MAISON ET TRAVAUX PRO n°10 - Page 4 - 10 Président Pascal Chevalier Directeur général et directeur de la publication Hervé Lenglart Directeur général adjoint France Jean-Sébastien Rocheteau RÉDACTION Directrice de la rédaction Éloïse Cohen ecohen@netmedia.group PRODUCTION DÉLÉGUÉE Miz’enpage Coordination - Rédaction Céline Charpentier Maquette Grégoire Levy-Duplat, Gaëlle Cochard. Ont collaboré à ce numéro Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer, Caroline Paux. PRODUCTION Responsable du Studio Catherine Saulais Conception graphique Grégoire Levy-Duplat PUBLICITÉ Directeur Développement Innovation Stéphane Fauchet (01 46 99 99 62) sfauchet@netmedia.group Directrice du pôle Agences et Marketing Mélina Lorentz – mlorentz@netmedia.group Chargée print Natacha Forman – nforman@netmedia.group ÉVÉNEMENTS Jean-Sébastien Rocheteau MARKETING Responsable marketing audience Marine-Alizé Lagoidet mlagoidet@netmedia.group Responsable marketing client et partenariats Christophe Minart – cminart@netmedia.group Responsable marketing abonnement Nicolas Cormier (01 41 31 72 44) ncormier@netmedia.group ADMINISTRATION 01 46 99 93 93 IMPRESSION Les ateliers Techniplan (Quarante-six) 78350 Jouy-en-Josas Périodicité 4 numéros; trimestriel Tarif au numéro 11,90 € Tarif abonnement 1 an / 47,88 € (TVA 2,10 %), comprend le magazine en versions print et digitale accessible sur PC, tablettes et smartphones, la newsletter et l’accès au site Maison & Travaux PRO est édité par Éditialis SAS au capital de 136000 euros Principaux actionnaires Editiabys Commission paritaire 0524T81622 (renouvellement en cours) N°ISSN 1282-5212 Dépôt légal Février 2002 Mois de parution Octobre 2024 L ’édition 2024 du salon Batimat a une nouvelle fois démontré l’importance des innovations pour transformer le secteur du bâtiment. Les artisans ont pu découvrir des avancées dans des univers clés, capables de révolutionner leurs pratiques au quotidien. Les solutions d’assistance sur les chantiers, notammentdanslamanipulationdescharges lourdes, ont fait un bond en avant. Ces nouveaux outils facilitent les tâches physiques, allégeant considérablement la pénibilité du travail tout en augmentant la productivité. Ces innovations répondent aux exigences croissantes en matière de sécurité et d’efficacité pour les professionnels du bâtiment. Dans le domaine des matériaux, des nouveautés ont également marqué un tournant. Des systèmes de menuiserie alliant sécurité, esthétisme et performances thermiques ou acoustiques offrent désormais des solutions adaptées aux exigences environnementales actuelles. Ces produits permettent aux artisans de concilier la modernité architecturale avec des standards de protection élevés, sans compromis sur le design. Cesuniversproduitsillustrentlamanièredont l’innovationrépondauxdéfisdedurabilité,de productivité et de performance. Les artisans etentreprisesdoiventaujourd’huis’approprier ces outils pour non seulement répondre aux attentes du marché, mais aussi anticiper les futures évolutions réglementaires. L’innovation n’est plus seulement un choix, mais bien une nécessité pour rester compétitif dans un secteur en pleine mutation. ■ PRO https://pro.maison-travaux.fr/ https://www.facebook.com/MaisonEtTravauxPRO @maison_travaux_pro https://www.dailymotion.com/maison-travaux-pro Retrouvez-nous sur les réseaux ÉDITO Édité par Éditialis 77, rue du Château 92645 Boulogne-Billancourt Cedex Tél.: 01 46 99 93 93 ÉDITO ÉDITO Spécial innovation PERSPECTIVE NÉGOCE 08 Charles-Gaël Chaloyard « La demande pour du photovoltaïque explose » SHOPPING 10 Shopping et innovations 2024 BILAN 2024 04 Olivier Salleron « L’activité pourrait rebondir début 2026 » Sommaire 3 003_M&TPRO_10_SOMMAIRE_BAT2.indd 3 003_M&TPRO_10_SOMMAIRE_BAT2.indd 3 25/10/2024 10:48 25/10/2024 10:48 4 Bilan 2024 Quelbilandressez-vous del’année2024? L’ensemble des secteurs, résidentiel et hors résidentiel, va être tiré vers le bas en raison de la crise du logement neuf. Cette année, le chiffre d’affaires du bâtiment hors travaux publics va donc reculer d’environ 5 % sachant qu’en 2023, il avait atteint 215 milliards d’euros. En ce qui concerne l’emploi, nous estimons la perte à 60000 équivalents temps plein fin 2024. Si ce chiffre intègre aussi le non remplacement de salariés, cette situation reste dramatique. Depuis le Covid, nous avions fortement répondu à la demande en recrutant 120000 personnes supplémentaires et en contribuant à la baisse du chômage. Puis, nous avons perdu la moitié de cet effectif en une seule année. Lapénuriedemain-d’œuvrequi ainquiétélesecteurdepuisdes annéesn’estdoncplusd’actualité? Sauf si cette main-d’œuvre est spécialisée et dans des départements très localisés où en général le taux de chômage est bas: autour de 5 %. Le plus souvent il s’agit de départements qui perdent des habitants mais qui conservent de l’activité. Là, les besoins en recrutement sont forts. Sans oublier que le bâtiment doit continuer de remplacer les 60000 départs annuels à la retraite. Ya-t-ildesdommagescollatéraux àcettecriseinéditedusecteur? Nous avons atteint un record avec 100000 apprentis alternants dans le bâtiment, et 62000 dans les lycées professionnels. Cette crise du logement et donc du bâtiment en général, va peut-être enrayer cette formidable croissance et cet afflux de jeunes qui vont faire les bâtiments de demain. La formation et l’apprentissage nous inquiètent beaucoup. Le rabotage à 4500 € contre 6000 € actuellement des aides à l’apprentissage lors de l’embauche est à contre-courant de tout ce qui a été annoncé depuis quelques années pour sortir la jeunesse du chômage, de la précarisation. Ce que notre secteur fait d’ailleurs toute l’année. Nous sommes aussi inquiets de l’annonce de la réduction des allégements de charge dans les entreprises. Elle frappe directement les salariés du bâtiment qui sont loin de gagner trois smics par mois. Lesannoncesdupremier ministreenfaveurdulogement lorsdesadéclarationdepolitique généralevont-ellessuffire pourmettrefinàcettecrise dubâtimentsansprécédent? Elles peuvent réamorcer la machine du logement neuf. En parallèle, la baisse des taux d’intérêt peut soutenir les investisseurs comme les particuliers. Maintenant, le moral des ménages reste impacté par l’instabilité politique. Par ailleurs, s’il y a eu des annonces, il est encore difficile de savoir quelles mesures vont réellement être votées. MaPrimeRénov’ qui avait été annoncée à 4 milliards d’euros en 2024 a été amputée d’un milliard d’euros. Quand on ajoute le coup de rabot porté au PTZ sur une enveloppe budgétaire de 6,5 milliards d’euros, nous avons quasiment trois milliards d’euros en moins par rapport à l’année dernière. Ce n’est pas sérieux.Cesdeuxmesures rapportent 25 à 30 milliards d’euros! Au niveau gouvernemental, le rapport investissement/recettes est omis car pour le ministre du Budget, seul compte la dépense. Résultat: pour une somme modique au regard du budget de la France, tout le secteur de la construction est impacté, y compris les marchands de matériaux, les architectes, les notaires, les économistes, etc. Maintenant, les ministres du budget changent si souvent qu’ils ne font pas le service après-vente alors que le bâtiment est dans un temps long. Quellessontvosattentespar rapportauprochainPLF(projet loidefinances)2025? Que les annonces du premier ministre y soient maintenues. À savoir élargir le prêt à taux zéro à l’intégralité du territoire – comme c’était le cas d’ailleurs il y a deux ans – mais aussi à tous les logements, maisons individuelles y compris. Ce serait une nouveautéenpermettantauxFrançais d’acquérir une petite maison sur une friche ou un terrain déjà imperméabilisé. Ensuite, il faut maintenir MaPrimeRénov’ dans sa forme actuelle depuis le 15 mai 2024, car elle est plus digeste pour les ménages. Charrié parune crise de la construction neuve sans précédent,et une rénovation énergétique plombée parune instabilité constante,l’activité peine,l’emploi chute. OlivierSalleron,président de la FFB, dresse un constat sans équivoque pour cette année 2024 tout en annonçant un horizon qui pourrait se dégager. Par STÉPHANIE LACAZE-HAERTELMEYER Olivier Salleron président de la FFB «L’activitépourrait rebondirdébut2026» 004_006_M&TPRO_10_BAT.indd 4 10/10/2024 14:54 Retrouvez toute notre actualité sur notre site pro.maison-travaux.fr PRO sur notre site pro.maison-travaux.fr PRO sur notre site pro.maison-travaux.fr 5 Les zones tendues ou non tendues ont été déterminées il y a 10 ans. Elles ne veulent plus rien dire aujourd’hui. Doncen2025,onfaitledosrond? Au premier semestre 2025, nous serons encore en déficit. Mais si les mesures attendues sont votées et appliquées dès le 1er janvier, on peut espérer une inflexion de cette courbe à partir du dernier trimestre 2025, avec un début de rebond début 2026. Ces annonces de Michel Barnier font renaître un espoir. Nous pourrions garder nos moyens de production, c’est-à-dire nos ateliers, ainsi que nos salariés, et essuyer les coups de mou si nous savons que nos carnets de commandes vont se remplir dans quelques mois. De même, nous sommes des optimistes réalistes. La version antérieure du 1er janvier 2024 avait mis 85 % des dossiers à l’arrêt en raison de sa complexité. Il faudrait aussi un dispositif alternatif à la loi Pinel, c’est-à-dire un investissement locatif. Et enfin, donner un coup de pouce au logement social par un réajustement des loyers pour booster les bailleurs sociaux afin qu’ils puissent reconstruire et entretenir leurs logements. Au-delà de ces mesures d’urgence, il est question de revenir sur la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) et de revoir le zonage de constructions ou pas en France. Les décennies qui arrivent vont nous demander de construire durable, de continuer de rendre les bâtiments toujours moins énergivores. Le parc à rénover de logements, d’entreprises, debâtimentstertiaires,d’État,desanté, etc., est infini. Certainsartisansetentrepreneurs sontsortisdelaqualificationrGe (reconnugarantdel’environnement) jugéetropcomplexeauniveau administratif,etpourtantnécessaire pourquelesparticuliersaccèdent auxaidesfiscalesliéesaux travauxénergétiques.Faut-il lasimplifier? Le RGE n’est pas si contraignant, même s’il est tout à fait compréhensible qu’un artisan seul soit confronté à une masse administrative importante. Aujourd’hui, la numérisation facilite cette démarche et améliore son accès. De plus, nous sommes pour son maintien pour ne pas devoir donner une version RGE au rabais avec le risque que les fraudes, que l’on peut débusquer aujourd’hui, se généralisent. Après, si des entreprises et des artisans ne vont plus vers le RGE, c’est encore une fois à cause de la complexité de MaPrimeRénov’. Parfois, ils préfèrent eux-mêmes appliquer la remise sur leur devis, sans s’embarrasser de toute la paperasse. C’est ce que nous avons vu en début d’année 2024. Donc, planifions un système simple comme il est redéfini depuis le 15 mai dernier et n’y touchons plus pendant au moins trois ans! Faudrait-ilélargirlesconditions d’accèsdeMaPrimerénov’ àtouslesrevenus? C’est une question philosophique. Après le Covid, nous avons insisté sur le fait qu’il faudrait que tous les foyers fiscaux soient réintégrés dans ce dispositif. Sans soutenir les quelques foyers ultra-riches, © ARTHUR MAIA «Planifionsunsystèmesimple commeilestredéfinidepuis le15maidernieretn’ytouchons pluspendantaumoinstroisans!» 004_006_M&TPRO_10_BAT.indd 5 10/10/2024 14:54 Retrouvez toute notre actualité sur notre site pro.maison-travaux.fr PRO sur notre site pro.maison-travaux.fr PRO sur notre site pro.maison-travaux.fr © ALEXANDRE NESTORA 6 Bilan 2024 « Si le hors site neva pas sauver la construction en France, il faut néanmoins continuerà le développer. » PRO ce qui n’a pas de sens, même 500 € d’aide gouvernementale versés à un ménage aisé qui réalise 5000 € de travaux de rénovation énergétique peut être une incitation. Sans oublier que les ménages à revenus moyens sont exclus de ce dispositif. Or, si nous sommes tous d’accord qu’il faut rénover de manière globale, ce geste tel qu’il est poussé par le lobbying de certains organismes spécialisés est trop onéreux. Engager ces rénovations énergétiques globales signifie se loger ailleurs durant les travaux, et débourser entre 40 000 € et 70 000 € par logement de 80 à 100 m2 . De même, face à la hausse du coût de la vie, même 1 000 € de reste à charge ne peuvent pas être supportés par les revenus modestes. Malheureusement, la précarité énergétique est là. Aujourd’hui, la solution du financement n’est pas encore trouvée. Peut-être qu’un jour les banques nous aiderons. En attendant, rénover par gestes en isolant déjà la toiture, permet d’alléger jusqu’à 30 % la facture énergétique, remplacer des fenêtres peut permettre des économies de 20 % et après on peut changer le système de chauffage. Faisons donc un parcours du logement sur une dizaine d’années pour une rénovation entière avec, par exemple, l’ajout de prime si l’on continue les travaux. Uncertainenthousiasmeàanimer lesalléesduMondialduBâtiment quis’esttenudébutoctobre àParis.Qu’enavez-vouspensé? Enthousiasme, je ne sais pas, mais en tout cas beaucoup d’espoir face aux mesures portées par le premier ministre. Nous avons reçu Valérie Létard, nouvelle ministre du Logement, qui a confirmé les annonces de Michel Barnier, et tenu un discours terrain, très pratique, pragmatique, sans idéologie, tout en préservant la planète. En matière d’opportunités, il faut rappeler qu’en France nous sommes champions olympiques de la croissance verte, de la construction durable et de la rénovation énergétique. Ce sont ces enjeux qui nous boostent avec toutes les nouvelles techniques numériques, mais aussi l’utilisation de matériaux biosourcés, le travail en groupe coopératif (lean management), la création de start-up autour du bâtiment… Si ce virage environnemental, technique, technologique, numérique, de pilotage de la maison, etc., existe déjà, et il faut le développer encore plus à partir du moment où on a des marchés, c’est-à-dire ne pas être en déficit de constructions, comme nous le sommes cette année. avec un espace d’exposition dédiéde3000m2 ,Batimatavait aussipour thème fort le hors site. Quepensez-vousdecemarché? Comme pour la préfabrication, la FFB va dans ce sens au travers de ses entreprises. Mais une réalité remonte de partout: le marché n’est pas là, il n’y a pas assez d’appels d’offres. Par conséquent, le hors site ne coûte pas moins cher qu’une mise en œuvre classique. Oui, il faut mettre la préfabrication en avant. Le hors site est notamment adapté pour densifier la ville car ces chantiers durent moins longtemps, limitent les nuisances de stockage, de gestion des déchets, acoustiques, etc. Mais tant que les promoteurs etbailleurssociauxnesontpasspécifiquementorientésverslehorssite,cette activité ne démarrera pas. À chaque édition de Batimat, on découvre de superbes stands dédiés à la préfabrication et au hors site, et l’année d’après ces industriels n’existent plus car ils n’ont pas eu de marchés dans l’hexagone. Quant à ceux qui ont investi dans des usines en France, ils se portent très mal à cause de la crise du neuf. Pour ces derniers, si les mesures annoncées par Michel Barnier ne sont pas très vite appliquées, ils vont mettre les deux genoux à terre. Toutefois, si le hors site ne va pas sauver la construction en France, il faut néanmoins continuer à le développer. ■ Inauguration de Batimat 2024. Rencontre avec Valérie Létard, ministre du logement et de la rénovation urbaine. Xoxoxoxoxox © MDB2024 004_006_M&TPRO_10_BAT.indd 6 10/10/2024 14:54 8 Perspective négoce VousavezvisitéleMondial duBâtimentquis’esttenu àlaPorte-de-Versaillesdébut octobre?Quelestvotresentiment parrapportàcecru2024? J’ai ressenti un énorme enthousiasme et c’était plaisant. Il a transcendé la crise qui impacte la profession. Cette édition nous a regonflés, et de manière unanime. Nous avons partagé ce constat avec toutes les personnes que j’ai rencontrées. La teneur de ce salon a illustré le fait que le secteur du bâtiment se positionne sur du long terme et sur de l’investissement. Cette manifestation a aussi démontré que la décarbonation n’est plus du tout un sujet à part. Tous les industriels l’ont intégrée et mise en avant sur leur stand. La profession est très active face à cet enjeu. Enmatièred’innovations avez-vousvudeschoses intéressantes? Beaucoup, y compris d’un point de vue esthétique. J’ai vu de très beaux produits comme des menuiseries de grande hauteur un peu partout. Les nouveautés du gammiste aluminium Reynaers, minimalistes, etquimaximisentlesapportsnaturels dans les bâtiments ont retenu mon attention. Mais aussi la fenêtre mixte bois-alu à ouvrant caché et drainage invisible Fusia développée par Lorillard.Ellead’ailleursétédistinguéeaux Awards de l’innovation Batimat 2024. De nouveaux marchés émergent aussi avec,parexemple,del’isolationàpartir de bois qu’on a pu voir chez Semin. Peut-ondirequelebâtiment estrésilient? Totalement. La preuve: il y a 10 ans tout ce qui était lié au bilan carbone était anecdotique. Aujourd’hui, cette notion essentielle pour préserver les ressources et l’environnement s’est généralisée. Elle est entrée dans les mœurs et cet argument n’est plus à pousser. Il tombe sous le sens. Pour accompagner cette évolution, nous allons lancer en 2025 un score carbone – comme un nutriscore – des produits que nous allons proposer dans nos gammes. Nous sommes convaincus que l’impact carbone va devenir un élément de choix important pour le consommateur. Nous souhaitons donc vite nous positionner afin de l’éduquer. Commentvoyez-vous2025? Face aux indicateurs qui sont mauvais fin 2024, nous savons que l’année prochaine va être compliquée. À l’image des annonces faites par le gouvernement à l’occasion du salon Batimat qui ont été assez faibles, je ne crois pas qu’il y aura de grands changements. Nous allons devoir nous adapter à cet environnement qui n’est pas simple. Danscecontextedifficile,existe-t-il desopportunitésdemarchés? Chez Tout Faire, nous voulons aider les consommateurs à réaliser des économies d’énergie avec toute une gamme photovoltaïque que nous déployons dans nos magasins. La demande explose et la France est très en retard par rapport à d’autres pays européens. Nous lançons donc une offre clés en mains pour poser des panneaux solaires photovoltaïques sur les toits en co-traitance ou en sous-traitance avec des électriciens ou des couvreurs. Cette prestation va permettre aux particuliers de choisir Après un salon Batimat enthousiasmant de l’aveu de tous, Charles-Gaël Chaloyard,directeur général deTout Faire revient sur les innovations présentées qui ont retenu son attention.Il révèle aussi les opportunités que ce groupement de négociants indépendants en matériaux saisit pourse transformer. Par STÉPHANIE LACAZE-HAERTELMEYER Charles-Gaël Chaloyard directeur général de Tout Faire «Lademandepour duphotovoltaïqueexplose» Raison sociale :Tout Faire Activité :Groupement d’indépendants du négoce en matériaux de construction Nombre de points de vente :plus de 450 CA 2023 :1,57 milliard d’euros Président :Cédric Fabien REPères « La décarbonation n’est plus du tout un sujetà part » 008_009_M&TPRO_10_BAT.indd 8 14/10/2024 09:57 Retrouvez toute notre actualité sur notre site pro.maison-travaux.fr PRO sur notre site pro.maison-travaux.fr PRO sur notre site pro.maison-travaux.fr 9 nous allons proposer des offres packagées et simples qui vont être dévoilées lors de notre salon à Nantes (44) les 29 et 30 janvier prochains. Doncvousvousdiversifiez… À l’instar de cet autre marché sur lequel nous sommes peu présents: celui du jardin et des paysagistes. Nous faisions mal les choses en ne proposant que des bouts de gammes à ces professionnels. Or, cette activité est en pleine croissance depuis un peu moins de dix ans et le jardin est devenu une pièce à vivre à part entière. Nous mettons donc en place une offre construction neuve outdoor et une autre liée à l’entretien. Nous sommes aussi légitimes sur ce marché car dans nos référencements, nous avons déjà des gammes assez importantes d’aménagement extérieur. Mais aujourd’hui, nous voulons aller plus loin en apportant une réponse globale aux paysagistes. Jusque-là, ils ne la trouvaient pas car ils devaient s’approvisionner chez les pépiniéristes, les négociants, etc. Avec cette diversification nous visons également la valorisation du patrimoine d’auto-consommer ou de réinjecter cette électricité verte dans le réseau. Plusieurs formules sont proposées. EnquoiToutFaireestlégitime? Nous sommes dans un changement de paradigme. La bulle spéculative du solaire entre 2008 et 2011 avait effrayé tout le monde. Avant, il y avait une centrale qui fournissait tout le monde, aujourd’hui chacun se met à produire de l’électricité, mais la majorité des offres en photovoltaïque proviennent de pure-players. Notre objectif est de réassurer ces consommateurs qui manifestent un réel engouement. Ils veulent s’adresser à de vrais acteurs. Depuis plus de cinquante ans, nous avons une chance: nos magasins sont implantés dans tous les territoires et en ruralité. Forcément nous sommes plus crédibles qu’un acteur qui ne vient que du monde d’internet. Et pour accompagner cet appétit pour le photovoltaïque, à laquelle le jardin participe au même titre que la rénovation énergétique. D’autantquecettedernière estàlapeine… Parce qu’il y a beaucoup de freins. Pour les lever, nous avons investi dans une start-up qui s’appelle Solugryn. Elle s’est donnée comme objectif de s’occuper des irritants que les artisans et PME rencontrent sur toute la partie administrative. Elle simplifie à la fois la formation RGE ainsi que l’accès aux dispositifs d’aides financières CEE et MaPrimeRénov’. Nous voulons gommer les difficultés de la rénovation énergétique et permettre à nos équipes d’être plus pertinentes sur ces sujets. Avec le photovoltaïque et notre offre globale pour les paysagistes, ces trois leviers viennent illustrer la résilience face à ce marché pour l’instant compliqué. Se transformer est nécessaire. En tant qu’intermédiaire nous devons apporter de la valeur ajoutée. Nous nous y attelons en étant agile car c’est la qualité d’un groupement d’indépendants. C’est aussi la raison pour laquelle nous nous lançons sur de nouveaux marchés. ■ © FLORENCE AT « Nousvoulonsgommerlesdifficultés delarénovationénergétiqueetpermettre ànoséquipesd’êtrepluspertinentes» Charles-Gaël Chaloyard, directeur général de Tout Faire. 008_009_M&TPRO_10_BAT.indd 9 14/10/2024 09:57 Comment est née votre volonté de vous impliquer dans les problématiques de sécurité routière ? Mettre le sujet du risque routier au cœur de la préoccupation de notre entreprise est pour nous un engagement afin de prendre soin de nos collaborateurs. Nous avons donc mené régulièrement des actions de sensibilisation et de prévention afin de rappeler aux 4 salariés les risques, leurs obligations et leurs devoirs. Nous avons décidé d’aller un cran plus loin en 2024, lorsqu’un collaborateur a été malheureseument victime d’un accident de la route. Je me suis rendue compte que je devais leur donner plus de cartes en main afin de les sécuriser au maximum. Comment cet engagement se traduit-il dans votre entreprise ? Nous avons rédigé et affiché dans les locaux de notre structure un règlement intérieur, qui rappelle les risques d’accidents, l’interdiction du téléphone ou de l’alcool, les règles d’entretien et de maintenance du véhicule. Une démarche qui n’est pas obligatoire pour les entreprises de moins de 10 salariés, mais qui nous permet d’aborder le sujet du risque routier avec les collaborateurs. Les 4 artisans et moi-même avons par ailleurs suivi fin août une formation de deux heures dispensées par l’OPPBTP. Cela nous a permis d’impliquer et d’associer une nouvelle fois les collaborateurs à cette démarche et leur rappeler quelques règles majeures concernant l’entretien des Comment éviter les accidents de la route dans le cadre du travail ? Cette question, de nombreux artisans et petites entreprises se la posent et surtout y apportent des réponses, concrètes, efficaces. Pour les valoriser, tous les ans, le prix "Les Pros ont du talent" dont sa catégorie sécurité routière récompense 3 chefs d’entreprises. Dans une société de 5, 10 et même 25 collaborateurs, tout le monde se connaît. Le moindre accident a un impact immédiat, le moindre drame porte un visage. Mais la moindre mesure de prévention, la plus petite initiative est tout de suite perceptible. En décidant par exemple d’inclure un temps de récupération dans les plannings des tournées ; d’instituer une routine d’entretien des véhicules de l’entreprise, d’instaurer des primes au bon comportement routier, de proscrire toute conversation téléphonique au collaborateur qui conduit, etc. Tous ces exemples correspondent à quelques-unes des mesures instaurées par les lauréats des précédentes éditions des « Pros ont du talent ». Ils montrent que les artisans et les TPE/PME peuvent faire de leur petite taille une force, et savent se mobiliser en faveur de la sécurité routière. L’enjeu est fondamental. Le risque routier professionnel est en effet l’une des principales causes de mortalité au travail. Les entreprises, heureusement, s’en emparent de plus en plus dans le cadre de leur responsabilité en matière de sécurité et de protection de leurs employés. Elles sont ainsi plus de 3100 à avoir signé les 7 engagements+ pour une route plus sûre : des engagements simples, basés sur le respect des règles élémentaires du code de la route, autour du téléphone, de l’alcool, de la ceinture de sécurité ou de la vitesse. Découvrez les 3 lauréats de la catégorie sécurité routière pour cette édition 2024. Sécurité routière : quand les petites entreprises et les artisans donnent l’exemple LES PROS ONT DU TALENT 2024 FONCTION Présidente RAISON SOCIALE JT Charpentes ACTIVITÉ Construction et rénovation de charpentes, toitures et couverture LOCALISATION Montauroux (83) EFFECTIF 5 personnes JESSICA TIENNOT véhicules, l’optimisation des déplacements, l’organisation du chargement des véhicules et la prise en compte de la fatigue. Cette formation, dont le coût s’élève à 906 euros, est entièrement prise en charge par la société. Quel bilan tirez-vous de votre démarche ? J’ai la volonté de mettre un maximum de dispositifs en place, de donner à mes collaborateurs les clés pour les soutenir, les accompagner et favoriser leur bien-être mais il reste difficile de les sensibiliser au risque routier. Ils ont pris conscience de la plupart des obligations mais ils ont des difficultés à comprendre que ma responsabilité peut être engagée en cas d’accident sur le trajet entre le domicile et le chantier. MTP_ProTalents_.indd 1 MTP_ProTalents_.indd 1 16/10/2024 13:40 16/10/2024 13:40 Communiqué Pourquoi avoir placé le risque routier au cœur de votre préoccupation ? Le risque routier n’est pas le seul risque, mais il reste le plus fréquent, notamment pour les trajets entre le domicile et le travail. Les salariés n’y pensent pas assez dans le cadre de l’entreprise alors que c’est un sujet important. Nous sommes fortement dépendants de la voiture. Les 4 salariés se déplacent une dizaine de fois par an pour participer à des salons en France ou dans les pays limitrophes, en Belgique et en Allemagne. Quelles sont les mesures mises en œuvre ? Nous n’avons pas la force de frappe d’une entreprise de 50 collaborateurs mais j’ai décidé de prendre la communication en main. Pour prévenir les dangers liés à la route, j’ai créé en mai dernier un fil WhatsApp pendant les Journées de la sécurité routière au travail et utilisé une partie des outils mis à disposition par la Sécurité routière. J’ai choisi de diffuser en début de semaine une vidéo le matin assez tôt afin qu’elle soit visionnée au moment de l’embauche ou pendant le petit-déjeuner. En milieu de semaine, j’ai envoyé un lien vers un podcast qui parlait du cas d’une femme enceinte, victime d’un accident de voiture. Deux à trois semaines avant ces Journées, j’ai affiché dans les locaux les 7 engagements+ pour une route plus sûre qui font ressortir les points saillants et les principaux dangers. J’ai consulté au préalable mes salariés afin d’obtenir leur accord avant la signature du document. Une sorte de piqûre de rappel nécessaire. Pour réduire l’exposition au risque routier, nous allons par ailleurs organiser en octobre et novembre prochains deux demi-journées dédiées à la sécurité et la prévention. Quel bilan tirez-vous de vos démarches ? C’est positif pour la vie en entreprise. Les salariés sont satisfaits d’évoquer des sujets autres que ceux liés au business. Le plus complexe reste de trouver le bon dosage pour attirer leur attention. Il faut en parler suffisamment et régulièrement pour préserver ces actions de prévention et de sensibilisation et ne pas trop en faire pour ne pas les détourner de ces sujets majeurs. FONCTION Propriétaire RAISON SOCIALE Deffends ACTIVITÉ Domaine familial viticole LOCALISATION Saint-Maximin (83) EFFECTIF 5 personnes EMMANUEL E LANVERSIN FONCTION Responsable de la sécurité routière RAISON SOCIALE Charpentes Vallery ACTIVITÉ Construction de maisons et charpentes en Pin des Landes LOCALISATION Rion-des-Landes (40) EFFECTIF 22 personnes MORGANE IVARS assistance aux conducteurs en cas de problème. L’entreprise a pour projet de planifier des formations sur la conduite éco-responsable. Une conduite économique implique notamment d’avoir une conduite souple, de réduire la vitesse, d’éviter de surcharger le véhicule, de vérifier les pneus régulièrement, de veiller à l’entretien de son véhicule, et de respecter les règles de sécurité. Cela est très important car nous transportons beaucoup de charpentes en poids lourd. Avec son projet "Vallery roule tranquille", votre société est impliquée dans la gestion des risques routiers. D’où vient cet engagement ? Romain Ruiz a repris l’entreprise en mars dernier. Les premiers mois qui ont suivi sa prise de poste, nous avons rencontré de gros soucis dont un retrait de permis pour excès de vitesse et pour conduite en état d’ivresse, sans compter les multiples contraventions. Il a donc décidé de reprendre les choses en main. Je me suis portée volontaire pour être responsable de la sécurité routière au sein de la société car c’est un thème auquel nous sommes particulièrement sensibles, nous les jeunes. Une réunion de sensibilisation a été organisée pour présenter le projet ‘Vallery roule tranquille’ et l’adhésion de notre société aux 7 engagements+ pour une route plus sûre. Des vidéos de sensibilisation ont été partagées ainsi qu’un temps de témoignages et des échanges sur les risques. Les salariés se sont engagés à respecter les règles communes de la route en signant personnellement les 7 engagements+. Depuis cette date, l’entreprise a par ailleurs décidé de prendre à sa charge tous les trajets et de ne plus rembourser les amendes, comme le veut la loi. Quelles sont les autres mesures mises en œuvre ? Un système de géolocalisation a été intégré aux véhicules afin d’améliorer la sécurité des salariés et leur organisation. Cela permet de suivre la conduite des véhicules en temps réel, mais aussi d’apporter une Quel bilan tirez-vous de vos démarches ? Ça marche ! Plus aucun excès de vitesse constaté en 3 mois. On peut dire que Charpentes Vallery a pris un tournant. C’est donnant-donnant. Les artisans gagnent plus en roulant moins vite. Plus on prône la tranquillité, plus on favorise le bien-être et la sécurité de tous. MTP_ProTalents_.indd 2 MTP_ProTalents_.indd 2 16/10/2024 13:40 16/10/2024 13:40 12 Isolant Biosourcé Nouvel isolant innovant biosourcé, composé à 85 % de matelas et textiles recyclés, UPTEX offre une solution écologique et performante. Soupleetfacileàmettreenœuvre,ilgarantitunexcellent confortthermiqueetacoustique. Idéal pour les combles aménagés, murs, parois et cloisons, il s’adapte à de multiples applications. Doux au toucher, sa découpe et sa manipulation sont faciles. Il a une excellente tenue mécanique avec une masse volumique élevée (40 kg/m3 ). Fabriqué en France, UPTEX contribue à l’économie circulaire et réduit l’impact environnemental. Classé A+. www.ursa.fr. URSA. Laine de roche en flocons Le Flocon 3 est une laine de roche en flocons, destinée à l’isolation des combles perdus. Facile à épandre manuellement au râteau, ce produit améliore le confort thermique et acoustique en supprimant les ponts thermiques. Respectueux de l’environnement, ilestissudematériauxrecyclés,résisteaufeu,auxinsectes, etgarantitdesperformancesdurables. Sac de 15 kg. Masse volumique nominale 50 (kg/m³). www.rockwool.fr. ROCKWOOL. Laine de roche en flocons Le Flocon 3 est une laine de roche en flocons, destinée à l’isolation des combles perdus. Facile à épandre manuellement au râteau, ce produit améliore le confort thermique et acoustique en supprimant les ponts thermiques. Respectueux de l’environnement, ilestissudematériauxrecyclés,résisteaufeu,auxinsectes, etgarantitdesperformancesdurables. volumique nominale 50 (kg/m³). www.rockwool.fr. Chape légère et écologique Edilteco® France vient de lancer OliMIXX Green, une chapelégèreàbasede noyauxd’olivesconcassés, valorisant les déchets oléicoles. Allégée de 55 % par rapport aux bétons traditionnels, elle offre des performances élevées et une résistance à la compression (>5 MPa en 28 jours). Idéale pour l’isolation thermique et acoustique, OliMIXX Green s’adapte à divers types de supports, en neuf ou rénovation, tout en étant simple à mettre en œuvre. Imputrescible, elle est dotée d’unerésistanceexceptionnelleauxconditions humides et aux micro-organismes. Sacs de 23 litres. www.edilteco.fr. EDILTECO. Nouvelle génération de laine de verre Lanaé est une laine de verre, véritable condensé d’innovation, idéale pour l’isolation thermique et phonique des bâtiments neufs ou rénovés.AvecuneexcellenteperformancethermiqueatteignantR=10m².K/W en une seule couche, elle allie confort et maniabilité grâce à sa douceur et sa légèreté. Composéejusqu’à80%deverrerecyclé,ellecontribueàunhabitat durableetréduitlesémissionsdeCO₂. Elle allie le verre recyclé (calcin) à un liant 100 % biosourcé. Elle est entièrement recyclable. Isover va étendre Lanaé à toutes ses solutions d’isolation en ITI. Étiquetée A+. Médaille d’or gros œuvre, structure et enveloppe outillage aux Awards de l’innovation Batimat. www.isover.fr. ISOVER. 2024 2024 Isolant Biosourcé Nouvel isolant innovant biosourcé, composé à 85 % de matelas et textiles recyclés, UPTEX offre Shopping • Isolation Shoppinget innovations MÉDAILLE D’OR 011-31_M&TPRO_Nov_2024_BAT.indd 12 14/10/2024 10:07 FAÇADE | COUVERTURE | HABILLAGE | STRUCTURE | PLIAGE | PLANCHER | SYSTÈMES PHOTOVOLTAÏQUES Mieux construire votre monde www.bacacierbykingspan.fr En savoir plus
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