EE 51 edito et sommaire - Page 4 - appel à textes edito et sommaire ee 51 étoiles d’encre Comité de rédaction Behja Traversac, Maïssa Bey, Marie-Noël Arras Marraines Collaboratrices Chèvre-feuille étoilée Présidente : Behja Traversac Directrice de la publication : Marie-Noël Arras Directrice de la communication : Edith Hadri Abonnement en France : 52€+8€ de frais de port pour 4 numéros ISBN : 978-2-914467-85-8 AVERTISSEMENT Les manuscrits reçus ne seront pas rendus. Les textes et illustrations sont la propriété entière des auteures. Le comité de rédaction se réserve le droit de changer les titres. Les opinions émises dans les textes n’engagent que leurs auteurs. Les courriers envoyés à la revue peuvent être publiés sans demande préalable. Le contenu de chaque numéro sera numérisé en wobook. Pour continuer de paraître, Etoiles d'encre a besoin de votre soutien. En l'achetant et en la faisant acheter vous nous aider à la faire vivre. Alice Cherki, Arlette Welty-Domon, Cécile Oumhani, Claude Ber, Christiane Chaulet Achour, Esther Fouchier, Fanny Colonna, Ghania Hammadou, Hélène Cixous, Jocelyne Carmichael, Karima Berger, Laurence Farès, Leïla Sebbar, Malika Mokeddem, Marie-Françoise Chitour, Sophie Bessis, Wassyla Tamzali, Zineb Labidi. Catherine Rossi, Danièle Mafray, Dominique Godfard, Geneviève Roch, Isabelle Marsala, Marie-Lydie Joffre, Michèle Blésès, Michèle Juan i Cortada, Michèle Wilisch, Nic Sirkis, Ourida Nekkache, Peggy Inès Sultan, Rosa Cortes, Rose Marie-Naime, Samira Negrouche, Sigrid L. Crohem, Valérie Meynadier. EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 2 APPEL À TEXTES ENVOYEZ VOS TEXTES AVANT LE 15 NOVEMBRE 2012 POUR NOS MAISONS - MARS 2013 Le thème des maisons peut être pris au sens propre comme au sens figuré. Il fait appel aux souvenirs d'enfance, d'adolescence et d'âge mûr, maisons de famille où se transmet l’amour ou parfois au contraire la haine, maisons rêvées, maisons perdues, maisons ouvertes, maisons closes... À vous de nous écrire sur ce thème. Envoyez vos textes avant le 15 juin 2013 pour LALÉGÉRETÉ octobre 2013 "Là où la légèreté est donnée, la gravité ne manque pas." Maurice Blanchot Choisir le thème de la légèreté en une période si lourde de pessimisme, de menaces, de désespoirs, de sang, est à la fois étrange et salutaire. C’est ce poids des drames, qui sont là ou qui se profilent et se succèdent, qui nous contraint à mettre des limites à notre absorption du malheur. Nous le faisons toutes, volontairement ou non à divers moments de notre vie. Notre désir de légèreté est un sentiment indomptable, constitutif de notre être au monde. La légèreté à mille formes, elle se loge partout. Dans le corps et dans l’esprit. Elle n’est pas inscrite dans la seule apparence – qui est souvent si trompeuse – elle est aussi cette relativité essentielle qui nous permet d’accepter l’amour et la mort. Eros et Thanatos Que celles qui ont envie de se joindre à nous pour raconter leurs expériences de vie, leurs aventures, leurs voyages à la rencontre d’elles-mêmes et des autres nous donnent des nouvelles ! Nous les attendons avec curiosité et amitié. N’attendez pas les délais, faites-le dès à présent ! Ces textes, relus et corrigés, d’un maximum de 10 000 signes, doivent nous être adressés uniquement par courriel accompagnés de vos coordonnées et de quelques lignes biobibliographiques. comitedelecture@chevre-feuille.fr EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 3 Côté face : Mémoires d’une jeune fille engagée Aix-Paris 60/62 Anita Fernandez 3 Une artiste à étoiles d’encre : Christine Peyret 125 Côté pile Edito : Behja Traversac 9 Forum 11 Le choix des femmes. Contribution à une Histoire des luttes des femmes algériennes Christiane Chaulet Achour 13 Algérie, l’inconnue Geneviève David 21 Être une femme algérienne aujourd’hui Wassyla Tamzali 25 Variations 29 La honte et les ortolans Marie Malaspina 31 Territoires enfouis Mita Vostok 43 Mon père, l’Algérie Leïla Sebbar 47 Algérie Frederique Planet 50 Liberté Marie-Noël Arras 53 Le droit au visage Valéry Meynadier 55 Solennité et Convulsions Françoise Trichet 61 Une journée ordinaire Maïssa Bey 65 La signature est méconnaissable Samira Negrouche 73 4 SOMMAIRE EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 4 5 Mémoire et Histoire 79 Manques Christine Ray Karima Berger 81 Oran Frederique Planet 86 D’Oranie à la triste banlieue Viviane Campomar 87 L’exil plutôt que la misère Dalila Abidi 93 Les uns pleurent, d’autres rient Rosa Cortès 99 Lettre à la guerre d’Algérie Françoise Martin–Marie 107 De l’autre côté Nathalie Saulnier 109 D’un art, l’autre 115 Mouloud, ou « le contraire de l’amour » Marie Malaspina 117 Le cinéma algérien entre mirage et réalité Laakri Cherifi 121 À livre ouverts 127 Notes de lecture par Behja Traversac et Jamal T 128 sur les dernières parutions de Leila Sebbar, Michèle Perret et Samira Negrouche Article de presse sur les Histoires minuscules des révolutions arabes, dirigé par Wassyla Tamzali par Sophie Taam 140 Parutions : Liens de sang Janine Teisson coll. Poche 143 Les clés de la rue Charlot Nic Sirkis 144 Une artiste à étoiles d’encre : Rachida Azdaou 145 Les biobibliographies des contributrices à ce numéro sont à retrouver sur le site de Chèvre-feuille étoilée : http://www.chevre-feuille.fr/ 50 - 51 / septembre 2012 EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 5 ©Rachida Azdaou, sans titre, 253 x 435 cm, 2009 EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 6 7 Edito Algérie, 50 ans Il y a un demi-siècle l’Algérie entrait dans l’Histoire par la grande porte. Un demi-siècle d’une histoire mouvementée, sulfureuse. Pourtant, cinquante ans c’est si peu pour tant d’évènements. Magnifiques ou tragiques ils ont fait résonance au–delà des frontières de ce territoire. L’Algérie capitale de toutes les luttes dans les années soixante, l’Algérie construisant son industrie et une certaine forme de socialisme dans les années soixante dix, l’Algérie couvant ses drames dans les années quatre vingt et les vivant dans la douleur des années quatre vingt dix et enfin ces années deux mille pleines de la vitalité d’un peuple qui se cherche, se trouve, se perd, survit, se retrouve… s’insurge encore, dans un combat incessant contre lui-même. Il y a quelques années nous disions déjà que c’était la Terre de tous les contrastes. Cela le reste plus que jamais. Qu’Etoiles d’Encre consacre un de ces numéros à l’anniversaire de l’indépendance algérienne est dans l’ordre naturel de la vie de cette revue. Cela est en accord avec son projet fondateur : refléter les deux rives de la Méditerranée et particulièrement les rives française et algérienne qui ont si longtemps, et encore pour longtemps et malgré toutes les vicissitudes, associé leurs destins singuliers. EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 7 ÉTOILES D’ENCRE 51-52 ALGÉRIE - 50 ANS 8 Ce numéro réoccupe le passé, les faits réels, le regard sur l’Histoire et, dans toutes leurs subjectivités, les histoires vraies des gens qui ont habité ou aimé cette Terre. Le travail de broderie réalisé par Christine Peyret – à partir de photos prises pendant et après la guerre et qui co–illustre avec Rachida Azdaou ce numéro – symbolise cette vérité des êtres et des évènements que la photographie a capturé dans leur nudité et leur innocence tendues au–dessus de l’écume de l’Histoire. Des fictions aussi, bien sûr, comme cette fresque sociale qu’ébauche Maïssa Bey mettant en regard les portes ouvertes en ce jour bruissant d’une joie et d’un espoir immenses de 1962 et la triste réalité d’aujourd’hui : Elle dépose son panier dans la cuisine. Elle en fait l’inventaire. Deux kilos de pomme de terre, un kilo d’oignons. Deux kilos de carottes. De quoi faire un bon ragoût parfumé à la coriandre et agrémenté d’un bouillon-cube de bœuf… Mais tout le monde ne loge pas à la même enseigne : Que des enfants de « la haute » ! Des enfants qui viennent tous les jours à l’école accompagnés par un chauffeur et qui ne parlent que français entre eux ! … Tout de subtile précision, ce texte de Maïssa est une conscience forte du réel de la société contrastée de l’Algérie contemporaine. Et lire le texte superbe et bouleversant de Samira Negrouche qui, dans une composition littéraire très poétique, nous fait revivre le rêve inoubliable des héroïnes de l’indépendance qui ont imprimé leur marque sur les filles d’aujourd’hui : Hassiba c’est ici qu’elle se moque de la gitane, qu’elle se moque bien de mourir. Elle est libre Hassiba, elle fait ce qu’elle veut et surtout, surtout, Samira nous rappelle le souffle vif d’un poète, Djamal Amrani, son ami au–delà de la mort, qu’elle ramène sur les rivages de la vie : On danse Djamal, on danse, ce sont les tortionnaires qui ont peur et les fous de Dieu, tu EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 8 EDITO 9 ne vas pas finir dans un lit, on danse… Djamal dont la maladie rend La signature méconnaissable. Mais finalement une majorité d’auteures n’ont pas choisi – au contraire de Maïssa, de Valéry, de Wassyla, de Marie ou de Samira – d’évoquer les temps de l’indépendance. Le temps de la guerre est dominant. Est-ce les lourds silences qui l’ont entourée, est-ce de n’avoir pas été nommée si longtemps, qui explique ce plein de souvenirs encore vifs, brûlants, sonores enfin ? Tant pour les Algériens que pour les Pieds-Noirs – et pendant des décennies – on eût dit impossible de raconter le réel de cette période. Comme ailleurs, comme partout, il y eut dans la guerre ce qui se dérobe de toute mémoire et peut-être à jamais. Comme si, ceux qui portaient les stigmates des violences, glissaient dans une sphère hors de portée, hors de souvenir. Seul ce semblant d’oubli permettant une sorte de rédemption qui se fracasserait à la moindre évocation. Alors on laisse à la génération suivante le soin de découvrir – ou d’ignorer – l’indicible. Legs caché, honteux ? Douloureux certainement. Ainsi le suggèrent les textes de Rachida Azdaou : Ceux–là ont dû creuser les croûtes de leurs blessures pour trouver une issue, une raison plus forte que l’oubli, nous peut-être, moi, une suite pas muette ; de Françoise Martin-Marie : à chacun de nos coups portés sur le silence creusez creusez les enfants d’après à forces de fissures les murs s’écroulent et alors et alors ... tout est imaginable ; ou de Leïla Sebbar : L’Algérie, c’est mon père. Je suis le scribe de mon père. Oui, je lui dresse un mausolée. Quoi qu’il en soit, les plaies restent ouvertes et en témoigne les textes de Karima Berger et de Christine Ray qui ne sont pas la guerre mais leurs blessures d’enfants en cette époque où, le plus souvent, la séparation entre ce que l’on appelait les communautés était évidente. EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 9 ÉTOILES D’ENCRE 51-52 ALGÉRIE - 50 ANS 10 Pourtant, pourtant, affleurent, s’invitent, s’imposent dans tant de textes les souvenirs d’amitié, de joies partagées, de gestes accordés. Derrière le monde cruel de l’injustice, vivait, à l’abri des haines, des complicités, des tendresses. Et s’ouvre, vaste et minuscule, multiple et unique, rare – et tout compte fait plus fréquent qu’on ne le croit – un monde où les couleurs crues, les odeurs fortes, les bruits assourdissants, cèdent le pas pour laisser entendre l’écho ténu, musical, logé au fond des cœurs et des mémoires, la fragrance forcément partagée des bougainvillées et des jasmins, la trace indélébile des regards croisés, des mains serrées, du rire commun, de l’estime même, entre frères dits ennemis. Et c’est l’admirable texte de Marie Malaspina qu’elle a intitulé La honte et les ortolans qui nous le dit le plus magistralement. L’Algérie, 50 ans, aujourd’hui, c’est aussi l’effervescence dans le milieu culturel : écrivains, poètes, peintres, journalistes, chercheurs s’expriment, publient, exposent… Et comme le dit Zahia Rahmani dans un texte que nous avons publié dans « Histoires minuscules des révolutions arabes » : Dans ce pays il s’exerce une communauté artistique consciente de sa qualité. Elle est jeune, solidaire et vive. C’est elle qui porte haut une exigence politique. Cette liberté critique, elle tente non sans difficulté de l’instruire dans chacune des œuvres qu’elle nous propose. Behja Traversac EE 51 côté pile_poésie début.qxd 26/02/2013 17:27 Page 10
EE 51 edito et sommaire - Page 4
EE 51 edito et sommaire - Page 5
viapresse