EE 55 Legerete - Page 208 - Revue Etoiles d'encre n°s 55-56 : Légèreté étoiles d’encre (206) à livres ouverts Abysses Fariba Hachtroudi encres de Anne Cotrel Préface de Gil Jouanard éd. Chèvre-feuille étoilée 68 p. 13 x 18 cm - 15, 50 € - octobre 2013 Collection : D’un art, l’autre ISBN: 978-2-36795-006-8 Ce livre n’est pas seulement un livre de poèmes et d’encres. Abysses est dans la continuité du combat mené par Fariba Hachtroudi dans ses romans et essais publiés depuis 1991. Son combat contre l’intégrisme de tous bords. Le corps de la femme est un sujet tabou depuis des millénaires que ce soit sous l’inquisition avec le traitement des femmes considérées comme « sorcières », ou aujourd’hui avec les orthodoxes juifs, les intégristes chrétiens ou islamistes qui prennent pour cible première la femme dans son intégrité. Disposer de son corps, c’est disposer de son être. Voiler une femme, l’exciser ou la dénuder au contraire pour vendre des objets revient au même déni de l’individu Femme. Dans la grande tradition de la poésie persane, la poétesse Forough Farrokhzad a chanté le plaisir et l’amour chevillé au corps dans les années 60. Le combat contre l’intégrisme via l’art est à la pointe dans les pays musulmans. Ce livre avec ses poèmes et encres très sensuelles va dans ce sens. «Fariba Hachtroudi [...] aime comme elle se bat: avec fougue et obstinément. Iranienne jusqu’au bout de la démesure, elle a pris la leçon de Zarathoustra, qui fut en son temps le grand escaladeur de l’absolu. Comme lui, elle a quitté les toits des maisons de sa ville pour aller de par le monde éparpiller sa quête d’un absolu sans concessions. [...] L’accompagne, sous les auspices du Chèvre-feuille étoilée, l’encre noire et acérée d’Anne Cotrel, dont les corps et les visages esquissés crient la souffrance et le désir, enserrés dans la masse nocturne et menaçante qu’il s’agit de vaincre et d’éradiquer ou… de fuir à jamais. Elles disent toutes deux que l’obscurantisme n’est pas une fatalité au pays d’Omar Khayyam… Et que la libération viendra peut-être par les femmes opprimées et niées. » Gil Jouanard 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 206 (207) parutions Tu vois c’que j’veux dire Maïssa Bey Préface de Jocelyne Carmichaël éd. Chèvre-feuille étoilée 44 p. 11 x 17 cm - 5 € - octobre 2013 Collection : D’une fiction, l’autre ISBN: 978-2-36795-009-9 Kamel Même nous, s’ils pouvaient, ils nous rayeraient des listes… sans grande perte pour le pays ! Tu vois c’que j’veux dire ? Depuis toujours on est en instance d’effacement… Alors il vaut mieux qu’on décide nous-mêmes ! C’est bien pour ça qu’on est là, non ? Nous, c’est simple ! on voit d’où vient le vent et on navigue. La galère… un point c’est tout. Tu sais c’que c’est… Sans boussole. Au pif ! Et même si on sait pas où on va, l’essentiel c’est d’y aller, non ? Farid Laisse tomber… mais… je sais pas toi, mais moi, tu vois, avant même de monter sur le bateau, j’ai le mal de mer… j’ai… j’ai comme une boule, là, dans le ventre… ça me fait tout drôle d’être là, avec toi, à attendre de partir pour toujours. J’ai jamais fait de voyage! Sauf… Sauf quand on… tu vois c’que j’veux dire! [...] Deux jeunes gens courent vers le port où les attend le passeur à minuit pile… Mais dans cette nuit, au cours de ce chemin qui les mène vers le bateau dans lequel ils vont embarquer clandestinement, que va-t-il se passer? Que vont-ils se dire? Réussiront-ils à… ? à partir d’un fait divers, Maïssa Bey interroge le pourquoi de l’immigration, le refus et l’espoir des jeunes, et là encore, avec subtilité, avec justesse, elle pointe du doigt – et de sa plume – ce qui lui semble inacceptable dans le monde qui est le nôtre aujourd'hui. Ce texte est joué par la Cie Théâtr’elles de Montpellier en co-production avec nos éditions. Théâtre 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 207 étoiles d’encre (208) à livres ouverts La femme de la mer ionienne Jackeline Van Bruaene roman éd. Chèvre-feuille étoilée 160 p. 14,5 x 21 cm - 15 € - octobre 2013 Collection : D’une fiction, l’autre ISBN: 978-2-36795-007-5 Elle a regardé ses mains, ses mains dont, à la maison, ils attendaient la confection de la purée, lorsqu’elle aurait trouvé le lait. Elle sourit, comme ça, dans le vide. Ses mains qui avaient fait tant de repas, de lessives, de ménages, pas un grain de poussière dans l’appartement, ses mains qui avaient porté, lavé, habillé ses enfants, ses mains qui les avaient tant cajolés, tant consolés, bichonnés, qui les avaient aidés à marcher, ses mains qui avaient dans le noir souvent caressé le corps de l’homme qui était à ses côtés, ses mains qui avaient soigneusement plié chemises, teeshirts, pantalons, caleçons, chaussettes qu’il jetait là, à côté du lit quand il allait se coucher, soir après soir. En Italie, une femme au foyer sort un soir acheter du lait et… ne revient pas. à partir de cette décision prise sans préméditation, Maria Pia prend sa vie en main et la transforme au fur et à mesure de ses rencontres avec un milieu artistique et généreux. La femme de la mer ionienne créatrice de bijoux l’aidera à se réconcilier avec la vie. Avec ses longues phrases entrecoupées de virgules, l’auteure manie, avec jouissance, la langue française comme elle l’entend, pour exprimer autrement ce que Virginia Woolf a si douloureusement ressenti. écris, continue à écrire, j'aime ce que tu écris, ça aide à construire la vie, lui disait Amos Kenan. Elle avait 20 ans, il était son ami. ©Nicole 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 208 Egypte An II Fawzia Asaad essai éd. Chèvre-feuille étoilée 50 p. 11 x 17 cm - 5 € - novembre 2013 Collection : D’un espace, l’autre ISBN: 978-2-36795-010-5 Ce texte porte un éclairage différent de celui de la presse occidentale sur ce qui s'est passé en Égypte de janvier 2011 à juin 2013. Analyses et reportages que je considère comme biaisés, tronqués et ne reflétant ni la réalité des faits eux-mêmes, ni la profondeur politique qu'ils signifient. On lit, on entend, on donne à voir que la culture démocratique des Égyptiens balbutie alors même que la jeunesse du pays orchestre un spectacle grandiose de démocratie. Le peuple avait porté un Président au pouvoir. Le Président s’est montré incompétent et dangereux. Ce même peuple exprime sa volonté de destituer le Président et délègue aux militaires le pouvoir de négocier sa destitution. Tel est le résumé de mon histoire. Trente-trois millions d’actes de rébellion ont été signés pour réclamer le départ du Président, trente-trois millions de rebelles ont envahi les rues, les ponts du Caire et des autres villes du pays. Même si le mot rébellion, tamarrod, est rarement prononcé. L’histoire que je raconte n’échappera pas à la terreur et à la contrerévolution, mais de l’avoir vécue, il en restera une culture populaire de la liberté et de la justice qui ne s'effacera pas de la mémoire collective. Tamarrod a prêté son nom à un parti qui contribuera à la rédaction d’une nouvelle Constitution. Fawzia Asaad ©Doaa Eladl, caricaturiste égyptienne (209) parutions 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 209 Envoyez vos textes avant fin novembre 2013 pour le thème de L’HUMOUR – mars 2014 Pourquoi consacrer un numéro d’Étoiles d’Encre à l’humour? La maison Étoiles d’Encre est la revue de l’accueil et du partage et l’humour n’est-il pas le meilleur moyen de communiquer, d’être avec soi et avec les autres, d’être en complicité, en connivence avec les autres? Au fond, l’humour c’est peut–être le meilleur lieu de partage réactif auquel nous travaillons depuis le début. L’humour est un « faiseur » d’instants de bonheur et… de réflexion et peutêtre même de guérison ou d’apaisement. Il provoque le surgissement du rire, qui libère, qui s’installe comme une fraîcheur après la canicule ou un feu de bois après la neige. L’humour est une dissidence, une manière d’échapper aux conventions rigides et à l’hypocrisie. Il est le plus souvent fascinant parce qu’il est la quintessence de l’intelligence et de… la vérité. L’humour n’est jamais bête car alors ce ne serait pas de l’humour. Il y a en chacun de nous une part d’humour qui sommeille… dans notre part d’enfance et qui nous revient comme un désir qui ne s’est jamais totalement éteint. L’humour est sans doute le meilleur creuset de l’imaginaire. Humour jubilatoire, humour noir, humour puissant, humour feutré, humour exutoire, humour grinçant, humour libérateur… Ce numéro mis en valeur par Doaa Eladl, caricaturiste égyptienne. étoiles d’encre (210) appel à textes 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 210 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 211 Envoyez vos textes avant fin juin 2014 pour le thème de LA MéTAMORpHOSE – octobre 2014 N'est-il pas bien naturel que toutes les métamorphoses dont la terre est couverte, aient fait imaginer dans l'Orient, où on a imaginé tout, que nos âmes passaient d'un corps à un autre ? Voltaire, Dictionnaire philosophique Dans ce numéro nous avons vu comment le désir de légèreté a engendré l’idée de l’âme, une âme qui pourrait sortir de notre corps et nous emporter vers l’éternité. Abandonnant notre envelope terrestre nous nous métamorphoserions en esprit. La métamorphose chez les animaux participe d’une évolution de leur état corporel ver un état plus élaboré et souvent plus esthétique aussi comme la chenille qui devient papillon. Chez les êtres humains aussi, plus symboliquement: les adolescents boutonneux laissent place à de magnifiques jeunes hommes ou jeunes femmes et chaque période de la vie provoque une métamorphose qu’il nous appartient d’embellir ou de rendre laide. Mais les métamorphoses peuvent être plus subtiles, c’est le cas lorsqu’un projet nous porte, et l’on voit le changement dans le regard que l’autre porte sur nous. C’est aussi le cas lorsque le poids des soucis nous fait vieillir avant l’heure… Certains maladies psychiques entraîne des métamorphoses étonnantes ou insupportables pour les proches. Kafka en a fait un conte symbolique où tous les personnages d’une famille se métamorphosent psychiquement à la suite de la métamorphose physique de l’un d’entre eux. À vous de nous confier les vôtres, réels ou oniriques… Laurence Drocourt, artiste plasticienne, sera interrogée par Isabelle Blondie. 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 212 Nous attendons vos textes avec curiosité et amitié. N’attendez pas les délais, faites-le dès à présent ! Ces textes, corrigés le plus possible, d’un maximum de 10 000 signes, doivent nous être adressés uniquement par courriel et accompagnés de vos coordonnées et de quelques lignes bio bibliographiques. comitedelecture@chevre-feuille.fr AVErTIssEMENT Les textes et illustrations sont la propriété entière des auteures. Le comité de rédaction se réserve le droit de changer les titres. Les opinions émises dans les textes n’engagent que leurs auteurs. Les courriers envoyés à la revue peuvent être publiés sans demande préalable. Le contenu de chaque numéro sera numérisé en wobook. Pour continuer de paraître, Étoiles d'encre a besoin de votre soutien. 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Les auteures sont averties de la publication de leur texte par la publication du sommaire sur le site avant la sortie du numéro. 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 213 Une artiste à étoiles d’encre Elène Usdin par Isabelle Blondie 17 Entretien 47 Femme objet ou les modernes aventures d’une secrétaire 52 Espièglerie, Norlane Deliz étoilesd’encre Variations 68 La plume Hélène Pradas-Billaud 71 Au fil de soi Maïssa Bey 75 La répudiation Marie Malaspina 79 Mon corps, ton oriflamme Sagia Iaznam 81 Confidences à 16 ans Rose-Marie Naime 82Veine Nic Sirkis 83 De l’autre rive Sylvette Dupuy 85 Hausser le voile Carole Menahem-Lilin 91 État de grâce Thérèse-Françoise Crassous 96 Matin généreux Régine Seidel 97 Bulles d’enfance Olivia Villon 101 Un pétale rose d’amandier Annick Demouzon Hommages 54 Chimères, Rose-Marie Naime 55 Hommage à Henri Alleg, Anita Fernandez 56 À Christiane, Hélène Pradas Billaud 59 À Amina, Marie-Noël Arras Forum 62 Mes ancêtres mille-feuille Françoise Martin-Marie 64 Manifeste pour la légèreté Françoise Bezombes 66 Lettre au siècle 21 Françoise Martin-Marie édito 1 Behja Traversac 2 Le désir de légèreté, Fawzia Assaad 111 ravin d’Avancourt Janine Teisson 113 Il n’y a pas que sisyphe… SylvieAzéma Prolonge 115 Le cerisier Viviane Campomar 119 Écrire en corps Xristiane Morinet 120 À l’onde légère Sandrine Davin 121 Le caressier Nicole Buresi 124 Chèvre-feuille étoilée Nic Sirkis 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 214 sommaire mémoire et histoire 127 Les valises Rachel Cohen 133 Moucharabieh Régine Seidel 135 Exil Rosa Cortès 141 Une vie Adriana Lassel 143 La comète de rivoli Nic Sirkis 146 Temps à rien Rose-Marie Naime, Illust. Danièle Maffray 147 Ce simple moment flotté Régine Seidel 149 Le cadeau Annick Demouzon 157 Le vent des roses Michèle Perret D’un art, l’autre 171 Une visite au musée Fabre de Montpellier Marie-Lydie Joffre avec les sculptures de Germaine richier 179 Dialogue entre Huguette Bertand, poète et Marie-Lydie Joffre, artiste 187 sur le fil Mita Vostok la clé sous la porte 161 Voyage avec ma valise Rachel Cohen 170 Envol Aldona Januszewski octobre 2013 Partage : La Comédie du livre 191 Zeus n’aime pas qu’on le dérange Monique Chaïbi 195 Le Maghreb au croisement des héritages Behja Traversac 200 Le passage des langues : le point de vue des éditeurs Avec Élisabeth Daldoul et Marie-Noël Arras À livres ouverts 202 fiches de lectures et parutions on ieinet n kis 8 ee 55 alivres ouverts_Mise en page 1 24/09/2013 18:27 Page 215
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