Lire un extrait de À deux pas de la mort - P. James - Page 4 - Lire un extrait de À deux pas de la mort, de Peter James Titre original : Dead Like You Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3° a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes cita- tions dans un but d’exemple ou d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellec- tuelle. Copyright © 2010, Really Scary Books / Peter James. © 2012, Fleuve Noir, département d’Univers Poche, pour la traduction française. ISBN : 978-2-265-09338-6 176483EZZ_MORT_fm9.fm Page 6 Jeudi, 9. février 2012 9:05 09 1997 176483EZZ_MORT_fm9.fm Page 8 Jeudi, 9. février 2012 9:05 09 9 1 Jeudi 25 décembre On fait tous des erreurs. Tout le temps. En général, des trucs pas graves, comme oublier de rappeler quelqu’un, de mettre de l’argent dans l’horodateur ou d’acheter du lait au supermarché. Mais parfois – pas souvent, fort heureusement – on commet une grosse erreur. Le genre d’erreur qui peut nous coûter la vie. Le genre d’erreur que commit Rachael Ryan. Et auquel elle eut d’ailleurs tout le temps de réflé- chir. Si seulement elle avait moins bu. Si seulement il n’avait pas fait aussi froid. Si seulement il ne s’était pas mis à pleuvoir. Si seulement il n’y avait pas eu une queue de fêtards aussi ivres qu’elle, à la station de taxis d’East Street, à Brighton, à 2 heures du matin, la veille de Noël. Ou plutôt le jour de Noël. Si seulement elle avait habité plus loin, à l’instar de ses deux copines, Tracey et Jade, tout aussi éméchées qu’elle, qui, vivant à l’autre bout de la ville, avaient été obligées de prendre un taxi pour rentrer chez elles. Si seulement elle avait écouté ses amies : Attends avec nous, ne sois pas idiote, il y a plein de taxis, ça va aller vite. 176483EZZ_MORT_fm9.fm Page 9 Jeudi, 9. février 2012 9:05 09 10 Soudain, son corps se raidit. Après avoir fait le guet pendant deux heures, il la vit. La femme qu’il atten- dait venait d’apparaître au coin de la rue. Elle était à pied, seule. Parfait ! Elle portait une minijupe et un châle sur les épaules. Elle titubait légèrement, sans doute à cause de l’alcool et de ses talons hauts. Elle avait de jolies jambes. Mais ce qui l’intéressait vraiment, c’était ses chaussures. Ces escarpins à brides, c’était tout ce qu’il aimait. Il adorait les brides. Tandis qu’elle approchait, il remarqua à travers ses jumelles que le cuir était verni, comme il l’avait espéré. Super sexy, ces chaussures ! Cette fille, c’était son genre. Dieu qu’elle était contente de rentrer à pied ! Cette queue à la station de taxis… Et tous ceux qu’elle avait croisés depuis étaient occupés. Le visage rafraîchi par la bruine, Rachael passa, d’un pas incertain, devant les boutiques de St James Street, puis tourna à droite sur Paston Place, où le vent soufflait fort. Elle prit la direction du bord de mer, et tourna à gauche dans sa rue, composée de maisons victoriennes en mitoyen- neté, où le vent entreprit de la décoiffer complète- ment. Mais à cette heure avancée, cela lui était bien égal. Elle entendit une sirène au loin – une ambu- lance ou la police, songea-t-elle. Elle passa à côté d’une petite voiture aux vitres embuées, dans laquelle un couple s’embrassait fou- gueusement. Elle ressentit une pointe de tristesse et Liam, qu’elle avait largué presque six mois plus tôt, lui manqua soudain. Le bâtard l’avait trompée. Bon, * * 176483EZZ_MORT_fm9.fm Page 10 Jeudi, 9. février 2012 9:05 09 11 il l’avait suppliée de lui pardonner son incartade, mais elle savait qu’il recommencerait. Il avait ça dans le sang. Pourtant parfois, il lui manquait beaucoup. Elle se demanda où il pouvait bien être. Quels étaient ses projets pour la soirée. Avec qui. Il devait être avec une fille, à coup sûr. Tandis qu’elle était seule. Avec Tracey et Jade, elles se surnommaient, en rigolant, « Le Club des Bridget Jones ». Mais ce n’était pas si drôle que ça. Elle avait vécu deux ans et demi avec Liam et pensait du fond du cœur qu’elle l’épouserait. C’était dur d’être seule à nouveau. Sur- tout à Noël, quand tant de souvenirs remontent à la surface. Dieu que l’année écoulée avait été merdique. En août, Lady Di était morte, puis sa vie à elle était par- tie à vau-l’eau. Elle jeta un œil à sa montre. 2 h 35. Elle sortit son téléphone de son sac et appela Jade. Celle-ci attendait toujours un taxi. Rachael l’informa qu’elle était quasi- ment arrivée chez elle. Elle lui souhaita un joyeux Noël, ainsi qu’à Tracey, et lui donna rendez-vous pour le réveillon du nouvel an. — J’espère que le Père Noël te fera de beaux cadeaux, lui lança Jade. Et qu’il n’oubliera pas les piles s’il t’offre un vibromasseur ! Elle entendit Tracey glousser, derrière. — Va te faire voir ! répliqua-t-elle en souriant, avant de ranger son portable dans son sac. L’un de ses talons se coinça entre deux pavés et, du haut de ses Kurt Geiger hors de prix, achetées en soldes, elle faillit se ramasser. Elle fut tentée de retirer ses chaussures, mais comme elle était presque arrivée, elle poursuivit sa route tant bien que mal. Si la marche et la pluie l’avaient un peu dessoûlée, elle était encore trop éméchée et trop défoncée à la coke pour réaliser que c’était bizarre qu’à presque 3 heures du matin, le jour de Noël, un homme avec 176483EZZ_MORT_fm9.fm Page 11 Jeudi, 9. février 2012 9:05 09 une casquette de base-ball soit en train de sortir un Frigo d’une camionnette. Il l’avait à moitié extrait du véhicule, quand, soudain, il cria de douleur, l’appareil à bouts de bras. Instinctivement, parce qu’elle était gentille, elle courut à sa rencontre. — Mon dos ! Mes vertèbres ! Je me suis déplacé une vertèbre ! Oh, mon Dieu ! — Je peux vous aider ? Ce fut la dernière chose qu’elle s’entendit dire. Elle fut projetée en avant. On plaqua quelque chose d’humide sur son visage. Elle sentit une odeur âcre. Puis s’évanouit. 176483EZZ_MORT_fm9.fm Page 12 Jeudi, 9. février 2012 9:05 09
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