CHU_ML 61_190617 - Page 15 - LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 15 Actualités hospitalières Il réaffirme également l’importance du secteur soins de suites gérontologiques dans le parcours de la personne âgée hospitalisée au CHU et précise que l’’enjeu pour le CHU est de créer un véritable pôle «Handicap-Gérontologie» universitaire, en partenariat avec le Centre Gérontologique. La construction des bâtiments est aujourd’hui achevée, les conventions de coopération et de mutualisations de certains moyens avec le CHGR ont été rédigés et sont en cours de validation. Les locaux dédiés au SSR sont composés d’une structure pavillonnaire d’une capacité de 40 lits avec deux orientations : SSR gériatrique et SSR neurologique ainsi que d’un plateau technique dotés d’équipements innovants (système d’assistance robotisée à la marche de type LOKOMAT, d’une plateforme d’analyse de la marche, etc.). Un hôpital de jour d’une capacité de 9 places permet d’optimiser la prise en charge des patients et l’attractivité du pôle. Le déménagement du SSR dans les nouveaux locaux, devrait intervenir à la fin du premier semestre 2017 après le CHGR. Ce délai n’est pas trop long pour finaliser la rédaction de certaines procédures très importantes dont • l’organisation physique du déménagement (conditionnement des équipements présents sur le site de Ricou, transport et réception sur le site de Palais Royal et la gestion des patients lors du déménagement). • l’adaptation des effectifs aux nouveaux besoins. Un comité de suivi regroupant des représentants des différents corps de métiers et des référents des différentes directions a été mis en place afin de s’assurer de la coordination de cette dernière étape. L’enjeu de cette délocalisation dépasse l’enjeu même du SSR : il s’agit là d’un mini laboratoire qui doit permettre d’identifier les difficultés à venir lorsqu’il s’agira de préparer le déménagement du CHU vers le nouveau site. Dr Patrick FOUCAN Chef de pôle du SSR Mme NadiaTOMSON-ACCIPE Cadre administratif du pôle SSR MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES16 > Actualités hospitalières L es chefs de projets Monsieur Pierre LAMALLE et le Docteur Christian FORBIN ont pu fédérer les énergies pour créer l’Unité de Chirurgie Ambulatoire au C.H.U. Pourquoi ce choix de développer la chirurgie ambulatoire ? La chirurgie ambulatoire est un des axes fort de la stratégie nationale de santé et s’inscrit dans l’axe prioritaire de gestion des risques par les agences régionales de santé (ARS). Selon l’HAS, « les enjeux nationaux concernent donc l’efficacité (réponse aux objectifs de qualité et de sécurité des soins) mais aussi l’efficience (atteinte de l’objectif au meilleur coût en contexte économique et financier difficile) ». Au CHU de Pointe-à-Pitre L’ouverture d’une Unité de Chirurgie Ambulatoire (UCA) permet d’intégrer pleinement l’établissement dans le virage ambulatoire. Les intérêts du développement de la chirurgie ambulatoire se déclinent à plusieurs niveaux : • Optimisation du parcours de soin, • Amélioration de la qualité des soins (réduction des risques d’infections nosocomiales, thrombophlébite….), • Amélioration de la prise en charge de la patientèle, lui offrant plus de confort et un retour à domicile plus rapide, • Réduction du nombre d’examens, • Satisfaction du personnel, des patients et des familles, • Amélioration de la collaboration pluridisciplinaire, • Implication active du patient en tant qu’acteur de sa prise en charge, • Réduction du coût des soins (20 à 30%) par rapport à la chirurgie classique. Comment cette prise en charge a-t-elle été perçue par le personnel ? Nous percevons une attente et un grand intérêt général de l’ensemble des acteurs de soins pour cette future activité. Car elle permet de réorganiser une activité déjà existante dans certains services de chirurgie en la regroupant en un lieu unique, avec une équipe dédiée, performante et rodée à ce mode de prise en charge. L’Unité de Chirurgie Ambulatoire est dans la perspective d’une ouverture imminente. Comment cette prise en charge transversale est-elle organisée ? (en interne) Localisée au 6ème étage, l’unité de chirurgie ambulatoire est dotée de locaux accueillants, son amplitude d’ouverture est du lundi au vendredi de 7 heures à 19 heures. Les grands principes d’organisaChristiane CORALIE Coordinatrice générale des Soins La chirurgie ambulatoire au CHU de Pointe-à-Pitre La chirurgie ambulatoire est une alternative à l’hospitalisation complète dite « traditionnelle ». Elle permet le retour à domicile du patient le jour même de son intervention chirurgicale. Elle est définie par des « actes chirurgicaux et/ou d’explorationsprogrammés,réalisésdansdesconditionstechniquesnécessitant impérativement la sécurité d’un bloc opératoire, sous anesthésie de mode variable, suivis d’une surveillance post-opératoire prolongée, permettant sans risque majoré la sortie du patient le jour même de son admission » (conférence de consensus de mars 1993). LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 17 Actualités hospitalières tion ont pour objectif d’anticiper une prise en charge de qualité pour le patient tout au long de son parcours ambulatoire. Ils s’articulent autour de : • Charte de fonctionnement, • règlement intérieur, • passeport ambulatoire, • livret d’accueil patient, • fiche d’appel des patients, • autorisation médicale de sortie etc…, • Constitution des outils de managements, d’organisation du travail et de suivi de l’activité ambulatoire (élaboration de tableaux de bord), • Accompagnement et développement des compétences des professionnels, • Développement d’une communication interne et externe. Quel est le parcours du patient ? Le parcours du patient correspond au chemin clinique défini par la Haute Autorité de Santé relatif aux bonnes pratiques professionnelles et aux modalités de fonctionnement de l’UCA. Ce parcours est composé de 10 étapes bien précises qui garantissent au patient une prise en charge de qualité et sécurisée. Une des spécificités de la prise en charge en Chirurgie ambulatoire est le suivi téléphonique : • Appel J-1 : la veille de l’intervention, le patient reçoit un appel de l’équipe de l’UCA pour préciser l’heure de convocation et rappeler les recommandations • Appel à J+1 : le patient reçoit un appel de l’infirmière de l’UCA le lendemain de son opération, afin de vérifier l’état de santé et de proposer une orientation médicale en cas de nécessité. Quelles sont les spécialités conventionnelles qui seront prises en charge en ambulatoire ? Aujourd’hui, au CHU de Pointe-àPitre, neuf spécialités sont concernées par l’activité de chirurgie ambulatoire : • ORL / Stomatologie, • OPH, • Orthopédie / traumatologie, • Vasculaire, • Endoscopies digestives, • Chirurgie digestive, • Urologie, • Neurochirurgie, • Gynécologie. Quels sont les objectifs du CHU de Pointe-à-Pitre ? Sur la base des rapports réalisés par Générale des Affaires Sociales (IGAS) et de l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’objectif de la chirurgie ambulatoire en France est d’atteindre un taux global national de 66,2% en 2020. Pour l’heure, les objectifs du CHU de Pointe-à-Pitre sont : • D’accueillir tous les patients adultes relevant d’un acte de chirurgie ambulatoire au bloc opératoire quel que soit le service d’origine, • de contribuer à atteindre un taux d’ambulatoire de 50%, en exploitant le fort potentiel d’évolution. Dans cette perspective, nous avons tous au CHU de Pointe-à-Pitre, une responsabilité collégiale de tout mettre en œuvre pour intégrer pleinement ce virage ambulatoire au bénéfice du patient. Les résultats attendus seront progressifs et dépendants d’une implication majeure des équipes sur le terrain. Propos recueilli par M.-C. BELTAN Le parcours du patient en ambulatoire MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES18 > Actualités médicales Q u’il s’agisse de la télémédecine, de dossiers médicaux informatisés, de chirurgies à distance assistées par la robotique, de l’imagerie en coupes et en volumes (scanner, irm) qui permet de voir l’intérieur du corps humain, certaines technologies apportent une véritable plus-value dans la qualité de l’offre de soins. Dans un contexte de raréfaction des ressources médicales et financières, certaines innovations facilitent la vie des patients et permet des progrès majeurs dans la prévention et le traitement de nombreuses maladies chroniques. Toutefois, ces technologies doivent et ne peuvent être maniées que par des hommes et des femmes qualifiés, expérimentés et en nombre suffisant, car il leur faut apporter les meilleurs soins à leur patient, tout en préservant au mieux leur intégrité physique et psychologique. Pour répondre aux caractéristiques particulières de la double insularité de l’archipel et aux vieillissements de la population, le Centre Hospitalier Universitaire de Guadeloupe a fait plusieurs choix d’investissement en technologie de pointe, motivés à la fois par des enjeux d’offre de soin nécessaire à la demande, mais également par des enjeux économiques adossés à une nécessaire nécessité de performance. Des technologies nouvelles nécessaires à améliorer l’offre actuelle mais aussi en prévision de l’adaptation des prises en charge à la e-santé. Le CHU avait déjà investi en 2012 avec l’aide de la région, dans l’achat d’un robot chirurgical. C’est ainsi que le Centre Hospitalier Universitaire de Guadeloupe, malgré le contexte difficile a fait le choix de continuer ces choix d’investissement qui apporteront une plus-value dans la qualité de l’offre proposée aux usagers ; • Amélioration de la prise en charge des cancers avec l’acquisition future d’un TEPSCAN, appareil de Médecine Nucléaire, suite à la construction en cours d’un cyclotron en Guadeloupe, • 1ère télé-écho-cardiographie au monde (échographie cardiaque à distance entre une cardiologue et un robot reproduisant les mouvements de la sonde sur le patient) entre la Guadeloupe et MarieGalante en novembre 2016, • L’acquisition en décembre 2015 d’une IRM Polyvalente numérisé 1.5T (le Tesla (T) est l’unité de valeur du champ magnétique), suivie par l’arrivée prochaine (dernier trimestre 2017) d’une 2nde IRM, celle-ci spécialisée en imagerie ostéo-articulaire (os, muscles, tendons…). M.-C. BELTAN Médecine et nouvelles technologies L’application des nouvelles technologies dans la santé est devenue une réalité incontournable. L’innovation technologique foisonne et il est facile de céder à la tentation des dernières technologies mise en avant par l’industrie. Pour les établissements de santé, certaines technologies ont véritablement modifié la façon d’exercer la médecine. LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 19 Actualités médicales Quel était l’intérêt en Guadeloupe d’acquérir un tel robot ? Le taux très élevé de cancer de la prostate dans les Antilles Françaises, a fortement influencé notre besoin d’acquérir ce robot. Avec l’acquisition du robot DA VINCI, le CHU de Pointe-à-Pitre s’est s’inscrit résolument dans le développement des techniques innovantes. Ce choix a contribué à améliorer l’offre de soins en cancérologie et de maintenir en place les filières de prise en charge des patients actuellement bien établies autour de la de la prise en charge chirurgicale oncologique. Quels sont bénéfices directs pour le patients ? L’amélioration des conditions techniques d’intervention du chirurgien est un gage de sécurité accrue pour le patient. L’assistance robotique à la chirurgie permet de combiner les avantages de la chirurgie coelioscopique mini-invasive classique et de les optimiser tout en les rendant plus accessibles. Quelles sont les disciplines qui sont concernées par la chirurgie robotique ? Les chirurgies urologiques, gynécologiques et ORL sont actuellement les principales disciplines qui utilisent cette technologie au CHU ; Notamment en Urologie sont concernées : la Prostate, le Rein, les glandes surrénales, la vessie. En Gynécologie : l’utérus, et le curage ganglionnaire. En ORL : la thyroïde, la langue, Le pharynx, le larynx. Quelles autres pathologies pourraient être prises en compte ? Nous pouvons encore développer l’assistance robotique et inscrire d’autres prises en charge notamment dans le domaine de la chirurgie de l’obésité, la chirurgie du rectum, la chirurgie pédiatrique et la chirurgie thoracique). Pr Pascal BLANCHET Chef de Pôle Chirurgie et Cancer Médecine et technologies : le robot chirurgical Le CHU de Pointe-à-Pitre/Abymes s’est engagé dans une démarche d’innovation technologique notamment dans le domaine de la chirurgie du cancer. Grâce au soutien de la région et du département, le CHU a acquis en 2012 un robot afin d’améliorer la qualité de la prise en charge chirurgicale des cancers urologiques, gynécologiques et ORL en Guadeloupe. MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES20 > Actualités médicales Pouvez-vous nous rappeler à quoi sert une IRM ? Une IRM (ou imagerie par résonnance magnétique) est un appareil d’imagerie qui a recours à l’aimantation naturelle distincte de chaque tissu du corps humain, pour produire des images qui afficheront un aspect et une couleur différente (en échelle de gris) pour chaque tissu ou organe, permettant ainsi au radiologue de faire la distinction entre l’eau, la graisse, le sang, les vaisseaux, et les différents organes (cerveau, foie, prostate, reins, articulations, muscles/tendons, seins…). Cette technique n’est pas irradiante (pas de rayons X , contrairement à la radiographie ou au scanner) et peut donc être utilisée, sous certaines conditions, chez la femme enceinte et l’enfant. C’est la technique de choix pour rechercher entre autres une inflammation, une accumulation de liquide (épanchement), une hernie discale, une tumeur, un défaut d’oxygénation d’un tissu, notamment cérébral. Dans le cadre de la filière « Alerte Thrombolyse » pour la prise en charge des AVC ischémique aigus, au CHU de Guadeloupe, l’IRM est réalisée systématiquement dans les 3 premières heures suivant l’apparition souvent brutale des 1er signes (paralysie d’une partie du corps, troubles du langage par exemple). L’examen IRM permet de confirmer avec certitude le diagnostic, mais surtout permet l’injection intra-veineuse dans la foulée, par et sous contrôle des neurologues, d’un produit débouchant l’artère cérébrale (thombolyse intra-veineuse), évitant très souvent la survenue de séquelles potentiellement graves et/ ou irréversibles. En quoi cette IRM numérique est-elle une plus dans l’offre de soin du CHU ? Par rapport à l’ancienne IRM, qui avait 12 ans d’âge (pour une durée de vie habituelle de 7 ans…), l’actuelle est plus performante avec des images plus précises, plus fines et nous permet de disposer des toutes dernières séquences proposées par le constructeur. Elle est en outre plus rapide que l’ancienne, permettant ainsi de proposer des examens plus courts, et donc plus confortables pour le patient, et cela en sus en plus des soins particuliers qu’apportent les manipulateurs pour garantir une installation optimale dans l’appareil du patient, car son immobilité est requise afin de bénéficier d’images de qualité. Combien coûte ce dispositif et comment a-t-il été financé ? L’IRM est classé parmi les équipements médicaux dits « lourds ». Le coût de cet appareil, hors travaux éventuels, est d’environ 1 million d’euros. Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Guadeloupe a fait l’acquisition d’une IRM Polyvalente numérique 1.5T qui a été mise en service en décembre 2015. Ce nouveau dispositif, plus performant que l’ancien, permet de produire de meilleures images, plus fines et plus précises, mais aussi de diminuer de manière significative la durée de chaque examen pour un meilleur confort du patient (et aussi par là, agir indirectement sur les délais de rendez-vous encore trop longs, en l’attente toutefois de la deuxième IRM fin 2017 qui devrait améliorer la situation). Médecine et technologies : l’IRM Numérique LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 21 Actualités médicales Quel est le projet phare du service de la radiologie (télémédecine ?!!) ? Il n’y a pas 1 projet-phare dans le service de radiologie, mais plusieurs ! Reflétant, ainsi, la diversité et la complémentarité des compétences des médecins radiologues, dans leurs domaines respectifs d’expertise. Pour renforcer l’offre actuelle : Nous attendons en octobre 2017 une 2nde IRM (à visée ostéo-articulaire) qui permettra vraiment d’augmenter le nombre de patients et de diminuer nos délais d’attente. Nous avons aussi prévu : Le développement de l’imagerie interventionnelle vasculaire permettant par un abord artériel au niveau du creux inguinal, de faire remonter une sonde à l’intérieur jusqu’à une artère qui saigne (hémorragie interne). Le développement de l’imagerie du sein - 1er cancer chez la femme en Guadeloupe - en partenariat avec l’AGWADEC. Nous devons aussi bientôt renouveller le mammographe avec la possibilité de faire des biopsies mammaires sous IRM (une première dans la Caraïbe). Le développement de l’imagerie interventionnelle mini-invasive de la colonne vertébrale, en partenariat avec le service de neurochirurgie, afin de soigner les sciatiques ou névralgies cervico-brachiales ou pour soigner certains types de fractures vertébrales avec les cimentoplasties sous scanner. L’amélioration de notre propre organisation interne, menée avec l’implication directe et active du Pôle Plateau Technique dont le service de radiologie fait partie, et ceci afin de mieux répondre à l’accueil des patients, à la gestion des demandes d’examen, à la réalisation et à l’interprétation des examens ou à la mise à disposition des résultats. Vous voyez, les chantiers sont nombreux, mais les membres du personnel médical, paramédical, administratif ou de l’encadrement du service d’imagerie se mobilisent afin d’améliorer leur propre servicerendu, la qualité et la sécurité des soins, ainsi que la préparation du futur passage au nouveau CHU 2022. Dr Eddy GLAUDE Chef de Service Radiologie La dynamique équipe de Radiologie MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES22 > Actualités médicales Cette méthode va-t-elle apporter une vraie plusvalue à l’offre de soins en Guadeloupe ? Dans nos îles, c’est une vraie plusvalue. La TEC permet, non seulement d’explorer les pathologies cardiaques de manière non invasives, rapides et non coûteuses mais surtout à distance. Auparavant, Le problème auquel nous faisions face, c’est la pénurie d’experts dans les îles de l’archipel. Cet examen qui ne peut être réalisé que par un cardiologue pouvait prendre des mois les zones éloignées ou médicalement L’insuffisance cardiaque constitue la première urgence cardiaque au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Guadeloupe et la prise en charge de cette pathologie est complexifiée par le manque d’expertises médicales dans les îles de Marie-Galante, les Saintes ou la Désirade et la double insularité de ces îles. La télé échocardiographie est un dispositif qui permet de faire une échographie du cœur à distance en utilisant les voies satellites, anciennement utilisé pour les tests aérospatiales. C’est une technique d’imagerie et de communication médicalequivapermettre,entreautre,dedépisterlespersonneseninsuffisance cardiaque et de « diagnostiquer » les personnes atteintes en évitant les coûts de transport. Médecine et innovations technologiques : la télé échocardiographie Dr Mona HEDREVILLE Cardiologue Praticien Hospitalier Pôle Soins Critiques/SAU Unité Urgences cardiologiques Consultations cardiologiques post-urgences LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 23 Actualités médicales isolées au point de décourager certains patients. Cette technique permettra à une plus large patientèle de bénéficier de cet examen cardiologique complet. Pourquoi avoir installé ce dispositif à Marie-Galante (MG) ? A la suite de l’étude « Picassau » « PICASSAU », menée par l’équipe de la Filière Urgence Cardiologique du CHU, révélant un taux alarmant, la quasi absence de représentativité de la patients provenant de MarieGalante, et ce malgré une surmortalité cardiovasculaire sur cette île le choix d’installer ce dispositif sur cette île s’est imposé. Il n’y a pas de cardiologue sur place et donc il y avait « perte de chance ». Sur place à MG à l’hôpital Sainte-Marie, se trouve donc le robot avec la sonde d’échographie cardiaque, qui est placée sur le patient avec l’aide d’un infirmier dit téléassistant. Le cardiologue du CHU, manipule alors à distance la sonde d’échocardiographie dans le « centre expert » et en temps réel, il peut régler l’appareil et recevoir les images d’échocardiographie. Combien coûte ce dispositif et comment a-t-il été financé ? Ce robot coûte environ 145 000 euros. Le coût peut paraître élevé mais cela reste moins onéreux qu’un appareil d’échographie de haut standing mais qui lui ne se déplace pas. Cet appareil peut de plus être connecté avec plusieurs sites experts. Il est d’ailleurs prévu d’ouvrir un autre site au Centre Hospitalier de Basse-Terre (CHBT), pour permettre aux cardiologues de cette zone d’intervenir aussi. Ce dispositif a été financé par l’ARS et déployé par Groupementde Coopération Sanitaire (GCS) e-Santé Archipel 97-1. Existe-t-il d’autres prises en charge de type ailleurs ? Quels retours a-t-on de ces installations et de leurs utilisations ? En fait c’est une première mondiale pour la validation clinique et technologique en cardiologie. Auparavant il y a eu des tests plutôt en phase recherche ou manière sporadique, sans intégration du dispositif dans une filière de soins.. On pourra dépister plus tôt les cardiopathies et faire rentrer les patients dans un véritable parcours de soins. Le projet envisage t’il d’étendre cette technique aux autres iles de l’archipel ? Selon Jean-Claude Lucina, Directeur de l’Offre de Soins à l’ARS Guadeloupe». Le dispositif est voué à «s’étendre». Après une évaluation d’environ six mois, il sera ensuite mis en place dans les autres «îles de l’archipel» ; une perspective également de coopération avec les autres îles de la Caraïbe s’offre à nous. Remerciements à : Monsieur Patrice RICHARD, Directeur Général de l’ARS, Monsieur LUCINA JeanClaude, Directeur de l’offre de Soins - ARS Guadeloupe, SaintMartin, Saint-Barthélémy Monsieur FORBIN Anthony, directeur du GCS-e-Santé 971 Madame Renetta SELBONNE, directrice du CHSM Marie-Galante. MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES24 > Actualités médicales C omplexe dans sa mise en œuvre, ce projet scientifique, aujourd’hui réalité, aura nécessité toute la détermination et l’investissement de ses concepteurs. Malgré l’avancée médicale et technologique représentées par le cyclotron et leTepscan, permettant de combler le retard et l’inégalité dans la prise en charge du cancer entre les territoires, ce projet aura été compliqué à réaliser pour plusieurs raisons. La première et non des moindres réside dans l’investissement financier nécessaire à la mise en place de cette technologie au service de la médecine, chiffré à près de 8 millions d’euros, à l’heure où le climat économique est plutôt à l’austérité, tel un pari d’avenir audacieux mais réfléchi. La seconde est inhérente au caractère insulaire de l’île et à sa situation géographique dans l’arc Antillais. C’est ainsi que précédemment un autre projet de cyclotron, centralisé sur l’île de la Martinique, avait été envisagé. Ce projet ambitieux tarde à se concrétiser compte tenu de son envergure. On pourrait encore citer la complexité administrative et législative d’un tel projet à l’échelle d’une région ultramarine concernant le domaine du nucléaire médical avec tous les organismes compétents officiels impliqués (ASN, ANSM, ARS, HAS etc…) La réalité de ce Tepscan et de son cyclotron aujourd’hui en Guadeloupe représente tout d’abord une formidable chance pour sa population, mais aussi pour son CHU par son caractère innovant et unique dans la Caraïbe. Cette singularité de l’offre médicale guadeloupéenne par rapport à celle de ses îles voisines sera alors un moteur considérable de coopérations C’est dans les bâtiments du CIMGUA (Centre d’Imagerie Moléculaire de la Guadeloupe), à Providence aux Abymes, que le nouveau cyclotron guadeloupéen a été inauguré le 25 mai 2017. Médecine et technologie : Le cyclotron est là ! Le cyclotron Le bâtiment
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