MOTO JOURNAL n°2376 - Page 2 - 2376 ÉDITO Y’a une ouverture A lors que j’étais en train de rejoindre nos bureaux à Clichy – Quand te reverrai-je, pays merveilleux ?, chantais-je sous mon casque –, une puissante lumière se pointait dans mes rétros. Hasard du moment, c’était notre ingénieuressayeur Michael qui se rendait aussi à la rédac avec une Versys 1000 d’essai équipée de feux additionnels. Me vint alors à l’esprit la réaction du monde motard quand, en 1975, il fut imposé aux motos de plus de 125 cm3 d’allumer leurs feux de croisement le jour. J’étais ado, mais je me souviens du tollé général, de la montée au créneau des assos sur le thème : « Si on allume nos phares de jour, on va nous confondre avec les voitures, pas question. » Sur un malentendu, c’est vrai que ça pouvait marcher, le risque de confusion. À tel point qu’on s’est vite rendu compte que l’idée n’était pas si idiote et qu’en 2007, avec la bénédiction des mêmes gardiens du temple, la mesure a été étendue à tous les 2-roues à moteur, cyclos compris. Aujourd’hui, rien que sur le périph parisien (limité aux forceps (sic) par la maire de Paris à 50 km/h), de nombreuses machines, gros trails et autres grosses routières illuminent la chaussée de leurs feux à leds aussi puissants que celui du phare de Cordouan. Ils voient des renards partout ou quoi, les motards franciliens ? J’suis pas fou, y’a écrit périphérique, pas col de la Bonette. C‘est mes yeux ou quoi ? Ah oui, c’est mes yeux. Ces mêmes yeux qui découvrent, un peu plus tard dans la journée, le dossier de presse de la nouvelle KTM 1390 Super Adventure S Evo. Parmi les photos proposées, une magnifique image largeur de la KTM plein angle. Au ras d’un vibreur, au point de corde d’un grand droite rapide. Ceux qui, dans le milieu, ont trouvé notre idée de course de maxi-trails débile peuvent manger leur quiche. Les constructeurs pensent comme nous. Ou vice versa. Ces motos sont souvent des sport-GT qui ne le disent pas. Bardée de technologie et du moteur le plus gros de la catégorie, la KTM semble défier sa germanique rivale. Museau façon insecte et gros volumes d’un côté (voir l’excellente chronique en fin de numéro), look de Hummer de l’autre, aucune ne semble sacrifier la fonctionnalité à l’esthétique. Si ces motos connaissent le succès, ce qui est plus que probable, on n’est pas sûr que leurs seules qualités dynamiques seront les principaux critères d’achat... Le statut, mon vieux, le statut. Parce qu’il est naturel de penser, comme ça en les voyant, que la Super Adventure comme la GS Adventure ne pourront tout miser sur leur physique. Surtout la... Ah, je ne sais pas ce qui me retient de la nommer, tiens. La trouille de froisser, non ? Ouais, ça doit être ça. N’empêche que si j’avais le choix pour en essayer une prochainement, avec l’embrayage assisté, avec ou sans feux additionnels, je crois que je pourrais conclure. Xavier de Montchenu, rédacteur en chef Moto Journal [3] www.moto-station.com motojournal@editions-lariviere.com Éditions Larivière, Espace Clichy, immeuble Agena, 12, rue Mozart, 92587 Clichy Cedex. Tél: 01.41.40.32.32. Président du conseil de surveillance : Patrick Casasnovas Présidente du directoire : Sophie Casasnovas Directeur général: Frédéric de Watrigant Éditeur: Philippe Budillon Les adresses e-mail personnelles: prenom.nom@editions-lariviere.com RÉDACTION Rédacteur en chef: Xavier de Montchenu Rédacteur en chef adjoint: Aurélien Ranéa Chef de rubrique essais: Matthieu Cayrol Rédacteur : Michael Tora Secrétaire de rédaction : Frédéric Poujouly Ont collaboré à ce numéro Loïc Faujour, Alexis Delisse, Laurent Simon, David Dumain, Damien Bullot, Alex Krassovsky, Bruno Sellier MAQUETTE Chef de studio: Ludovic Terreil PUBLICITÉ Directeur de publicité : Emmanuel Nemar (01.41.40.31.11) Chef de publicité : Nicolas Lux (01.41.40.32.11) Assistante : Mai-Ahn Vu (01.41.40.32.16) DIFFUSION ET PROMOTION Anciens numéros et abonnements Service abonnement 45, avenue du Général-Leclerc, 60643 Chantilly Cedex Tél.: 03.44.62.43.79. abo.lariviere@ediis.fr 1 an (12 numéros) version papier + numérique : 62 € Tarif abonnement 2024 en prélèvement : 4,90 €/mois Abonnements pour la Belgique Edigroup Belgique Sprl. 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Noco GB40, CTEK CT5 Powersport, Givi Monokey V58 NNB Maxia 5 102 Agenda géo-localisé Grand Est 106 MotoGP Dans les coulisses du fret Interview Enea Bastianini Boscoscuro, passion et persévérance Moto3 : Alonso, la nouvelle pépite espagnole Les infos, les résultats 124 Courrier . C’est vous qui le dites ! 126 Contre-braquage L'imparfait du subjectif 128 Flash-back Retour sur les MJ de novembre 2004 130 Bande dessinée Rossi addict Abonnez-vous en direct avec votre smartphone Etaussi enpage89 72 RENCONTRE Enea Bastianini ESSAI Mash 750 FR 112 Brembo rachète Öhlins contre un chèque de 370 millions d’euros ! Une jolie somme dont une bonne partie (283 M€) provient de la vente récente des parts que Brembo possédait chez Pirelli. Et comme Öhlins est supposé générer un bilan autour de 144 millions de dollars en 2024, le spécialiste italien du freinage réalise une belle opération comptable ! Mais tout n’est pas qu’histoire de gros sous. Avec ce rachat, Brembo se paye aussi un fleuron de la compétition moto (et auto). Fondée en 1976, le spécialiste suédois de la suspension est pour Brembo, selon son président Matteo Tiraboschi, « une très bonne opportunité pour élargir notre offre pour le marché automobile. » Et celui de la moto a-t-il oublié de préciser ! Mais les chiffres lui donnent raison, puisque le deux-roues ne représente que 13 % des revenus pour Brembo. Qu’importent ces pourcentages somme toute logiques (le marché de la moto représente en gros un dixième de celui de l’auto), le rachat est aussi une opération stratégique dans notre petit monde. Il suffit de regarder le paddock du MotoGP pour ne voir désormais presque exclusivement le groupe italien au niveau des freins et des suspensions (il y a bien WP pour les suspensions chez KTM). On peut en effet parler d’un véritable groupe Brembo, ce dernier ayant acquis en 2021 certains concurrents du freinage comme le danois SBS Friction ainsi que l’espagnol J.Juan, tout en détenant aussi l’italien Marchesini, autre spécialiste reconnu, cette fois pour ses jantes de moto haut de gamme. Techno KTM fait son cinéma Moto Journal [6] PLANÈTE MOTO Par la rédaction Grands écrans et dévoilements parcellaires qui font monter la tension dans la salle. Voilà le scénario écrit par KTM pour révéler ses nombreuses Rachat Brembo en pince pour Öhlins nouveautés 2025. Si le constructeur autrichien a déjà dévoilé intégralement son maxi-trail 1390 Super Adventure S Evo équipé d’un tout nouvel écran vertical de 8 pouces (voir pages 12-15), il en va autrement pour d’autres nouveautés, comme la 1390 Super Duke GT. On discerne en effet une petite partie du nom de cette dernière (c’est la mère d’un ami de ma boulangère qui me l’a dit !) sur une photo servant à dévoiler un autre écran. Toujours grand, voire plus avec 8,8 pouces de diagonale, mais cette fois beaucoup plus fin et en position horizontale. Cet écran équipera donc la 1390 Super Duke GT (dont on discerne une refonte assez profonde au niveau de la face avant, avec des vide-poches repositionnés), mais aussi probablement ce qui ressemble à une 990 Duke. En essayant de prédire la fin du film, on pourrait donc imaginer des modèles trails adventure avec l’écran vertical façon iPad, et le bandeau-écran horizontal pour les autres motos. Quoi qu’il en soit, les deux écrans sont associés aux mêmes commodos qui incluent un joystick 5 axes et un bouton “retour” à gauche ainsi qu’un bouton “mode” à droite. Cette relative simplicité est rendue possible d’après KTM par la technologie tactile de l’écran-bandeau en lui-même. Fonctionnant avec n’importe quel type de gant, le pilote pourra accéder via des boutons virtuels sur l’écran, à des fonctions comme les poignées chauffantes ou les feux antibrouillard. Dernier point intéressant, l’interface dispose aussi d’un système de navigation sans avoir à se connecter à un smartphone. KTM Triumph TF 450 RC Le cross feat Carmichael Deux nouvelles robes pour les Ducati Scrambler Triumph monte en puissance dans son programme motocross. Environ un an après la présentation de leur TF 250 X (une 250 cm3 donc) et suite à une première saison honorable en MX2 (les Triumph ont terminé 5e et 9e respectivement avec Mikkel Haarup et Camden McLellan), le constructeur dévoile sa TF 450 RC. Avec un “450“ pour la cylindrée et un “RC“ pour Ricky Carmichael, le parrain de luxe impliqué dès le début dans l’aventure de Triumph en cross laissant aussi son empreinte sous forme d’un numéro 4. La nouvelle TF 450 RC est donc le gros calibre que Triumph s’apprête à dégainer dès 2025 contre les cadors du MXGP. Pour cela, les Anglais ne tentent rien de très original au niveau de l’architecture de la moto, mais ils font les choses sérieusement. Piston forgé Konig, soupapes en titane DelWest, chambre de combustion entière usinée, shifter fonctionnant de la 2e à la 5e , gestion moteur Athena et différentes cartos sélectionnables, dispositif de précharge pour les holeshots, suspensions Kayaba, etc. Cette moto sera disponible fin janvier 2025 au tarif de 11 795 €. En fin d’année, deux nouvelles décos feront leur apparition parmi la palette de coloris déjà proposée. L’Icon Dark, comme son nom l’indique, fait la part belle au noir. Du moteur aux jantes, en passant par le réservoir, la selle ou la fourche, Ducati se la joue monochrome. vendue 9 990 €, soit 1 200 € de moins que l’Icon standard, cette déclinaison servira d’entrée de gamme pour la famille Scrambler. À l’opposé, le Full Throttle se situe plutôt au sommet de la pyramide. Plaques numéro marquées du 62 (1962 étant l’année de lancement du premier Scrambler), échappement Termignoni, protections de carters, clignotants à leds, shifter d’origine, jantes en alu, livrée héritage noir et bronze… Voici quelquesuns des attributs de cette version plus sportive, qui sera affichée à 12 560 € et dont l’arrivée est prévue pour le mois de décembre. Ça nous fait une belle jambe Ducati Alex Krassovsky, notre photographe que la planète s’arrache, a été sollicité par Larivière Organisation pour justement couvrir l’événement Planète chien qui s’est tenu fin septembre à Fontainebleau. Lors du comparo roadster roulé la semaine du 16 septembre, (voir pages 46-68), Aurélien et Xavier, après avoir passé un col dans le brouillard, ont rejoué dans un abri en bois la scène des Bronzés font du ski où Jean-Claude Dusse annonce à Gigi et Nathalie que si les secours ne sont pas là d’ici 10 mn, ils se considèrent comme définitivement perdus. Réflexiond’un pote de Xavier qui regardait avec lui la course 2 des WSBK à Estoril : « Heureusement que Bulega n’a pas de particule. Sinon, ça ferait Debout les gars ! » Au Castellet juste avant la course des maxi-trails, Guillaume Dietrich qui roulait sur une Africa Twin Adventure Sport racontait qu’il se tirait la bourre « avec la Sauge. » En fait, il voulait parler de la Voge (900 DSX). Aurélien s’est fait mal au tendon d’un mollet la veille du bouclage de ce numéro : soit en jouant au basket avec Michael, soit, toujours selon lui, en ayant trop bu de rhum, ce qui aurait provoqué une déshydratation inflammatoire. Matthieu n’a eu que dix minutes (avec son ordi et son iPhone) pour s’inscrire au 24MX Alestrem Hard Enduro Race (février 2025) avant que les inscriptions soient full. Ses camarades se demandent encore pourquoi il fait ça... Triumph Moto Journal [8] PLANÈTE MOTO Alors que les systèmes de transmission robotisée se multiplient de façon soudaine (chez Honda, BMW, Yamaha et maintenant KTM), chacun parvient à trouver une configuration légèrement différente des concurrents. A priori, le système semble pourtant assez commun dans le petit monde des boîtes robotisées de moto. L’AMT propose un mode manuel et 3 modes automatiques (confort, street et sport). Le premier réclame au pilote de changer les rapports via des gâchettes ou un pseudo-sélecteur au pied quand les derniers se reposent sur une gestion électronique pour changer les rapports toute seule et plus ou moins dynamiquement. Les changements de rapport en eux-mêmes sont de leur côté effectués par un moteur électrique qui se charge de faire tourner le barillet de sélection via un engrenage. Classique ! La vraie particularité du système KTM concerne l’emploi d’un embrayage centrifuge. Contrairement à tous les concurrents qui recourent à un embrayage robotisé, l’embrayage centrifuge KTM n’est pas asservi électroniquement. Comme son nom l’indique, l’embrayage KTM agit uniquement grâce à la force centrifuge qui écarte des disques spécifiques à mesure que le moteur prend du régime (il s’agit en réalité d’un système similaire à ce que Rekluse a popularisé en off-road et que MV Agusta a déjà employé via l’acronyme SCS). Dépourvu de gestion électronique et d’actionneur électrique, ce type d’embrayage “automatique” et purement mécanique brille ainsi par sa relative simplicité et, on l’espère, par un surpoids ainsi qu’un surcoût limités. Il n’empêche, en l’absence de précision technique, son association à une boîte de vitesses robotisée nous interroge. Pas moyen en effet de jouer avec l’embrayage pour changer les Boîte auto KTM AMT Une orange centrifugée rapports de façon coulée. Pour y parvenir, le système AMT ne pourra compter que sur la gestion fine du couple moteur et sur la rapidité de ses changements de rapport (KTM annonce des passages en 50 millisecondes). Sois le même principe qu’un shifter moderne. Or, on sait que même les meilleurs shifters ne sont pas très à l’aise pour passer les rapports à très bas régime... On a donc hâte d’essayer ce système pour voir ce qu’il en est tout en discutant avec les ingénieurs pour voir comment ils ont abordé les choses. Quelques précisions pour finir. L’embrayage étant ouvert par Par Michael Tora, photos KTM défaut quand la moto est à l’arrêt, KTM a développé un système de verrouillage de la boîte pour pouvoir stationner en pente de façon sûre. Il est d’autre part toujours possible de forcer manuellement le passage d’un rapport en mode automatique, ce dernier reprenant la main au bout de 4 secondes. Dernier point, l’AMT équipera d’abord le gros V-twin de la gamme, à commencer par la nouvelle 1390 Super Adventure. L’impact du système sur le V-twin LC8 est très mesuré. L’AMT ne réclame en effet qu’un seul petit moteur électrique (en rouge) pour changer les rapports. L’embrayage de type centrifuge est un embrayage classique auquel on ajoute des disques spécifiques (en bleu) qui s’écartent lorsque des poids (en vert) sont poussés vers l’extérieur sous la force centrifuge. belle jambe &AUSSI… Retour. C’est après plusieurs années d’absence que Harley-Davidson et BMW vont faire leur retour sur le plus grand salon européen de la moto, l’Eicma, à Milan. Pour rappel, du 7 au 10 novembre prochains, la plupart des constructeurs et équipementiers vont exposer leurs nouveautés lors de la 110e édition du célèbre salon lombard. Succès. Sarah Lezito, la célèbre stunteuse qui cartonne avec ses vidéos sur sa chaîne YouTube (5,4 millions d’abonnés) et qui est considérée comme la meilleure de la planète, a fait l’objet de 4 pages dans Paris Match. Un fait rarissime pour quelqu’un qui fait de la moto. L’hebdomadaire raconte que la Française s‘est fait une place dans les studios d’Hollywood pour signer quelques cascades (Avengers, Inferno 6, Batman, Fast& Furious 6…). Elle a entre autres doublé Scarlett Johansson dans la scène d’ouverture du film The Avengers 2 sur une Harley Livewire. Castrol vient de lancer sa gamme de lubrifiants moteur premium Power 1 Ultimate pour motos et scooters « avec une formule 5-en-1 de pointe, de nouvelles étiquettes et un emballage actualisé. » Anniv’. Le Softail, modèle emblématique chez Harley-Davidson fête ses 40 ans puisqu’il est apparu en 1984, année où la marque américaine a révolutionné le design de ses motos avec le lancement de ce modèle, mêlant style vintage et conception moderne. Transfert. Après notre ex-secrétaire de rédaction (Maya) partie chez Yamaha France au service communication, c’est un autre journaliste moto qui a rejoint un constructeur. Il s’agit en l’occurrence de Julien Muntzer (ex-Auto Moto A2 Riders...) recruté au service presse de Honda France. Évolution. Il se pourrait que l’Aprilia Tuono V4 évolue en 2025 avec notamment l’arrivée d’un nouveau carénage avant équipé d’ailerons. Elle est toujours animée par un V4 inséré dans un châssis qui ne semble pas changer significativement. Moto Journal [10] FFM BMW PLANÈTE MOTO SPORT Quatrième titre, le troisième d’affilée, bravo ! En termes de points, c’est le plus serré, était-il le plus difficile à conquérir ? Oui et non. C’est vrai qu’à la fin, c’est celui où il y a le moins d’écart avec le second [Alan Techer termine à 23 points de Kenny]. Mais la saison 2022, face à Valentin Debise, était plus serrée sur la piste. Tu ne le vois pas au classement final car il a craqué sur les dernières courses. Cette année, lors de la dernière épreuve au Castellet, j’ai été titré dès la première manche. En seconde manche, on a eu un petit problème technique et j’ai rendu la main. J’ai perdu des points en terminant seulement 7e . Quand on regarde ta saison, on remarque qu’il y eu un déclic lors de la seconde manche de Magny-Cours, à mi-championnat. S’est-il passé quelque chose de spécial ? Lors des quatre premières épreuves de la saison, nous avons connu pas mal d’intempéries. Et j’avoue que dans ces conditions difficiles, je n’ai pas été très bon. Mais dès que l’on a commencé à avoir des épreuves sur le sec, j’ai enchaîné les victoires. Tu as remporté ton premier titre en Superbike France en 2017, puis tu as terminé plusieurs fois vice-champion. Et là, depuis 2022, tu empiles les titres. As-tu gagné en régularité ? En 2020, j’ai été malchanceux. On a connu beaucoup de problèmes techniques en début d’année qui nous ont faire perdre le titre. Il y a eu des changements chez Tecmas, c’était aussi l’arrivée de la M 1000 RR, il a fallu tout défricher, mettre la moto au point. Jamais rassasié Déjà titré lors de l’avant dernière épreuve en Supersport France, Corentin Perolari a néanmoins tenu à remporter les deux dernières courses de la saison. Au guidon de sa Honda CBR 600 RR, il a survolé cette année 2024, marquant plus d’une centaine de points de plus que son dauphin Alexy Negrier. Longévité À 55 ans, David Muscat est encore rapide. Fidèle à la marque Ducati, le quinqua s’est aligné en Supersport nouvelle génération. Il termine second du général, derrière Matthieu Gregorio et devant Guillaume Antiga. Respect ! Pré-Moto 3 Dominant outrageusement la saison, Florian François a remporté le titre de champion de France OGP Pré-Moto 3. Il a enregistré dix victoires sur quatorze courses ! Enzo Caligny prend la place de vice-champion devant Enzo Dupuis. Side En side-car, le titre retombe une nouvelle dans l’escarcelle du duo Peugeot-Peugeot. En catégorie F2 (châssis court et moteur de 600 cm3 ), le championnat revient à l’équipage Gilard-Ecorchard. Textos Une 10e victoire consécutive ! Voici le genre d’exploit qu’a réalisé l’équipe de France de Supermotard. Le 29 septembre dernier, sur le circuit Carole, les expérimentés Thomas Chareyre et Sylvain Bidart ont pu compter sur la vitesse du jeune prodige Steve Bonnal pour s’adjuger leur 10e étoile. Si aucun de nos Tricolores n’a remporté de manche, leur régularité respective leur a permis de devancer sur le podium les équipes d’Autriche et d’Allemagne. L’équipe de France Junior, quant à elle, s’est fait fort d’imiter les “grands” en remportant sa catégorie. Champions du monde en titre, les Bleuets Tim Szalai, Alexis Hoareau et Tom Bessières ont su confirmer leur statut de favoris. Supermotard des nations 10 sur 10 “ « Je souhaiterais continuer en FSBK et retrouver une moto EWC en Endurance. » Kenny Foray Champion de France Superbike 2024 En 2022, on était bien, malgré quelques galères, comme la casse d’une couronne durant le tour de mise en grille puis des soucis de boîte. Au fil de la saison, on est devenus de plus en plus compétitif, on a passé un cap. En 2023 et 2024, la moto n’a pas beaucoup changé et cela nous a facilité la vie. Mais c’est vraiment en 2023 que je me suis senti le plus fort. C’est moins simple pour toi en Endurance, où tu roules sur la BMW Superstock officielle, pourquoi ? En Endurance, notre moto a une faiblesse sur les grands circuits, avec longues lignes droites. Mais nous ne sommes pas les seuls. On a la vitesse, on fait des super qualifications, seulement on finit par abandonner à chaque fois. Ce qui n’est pas le cas de la 37, la BMW officielle en EWC. Ils peuvent faire des modifications que le règlement Superstock nous interdit. Connais-tu ton programme pour la saison prochaine ? Je souhaiterais continuer en Superbike français et retrouver une moto EWC en Endurance. C’est mon objectif. M I N II N T ERVIEW J’ai accepté le projet en Superstock car, sur le papier, il était génial. J’adore cette catégorie, mais j’aimerais retrouver l’EWC car ce que je veux, c’est gagner au scratch. D’autant qu’en championnat de France, je bats des gars qui, eux, roulent en EWC. Et quand j’arrive en Endurance, ils me tordent [rires] ! Moto Journal [12] PLANÈTE MOTO À lire MARC MARQUEZ, L’AMOUR DU RISQUE Génie aux (nouvelles) couleurs Michel Turco, spécialiste des GP depuis plusieurs décennies, livre une nouvelle biographie après celle de Valentino Rossi et Fabio Quartararo, sur le pilote le plus titré encore en activité : Marc Marquez. Pilote prodige, capable de rattraper sa moto dans des situations désespérées, pilote brisé au point de ne plus jamais prendre le guidon, Michel Turco détaille également son année 2024, celle de son retour au premier plan avec son arrivée chez Ducati après 13 ans passés chez Honda, avant d’endosser la combinaison de pilote officiel l’an prochain. Marc Marquez, l’amour du risque. Solar. 14 x 22,5 cm ; 320 pages ; 19,90 € LE MONDE À MOTO, VOYAGE SUR LES ROUTES ET CHEMINS DES 5 CONTINENTS Aux quatre coins du globe Olivier Gallard, passionné de motos et grand voyageur, dont nous avions publié certaines de ses aventures dans des hors-séries Trails ces dernières années, a exploré les cinq continents à la recherche d’aventures et d’exotisme hors des sentiers battus. Ses voyages l’ont conduit des montagnes de l’Himalaya aux déserts australiens en passant par les routes sinueuses d’Europe et d’Asie du Sud-Est. Chaque pays visité est une invitation au voyage. Le monde à moto, voyage sur les routes et chemins des 5 continents. Casa Éditions. 23,5 x 31 cm ; 192 pages ; 34,95 € (en librairie le 31 octobre) TOURIST TROPHY, LA COURSE DE L’EXTRÊME Mise à jour Une nouvelle édition d’un livre emblématique sur le TT, réactualisée pour l’occasion en allant jusqu’à l’édition 2024. On retrouve les portraits des plus grands pilotes qui ont marqué cette course : Stanley Woods, Geoff Duke, John Surtees, Mike Hailwood, etc. et les Français qui ont compté. Tourist Trophy. Casa Éditions. 25,5 x 31,5 cm ; 200 pages ; 34,95 € (en librairie le 31 octobre) SPORTIVES CULTES, 40 MOTOS DE 1984 À NOS JOURS Guidons d’or 1984, Suzuki présente la GSX-R 750 et occasionne un véritable séisme dans le monde de la moto et des sportives dérivés des machines de GP. Bertrand Gold, notre confrère de Moto Revue, retrace la saga des 40 modèles cultes des 40 dernières années, de la GSX-R à la BMW M 1000 R en passant par la Honda NR ou la Ducati Desmosedici. Technique, anecdotes, photos exclusives tout y est, pour un livre culte. Sportives cultes. Casa Éditions. 23,5 x 31 cm ; 192 pages ; 29,95 € VALENTINO ROSSI, LE PILOTE, L’HOMME, LE MENTOR, SES DISCIPLES Ça Valé bien un livre ! Le 14 novembre 2021, Valentino Rossi tire sa révérence. Bien qu’étant au crépuscule de sa longue et riche carrière, il laisse les fans orphelins du numéro 46. Un pilote incomparable, un homme hors norme, qui, une fois raccroché le cuir pour enfiler la combinaison pour aller se mesurer à un autre challenge sur 4 roues, n’a pourtant pas déserté les paddocks. Grâce à son academy, son ranch, son team, il a formé et conseille toute une génération de pilotes au premier rang desquels le double champion du monde Francesco Bagnaia. Alexis Delisse, notre envoyé spécial sur les GP, balaye l’intégralité de la carrière du pilote italien de ses débuts à nos jours. Un livre collector pour les (très nombreux) fans. Valentino Rossi. Casa Éditions. 23,5 x 31 cm ; 192 pages ; 39,95 € LES ANNÉES MOB Buvons les tasses ! Il y a ceux qui en avaient et ceux qui en rêvaient. Une fois que les darons avaient délaissé la Bleue pour une 4L ou une 2CV, la Mob est devenue l’iPhone des années 80. Elle permettait d’aller frimer, d’aller draguer, de se déplacer. Malgré une législation qui leur avait coupé les pattes et enfoncé certaines marques dans l’abîme, Motobécane et MBK ont revu leur copie pour livrer des machines aux coloris acidulées avec des publicités décalées. Notre confrère Bertrand Gold (encore lui) nous replonge dans notre adolescence en retraçant un panorama des modèles les plus emblématiques de la fin des années 80 au début des années 90 et l’arrivée du Booster ! Il n’oublie pas de parler compétition, customisation et effet youngtimer. Les années Mob. Casa Éditions. 23 x 28 cm ; 144 pages ; 29,95 € Par Daniel Dagena, Aurélien Ranéa et Xavier de Montchenu LES FONDUS DE MOTO TOME 13 Avec MJ dedans Les Fondus de Moto, les lecteurs de MJ les connaissent bien, puisqu’ils ont pu suivre leurs péripéties pendant plusieurs années, depuis le tome 9 jusqu’au 11. Et c’est sans doute la raison pour laquelle ce 13e opus met en scène votre journal préféré (en page 66 pour les curieux) qui traite des meilleurs road-trips à faire à moto mais qui envoie le barbu Thierry non pas au col du Stelvio mais directement au siège du journal. On retrouve la qualité des dessins de Bloz, avec des motos de différentes époques récentes fort bien représentées mais les saynètes, si elles ont le mérite de ne pas singer (en plus mal) l’illustre référence Joe Bar Team, manquent trop souvent de consistance. Mais peut-être que les Fondus visent un public moins spécialiste. Les Fondus de moto Tome 13, Bamboo Édition LE STEVE McQUEEN Court et efficace Cary Férey est un habitué des polars exotiques. De Zulu en Afrique du Sud à Paz en Colombie, en passant par Haka en Nouvelle-Zélande, l’écrivain aime faire voyager son lecteur. Cette fois, les destinations sont moins lointaines puisqu’étant associé à Tom Willocks, les auteurs de Le Steve Mc Queen ont choisi de situer leur intrigue entre leurs pays respectifs, l’Angleterre et la France. Écrit à quatre mains, ce court roman est centré autour du personnage de Ged Mackie, ancien légionnaire qui se retrouvent confronté au gang le plus dangereux de Manchester ainsi qu’à Vogel, mafieux lyonnais pour lequel il a brièvement travaillé. Bastons, fusillades, poursuites, rebondissements… L’action ne manque pas ! Côté moto, les amateurs d’anciennes apprécieront les nombreux passages dédiés à une Rickman Métisse, machine iconique des années 60. Quant à Steve McQueen, que vient-il bien faire dans ce polar ? Pour le savoir, il faudra lire le bouquin ! Le Steve McQueen. Édition Points ; 192 pages ; 12,50 € Moto Journal [13] Moto Journal [14] NOUVEAUTÉS 2025 KTM 1390 Super Adventure S Evo Machine de guerre D istancée par la Ducati Multistrada V4 sur le plan de la puissance pure et par la BMW R 1300 GS-A sur celui du confort et de l’équipement, la KTM 1290 Super Adventure S opère une manœuvre d’envergure cette année. Moteur, transmission, châssis, look, électronique et ergonomie, tout est revu et peaufiné pour ne rien laisser aux ennemies. À commencer par le gros V-twin qui grossit encore. Comme sur la dernière 1390 Super Duke R, le bloc passe de 1 301 à 1 350 cm3 via des pistons de 110 mm (au lieu de 108), lesquels respirent désormais par un système de distribution variable baptisé Camshift et techniquement très proche du Shiftcam de BMW (guerre technologique !). Résultat, le moulbif autrichien sort 173 ch et détrône ainsi de trois petits chevaux le V4 Ducati (guerre psychologique !). De quoi reléguer très loin le flat-twin allemand et ses 145 ch, quitte à lui céder un peu de terrain côté couple (0,4 mkg de moins pour être précis). Avec 14,78 mkg, la 1390 Super Adventure S Evo (appelons-là 1390 Par Michael Tora, photos KTM Entre KTM, BMW et Ducati, c’est bien d’une guerre dont on parle sur le front des maxi-trails. Et la nouvelle KTM 1390 Super Adventure S Evo attaque fort, à coups de symboles et de technologies : avec le moteur et le tableau de bord les plus gros de la catégorie ainsi qu’une boîte automatique. SAS pour rester dans le lexique militaire) devient tout de même la KTM la plus coupleuse de l’histoire à égalité avec la dernière Super Duke R, tout en atomisant la Ducati et ses 12,74 mkg. Bref, le nouveau maxi-trail orange prend clairement l’ascendant en ce qui concerne la puissance de feu. Un missile longue portée autoguidé… Mais KTM ne s’arrête pas à la force brute. La 1390 SAS reçoit en effet beaucoup de technologie. À commencer par sa nouvelle boîte robotisée AMT qui sera disponible en option. Un système en vogue (on en détaille les particularités en page 8), puisqu’il est introduit la même année de l’autre côté des Alpes sur la BMW R 1300 GS. Il est donc désormais possible de piloter votre char d’assaut sans vous soucier de passer les rapports, même si ça reste toujours possible grâce à des gâchettes à la poignée gauche et à un sélecteur factice (en réalité un commutateur électrique) au pied gauche. La 1390 SAS vous permet presque de rentrer chez vous tant elle devient automatisée. De nouvelles fonctions utilisant les radars avant et arrière permettent désormais de rouler en groupe de motos avec le régulateur de vitesse adaptatif ACC et une fonction hold permet de mettre en pause le régulateur le temps d’un dépassement. La détection des camions est améliorée et, comme sur un Rafale pris en chasse par un Tomahawk, le tableau de bord scintillera de mille feux pour vous signaler un danger devant, derrière ou de FICHE TECHNIQUE ● Moteur: bicylindre en V à 75°, 1 350 cm3 , 4 soupapes/ cyl., distribution variable Camshift, 173 ch, 14,78 mkg. ● Partie-cycle: treillis tubulaire en acier, fourche inversée Ø 43 mm entièrement réglable par système semi-actif, monoamortisseur arrière entièrement réglable par système semi-actif, pneus 120/70 x 19, AR 170/60 x 17. hauteur de selle : n.c. ; poids à plein 250 kg. quelque côté qu’il provienne. En parlant du tableau de bord, il s’agit d’un tout nouvel écran de 8,8 pouces (soit 22 cm de diagonale, on n’est plus très loin d’une tablette !) positionné verticalement. Tactile, il s’accompagne de nouveaux commodos et d’une nouvelle interface pour rendre la navigation plus facile. Ainsi, les modes de conduite englobent désormais l’ensemble des réglages possibles sur la moto 8,8 pouces ! C’est la taille de la nouvelle tablette tactile qui fait office de tableau de bord. L’affichage est repensé pour faciliter la navigation, y compris celle via le GPS d’un smartphone. Les commandes au guidon en profitent elles aussi pour évoluer. On trouve un nouveau joystick qui, on l’espère, sera aussi intuitif que sur les précédentes KTM. On note aussi les gâchettes de la boîte automatique pour passer les vitesses… si on en a encore l’envie. Pour ceux qui sont vraiment attachés aux changements de rapport au pied, ça reste possible avec ce “faux sélecteur” (en fait, un commutateur électrique) associé à la boîte automatique AMT. *estimations MJ 23000 €* 173 ch - 250 kg à plein* une e Moto Journal [15]
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