BIOGRAPHIE MAGAZINE n°16 - Page 3 - 16 Sommaire Biographie magazine, édités par le Groupe Entreprendre SA 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 92772 Boulogne-Billancourt Cedex groupe-entreprendre.shop Tél. : 01 46 10 21 21 Directrice de la publication et de la rédaction : Émeline Santerre e.santerre@ groupe-entreprendre.fr Secrétaire générale des rédactions : Isabelle Jouanneau - Tél. : 01 46 10 21 21 i.jouanneau@ groupe-entreprendre.fr > RÉDACTION 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 - 92772 Boulogne-Billancourt Cedex Tél. : 01 46 10 21 21 Rédaction : les rédactions du Groupe Entreprendre. 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Participez à son développement. groupe-entreprendre.shop N°16 - Mars -Avril - Mai 2025 SCHNEIDER ROMY 06 Une jeunesse autrichienne 23 Un tremplin nommé Sissi 38 L’amour avec Delon 66 Ses grands films 89 Au bout du malheur 4 RomySchneider RomySchneider 6 «I l est très difficile de dissocier la femme de la comédienne car c’est dans la vie qu’elle puisait son talent. Sa vie de comédienne témoigne de sa prodigieuse énergie. Son métier est probablement la compensation de beaucoup d’autres choses : elle l’assumait comme un psychodrame. Elle s’en servait pour mieux vivre.», disait de Romy Schneider le regretté Maurice Ronet, disparu en 1983 à l’âge de 55 ans. Le comédien fut son partenaire dans le magnifique film de Jacques Deray, «La piscine», sorti en 1969, dans lequel Romy partageait l’affiche avec également Jane Birkin et évidemment Alain Delon. Ce dernier, qui vécut l’une des plus célèbres et légendaires histoires d’amour avec Romy Schneider, écrira en 2009 une émouvante préface pour l’album «Delon Romy. Ils se sont tant aimés», paru aux Éditions Didier Carpentier : «Ma Romy chérie. Radieuse, rayonnante, irradiante… Tu avais la beauté, le talent, la joie de vivre, l’amour du plaisir, l’amour de l’amour…Et aussi, un insidieux doute, une terrible angoisse, une peur. De décevoir ? De perdre la passion ? Passionnée, tu l’as été jusqu’au bout. Hélas…Ensemble, on a grandi. Avec toi, grâce à toi, j’ai grandi. Entre nous, ce fut un feu d’artifice. Mais aussi une communion intense, un amour profond. Je crois que rien de tes mystères, de tes abîmes ne m’a été étranger. On s’est séparés, on ne s’est jamais quittés. Tu restes en moi pour toujours. Nous nous sommes tant aimés. Dans mon cœur, jusqu’à ma mort, tu resteras cette amoureuse unique, une tendresse, une souffrance. Mon amour, tu me manques !» Si elle manque tant à Delon, le même sentiment d’absence est vécu par ses admirateurs. Trente ans après sa mort, l’icône Romy Schneider reste vivace et sa lumière continue de briller. Décédée le 29 mai 1982, l’héroïne des «Sissi» et de quelques uns des plus grands films du réalisateur Claude Sautet («Les choses de la vie», «Vincent, 7 François, Paul et les autres», «César et Rosalie», «Max et les ferrailleurs», «Mado», «Une histoire simple»), l’actrice, disparue à l’âge de 44 ans, a rejoint le Panthéon des stars du cinéma ou de la musique, parties trop tôt comme elle. On pense à James Dean, Marilyn Monroe, Elvis Presley, Jayne Mansfield, Montgomery Clift, Steve MacQueen, Françoise Dorléac, Luis Mariano, Patrick Dewaere, Claude François, Joe Dassin, Coluche, Daniel Balavoine, Michel Berger, John Lennon, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Brian Jones ou, plus récemment, Kurt Cobain, Michael Jackson et Amy Winehouse. Pour le journaliste et écrivain Christian Dureau, auteur de l’excellent livre «Romy Schneider. Des lilas blanc en enfer» (paru aux Éditions Didier Carpentier), «qu’elle s’appelle Mado, Christine ou Kitty, qu’elle soit la Rosalie de César ou la Belle de l’Empereur, Romy Schneider a toujours ému et séduit les spectateurs. Son amour pour Alain Delon a fait couler beaucoup d’encre, son talent d’actrice, son jeu sobre et spontané, ses films tendres, drôles ou bouleversants, en feront couler longtemps encore. Son étrange et tragique destin a fait d’elle un mythe à l’instar de Marilyn Monroe et de James Dean. Pour tous, elle restera à jamais «Romy, la petite fiancée de l’Europe». C’estle23septembre1938,peuavant22heures,quelafuture Romy Schneider voit le jour à la clinique Rudolfin, à Vienne, capitale de l’Autriche. Prénommée Rose Marie Magdalena (en hommage à ses deux grands-mères, Rosa et Maria), elle est la fille de Magda Schneider et Wolfgang Albach-Retty, deux acteurs célèbres et respectés. Et la naissance ne passera pasinaperçuedanslesjournauxautrichiensquiannonceront la venue au monde de la petite Rose Marie Magdalena dans leurs pages people ou spectacles. Déjà la médiatisation pour bébé Romy ! Comme le souligne Christian Dureau dans son livre, «pour comprendre les origines de l’enfant Romy Schneider, il faut remonter jusqu’à la fin du XIXème siècle, en une époque où l’empire austro-hongrois était dirigé par RomySchneider 8 l’empereur François-Joseph. La plus grande comédienne d’alors se nommait Rosa Retty et était considérée comme étant «la Sarah Bernhardt d’Autriche», surnom donné par l’ensemble de la presse de langue allemande à cette grande dame du théâtre. Il faut dire que Rosa Retty, née à Berlin, était montée sur les planches dès l’âge de 12 ans, étant elle-même fille d’acteurs itinérants. Musicienne (elle avait suivi les cours du Conservatoire pendant quatre ans), elle était passée à l’art dramatique à 17 ans. Deux ans plus tard, elle entrait au Thalia Theater de Hambourg où elle allait accomplir l’essentiel de sa carrière…» Mariée à Karl Albach, un jeune officier de l’armée impériale contraint de quitter la carrière militaire en raison de son coup de foudre pour une saltimbanque (Rosa, la grand-mère paternelle de Romy Schneider), Rosa Albach-Retty donne naissance à Wolfgang, le père de Romy, en 1908, tout en continuant sa brillantecarrièreavecuneentréeauBurgtheater,l’équivalent autrichien de la Comédie-Française. Nommée directrice du Burgtheater dans les années 1930, Rosa Albach-Retty recrute Wolfgang dans la troupe. Comme ses parents, il a le feu sacré. Après plusieurs rôles sur les planches et quelques incursions cinématographiques, Wolfgang Albach-Retty est engagé pour le film «Kind, ich freu mich kauf dein kommen», tourné en 1933 sous la direction du réalisateur Kurt Gerron. Sa partenaire est une ravissante jeune femme de 24 ans, nommée Magda Schneider. Sur le plateau des studios UFA à Berlin, c’est le coup de foudre entre les deux artistes. Magda, née en 1909 à Ausbourg, est de nationalité allemande et a vécu dans une famille modeste. Après des études de danse, elle rejoint un pensionnat avant de s’installer en Autriche lors de son adolescence où elle est admise à l’école du Ballet de Vienne. «Indépendante dès l’âge de 16 ans, elle a dû travailler comme secrétaire dactylo pour financer ses cours. Son talent lui a permis de jour dans des 9 opérettes où elle dansait, mais poussait aussi la chansonnette d’une magnifique voix claire. Dès le début du cinéma parlant, Magda était passée, comme son futur jeune époux, devant la caméra, jouant sous la direction de Joe May dans «Deux dans une auto», puis sous celle d’Anatole Litvak dans «La chanson d’une nuit». En 1932, Max Ophüls lui propose son premier grand rôle dans «Liebelei», juste avant qu’elle ne connaisse celui qui allait devenir son mari. En Allemagne, le national-socialisme prend de l’ampleur. Adolf Hitler dirige le pays, faisant rêver tout un peuple à un monde meilleur. Magda Schneider devient en même temps l’égérie des productions de la UFA, société presque nationalisée et dirigée par le gouvernement. Avec Wolfgang, elle tourne dans «Quadrille d’amour», «Rendez-vous à Vienne» ou «Die Puppenfee», formant désormais, avec celui qu’elle considère comme l’homme de sa vie, un couple mythique à l’instar de Lilian Harvey et Willy Fritsch…»», relate Christian Dureau dans «Romy Schneider. Des lilas blancs en enfer» (paru aux Éditions Didier Carpentier, page 5). Après une idylle qui fera les délices des magazines, Wolfgang et Magda se marient civilement, en mai 1937, à Berlin avant de convoler en justes noces religieusement en Bavière, sur les bords du fleuve Königsee. Dans cette région bavaroise, le couple acquiert un joli chalet, surnommé «Mariengrund», et situé à Schönau, à proximité de la fameuse station de ski de Berchtesgaden. Lors de la naissance de Romy, ses parents décident de s’installer au «Mariengrund» et quittent Vienne, occupée par l’armée nazie depuis mars 1938. C’est donc au «Mariengrund», qui signifie en français «L’Enclos de Maria», que Romy Schneider commence à grandir. Dans cette maison moderne, construite et habitée par ses grands-parents avant que Magda et Wolfgang ne s’y installent, la petite Romy (surnom que lui donne la famille) est principalement élevée par sa nourrice Edwige ou par RomySchneider 10 la mère de Magda, en raison des fréquents déplacements professionnels du couple d’acteurs. Au milieu des montagnes majestueuses et vivifiantes de la Bavière et dans une ambiance protectrice, Romy fait ses premiers pas. Sans se douter que le dictateur nazi Hitler possède lui-même une propriété à 20 kilomètre à peine, «Le Nid d’Aigle», érigée comme une forteresse, à Berghof. En 1941, la famille accueille un nouvel enfant, Wolf Dieter, surnommé Wolfi. Pourtant, «à la fin de l’année 1941, l’inquiétude est grande lorsque la fillette âgée d’à peine plus de 3 ans, part seule en promenade et disparaît en fin de matinée.», rappelle Christian Dureau qui poursuit : «La région étant accidentée, ses grands-parents préviennent aussitôt la police par l’intermédiaire du facteur, craignant un accident plutôt qu’un enlèvement. La nourrice Edwige, que Romy appelle maintenant Hedy ou Deda, organise les recherches. Plusieurs heuresvontêtrenécessairesavantquel’enfantnesoitretrouvée endormie sur le banc d’une chapelle, un bouquet de fleurs des champs à la main. Magda n’apprendra ce minidrame que le lendemain, ce qui lui aura évité toute inquiétude…» (extrait de «Romy Schneider. Des lilas blancs en enfer», publié aux Éditions Didier Carpentier). L’enfance de Romy, c’est l’histoire d’une petite fille jouant avec ses poupées, courant dans les sentiers de cette Bavière au climat si pur et si tonique, adorant câliner son frère Wolfi et détestant les jeux violents ou les jouets comme les fusils, les épées ou les arcs. Mais elle se comporte aussi en enfant gâtée, parfois en tyran, avec des exigences permanentes, voire insupportables. Son grand-père doit souvent lui administrer une belle fessée afin de remettre au pas la fillette au «sale» caractère ! Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes pour la petite famille Schneider, sauf que le couple commence à se fissurer sérieusement. Non seulement, Wolfgang, grand séducteur, ne sait pas résister aux nombreuses tentations 11 féminines que son métier de comédien populaire dresse sur sa route, mais des divergences politiques et idéologiques augmentent le désamour entre le père et la mère de Romy. Si Wolfgang n’accepte en aucune manière la soumission de son pays l’Autriche à l’Allemagne hitlérienne, Magda demeure fidèle au Troisième Reich. Pire : elle n’hésite pas à se rendre au « Nid d’Aigle» d’Hitler où Romy et Wolfi joueront avec les enfants des sinistres ministres nazis Himmler, Goering et Goebbels ! Mais c’est en raison de sa liaison rendue publique avec l’actrice Trude Marlen que Wolfgang Albach-Retty décide de quitter le foyer familial. En même temps que sa femme et ses enfants. Le divorce sera prononcé en 1945 et la garde des deux enfants, confiée à Magda Schneider. Le premier grand chagrin de la petite Romy, alors âgée de 7 ans… En septembre 1944, Romy Schneider entre à l’école primaire de Schönau. Pour Christian Dureau, «elle va y passer ses quatre premières années d’études qui marquent la fin d’une période de bonheur et d’insouciance. Très mauvaise en mathématiques, détestant les chiffres, elle ne s’intéresse qu’aux cours de chant, au dessin, à l’histoire et à la géographie, mais aussi au catéchisme. Elle refuse catégoriquement les cours d’art ménager que des institutions revêches tentent de lui donner. Elle a envie de revenir à «Mariengrund», de revoir sa grand-mère (son grand-père vient de décéder), son petit frère, ses amis du village. Et surtout sa maman, Mammi !...» Tout en poursuivant sa carrière, Magda Schneider doit néanmoins faire face à une situation pécuniaire difficile. Sa séparation d’avec Wolfgang Albach-Retty et les années de guerre ont compliqué considérablement le quotidien de cette actrice, qui tient néanmoins à demeurer la tête haute pour ne pas blesser ou inquiéter ses deux enfants qu’elle éduque entre deux tournées théâtrales. Avec la capitulation de l’Allemagne nazie, le monde va changer. Et la jeune RomySchneider 12 Romy, qui ne se rend pas compte du contexte géopolitique del’époque,n’aspirequ’àunechose:revenirà«Mariengrund» et retrouver les êtres chers qui lui manquent tant. Mais la réalité va s’avérer différente. C’est ce que relate notre confrère Christian Dureau dans son ouvrage paru aux Éditions Carpentier : «Romy est mise en pension à Gmunden dès la rentrée venue. L’établissement étant située dans un endroit peu accessible, trop isolé, Magda en retire très vite sa fille pour l’envoyer dans le pensionnat religieux du château de Goldenstein, près de Salzbourg, dirigé par la mère supérieure Thérésa. Une bâtisse sombre et grise qui date du XIIIème siècle, un nombre d’élèves restreint (ce qui permet aux sœurs de s’occuper davantage de chacune), des cours ardus et surtout une discipline de fer. Heureusement, Mère Thérésa est compréhensive et se montre juste en toute circonstance. Elle apprécie d’ailleurs les qualités de la petite Romy, allant même jusqu’à découvrir en elle des dons et un talent que personne n’avait jusqu’alors décelés.» (extrait de «Romy Schneider. Des lilas blancs en enfer»). Et Christian Dureau d’expliquer que «dans cet âge ingrat qu’elle traverse, Romy trouve néanmoins le temps de rire, de faire des farces, d’inventer des histoires qu’elle raconte à ses compagnes de pension. Elle est parfois tellement insupportable que des sœurs viennent se plaindre à la mère supérieure, allant jusqu’à demander son départ de l’école…» Dans ce château à l’atmosphère bienveillante, Romy Schneider vit dans un dortoir avec quinze autres jeunes filles dans la «Salle des Chevaliers». Ses deux meilleures amies, Margit et Monika, deviennent rapidement ses complices pour des blagues ou des fugues. Dans «Delon Romy. Ils se sont tant aimés», Christian Dureau et Philippe Barbier notent que «très douée pour le dessin, l’anglais et la musique mais nulle en mathématiques, elle nourrit un vif intérêt pour le théâtre et participe à des spectacles organisés par les sœurs pour la plus grande joie de ses camarades. Romy 13 révèle une excellente mémoire et d’étonnantes dispositions pour la comédie. Elle préfère les rôles masculins et adore se déguiser. Son père lui envoie un costume de «Méphisto» appartenant au Burgtheater, qu’elle va porter avec fierté. Tandis que les autres filles rejoignent régulièrement leur famille, Romy demeure à la pension, solitaire, livrée à elle-même. Elle souffre de l’absence de ses parents. Magda ne vient que très rarement l’embrasser. Ni son père, ni sa grand-mère ne lui rendent visite…» (Éditions Didier Carpentier, page 20). C’est dans ce contexte qu’elle reçoit pour l’anniversaire de ses 13 ans un cahier relié en cuir rouge qu’elle va utiliser comme journal intime. Elle surnomme cet objet «Peggy» et le considère comme son meilleur ami. La jeune Romy y confie ses pensées, ses joies, ses chagrins, ses inquiétudes, ses rêves ou les évènements de son quotidien à la pension et colle des photos de ses parents ou de ses acteurs préférés. Et dès 1951, elle écrit son désir de cinéma : «Chaque fois que je vois un beau film, ma première pensée est que je dois à tout prix devenir une actrice. Oui, je le dois ! Mon Dieu, comment cela sera-t-il quand je serai amoureuse ! Ce sera pour moi le début d’une nouvelle vie, si belle ! J’aimerai beaucoup d’hommes…» En quittant définitivement le pensionnat du château de Goldenstein, le 12 juillet 1953, Romy a en poche un brevet d’études, le «Mittlere Reife», équivalent du BEPC français. Âgée de bientôt 15 ans, elle a l’impression de retrouver la liberté tout en éprouvant de la tristesse à quitter ce lieu, et en particulier Sœur Augustina, sa professeur préférée à qui elle offre un dessin en guise de cadeau de départ avec ces quelques mots : «N’oubliez jamais votre Romy, s’il vous plaît.» Quand elle revient dans le foyer familial à Schönau, elle tombe dans les bras de sa mère et de son frère Wolfi. Et fait plus ample connaissance avec Herbert Blatzheim, le nouveau mari de Magda Schneider que Romy n’avait jusqu’à présent
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