chef Éléonore Thery Secrétaire de rédaction Julie Canterranne Directeurs artistiques Laurent Burte, Xavier Pouleau Icono scout Julien Langendorff Webmasters Gilles François & Aina “Andy” Randrianarijaona Journaliste Romain Salas Journaliste stagiaire Louise Girard Rédaction Pauline Baron, Barnabé Binctin, Hélène Brunet-Rivaillon, Solenn Cordroc’h, Élisa Covo, Margot Davier, Constance Decorde, Théo Denmat, Pauline Ducousso, Louna Galtier Oriol, Laura Ghazal, AnneSophie Gracieux, Simon Henry, Sandy Plas, Victoire Radenne, Romain Salas, Mélissa Striebig, Éric Tariant, Éléonore Thery, Raphaëlle Thery Photographes Edward Alcock, Constance Decorde, Thomas Girondel, Antoine Henault, Nadège Masares, Claude Pauquet, Brian Reynaud, James Stukenberg Illustrateurs Simon Bailly, Larry Dirt, Timothy Durand, Simon Landrein, Jules Le Barazer, Manon Molesti Illustration de couverture Laurent Burte et Xavier Pouleau GESTION ET DÉVELOPPEMENT Meneur de jeu Loïc Yviquel loic@sogoodstories.com Responsable des programmes média Apolline Calucci apolline@sogoodstories.com Content manager Mélissa Striebig melissa@sogoodstories.com Office manager Louis Capdeillayre louis@sogoodstories.com Sans elles/eux, rien n’aurait été £(ne sera) possible: Alexandre Boucherot, Arnaud Burgot, Hélène Coutard, FrançoisXavier Couval, Bruno Doucet, Laetitia Olivier, Lucile Tauvel, Manon Nougier, Alice Pouillier, Apolline Mallen, Sarah Corne, Sylvain Roger, Ronan Boscher, Sandra de Bailliencourt, Marion Girard, Solène Bettoni, Lola Lellouche Les Optimistes de la transition qui se sont engagés à nos côtés: Adelphe, Alcome, Bonduelle, The Good Company, Laboratoires Expanscience, Lunii, MAIF, Nissan, Orange, Pernod Ricard France, Relais Vert, Razorfish Un immense merci à: Alexandre Grimault, Amélie d’Harcourt, Andréa Alvarenga, Andrew Tash, Annely Nauta, Annika Schlüter, Awa Cissé, Camille Cantin, Cassandra Ferrario, Charlotte de Bary, Elie Fol, Emilie Van Houtteghem, Estelle Fakoubé, Esther Goubert, Fiona Vindret, Florent Messa, Gil Payet, Hadrien Houtmann, Julien Hocq, Laura Bocquillon, Laure Le Got, Lucie de la Héronnière, Marion Mikula, Morgane Perraut, Mouhamet Diouf, Myriam Plante, Nicolas Canon, Nicolas Georget, Oussama Ezzayer, Paul Vienney, Pauline Roux, Raphaël LigierTirilly, Rémi Bocquet, Sofia Essalama, Sophia Lavenant, Sophie Reitzer, Tatiana Jacques, Thomas Sychterz, Valérie Brouchoud, Vivien Cormier, Yann Salaün, Anne-Clotilde Seugé, Cédric Bannel, Philippe Zaouati, Xavier Diquet, Francis Nappez, Maxime Kurkdjian, François Gerber, Jean-Karl Lambert, Djamel Agaoua, Sarah Valente, Diane Poitau, Manon Le Doran, Bérénice Coulibaly, Célia Maurincomme, Louna Galtier Oriol Ils/elles se battent déjà pour un monde meilleur et font partie du mouvement So good: Adèle Galey, Anne-Sophie Novel, Arnaud Chaigneau, Aurélia Cocheteau, Axel Dauchez, Bruno Vinay, Caroline de Chantérac, Caroline Neyron, Claire Pétreault, Clara Bastid, Clémence Fernet, Daphné Charveriat, David Robert, Dorothée Browaeys, Duc Ha Duong, Edouard Rose, Elsa Grangier, Estelle Meyer, Eva Sadoun, Géraldine Aresteanu, Giulio Zucchini, Grégoire Ducret, Hélène Binet, Hélène de la Moureyre, Hélène Froment, Jacques Huybrechts, Jean Karinthi, Jean Moreau, JeanPierre Goux, Jeanne Granger, Jérôme Auriac, Jérôme Cohen, Julie Meunier, Kristen Davis, Magali Payen, Marie Floquet, Marjolaine Grondin, Martin Besson, Mathilde Girault, Maud Sarda, Maxime de Rostolan, Maylis Trassard, Michaël Jeremiasz, Sabrina Nanni, Salomé Brunet, Sandrine Roudaut, Santiago Lefebvre, Sarah Durieux, Sarah Ourahmoune, Taha Siddiqui, Thomas Huriez, Thomas Landrain, Vincent David, Vincent Merlet, Walter Bouvais Les abonnés fidèles Christian Baumhauer, Yannick Bersot, Alexandre Boucherot, Emmanuel Brochot, Alain Colleu, Christine Cuisiniez, Nicolas Dazet, Clément Debosque, Stéphanie Dommartin, Rébecca Dumont, Lola Erraïs, Xavier Faltot, Justine Huber, Benoît Lasserre, Guillaume Le Mée, Michelle Lelièvre, Quentin Lestienne, Alexia Lyautey, Mathias Muszlak, Soizic Parsy, Hugo Riviere, Sylvain Roger, Rémi Sabouraud, Hélène Simonin, Arya Thevenot, Laurent Tramoy, Alain Weill ADMINISTRATION SO PRESS Président et directeur de la publication Franck Annese Actionnaires principaux Franck Annese, Pierre-Antoine Capton, Édouard Cissé, Patrice Haddad, Robin Leproux, Serge Papin, Stéphane Régy, François Saugier Directeur général Éric Karnbauer Directeur du développement Brieux Férot Directeur administratif et financier Baptiste Lambert Comptable Teddy Miatti DIFFUSION Réassort et quantités modifiables sur Direct-Editeurs.fr (+ appli gratuite) Contacts presse communication@sopress.net Syndication 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Commission paritaire n°CPPAP: 0925 I 94351. Imprimé par Léonce Deprez. Distribution MLP. Copyright SO GOOD. Tous droits de reproduction réservés. L’envoi de tout texte, photo ou document implique l’acceptation par l’auteur de leur libre publication dans la revue. La rédaction ne peut pas être tenue responsable de la perte ou de la détérioration de textes ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. Moins fatigant qu’une salutation au soleil à l’aube Plus corsé que le café au lait d’avoine Aussi efficace qu’un jus de céleri-avocat-graines de chia n’attendez plus ! LA POTION MIRACULEUSE DU BON DOCTEUR RAFFERMIT LE CORPS ET L’ESPRIT Le produit miracle pour se lever du bon pied - Ours - SO GOOD #16 - 2 - formation.ulule.com ou contactez-nous à l’adresse formation@ulule.com ou au 06 70 53 75 58 passer à l’action Accompagnement et cours en ligne Entrepreneuriat, financement participatif, webmarketing, bilan de compétences Éligible aux fonds publics (CPF, Pôle Emploi...) Vous souhaitez lancerun projetqui a du sens ? On a la formation qu’il vous faut. - Sommaire - © XAVIER POULEAU SO GOOD #16 - 4 - P54 Portfolio: Planches de salut À Hanovre, les plus beaux tricks des enfants réfugiés d’Ukraine, par Thomas Girondel. P62 L’âge sans glace Les glaciers fondent, et après? Ice&Life raconte. P66 Very good trip Tournée des sans-abris sur des grosses motos avec les United Riders. P72 La vie devant soi Comment sortir de la prostitution? Les réponses concrètes de l’association Île y a, en Guadeloupe. P76 Tirelires tire-larmes Mais pourquoi les cagnottes solidaires fontelles carton plein? P80 “Je démocratise le futur” Imaginer la banlieue du turfu, pour ensuite lui donner vie, c’est la méthode Makan Fofana. P84 Les Change Makers de So good P94 Marche arrière Allô, le Réso? Quand des lignes téléphoniques pirates faisaient office de Tinder avant l’heure. P95 Le confessionnal La comédienne et chanteuse Bonnie Banane avoue ses péchés, amen. P96 Court-circuit Moins de CO2 et autant de plaisir: plaquez le Japon et découvrez le parc de Maulévrier. P6 Trucologie Indice: mousse. + le dico Quand les mots nous manquent. P8 Octogone! Avec le vin et la bière comme contenders. P10 Tuto bene Faire du vélo en restant une personne respectable? Simon Landrein a le mode d’emploi. P11 Crash Test Chez les écolos anonymes, avec Laura Ghazal. P12 Good Test Six questions optimistes à Paloma, comédien, réalisateur et drag queen. P14 So good Culture Avec Mahir Guven, à l’occasion de la sortie de son livre Rien de personnel. P16 Au coin de la rue Cours de poulet rôti à l’école hôtelière de Treignac, avec de jeunes migrants. P22 Marseille bébé Vous lisez So good, bravo. Découvrez-le sur scène! P24 La guerre du rose Rencontre avec Pépite sexiste, le duo qui fait plier les grandes marques. P28 Les aventuriers de l’art perdu 80 ans de quête pour retrouver deux toiles spoliées par les nazis. P32 Comment changer le monde sans violence? P34 Il était une fois la non-violence Plus de 30 siècles de combat garantis sans fusils. P40 À base de Po-popovic Tombeur de Milošević, consultant en révolution, voici Srdja Popović. P46 Stratégie non violente, mode d’emploi Neuf enseignements pour une stratégie victorieuse. P48 Retour de bâton Reportage auprès de la Garde indigène colombienne. P50 “Ce n’est pas une vision Bisounours du monde” Jon Palais, l’activiste “faucheur de chaises” nous dit tout. En couverture www.quechoisir.org Bertrandestune vraietêtedecon! * * Surtout quand on essaie de lui vendre des produits bourrés de substances chimiques dangereuses pour la santé. Sacs, vêtements, jouets... 1 objet du quotidien sur 5 est contaminé. Tant que les industriels ne changeront pas, Bertrand continuera de les dénoncer. Informer, conseiller et défendre les consommateurs, c’est notre combat depuis 1951. Et pour continuer, on a besoin de vous. DEVENEZBÉNÉVOLE ET REJOIGNEZLEMOUVEMENT! Bertrand • Auvergne Rhône-Alpes Quand les mots nous manquent. © HTTPS://BOUTIQUE.AMNESTY.FR/ Faire sa transition écologique est une voie sinueuse jalonnée de doutes. Mais il est certains objets qui vous font voir la lumière au bout du tunnel. Encore faut-il les identifier et comprendre à quoi ils servent. Pour ça, il y a une science, la trucologie. Routarba [ʀutaʀba] n.m., familier Individu dont les manières automobiles sont particulièrement déplaisantes. Ex: propriétaire d’un SUV proférant des insultes après avoir grillé la priorité à une personne âgée. Maljoie [malʒw] n.f. Joie mauvaise éprouvée face aux avanies subies par autrui, dont on pense qu’il les mérite en raison de son mauvais comportement. Ex: accident de ski d’un supérieur hiérarchique colérique. Écaustérité [ekosteʀite] n.f. Privation, à des fins écologiques, des joies de la vie, la seule restant étant le plaisir de juger toute personne ne possédant pas une telle vertu. Tropasser [tʀopase] verbe Démultiplier sa vitesse de marche à la vue d’un importun. Ex: activistes quémandant des signatures pour des pétitions. Réfugisme [ʀefyʒism’] n.m. Tendance contemporaine, face à l’anxiété que suscite le monde, à se rouler en boule sous la couette devant une plateforme de séries, après avoir désactivé toute notification des sites d’information. Supersectionnel [sypɛʀsɛksionɛl] adj. Individu victime d’une discrimination spécifique, et qui peine en conséquence à percevoir l’existence d’autres formes d’injustice ou à les considérer comme étant de même importance. 1. Un prototype d’aspirateur à méthane clipsable sur l’anus d’une vache. 2. Un micro de douche avec IA pour chanter du Céline Dion avec le timbre de Philippe Poutou. 3. Un tamis à fréquence phonique pour filtrer la voix de ceux qui ressassent “on ne peut plus rien dire”. 4. Un mousseur hydroéconome pour diminuer le débit d’eau du robinet. o o o o Vous êtes crispés quand votre coloc fait sa vaisselle avec un débit digne des chutes d’Iguazù? Plutôt que de fermer le robinet avec le regard passif agressif d’Élisabeth Lévy, privilégiez l’achat d’un mousseur. Ce petit objet – aussi appelé aérateur d’eau – vous permettra de réduire drastiquement votre consommation tout en vous évitant ces disputes entre amis qui vous transforment en éditorialiste de plateau. S’il ne ressemble pas à grand-chose, ce mousseur est en réalité un boss: il économise entre 30% et 70% d’eau grâce à sa grille et aux minuscules bulles d’air qui s’en dégagent. Un miracle rendu possible par l’effet Venturi, un phénomène hydraulique découvert en 1796 par le physicien du même nom. Pas mal pour un objet qui coûte cinq balles à la quincaillerie du coin. En espérant qu’il fasse mentir Jean-Claude Van Damme – lequel annonçait une pénurie d’eau généralisée dès 2010. Réponse: 4 Mode d’emploi Vérifiez si votre robinet est mâle ou femelle – oui, le monde de la plomberie est très binaire. Cela dépend de la position de votre embout, selon qu’il est à l’extérieur ou à l’intérieur. Puis rendez-vous dans n’importe quel magasin spécialisé en quête d’un mousseur dit réducteur. L’installation est quant à elle simple comme bonjour: il s’agit de visser l’aérateur à la bague de sortie du robinet. PAR ROMAI N SALAS PAR RAPHAË LLE TH E RY SO GOOD #16 - 6 - - Le dico - C’est quoi ce bazar - Trucologie - “Qu’est-ce qu’une institution culturelle en 2023?” La question a été posée un an plus tôt par la Ville de Paris, à l’heure de remettre en jeu la direction de la Gaîté Lyrique pour le quinquennat suivant. En guise de réponse, cinq partenaires – la chaîne Arte, le collectif Arty Farty, les associations Makesense et Singa et la maison d’édition Actes Sud – ont pris la tête de l’établissement et l’ont orienté vers un nouveau cap: rapprocher création artistique et engagement social. “On s’est nourris de la notion de régénération, explique Juliette Donadieu, directrice générale de la Gaîté Lyrique. Aujourd’hui, les défis écologiques et sociaux sont tels qu’il ne suffit plus de réduire notre empreinte, il faut un impact positif. La culture doit prendre sa place, elle a une responsabilité.” “Passer de l’idée à l’action”: ainsi se résume la nouvelle formule nommée La Fabrique de l’époque. En plus d’une programmation découpée en trois thématiques par an et liée à l’actualité – cette saison, les élections européennes avec Eu.topia –, la Gaîté organise distributions solidaires (petits-déjeuners, vêtements), projections, débats, concerts ou ateliers jeune public. Aux sixième et septième étages, 60 structures sont accueillies en résidence (entre autres: le site d’information StreetPress, l’Institut ukrainien et l’association de sensibilisation aux enjeux environnementaux et sociaux On est prêt). Les organisations disposent de bureaux partagés et de studios d’enregistrement, et profitent d’un lieu transformé en “boîte à outils”. Ambitieux? “Oui, c’est complexe, ça fourmille, c’est dense, mais notre époque l’est aussi”, répond Juliette Donadieu. D’avril à juin, l’expo Coalition, organisée par l’association COAL, fêtera quinze années d’“art environnemental”. Les œuvres d’une cinquantaine d’artistes, comme Fabiana Ex-Souza ou Sara Favriau, témoigneront de l’évolution de la façon dont les enjeux climatiques sont appréhendés. “Rapprocher art et écologie n’allait pas de soi il y a quinze ans. Il fallait encore sensibiliser, rendre visibles des phénomènes méconnus. Maintenant, il s’agit plutôt de dire: ‘Qu’est-ce qu’on peut faire?’ L’art a un pouvoir de transformation. Il peut pousser à l’action en travaillant sur nos imaginaires”, assure Lauranne Germond, directrice et cofondatrice de COAL. Réinventer la Gaîté Lyrique, c’est aussi partager le bâtiment au maximum. Horaires d’ouverture étendus, rez-de-chaussée en accès libre et débarrassé de sa borne d’accueil et peut-être, dans quelques mois, hébergement de nuit. “L’endroit est magnifique, mais très intimidant. L’idée est que tout le monde se sente à l’aise et légitime pour l’investir, s’asseoir, se rencontrer, boire un verre, s’enthousiasme Juliette Donadieu. Un lieu culturel, c’est avant tout un lieu public.” INFORMATIONS: WWW.GAITE-LYRIQUE.NET / 01 84 74 49 00 COALITION, 15 ANS D’ART ET D’ÉCOLOGIE, DU 24 AVRIL AU 2 JUIN, EN ACCÈS LIBRE À LA GAÎTÉ LYRIQUE - 7 - #16 SO GOOD - Publi communiqué - NOUVELLE COALITION À LA GAÎTÉ LYRIQUE Du 24 avril au 2 juin, la Gaîté Lyrique célèbre les quinze ans de l’association COAL pour l’art et l’écologie avec l’expo Coalition. Une illustration du virage pris par l’institution parisienne, désormais tournée vers l’engagement social à travers son projet La Fabrique de l’époque. Avec trois mots d’ordre: agir, ouvrir, coopérer. - Octogone - Dans la course de fond qu’est la transition écologique, il est des choix de la vie quotidienne qui nous laissent désemparés: quelle est la meilleure option pour se vêtir, se déplacer ou manger? Il existe un arbitre implacable: l’analyse de cycle de vie, qui jauge l’ensemble des impacts sur l’environnement. Pour ce numéro, c’est le vin et la bière qui entrent sur le ring. Que le meilleur gagne. © DR Climat: ★★★ • Bouteille consignée, canette recyclable (de façon moins énergivore) et utilisation de fût (permettant le réemploi). • La culture de malt d’orge émet de l’oxyde d’azote, un polluant aérien à effet de serre. Terrain: ★★★ • Culture d’orge et de houblon chargée en engrais et en pesticide. • Plus faible consommation en eau due notamment à l’absence de distillation (298 litres d’eau pour un litre). Climat: ★★ • Transport climatisé (le vin est sensible aux variations de température et d’humidité). • Essentiellement des bouteilles en verre lourdes (poids lors du déplacement, recyclage énergivore). Terrain: ★★ • Pollution aux effluents vinicoles (rejets liquides de matières organiques dues aux activités liées à la vinification). • Viticulture riche en engrais pour fertiliser et en pesticide pour protéger. • Consommation en eau pour arroser, trier et presser le raisin (872 litres d’eau pour un litre). L’ARBITRE Plus complète que son cousin le bilan carbone, l’analyse de cycle de vie, ACV pour les intimes, est un outil qui permet de déterminer les impacts globaux d’un produit sur l’environnement, du moment où on extrait les matières premières pour le fabriquer jusqu’à sa digne mort, en passant par la production, la logistique, la distribution et l’utilisation. Toutes les données sont issues des rapports suivants: – LCA-based comparison of the climate footprint of beer, wine & spirits, University of Copenhagen, 2010 – Analyse du cycle de vie d’une bière blonde belge artisanale, avniR, 2015 – Analyse du cycle de vie viticole en Pyrénées Méditerranée, 2014 – En matière d’émissions, la bière gagne sur le vin par K.-O. technique: 1,5 kg de CO2 e pour le premier contre 6 pour le second, un écart qui se réduit significativement si on compare à degré d’alcool équivalent. – Du point de vue des ressources et des écosystèmes, s’il est difficile de trancher par manque de données, on peut constater qu’en matière de consommation d’eau, la bière est à nouveau gagnante. – Reste que l’emballage est crucial, jouant souvent sur la moitié des émissions. Là encore, la bière marque des points quand elle est consommée en canette, en fût ou en bouteille consignée. Le cubi de blanc ou de rouge, quant à lui, peut permettre au vin de prendre une belle revanche. LE PODIUM SO GOOD #16 - 8 - VS VIN VIN PAR ROMAI N SALAS BIÈRE BIÈRE Peut-on rouler à vélo en restant une personne respectable? La voie est assurément étroite, mais le guide pratique de Simon Landrein assurera à tout un chacun de circuler sans sortie de route. PAR SI M ON LAN DR E I N SO GOOD #16 - 10 - Vélorution - Tuto Bene - Bientôt deux ans. Deux ans que je suis sobre. Enfin presque: j’ai diminué mon empreinte carbone de deux tonnes. Ça me rend fière. Mais reste un sentiment amer, la colère. Plus j’en fais, plus elle grandit. À quoi bon pédaler, composter, m’affamer aux graines de chia, si les puissants continuent de faire voler des avions à vide pour conserver leurs créneaux? Ça me tend. Serais-je atteinte de cette pathologie qu’on appelle communément écoanxiété? Je crois qu’il est temps d’en parler à des gens. Alors je me tourne vers mon confident du moment: Chat GPT. Il me suggère de rejoindre un groupe de parole spécialisé. Banco, me voici inscrite à la prochaine session de “Balance ton Flip”, programmée par l’organisme makesense. Convaincue de me rendre à une variante herbivore des Alcooliques anonymes, j’imagine une grande salle froide, murs blancs, thé, café, cookies glutenfree. Mais dans ce haut lieu de la coolitude parisienne qu’est la Gaîté Lyrique, point de thermos ni de chaises en rond. En fond sonore, une musique chill électronique. Nous ne sommes pas 10 paumés, mais 50 wokes de tous âges et de tous genres. Deux jeunes femmes hypersympas viennent m’aborder. De prime abord, pas de stigmates trahissant une anxiété excessive. Teint frais et ongles impeccables, elles engagent la conversation avec une facilité déconcertante. Le monde des Bisounours Ça commence. Ils coupent la musique. Dommage, j’étais partie pour papoter fin du monde un verre à la main. Défilent quelques slides agrémentés de petits cœurs partout. Bienvenue dans le monde des Bisounours. Décidément, tout cet amour, ça commence à déborder. On m’explique que face aux enjeux climatiques, ressentir de la colère, de la tristesse, de la peur, c’est normal, c’est une réaction saine. D’accord, mais du coup, est-ce que devenir militant écologiste est l’assurance de sombrer dans la dépression? Voilà qui expliquerait Laura Ghazal, humoriste, veut sauver la planète, histoire de pouvoir regarder ses enfants en face sur son lit de mort. Mais voilà, sa volonté se heurte à la réalité parfois sournoise. Sa nouvelle mission: causer écoanxiété dans un groupe de parole qui n’a rien à envier aux Alcooliques anonymes. pourquoi tant de climatosceptiques résistent encore à regarder la réalité en face, instinct de survie oblige. Une dernière étape pour aborder sereinement cette séance: une microsession de méditation. Les voilà tous les yeux fermés, inspirant et expirant profondément. Personnellement, je m’abstiens. Mon mantra: trop de bien-être tue le bien-être. Peut-être suis-je à l’anxiété ce que l’oxygène est aux êtres humains: indispensable. Suit un point de terminologie: le mot écoanxiété serait un abus de langage. En France, nous serions 75% d’“écoconscients”, parmi lesquels 20% d’“éco-inquiets” et seulement 5%, Dieu merci, d’“écoanxieux” – ces derniers, dans un véritable état de détresse émotionnelle, devant bénéficier d’une assistance médicale. Pour tous les autres, on sèche ses larmes et on se réjouit d’appartenir à la grande famille des “écolucides”. Tellement plus mignon comme appellation. Trêve de sémantique. Place aux échanges par petits groupes. Car qui dit groupe de parole, dit parlotte. Pourquoi? Pour ne plus être seul et trouver des solutions. Dans mon groupe, les histoires se ressemblent: prise de conscience écologique, engagement, activisme, début des crises d’angoisse. Mais un point nous sépare: la nécessité de s’exprimer. Benoît, lui, a vraiment, vraiment besoin de parler. Mais pas nécessairement de son anxiété, plutôt de lui. De tout en fait. Dès qu’il peut, il parle. Heureusement, les organisateurs ont prévu un minuteur. Bientôt, l’heure est au bilan, en plénière. On nous invite à partager nos impressions au micro. Benoît partage évidemment. Un mot revient souvent: calme. Et c’est vrai que je me sens très calme. On clôture la session avec une nouvelle séance de méditation. Mais maintenant il est 20h45. Alors j’avoue, je pense surtout à ce que je pourrais commander sur Deliveroo en rentrant. Oups, j’ai dit Deliveroo? Non jamais! On se quitte sur quelques mots nourrissants: il faut accepter qu’on ne puisse pas être sur tous les fronts, au risque de s’épuiser. Créer un avenir durable, c’est une course de fond. Et pour mieux vivre avec notre écoanxiété, plusieurs stratégies sont possibles, nous dit-on. J’ai choisi la mienne: continuer ce que je sais faire de mieux: rire et faire rire. Enfin, avec celles et ceux qui voudront bien l’entendre. Ma façon à moi de sauver le monde, modestement. “Est-ce que devenir militant écologiste est l’assurance de sombrer dans la dépression?” PAR LAU RA G HAZAL Marche pour le futur à Paris, le 4 septembre 2022. - Crash Test - - 11 - #16 SO GOOD © CHANG MARTIN / SIPA – ILLUSTRATION: JEANNE DETALLANTE Chez les écolos anonymes 5. En Corée du Sud, le Parlement a voté l’interdiction de la consommation et du commerce de la viande de chien. Sur qui aimeriez-vous bien aboyer? Sur notre vieille France. Que j’aime, hein, mais qui tend à sombrer dans une forme de nationalisme dégoûtant. Nous sommes le pays des Lumières, d’Olympe de Gouges, de tant de progrès et de grandes idées… On devrait avoir un train d’avance, être aux premières loges des grands progrès sociaux. 6. Le Népal a officiellement reconnu le mariage d’un homme et d’une femme transgenre, devenant ainsi, après Taïwan, le deuxième pays du continent à acter cette avancée. À quoi ou à qui diriez-vous: “oui je le veux”? Je suis un vrai romantique, mais je ne crois pas à ce type d’engagement. Je préfère les promesses, cela laisse le droit à l’erreur. Je pourrais dire “oui je le veux” aux gens que j’aime et aux projets qui m’animent. Mais j’apprends aussi le pouvoir du “non”. Une carrière se bâtit sur des refus, sur des choix. Et c’est aussi vrai pour le reste. Voir: Paloma au PluriElles, les 10 et 11 avril aux Folies Bergère et en tournée en France, Belgique et Suisse. 4. Depuis le 1er janvier, le compostage est obligatoire en France. Quelle est la meilleure idée que vous ayez déjà recyclée? Difficile de choisir. J’ai l’impression de ne jamais rien inventer. Parodier, pasticher, rendre hommage, c’est inhérent au métier de drag-queen. Et c’est le cas dans tout ce que je fais. J’aime puiser mon inspiration dans le passé, dans ce qui m’a ému enfant, que ce soit dans la littérature, au cinéma ou dans mon entourage. 3. Après neuf ans d’arrêt, le train de nuit Paris-Berlin a repris du service. Et toi, c’est quoi ton carburant? Malheureusement très café-clope, mais j’essaie d’arrêter! Et mon carburant pour rester créatif et productif, c’est la musique. Je n’écris rien et n’invente rien sans elle, j’ai besoin d’une BO dans ma tête. La musique me donne une marche à suivre. PAR SOLE N N COR DROC’H 1. Des chercheurs de l’université Rice à Houston disent avoir trouvé un nouveau moyen de détruire les cellules cancéreuses en faisant vibrer certaines molécules grâce à un stimulus lumineux. Qu’est-ce qui devrait être davantage mis en lumière selon vous? Le point de vue des femmes sur notre monde. Que ce soit en politique, dans les sciences, les arts… Dans tous les domaines finalement. J’ai l’impression que le monde tournerait plus rond s’il était un peu débarrassé de l’ego masculin. 2. Les résidents de New York de 13 à 17 ans peuvent désormais bénéficier d’une thérapie en ligne avec messages illimités et séance virtuelle de 30 minutes chaque mois, le tout gratuitement. Pour vous, qu’est-ce qui n’a pas de prix? La liberté. Liberté de créer, de penser, d’aimer. D’aimer qui l’on veut surtout. Et d’être qui l’on souhaite. Ça n’a pas de prix et ce sera toujours le combat de ma vie. © VALENTIN FOLLIET SO GOOD #16 - 12 - 6 questions optimistes à Paloma, comédien, réalisateur et drag-queen - Good Test -
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