PLUS DE PEPS n°67 - Page 9 - 67 4 4 06 SE FAIRE PLAISIR 06 Choisissez de croire en vous 08 Wonder Women 10 Rencontre avec Marianne Basler 12 Le jour où je me suis mise à la danse folk 14 Un, deux, trois… Soleil! 18 SE SENTIR BIEN 18 La vérité sur les mythes beauté 24 Rétention d’eau : quelles solutions pour dégonfler ? 4 Parce que la vie est belle après 50 ans N°67-JUILLET-AOÛT2025 Tartares et ceviches, c’est de saison ! RECETTES FRAÎCHEUR BONS PLANS L’ASSURANCE-VIE RESTE UNE VALEUR SÛRE Onvousexpliquetout CAMBRIOLAGES Les bons réflexes pour sécuriser sa maison RETRAITE PROGRESSIVE Lever le pied sans tout arrêter MAL DE DOS, DOULEURS ARTICULAIRES Les solutions qui soulagent vraiment SÉCHERESSE, INONDATION… Un jardin à toute épreuve SPÉCIAL JEUX D’ÉTÉ Faites travailler vos méninges sous le parasol DÉCO Réaliser soi-même un store bateau ESCAPADEI La Loire à vélo, des vacances version slow Ventreplat Déloger la graisse abdominale sans régime strict L 14483 - 67 - F: 3,95 € - RD BEL 4,95€ - LUX 5,40€ - CH 7,20CHF - DOM 5,90€ - TOM 720XPF - ESP/IT/Port.Cont 5,60€ - MAR 48MAD NUMéRO 67 juillet - août 2025 3,95 € PDP_0067_SOMMAIRE_PDP_Couv-A.indd 1 PDP_0067_SOMMAIRE_PDP_Couv-A.indd 1 27/05/2025 12:29 27/05/2025 12:29 JUILLET-AOÛT2025 Couverture: Kristiane Vey/ Twinkle Images Recette: Louis-Laurent Grandadam CHRISTOPHE VOOTZ, OPTISCHE WEKE / JUMPFOTO, MADAM STOLTZ, JEAN-MICHEL GROULT, LOUIS-LAURENT GRANDADAM 18 10 RENCONTRE avec Marianne Basler LA VÉRITÉ SUR LES MYTHES BEAUTÉ 26 Minceur express. Perdre du ventre et mieux se porter 34AVOIRDESPROJETS 34 Tables estivales 40 DIY : fabriquez votre store bateau 42 Un jardin à toute épreuve 48 Une saison sans moustiques? 52 Ceviches, carpaccios… dévorez-les tout crus ! 56 Frozen yogourt, sorbet, granité… L’été sera chaud 42UN JARDIN À TOUTE ÉPREUVE 52CEVICHES, CARPACCIOS… 34TABLES ESTIVALES 5 5 98 Améliorer la mémoire, est-ce possible ? 100 Le jus de canneberge, efficace contre les infections urinaires ? 102 Mes recettes spécial protection urinaire 104 L’art d’avoir réponse à tout 108 Test psycho : êtes-vous trop sensible au regard des autres ? 112 DES FOURMIS DANS LES JAMBES 112 La Loire à vélo, sur les rives de l’histoire 118 Dix raisons d’aimer Marseille ABONNEZVOUS À +DE PEP’SMAGAZINE surhttps://store. uni-medias.com/ C’estrapide,simple etsécurisé Une partie de ce numéro comprend pour les abonnés : une lettre de bienvenue, une lettre nouvelle formule d’abonnement, une lettre de réabonnement, une lettre de reconduction d’abonnement à + de PEP’S et un hors-série Ménopause. 60 DROITS ET BONS PLANS 60 Infos et chiffres utiles 64 Assurance-vie : pourquoi elle reste une valeur sûre 74 Les bons réflexes pour sécuriser sa maison 78 Retraite progressive, mode d’emploi 82 Bien choisir son vélo électrique 86 Vos questions, nos réponses 88 SE FAIREDUBIEN 88 Mal de dos, articulations… Prévenir et soulager les douleurs 125 MONCAHIERJEUX 125 Mots fléchés, sudokus… 134 Quiz : les sites touristiques 138 Solutions 88MAL DE DOS, ARTICULATIONS… Prévenir et soulager les douleurs 112 LA LOIRE À VÉLO 64 ASSURANCE-VIE Pourquoi elle reste une valeur sûre 5 WESTEND61, BOY_ANUPONG / GETTY IMAGES (2) – BRUNO MORANDI 5 sefaireplaisir 6 CHOISISSEZ DE CROIRE EN VOUS PRENEZ SOIN DE VOUS Croire en soi, c’est d’abord et avant tout décider “qu’on le vaut bien” : s’accorder la priorité, se définir comme la personne la plus impoante à nos yeux, celle dont on prend soin. Il ne s’agit pas d’égoïsme : prendre soin de soi est la première mission de tout être vivant sur Terre. Veiller sur sa santé, son sommeil et son équilibre général est un bon début, mais cela ne suffit pas. L’idée, c’est de se chouchouter, de se faire plaisir : soins, massages, activités spoives ou aistiques, soies entre amis… C’est vous qui connaissez votre recee personnelle, celle qui vous appoera joie et détente. Tout ce qui vous fait du bien doit être prioritaire, car vous êtes quelqu’un de précieux. Tous ces moments de bienêtre nourrissent votre force intérieure. ACCEPTEZ LES COMPLIMENTS Les compliments vous meent mal à l’aise, vous ne parvenez pas à croire qu’ils sont sincères et mérités. Pour couper cou, vous changez de sujet, détournez l’aention sur autrui ou disparaissez. À pair d’aujourd’hui, exercez-vous à les recevoir en silence. SKYNESHER / GETTY IMAGES La confiance en soi est une veu nécessaire pour être en paix et vivre en harmonie avec les autres. Il ne s’agit pas d’avoir un ego démesuré ni d’être prête à tout pour gagner, mais de s’accepter et de rester ouvee, disposée à apprendre. Anne Van Waerebeke sefaireplaisir 6 N’abrégez pas, même si c’est inconfoable. Prenez le temps d’observer vos réactions et vos ressentis. Un compliment exprime la reconnaissance, par autrui, de votre valeur, de vos compétences, de vos actes… Votre façon de le recevoir reflète votre niveau d’estime de vous-même. C’est loin d’être anodin : comment pourriez-vous croire en vous si vous refusez les signaux de reconnaissance? Apprendre à accepter les compliments nécessite paois un travail en profondeur. Il s’agit de changer de regard, afin de restaurer une image de soi plus juste. PASSEZ À L’ACTION Le manque de confiance en soi conduit à la peur de l’échec et nous empêche de nous lancer. Or, moins on en fait, moins on y croit, moins on ose. L’inaction ne nous préserve pas, au contraire, elle alimente nos doutes et nos peurs, tandis que l’action nous appoe satisfaction et fieé : qu’elle soit ou non couronnée de succès, elle nous libère. D’où l’impoance de se mere en mouvement. On choisit des défis à notre poée, aux enjeux limités, qui nous motivent et nous procurent du plaisir. On sonde son désir – danser le 7 7 ce contexte. En s’imprégnant de ces émotions, on les programme dans notre inconscient et, ainsi, on ancre en soi la conviction que l’on va y arriver. Un exercice puissant, à renouveler chaque soir pour croire en soi lorsque l’on est face aux défis de la vie. MISEZ SUR LE COLLECTIF Briller face aux autres grâce à ses peormances personnelles ne procure qu’un sentiment de confiance supeiciel et fragile. On aire les regards, mais, dès que nos peormances baissent, la confiance fait place à de douloureuses remises en question. Pour croire en soi, mieux vaut s’appuyer sur les autres. Qu’elle soit spoive, professionnelle ou associative, l’équipe fonctionne en coopération. Appaenir à un collectif, c’est avancer ensemble, aider et être aidée, appoer sa pierre à l’édifice. Rien de tel pour réaliser que l’on a chacun des qualités irremplaçables, un rôle à jouer et une place impoante. Inutile de se jauger et de se comparer : chacun bénéficie de l’appui du groupe pour gérer les difficultés et progresser vers une réussite commune. Rien de tel que le sentiment d’appaenance pour ressentir sa propre valeur, se sentir exister et grandir parmi les autres. tango, parler pougais, cuisiner thaï – et on apprend. On chemine lentement, en se félicitant à chaque étape franchie. On pratique l’indulgence, plutôt qu’une trop grande exigence. Il n’y a pas de victoire mineure : chaque pas en avant nourrit l’estime de soi. SURVEILLEZ VOTRE DISCOURS INTÉRIEUR Observez-vous, écoutez la façon dont vous vous adressez à vous-même, prenez conscience de la violence de ces petites phrases prononcées sans y penser. Ces jugements sont l’œuvre d’un tyran interne, plus ou moins puissant, construit dans notre enfance à pair d’expériences vécues auprès d’adultes exigeants et paois arbitraires. La pratique de la méditation peut nous aider à “voir” surgir ces pensées négatives et à les empêcher de nous envahir. Il nous faut ensuite corriger le tir en apprenant à faire preuve d’empathie envers nous-même. On remplace “Quelle idiote !” par ”Zut, pas de chance”, “Je n’y arriverai jamais !” par “Je suis super courageuse de le tenter”, etc. S’adresser à soi-même avec bienveillance n’est ni futile ni aificiel, mais réparateur : notre inconscient a des oreilles ! . ADOPTEZ LA POSTURE DU SUPER-HÉROS Campez-vous debout, bien droite, pieds écaés de la largeur du bassin. Cambrez-vous un peu, placez vos mains de chaque côté de votre taille, coudes écaés, levez le menton et poez votre regard légèrement au-dessus de l’horizontale. Proposée par la psychologue sociale Amy Cuddy, cee “posture du super-héros” renforce votre ancrage, libère votre énergie et votre sentiment de sécurité intérieure. Lorsque vous avez besoin de vous gorger de confiance en vous, avant une épreuve spoive, un entretien d’embauche ou tout échange avec une personne qui vous impressionne, adoptez cee posture deux ou trois minutes. À utiliser sans modération pour un coup de boost instantané. ANCREZ LA RÉUSSITE EN VOUS Notre inconscient ne faisant pas la différence entre les situations de la vie réelle et celles que nous imaginons, il est assez simple d’ancrer profondément en nous, par la visualisation positive, le sentiment que nous allons réussir, que nous en avons les moyens. Aention, il ne suffit pas de fermer les yeux et de se raconter “que l’on va tout déchirer” ! Ce qui imprègne profondément nos neurones, ce sont les émotions. On ferme les yeux, on visualise la réussite aendue et on s’immerge profondément dans les émotions qui l’accompagnent : joie, fieé, soulagement, reconnaissance… On reste un moment dans Nathalie Rapoport-Hubschman, médecin, psychothérapeute, directrice de l’Institut de médecine corps-esprit, autrice de Vivre en accord avec soi (Odile Jacob) «Entrer en amitié avec soi» Dans notre culture, et particulièrement lorsque l’on est une femme, on nous enseigne l’humilité. La confiance en soi est considérée comme un excès d’amour-propre et plutôt mal vue. On n’apprend pas à croire en soi, on ne se l’autorise pas. En revanche, on accorde une grande place à l’autocritique. Retenue par le bruit de fond permanent des jugements négatifs sur soi, on s’interdit de rêver, d’aller de l’avant. On s’invente des tas d’obstacles parce que l’on ne se croit pas “à la hauteur”. Heureusement, on peut décider de changer. Pour retrouver notre énergie, pour permettre à notre dynamique personnelle de s’enclencher, on a besoin de faire taire les pensées négatives et de s’apporter à soi-même soutien, bienveillance et autocompassion : des marques d’attention positives que l’on sait donner à un ami, mais très rarement à soi. On a besoin d’entrer en amitié avec soi. Il ne s’agit pas de se trouver parfaite, mais de s’efforcer d’avoir vis-àvis de soi-même ce regard de tolérance que l’on porte spontanément à ceux que l’on aime. Par ce regard, on parvient à quelque chose de fondamental : être en accord avec soi. S’accepter ne signifie pas se résigner, au contraire, c’est le point de départ du changement. L’AVIS D’EXPERTE DR sefaireplaisir 8 WONDER WOMEN Les femmes constituent plus de la moitié de l’humanité. Pourtant, elles doivent encore se battre pour obtenir plus de droits, plus de rémunérations, plus de sécurité dans la rue, plus de postes à responsabilités… Voici une sélection de films, livres et spectacles où les héroïnes ont toute leur place, celle qu’elles devraient avoir sans être tenues de la mériter. Marie-Christine Luton SALVATORE VINCI, ALL RIGHTS RESERVED / ZODIAC PICTURES LTD 2024 / WILD BUNCH DISTRIBUTION – SDP Sur la route de Papa, de Nabil Aitakkaouali et Olivier Dacourt, sent le vécu ! Kamel, qui a plutôt bien réussi dans sa vie professionelle, est prêt à partir en vacances avec sa femme et ses deux enfants, lorsqu’il est obligé de changer ses plans à la dernière minute: direction le Maroc, pour ramener au bled la vieille Renault 21 de son père décédé. Et si ce voyage peut voir le jour, c’est bien grâce aux femmes : sa mère et son épouse ! Un road-movie familial émouvant, qui résonnera dans le cœur de beaucoup. Avec Redouane Bougheraba, Caroline Anglade, Farida Ouchani. En salle depuis le 18 juin. Dans Freaky Friday 2: Encore dans la peau de ma mère, Nisha Ganatra offre une suite, vingt-trois ans après, à la comédie culte des années 2000. L’histoire se déroule bien des années après la crise d’identité à laquelle les Coleman ont été confrontées. Anna est devenue mère à son tour, elle a une fille et s’apprête à avoir également une belle-fille. Mais tout en faisant face aux défis que pose la fusion de deux familles, Tess et Anna découvrent que la foudre peut frapper deux fois au même endroit. Une comédie fantastique encore plus délirante que le premier opus, DANS LES SALLES Ménopause est une pièce qu’Alex Goude a adaptée d’une comédie musicale américaine à succès. Quatre quinquagénaires qui, à première vue, n’ont rien en commun, vont se rencontrer par hasard dans un grand magasin. Mère de famille nombreuse, actrice en mal de rôle, cheffe d’entreprise surmenée, baba très cool, elles ont toutes un point commun : la ménopause. Ensemble, elles vont raconter, SUR SCÈNE chanter et danser leurs “effets secondaires”. Une comédie à l’humour décapant qui fait sauter pas mal de tabous en musique ! Au Grand Point Virgule, 8 bis, rue de l’Arrivée, Paris 15e. Jusqu’au 2 novembre, du mercredi au samedi à 19 h, le dimanche à 17 h. où la mère et la fille paniquent à l’idée d’avoir échangé leur personnalité. Avec Lindsay Lohan, Jamie Lee Curtis, Julia Butters. Sortie le 6 août. Avec En première ligne, Petra Volpe rend hommage au personnel soignant, bien trop vite oublié après les épreuves du Covid. Le film brosse le portrait d’une infirmière, Floria, qui fait face avec dévouement au rythme implacable d’un service hospitalier en sous-effectif. Mais au fil des heures, les demandes se font de plus en plus pressantes et Floria est proche de craquer. Un film soustension aux allures de documentaire qui fait bien comprendre qu’il manquera 30 millions d’infirmières dans le monde en 2030. Avec Leonie Benesch, Sonja Riesen, Selma Adin. Sortiele27août. LeonieBenesch incarneFloriadans Enpremièreligne, dePetraVolpe. 9 SDP Avec Les Petites Révolutions d’une Française à Téhéran, Shirin Rashidian nous entraîne dans un Iran en pleine cicatrisation de ses blessures du passé. Alors qu’elle découvre en même temps qu’elle est enceinte et née d’un père iranien qu’elle n’a pas connu, Lila, la jeune Parisienne, décide de partir à la recherche de ses origines. Son enquête la plonge au milieu d’une jeunesse vibrante qui brave la censure et se bat pour la liberté. Un premier roman passionnant. Éd. Flammarion, 272 p., 20 €. Comment tu te sens, de Sophie Kinsella, est sans conteste son livre le plus autobiographique. Eve, romancière à succès, se réveille dans un lit d’hôpital sans se rappeler pourquoi elle est là. Son mari, à ses côtés, lui explique qu’on vient de lui retirer une tumeur au cerveau. Eve doit réapprendre à marcher, à écrire, et trouver comment l’annoncer à ses enfants. Beaucoup de ses souvenirs ont disparu et elle se raccroche à ceux qui resurgissent : une promenade avec son époux, des jeux en famille… Un livre très touchant et plein d’humour. Traduit de l’anglais par Daphné Bernard. Éd. Belfond, 144 p., 17,90 €. À NE PAS MANQUER NON PLUS... Dans Le Secret de Jeanne, Sophie Astrabie entremêle trois histoires de femmes qui finissent par se relier. Jeanne, une éleveuse d’oies qui débarque à Paris où elle fera le ménage dans un musée ; Nicole, qui se marie avec Marc et vit dans l’ombre de Claudine et Jacques ; et Alexandra, qui apprend le décès de son père qu’elle croyait mort depuis dix-sept ans. Un roman vif, qui traite du secret et de la transmission, sous forme de puzzle. Éd. Flammarion, 384 p., 21 €. À petit feu, d’Elizabeth Jane Howard, se déroule dans l’Angleterre des années 1960. Alice a choisi d’épouser un homme pour fuir son père, mais ne tarde pas à se rendre compte qu’il est du même genre. May, nouvelle femme de ce père, se retrouve prise au piège d’une relation toxique malgré les avertissements de ses enfants Oliver et Elizabeth. Cette dernière décide de suivre son frère à Londres, où elle devient cuisinière à domicile et rencontre le grand amour. À travers le destin de ces trois femmes, c’est le portrait mordant d’une famille anglaise de cette époque qui est brossé. Un roman très drôle. Traduit de l’anglais par Cécile Arnaud. Éd. Table Ronde, 336 p., 23 €. POUR L’INTRIGUE Thomas Ngijol change totalement de registre avec Indomptables, une enquête policière – adaptée du documentaire Un crime à Abidjan – tournée entièrement au Cameroun. À Yaoundé, le commissaire Billong est chargé de faire la lumière sur le meurtre d’un officier de police. Homme de principe et de tradition, dans la rue comme au sein de sa famille, il peine à maintenir l’ordre. Ce film très réussi était présenté à la Quinzaine des cinéastes à Cannes. En salle depuis le 11 juin. POUR L’HUMOUR Dans Avignon, Johann Dionnet nous entraîne dans le festival Off d’Avignon à la suite d’un comédien (Baptiste Lecaplain, épatant) enrôlé au dernier moment pour s’illustrer dans une comédie de boulevard, Ma sœur s’incruste. Il tombe alors fou d’une jeune actrice lauréate d’un Molière et qui joue dans Ruy Blas, à l’affiche du In, et va s’enfoncer dans un mensonge qu’il doit tenter de faire durer le temps du festival. Grand Prix du Festival de l’Alpe d’Huez, une comédie romantique très rythmée. En salle depuis le 18 juin. POUR LA CURIOSITÉ Peacock, premier longmétrage de l’Autrichien Bernhard Wenger, frappe par l’originalité de son sujet. Il brosse le portrait d’un homme, Matthias, qui loue ses services dans une agence, quelle que soit la demande. Vous avez besoin d’un petit ami cultivé pour impressionner votre entourage, d’un fils parfait pour forcer l’admiration, d’un coach pour vous préparer à des disputes conjugales… Seulement, lorsque Matthias doit être lui-même, c’est un vrai défi. Une comédie décalée aux allures de satire. En salle depuis le 18 juin. À LIRE L’exposition Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là met en valeur l’œuvre photographique méconnue de l’artiste, des années 1950-1960, et révèle la place primordiale de sa cour-atelier de la rue Daguerre, dans le 14e arrondissement de Paris, tout à la fois lieu de vie et de création de 1951 à 2019. Elle montre aussi l’importance de Paris dans une œuvre libre, qui fait merveilleusement dialoguer documentaire et fiction : un ensemble de 130 tirages, dont de nombreux inédits, et des extraits de films entièrement ou en partie tournés à Paris mettent en regard le travail de la photographe avec celui de la cinéaste. Une exposition foisonnante, à l’image de l’œuvre d’Agnès Varda, qui retrace l’histoire d’amour vécue entre l’artiste, la capitale et la rue Daguerre. Jusqu’au 24 août. Musée Carnavalet. 23, rue Madame de Sévigné, Paris 3e. Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. À VOIR sefaireplaisir 10 Qu’est-cequivousintéressedanslemétier decomédienne? La possibilité d’explorer l’âme humaine, si complexe, si ambivalente. Le compoement des gens ne cesse de me surprendre. Dans Aux jours qui viennent, j’incarne la mère d’un type toxique et dangereux avec sa conjointe. Rien ne peut arrêter ce genre de pervers narcissique, hormis la police ou la justice. Comment cee femme doit-elle réagir vis-à-vis de lui? Quelle est sa pa de responsabilité? Ce sont des questions passionnantes. Notreépoqueévolue,lesfemmesagissent,serebellent, ladominationmasculinesefissureenfin.Quelregard poez-voussurcesujet? J’ai vu des trucs assez moches durant ma carrière. Le sexisme régnait dans le milieu du cinéma, comme ailleurs, mais je ne m’en apercevais pas. J’étais comme toutes les autres, conditionnée. Il m’a fallu du temps pour en prendre réellement conscience. J’avais au début tendance à trouver des excuses à quelques-uns, ceaines réactions me paraissaient excessives. Jusqu’au jour où mon fils m’a recadrée : «Maman, comment peux-tu dire une chose pareille? Les hommes de ma génération ne veulent plus de ces privilèges qui ne nous honorent pas. Il n’y a aucun mérite pour les hommes si les femmes ne paent pas sur le même pied d’égalité qu’eux.» J’étais si fière de lui. Quelgenredemèreavez-vousété? Quand mes fils rentraient de l’école, je leur demandais avec qui ils avaient joué, s’ils s’étaient fait de nouveaux copains. Leurs notes me préoccupaient moins que leur bien-être, je ne voulais pas leur mere la pression. J’ai eu raison : l’un a fait Sciences Po et l’autre – malgré un prof qui jugeait son niveau insuffisant pour suivre des études de maths – est docteur en physique. RENCONTRE AVEC MARIANNE BASLER «ÊTRE DÉPRIMÉE NE ME RESSEMBLE PAS VRAIMENT» L’actrice, très discrète, a tourné dans une cinquantaine de films, autant de téléfilms, et joué dans plus d’une trentaine de pièces. Elle interprète aujourd’hui la mère d’un pervers narcissique dans Aux jours qui viennent1 et continue ses lectures sur scène de L’Événement, d’Annie Ernaux2. Rencontre avec une femme élégante et passionnée. Propos recueillis par Laurent Djian Étiez-voussouventprésente? J’ai tout arrêté la première année avant de me rendre compte que mon épanouissement passait aussi par mon travail. Mais quand j’étais loin d’eux, ils me manquaient. J’ai concilié les deux du mieux possible, j’ai refusé ceains projets, je les emmenais dès que je le pouvais. Aujourd’hui, ils m’affirment ne pas en avoir souffe du tout. Ils vivent leur vie sans moi. Je n’ai plus personne à charge, ça me fait bizarre. Même si je me suis récemment beaucoup occupée de mon père… Dansquelsens? Je l’ai accompagné jusqu’au bout durant trois ans, il était dans une maison de soins. Trois années aussi douloureuses que magnifiques. Je ne remercierai jamais assez les soignants, si impliqués, et j’ai rencontré des patients dont la force de vie m’a sidérée. J’espère en avoir autant plus tard. Je n’oublierai jamais cee phrase de mon père : «C’est passé si vite.» Son absence laisse un grand vide en moi, mais je continue d’avancer, je n’ai jamais eu autant envie de travailler. Lethéâtrea-t-ilpluscomptédansvotreviequelecinéma? Un tournage ne dure paois qu’une semaine, au mieux un ou deux mois, alors qu’une pièce peut se jouer durant six mois, sans compter les répétitions et les tournées. Le théâtre m’a donc pris davantage de temps, mais j’apprécie les deux. Je me consacre aussi aux lectures depuis quelques années, je lis en paiculier les textes d’Annie Ernaux… Commentestnéeceeenvie? En 2017, j’ai dévoré L’Autre Fille, où elle parle de sa sœur, moe avant sa naissance. Ma belle-mère m’a alors raconté que ma mère aussi avait eu un garçon avant 11 moi. J’étais chamboulée, le livre a commencé à me hanter, et, de fil en aiguille, je me suis retrouvée à le lire à l’université Columbia, à New York, puis au théâtre… Avez-vousletracavantdemontersurscène? En général pas trop, sauf quand je lis L’Événement, d’Annie Ernaux. Ce texte, qui revient sur son avortement dans des conditions atroces, est tellement intense. Je m’octroie un temps de silence avant de commencer, pour établir un lien avec le public et évacuer mon stress. Quelrapportnourrissez-vousavecl’âge? Je suis encore en pleine possession de mes moyens, et on continue à me proposer des rôles passionnants, donc tout va bien. Je préfère ma vie d’actrice actuelle à celle d’avant, quand mon apparence importait davantage aux yeux des cinéastes que mon talent. On me demandait d’être belle, élégante, de séduire, ce rôle ne m’a jamais plu. Quefaites-vouspourresterenforme? Je marche, je fais du vélo, je vais à la salle de sport. Je fais trois heures d’exercice physique par semaine, pas plus, sinon je m’ennuie. J’adore aussi me baigner dans la mer, EN BREF Née en Belgique, le 9 mars 1964. À 14 ans, Marianne Basler rêve de devenir comédienne. Une prière entendue, puisqu’elle intègre la même année la troupe de théâtre de son collège. À 21 ans, après son prix d’interprétation au Conservatoire royal de Bruxelles, elle part tenter sa chance à Paris. Quelques courtes apparitions sur grand écran plus tard (notamment dans Trois Hommes et un couffin), sa carrière prend un nouvel essor grâce à Rosa la rose, fille publique, de Paul Vecchiali, avec lequel elle tournera huit fois. Au théâtre, les plus grands metteurs en scène la sollicitent, dont Jacques Lassalle, l’un de ses mentors. Actuellement, ses lectures des romans d’Annie Ernaux connaissent un succès mérité au théâtre. Côté vie privée, elle a eu deux garçons. Devenir mère reste la plus belle aventure de son existence. CHRISTOPHE VOOTZ même l’hiver, en Bretagne ou ailleurs. Une eau à 12-13° C ne me dérange pas, je ne suis pas frileuse, même s’il m’arrive d’enfiler une combi. Cuisinez-vous? Quasiment jamais. Au quotidien, mon mari s’en charge avec plaisir. Je me mets aux fourneaux quand des amis viennent dîner à la maison. Je prépare des plats élaborés, dont je suis scrupuleusement la recette. Votrepéchémignon? Je suis distraite, je peux tomber dans la rue à cause d’une rigole ou d’un lampadaire que je n’ai pas vus. Dequoiêtes-vousleplusfière? De la relation que j’entretiens avec mes amies, d’avoir traversé les décennies avec elles. J’en ai peu, mais elles comptent énormément. Qu’est-cequivousmetdebonnehumeur? Le soleil et mes deux chats. Quelestvotreremèdecontreleblues? J’évite de garder mes angoisses en moi, j’en parle à mes proches. J’écris aussi des lettres, que je n’envoie jamais. Toutefois, être déprimée ne me ressemble pas vraiment, cela ne m’est arrivé qu’une ou deux fois. Quelestlemoteurdevotrevie? Avancer, bouger, être sans cesse en mouvement, avoir des projets et profiter au maximum. 1. De Nathalie Najem, avec Zita Hanrot et Bastien Bouillon. En salles le 23 juillet. 2. À partir du 10 septembre au Théâtre de l’Atelier, Paris 18e. sefaireplaisir 12 Si vous voulez vous initier au branle ou au rigodon, à la scoish ou à la mazurka, vous trouverez toujours quelqu’un pour vous prendre par la main et vous aider à vous préparer pour un bal folk. Alors on danse ? Aliette de Crozet Dans la salle des fêtes des Mées, joli village des Alpes-de-HauteProvence, une vingtaine de personnes se tiennent par la main. Des violons jaillissent de l’ordinateur d’Anne-Laure Colao, professeure bénévole: c’est “le branle de la mariée”. Et un et deux, les danseurs s’animent tous ensemble, les jeunes, les papis, les mamies. Il y a cees plus de quinquagénaires que de jouvencelles, mais pas tant, et davantage de femmes, mais pas tant. Lors des danses en couple, celles-ci joueront sans chichis le rôle de la meneuse ou de la menée. « Connaissez-vous une autre discipline où, deux minutes après être arrivé en solitaire, on a quelqu’un dans les bras? Où quand on tend la main, il y a toujours quelqu’un pour la saisir? », ironise Bernard Coclet, le créateur du Grand Bal de l’Europe. Cet événement populaire, qui se tient chaque été en Auvergne, ne STUDIO ROMANTIC/STOCK.ADOBE.COM sefaireplaisir 12 LE JOUR OÙ JE ME SUIS MISE À LA DANSE FOLK rassemble pas que des nostalgiques. Habitués ou novices, on y croise toutes les générations de gens qui ont envie de se faire du bien sans se prendre la tête. Rien à voir avec les troupes folkloriques. Ni costume ni mise en scène, on glisse et on maèle les pas, en jean ou en jupe. « Les airs joués ont souvent été composés ces dernières années en s’inspirant des danses traditionnelles », rappelle Bernard Coclet. La danse folk redonne vie aux bourrées et rondeaux, autrefois propres à chaque vallée ou village, qui permeaient aux habitants de se rencontrer lors des bals. Concurrencées aprèsguerre par le jazz ou le rock, ces danses disparaissent peu à peu. On exécute encore quelque slows, puis, très vite, on tangue en solitaire. Heureusement, dans les années 70, des passionnés effectuent des collectages auprès des anciens, enregistrent, et transcrivent les paitions. Ceaines régions, comme la Bretagne et ses fest-noz, conservent mieux leurs traditions. Aujourd’hui, elles renaissent, car elles rendent joyeux, sont accessibles à tous et à tout âge, et constituent une activité physique idéale pour sentir son corps. « La danse folk traditionnelle fait des émules, confie le maire des Mées, Frédéric Puech, présent dans la salle des fêtes. Pas question de peormance, c’est un bain d’énergie collective. C’est thérapeutique! » Et varié. La diversité des pas fait écho à celle des instruments utilisés par les musiciens. Vielles, banjolines, luth corse ou charango péruvien accompagnent accordéons, violons et guitares, qui mènent le bal, soucieux avant tout de mere en mouvement ce petit monde, sans estrade et sans jugement. Ici, on ne danse pas avec des stars, mais avec les autres. 13 DR 13 Ça reste une bonne façon de se rassembler » Françoise, 75 ans, retraitée Fuyant le réchauffement climatique, j’ai quitté la Haute-Provence il y a trois ans pour venir vivre en Bretagne. J’ai tout de suite cherché des ateliers. Les danses traditionnelles bretonnes se pratiquent le plus souvent en ronde ou en chaîne, c’est facile de s’y intégrer. Il suffit de connaître quelques codes: par exemple, on ne se place jamais dans une chaîne à droite d’un monsieur, c’est réservé à sa femme! Chaque weekend, il y a au moins une vingtaine de fest-noz autour de Pontivy, en Centre-Bretagne, où on peut découvrir différentes gavottes, kost ar c’hoad, plinn. Chaque petite région possédait autrefois ses danses, parfois seulement accompagnées au chant. Elles rythmaient les travaux quotidiens et restent aujourd’hui une bonne façon de se rassembler. C’est ludique et chaleureux » Marie, 65 ans, sage-femme Mon compagnon et moi avons toujours aimé danser, sans jamais nous motiver pour des cours, jusqu’au déclic pour les danses traditionnelles, à cause des musiques et de l’ambiance. On danse ensemble, on change de partenaire, on vous prend la main quand on n’ose pas intégrer la ronde parce qu’on ne connaît pas les pas… C’est ludique, dynamique et chaleureux. Et si les pas d’une ronde paraissent semblables à l’œil d’un profane, ce n’est pas du tout le cas, les rythmes et les pas diffèrent. Il faut savoir enchaîner les figures, c’est bien plus difficile et exigeant que la danse de salon. Cela fait travailler l’écoute et l’attention à l’autre, la psychomotricité, et aussi la mémoire. Ça bouge et on se remue! Il y a des gens de toutes origines » Isabelle, 63 ans, pâtissière J’ai pratiqué longtemps la danse classique avant d’arrêter, par manque de temps. J’ai récemment découvert la danse trad dans une salle sympathique du Quartier Latin. Et je suis tombée sous le charme du professeur, Florian Karoubi, un trentenaire expert en chant breton, à la gentillesse et à l’érudition sans faille. Il y a des jeunes, des gens de toutes origines et toutes professions, c’est mélangé et bienveillant. Chacun aide l’autre. Et c’est amusant aussi de voir comme les personnalités se révèlent en dansant. J’aime beaucoup les sonorités de ces musiques et de ces instruments rares : accordéon diatonique, cornemuse, vielle à roue. Les danses proviennent de régions françaises (Béarn, Bretagne, Auvergne, Gascogne, Poitou, Alsace…) mais aussi de pays comme l’Irlande, la Suède ou la Roumanie. C’est universel. Il faut être très attentif, et ça vide la tête. TÉMOIGNAGES CARNET PRATIQUE Danse folk ou danse trad? Pareil, les deux termes évoquent les danses traditionnelles mises au goût d’aujourd’hui. On parle aussi de fest-noz en Bretagne, de balèti dans le Midi, de néo-trad, qui ajoute un peu de jazz ou de reggae, et même d’électro-trad! Mais l’impoant, c’est que ça bouge. Le fest-noz Typiquement bretonne, la “fête de nuit” est inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. Pendant le fest-deiz, ou fête de jour, les danses sont plus pointues. Que danse-t-on au bal folk? En général, le bal comprend un tiers de danses de couple: scoish, valse, mazurka, polka. Plus un tiers de danses collectives, en ronde, en chaîne, en coège, en lignes, où on change de paenaires, par exemple: cercle circassien, branles, rigodons. Et enfin, un tiers de danses “enracinées dans un territoire”. Elles peuvent poer des noms différents: la bourrée en Bourbonnais devient gavoe en Bretagne ou fandango au Pays basque. Mais aussi beaucoup de danses venues d’ailleurs, de toute l’Europe, des Balkans, d’Israël, d’Amérique… Comment se lancer? Chercher l’atelier le plus proche, il en existe paout en France — spécialement de danse bretonne. Mais pas que… Sur place, il faut oser entrer dans la chaîne, de préférence en se plaçant à la fin. Le sens du rythme n’est pas indispensable, mais sentir le mouvement collectif permet de s’accorder aux autres, même si on se trompe dans les pas. Danses de couple ou collectives? Dans les ateliers, on apprend les deux. Les femmes apprennent à guider comme à se laisser guider. À regarder Le Grand Bal, de Laetitia Caon. Un documentaire tendre sur le Grand Bal de l’Europe. Quelques rendez-vous Le Grand Bal de l’Europe, à Gennetines, près de Moulins, rassemble 3000 paicipants et 500 bénévoles: ateliers, conces toutes les nuits, du 25 juillet au 8 août, foait à 22 € par jour. gennetines.org Festival interceltique de Lorient: on y passe du folklore au folk, du 1er au 10 août. festival-interceltique.bzh La Nuit du Folk, à Gap. Chaque année, au mois de mars, elle rassemble plus de 1000 danseurs. nuitdufolk05.fr Le Tchitchoubal à Aix-en-Provence, du 23 au 26 octobre. Les bals sauvages sont organisés dans toute la France, dans les lieux publics. balssauvages.blogspot. com Agenda Trad Il répeorie, région par région, village par village, bals trad, bals folk, balètis, conces, fest-noz, festivals, stages, ateliers, sessions et tout évènement lié aux musiques et danses: agendatrad.org tamm-kreiz.bzh CARNET PRATIQUE
PLUS DE PEPS n°67 - Page 9
PLUS DE PEPS n°67 - Page 10
viapresse