Premieres pages de entretien Fawzia Assad et Doaa Eladl - Page 3 - entretien avec une caricaturiste égyptienne Espagne, novembre 2013 Masry el-Yom, mercredi 25 décembre 2013 Masry el-Yom, mercredi 18 septembre 2013 interview de doaa Eladl par Fawzia Assaad Doaa est sollicitée. L’été 2013, elle a reçu le prix de la caricature politique. C’était au salon de la caricature qui se tient à dix kilomètres de Limoges; sitôt de retour au Caire, elle part en Italie, puis en Espagne, invitée à témoigner contre la violence faite aux femmes. En novembre 2013, je suis allée au Caire pour la rencontrer. Le contact est sympathique. Elle est musulmane, je suis chrétienne. Elle est voilée, je ne le suis pas. Cela ne fait aucune différence. Nous sommes toutes deux égyptiennes. Femmes et Égyptiennes. Il n’est pas besoin de mots pour le savoir. Le journal pour lequel elle travaille est celui que je lis tous les jours, sur papier ou sur internet: Masry el-Yom. Je lis les événements à travers ses caricatures pour alléger la pression du désespoir. Le métier de journaliste est dangereux. Celui de caricaturiste encore davantage. Il donne forme au rire qui tue. On se souvient des caricatures de Mahomet et du scandale qu’elles ont soulevé, les caricatures de Doaa seraient-elles moins dangereuses? L’imaginaire des mots et des images est redoutable. Doaa le manie avec un tendre humour, un humour réformateur. Elle souhaiterait sans doute une autre réalité politique. Il faut braquer les phares de la renommée sur elle pour la protéger de la censure. Et répondre à son message. 20 une artiste ; Doaa Eladl La première image dont Doaa me parle pour illustrer notre dialogue n’est pas une caricature, mais un dessin d’enfant, une petite fille qui tient papa et maman par la main, l’image est traversée par le bandeau noir du deuil. L’enfant avait été happée par le feu de la vengeance. Quand le président, destitué suite à un soulèvement populaire, promettait d’embraser le pays, une cinquantaine d’institutions chrétiennes ont été incendiées, saccagées, outragées; toutes provoquées par les partisans du président déchu: le deuil d’enfance. Les chrétiens étaient responsables du soulèvement. Ils devaient en payer le prix. Nous n’avons pas retrouvé cette caricature mais les deux suivantes sont celles-ci : Pour la mort de Nelson Mandela, un mois de décembre 2013, son dessin est silencieux, recueilli, une main noire et une autre blanche qui vont l’une vers l’autre, se touchent presque, le doigt le plus long, l’index, plus tendu, plus proche du but. Le décès de Nelson Mandela samedi 7 décembre 2013
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